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  • Fête nationale de Jeanne d’Arc

    Jeanne d’Arc est l’incarnation sublimée de l’espérance française. Il est important que les Français qui aiment leur pays se tournent vers cette figure héroïque. Bien sûr, elle est l’exemple entre tous du patriotisme de bon aloi, sans haine et dans l’économie de violence.

    Mais pour les patriotes français elle est l’antidote du déclinisme et des postures désespérées que l’on trouve aussi de temps en temps chez des gens de droite plus ou moins mystiques qui attendent le chaos final avec fatalisme, résignation et parfois même une certaine et paradoxale délectation...

    Nous sommes conscients de la gravité de la situation de notre pays et il est vrai que n’importe quel Français de bonne volonté pourrait estimer la partie perdue d’avance. Ce serait sans voir qu’ici ou là surgissent des motifs sérieux d’espérer. L’affaire Taubira a montré la capacité de mobilisation de nombreux Français et aujourd’hui encore les veilleurs et les sentinelles continuent de nous démontrer que rien n’est fini. Le dernier scrutin des municipales a fait apparaître d’autre part que les électeurs sont de moins en moins dupes des mensonges du système.

    Autre motif d’espérer, l’Action française recrute, de nouvelles sections se créent chaque semaine. Partout en France, une nouvelle jeunesse impatiente et bagarreuse impose son style. Comme en 1429, nous devons sortir nos étendards et témoigner en plein Paris de notre espérance résolue dans le salut de la France.

    Alors plus que jamais l’Action française sera là, encore et toujours fidèle, le dimanche 11 mai à Paris (après qu’un fonctionnaire de la préfecture républicaine aura jeté négligemment sa gerbe au pied de la statue, d’où l’expression « gerber »), pour marcher de l’Opéra à la place des Pyramides, afin de rappeler aux Parisiens que c’est à notre Jeanne nationale que nous devons d’être français encore aujourd’hui, alors qu’il y avait (déjà) « grande pitié dans le royaume de France »

    D’autres groupes royalistes marcheront avec nous, et nous nous en réjouissons. Nous espérons même la présence de patriotes qui n’auraient pas (encore) opté pour la solution royale.

    Car l’Action française, si elle est bien royaliste, est d’école maurrassienne. Or l’ « empirisme organisateur » de Maurras est un concept opposé à celui d’« idéologie ». En effet, pour Maurras, il n’appartient pas à de « petits génies » de faire sortir « casqué et armé » de leur tête le système politique qui conviendra au peuple français. C’est l’Histoire qui commande : la première loi est d’observer et de retenir ses enseignements pour mettre en place les bonnes institutions, celles qui ont fait leurs preuves, et pour les faire évoluer en s’appuyant sur des principes simples, comme la préservation des libertés et la sauvegarde des communautés naturelles, dans le souci du bien commun. La nation étant l’écrin protecteur et solidaire de cet ensemble.

    Dès lors que des hommes et des femmes de notre pays sont conscients de la valeur de la nation et de la nécessité de la restaurer, ils sont proches de nous et il nous appartient de les amener à déduire par un cheminement cohérent et logique que seule la monarchie peut garantir, dans la durée, à la fois les libertés locales et professionnelles et assurer la cohésion du tout par l’exercice sans faiblesse des seuls pouvoirs régaliens.

    C’est pour cela qu’avant l’action — le cortège traditionnel —, il y aura la réflexion. Avant le cortège, très exactement la veille, l’AF invite les Français qui se revendiquent comme tels et qui refusent d’en avoir honte à une réunion publique autour de deux tables rondes, suivie bien sûr du fameux banquet royaliste.

    Nous appelons par conséquent tous les Français, tous les patriotes, toute la jeunesse à nous rejoindre et à partager avec nous ces deux jours, 10 et 11 mai, placés sous le patronage de Sainte Jeanne d’Arc.

    Olivier Perceval, secrétaire général de l’Action française - L’AF 2884

  • Protection de la vie : aujourd’hui au Sénat, demain au Parlement européen ?

    De Cyril Brun, candidat dans le Nord-Ouest aux élections européennes sur les listes Force Vie :

    "Le Sénat s’apprête à examiner en deuxième lecture, le jeudi 17 avril, le projet de loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes, dans lequel figurent plusieurs dispositions visant ànormaliser l’accès à l’« interruption volontaire de grossesse ». Il s’agit, pour parler clair, de faire de l’avortement un droit à part entière pour les femmes qui devront y avoir accès sur simple demande pendant les 12 premières semaines de leur grossesse.

