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  • Énergies : vers un contrat russo-chinois de fourniture de gaz ?

    BRUXELLES (NOVOpress) - Les partisans de sanctions contre la Russie, notamment le Commissaire européen à l’énergie Günther Oettinger et une grande partie de « l’élite » bureaucratique européenne, se plaisent régulièrement à souligner la dépendance économique et financière de la Russie des importations européennes, et par conséquent sa vulnérabilité économique.

    Lien de cause à effet auquel Günther Oettinger n’a peut-être pas réfléchi, l’UE ne dispose de réserves de gaz que pour quelques jours si la Russie impose un arrêt de livraison, comme l’indique une étude réalisée par Steffen Bukold (politologue allemand, spécialiste des questions énergétiques).

    En outre, la Russie semble avoir déjà trouvé des alternatives au marché européen : il se pourrait qu’il y ait un contrat d’approvisionnement de 30 ans avec la Chine. L’analyste de Citigroup Ronald Smith pense qu’un tel accord russo-chinois sera mis en place cette année.

    Sans transition rapide vers les sources d’énergies renouvelables, l’UE est toujours dépendante des livraisons de gaz russe. Si l’Union européenne poursuit sa politique hostile à l’égard de la Russie, une hausse des prix ou des pénuries d’approvisionnement pourraient frapper l’économie européenne massivement… Non sans raison, l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt a appelé les sanctions contre la Russie un “non-sens” (“dummes Zeug”).

    http://fr.novopress.info/

  • L'ultra-droite déjà mobilisée contre Valls

    Le nouveau Premier ministre ne doit pas affronter la seule opposition de son aile gauche. L'extrême-droite s'agite déjà sur les réseaux sociaux et promet de lui barrer la route.
    La nomination de Manuel Valls à Matignon a crispé la gauche de la gauche, les écologistes et même l'aile gauche du PS. Mais la figure de l'ancien ministre de l'Intérieur agace aussi terriblement la droite de la droite. A peine nommé, les réseaux d'extrême droite se déchaînent contre lui.
    Au centre des reproches, la répression policière contre les manifestations opposées au mariage pour tous au printemps dernier qui sert d'élément fédérateur aussi bien à l'ultra-droite qu'aux réseaux catholiques intégristes.
    Ses positions sur la PMA, la GPA et l'euthanasie mis en avant
    "Célèbre pour avoir fait gazer des familles lors des Manifs Pour Tous. Célèbre pour avoir honteusement minimisé les mobilisations lors de ces manifestations. (...) Célèbre, enfin, pour avoir fait preuve de laxisme face aux bandes ethniques du Trocadéro et de Trappes, ou encore face aux casseurs d'extrême-gauche qui ont littéralement mis la ville de Nantes à sac", écrit Bloc identitaire sur son site. Le mouvement d'ultra-droite, qui estime que le nouveau locataire de Matignon "voue une haine à la France, à ses traditions et à son identité", a lancé sur Twitter le hashtag #pasmonpremierministre, largement repris.
    Pour le Printemps français, mouvement radical né dans la contestation du mariage pour tous, cette nomination n'exprime rien de moins que "l'ambition d'achever la destruction du mariage, de la famille et de la filiation, qui sont le socle fondamental de toute humanité". "Il s'est d'ores et déjà prononcé pour la PMA et l'euthanasie", s'inquiète le Printemps français. Ce qui est exact. Manuel Valls a même pris des positions icoloclastes en faveur de la gestation pour autrui (GPA) même si c'est aussi lui qui a annoncé que le volet PMA et GPA de la loi famille serait enterré.
    "Obéir à la franc-maçonnerie"
    "Il est maintenant prouvé que François Hollande n'a pas eu d'autres choix que d'obéir à la franc-maçonnerie", poursuit le Printemps français dans un communiqué qui appelle à "entrer en résistance". Sa porte-parole Béatrice Bourges dresse un portrait particulièrement inquiétant de celui qu'elle appelle "Manuel Gaz" depuis mars dernier. "Il s'est radicalisé, il ne supporte aucune contradiction, il n'a aucune capacité d'écoute et d'empathie", s'alarme-t-elle. Cette radicalité s'exprimerait jusqu'au physique du nouveau Premier ministre. "Son visage a changé. Il y a deux ou trois ans, il était plus souriant. Sa mâchoire est devenu proéminente", confie l'agitatrice à L'Express. "On entre dans une phase plus radicale de gouvernement. Avec Ayrault, c'était plus mou. Avec Valls, on entre dans le dur. Mais il va nous trouver sur son chemin", affirme Béatrice Bourges, sans plus de précision. Le site du Printemps français relaie également la page Facebook "Valls dégage", créée le 27 mars et qui détaille ce qui serait le bilan catastrophique de l'ancien ministre de l'Intérieur place Beauvau.
    Pétition pour qu'il démissionne
    La nébuleuse Jour de colère, à laquelle participe le Printemps français, relaye sur son compte Twitter une pétition appelant à la démission de Manuel Valls sans préciser que cette pétition en ligne, signée par près de 47.000 personnes, a été lancée... en janvier 2014. Et que l'initiateur de la pétition, Malik B., lui reproche des "propos racistes" alors que la France est un pays "multiculturel". Un grief bien éloigné de ceux mis en avant habituellement par Jour de colère dont la manifestation le 26 janvier dernier a été l'occasion de dérapages racistes et antisémites. Parmi les contempteurs de Manuel Valls, l'ancien humoriste Dieudonné. Mardi, il a déjà mis en ligne une quenelle dédicacée au Premier ministre et plusieurs tweets pour le dénigrer.
    Moins radical, la Manif pour tous qualifie de "provocation" la nomination de Manuel Valls. Albéric Dumont, son coordinateur général, dit être "particulièrement inquiet car il est le symbole du mépris qu'a eu le gouvernement" pour les anti-mariage pour tous. Et de dénoncer celui qui est "à l'origine de la répression arbitraire et du contrôle au faciès sur simple port d'un sweat-shirt Manif pour tous". "On espère que le Valls Premier ministre sera plus ouvert que le Valls ministre de l'Intérieur", conclut-il. Sans avoir l'air d'avoir même envie d'y croire.
    Alexandre Sulzer
    Source : L'Express : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/l-ultra-droite-deja-mobilisee-contre-valls_1505250.html#xtor=AL-447
    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EFAyFZVuFyRCZGItDt.shtml

