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  • Bientôt, ce sera la Russie qui nous aura déclaré la guerre commerciale

    Le député européen UMP/PPE Jérôme Lavrillieux semble faire porter, dans un communiqué, la responsabilité de l'embargo économique sur la Russie :

    "En décrétant, le 7 août 2014, un embargo sur la plupart des produits alimentaires européens, la Russie a répondu aux sanctions économiques de l’Union européenne par une véritable guerre commerciale. La pérennité de l’économie européenne et notre crédibilité sur la scène internationale dépendent de notre capacité à répondre efficacement à cette agression commerciale. La première réponse doit être un soutien fort à l’ensemble des secteurs touchés par cet embargo afin d’éviter des pertes trop importantes et la chute des prix. Ainsi, le Commissaire européen à l’Agriculture, Dacian Ciolos, a annoncé un plan d’aide exceptionnel de 125 millions d'euros pour le secteur maraîcher sur la période allant du 18 août à fin novembre 2014. Si les fruits et les légumes sont les premiers aliments concernés par l’embargo commercial russe, d’autres produits, tels que les produits laitiers, la viande et le poisson, ne tarderont pas à connaître de grandes difficultés économiques. J’ai donc demandé à la Commission européenne de mettre en place, dans les plus brefs délais, des aides efficaces pour ces secteurs, déjà confrontés à la crise économique et à une concurrence de plus en plus rude. Nous ne pouvons cependant pas nous contenter uniquement de mettre en place des solutions à court terme. Nous devons faire évoluer notre stratégie commerciale. Effectivement, si nous ne trouvons pas rapidement de nouveaux débouchés, les producteurs n'auront pas d'autre solution que de reporter leurs ventes sur le marché intra-européen. Ceci entraînera de fortes tensions commerciales au sein de l'Union européenne, dans un contexte économique déjà très difficile. J’ai ainsi demandé à la Commission européenne d’étudier les marchés alternatifs vers lesquels ces secteurs agroalimentaires européens peuvent se tourner, mais également d'anticiper une possible extension des champs d'application de l'embargo russe."

    C'est ce que l'on appelle se tirer une balle dans le pied. C'est en effet l'UE qui a décrété un embargo à l'encontre de la Russie, au mois de juillet.

    Michel Janva

  • Révolte antifiscale : c’est la dynastie des endettors qui est coupable (arch 2010)

    La révolte antifiscale vient de loin. Depuis quarante ans la classe politique n’a cessé de laisser croître inconsidérément les dépenses publiques.

    Dans cet article paru en 2010 Jean-Yves Le Gallou dénonce la dynastie des « endettors » au pouvoir depuis 1981 . Il propose un changement radical du référentiel idéologique dominant par :

    - le rétablissement de la souveraineté politique nationale ;

    - le rétablissement de frontières économiques et sociales ;

    - la mise aux orties de toutes les mesures d’inspiration politiquement correcte ;

    - l’ abandon du libre-échangisme mondial ;

    - l’arrêt de toute immigration supplémentaire et dégonflement de l’immigration présente ;

    - la reconstruction d’un développement économique endogène : local, national et européen ;

    - la rigueur identitaire etla rigueur budgétaire.

    Un petit rappel historique d’abord : la Ve République se voulait financièrement vertueuse

    La IVe République n’a duré que douze ans. Il lui a été reproché son instabilité politique et son irresponsabilité financière. La Ve République s’est voulue vertueuse à son origine : plan Rueff-Armand contre les scléroses économiques, ordonnance de 1959 mettant de l’ordre dans les finances publiques, article 40 de la Constitution imposant aux parlementaires de gager les dépenses nouvelles qu’ils proposent par des économies correspondantes.

    Mai-68 puis la crise pétrolière de 1973 ont bousculé ce bel édifice ; mais un homme, Raymond Barre, a redressé la situation : adepte de la « rigueur » sans avoir peur du mot, ennemi de la démagogie et apte à résister aux groupes de pression, quels qu’ils soient, il a présenté en 1980, il y a trente ans, le dernier budget français en équilibre.

    La dynastie des Endettors arrive au pouvoir en 1981 : elle ne l’a pas quitté depuis

    Lorsque François Mitterrand, Endettor-Ier, arrive au pouvoir, la dette de la France est de moins de 300 milliards (en équivalent euros actuels) ; il l’a porte à 650 milliards. Jacques Chirac, Endettor-II, double lui aussi la dette qui atteint à son départ de l’Elysée près de 1.200 milliards. Endettor-III, Nicolas Sarkozy, va faire encore mieux : en trois ans seulement il porte la dette à 1.600 milliards.

    Tous les premiers ministres successifs ont pris activement part à cette politique : Pierre Mauroy, Laurent Fabius, Jacques Chirac, Michel Rocard, Edith Cresson, Pierre Bérégovoy, Edouard Balladur, Alain Juppé, Lionel Jospin, Jean-Pierre Raffarin, Dominique Galouzeau de Villepin et François Fillon. Tous, sans exception aucune, ont aggravé la dette de la France. François Fillon a d’ailleurs surpassé tous ses prédécesseurs avec un budget 2010 portant les dépenses à 420 milliards d’euros pour seulement 270 milliards de recettes fiscales : 35% de trou budgétaire, chapeau l’artiste ! Faut-il ajouter que, dans le même temps, l’actif de l’Etat s’est réduit avec la privatisation des entreprises publiques et la vente de nombreux joyaux du patrimoine immobilier. Car les Endettors sont aussi des Distributors et des Dilapidators !

    La logique courtermiste des Endettors-Immédiators

    François Mitterrand est un homme de droite qui a dû faire une politique de gauche. Jacques Chirac est un homme de gauche amené à faire carrière à droite. Nicolas Sarkozy est un homme sans racines et sans références autres que médiatiques. Tous se sont donc inscrits dans une seule logique : conquérir et rester au pouvoir sans s’embarrasser de convictions gênantes.

    Leur horizon s’est souvent borné à la prochaine élection : « Plaire aujourd’hui… et facturer le plus tard possible », telle a été leur devise. Tout récemment encore, le ministre du Budget, François Baroin, envisageait de créer des ressources fiscales supplémentaires en… 2013 !

    Or il y a en France au moins une élection chaque année et une élection présidentielle tous les cinq ans. Un mécanisme qui encourage le courtermisme.

    Il convient d’ailleurs de signaler ici une différence majeure entre la démocratie représentative et la démocratie directe.

    En démocratie directe, le décideur c’est le citoyen. Certes, il peut avoir une préférence pour le court terme mais il inscrit néanmoins sa décision dans un temps plus long : celui de la valeur de son patrimoine, celui de sa durée de vie espérée et il prend même en compte souvent l’intérêt des enfants et petits-enfants qui lui succéderont.

    Il n’en va pas forcément de même pour le « représentant » du peuple dont l’horizon temporel est souvent limité à celui de sa réélection, surtout s’il n’a pas un grand idéal chevillé au corps.

    La logique clientéliste des Endettors-Distributors

    A partir du moment où la vision du long terme s’estompe et où le souci de l’intérêt général disparaît, le clientélisme s’impose comme règle majeure de la décision politique. Et la loi du marché politique s’applique de manière implacable ; cette loi peut se formuler ainsi : toute dépense nouvelle destinée à un petit nombre de bénéficiaires rapporte davantage de voix d’électeurs que la dissémination de l’impôt supplémentaire correspondant sur l’ensemble des contribuables ne fait perdre de suffrages. En clair : augmenter les dépenses est électoralement payant. D’autant plus que lorsque les recettes fiscales ne suivent pas immédiatement l’évolution des dépenses, c’est la dette qui s’y substitue avec un coût, certes, bien réel mais différé.