    Pour cela, il est proposé d’éliminer du code de la santé publique la référence à la « situation de détresse » qui, depuis l’entrée en vigueur de la loi légalisant l’avortement, était présentée comme justifiant ce geste extrême, dont les féministes elles-mêmes assurent qu’aucune femme ne s’y résout « de gaieté de cœur ».

    Sans bouleverser les choses dans la pratique, puisque rien n’obligeait à vérifier la réalité de la « situation de détresse » d’une femme demandant une « interruption volontaire de grossesse », la modification proposée de la loi est d’une grande portée symbolique puisqu’elle consacre le droit absolu de la femme de choisir l’avortement pour n’importe quelle raison.

    Sous prétexte dedédramatiserune décision qui aboutit à la mort d’un être humain dans les premières semaines de son existence, l’élimination de la notion de « détresse » est à la fois unenégationsocialede la souffrance psychologique qui est souvent le lot des femmes après, parfois très longtemps après une « IVG », et unejustificationdes avortements pour n’importe quelle raison : depuis les pressions du partenaire jusqu’au choix du sexe de l’enfant.

    La portée symbolique de cette disposition est renforcée par celle qui vise à étendre le « délit d’entrave à l’IVG » en prévoyant des peines d’amende et de prison pour ceux qui empêcheraient une femme de « s’informer » sur l’accès à l’avortement.Chercher à dissuader une femme de s’adresser à des groupes facilitant l’accès à l’avortement ou lui proposer une aide pour garder son enfant sans lui indiquer le moyen d’obtenir une IVG tomberait ainsi sous le coup de la loi.

    Ce serait une grave atteinte à la liberté d’expression de ceux qui se soucient de la protection de toute vie humaine, et une menace sur le droit à l’objection de conscience.

    En tant que candidat au Parlement européen, je sais que les lois sur l’avortement ne sont pas de la compétence de l’Union européenne. Mais je constate aussi que des textes présentés devant les députés européens demandent régulièrement l’accès facilité à l’avortement, dans l’Union européenne ou dans d’autres pays. Le rapport Estrela, dernier en date à faire cette demande de voir l’avortement reconnu comme un « droit » dans l’UE, a été repoussé sans ambiguïté le 10 décembre 2013.

    L’Europe soucieuse de ses véritables racines fondées sur le respect de chaque personne peut jouer un rôle pour protéger la vie naissante et pour promouvoir une véritable aide aux femmes que leur grossesse inattendue place dans une situation de détresse, à l’heure où plusieurs pays, comme l’Espagne, présentent déjà l’avortement comme un « droit »."

    Michel Janva

  • [Édito 2884] Europe : des peuples de moins en moins dupes

    La question qui agitait au début de la Semaine sainte nos politiciens et politologues attitrés était d’une importance capitale, au vu de l’état du pays : Valls fait-il de l’ombre à Hollande ? Question récurrente, surtout dans une Ve république passée au quinquennat, où les fonctions propres de chef de l’Etat et de chef du gouvernement sont devenues plus floues, ce qui ne fait qu’attiser les appétits des petits vizirs.