  • Valls à Matignon, un poison d’avril pour Mélenchon

    Avec le matador anti-quenelle, le pouvoir va s'enfoncer un peu plus dans cette voie sans issue de l'austérité commandée par l'Union européenne.
    En ce début de semaine post-Bérézina, pour la gauche de la gauche, l’addition est plutôt salée. Si Marie-Noëlle Lienemann pique une grosse colère, ce n’est rien à côté de celle de Mélenchon ! Est-ce une surprise ? Non, car après l’humiliation des urnes, le locataire de l’Élysée vient en effet de nommer le ministre… le moins à gauche qui soit, lequel culminait à peine à 6 % lors des primaires socialistes.
    Manuel Valls, dit « El Blanco », s’installe à Matignon : un véritable bras d’honneur pour les socialistes à l’ancienne qui ne comprennent toujours pas qu’ils se sont trompés de séance. Le nouveau film est en version sous-titrée bruxelloise, et à la place de la comédie attendue, c’est un film noir qui défile sur le grand écran de la mondialisation. L’âpre goût de la réalité, sans doute. Au fond de la salle, les cierges allumés lors du discours du Bourget sont éteints : ils se sont pris un seau d’eau sur la mèche… Il n’y a jamais eu de combat contre la finance, il n’y a jamais eu de « Moi Président ». Il n’y a jamais eu de président. Cette fois-ci, le figurant Hollande a dit « On ne joue plus ». Certains ont mis deux ans à comprendre !
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  • UMP : une militante LGBT sur la liste Ile-de-France aux européennes

    On m'informe que Aurore Bergé tient la 6ème place sur la liste UMP Ile-de-France aux européennes.

    Aurore Bergé avait activement défendu la loi Taubira. Elle a été récemment battue à l'élection municipale de Magny-les-Hameaux (78).

    Michel Janva

  • Après 39 ans dans des camps au Vietnam, Nguyen Huu Cau, enfin libre, parle de la foi qui l’a sauvé

    nguyen huu cau-mpi

     

    J. B. Nguyen Huu Cau, 68 ans, vient de sortir de prison après avoir passé près de 39 ans dans les camps de prisonniers de Hanoï au Vietnam.

     

    Il est l’un des prisonniers politiques ayant passé le plus de temps en prison sous le régime communiste vietnamien.

     

    Au fil des ans d’emprisonnement, il a découvert la foi catholique et a été baptisé. Il avait converti les 50 anneaux de sa chaîne de prisonnier en un chapelet qu’il récitait 5 fois par jour.

     

    Seule la foi lui a permis d’ affronter et surmonter près de 40 ans dans les prisons vietnamiennes où son déclin physique – surdité, cécité et souffrance diverses – a été important… Mais sa foi lui a permis de pardonner à ses geôliers.

     

    J. B. Nguyen Huu Cau, né en 1945, est poète, musicien, compositeur. Il  a été capitaine de l’armée de la République du Sud-Vietnam avant la réunification de 1975.

     

    Arrêté à la fin de la guerre, il a d’abord passé 6 ans dans un camp de rééducation et de travail.
    En 1982, il a été ré-emprisonné à cause de son activité de poète et compositeur, ses œuvres étant considérées comme des critiques du régime communiste. En 1983, il a été condamné à mort pour avoir dénoncé la corruption répandue parmi les cadres supérieurs de l’armée de Hanoï et pour avoir parlé des crimes commis par les troupes communistes contre le peuple. Il avait été accusé de sabotage pour avoir endommagé « l’image du régime ». Il a plaidé « non coupable ». Finalement, les autorités ont modifié la peine de mort en emprisonnement à vie.

     

    J. B. Nguyen Huu Cau a vécu des années complètes en isolement, dans un camp de prisonniers situé dans la jungle à la frontière vietnamienne.

     

    Les années de prison l’ont profondément marqué, le laissant presque sourd, aveugle de l’œil gauche avec une grave altération de la vision à l’œil droit.

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  • Faire sa révolution intérieure :

     

    La réforme ou la révolution, commençons par nous-mêmes…

    « Cependant le XIVe siècle qui voit l’amélioration des transports maritimes, le déclin de l’esprit de Croisade, une extension marquée du commerce international et sur­tout maritime (les grandes foires médiévales ayant été alimentées le plus souvent par les voies terrestres ou fluviales) est un siècle d’expansion économique, et d’une importance accrue donnée au monde de l’argent. » (M-M. Martin)

    Le système nous manipule mais cela se ferait-il sans penser un instant à une sorte de consentement, une voie douce nous entraînant vers l’abdication, celle d’un assouvissement accepté.

    Que faire alors ?

    Les actions d’éclat, les grandes manifestations existent encore, même si celles-ci font la une, l’espace d’un instant, elles ne peuvent faire osciller une tendance décisionnaire du pouvoir en place… On peut le regretter mais le système possède tous les moyens pour vous faire taire et vous anéantir, de la pression fiscale à l’interdiction, en passant par l’incarcération voir l’amende disproportionné. Proudhon se serait exclamé : « … inspecté, espionné, endoctriné, contrôlé, censuré, licencié, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, emprisonné, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, fusillé et pour comble berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale ! … » ("Idée générale de la révolution au XIXe siècle") Si cela ne suffit, votre disparition pourrait être programmée éventuellement dans un accident.