    Un autre point mérite d’être signalé : le Parlement est un club de grands élus. Voulue par Gaston Defferre et poursuivie depuis, la décentralisation a débouché sur un doublement de la part prise par les dépenses des collectivités territoriales dans le Produit intérieur brut (PIB). Et ce sans aucun mécanisme de modération ou de freinage : en effet beaucoup d’impôts locaux ont été remplacés par des dotations de l’Etat ou des parts d’impôt d’Etat ; un système qui rend très confortable la situation d’élu local puisqu’elle fait de lui un généreux distributeur de biens publics et de services sans qu’il ait à lever un impôt correspondant. C’est le système du député/maire : le maire s’achète des clientèles qui lui permettent de se faire élire député ; et le député vote des impôts d’Etat qui abondent à hauteur de près de 90 milliards – soit plus du cinquième du budget de l’Etat – dans les caisses des collectivités territoriales.

    L’achat de clientèles particulières est d’ailleurs d’autant plus nécessaire à la survie de la classe politique que sa soumission au politiquement correct l’empêche de conduire la politique souhaitée par beaucoup d’électeurs.

    Les Endettors-Dilapidators à l’action : la création des « droits à »

    On peut distinguer deux sortes de crédits publics : ceux qui sont fixés en début d’année de manière limitative par les autorités publiques ; ceux dont le montant final dépend de décisions individuelles permettant de faire jouer des droits à prestations. Ce sont « les droits à ». C’est cette dernière catégorie de dépenses qui a explosé au cours des vingt dernières années. Les Endettors-Dilapidators ont créé ces « droits à » sans jamais évaluer leur coût à long terme.

    Créé en 1988, le RMI concernait, en 2005, 1,1 million de personnes et coûtait 5 milliards ; deux allocations voisines, l’allocation de parent isolé (API) et l’allocation de solidarité spécifique (ASS) (post allocation chômage) intéressaient 200.000 personnes pour la première et 400.000 pour la seconde, coûtant au total 3 milliards. La création du RSA – revenu de solidarité active – a simplifié et étendu le dispositif dont bénéficient près de 2 millions de personnes pour un coût de 10 milliards. Créé en 2010, le RSA-jeune destiné aux moins de vingt-cinq ans ajoute une couche supplémentaire de bénéficiaires et… de dépenses.

    L’allocation d’adulte handicapé (AAH), que touchaient 400.000 personnes il y a vingt ans, compte aujourd’hui 800.000 attributaires recevant 5 milliards d’euros. La nouvelle prestation de compensation du handicap (PCH), qui concernait 100.000 personnes en 2005, a 400.000 bénéficiaires en 2010. Et l’aide personnalisée à l’autonomie (APA), qui s’adresse aux personnes âgées dépendantes, a coûté 3,88 milliards pour 912.000 allocataires en 2005 mais bénéficiera à 1,5 million de personnes en 2015.

    Créée en 1999, la couverture médicale universelle (CMU) avait 1.200.000 allocataires en 2001, 1.700.000 en 2005 ; le chiffrage du coût de la CMU n’est pas connu puisque celui-ci est intégré dans le budget global de l’assurance maladie ; toutefois, le seul coût de la CMU complémentaire (prise en charge équivalant à celui des mutuelles sans que le bénéficiaire ait à participer au… coût de la mutualisation) s’élevait à 1,4 milliard en 2005.

    Quant à l’aide médicale d’Etat (AME), sorte de Couverture médicale universelle, CMU, pour les étrangers clandestins, elle avait 60.000 bénéficiaires en décembre 2002, et plus de 200.000 aujourd’hui pour un coût de 530 millions, soit 2.600 euros par tête : les clandestins ont beau être souvent jeunes, ils ne sont manifestement pas en très bonne santé !

    S’élevant à près de 25 milliards, ces prestations de solidarité et d’assistance sont en forte expansion sous un double effet :

    – démographique : le vieillissement de la population entraîne l’augmentation du nombre des personnes handicapées et dépendantes ;

    – d’aubaine : toute prestation nouvelle fait émerger des besoins inédits, y compris venant de l’étranger, et suscite des demandes supplémentaires, parfois – mais pas toujours – justifiées ;le coût de toute prestation nouvelle se révèle donc constamment plus élevé que les prévisions initiales. Son créateur passe pour généreux – à peu de frais – mais ses successeurs créent de la dette supplémentaire.

    Il faut ici signaler l’absurdité d’un système ouvrant indistinctement des droits aux Français et aux étrangers et, pour ces derniers, aussi bien d’ailleurs lorsqu’ils sont en situation régulière que clandestins. Le déficit s’explique aussi par le fait d’asseoir des prestations mondialisées sur des cotisations hexagonales.

    La poursuite des mouvements d’immigration à hauteur de 200.000 entrées régulières par an traduit notamment le fait qu’un nombre croissant de résidents étrangers ou de Français d’origine étrangère procèdent au regroupement familial de leurs proches à des fins médicales ; cette attitude, humainement bien compréhensible, n’en pose pas moins un problème structurel au système de santé français : comment éviter son déséquilibre financier durable alors que ses recettes sont fondées sur une assise territoriale limitée (la production française) tandis que ses prestations, et donc les dépenses induites, sont potentiellement étendues au monde entier ?

    Le mécanisme de création de dépenses publiques par les étrangers prend parfois un tour hallucinant. Ainsi un Congolais qui entre avec sa famille en France, avec un simple visa de tourisme, peut déposer une demande de droit d’asile le lundi, exiger un hébergement à l’hôtel le mardi et, s’il ne l’a pas obtenu, déposer un référé auprès du tribunal administratif le mercredi ; au final, c’est l’Etat qui paiera son logement pendant les dix-huit mois d’instruction de son dossier en créant de la dette supplémentaire. Et il y a eu 47.686 demandeurs d’asile en 2009, plaçant la France en position de record européen. Mais un record est destiné à être battu : et pour 2010, la France d’Endettor-III est en passe de devenir le premier pays au monde d’accueil des (souvent faux) réfugiés !

    Mais de cela les Endettors-Dilapidators n’ont cure !

    Les Endettors-Dilapidators à l’action : les services rendus à l’oligarchie

    Les Endettors-Dilapidators se constituent des clientèles électorales de pauvres ou de moyens-pauvres en distribuant l’argent public. Mais ils se constituent aussi des soutiens financiers en renonçant à tout ou partie des recettes fiscales attendues : derrière chaque « niche fiscale », il y a des intérêts et souvent de gros intérêts ; gros intérêts qui financent, légalement ou non, des campagnes électorales de plus en plus coûteuses, et d’autant plus coûteuses que ceux qui prétendent représenter le peuple s’en éloignent de plus en plus.

    A titre d’exemple, l’inefficacité économique – en tout cas la très faible efficacité – des soutiens fiscaux à l’investissement outre-mer ne fait guère de doute ; et pourtant ces « dépenses fiscales » sont intouchables. Il est vrai que la puissante patronne du MEDEF a encore moins à se plaindre de la fiscalité française que Madame Bettencourt…

    Reconnaissons qu’il y a un autre service rendu à l’oligarchie qui remonte, lui, à 1973. Et il s’agit cette fois de l’oligarchie bancaire : en 1973, la Banque de France s’est vu interdire de prendre en pension des emprunts d’Etat : ainsi fut créé un revenu supplémentaire et sans risques pour les banques qui créent la monnaie qu’elles prêtent à l’Etat ; prêt qu’elles facturent 2% à 3% l’an, ce qui contribue ainsi à augmenter le profit des banques en creusant le déficit de l’Etat, à hauteur de 40 milliards d’euros par an de charge des intérêts.

