DSK-Cahuzac-Sarkosy (30/04/2013)

Les petites gens croient toujours que ceux qui ont des responsabilités importantes ont une vie privée culturelle intense en accord avec leur charge. Qu'ils passent leurs soirées à des concerts de musique classique ou à l'opéra. Au cours de dîners mondains ils abordent de façon passionnée toutes les grandes questions économiques, philosophiques et politiques se posant à l'humanité. On se demandait souvent pourquoi DSK n'avait pas de vie mondaine à Washington. Avec l'affaire du Carlton on a appris que DSK avait mieux à faire qu'aller faire le baise-main à de vieilles américaines aux lourds colliers de diamant.
Quand j'étais en terminale C (qui n'existe plus), mon professeur de mathématiques répondait quand un élève posait une question : « c'est une question de terminologie ». Pour qualifier Strauss-Kahn on a eu beaucoup de terminologie. Pour ceux de sa communauté c'était un séducteur. Pour les autres moins indulgents, c'était un vicelard ou un détraqué sexuel. Quand aux féministes elles ont surtout vu un salopard. Les mots comme toujours n'expriment qu'une subjectivité.
On a souvent reproché à Cahuzac d'avoir de mauvaises fréquentations politiques surtout celles qu'on qualifie « d'extrême droite ». Pourtant il n'y avait rien de plus social et tolérant chez cet homme qui relativisait l'idée de vérité en politique. Pourquoi avoir toujours la mentalité d'être en guerre civile avec des gens qui pensent différemment ? Plus sérieusement, l'argent transcende les clivages politiques. Pour paraphraser Shakespeare l'argent ouvre toutes les portes de droite comme de gauche. Ou avait-il compris intuitivement cette sentence de Nietzsche : « les convictions sont des prisons ».
Avec Cahuzac le mensonge ne sera plus ce qu'il était comme au temps de Chirac où il suffisait de passer à la télé et de dire « pschitt » ou « abracadabrantesque » pour faire taire la polémique et stopper toute enquête. L'époque en politique où l'on mentait « droit dans les yeux » n'est peut-être pas terminée, mais a pris un peu de plomb dans l'aile. Sarkosy avec les affaires Bettencourt, Karachi, le financement par la Lybie et le Quatar devra en dire plus que Chirac pour convaincre.
PATRICE GROS-SUAUDEAU

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