    Ne cherchons pas à dénoncer un adversaire potentiel dans des sectes ou sociétés, communautés ou religions, car celui-ci est en nous. L’ennemi se nomme paresse, hédonisme, subjectivisme… L’alternative est dans notre auto critique et avec humilité arriver à une remise en cause essentielle. L’attrait des biens matériels que la société de consommation agite, nous conditionne comme la carotte fait avancer l’âne. Nous avons participés à cette décadence où l’aboutissement est dans l’avilissement de l’homme. Cette corruption des mentalités paralyse toute riposte, tout réflexe sain qui ralentirait cette marche inéluctable vers le chaos et l’abime. Marie-Madeleine Martin l’a montré dans son magnifique livre : « Les Doctrines Sociales en France», mettant en lumière la cassure opérée dans la mentalité Française survenue après les temps médiévaux, lorsque la part donnée au monde invisible fut oubliée. Lorsque l’argent et l’usure commencèrent à supplanter la parole donnée et toutes les valeurs humaines ancestrales :
    « Si l’on se représente, tout un peuple s’occupant de politique, et depuis le premier jusqu’au dernier, depuis le plus éclairé jusqu’au plus ignorant, depuis le plus inté­ressé au maintien de l’état de choses actuel jusqu’au plus intéressé à son renversement, possédé de la manie de discuter les affaires publiques et de mettre la main au gouvernement ; si l’on observe les effets que cette maladie produit dans l’existence de milliers d’êtres humains ; si l’on calcule le trouble qu’elle apporte dans chaque vie, les idées fausses qu’elle met dans une foule d’esprits, les sentiments pervers et les passions haineuses qu’elle met dans une foule d’âmes ; si l’on compte le temps enlevé au travail, les discussions, les pertes de force, la ruine des amitiés ou la création d’amitiés factices et d’affections qui ne sont que haineuses, les délations, la destruction de la loyauté, de la sécurité, de la politesse même, l’introduction du mauvais goût dans le langage, dans le style, dans l’art, la division irrémédiable de la société, la défiance, l’indiscipline, l’énervement et la faiblesse d’un peuple, les défaites qui en sont l’inévitable conséquence, la disparition du vrai patriotisme et même du vrai courage, les fautes qu’il faut que chaque parti commette tour à tour, à mesure qu’il arrive au pouvoir dans des conditions toujours les mêmes, les désastres et le prix dont il faut les payer ; si l’on calcule tout cela, on ne peut manquer de dire que cette sorte de maladie est la plus funeste et la plus dange­reuse épidémie qui puisse s’abattre sur un peuple, qu’il n’y en a pas qui porte de plus cruelles atteintes à la vie privée et à la vie publique, à l’existence matérielle et à l’existence morale, à la conscience et à l’intelligence, et qu’en un mot il n’y eut jamais de despotisme au monde qui pût faire autant de mal»
    (Fustel de Coulanges )

    Que constate-t-on ? Les ravages des théories de Jean Jacques Rousseau dans le mythe du bon sauvage, où seront notamment confrontées les armées Françaises d’Amérique au XVIIIème siècle, la réalité rouvrira les yeux des naïfs !!! Les idées changèrent et se transformèrent. C’est ce que Marie-Madeleine Martin mit en évidence dans ses travaux : « Jamais il n’avait existé, comme au XVIIIe siècle, une organisation puissante, ramifiée à l’infini, reliant tous les manieurs de plume d’un bout à l’autre du territoire et couvrant la France d’un réseau serré, propre à fortifier partout l’union des principes pour une œuvre commune. L’action des intellectuels devint alors une véritable machine de guerre…».

