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  • Deux affaires, deux libérations d’otages : y a-t-il une relation de cause à effet ?

    Certains ont trouvé une étrange coïncidence : après chaque affaire qui touche l’Elysée, nous avons une libération d’otages importante. C’est ainsi qu’en avril dernier, après l’éclatement de l’affaire Cahuzac, l’Elysée annonce que  la famille Moulin-Fournier, enlevée au Cameroun en février 2013, a été libérée. Le 2 avril, le ministre des finances reconnait détenir de l’argent sur un compte étranger et demande « pardon » au Président de la République d’avoir menti. Le 16 avril, il formule des excuses dans une interview télévisée à BFTM TV. La libération d’otages est annoncée le 19 avril.

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  • Le porno, dernier argument pour vendre l’Europe

    Joseph Daul, le président du Parti populaire européen (PPE), a une façon désopilante de vanter aux jeunes les avantages de l’Union européenne ! L’Union, ce fut d’abord le porno à portée de main !

    On ne se rend pas compte, nous autres, mais dans les années soixante, les films porno français étaient si nuls que pour en voir un bon – interdit en France –, c’était la croix et la bannière. Les jeunes Alsaciens devaient se taper plusieurs heures de queue à la douane de Kehl – la ville frontalière de Strasbourg – pour parfois arriver le film terminé. Et puis, une fois sur deux, se remémore le député européen, il avait oublié son porte-monnaie avec les marks. Quelle poisse, non mais quelle poisse c’était, les frontières, quand, en plus, la monnaie unique n’existait pas !

    « Quand on leur explique les choses comme ça, aux jeunes, ils voient tout de suite à quoi sert l’Europe. »

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  • Chômage : les reprises d’emploi au plus bas depuis 2009

    La publication, chaque trimestre par le ministère du Travail, des résultats de son enquête récurrente sur «les sortants des listes de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi» est l’occasion de constater que ses statistiques mensuelles minorent systématiquement l’ampleur des retours à l’emploi.

    La «faute» en grande partie aux nombreux chômeurs qui se contentent de ne pas pointer lorsqu’ils retrouvent du travail plutôt que de prévenir. De quoi souffler, habituellement, un semblant d’optimisme quand le chômage augmente.

    Mais c’est malheureusement loin d’être l’enseignement essentiel de la dernière édition de cette enquête qui porte sur ce que deviennent les ex-chômeurs sortis du décompte de Pôle emploi en septembre 2013. Ce mois-là, le ministère a dénombré seulement 195.118 chômeurs désinscrits parce qu’ils avaient retrouvé un poste. C’est une mauvaise nouvelle: depuis le début de l’enquête trimestrielle, en juin 2002, c’est seulement la cinquième fois que ce chiffre passe sous les 200.000. La précédente, c’était en décembre 2010, soit près de trois ans avant. Et jusqu’à présent, le plancher des 200.000 n’avait jamais été enfoncé un mois de septembre.

    L’étude accumule les nouvelles inquiétantes sur les difficultés de réinsertion des chômeurs sur le marché du travail.

    Si l’on s’intéresse non pas au nombre absolu mais à la proportion de personnes ayant été désinscrites de Pôle emploi, le constat est encore plus sombre.

    Sur les 451.000 sorties enregistrées, 43,3% seulement ont repris un emploi. Il n’y a qu’en mars 2009 qu’une plus mauvaise performance avait été enregistrée.

    Les autres ont démarré une formation, ont arrêté de chercher un emploi ou ont été radiés à la suite d’une erreur ou d’un oubli.

    L’enquête ajoute à cela un sinistre record: celui du taux de sortie des chômeurs pour reprise d’emploi. Il est descendu en septembre à 3,8%, du jamais-vu depuis le lancement de l’enquête par la Direction de l’animation de la recherche, des études et de la statistique du ministère du Travail (Dares).