    Le déni de réalité des Endettors-Dilapidators coûte cher

    Les Endettors-Dilapidators ont pour règle de gouvernement : le gouvernement du politiquement correct par le politiquement correct pour le politiquement correct. Cela les conduit à mettre en place des politiques aussi coûteuses qu’inefficaces telles que « la politique de prévention », « la politique de la ville », « la politique d’intégration », « le soutien scolaire », les « zones d’éducation prioritaire » (ZEP), « l’aide au retour à l’emploi ». Mais quand il y a de moins en moins d’emplois disponibles, que les méthodes pédagogiques sont mauvaises, que beaucoup d’immigrés refusent de s’assimiler et que 10% de la population vit dans des zones de non-droit, les politiques ainsi mises en œuvre ne fonctionnent pas. Or, plutôt que d’en tirer les conséquences, les tenants du politiquement correct estiment alors que les contribuables n’en ont pas fait assez. Ainsi, plus une politique échoue, plus elle a de chances d’obtenir une prolongation, voire une amplification, des crédits qu’elle reçoit. Ainsi le déni de réalité coûte chaque année plus cher aux contribuables !

    L’abandon de la souveraineté économique par les Endettors-Déconstructors

    Les Endettors-Déconstructors ont doublement abandonné la souveraineté économique de la France : vis-à-vis de l’Union européenne d’abord, de l’Organisation mondiale du commerce ensuite. Cela a contribué à détruire la richesse.

    Ainsi l’industrie française a perdu deux millions d’emplois en 30 ans ; et un document de Bercy estime qu’entre 2000 et 2007 63% de ces destructions sont le fait de la concurrence internationale. Le libre-échangisme mondial a donc des conséquences économiques et sociales destructrices. Or chaque emploi perdu creuse doublement le déficit : parce qu’il diminue les recettes soumises à l’impôt et parce qu’il augmente les droits à prestations des victimes de la mondialisation. Ce n’est donc pas un hasard si l’Etat-providence s’est développé dans tous les Etats – Etats-Unis et Grande-Bretagne compris – qui ont aboli leurs frontières économiques. L’Etat-providence est le SAMU social de la mondialisation.

    La mondialisation a aussi une autre conséquence sur les finances publiques : la concurrence fiscale des Etats, qui a pour conséquence non la baisse des dépenses publiques mais la baisse des recettes fiscales en provenance des grandes entreprises multinationales qui « optimisent » la localisation de leurs bénéfices. Didier Maupas rappelait à juste titre que les grands groupes du CAC 40 qui réalisaient 30% des marges en 2009 n’acquittaient que 13% de l’impôt sur les sociétés.

    Ainsi le libre-échangisme mondial a donc deux effets : aggraver la fiscalité des particuliers et des entreprises qui ne peuvent se délocaliser ou délocaliser leurs revenus ; diminuer la base imposable et donc contribuer à creuser le déficit des comptes publics.

    Il y a là une raison supplémentaire pour que la quasi-totalité des pays anciennement développés, dont la France bien évidemment, cumulent à la fois forts déficits de leurs transactions courantes vis-à-vis du reste du monde et fort déficit de leurs finances publiques. C’est le libre-échangisme irresponsable imposé par la superclasse mondiale à leurs fondés de pouvoir de la classe politique qui en est responsable.

    L’abandon de la souveraineté politique par les Endettors-Déconstructors

    Les Endettors-Déconstructors se sont entendus pour développer ce qu’ils appellent « un Etat de droit » : en pratique, un gouvernement des juges interprétant des textes généraux en fonction de l’idéologie politiquement correcte. Ceci a de nombreuses conséquences financières.

    Quand le Conseil constitutionnel décide de revaloriser l’indemnité d’anciens combattants africains, il creuse en toute irresponsabilité le déficit public. Lorsqu’il déclare l’actuelle procédure de garde à vue illégale, il crée indirectement des dépenses pour la justice et la police : charges en personnel de police, crédits supplémentaires pour l’aide judiciaire ; dépenses qui viendront encore aggraver le déficit public d’autant qu’elles ne sont pas gagées par des recettes.

    Ce n’est donc plus ni le peuple, ni ses représentants qui consentent aux dépenses. C’est désormais les juges du Conseil d’Etat, de la Cour de cassation et du Conseil constitutionnel qui participent à imposer des dépenses obligatoires.

    Ces juridictions, comme le Gouvernement et le Parlement, sont en outre elles-mêmes « surplombées » par des juridictions internationales : notamment la Cour de justice de l’Union européenne à Bruxelles et la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg. En dernier ressort, c’est cette dernière juridiction qui détermine qui décide qui a le droit ou le non de séjourner en France et de quels droits les résidents (légaux ou non) bénéficient. En matière de droits sociaux, ce sont les gnomes de la Cour de Strasbourg qui remplissent le rôle de législateur suprême ; rôle que leur ont abandonné par faiblesse les Endettors-Déconstructors.

    Renverser la dynastie des Endettors

    On le voit, le redressement des finances publiques n’est pas une affaire simple.

    Il ne s’agit pas de remplacer tel homme politique politiquement correct par tel autre, cela ne changerait rien. Le bilan de Juppé vaut celui de Strauss-Kahn et François Fillon n’a pas de points à rendre à Martine Aubry.

    Rappelons que, lors de l’élection présidentielle de 2007, et dans un même élan d’Endettors-Promettors, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy annonçaient des mesures, certes différentes, mais aggravant, les unes comme les autres, le déficit public à hauteur de 30 milliards d’euros supplémentaires. Les circonstances et son talent ont d’ailleurs permis à Nicolas Sarkozy de faire beaucoup… mieux et d’aggraver le déficit de l’Etat de près de 100 milliards. Même au mieux de leur forme, les socialistes n’ont jamais réussi à faire aussi fort !

    En matière de déficit public, il n’y a pas une bête politique moins malade que les autres : c’est comme pour la vache folle, c’est tout le troupeau qu’il faut abattre ! Ou, pour rester élégant, c’est la dynastie des Endettors qu’il faut renverser.

    Plus sérieusement, il n’y aura pas de redressement des finances publiques sans changement radical du référentiel idéologique dominant :

    - rétablissement de la souveraineté politique nationale ;

    - rétablissement de frontières économiques et sociales ;

    - mise aux orties de toutes les mesures d’inspiration politiquement correcte ;

    - abandon du libre-échangisme mondial ;

    - arrêt de toute immigration supplémentaire et dégonflement de l’immigration présente ;

    - reconstruction d’un développement économique endogène : local, national et européen ;

    - rigueur identitaire et rigueur budgétaire.

    Ce n’est évidemment pas l’offre politique dominante, soumise à la tyrannie médiatique, qui peut répondre à ces nécessités. Seul un soulèvement populiste le pourra. S’il n’a pas lieu, c’est la faillite qui se chargera de rappeler les réalités aux peuples d’Europe et au peuple français et qui balaiera la dynastie des Endettors. Comme aime à le rappeler le grand historien Dominique Venner : « L’histoire est le lieu de l’inattendu ».

    Polémia

    * Cet article a été initialement publié le 12/10/2010, avec pour titre et chapô originels : “

    Colloque du Club de l’Horloge – octobre 2010 – Qui a endetté la France ?” et “Qui a endetté la France ? Communication de Jean-Yves Le Gallou Samedi 9 octobre 2010 au Colloque du Club de l’Horloge « La France en faillite ? Pourquoi nous croulons sous la dette et les impôts » 9 et 10 octobre 2010. Qui a endetté la France ? La réponse est simple : la dynastie des Endettors qui gouverne depuis 1981.”. Lequels constituant les seules modifications apportées.