    La mentalité ne changea pas d’un seul coup. Il fallut beaucoup de temps et de nombreuses capitulations des élites pour arriver à ce que nous sommes aujourd’hui. L’esprit des bâtisseurs de cathédrales se transforma lentement pendant des années pour devenir l’être superficiel dont la plupart d’entre nous sont devenus, le jouisseur, le consommateur, le voyeur, l’intéressé, le parvenu, bref le robot humanoïde de demain. Ce bouleversement profond de la société a inversé le sens des valeurs et touche toutes les couches de la société. Le doute de l’autorité, de la hiérarchie, de la discipline, le sens de la parole, les dogmes, les règles de vie, la spiritualité, bref l’exception française qui faisait jadis la qualité des hommes, de la chevalerie et cela encore au XVIIIème siècle disparaissent peu à peu… Cela continuera néanmoins mais ne sera plus le reflet d’une société entière mais le fait de quelques-uns. Dans la préface du livre de Paul Hazard (La crise de la conscience européenne) réalisé par Pierre Palpant, on y lit :
    « Quel contraste ! Quel brusque passage ! La hiérarchie, la discipline, l'ordre que l'autorité se charge d'assurer, les dogmes qui règlent fermement la vie : voilà ce qu'aimaient les hommes du dix-septième siècle. Les contraintes, l'autorité, les dogmes, voilà ce que détestent les hommes du dix-huitième siècle, leurs successeurs immédiats. Les premiers sont chrétiens, et les autres antichrétiens ; les premiers croient au droit divin, et les autres au droit naturel ; les premiers vivent à l'aise dans une société qui se divise en classes inégales, les seconds ne rêvent qu'égalité. Certes, les fils chicanent volontiers les pères, s'imaginant qu'ils vont refaire un monde qui n'attendait qu'eux pour devenir meilleur : mais les remous qui agitent les générations successives ne suffisent pas à expliquer un changement si rapide et si décisif. La majorité des Français pensait comme Bossuet ; tout d'un coup, les Français pensent comme Voltaire : c'est une révolution… » Et plus loin : « Il s'agissait de savoir si on croirait ou si on ne croirait plus ; si on obéirait à la tradition, ou si on se révolterait contre elle… L'hérésie n'était plus solitaire et cachée ; elle gagnait des disciples, devenait insolente et glorieuse. La négation ne se déguisait plus ; elle s'étalait. La raison n'était plus une sagesse équilibrée, mais une audace critique… On reléguait le divin dans des cieux inconnus et impénétrables ; l'homme, et l'homme seul, devenait la mesure de toutes choses ; il était à lui-même sa raison d'être et sa fin… il fallait édifier une politique sans droit divin, une religion sans mystère, une morale sans dogmes. Il fallait forcer la science à n'être plus un simple jeu de l'esprit, mais décidément un pouvoir capable d'asservir la nature ; par la science, on conquerrait à n'en pas douter le bonheur. Le monde ainsi reconquis, l'homme l'organiserait pour son bien-être, pour sa gloire, et pour la félicité de l'avenir… qu'à peu près toutes les idées qui ont paru révolutionnaires vers 1760, ou même vers 1789, s'étaient exprimées déjà vers 1680. Alors une crise s'est opérée dans la conscience européenne entre la Renaissance, dont elle procède directement et la Révolution française, qu'elle prépare, il n'y en a pas de plus importante dans l'histoire des idées. A une civilisation fondée sur l'idée de devoir, les devoirs envers Dieu, les devoirs envers le prince, les «nouveaux philosophes» ont essayé de substituer une civilisation fondée sur l'idée de droit : les droits de la conscience individuelle, les droits de la critique, les droits de la raison, les droits de l'homme et du citoyen… » Et encore « …de même qu'on introduisit alors dans la société un ferment d'anarchie, en opposant la vertu primitive du sauvage aux erreurs et aux crimes de la civilisation. Ces années rudes et denses, toutes remplies de querelles et d'alarmes, et lourdes de pensée, n'en ont pas moins leur beauté propre. A suivre ces vastes mouvements, à voir les masses d'idées se désagréger pour se reformer ensuite suivant d'autres modes et d'autres lois, à considérer nos frères humains cherchant courageusement leur route vers leurs destins inconnus, sans jamais se laisser décourager ni abattre, on éprouve je ne sais quelle émotion rétrospective ».

    A suivre...

    Frédéric Winkler

    http://www.actionroyaliste.com/bibliotheque-du-gar/etre-royaliste/1335-faire-sa-revolution-interieure-

  • Vaucluse : l'UMP disparaît quasiment du paysage politique

    Dans un communiqué, le député-maire d'Orange Jacques Bompard se réjouit que les Français aient envoyé un message clair aux socialistes

    "Jacques Bompard se réjouit de l’élection des candidats qu’il a soutenus, notamment son suppléant Louis Driey  à Piolenc, brillament réélu avec  57 % des voix au premier tour, à Bollène, à Camaret-sur-Aigues et au Pontet, ainsi que des excellents résultats d’Hervé de Lépinau à Carpentras, de  France Barthélémy-Bathelier à Valréas et de Gérard Gérent à Sorgues. 

    Dans tout le département, et notamment à Avignon, au Pontet, à Orange, à Bollène ou à Carpentras, l’UMP recule fortement et disparaît quasiment du paysage politique local. Cette déroute est la preuve que la stratégie, dictée par Paris, de refuser l’union des droites, n’est pas comprise par bon nombre d’électeurs, voire de nombreux élus locaux adhérents de l’UMP. En effet, la majorité des électeurs souhaite l’union des droites et s’affligent que les divisions de leur camp permettent à la gauche, minoritaire en voix, de s’imposer pour mener sa politique destructrice et ruineuse, comme c’est le cas à Avignon ou Carpentras. Si l’UMP acceptait l’union des droites prônée par Jacques Bompard, l’ensemble du Vaucluse serait aujourd’hui aux mains des élus de bon sens. [...]

    Jacques Bompard invite donc les responsables  nationaux de l’UMP à enfin entendre le message de leurs électeurs et de réaliser l’union des droites sur un thème fédérateur : battre la gauche et ses alliés d’extrême-gauche partout où cela est possible."