    Il est vrai que, si on en croit les sondages, entre les quelque 18% de popularité du président de la république et les presque 60% du nouveau premier ministre, il n’y a pas photo ! Mais qu’y a-t-il de plus volatile que la popularité en démocratie, surtout en démocratie sondagière ? Il n’est pas sûr que la confiance des Français envers le nouveau locataire de Matignon se confirme semaine après semaine. Ses viriles engagements risquent fort de n’apparaître que pour ce qu’ils sont : des coups de menton inopérants sur une réalité qu’on maîtrise d’autant moins qu’on refuse de changer les règles du jeu. Comment en effet lutter contre l’atonie d’un quelconque retour à la croissance, l’augmentation du chômage et ...des déficits, la désindustrialisation aggravée du pays lorsqu’on continue de s’inscrire dans la logique mondialiste ...et « austéritaire » (comme dirait l’autre, dont les coups de menton sont tout aussi inopérants sur la pérennité des entreprises françaises) imposée par Bruxelles ? En ce sens, clamer haut et fort, comme l’a fait la gauche de la gauche, qui a réuni à Paris pour les Rameaux quelques dizaines de milliers de manifestants — quand aux Rameaux de 2013 les défenseurs de la famille en rassemblaient des centaines de milliers —, qu’avec Valls, Hollande a fait le choix de l’ancrage dans le social-libéralisme, est quelque peu naïf. M. Tsipras, candidat grec de la gauche radicale à la présidence de la Commission européenne, s’était étonné la veille, lors du lancement des européennes du Front de gauche, que « M. Hollande, qui a été puni pour une politique de droite puisse faire une politique encore plus à droite ». C’est aller un peu vite en besogne. Hollande a été tout simplement puni d’avoir mené une politique inefficace et laissé s’enfoncer un peu plus les Français dans la précarité : Valls fera autrement la même politique qu’Ayrault, puisque cette politique n’est décidée ni par le gouvernement ni même par la majorité socialiste — pas plus qu’elle n’était décidée par le gouvernement ou la majorité Ump, ou ne le serait de nouveau — mais par Bruxelles, quand ce n’est pas par Berlin, que Valls est allé docilement rassurer ce 14 avril, sur les intentions de la France à tenir ses engagements en matière de déficit, en allant rendre visite au SPD, désormais allié de Merkel. La Commission européenne nous tance pour nos déficits ? Entre Paris et Bruxelles, seul le rythme des réformes fait l’objet d’une différence d’appréciation, mais la mise en coupe réglée de la France et de son peuple, elle, relève du consensus. Nous serons sacrifiés sur l’autel de l’euro, Veau d’or de l’oligarchie européenne.

    Non, du reste, que l’Europe institutionnelle ne commence à prendre peur, à quelques semaines des élections européennes. Un fort vent populiste soufflerait sur une Union dont les peuples semblent lassés d’attendre la réalisation des promesses. Aussi ne doit-on pas s’étonner de voir tout l’établissement, de Mario Draghi, président de la BCE, à Michel Sapin, le très europhile ministre des finances français, découvrir subitement le frein pour la croissance que représente un euro « trop fort ». Montebourg doit jubiler. Toutefois, les Européens, notamment les Français, victimes de la politique monétaire de Francfort — qui arrange les Allemands —, seront-ils dupes de cet enfumage ? Ils seraient bien naïfs !

    D’autant que l’euroscepticisme ne touche pas que les pays membres de la zone euro. Et l’aveu — hypocrite — de Draghi ne poussera certainement pas les peuples qui n’en font pas partie à y entrer, à moins d’y être contraints et forcés par leur gouvernants, comme en janvier dernier les Lettons. C’est l’Europe en tant que telle, son arrogance et son projet totalitaire qui est de plus en plus rejeté non pas tant par des « citoyens européens » qui n’existent pas que par des citoyens de pays européens qui veulent recouvrer leur liberté face au Moloch bruxellois. Ainsi le peuple hongrois, qui a reconduit triomphalement Viktor Orban à la tête du gouvernement en plébiscitant de nouveau son parti, le Fidesz, qui conserve la majorité des deux tiers au parlement de Budapest. Ce peuple décidément incurable a même poussé l’arrogance jusqu’à amplifier le score du Jobbik, parti ultra-nationaliste, comme pour signifier à Orban son souhait de ne pas le voir dévier de sa ligne eurosceptique. Quant au Royaume-Uni, le très « europhobe » UKIP — United Kingdom Independence Party —, dirigé par le charismatique Nigel Farage, a le vent en poupe dans un pays dont la majorité des habitants souhaite, au grand dam du gouvernement comme de l’opposition de Sa gracieuse Majesté, l’organisation d’un référendum sur le maintien ou non du pays dans l’Union européenne. Alors qu’il revendique une moyenne de 28% et entend disputer la première place au Labour, l’UKIP pourrait envoyer un nombre très important d’eurodéputés à Strasbourg. « Ce qu’a fait Nigel Farage en Angleterre est une formidable leçon pour nous tous », a assuré Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, formation eurosceptique qui présente des listes dans les huit régions françaises, et auquel Farage a apporté son soutien.