    Voilà qui montre s’il en était besoin au nouveau ministre du Travail, François Rebsamen, l’ampleur de la tâche dont il vient d’hériter alors que le président de la République, François Hollande, a annoncé vendredi n’avoir «aucune raison d’être candidat» à un second mandat si le chômage ne baissait pas d’ici à 2017.

    Les Echos

    http://fortune.fdesouche.com/337023-chomage%E2%80%89-les-reprises-demploi-au-plus-bas#more-337023

  • Syrie: Washington et Riyad derrière les livraisons de missiles anti-char (WSJ)

    Situation politique en Syrie.

    Alors que la France accepte de voir partir pour la Syrie certains jeunes pour rejoindre les djihadistes, qui, paradoxalement, entre temps capturent nos propres journalistes, et assure la prise en charge financière des familles de ceux morts au combat (voir «Paris-Match» n°3384 – Du 27 mars au 2 avril 2014 – page 57), les Etats-Unis arment de missiles antichars, sans la moindre vergogne, certaines factions de l’ALS. Voyons ce qu’en dit le « Wall Street Journal » de ce jour.

    Polémia

    Les Etats-Unis et l’Arabie saoudite ont supervisé les livraisons de systèmes de missiles antichars de fabrication américaine en Syrie, rapporte dimanche le Wall Street Journal citant des sources proches du dossier.

    Auparavant, les médias occidentaux ont rapporté que des représentants du mouvement de l’opposition syrienne Harakat Hazm, qui faisait partie de la dénommée Armée syrienne libre (ASL), avaient reçu au moins 20 systèmes antichars fabriqués aux Etats-Unis.

    Un membre du mouvement a alors fait savoir que les combattants antigouvernementaux avaient appris à utiliser les armes en question et les avaient déjà employées contre les forces fidèles au gouvernement de Damas. Toujours selon lui, les missiles ont été obtenus à partir d’«une source occidentale».

    Selon le quotidien américain, le groupe Harakat Hazm a été le seul à avoir reçu des missiles américains, mais dans l’avenir ces armes pourraient tomber entre les mains d’autres groupes d’opposition anti-Assad.

    Le Wall Street Journal indique que les Etats-Unis conjointement avec l’Arabie Saoudite ont supervisé les livraisons d’armes antichars en Syrie via la Jordanie et la Turquie voisines. D’après une source au sein de l’opposition syrienne, ces livraisons ont été réalisées dans le cadre d’un programme des services de renseignement américains et saoudiens en vue de «tâter le terrain» avant d’augmenter les livraisons d’armes modernes en Syrie.

    La Maison Blanche n’a pas encore émis de commentaire officiel sur ces informations, indique le journal.

    La Syrie est secouée depuis plus de trois ans par un conflit civil opposant les troupes gouvernementales aux insurgés armés. Selon l’ONU, la confrontation armée a déjà coûté la vie à plus de 130.000 civils et fait 2,3 millions de réfugiés et 6,5 millions de déplacés à l’intérieur du pays.

    Sur le même sujet

    Syrie: Moscou fustige la livraison de missiles US aux rebelles
    Syrie: les insurgés utilisent des missiles antichars US (médias)
    Syrie: Moscou appelle à arrêter d’armer les terroristes
    Syrie: Washington se prépare à intensifier son soutien militaire des rebelles (agence)

    Source : RIA Novosti 20/04/2014

    http://www.polemia.com/syrie-washington-et-riyad-derriere-les-livraisons-de-missiles-anti-char-wsj/

  • Les Royalistes sur France Culture

    Le Vendredi 17 avril dernier, les Royalistes sur France Culture

    Présentation de l’émission :

    Ils sont Orléanistes ou légitimistes, supporters de Jean de France ou de Louis-Alphonse de Bourbon, pro ou anti Maurras, de droite ou - plus rarement - de gauche… Si les royalistes de France sont encore divisés par d’historiques querelles, ...