    C’est l’été : Polémia ralentit ses mises en ligne de nouveaux textes et rediffuse de plus anciens avec un mot d’ordre : “Un été sans tabou”. Voici donc des textes chocs aux antipodes du politiquement correct, des réflexions de fond sans concession et à la rubrique médiathèque, des romans et des essais à redécouvrir.

    http://www.polemia.com/revolte-antifiscale-cest-la-dynastie-des-endettors-qui-est-coupable/

  • Front national : On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs

    « Un tel bouleversement a un nom, même si on ne le prononce jamais afin de ne pas effrayer les braves gens : ce nom est révolution. »

    Dans Boulevard Voltaire Nicolas Bonnal, favorable au Front national, explique qu’à tout prendre il ne faut pas souhaiter… sa victoire car les banques et le pouvoir américain dresseraient «un mur, plus haut et plus électrifié que le Mur de Berlin». L’essayiste espagnol Javier Portella ne partage pas ce point de vue. Pour lui «on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs» et il faut accepter le principe d’un grand bouleversement. Au passage Portella rappelle que «toutes les révolutions que l’histoire a connues (qu’elles aient été vertueuses ou crapuleuses) se sont produites, d’abord, dans un seul pays qui, isolé, a dû faire face à des ennemis internes et externes». Un texte à lire et à méditer.
    Polémia

    Le 25 août – au lendemain de la Saint-Barthélemy, comme l’auteur le souligne avec intention– il est paru sur Boulevard Voltaireun article signé Nicolas Bonnal et intitulé «La victoire du Front national est-elle souhaitable ?» dont l’importance me paraît incontestable… même s’il me faut contester tout à fait ses conclusions  :

    http://www.bvoltaire.fr/nicolasbonnal/victoire-du-front-national-souhaitable,100739

    Celles-ci mènent l’auteur, qui partage pourtant les vues du Front national, à souhaiter… sa défaite. Pour une seule raison : la crainte d’effaroucher nos puissants ennemis – les banques et le pouvoir américain –, qui dresseraient «un mur, dit-il, plus haut et plus électrifié que le Mur de Berlin» afin d’empêcher les bouleversements de politique, d’économie et de société qu’entraînerait la victoire du Front si celui-ci était conséquent, bien entendu, avec lui-même.

    A suivre un tel raisonnement, nous sombrerions alors dans la paralysie la plus complète – pire : dans la servitude volontaire – jusqu’à la fin des temps. Ce n’est pas là l’intérêt de l’article. C’est dans ses prémisses.

    Oui, c’est vrai, personne ne l’a jamais dit, et il est grand temps de le dire : l’arrivée du Front au pouvoir – la chose semble désormais imparable, quelle qu’en soit la date – ne devrait pas se borner à quelques retouches par-ci, à quelques remaniements par-là. Si le projet du Front est sérieux, si ce n’est pas de la frime, s’il ne consiste pas à rafistoler un peu la façade pour mieux laisser la maison intacte, ce projet ne peut que conduire à un grand, à un profond bouleversement politique, social, économique, culturel.

    Un tel bouleversement a un nom, même si on ne le prononce jamais afin de ne pas effrayer les braves gens : ce nom est révolution. Une révolution, certes, voulue dans l’ordre, entreprise dans la légalité. Mais révolution quand même.

    Serait-ce donc une révolution pacifique, qui n’aurait à connaître ni heurts ni affrontements ? Voilà ce que Nicolas Bonnal met en doute. Il a raison. Devant un tel bouleversement, rappelle-t-il, ni le pouvoir de l’argent ni celui de l’empire d’outre-Atlantique – celui des banlieues non plus – ne vont rester les bras croisés. Que peuvent-ils faire ? Jusqu’où peuvent-ils aller ? De quelle nature serait ce mur «plus haut que le Mur de Berlin» qu’ils vont sans doute tenter de dresser ? On n’en sait rien, certes, mais il est légitime de tout craindre – et donc de tout prévoir.

    Ce qui, par contre, n’est pas du tout légitime, c’est qu’une telle crainte nous fasse baisser, frileux et peureux, les bras. Il y a des risques, c’est vrai, et il serait fou de l’oublier. (Les risques sont même là avant toute prise effective du pouvoir : les assassinats, par exemple, du leader identitaire Pim Fortuyn, alors que sa popularité montait en flèche, et du cinéaste Theo van Gogh au Pays-Bas sont là pour nous le rappeler ; peu importe, d’ailleurs, quels aient été les commanditaires derniers des crimes : des islamistes du Grand Remplacement ou d’une tout autre nature.)

    Il faut rappeler les enjeux et les risques auxquels il faudra un jour faire face. Mais pour une seule raison : pour mieux y parer le moment venu. Il faut également rappeler que toutes les révolutions que l’histoire a connues (qu’elles aient été vertueuses ou crapuleuses) se sont produites, d’abord, dans un seul pays qui, isolé, a dû faire face à des ennemis internes et externes.

    Il faut rappeler, en un mot, qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Déteste-t-on les éclaboussures des œufs ? Tient-on à garder la cuisine toute proprette et douillette ? Alors, de grâce, qu’on ne fasse surtout pas d’omelette ! Si l’on est timoré, qu’on reste pataugeant dans ses craintes. Mais à une seule condition : celle de savoir que rien ne va alors changer et qu’on va se retrouver, au lendemain d’une «éclatante victoire électorale», Gros-Jean comme devant.

     Javier Portella, 29/08/2014

    Voir aussi : Front national : vers les grandes turbulences ?

    http://www.polemia.com/front-national-on-ne-fait-pas-domelette-sans-casser-des-oeufs/

  • Leur peur du peuple

     Il paraitrait, si l’on en croit un sondage Ifop publié dans leJournal du Dimanche que 75% des Français auraient  unemauvaise opinion du PS, pratiquement autant  du FN (74%) et plus de deux sondés sur trois   (67%) jugeraient  tout aussi sévèrement l’UMP.  Il est légitime de « s’étonner » des résultats de cette enquête au regard des  résultats du scrutin des européennes qui a placé l’opposition nationale largement en tête.  Mais nous pouvons aussi y voir  la confirmation selon laquelle le FN a encore un gros travail pédagogique à fournir pour convaincre nos compatriotes, et notamment le premier parti de France, celui des abstentionnistes. Selon une autre enquête Ifop, parue également hier dans Dimanche Ouest-France, 72 % des sondés trouveraient que le PS ne soutient pas suffisamment le gouvernement… alors même que huit Français sur dix, selon des sondages récurrents, ont une mauvaise opinion du chef de l’Etat et qu’une large majorité conteste la politique de l’équipe Valls. Reste qu’à l’instar d’une UMP à la dérive et ravagée par la guerre des chefs, le PS a encore donné de lui une image bien lamentable de divisions et d’errance programmatique à l’occasion de son université d’été de La Rochelle cette fin de semaine. Les gesticulations démagogiques d’un Manuel Valls à la tribune dimanche, tentant de concilier avec beaucoup de rouerie et de métier l’inconciliable pour éviter les sifflets, ne changent rien à cette réalité, bien au contraire.

    Un spectacle qui contraste fortement avec le volontarisme affiché par Marine Le Pen àBrachay (Haute-Marne) samedi lors de son allocution (consultable sur le site du FN). La présidente du Front National s’est dite prête à assumer la responsabilité du pouvoir en cette période ou  » l’instabilité ministérielle revient comme au temps de la IVe République ». « Le gouvernement Valls 2 n’est qu’une illusion de changement. Ça ne tiendra pas. Valls 2 tombera car il s’écrasera sur le mur de la réalité « , a-t-elle prédit.