    Michel Janva

  • Cromwell et les Pays-Bas royaux

    23 mars 1657: Mazarin s’allie à Cromwell contre les Pays-Bas Royaux ou Pays-Bas espagnols. L’état de guerre entre Londres et Bruxelles date de septembre 1655, quand les relations diplomatiques ont été rompues entre les deux capitales. Le motif de cette rupture est le fameux “Acte de Navigation”, énoncé par Cromwell le 9 octobre 1651: cet “Acte” réservait l’exclusivité du commerce avec les îles britanniques aux seuls navires anglais, à l’exclusion de tous les autres. Cette décision entraîne une guerre entre les deux puissances protestantes que sont les Provinces-Unies et l’Angleterre. Ipso facto, la lutte entre les Provinces-Unies et l’Angleterre va rapprocher les Pays-Bas Royaux, demeurés catholiques, de leurs frères séparés du Nord, sans que ce rapprochement n’ait été exploité politiquement, métapolitiquement et culturellement par les avocats contemporains de l’idée de Benelux ou de la fusion Flandre/Pays-Bas. La lutte connaîtra son maximum d’intensité en 1652, année où l’espace mosan des Pays-Bas Royaux est ravagé par les combats entre Condé, passé au service de la Couronne d’Espagne, et le Duc de Lorraine, d’une part, contre le Prince-Evêque de Liège, allié à Mazarin.
    Il faudra attendre la « Paix de Tirlemont » (17 mars 1654) pour sanctionner la fin des hostilités contre la Principauté ecclésiastique de Liège, dirigée par un évêque bavarois, Maximilien-Henri de Bavière, accusé d’avoir voulu ouvrir la vallée mosane aux armées françaises. Par la « Paix de Tirlemont », la Principauté de Liège acquiert un statut de neutralité, accepté par l’Espagne. Le gouverneur espagnol de Bruxelles, Léopold-Guillaume, fils de l’Empereur germanique Ferdinand II, peut tourner ses forces contre Cromwell. L’état de guerre est proclamé en septembre 1655. Le futur Charles II, prétendant au trône d’Angleterre, forcé à l’exil par les puritains de Cromwell, est contraint de quitter la France, où il s’était réfugié, pour les Pays-Bas Royaux. Ce deuxième exil du roi déchu se précipite à l’instigation de Mazarin qui, en dépit de sa pourpre cardinalice, va s’allier aux pires ennemis des catholiques. Au même moment, Pieter Stockmans, docteur en droit de l’Université de Louvain, rédige un traité contestant aux légats pontificaux le droit d’intervenir dans les affaires politiques des Pays-Bas Royaux ! Au 17ème siècle, la césure catholiques/protestants n’est plus aussi nette qu’au siècle précédent.
    Les Pays-Bas Royaux sont dès lors coincés entre la puissance maritime anglaise et la puissance continentale française, sans qu’interviennent les Provinces-Unies, ennemies de l’Angleterre cromwellienne. Henri de Turenne, en 1655, harcèle les Pays-Bas Royaux sur leur frontière méridionale et pénètre en force dans la « trouée de l’Oise », où il se heurte, victorieusement, aux commandants espagnols, Condé et Fuensaldana, assistés de troupes lorraines. Turenne grignote les franges méridionales du Hainaut mais ne parvient pas à atteindre Bruxelles. Entretemps, Charles II s’installe à Bruges, où il tient sa cour, directement face aux côtes anglaises. En 1656, la guerre se porte également sur mer : les bâtiments flamands d’Ostende et de Dunkerque, au service de l’Espagne, se heurtent aux Anglais en Mer du Nord, à proximité des côtes anglaises (Goodwind Sands). Le Capitaine ostendais Erasme de Brauwer couvre la retraite des bâtiments flamands dunkerquois et ostendais et soutient, avec 27 canons contre 36 canons anglais, le feu ennemi pendant treize heures, avant de couler. Don Juan, fils naturel de Philippe IV d’Espagne, devient gouverneur des Pays-Bas Royaux et réorganise l’armée, dont les effectifs, surtout la cavalerie, sont sérieusement étoffés. Cela n’empêchera pas les Français de prendre, le 5 août 1657, la forteresse de Montmédy, qui faisait alors partie du Duché du Luxembourg. Le commandant de la place, Jean de Malandry, refusera de se rendre et tiendra tête, avec 800 hommes, aux 20.000 soldats du Maréchal de la Ferté. Il faudra attendre la mort au combat de ce courageux capitaine, après six semaines de siège, pour que tombe la forteresse (qu’on peut visiter aujourd’hui).
    Turenne qui assiège Dunkerque depuis 1656, prend la ville en 1658, après avoir battu aux Dunes l’armée de secours, commandée par Don Juan et Condé. Les Anglais entrent dans le port flamand et les Français prennent successivement Bergues, Furnes, Dixmude, Gravelines, Audenarde et Ypres. Don Juan est rappelé à Madrid. Son successeur est Don Luis de Benavides, Marquis de Caracena, général de cavalerie à la brillante carrière militaire. La mort de Cromwell, le 3 septembre 1658 met un terme aux hostilités. Sous l’impulsion de Jan De Witt, les Provinces-Unies suggèrent une Union entre elles et les Pays-Bas Royaux sur le modèle cantonal suisse. La guerre franco-espagnole s’achève par le Traité de Pyrénées, le 7 novembre 1659. En 1660, Charles II récupère la Couronne d’Angleterre. Le Prince de Ligne tentera bientôt de rappeler au nouveau monarque anglais l’hospitalité que lui avaient octroyée les Pays-Bas Royaux, dans l’espoir de lui faire renoncer à toute alliance qui leur serait hostile et écornerait leur intégrité territoriale. Les résultats de ses démarches diplomatiques ont été assez mitigés.  
    http://robertsteuckers.blogspot.fr/

  • Édito : Un nouveau premier ministre, pour quoi faire ?

    Hollande, acculé par les résultats catastrophiques des municipales à changer de premier ministre, a donc choisi le candidat des sondages. Ce que Mitterrand n’avait pas fait à la suite des municipales perdues de 1983, conservant encore Pierre Mauroy une année, Hollande a été contraint de s’y résigner,...

    ...en raison non seulement de l’ampleur de la débâcle électorale mais surtout de la personnalité de Jean-Marc Ayrault qui, contrairement à Mauroy, n’a jamais su revêtir les oripeaux de sa fonction. Son incapacité à obtenir la solidarité au sein de son équipe en était le signe le plus révélateur. Manuel Valls saura-t-il faire régner la discipline à l’intérieur de son « gouvernement de combat » ?