    ...ils s’entendent sur un diagnostic (la République ne peut marcher telle qu’elle a été conçue) et sur une prescription (c’est une monarchie qu’il nous faut). Rencontre avec des fidèles au Roy, dans la cité des sacres et ailleurs...

    En plateau :

    - Yoann Cardot, jeune recrue d’Action française 

    - Pascal Beaucher, secrétaire général de la Nar (Nouvelle action royaliste, mouvement attaché à la monarchie constitutionnelle et marqué à gauche) 

    - Jean-Paul Gautier, professeur d’histoire, auteur de La Restauration nationale, un mouvement royaliste sous la Ve République (Syllepse)

    Ecouter ici

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Les-Royalistes-sur-France-Culture

  • Les dès roulent à nouveau par Didier PATTE

    Nous ne retiendrons du discours – programme du nouveau Premier ministre, M. Manuel Valls, que le chapitre consacré à l’évolution souhaitée du « mille-feuille territorial », en faisant remarquer préalablement que maintes observations, déjà énoncées par le Président de la République le 15 janvier dernier, correspondaient aux positions du Mouvement Normand, rabâchées depuis des décennies et qui étaient contredites par les réticences des élus – de droite comme de gauche – dénonçant leur « utopie », multipliant les « impossibilités » pour déguiser leur immobilisme en la matière…

    Que dit M. Valls ?

    Il faut en finir « avec les enchevêtrements, les doublons et les confusions de compétences » auxquels les citoyens ne comprennent plus rien.

    Pour ce faire, il faut mettre fin à la clause de compétence générale de chacun de ces échelons, qui permet à une collectivité d’intervenir dans tous les domaines qu’elle juge de ses attributions. Les compétences seront donc « spécifiques et exclusives ». C’est une véritable révolution institutionnelle car, depuis les Lois Defferre de 1982 (Droits et Libertés des communes, des départements et des régions), la décentralisation avait été perturbée par une absence de hiérarchie des échelons, une complexité des interventions de chacune d’elles (financements croisés). Le rôle de « chef de file » de la région, pourtant, a émergé petit à petit et s’est imposé en de nombreux domaines. Il s’agit donc de la reconnaissance du rôle déterminant de la régionalisation dans la politique de décentralisation.

    Manuel Valls « propose de réduire le nombre des régions de moitié dans l’Hexagone »… De 22, on passerait à 10 ou 11 régions (plus les régions d’outre – mer). En l’occurrence, référence est faite au rapport Balladur de mars 2009, qui préconisait 15 régions et, surtout, au rapport d’Yves Krattinger et Jean-Pierre Raffarin, d’octobre 2013, qui retenait l’hypothèse de 8 à 10 régions.

    Autant le rapport Balladur paraissait au Mouvement Normand assez équilibré (la Normandie était réunifiée), autant le rapport Krattinger – Raffarin nous semble nébuleux, technocratique et inquiétant… En effet, le choix est entre des fusions s’appuyant sur des réalités humaines avec des alliances respectant les personnalités de la plupart des régions et des regroupements du style Grand Ouest, Grand Nord – Ouest, Grand Est, etc. (cf. les circonscriptions électorales des prochaines élections européennes), qui se révéleraient ingérables et lointaines pour les citoyens.

    Le Mouvement Normand sera particulièrement attentif sur ce point : nous voulons la réunification de la Normandie et non une construction technocratique dans laquelle la Normandie serait irrémédiablement divisée ou noyée dans un ensemble dépourvu de véritables cohérences.

    L’élément nouveau émanant de la déclaration du Premier ministre réside dans la méthode qu’il entend utiliser pour parvenir à des fusions de régions. Comptant sur le volontarisme des élus, il espère que les régions pourront fusionner d’un commun accord. Si tel n’est pas le cas, le Gouvernement en passera par la loi. Une date – butoir est fixée : le 1er janvier 2017, c’est-à-dire pendant la durée de l’actuel quinquennat (et, vraisemblablement, sous la direction de l’actuel gouvernement).