    Un désaveu manifeste pour le Front national, à la recherche d’alliances européennes, qui se verrait récusé en raison d’un programme économique situé trop « à gauche », pour le leader britannique, ouvertement mondialiste, alors que, dans ses grandes lignes, le FN recouvre simplement la tradition d’intervention de l’Etat propre à la monarchie capétienne comme aux débuts de la Ve république ? Or Dupont-Aignan n’est guère plus mondialiste. Le FN paie là surtout sa politique partisane de repli sur soi et son refus d’être l’initiateur d’un grand rassemblement national qui l’aurait définitivement sorti d’une logique protestataire. Et ses succès probables aux européennes ne seront pas nécessairement le signe d’un victoire future à des élections nationales. Il aura en tout cas du mal à convaincre que s’allier avec des partis sécessionnistes, dans le seul but d’obtenir un plat de lentilles au parlement européen — en l’occurrence les facilités offertes par la constitution d’un groupe —, tels que la Ligue du Nord italienne, le Vlaams Belang belge, voire avec Geert Wilders, chef du Parti pour la liberté (PVV) néerlandais, qui s’est prononcé il y a quelques années pour la scission de la ...Belgique, n’est pas propre à brouiller son message d’unité nationale.

    L’Action française se prononcera le moment voulu sur les élections européennes, conformément à son habitude, en dehors de tout esprit partisan, ne choisissant que la voie la plus conforme à l’intérêt national, sans exclusive aucune.

    D’ici là, elle invite tous les patriotes à retenir les dates des 10 et 11 mai prochains pour une grande réunion publique sur le thème du peuple — mis à mal tant de l’extérieur qu’à l’intérieur —, avant le défilé en l’honneur de Jeanne. Et à bientôt, dans le cadre d’une nouvelle formule ! 

    François Marcilhac - L’AF 2884

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Europe-des-peuples-de-moins-en

  • Les drapeaux noirs du mouvement paysan (1929-1931)

    Sur l’histoire du “Landvolkbewegung”

    Après la première guerre mondiale, la plupart des paysans allemands affrontaient d’énormes difficultés économiques. Afin de pouvoir vaille que vaille fournir en vivres la population, l’agriculture allemande, au début de la République de Weimar et jusqu’en 1922, avait été contrainte d’accepter de gré ou de force une politique dirigée, contraignante. Cette politique avait suscité un rejet général de la jeune République dans de larges strates de la paysannerie qui votait traditionnellement pour les formations conservatrices ou libérales.

    Cette tendance négative s’est encore accentuée pendant les années de la grande inflation (1922 et 1923). Dans un premier temps, les paysans, en tant que propriétaires de terrains et de biens tangibles, avaient profité de la dévaluation de la devise allemande; plus tard toutefois, avec l’introduction du “Rentenmark” en 1923, ils ont dû endurer de lourds sacrifices économiques. C’est surtout lorsqu’il a fallu couvrir la nouvelle devise par des hypothèques imposées par les autorités publiques sur les propriétés foncières dans le domaine agricole que le rejet s’est fait général: cette politique a été perçue comme une terrible injustice, comme un sacrifice spécial réclamé à la seule paysannerie.

    Vers le milieu des années 20, les paysans ont dû faire face à un dilemme: acheter des machines agricoles pour consolider leurs entreprises jusqu’alors peu mécanisées, afin de pouvoir produire davantage et de compenser les déficits dus à l’augmentation des prix des biens industriels. Pendant les années d’inflation, les paysans n’avaient pratiquement rien pu capitaliser: ils se virent contraints, par la suite, de prendre des crédits à des conditions très désavantageuses pour pouvoir financer les nouveaux investissements nécessaires. Mais, dès 1927, on pouvait prévoir la crise économique mondiale où les prix, sur les marchés agricoles, ont chuté à l’échelle internationale; de plus, les récoltes désastreuses de 1927, dues à des conditions climatiques déplorables, ont conduit de nombreux paysans à l’insolvabilité.

    C’est surtout dans le Slesvig-Holstein rural, avec un secteur largement dominé par le bétail et par les spéculations sur les produits de l’élevage, que de nombreux paysans étaient menacés. Ils ne pouvaient plus payer ni les impôts ni les intérêts. La faillite les guettait. Cette situation critique amène les paysans de la région à se rassembler dans un mouvement protestataire parce que les associations paysannes traditionnelles, le gouvernement du Reich (rendu incapable d’agir en 1928 vu sa composition politique hétérogène) ou les partis établis ne pouvaient les aider. Ce mouvement de protestation ne présentait pas de structures organisationnelles claires mais se caractérisait plutôt par une sorte de spontanéisme, où quelques paysans décidés parvenaient à mobiliser rapidement leurs homologues pour organiser de formidables manifestations de masse.