    Il ne fallait évidemment pas s’attendre de la part du président de la république à un choix original, même si la gauche de la gauche ne peut que critiquer une nomination qui confirme l’orientation sociale libérale du quinquennat, alors que la claque électorale reçue par la majorité légale est due moins à une vague bleue qu’à l’abstention des électeurs les plus à gauche de Hollande, ce que confirment les relativement bons scores des communistes, mélenchonistes et autres écologistes. Le risque politique pour Hollande n’est pas nul, le parti socialiste ayant vu sa faible majorité parlementaire fondre comme neige au soleil, depuis deux ans, au gré des législatives partielles. Et il n’est pas interdit de penser que Valls pourrait être, sous la Ve république, le deuxième premier ministre à voir, à plus ou moins long terme, son gouvernement censuré par le parlement. Mais Hollande, coincé entre les exigences de Bruxelles et les mauvais chiffres du déficit public et du chômage, en proie, de plus, à une chute de confiance historique qui fragilise sa légitimité, veut rassurer les marchés tout en stabilisant son impopularité. Ayant, semble-t-il, fait son deuil, au moins temporairement, de son électorat le plus à gauche, il pense faire coup double, voire triple ou quadruple, en nommant à Matignon Valls, déjà comparé à Michel Rocard, ou Gerhard Schröder : rassurer Bruxelles sur l’orientation libérale du quinquennat — le « choc de solidarité » n’ayant été annoncé par Hollande que pour la perspective en pendant du « choc de compétitivité » —, donner des gages au Medef — Valls était favorable à l’assouplissement des 35 heures et à la TVA sociale —, satisfaire les Etats-Unis et Tel Aviv sur la politique étrangère du nouveau gouvernement — le tropisme atlantiste et sioniste de Hollande étant une constante partagée par le nouveau premier ministre –, plaire, enfin, à l’électorat de droite, auprès duquel la popularité de Valls, qui repose sur un malentendu, risque d’être de courte durée.

    Certes, le fait que ses dents rayent le parquet n’est pas pour déplaire au militant moyen de l’UMP, toujours à la recherche de l’homme fort et qui appréciait chez Sarkozy cette ambition à nue comme le signe d’un caractère viril gage d’efficacité, ce qui, évidemment — le précédent quinquennat l’a montré —, est aller un peu vite en besogne. En réalité, Valls et Sarkozy ont en commun d’être passés maîtres dans l’art de l’esbroufe. Avec, chez Valls, une brutalité assumée et un mépris cynique des libertés publiques qui font, paradoxalement, de ce réputé social-libéral un commissaire politique accompli ...tendance IIIe internationale. Spécialisé dans la répression arbitraire des opposants politiques, surtout pacifiques, d’une incompétence rare, voire d’une mauvaise volonté manifeste dans la lutte contre l’insécurité, d’un zèle funeste, en revanche, pour brader une nationalité française que la république, bonne fille, lui a pourtant généreusement octroyée à l’âge de vingt ans, et d’une totale servilité envers Bruxelles dans la politique immigrationniste, Manuel Valls n’a à présenter aux Français qu’un bilan catastrophique, que dissimulent mal ses rodomontades sur les Roms à destination du gogo de droite ...et des écologistes qui voient en lui la réincarnation de la Bête immonde. La seule chose qui pourrait réjouir ses ennemis au sein de la majorité présidentielle : qu’il se brûle les ailes dans ses nouvelles fonctions. On sait que jamais un premier ministre en exercice n’a accédé à la présidence de la république — Pompidou et Chirac ne l’étaient plus lorsqu’ils ont été élus.

    De toute façon, quelle que soit la personnalité du nouveau fusible de l‘Elysée, l’amélioration de la situation ne saurait dépendre d’un changement à Matignon, tant que le chef de l’Etat lui-même continuera de prendre ses ordres à Bruxelles ou à Washington et que notre économie sera soumise à des règles édictées par une oligarchie mondialisée et peu soucieuse de la prospérité nationale. C’est ce que les plus lucides des Français ont signifié au pays légal en votant, lorsqu’ils en avaient l’occasion, pour des candidats n’appartenant ni à la majorité actuelle ni à l’UMP-UDI, c’est-à-dire au système à bout de souffle qui conduit le pays à sa ruine. On ne peut en ce sens que se féliciter de l’élection de Robert Ménard, candidat du pays réel à Béziers, ou de la réélection, au premier tour, de Jacques Bompard à Orange. Quant à la progression du Front national, si elle confirme son ancrage électoral et le passage à un vrai vote d’adhésion, elle ne saurait toutefois dissimuler les limites, voire les faiblesses de la ligne stratégique « tout populiste » du parti de Marine Le Pen, que ce soit en matière sociale, européenne ou laïcarde. Certes, le FN sera désormais à la tête de dix municipalités et de la mairie du septième secteur de Marseille — l’équivalant d’une grande ville —, mais le parti est encore loin d’avoir lissé sa présence sur le territoire et, surtout, d’avoir réussi à délégitimer la droite parlementaire aux yeux d’un électorat qu’il n’a cessé de mépriser, notamment l’année dernière, alors qu’il devra l’attirer, lui aussi, s’il veut devenir un vrai parti de gouvernement. Si Louis Aliot, à Perpignan, a progressé de quelque dix points entre les deux tours — le candidat FN, Philippe Lottiaux progressant quant à lui de cinq points à Avignon — , il n’en est pas de même de Florian Philippot, parachuté à Forbach, qui aurait dû, dans cette cité industrielle en déshérence, être le premier à recueillir les fruits de sa propre stratégie. Or son score au second tour a baissé par rapport au premier, signe que l’électorat de gauche est resté majoritairement fidèle aux imposteurs socialistes tandis que celui de droite, en avalisant par son vote une quadrangulaire, a encore préféré la réélection d’un socialiste à l’élection du numéro 2 du FN. Nous l’avons dit et répété : la défense de la société et de la famille françaises et celle de l’industrie et de l’ouvrier français, loin d’être antinomiques, sont complémentaires puisque les attaques subies ont même origine — l’oligarchie mondialisée — et même objectif — la marchandisation de l’homme et l’éradication de la solidarité nationale. Or le FN aurait pu, l’année dernière, par l’affirmation claire de quelque convictions simples, détacher un électorat sensible à la préservation de la société d’une UMP particulièrement désunie, voire veule sur le dossier. Il a malheureusement raté cette occasion historique, semblant indifférent à des questions essentielles. Même s’il progresse encore aux européennes — des élections qui servent traditionnellement de défouloir en raison de leur absence d’impact direct sur la politique intérieure —, il n’en reste pas moins que c’est toute sa stratégie que le FN doit repenser s’il veut passer à l’étape supérieure. Mais le veut-il vraiment ?