    Le Mouvement Normand accueille positivement cette intention et cette méthode qui placent les élus devant leurs responsabilités et donnent finalement à l’État – et au Parlement – le dernier mot et un rôle décisif dans la reconfiguration de la géographie institutionnelle de la France

    Second élément (beaucoup plus imprécis quant au calendrier et au contenu du changement) : le devenir des départements… Devront-ils être supprimés ? Vraisemblablement pas, mais les conseils « départementaux » (en fait, les actuels conseils généraux) disparaîtraient… C‘était bien la peine de remettre en cause le conseiller territorial, préconisé par le Gouvernement Sarkozy – Fillon au début du quinquennat ! À notre avis, ce sera la principale pierre d’achoppement de l’actuel projet gouvernemental.

    Le Mouvement Normand part de l’idée que la création de plus grandes régions suppose que des entités (appelons-les « départements », si l’on veut garder la notion, à condition que ces départements ne soient plus des « parties » de la nation, mais des « parties » des régions… Se référer au sens du verbe « départer » de l’époque de l’Assemblée Constituante) soient chargées de compétences particulières (notamment sociales et d’équipements de proximité) sous le contrôle de la région… Maniant des budgets assez considérables, nous voyons mal que des élus (lesquels ? conseillers régionaux ? conseillers ad hoc ?) n’en soient pas responsables devant les citoyens… Nous attendons des précisions sur ce sujet qui ne nous paraît pas clair dans l’esprit du Premier Ministre.

    À moins que – troisième révolution institutionnelle – les intercommunalités ne se substituassent aux départements pour la gestion du social et des équipements de proximité… Manuel Valls, en précisant que, pour lui, les communautés de communes, les communautés d’agglomérations et futures métropoles doivent « être fondées sur les bassins de vie », fixe peut-être le cadre des gestions de proximité…

    Là, encore, le Premier ministre évoque un calendrier : 1er janvier 2014 : la plupart des intercommunalités sont constituées; 2016 : création de la métropole du Grand Paris; 1er janvier 2018 : nouvelle carte intercommunale…

    On observera qu’à cette date, on sera entré dans la période d’un nouveau quinquennat et d’une nouvelle législature… Ce qui entraîne une certaine marge d’incertitude…

    Évidemment des questions annexes se posent : s’agit-il, par le biais de ces réformes de structure de réaliser des économies, notamment les 10 milliards d’euros à récupérer sur le fonctionnement des collectivités locales ? Faut-il prévoir – dans le cadre de la lutte contre les doublons – des suppressions de postes dans la fonction territoriale ? La mise en place des nouvelles grandes régions permettra-t-elle, dans un premier temps, des économies d’échelle ?

    Et puis, rien ne serait pire que les effets d’annonces non suivis de réalisations concrètes. Depuis des décennies, nous en avons tant entendus qu’un doute raisonnable nous empêche de crier tout de suite à la « divine surprise » !

    Le cas de la Normandie est exemplaire

    Manuel Valls, les 8 et 9 avril, notamment sur R.M.C., a évoqué la réunification de la Normandie, comme exemple d’une fusion possible de régions : voilà qui est clair et explicite. Le même jour, Laurent Beauvais, président du Conseil régional de « Basse-Normandie », à Cherbourg, réaffirme son désir d’unité normande, dès cette année, assurant que son homologue « haut–normand », Nicolas Mayer–Rossignol, est « ouvert à la discussion », mais M. Beauvais est-il aussi clair lorsqu’il indique que le choix de la capitale régionale doit faire l’objet d’un référendum ?

