ERDOĞAN, TRUMP, POUTINE, MAY ET MACRON : LA TROISIÈME GUERRE MONDIALE N’AURA PAS LIEU (19/03/2018)

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En ce début de XXIe siècle, on assiste, sidéré, à une montée des tensions internationales. Certaines raisonnées, d’autres irrationnelles. Des chefs d’État perdent leur self-control ou jouent de leur imprévisibilité. Si l’on effectue des recherches sur le thème « Troisième Guerre mondiale », il est récurrent dans les médias de tous les pays : l’holocauste final se vend bien… Son départ est prédit en Corée, en Chine, en Europe (aux frontières de l’Ukraine), au Pakistan, en Iran, en Syrie, en Israël… Le journal libanais L’Orient-Le Jour du samedi 17 mars (« À la télévision russe, la Troisième Guerre mondiale a déjà commencé ») se penche sur le phénomène. Le Liban n’est-il pas au cœur d’une des grandes failles géopolitiques du monde, entre Iran, Turquie et Arabie ? Russie et USA ? Sunnites, chiites, juifs, chrétiens ? Il est donc très attentif à tout ce qui menace sa survie, séculairement problématique. L’article, très documenté et sourcé, décrit une véritable hantise russe, née des cendres de Stalingrad, dont le pouvoir pourrait néanmoins jouer aussi.

Les récents événements de Syrie sont venus raviver cette hantise. Alors que la fin de la guerre contre les islamistes semble en vue – y compris ceux de la Ghouta, qualifiés bienveillamment de « rebelles » –, voici que se dessinent des renversements d’alliances imprévus : la Turquie d’Erdoğan s’éloigne de l’OTAN (dont elle est membre) et des USA pour se rapprocher de la Russie et de l’Iran. Selon Sputnik News d’hier, Erdoğan aurait évoqué la menace d’une Troisième Guerre mondiale si les USA installent des bases militaires sur le territoire syrien. Des propos analogues d’Erdoğan, très critiques à l’endroit de l’OTAN, sont encore rapportés ce dimanche par un journal libanais anglophone, le Daily Star : « Erdoğan slammed Washington for arming the YPG, saying the group had received 5,000 trucks and 2,000 cargo planes of weapons. Is this friendship? Is this NATO unity? […] Are we not a NATO member? » 1. Comme si Erdoğan faisait un chantage à une sortie de l’OTAN, feignant de croire que l’Alliance aurait dû appuyer son attaque contre les Kurdes de Syrie, proches alliés des USA… Dans l’infernale caldeira irako-syrienne se concentrent des djihadistes de trois variétés, des kurdes, des forces régulières syriennes, turques, russes, américaines et européennes (on a une pensée angoissée pour nos soldats). Un mélange volatil explosif. Les critiques d’Erdoğan sont de mauvaise foi : nul n’oublie sa duplicité avec l’État islamique alors que les Kurdes le combattaient. Qui mérite notre soutien ? Erdoğan refuse de reconnaître le fait kurde et de donner des droits politiques à cette minorité autochtone non touranienne.

Selon Sputnik, et d’autres sources dans le monde arabe, pour Erdoğan, l’implantation militaire américaine en Syrie est une provocation contre Ankara et Téhéran :

« Vingt bases ont été mises en place en Syrie… Elles sont dirigées à l’encontre de la Turquie ou de l’Iran […] cela veut dire la Troisième Guerre mondiale. Nous partageons une frontière commune avec la Syrie. Est-ce que les États-Unis ou les pays de la coalition en possèdent une eux aussi ? »

Notons, au passage, que si la stupidité bruxelloise de faire entrer la Turquie dans l’Union européenne n’avait pas fait long feu, nous aurions aussi ces frontières syrienne et irakienne !

Seul un homme politique français de grande envergure pourrait en finir avec ces dangereuses palinodies en éteignant intelligemment tous les points d’ignition européens : l’Ukraine, la Transnistrie, le Kosovo et Chypre. Quant à la Syrie, la France, hélas, n’y compte plus et s’y est discréditée en aidant les « rebelles » (sic).

Vis-à-vis de la Russie, il faudra cesser les vexations : les premières vinrent d’Obama lors du dossier ukrainien, le coup de Maïdan, les sanctions, les manœuvres militaires otaniennes aux frontières russes en Baltique, l’installation de bases de missiles en Europe. Puis la non-invitation, par François Hollande, de la Russie aux commémorations de la chute du nazisme (!), les aigres échanges macrono-poutiniens à Versailles. À présent, en quelques jours, la très falote et contestée Theresa May se brouille avec la Russie en affirmant, de manière aussi vague, au fond, que catégorique en la forme, que c’est le Kremlin qui a fait assassiner un ex-agent sans aucune importance à Londres. Pour ne pas être en reste, Donald Trump, essaie de donner le change sur ses connexions moscovites en annonçant des sanctions anti-russes. Le Congrès s’était, d’ailleurs, prononcé pour des sanctions contre la Russie au sujet des cyberattaques. Il y aura des représailles russes. Avons-nous besoin de ça ? Stop !

Notes:

  1. « Erdoğan a critiqué Washington pour avoir armé les YPG, affirmant que le groupe avait reçu 5.000 camions et 2.000 avions-cargos d’armes. Est-ce que c’est de l’amitié ? Est-ce ça, l’unité de l’OTAN ? […] Ne sommes-nous pas membres de l’OTAN ? »

http://www.bvoltaire.fr/erdogan-trump-poutine-may-macron-...

07:02 Écrit par pat | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer |  Facebook | | | | |