Les étudiants musulmans arrivent 3e aux élections du conseil d’administration des universités du Nord de la France (30/11/2017)

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"[...] Troisième, avec 514 voix, soit tout de même 10 % des suffrages exprimés. Un résultat qui leur permet de décrocher un siège sur les six à pourvoir ! Certes, EMF [Etudiants musulmans de France] est encore loin des résultats de la liste « interassos » qui se taille la part du lion avec 3 000 voix et trois élus, mais avec son élu au sein du conseil d’administration, l’association musulmane fera jeu égal avec l’Unef, qui ne place, elle aussi, qu’un seul représentant malgré un score deux fois plus élevé. Bref, les musulmans s’imposent comme la force politique montante dans les facultés lilloises !

[...] Dans la profession de foi de Active ta fac !, rien ne laisse sous-entendre de quelconques revendications communautaristes. Le programme électoral est des plus basiques : simplification des procédures d’inscription, élargissement des plages horaires des BU, les bibliothèques universitaires, accompagnement des étudiants, etc. Bien démago, comme tous les programmes des listes étudiantes, mais pas très original. Rien en tout cas, qui fasse une différence entre une liste « musulmane » et une liste associative étudiante de base. [...]

Répondant à nos questions, le responsable se dit ainsi opposé aux menus halal au restaurant universitaire, opposé également aux salles de prières dans les facs. Quand nous l’interrogeons sur les prières organisées sous les escaliers d’un bâtiment de l’université de Lille 3, il nous répond ne pas être au courant de ces faits, pourtant connus de tous ! « Nous serons surement accusés de communautarisme », reconnaît-il lucide. « Mais la vérité est autre. Nous la connaissons et c’est ce qui compte. »

Alors pourquoi se déclarer « étudiant musulman », si ce n’est pas pour défendre les étudiants... musulmans ? Mohamed Machta nous explique. « Nous revendiquons les principes de laïcité. Cependant, nous avons une éthique et des valeurs qui s’inspirent de l’islam au sein de notre association. C’est donc la raison du M de EMF », accompagnant sa réponse d’une smiley. Quelles sont ces valeurs ? « Solidarité, partage, humilité, respect et excellence »... L’islam, c’est vraiment hyper cool.

Alors, communautaristes les Etudiants musulmans de France ? Difficile de prétendre le contraire... Entre le soutien au Secours islamique de France, les quêtes pendant le ramadan, les « iftar solidaires » et les cours d’histoire de la civilisation musulmane, EMF affiche bel et bien la couleur. D’ailleurs, tous les étudiants que nous avons interrogés confirment le communautarisme du syndicat étudiant. « Les femmes tractent entièrement voilées ; les types de l’EMF ciblent leur public, pour récupérer tous les votes des minorités », nous détaille ainsi un étudiant lillois en lettres, qui préfère rester anonyme... Pire, il y a deux ans, les mêmes « avaient fait venir des barbus de 35 ou 40 ans pour venir tracter et parler en arabe aux étudiants de Lille 3. » « En revanche, continue notre interlocuteur, les têtes de liste EMF ont un look d’étudiant lambda. »

[...] L’agenda de ces étudiants lambdas, sympas et bien intégrés, est tout aussi loin d’être innocent. Un exemple, l’année dernière, Etudiants Musulmans de France lançait la branche française du projet international « Advise Islamophobia ». Advise, pour Advocating Against Islamophobia In Education. Il s’agit d’un projet « intra européen visant à développer des stratégies de plaidoyer auprès des étudiant.es sur les questions d’islamophobie et autres formes de discrimination », projet soutenu par la fondation Soros.

Des réunions, des débats, des colloques, des week-ends de formation sont donc organisés pour mobiliser les étudiants contre l’islamophobie, à Nancy, Lille, Paris ou encore à Marseille. Parmi les intervenants, des membres du Parti des Indigènes de la République, comme Fatima Ouassak, pour qui « l’école est utilisée par les Blancs comme outil pour transmettre leurs privilèges à leurs enfants, et comme arme pour entraver le champ des possibles des nôtres », des proches de l’UOIF, comme Yanis Khalifa, devenu suppléant du député macroniste de Seine-Maritime, Sira Sylla [...]». « Si Khalifa est discret, ajoutions-nous, c’est que la maison-mère d’EMF a une réputation légèrement sulfureuse. Etudiants musulmans de France est le bras de l’UOIF, la branche française des Frères musulmans, dans l’université française ! Or jusqu’à très récemment, il était effectivement membre de son bureau national. »

[...] Dans le même ordre d’idée, les étudiants musulmans ont publié avec le très islamiste CCIF, le Collectif contre l’islamophobie en France, un guide de lutte contre l’islamophobie à l’université donnant tous les conseils pratiques aux étudiants pour garder leur voile, jeûner pendant le ramadan ou faire tranquillement sa prière, avec tous les articles des différents codes sur lesquels s’appuyer, ainsi que la jurisprudence, seuls manquant les 06 des avocats auxquels faire appel en cas de « discrimination ».

Interrogé sur ces liens avec l’UOIF et le CCIF, Mohamed Machta, notre responsable lillois décline : « Aucune section ne dépend de l’UOIF. » Alors, pourquoi, chaque année, l’association a-t-elle un stand à la Rencontre annuelle des musulmans de France, le grand raout de l’UOIF au Bourget ? « C’est une opportunité de se faire connaître des étudiants. » Effectivement, on peut voir les choses comme ça...

Les rapports avec le CCIF, eux, semblent encore plus difficiles à assumer. La réponse se fait, tout un coup, plus hésitante. « Nous n’avons, que je sache, aucun lien avec le CCIF », commence notre interlocuteur. Et quand nous lui présentons la preuve de ces liens entre les deux organisations, il avoue : « Aujourd’hui, le CCIF lutte contre l’islamophobie en France, soit contre la discrimination. Je trouve que c’est une bonne initiative. » [...]"

par Michel Janva

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