    Selon un sondage publié dans Le Parisien, deux tiers des personnes interrogées appellentFrançois Hollande à dissoudre l’Assemblée nationale, et sur Sud Radio (émission en ligne sur notre blogue), Bruno Gollnisch affirmé que dans cette hypothèse, à l’heure ou l’UMP« est divisée, empêtrée dans différents scandales », « il n’est pas absolument impossible que nous (le FN, NDLR) accédions aux responsabilités du pays ». La capacité d’attraction de l’opposition nationale lui permettant même de tabler sur un certain nombre de ralliements, de « droite », comme de « gauche »…

    « Je n’envisage pas d’entrer (dans un gouvernement de cohabitation) a affirmé Bruno Gollnisch. J’envisage que nous en formions un. Le président de la République est tenu politiquement d’investir un gouvernement qui a la confiance du Parlement. Si le Front National, éventuellement avec des alliés, gagnait les élections, bien évidemment le président de la République serait tenu d’investir un tel gouvernement. À ce moment-là, il devra se soumettre ou se démettre. Soit c’est pour lui une situation insupportable et il se démet, soit il se soumet à la volonté exprimée par les Français. » « La dissolution est un mécanisme constitutionnel. Ce n’est pas un putsch, pas un coup d’État, pas une crise de régime. C’est un recours au peuple. Comment pourrait-on dire qu’en ce moment il n’est pas justifié ? »

    L’idée même de la légitimité et de la crédibilité de l’alternative nationale ne cesse en tout cas de se renforcer. Si l’on en croit l’enquête du CSA pour le site Atlantico mise en ligne le 30 août, 28 % de nos compatriotes (score identique pour Nicolas Sarkozy, de 37% pour Alain Juppé) souhaiteraient que Marine Le Pen ait à l’avenir plus d’influence sur la vie politique française, la plaçant ainsi dans le trio de tête. Mieux encore, rapporte Atlantico, « Près de quatre Français sur dix se disent d’accord avec les idées de Marine Le Pen, 39% sont très souvent d’accord avec ses prises de positions » et déjà  » un Français sur trois pense qu’elle est capable de réformer le pays« . « Les Français sollicitent toujours plus d’influence politique pour Marine Le Pen face aux déceptions récurrentes des mesures gouvernementales. »

    De quoi faire paniquer les petits marquis de l’UMP, comme l’ancien ministre du LogementBenoist Apparu, qui a déclaré samedi: « Soyons sérieux (sic), madame Le Pen peut dire ce qu’elle veut, elle est loin de gagner », « elle veut juste se donner un peu de respectabilité ». »La méthode Coué ça marche toujours », mais « je rappelle qu’elle a gagné 5 villes » aux élections municipales, la présidente du FN « est loin des 289 députés qu’il lui faudrait » pour avoir la majorité à l’Assemblée nationale.

    Certes, mais c’est justement le scandale anti-démocratique de la non représentativité du parlement, lui même devenant une simple chambre d’enregistrement des diktats bruxellois, la manière dont le suffrage populaire est bafoué qui indigne un nombre croissant de nos compatriotes. Et qui manifeste clairement à quel point ce Systéme à bout de souffle est illégitime et condamné à court ou moyen terme.

    Bruno Gollnisch le rappelait aussi sur Sud Radio, « le chef de l’État et le Gouvernement n’ont plus la confiance des Français. S’ils l’ont eue, ils l’ont perdue. Ce n’est pas le fait de changer deux ou trois ministres qui va changer la donne. La Constitution est claire. L’article 12permet au peuple de modifier la composition de la représentation nationale. Quand 6 millions d’électeurs sont représentés par deux députés, ce n’est pas sérieux! »

    Faisant écho aux angoisses de l’UMP, Bruno Le Roux, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, lançant un fraternel signal de détresse, a appelé samedi sur Europe 1ses amis à  serrer les rangs face aux patriotes. « Les propos de Marine Le Pen doivent nous faire prendre en compte la réalité a-t-il déclaré : c’est l’extrême droite qui est aujourd’hui en embuscade des croche-pieds que se donne la gauche« .

    Pour M. Le Roux, si l’hypothèse d’une cohabitation Le Pen-Hollande en cas de dissolution a « fort peu de chances, voire pas du tout de chances de se réaliser », il met cependant en garde : « Je n’ai rien à craindre des votes qui vont arriver à l’Assemblée… sauf si une partie de la gauche décidait de faire chuter la gauche ». « C’est là que j’appelle à la responsabilité dans notre débat parce que si nous ne savons plus le maitriser, c’est notre pays que l’on met en danger », a-t-il poursuivi avec solennité.

    M Le Roux s »amuse donc à (se) faire peur en imaginant que ce sont les députés frondeursdu PS qui seraient en capacité de faire chuter le gouvernement, et non les propres échecs de celui-ci. Tout le monde le sait, les pseudo frondeurs crient à la trahison des catégories populaires mais ne prendront pas la responsabilité de s’opposer concrètement au gouvernement Valls II au risque de le faire chuter…et d’être balayés à leur tour dans les urnes en cas de législatives anticipées… Une peur du peuple qui n’empêchera pas le danger de son réveil pour les rentiers de l’UMPS.

    http://gollnisch.com/2014/09/01/lundi/

  • [Reportage exclusif pour CI] Syrie : Yabroud a échappé au pire

    Difficile d’entrer à Yabroud, seuls les locaux sont autorisés à le faire depuis que la ville a été reprise par l’armée syrienne il y a à peine deux mois. Les gardes armés sont nombreux à parcourir les rues, notamment en ce jour où les enfants chrétiens ont organisé un spectacle…

    Reportage.

    L’entrée de l’église est très contrôlée, une précaution avec laquelle personne ne s’amuse. Cette ville de 50.000 habitants, dont 5.000 chrétiens ne veut pas revivre ce qu’elle tente d’oublier.

    Au début de la crise syrienne, une partie de la population sunnite de Yabroud profite des revendications entendues ici ou là à travers le pays pour s’organiser et tenter de récupérer de l’argent en faisant mine de s’opposer au régime. Les Chrétiens refusent prudemment de choisir un camp, et continuent à vivre paisiblement, aucune menace réelle ne pèse ni sur eux ni sur la ville.

    Mais rapidement, des groupes armés sont arrivés des villages avoisinants, demandant notamment aux Chrétiens une taxe contre laquelle ils promettaient une protection. Rapidement, le père Georges Haddad (photo), qui s’occupe de collecter et remettre la somme d’argent réclamée, réalise que les intentions sont crapuleuses et que ces bandes sont absolument incapables de protéger quiconque. La situation se dégrade, les pillages et demandes de rançon se multiplient. Les autorités chrétiennes décident alors de diminuer la somme d’argent versée avant de la stopper complètement.

    « Au printemps 2014, poursuit le père Georges, la situation devenait vraiment critique et j’ai décidé d’évacuer la ville de tous mes fidèles. En quelques heures tous sont partis sauf quelques familles chrétiennes qui voulaient rester ». Un exode assez rapide puis trois jours plus tard l’armée syrienne appuyée du Hezbollah encadre la ville et parvient à la reprendre.« Une tactique qui a permis d’éviter un bombardement de la ville par l’armée » se félicite le père.

    Mais pendant trois jours durant, les islamistes n’ont pas hésité à profaner l’église nouvelle (l’ancienne était bien protégée et ses trésors très anciens étaient à Damas), à détruire les icônes, piller et brûler les maisons chrétiennes… « Ils prétendent combattre pour la démocratie et la liberté, soutenus dans ce combat par les États-Unis et l’Europe. La démocratie et la liberté nécessitent-elles de détruire églises et maisons ? » interroge ironiquement le père Georges… Dans la ville, majoritairement préservée, quelques maisons détruites, d’autres brûlées… A quelques exceptions près, seules les maisons chrétiennes ont été visées.