    La situation évolue. Vite. La C.R.E.A. (sous quel nom ? Le Mouvement Normand suggère « Métropole de Rouen – Seine – Normandie ») deviendra métropole le 1er janvier 2015… On considère aujourd’hui – sans que cela ne soit démontré d’ailleurs – « qu’il n’y a pas de région sans métropole, ni de métropole sans région ». Avec plus de 500 000 habitants, la C.R.E.A. a la taille démographique nécessaire. A-t-elle pour autant les fonctions suffisantes pour être une métropole de plein exercice et pour exister vraiment face au Grand Paris ? D’autre part, on peut penser que le Pôle métropolitain de l’Estuaire, s’appuyant sur les deux piliers du Havre et de Caen, a des chances d’être pris en considération par le gouvernement, surtout depuis les résultats des dernières élections municipales qui confortent les leaders des villes concernées…

    Dès lors, la solution serait toute trouvée : un partenariat entre la métropole rouennaise et le pôle métropolitain de l’estuaire permettrait à toute la Normandie de se sentir concernée et susciterait un nouveau dynamisme de l’ensemble, rééquilibrant l’Axe Paris – Seine – Normandie.

    Cela suppose une volonté forte de coopération entre les élus, quelles que soient leurs tendances : le temps presse. Nos élus sauront-ils saisir cette chance ?

    Car, ne nous faisons pas d’illusions : les ennemis de la Normandie n’ont pas désarmé. Nous avons entendu le jeudi matin, 10 avril, sur France Inter, Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, évoquer benoîtement le rattachement du département de la Manche à la Bretagne. Cette excellence, d’origine bretonne, ne voudrait-elle pas par ce truchement nous chiper le Mont – Saint – Michel ? Le même jour, dans le journal Paris Normandie, le président du Conseil régional de « Haute-Normandie » a l’outrecuidance de prétendre – contre les évidences – qu’il y a plus de liens entre sa région – croupion et la Picardie qu’entre la « Haute- » et la « Basse-Normandie » ! Le successeur de Le Vern reprend l’antienne de ce dernier, prétendant en même temps que la « Basse-Normandie » a des rapports privilégiés avec les Pays-de-la-Loire… Ce monsieur, encore jeune dans la fonction dont il a héritée dans les conditions que l’on sait, feint d’ignorer la différence entre les convergences fusionnelles qui président aux relations entre les deux morceaux de la Normandie et les coopérations interrégionales que chaque région doit avoir avec ses régions limitrophes, voire, en ce qui nous concerne, avec la côte Sud de l’Angleterre. Peut-être Nicolas Mayer–Rossignol pense-t-il aussi à un grand « machin », comprenant, outre la « Haute-Normandie », la Picardie et l’Île-de-France, énorme eurorégion dans laquelle les identités normande et picarde seraient  noyées. Tout est possible, même le pire !

    La vigilance s’impose. La mobilisation aussi. Non seulement il faut argumenter, convaincre, mais nous devons aussi dénoncer les imposteurs et les aventuristes, les localistes impénitents et ceux qui, volens nolens, subissent le mirage technocratique à la solde d’intérêts extérieurs et mondialistes. D’après la presse, un récent sondage montre que l’idée d’unité de la Normandie est plébiscitée par plus de 60 % des citoyens en « Haute-Normandie » et plus de 50 % dans les départements « bas-normands » : il faudra en tenir compte. Le Mouvement Normand, en lutte depuis 1969, entame l’ultime combat pour la survie de la Normandie. Une de nos devises est plus que jamais d’actualité : « L’utopie, c’est le refus du renoncement ». Nous ne renoncerons jamais !