    En janvier 1928, le Slesvig-Holstein est le théâtre de très nombreuses manifestations de masse pacifiques, où, certains jours, plus de 100.000 paysans sont descendus dans les rues. Les représentants de la paysannerie demandent alors au gouvernement du Reich de mettre sur pied un programme d’aide urgente. Ils échouent dans leurs démarches. La paysannerie se radicalise et, en son sein, des voix, toujours plus nombreuses, s’élèvent pour réclamer la dissolution du “système de Weimar”. Les chefs de file du mouvement avaient toujours été modérés: ils s’étaient bornés à réclamer des mesures ponctuelles dans les seuls domaines de l’agriculture et de l’élevage. Face à l’incompréhension des autorités du Reich, ces hommes modérés sont vite remplacés par des activistes plus politisés qui exigent désormais que l’ensemble du “système de Weimar” soit aboli et détruit pour faire place à une forme d’Etat populaire (folciste), aux contours encore mal définis par ses protagonistes, mais que l’on peut qualifier d’essentiellement agrarien.

    A la fin de l’année 1928, le mouvement prend le nom de “Landvolkbewegung” (“Mouvement du peuple de la terre”), sous la direction de Claus Heim, du pays de Dithmarschen, et der Wilhelm Hamkens, d’Eiderstedt. Tous deux financeront et publieront un journal, “Das Landvolk”, ainsi que des “associations de garde” (“Wachvereiningungen”), sorte de troupes paramilitaires animées par d’anciens combattants des Corps Francs. Le mouvement acquiert ainsi une forme d’organisation qu’il ne possédait pas auparavant.

    En 1928, Heim lance un appel à boycotter les impôts. Du coup, les protestations publiques ne sont plus passives: elles sont suivies d’actions musclées voire d’attentats terroristes. Les huissiers qui viennent saisir les biens des paysans insolvables sont pris à partie et chassés avec violence. La petite ville de Neumünster est soumise à un boycott de la part des paysans qui refusent d’aller y acheter denrées et matériels. Les opposants au mouvement sont victimes d’attentats aux explosifs, destinés à les intimider. A la suite de ces attentats aux explosifs, les meneurs sont poursuivis par la justice et condamnés à la prison. Le mouvement est brisé.

    Jan Ackermeier

    Source : http://euro synergies.hautetfort.com/archive/2014/04/03/les-drapeaux-noirs-du-mouvement-paysan-1929-1931.html ; (article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°11/2014, http://www.zurzeit.at ).

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EFAZyAuZuVSnOwNlNY.shtml

  • L'opinion des plus riches compterait 15 fois plus que celle des électeurs lambda dans l'adoption des politiques

    Qui gouverne vraiment dans une démocratie comme les Etats-Unis? Jusqu'à quel point le peuple est-il souverain? C'est le sujet d’un article à paraître (1) dans la revue Perspectives on Politics (2), par Martin Gilens (Princeton) et Benjamin Page (Northwestern university), dont les conclusions ne sont pas tout à fait suprenantes, mais certainement déprimantes.
    Dans le système démocratique américain, le citoyen moyen a peu ou pas du tout d’influence sur les décisions politiques, selon les deux chercheurs en science politique. Ils ont analysé le résultat de 1.779 politiques publiques menées ces vingt dernières années (3), détaille dans le Washington Post Larry Bartels, professeur de politiques publiques et de sciences sociales à l’université Vanderbilt, pour arriver à ce résultat: l’élite économique, constituée des 10% de citoyens situés au sommet de la distribution des revenus, et les groupes d’intérêt organisés qui défendent des intérêts économiques (par exemple les associations représentant des branches professionnelles) ont 15 fois plus d’influence sur les politiques menées que les citoyens moyens et les groupes d’intérêt de masse (comme les syndicats).
    Ce que résume le site Mother Jones par la formule: «tout le monde se fout de votre avis tant que vous n’êtes pas riche» (4), reproduisant deux graphiques de l’étude qui permettent de comparer l'impact d’une opinion des riches et groupes d’intérêts et lobbys d’une part, et l’impact des avis de la masse des citoyens d’autre part.