    François Marcilhac - L’AF 2883

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Edito-Un-nouveau-premier-ministre

  • Municipales : le coup de gueule de Michel Maffesoli contre les bien-pensants

    Figarovox/Humeur - L'écrivain Michel Maffesoli considère que l'abstention ou le vote Front national révèlent, en creux, le désir d'une autre politique et plus profondément d'une autre organisation sociale.
    Chateaubriand nous l'a appris: vu le nombre de nécessiteux, il faut être économe de son mépris! Et pourtant, les réactions aux résultats des dernières élections sont tellement affligeantes, qu'elles ne peuvent que susciter un tel mépris. La classe médiatico-politique est tellement déphasée, l'entre-soi est à tel point développé que ses commentaires harassent l'âme et laissent l'esprit pantois. Si bien que les discussions du café du commerce, à côté, apparaissent comme des sommets de subtilité théorique!
    Pour ma part, voilà longtemps que j'ai parlé d'une «transfiguration du politique». Celle faisant glisser la chose publique d'un contrat rationnel à un pacte émotionnel. Et faute de repérer une telle mutation, disais-je, on verrait se développer l'abstention ou, autre cas sur lequel les commentateurs font silence, la non-inscription sur les listes électorales. (Les jeunes de 18 à 24 ans, inscrits automatiquement sur les listes électorales, se sont abstenus à 64% ; un ouvrier sur deux n'est pas allé voter! )
    Il ne faut bien sûr pas juger les abstentionnistes ou les «non-inscrits», comme on l'entend trop souvent, à partir de critères moraux: refus d'engagement, égoïsme individualiste et autres jugements convenus. Il s'agit bien au contraire de cette secessio plebis d'antique mémoire qui s'exprime lorsque le pouvoir politique ne représente plus en rien la puissance populaire. Pour le dire en termes plus familiers : le ras-le-bol est une autre manière de dire: «cause toujours, tu m'intéresses».
    Saturation qui certes concerne le pouvoir en place, mais qui, d'une manière transversale, touche tous les partis «établis». Très précisément en ce qu'ils ne savent plus dire ce qui est vécu par le plus grand nombre. Ils n'expriment plus les préoccupations réelles des peuples, qui au contraire de ce qui est dit vont bien au-delà d'une seule inquiétude pour le pouvoir d'achat et le chômage, mais s'intéressent aussi à l'imaginaire, au rêve, à ce qui enchante ou réenchante le vivre-ensemble. Dès lors, ils ne peuvent plus les représenter. Les éléments de langage et autres langues de bois ne sont plus du tout en pertinence avec l'esprit du temps. Il n'est donc pas étonnant qu'ils soient considérés comme, tout simplement, impertinents!
    Impertinence particulièrement évidente pour les affidés de la «normalité normopathe» au gouvernement. Rappelons à cet égard la formule du vieux Marx, qui sur ce sujet en savait, d'expérience, un bon bout: «Les petits bourgeois n'ont pas de morale, ils se servent de la morale.»
    Mais cette instrumentalisation de la morale (ils préfèrent dire «éthique», ça fait plus moderne) ne fait plus recette. Et très rapidement, on se rend compte que leur fameux «sociétal» (loi sur le mariage pour tous, pseudo-lutte contre les discriminations, fausse protection contre leur propre volonté des personnes se livrant à la prostitution, développement des leçons de morale à l'école et propagande sur la parité et autres égalitarismes de genre), tout cela est pure diversion, forfanterie sophistiquée ou simple hypocrisie.
    Le vrai sociétal consisterait à prendre acte du fait que le libéralisme au sens d'un anti-étatisme et d'une relativité des valeurs n'est pas une monstruosité, ce qui implique que l'Etat providence et la morale publique ont fait leur temps: la laïcité au sens d'une neutralité rationaliste, la fraternité au sens d'un assistanat généralisé, le républicanisme au sens d'un refus des liens communautaires, toutes ces «évidences de la modernité» ne font plus sens . Ce qui ne signifie pas la fin des valeurs communes, bien au contraire. Mais un bien commun défini situation par situation, dans lequel le lieu fait lien, le terroir fonde l'appartenance. Il faut penser ce localisme (qui n'est pas l'imitation de l'ancien, mais une nouvelle forme d'attachement à la proximité et à la communauté) et agir en conséquence.
    C'est faute de prendre en compte le changement de cycle qui s'annonce, c'est quand on refuse de voir qu'un paradigme postmoderne est en gestation que l'on assiste au repliement sur soi et sur un passé nostalgique, dont le FN mais également les divers groupuscules d'extrême gauche (ex-trotskystes ou staliniens) sont l'expression. Mais de grâce ne voyons pas dans le vote FN la simple manifestation d'une crise économique ou d'un chômage récurrent. Le problème est bien plus profond qu'une mauvaise conjoncture. L'abstention, le phénomène de non-inscription, la non-participation aux procédures démocratiques, tout cela peut être compris aussi comme un nouveau «devoir civique».
    Ecoutons bien ce que disent les électeurs: «on veut essayer autre chose». Sans dire quoi, sans vouloir savoir quoi, sans programme sérieux, on le leur reproche assez du haut de la sphère technocratico-politique qui se gausse de ce populisme.