    Didier Patte, président du Mouvement Normand

    • Communiqué n° 198 du Mouvement Normand du 11 Avril 2014.

    http://www.europemaxima.com/?p=3767

  • La crise écologique et la menace de l’effondrement

    L’historien des sciences et philosophe Pierre Thuillier a publié en 1995 La grande implosion. Ce livre prémonitoire se présentait dans l’édition originale comme un dossier intitulé « Rapport sur l’effondrement de l’Occident 1999-2002 ». Il imaginait qu’en 2070 une commission d’enquête s’efforçait de comprendre comment la catastrophe avait pu se produire après tant d’avertissements. Sans remonter plus avant, en 1922 déjà, le grand Svate Arrhenius, l’inventeur du réchauffement climatique, dans une conférence faite à l’université de Paris, déclarait : « Le développement a été, pour ainsi dire, explosif et nous courons à une catastrophe. » 

         En empruntant résolument vers 1850 la voie thermo-industrielle, l’Occident a pu donner consistance à son désir d’épouser la raison géométrique, c’est-à-dire la croissance infinie, rêve qui se manifeste depuis 1750 au moins, avec la naissance du capitalisme et de l’économie politique. Toutefois, ce n’est que vers 1950, avec invention du marketing et la naissance subséquente de la société de consommation, qu’il peut libérer tout son potentiel créateur et destructeur. Ce faisant, il construit les structures de la catastrophe : 2050 pourrait marquer la fin de la société de croissance, voire de l’humanité. Le rêve sera devenu un cauchemar. L’astronome royal Sir Martin Rees, autour du livre Our Final Century, donne à l’humanité une chance sur deux de survivre au XXIe siècle. André Gorz nous avait pourtant prévenus en 1977 : « Nous savons que notre mode de vie actuel est sans avenir, que notre monde va finir, que les mers et les fleuves seront stériles, les terres sans fertilité naturelle, l’air étouffant dans les villes et la vie un privilège auquel seuls auront droit les spécimens sélectionnés d’une nouvelle race humaine. » 

         Epousant la raison géométrique qui préside à la croissance économique, l’homme occidental a renoncé toute mesure. Avec une hausse du PNB par tête de 3,5% par an (progression moyenne pour la France entre 1949 et 1959), on aboutit à une multiplication de 31 en un siècle, de 972 en deux siècles et de 30 000 en trois siècles ! Avec un taux de croissance de 10% – tel celui, actuel, de la Chine –, on obtient une multiplication par 13 780 en un siècle ! Et sur 2 000 ans avec seulement un taux de 2%, on arrive à 160 millions de milliards ! Croit-on vraiment qu’une croissance infinie est possible sur une planète finie ? l’hubris, la démesure du maître et possesseur de la nature, a pris la place de l’antique sagesse d’une insertion dans un environnement exploité de façon raisonnée. Le délire quantitatif a soudain fait basculer la situation suivant le théorème de l’algue verte. 

         Un jour, une petite algue est introduite dans un très grand étang. Bien que sa croissance annuelle soit rapide selon une progression géométrique de raison deux, nul ne s’en préoccupe jusqu’à ce qu’elle ait colonisé la moitié de la surface, faisant peser, dès lors, une menace d’entrophisation, c’est-à-dire d’asphyxie de la vie subaquatique. Car si elle a mis plusieurs décennies pour en arriver là, il suffira d’une seule année pour provoquer la mort irrémédiable de l’écosystème lacustre. « C’est pourtant l’idée de continuer sur le même chemin qui domine, remarque le journaliste Jean-Paul Besset. Pour assurer le bien-être de l’ensemble de l’humanité, la Banque mondiale a calculé qu’il faudrait que la production de richesses soit quatre fois plus importante en 2050. Avec une croissance moyenne de 3% par an, c’est possible, dit-elle. Il suffirait ensuite de rassembler les conditions politiques – bonne gouvernance, aide au développement, coopération technique, échanges commerciaux – pour que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes. Affirmation rigoureusement exacte du point de vue du raisonnement économique. Perspective totalement irréaliste du point de vue des capacités du vivant. Escroquerie intellectuelle, donc. Comment imaginer que le PIB mondial, qui était à 6 000 milliards de dollars en 1950, qui est passé à 43 000 milliards de dollars en 2000, puisse s’élever en 2050 à 172 000 milliards de dollars sans bouleverser plus encore les équilibres naturels, telle une mécanique vertueuse ? » Nous sommes arrivés au moment où l’algue verte a colonisé la moitié de notre étang. Certes, notre croissance n’est pas, Dieu merci, de 100 % par an, mais même avec des taux très faibles, si nous n’agissons pas très vite et très fort, c’est la mort par asphyxie qui nous attend bientôt. Le recul forcé du PIB mondial que l’on observe depuis 2008 est loin d’être suffisant, car il touche assez peu les activités les plus destructrices de l’environnement et la tentation est encore plus forte de chercher une relance de l’économie par une prédation accrue (gaz de schiste, bétonisation à tout va, déforestation, etc.). 