    Chateau

    La ligne rouge représente la probabilité qu'une politique soit adoptée. Les préférences des citoyens (à gauche) et des élites économiques (à droite) sont représentées par les colonnes grises. On voit que pour une même distribution des opinions, le destin des politiques publiques est différent selon qu'elles sont soutenues par la majorité ou seulement par les élites économiques. Via Mother Jones. 
    Comme le précise Mother Jones, le fait que l’opinion publique penche d’un côté ou de l’autre ne change pas la probabilité qu’une politique soit adoptée. Quand la majorité est pour, il y a 30% de probabilité qu’une politique passe et quand la majorité y est opposée il y a encore… 30% de probabilité que la politique soit adoptée.
    Quant aux groupes d’intérêts qui disposent d’une base populaire importante, ils ont une influence qui n’est que la moitié de celle des groupes d’intérêts d’affaires.
    Par quels moyens les riches maximisent-ils leur influence? Selon Larry Bartels dans le Washington Post, des études montrent que leur accès aux représentants du Congrès est par exemple bien plus aisé que celui d'un simple électeur. Ils disposent ainsi de plus d'attention de la part des décideurs.
    Gilen et Page font passer la théorie dominante, conclut Larry Bartels, celle selon laquelle la société américaine élabore sa politique en fonction d’un «pluralisme majoritaire», pour une mauvaise hypothèse scientifique, et semblent montrer que le cadre dans lequel s’élaborent les politiques publiques est plutôt celui d’une domination des élites économiques et d’un pluralisme biaisé par la prééminence de celles-ci dans les décisions politiques.

    Notes

    Source : http://www.slate.fr/monde/85943/opinion-riches-electeurs-lambda

    (1) http://www.princeton.edu/~mgilens/Gilens homepage materials/Gilens and Page/Gilens and Page 2014-Testing Theories 3-7-14.pdf

    (2) http://journals.cambridge.org/action/displayJournal?jid=PPS

    (3) http://www.washingtonpost.com/blogs/monkey-cage/wp/2014/04/08/rich-people-rule/

    (4) http://m.motherjones.com/kevin-drum/2014/04/nobody-cares-what-you-think-unless-youre-rich

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EFAZVFApAlEZnhVWGc.shtml

  • Européennes : LMPT va interroger les candidats

    La Manif Pour Tous va envoyer un questionnaire aux candidats, intitulé "Principes européens pour la famille", sous le label "Europe for family". Issus du Grenelle de la famille, mais adaptés au contexte européen, les principes sont soumis aux candidats pour qu'ils s'engagent à promouvoir ces principes au sein du Parlement européen.

    Il est aussi demandé aux candidats s'ils sont prêts à faire partie d'un groupe parlementaire pro-famille.

    Ces principes sont les suivants :

    • le mariage est homme/femme ;
    • tout enfant est né d'un H et d'une F et a droit d'être élevé par ses parents ;
    • l'enfant n'étant la propriété de personne, il ne peut être l'objet d'aucun commerce ni d'aucun don...;
    • les parents sont libres de déterminer l'éducation de leur enfant ;
    • les membres de la famille se doivent respect et assistance, l'Etat doit soutenir ce principe et l'Europe doit le respecter ;
    • l'Europe doit respecter la subsidiarité dans le domaine de la politique familiale ;
    • l'identité de genre n'a pas être promue par l'UE sous couvert d'égalité.

    Les réponses seront publiés en ligne, permettant aux électeurs de connaître les positions et de voter en conséquence. Un bilan sera publié le 15 mai, Journée internationale de la famille.

    Michel Janva

  • Manuel Valls doit déjà faire face à une fronde chez les députés socialistes

    Manuel Valls a beau devancer François Hollande dans les sondages, il lui faudra encore convaincre dans son propre camp. Son plan de 50 milliards d’économies a suscité un communiqué rebelle – une lettre ouverte au premier ministre – signé par onze députés socialistes. Trois pages pour expliquer au premier ministre leur désaccord et faire des contre-propositions.

    Onze députés qui représentent l’aile gauche du PS font publiquement savoir qu’il estiment le plan de Valls «économiquement dangereux».