    Difficile dès lors d’envisager à nouveau et sur le long terme la cohabitation, même si tous espèrent y parvenir : « nous avons vu des habitants de notre propre ville soutenir les djihadistes à leur arrivée… Comment voulez-vous que nous vivions sereinement à côté d’eux ? Nous ne pourrons vivre qu’avec ceux qui acceptent notre présence. Dans ces cas là, aucun problème » explique un chrétien qui tente de relancer péniblement son commerce.

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  • Le repos dominical est sacré, il doit être sanctuarisé !

    « Paris pourrait davantage s’ouvrir au travail dominical pour que le dimanche, les touristes fassent les magasins à Paris plutôt qu’à Londres », a estimé hier Nathalie Kosciusko-Morizet (propos publiés aujourd’hui par Direct-Matin). De son côté, Manuel Valls, a précisé, lors de l’université d’été du MEDEF, avant-hier, que le gouvernement allait assouplir la législation concernant le travail dominical, dans la ligne des rapports remis par Jean-Paul Bailly en décembre 2013 et Gilbert Cette en avril dernier 

    Face à l’égarement conjoint d’une « droite bobo » et d’une gauche libertaire, oublieuses de nos racines et promptes à remettre en cause les fondements de notre société, il est urgent de rappeler un certain nombre de vérités déjà ébauchées sur mon blog, il y a un an.

    D’abord, le repos dominical est conforme à la nature profonde de l’homme qui n’est pas uniquement un consommateur (80kg de matière, comme aimait à dire Marx) mais avant tout un être spirituel et charnel, doué d’intelligence et de volonté, capable de sentiments et d’affections, et dont l’horizon dépasse, quelque soient les croyances de chacun, le cadre matériel de la vie en société. « Toute l’histoire de l’humanité est l’histoire du besoin d’aimer et d’être aimé » résumait dans une formule percutante le pape Jean-Paul II, dans son discours prononcé au Bourget, le 1er juin 1980. « L’homme ne se nourrit pas seulement de pain » précise de son côté l’Évangile (Lc, IV, 4). Le repos dominical vient donc nous rappeler que c’est l’économie qui est au service de l’homme et non l’inverse. Le jour chômé (seul ou en famille) est à lui seul la justification du travail effectué au cours des six autres jours de la semaine. S’il venait à disparaître, ce serait la finalité même du travail qui serait en cause. Car le travail existe pour l’homme et non l’homme pour le travail. Prétendre le contraire reviendrait à inverser les finalités de la vie humaine et à dévoyer le travail en nouvel esclavage des temps modernes. Pour noble et épanouissant qu’il soit, le travail reste un moyen ; il ne constitue jamais une fin en soi. Y a-t-il derrière cette idolâtrie du travail une vision protestante de la société, qu’a si bien analysée Max Weber dans son ouvrage L’éthique protestante ou l’esprit du capitalisme ? [....]

    Charles Beigbeder

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  • Stonehenge : la découverte qui bouleverse toutes les hypothèses sur le mystère de l’origine du monument mythique

    Une équipe de chercheurs autrichiens et britanniques a récemment publié les conclusions d'une étude menée sur le célèbre site de Stonehenge, en Angleterre. Le lieu aurait ainsi été habité par l'homme dès 8820 av. J-C.

    C'est l'un des plus anciens mystères de la planète : à quoi servait le temple de Stonehenge, vestige préhistorique du sud de l'Angleterre ? Les scientifiques ont réalisé des progrès considérables ces dernières années pour parvenir à décoder ses secrets, mais un pas conséquent semble toutefois avoir été récemment accompli.

    D'après les conclusions d'une étude menée par des chercheurs britanniques et autrichiens publiées mercredi 27 août, la zone dans laquelle se trouvent ces célèbres "pierres suspendues" abrite également plusieurs monuments néolithiques souvent méconnus, enterrés juste en-dessous de la surface du sol. Pour mener à bien leurs recherches, les scientifiques ont utilisé un radar et un laser 3D permettant de sonder le sous-sol sans avoir à creuser, évitant ainsi d'altérer les lieux. Ils ont alors réalisé que le site, initialement daté à 1848 av.

    J-C grâce au carbone 14, aurait en fait accueilli une activité humaine en 8822 av. J-C...

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  • La nomination de Najat Belkacem porte le coup de grâce à l'Éducation nationale

    Anne Coffinier, directrice générale de la Fondation pour l'École, écrit dans leFigarovox :

    "Voici que Najat Vallaud-Belkacem est placée à la tête de l'Éducation nationale, elle qui est l'emblème même de l'idéologisation à outrance de l'école. La réalité dépasse la fiction. Alors que tous appelaient à un apaisement après les tensions suscitées par l'ABCD de l'égalité et sa paradoxale suppression-généralisation, une telle nomination interpelle fortement.

    Le président cherche-t-il à faire mieux passer le tournant libéral qu'il a été contraint d'opérer en économie en donnant à sa base militante une compensation sociétale (notre pauvre école étant désormais ravalée au rôle de laboratoire sociétal, cessant d'être une institution consacrée à l'instruction des citoyens)?

    Cette nomination porte en tout cas le coup de grâce à l'Éducation nationale. Ce n'est pas que la personne du ministre soit décisive: on sait depuis longtemps que c'est une marionnette à laquelle on ne consent de pouvoir que pour autant qu'il s'exerce dans le sens souverainement déterminé par les syndicats enseignants. Mais cette décision constitue tout de même un symbole qui démoralisera à coup sûr les derniers résistants de l'intérieur qui, envers et contre toute la bêtise technocratique qui les opprimait, instruisaient jour après jour leurs élèves avec un dévouement admirable, malgré les programmes aussi mal fichus que changeants et un cadre administratif infantilisant et oppressant.

    Il est fascinant de constater que c'est l'État lui-même, au plus haut niveau, qui aura tué l'école républicaine, en la détournant si ostensiblement de sa mission légitime qui est d'instruire. Il n'y aura pas eu besoin d'un grand complot «ultralibéral» pour venir à bout de l'école publique. Cette thèse apparaît aujourd'hui pour ce qu'elle a toujours été: un fantasme sans fondement. Non, il suffit pour assassiner l'école républicaine d'avoir des responsables politiques et administratifs ne croyant plus au devoir sacré de transmettre, comme l'a montré en 2008 Philippe Nemo dansPourquoi ont-ils tué Jules Ferry?.

    Rien n'est plus urgent que de sanctuariser l'école, de la préserver des querelles politiques, pour lui laisser faire son travail: transmettre la culture d'une génération à l'autre par un travail lent et humble, selon des programmes scolaires progressifs, structurés et cohérents. Les professeurs ne doivent plus être évalués sur leur docilité à l'égard de circulaires politisées mais sur le niveau académique de leurs élèves. Mais c'est bien le signal contraire qui est passé par la nomination de Najat Vallaud-Belkacem, ou par le projet de supprimer les notes ou encore par l'improbable taux de réussite record enregistré cette année au baccalauréat. Pendant ce temps, l'école publique française agonise. Socialement, elle est la plus inégalitaire de tous les pays de l'OCDE. Elle est aussi la plus inapte à assurer la formation des élèves les plus en difficulté, qui décrochent plus que dans les autres pays. L'OCDE tire la sonnette d'alarme, mais le gouvernement refuse d'en tirer des conséquences. Il n'y aura pas de «choc Pisa» en France malgré nos piètres performances à ce test de référence.