         L’histoire de la catastrophe annoncée a été écrite dans les deuxième et troisième rapports au club de Rome, moins médiatisés que le premier, mais tout aussi importants, sinon plus. On peut, bien sûr, être sceptique sur les travaux de futurologie, mais ceux-là ont le mérite d’être infiniment plus sérieux et solides que les habituelles projections sur lesquelles s’appuient nos gouvernants et les instances internationales. La modélisation repose, en effet, sur la théorie des systèmes de Jay Forrester (en l’occurrence, le modèle World 3). Elle présente deux aspects qui renforcent sa crédibilité : l’interdépendance des variables et les boucles de rétroaction. Or, selon le dernier rapport, tous les scénarios – sauf celui reposant sur une foi proprement « cornucopienne » (de la corne d’abondance) – qui ne remettent pas en cause les fondamentaux de la société de croissance aboutissent à l’effondrement. Le premier situe celui-ci vers 2030 du fait de la crise des ressources non renouvelables ; vers 2040 pour le deuxième, du fait de la crise de la pollution ; vers 2070 pour le troisième, du fait de la crise de l’alimentation. Les autres scénarios sont des variantes de ces trois-là. 

         Un seul est à la fois crédible et soutenable, celui de la sobriété qui correspond aux recommandations de la voie de la décroissance. Pourtant, la schizophrénie ou la dissonance cognitive des responsables reste totale. Ainsi, la publication du rapport Stern, tout aussi alarmiste, a inspiré de beaux discours à Tony Blair, Premier ministre britannique travailliste de l’époque : « Il ne fait pas de doute que les conséquences pour notre planète seront littéralement désastreuses pour un avenir proche. Il n’y a rien de plus grave, rien de plus urgent, rien qui n’exige plus des décisions. » Mais en conclusion de son homélie, M. Blair s’en est retourné comme si de rien n’était à ses guerres et à sa politique néolibérale prédatrice. Et nous voilà aujourd’hui entre le krach et le crash... 

         La catastrophe est déjà là. Nous vivons ce que les spécialistes appellent la sixième extinction des espèces, la cinquième s’étant produite au Crétacé, il y a soixante-cinq millions d’années, avec la fin des dinosaures et autres grosses bêtes, probablement à la suite de la collision d’un astéroïde avec la Terre. Toutefois, la nôtre présente trois différences non négligeables par rapport à la précédente. Premièrement, les espèces végétales et animales disparaissent à la vitesse de cinquante à deux cents par jour, soit un rythme de 1 000 à 30 000 fois supérieur à celui des hécatombes des temps géologiques passés. Deuxièmement, l’homme est directement responsable de cette déplétion actuelle du vivant. Troisièmement, il pourrait bien en être la victime... Si l’on en croit certains, la fin de l’humanité devrait même arriver plus rapidement que prévu, vers 2060, par stérilité généralisée du sperme masculin sous l’effet des pesticides et autres polluants organiques persistants cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques. La sixième extinction des espèces serait due à la surexploitation des milieux naturels, la pollution, le fractionnement des écosystèmes, l’invasion de nouvelles espèces prédatrices et le changement climatique. 

    Serge Latouche, L’âge des limites

     http://www.oragesdacier.info/2014/04/la-crise-ecologique-et-la-menace-de.html