    Christian Paul, Laurence Dumont, Laurent Baumel, Fanélie Carrey-Conte, Pierre-Alain Muet, Pouria Amirshahi, Jean-Marc Germain, Arnaud Leroy, Daniel Goldberg, Marie-Lou Mancel et Philippe Noguès sont les onze frondeurs qui considèrent que les mesures de Valls vont «asphyxier la reprise et l’emploi».

    Christian Paul, initiateur de cette lettre, espère pouvoir soulever d’autres parlementaires socialistes et défier le nouvel occupant de Matignon.

    http://medias-presse.info/manuel-valls-doit-deja-faire-face-a-une-fronde-chez-les-deputes-socialistes/8899

  • Enquête sur Aquilino Morelle, conseiller d'Hollande et homme fort de l'Élysée

    Par Mediapart. Extrait :

    "[...] Intrigué par le comportement de ce médecin, énarque, qui fut la plume de Lionel Jospin à Matignon, puis le directeur de campagne d’Arnaud Montebourg pendant la primaire socialiste, Mediapart a enquêté pendant six semaines sur l’itinéraire de ce fils d’immigrés espagnols, présenté à longueur de portraits comme « un fils du peuple » incarnant l’aile gauche au pouvoir. Or ce que nous avons découvert est bien plus grave qu’un comportement mégalomane ou un goût prononcé pour la transgression. Aquilino Morelle, ce conseiller de l’ombre qui n’a pris qu’une fois la lumière, lorsqu’il a signé, en tant qu’inspecteur de l’IGAS (Inspection générale des affaires sanitaires), un rapport très médiatisé sur le scandale sanitaire du Mediator, a beaucoup menti, et a beaucoup omis. [...]

    Mediapart a découvert qu’il avait travaillé en cachette pour des laboratoires pharmaceutiques, y compris à une époque où il était censé les contrôler, au mépris de la loi.[...]

    Il est [en 2007] le rédacteur d’un rapport sur «l’encadrement des programmes d’accompagnement des patients associés à un traitement médicamenteux, financés par les entreprises pharmaceutiques». Au même moment, Aquilino Morelle travaille pour un laboratoire danois, Lundbeck. Un dirigeant du laboratoire de l’époque raconte : « Il nous avait été recommandé par un professeur de l’AP-HP (Assistance publique hôpitaux de Paris). Son profil était séduisant. On s’est rencontrés. Il m’a dit qu’il cherchait à travailler pour l’industrie pharmaceutique, qu’il avait du temps libre, que son travail à l’IGAS ne lui prenait que deux jours sur cinq, ce qui m’a semblé bizarre. Mais son profil et son carnet d’adresses nous intéressaient.» Pour le compte du laboratoire, l’inspecteur de l’IGAS organise deux rendez-vous avec des membres du CEPS (comité économique des produits de santé), cet organisme chargé de fixer le prix des médicaments et les taux de remboursement. « Il nous a ouvert des portes, raconte le dirigeant. Et c’est un enjeu majeur : nous permettre d’aller défendre notre dossier auprès de la bonne personne. On cherchait à stabiliser le prix du seroplex, un anti-dépresseur.» [...]

    Sollicitée sur ce ménage auprès d’un laboratoire, l’IGAS nous a d’abord répondu que « l’article 25 de la loi du 13 juillet 1983 permet aux fonctionnaires d'exercer certaines activités annexes. À ce titre l'expertise, la consultation, les activités littéraires et scientifiques, les enseignements peuvent être autorisés par le chef de service. C'est ce qui a été fait en 2007. » Nous avons donc retrouvé le chef de service (c’est-à-dire le directeur) de l’IGAS à l’époque, André Nutte, aujourd’hui en retraite. « J’ai franchement une bonne mémoire, explique-t-il après avoir cité dans l’instant les différents rapports écrits par Morelle à l’époque. Mais je ne me souviens pas avoir signé une telle autorisation. Si l’IGAS a une pièce, qu’ils la sortent. On verra bien qui a signé. Car ça n’a pas de sens. C’est comme si on accordait le droit à un directeur d’hôpital entré à l’IGAS d’aller travailler parallèlement dans une clinique privée. Ou à un inspecteur du travail de conseiller une entreprise. »

    Lire la suite "Enquête sur Aquilino Morelle, conseiller d'Hollande et homme fort de l'Élysée"

    Michel Janva