    Aucune réforme d'envergure ne se profile, bien au contraire. Force est de constater qu'il n'y a plus rien à attendre de l'Éducation nationale. Il n'y a donc pas de raison d'immoler plus longtemps nos enfants sur cet autel au nom d'une fidélité à l'école publique, et à l'idéal qu'elle a pu incarner.

    Dans un tel état de nécessité, il faut sortir des sentiers battus. Si le navire de l'Éducation nationale s'obstine à foncer dans les icebergs, il n'est point d'autre solution que de mettre à l'eau de multiples nefs. Les enfants d'abord! C'est ce que font tous ces parents qui ont retiré cette rentrée leurs enfants de l'école publique pour le privé. Aucune lâcheté à cela, mais bien plutôt la réaction mûre et déterminée de parents qui se savent être les premiers éducateurs et responsables de leurs enfants, quoi qu'en dise le gouvernement.

    Mais les places sont rares dans le privé, puisque l'État organise sciemment la pénurie de places en refusant de financer le développement des écoles sous contrat. Les parents sont ainsi conduits à ouvrir de nouvelles écoles libres. Soixante et une, c'est le nombre des nouvelles écoles indépendantes qui ouvriront leurs portes à la rentrée, contre trente-sept l'an dernier. Le boom des créations d'école est un signe d'espérance. Ce mouvement de la société civile n'est-il pas de bon augure sur la capacité du peuple français à se prendre lui-même en main et à innover dans le contexte de la défaillance croissante de l'État?"

    Michel Janva

  • Le monde selon Karl Marx

    Sociologue, philosophe, historien et journaliste, Karl Marx se considérait d’abord comme un économiste lors de l’écriture du Capital (1867-1894), son œuvre la plus marquante bien qu’inachevée. Bourgeois allemand, contemporain des « jeunes hégéliens », du Printemps des peuples, du socialisme utopique et de la Commune de Paris, il est l’auteur de Sur la Question Juive (1844), de Les Luttes de classes en France (1850), Contribution à la critique de l’économie politique (1859), Critique du programme de Gotha (1875).

    Penseur prolifique, ayant étudié l’Allemagne et la France, sa trajectoire intellectuelle est sans l’ombre d’un doute l’une de celle ayant le plus influencé l’humanité. Hâtivement, il est associé aujourd’hui au communisme totalitaire soviétique, chinois ou encore chilien, trois pays qui ne furent pas en proie à l’industrialisation. Cependant, aurait-t-il cédé à l’idolâtrie d’un régime se réclamant de lui ? L’anticonformiste, le libre-penseur qu’il fut laisse supposer qu’il ne se serait pas laisser aller à un tel exercice. Étudions ensemble, avec sincérité, la lutte idéologique anti-capitaliste de Karl Marx, puis dans quelle mesure nous pouvons en partie la faire notre.

    Le rejet du profit

    Karl Marx est d’abord l’homme qui s’inscrivit dans l’opposition au socialisme utopique. Proudhon fut le père de Philosophie de la misère, à qui Marx répliqua par Misère de la philosophie. Ayant rompu avec Hegel, pour qui il n’y a pas de réalités mais seulement des représentations, il affirme à l’inverse : c’est la réalité qui précède l’idée. Proche de Engels, il est hostile aux socialistes bourgeois qui ne remettent pas en cause la question essentielle à ses yeux, la question matérielle, qui est celle de la propriété. En réalité, pour lui, ils ne font que se donner bonne conscience en prônant l’idéal, sans jamais remettre en cause l’existence du système capitaliste.

    Aussi, Marx parle non pas de vol – l’ouvrier étant payé la plupart du temps à la hauteur de sa tâche sur le marché du travail –, mais d’exploitation : la force de travail crée plus de marchandises qu’elle n’en a, supplément que le patronat obtient sous forme de plus-value, fruit du sur-travail effectué. En résumé, une marchandise doit son prix à ses matières premières et au salaire de l’ouvrier qui a travaillé dessus, mais aussi au capitaliste qui s’accapare ainsi le travail d’autrui. Ce prélèvement lui apparaît des plus illégitimes. Marx est ainsi dans la lignée de « l’opposition aux économistes sur la base de la théorie Ricardienne ».

    Mais précisément, comment concevoir une activité économique dans laquelle nul n’a d’intérêt à fonder une entreprise ? Au nom de quoi diriger une production si celle-ci ne rapporte pas ? Il nous semble que le problème est d’avantage celui de l’augmentation démesurée et assassine de la plus-value. Non de l’existence du marché lui-même.

    Marx, tombant contre son gré dans l’utopisme qu’il dénonçait, conçut une société égalitaire où chacun travaillerait selon ses besoins. Mais comme l’a montré brillamment Raymond Aron dans son monument Les Étapes de la pensée sociologiques, dans tout système économique, une organisation de la production est nécessaire. Les marxistes énumèrent le modèle esclavagiste, servile, capitaliste et asiatique. Ce dernier étant hyper-centralisé, la propriété est dans une seule main. À l’aube de l’URSS, Lénine a craint avec raison que l’on ne se dirige vers celui-ci plutôt que vers le communisme idéalisé par Marx. On ne s’est donc pas dirigé en terre communiste – comme il l’avait prophétisé – vers la mort de l’État, mais vers sa toute puissance. Vers une dictature bureaucratique au nom des travailleurs. Au contraire, l’ultra-libéralisme tend peu à peu à nier les États. Là est le paradoxe de toute la pensée marxiste. Sa « fin de l’Histoire » n’a pas lieu.

    L’État et la religion

    Le mérite de l’intellectuel allemand fut d’observer, froidement, matériellement, les rapports de force entre les entités sociales. En sa typologie, l’État et la religion font partie de la superstructure qui légitime la structure capitaliste, autrement dit la propriété et la répartition des revenus. Voyons à présent en quoi pareille vision nous semble faussée. À ce niveau là, notre analyse est totalement discordante.

    Concernant l’État, il est au contraire un contrepoids majeur contre le capitalisme sauvage. Celui-ci abouti, il ne connaît ni frontières ni lois. Il marche de ville en ville tel Gargantua cherchant sur le globe les travailleurs les plus pauvres pour assouvir ses « besoins ». Le sans-frontiérisme, le mal de ce XXIe siècle, est bel et bien la consécration de la victoire du capitalisme. Aujourd’hui, l’ogre ne s’appuie pas sur l’État, bien au contraire. il le démantèle car il entrave un profit augmenté (quasiment) sans limite. Il dépouille les nations de perspectives économiques sans aucun scrupule. Il est désormais prêt à l’assigner en justice, bafouant de fait la volonté du peuple (voir TTCA). Le patronat internationaliste ne connaît ni patrie ni compromission, il ne se concentre que sur le travail abstrait, quantifiable. Qu’il soit effectué ici ou là-bas, par l’un ou par l’autre, cela lui est égal. Et à la limite, ce qu’on y produit lui est tout aussi égal. L’État permet dans une économie de marché de défendre les intérêts d’une population. Louons Jean Jaurès pour avoir affirmé : « la nation est le seul bien des pauvres. » Il est une réponse à opposer à ce fanatisme du libre-échange dérégulé.

    Venons en à la religion. L’« opium du peuple » serait l’allié objectif du Grand Capital en endormant fatalement les consciences. Il prône l’« émancipation humaine universelle ». À ceux qui avancent une telle chose, on se doit de répondre que la foi libère. Elle tisse le lien entre soi et autrui, entre soi et les anciens. Elle libère des passions égoïstes, de la dictature des plaisirs, offre d’autres aspirations que la simple avidité et l’amour monomaniaque de la toute dernière marchandise à la mode. Si c’est un « opium », c’est un opium salvateur. Sans un père, un être supérieur, on se laisse aller au grand n’importe quoi, au grand bonheur du capitalisme. On doit regretter a contrario le « désenchantement du monde », tel que l’a nommé Max Weber. La religion est un culte de la vie face à la pulsion de mort qu’incarne le capitalisme, préférant le travail mort sur le travail vivant. En particulier, l’éthique chrétienne a lutté pendant ses années de prospérité contre la pratique de l’intérêt outrancier et a organisé une politique sociale d’aide aux plus démunis.