    C'est pourtant une manière de dire, en creux, que le vivre-ensemble ne repose plus sur le contrat social, comme une simple expression rationnelle de l'addition d'un individu rationnel à un autre individu rationnel, au travers de l'institution étatique! La République ne permet plus cette communion, cette expression des émotions collectives, ce sentiment que je ne suis pas seul face au destin, mais que nous affrontons ensemble un destin commun. On le voit bien, les grandes institutions de la République qui permettaient que s'éprouve ce contrat social, qu'il ne soit pas que des mots, mais aussi un sentiment, ne fonctionnent plus: école, partis politiques, syndicats, paroisses, œuvres sociales, autant d'institutions qui ne font plus sens commun.
    Être relié aux autres requiert un lien immédiat en un lieu qui devient lien. Peut-être est-ce là la nouvelle expression de la démocratie. Mais justement, les partis «traditionnels» qui n'ont pas d'expression locale particulière, pour qui souvent les élections locales sont un simple tremplin à une onction nationale, trahissent en quelque sorte cette démocratie de proximité.
    Dès lors, les électeurs s'en désintéressent ou sont prêts à essayer «n'importe quoi d'autre».
    Il y a bien une vraie passion pour les affaires de la cité: à condition qu'elle ne soit pas accaparée par une caste politique accompagnée de ses commentateurs journalistiques et pseudo-experts intellectuels. Elle s'exprime de multiples façons, hors des cadres connus. C'est là le terreau d'une revivification d'un politique transfiguré, attentif à la cité dans son entièreté.
    Michel Maffesoli
    Source : Le Figaro : http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/03/26/31001-20140326ARTFIG00104-municipales-le-coup-de-gueule-de-michel-maffesoli-contre-les-bien-pensants.php
    Michel Maffesoli, professeur à la Sorbonne, vient de publier, en collaboration avec Hélène Strohl, Les Nouveaux Bien-pensants (Éditions du Moment).
    Bibliographie.
    Logique de la domination, Paris, PUF, 1976.
    avec Alain Pessin La Violence fondatrice, Paris, éd. Champ urbain, 1978.
    La Violence totalitaire, Paris, PUF, 1979 ; rééd. 1994 La Violence totalitaire. Essai d’anthropologie politique, Paris, Méridiens–Klincksieck.
    La Conquête du présent. Pour une sociologie de la vie quotidienne, Paris, PUF 1979.
    « La dynamique sociale. La société conflictuelle », thèse d’État, Service des publications des thèses, Lille,1981.
    L'Ombre de Dionysos, Le Livre de Poche, 1982, rééd. 1991.
    Essai sur la violence banale et fondatrice, 1984, Paris, Librairie Méridiens–Klincksieck.
    La Connaissance ordinaire. Précis de sociologie compréhensive, 1985, Paris, Librairie des Méridiens ; rééd. 2007, Paris, Klincksieck.
    « La société est plusieurs » in Une anthropologie des turbulences, M. Maffesoli (sous la dir.), 1985, Berg International éditeurs, p. 175-180.
    Le Temps des tribus, 1988 ; Le Livre de Poche, 1991.
    Au creux des apparences. Pour une éthique de l'esthétique, 1990, Paris, Plon ; rééd. 1993, Le Livre de Poche.
    La Transfiguration du politique, La Table Ronde, 1992 ; Le Livre de Poche, 1995.
    La Contemplation du monde, 1993, Le Livre de Poche, 1996.
    Éloge de la raison sensible, Paris, Grasset, 1996.
    Du nomadisme. Vagabondages initiatiques, Paris, Le Livre de Poche, 1997.
    La Part du diable ; précis de subversion postmoderne, Flammarion, 2002, Paris.
    L’Instant éternel. Le retour du tragique dans les sociétés postmodernes, Paris, La Table Ronde, 2003.
    Le voyage ou la conquête des mondes, Paris, éd. Dervy, coll. « Paroles retrouvées », 2003.
    Le Rythme de vie. Variation sur l’imaginaire post-moderne, Paris, éd. Table Ronde, coll. « Contretemps », 2004, 260 p. .
    Pouvoir des hauts lieux (14p. ), dans Pierre Delorme (dir.) La Ville autrement, Sainte-Foy, éd. Presse de l’Université du Québec, 2005, 300 p. .
    Le Réenchantement du monde. Morales, éthiques, déontologies, Paris, éd. Table Ronde, 2007.
    Iconologies. Nos idolatries postmodernes, Paris, Albin Michel, 2008.
    Après la modernité ? La conquête du présent ; la violence totalitaire ; la logique de la domination, Paris, éd. du CNRS, coll. « Compendium », 2008.
    La République des bons sentiments, éd. du Rocher, 2008.
    « C'est au nom de la morale qu'on massacre les peuples » in Spectacle du Monde, entretien avec Richard Kitaeff, février 2008, pp. 46-49.
    Apocalypse, Paris, CNRS éditions, 2009.
    Matrimonium, Paris, CNRS éditions, 2010.
    Qui êtes-vous Michel Maffesoli ?, Paris, Bourin éditeur, 2010.
    La passion de l'ordinaire : miettes sociologiques., Paris, CNRS Éditions, « CNRS Sociologie », 2011.
    La crise est dans nos têtes !, Paris, Jacob-Duvernet, 2011.
    Sarkologies. Pourquoi tant de haine(s) ?, Paris, Albin Michel, 2011.
    Homo eroticus. Des communions émotionnelles, Paris, CRNS Editions, 2012.
    L'Homme postmoderne, avec Brice Perrier, Paris, Bourin éditeur, 2012.
    avec Hélène Strohl, Les nouveaux bien-pensants, Éditions du Moment, 2014.
    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFAyFFFuVZooGnHWoJ.shtml