Mariage gay : la résistance des édiles s'organise (30/04/2013)

Lu dans Minute :

 

"En cas de promulgation de la loi sur le mariage homosexuel, les maires seront légalement obligés de célébrer de telles unions, à moins de déléguer la cérémonie à un autre élu de leur conseil municipal, qui peut d’ailleurs être un membre de leur opposition.

Mais certains, en refusant de déléguer ou en ne trouvant aucun élu prêt à le faire à leur place, risquent des poursuites de la part des préfets, voire une suspension temporaire. Cela pourrait être particulièrement le cas dans certaines communes rurales. Pourtant, deux maires de Dordogne, à Abjacsur- Baudiat (650 habitants) et Connezac (79 habitants) ont déjà fait savoir à la presse qu’ils ne transigeraient pas avec leurs convictions profondes. Pour Xavier Lemoine, maire (PCD-UMP) de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), que « Minute » a joint, la question est complexe en l’état actuel des choses:

« Il faut d’abord que la loi sorte indemne de son examen par le Conseil constitutionnel. Il faut ensuite voir quelles seront les conséquences des manifestations des 5 et 26 mai, tout le monde étant à cran et nos jeunes ayant reçu un traitement assez hallucinant de la part du pouvoir ces derniers jours. Si le gouvernement reste sourd à nos revendications, les maires seront évidemment en première ligne. Je préfère donc ne rien dire sur le sujet pour l’instant avant d’avoir fait le tour de la question avec mes collègues. C’est une question de prudence. »

Le gouvernement va avoir du fil à retordre… Les maires n’oublient visiblement pas que nous sommes à quelques mois d’élections municipales où la gauche emploiera tous les moyens pour éviter une déroute prévisible. De son côté, Jacques Remiller, maire UMP de Vienne (Isère) adversaire malheureux du rapporteur de la loi Taubira, Erwann Binet, lors des dernières législatives, attend sereinement la suite des évènements, d’autant plus qu’il ne se représentera pas en 2014 :

« Ma carrière politique s’est fondée sur des valeurs, je ne vais pas les renier, quitte à en payer le prix. Mais je reste serein, j’en veux pour preuve le cas de Noël Mamère qui, après avoir célébré un mariage homosexuel à Bègles, n’avait fait l’objet que d’un mois de suspension de son mandat de maire. »

De leur côté, plusieurs dizaines de milliers d’élus locaux ont signé l’appel du Collectif des maires pour l’enfance animé par Franck Meyer, maire Nouveau centre de Sotteville-sous-le-Val (Seine-Maritime) et Philippe Brillault , maire CNIP du Chesnay (Yvelines). On peut espérer que le gouvernement ait du fil à retordre dans les mois qui viennent s’il persiste dans son obstination à imposer cette loi pour le moins controversée".

Lahire   http://www.lesalonbeige.blogs.com/

19:00 Écrit par pat | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer |  Facebook | | | | |