Presse à scandales : pour quelle réalité ? (05/05/2018)

Le Point vient de publier un long article à charge contre la communauté de Riaumont, qui serait impliquée dans un vaste scandale de pédophilie. Il semble assez complexe de démêler le vrai du faux, l'article se nourrissant du scandale pour pratiquer l'amalgame. On peut estimer en effet que celui qui a écrit ce qui suit maîtrise mal le sujet :

"Cette dernière [la Congrégation pour la doctrine de la foi] a pour objectif de réintégrer au sein de l'Église les traditionalistes et partisans du rite tridentin, qui consiste notamment à faire la messe en latin [sic]."

On y lit aussi, à la fin de l'article, que l'abbé Régis Spinoza est

"un ancien de Riaumont mis en cause dans une affaire de maltraitance dans une enquête ouverte par le parquet de Bourges".

Il est facile de pratiquer l'amalgame, puisque l'on se souvient en effet que l'Institution l'Angélus, près de Bourges, a été fermée l'an dernier, notamment sur la base d'accusations d'abus sexuels. Or, un an après, sans nouvelle donnée par la presse qui s'était pourtant repue du scandale, il semble que ces accusations ne reposent en fait sur rien. Nous avons interrogé Me Alexandre Varaut, avocat de l'abbé Spinoza, afin de savoir comment évolue l'affaire de l'Angélus :

Où en est l'affaire de l'Angélus, démarrée en juin 2017 ?

Cette affaire a démarré en fanfare avec une perquisition menée simultanément par la gendarmerie, l’URSSAF, la répression des fraudes, etc…

Dans les jours qui ont suivi, le procureur de la République a donné deux conférences de presse évoquant notamment de possibles accusations d’agressions sexuelles qui ont mis le feu aux poudres.

Malheureusement, de telles accusations contre un prêtre catholique dirigeant une école privée hors contrat rencontrent toujours leur public …

Il faut bien reconnaître que le procureur de Bourges a très rapidement rectifié  cette erreur initiale et s’est refusé à des poursuites injustifiées contre l’abbé Spinoza sur ces questions de nature sexuelles. Près d’un an après ce sont des accusations abandonnées.

Quelles charges sont retenues contre l'abbé Spinoza, directeur de cette institution ?

L’abbé est aujourd’hui poursuivi pour deux raisons.

La première relève de la qualification de violence sur quelques enfants. Il s’agit en réalité de simples gifles.

Il faut bien comprendre que nous sommes dans le cadre d’un internat et que l’abbé Spinoza n’est pas simplement un directeur mais aussi un éducateur par délégation des parents. Il doit donc agir parfois comme les parents l’auraient fait et cela a pu aller dans certaines circonstances exceptionnelles jusqu’à une gifle, ce qui n’a jamais entrainé la moindre blessure physique. Il est vrai que l’époque admet de moins en moins ces corrections, même lorsqu’elles sont données par les parents.

Il est par ailleurs reproché à l’abbé Spinoza d’avoir utilisé des bénévoles de manière excessive et en place de travailleurs salariés. C’est une accusation qui est factuellement contestée. Elle montre aussi combien le bénévolat est mal accepté et suspecté.

Quelles sont les prochaines étapes juridiques ?

L’abbé Spinoza a été mis en examen il y a près d’un an pour ces faits de travail dissimulé et de violence et il espère toujours être entendu par les juges d’instruction pour s’en expliquer. Il y a eu durant ces derniers mois un nombre incroyable d’actes d’instruction comme s’il s’agissait d’une grave affaire criminelle et bien évidemment aucun n’est venu corroborer la moindre accusation, bien au contraire.

Nous sommes donc bien sereins pour la suite des évènements même si nous savons que nous aurons à lutter contre beaucoup de préjugés hostiles à l’enseignement catholique privé et malheureusement à quelques règlements de compte de la part d’anciens amis pas toujours très glorieux…

Michel Janva

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