    C’est pour cela que seuls les Juifs au Moyen Âge possédaient les banques, leur éthique ne s’y opposant pas. Mais celle-ci juge blasphématoire la substitution de Dieu par l’argent, bien que l’argent soit un moyen d’adorer Dieu. Le Talmud contient le soucis du juste prix. Pour le protestantisme, il a pour fonction sociale le maintien de circuit court et la pratique de la charité, bien que quelque peu démagogique. Autant dire que la religion œuvre en faveur de tous les délaissés de la société : elle ne saurait abandonner ses fidèles en un système inique. La logique capitaliste l’attaque, n’ayant aucune notion du sacré : elle défigure peu à peu les paysages traditionnels, jusqu’à l’uniformisation, prend en charge l’ensemble de la vie, de la conception aux sacrements. Jusqu’à créer des villes-mondes, un modèle universel niant les spécificités des peuples. Reprenons ainsi la plainte du regretté Bernanos : « Je plains ceux qui ne sentent pas jusqu’à l’angoisse, jusqu’à la sensation du désespoir, la solitude croissante de leur race. L’activité bestiale dont l’Amérique nous fournit le modèle, et qui tend déjà si grossièrement à uniformiser les mœurs, aura pour conséquence dernière de tenir chaque génération en haleine au point de rendre impossible toute espèce de tradition. » Une espèce d’homme sans convictions qui régale le capitalisme.

    « D’où parles-tu ? »

    Vindicte marxiste, ôtant l’objectivité supposée du contradicteur, elle peut servir à démontrer que celui-ci a un intérêt à défendre une pensée. Confronté à des économistes libéraux – qu’il nommait « économistes vulgaires » – avocats des grands patrons, prônant la possibilité de baisse des salaires, en un mot d’avantage de flexibilité, il mit en avant leur hypocrisie. Les Mill, Malthus, Say et autres ne posaient jamais la question essentielle de la « répartition des revenus », ou du moins n’y répondaient jamais en mettant en avant le mécanisme réel de la formation d’inégalités sociales. Ils disaient des choses sans démonstrations valables, comme par exemple : « toute offre crée sa propre demande » (loi de Say), qui a pour postulat que l’épargne est un choix, celui de consommer à l’avenir. Tout phénomène de surproduction générale serait impossible. Mais justement, Marx et plus tard Keynes ont souligné la fausseté de cette formule. Elle se base sur une mauvaise conception de la monnaie, uniquement comme valeur d’échange et non tout aussi comme réserve de valeur, le troisième élément de la définition aristotélicienne. La monnaie peut être gardée pour elle-même, car elle est un instrument de pouvoir, pouvoir d’achat que l’on distingue du vouloir d’achat. Nous ne sommes pas à notre ère exempts de pareilles erreurs de perspectives.

    Par les temps qui courent, ne peut-on pas développer un raisonnement analogue concernant ces mêmes « économistes » à qui l’on ouvre de nombreux plateaux et journaux pour vanter l’euro ou pour déclarer que l’on doit travailler plus pour payer la dette, concernant les artistes qui déplorent le vote populaire qui ne leur correspond pas, concernant les journalistes qui écrivent en reprenant l’idéologie du système qui les emploie ? Ils sont ces gens qui vantent la diversité tout en mettant leurs enfants dans les écoles les plus ethniquement et culturellement homogènes, qui profitent de la préférence nationale mais crient à la bête noire quand on discute de la pratiquer en faveur des petites gens, qui vantent l’euro mais qui sont à l’abri de la totalité de ses conséquences, achetant à foison durant les voyages. Ils parlent au nom de la mondialisation rose, bienheureuse, qu’une portion de la population connaît par ses privilèges.

    Si la dichotomie bourgeois/prolétaire de la pensée marxiste et son déterminisme mérite nuances, la vision de classe est une bonne arme pour dénoncer l’hypocrisie des plus grands moralistes de notre ère.

    L’armée de réserve

    Autre concept qui nous semble pertinent est celui d’armée de réserve du capitalisme. La surpopulation satisfait l’intérêt de la bourgeoisie, car cela lui permet de maintenir des salaires plus faibles, se garantissant une demande forte constante. Ainsi les salaires ne grandissent pas ou peu alors que la productivité grimpe. Pour toujours plus d’aliénation au travail en outre.

    Le capitalisme, afin de réviser les salaires par le bas, utilise l’immigration, le travail féminin et (anciennement ?) les enfants pour utiliser la concurrence en défaveur du prolétaire. Dans la mesure où Marx combattait le capitalisme, il souhaitait abattre ce processus. Comme nous actons la non-destruction du capitalisme, nous voulons l’atrophier et faire avec ses lois : nous pensons notamment qu’il relève du délire absolu d’accueillir l’immigration des Trente Glorieuses en période de creux économique, et d’ouvrir les frontières économiques qui permettent de quérir une armée toujours plus grande pour le grand Capital, qui a au fond un certain intérêt à la crise.

    Conclusion

    Le parti communiste d’aujourd’hui a remplacé l’ouvrier par l’immigré en œuvrant toujours contre l’assimilation. Georges Marchais ne s’adonnait pas à pareil exercice lorsqu’il en avait la direction (jusqu’en 1994), lui qui a défendu les travailleurs en vitupérant contre l’immigration et le non-respect de la laïcité. Par ailleurs, on peut douter que Marx aurait apprécié le statut de l’Islam en France – bien qu’il s’agisse d’une religion à valeur universaliste et ne connaissant pas la papauté – lui qui s’est plaint jadis de l’« opium du peuple ».

    On songe qu’il a fait erreur en pensant la fin de l’Histoire, mais reconnaissons le fin critique qu’il fut de l’impérialisme capitaliste. Si les nouveaux communistes ont délaissé le peuple, celui-ci les délaisse en faveur d’un certain étatisme républicain. La révolution à produire, l’économie de marché étant un mal nécessaire, s’apparente bien plus à la réaction en marche. On réclame une sécurité que seul l’État qu’on a démantelé peut nous fournir. Au nom des concepts tels l’intérêt de classe et l’armée de réserve, nous ne fermons ainsi pas nos portes à Marx.

    Anthony La Rocca

    http://www.lebreviairedespatriotes.fr/10/06/2014/economie/le-monde-selon-karl-marx/

  • Réduire les déficits : les manœuvres de Hollande pour y échapper

    François Hollande milite pour un sommet d’urgence de la zone euro en vue de redéfinir le rythme de réduction des déficits publics.

    Par Nicolas Nilsen.

    Il y a deux jours, devant la Conférence des Ambassadeurs réunie à l’Élysée, François Hollande a annoncé qu’il demanderait aujourd’hui lors du Conseil européen à Bruxelles, la tenue « dans les meilleurs délais », d’un sommet de la zone euro, en vue de définir une nouvelle trajectoire de réduction des déficits.

    Le but de la manœuvre, pour le chef de l’État, est de bénéficier d’un nouveau répit compte tenu de ses difficultés politiques manifestes et de la faiblesse de l’activité économique. Michel Sapin a d’ores et déjà avoué cet été que le déficit public dépasserait 4% cette année (bien au-delà des 3,8% prévus). Ramener le déficit sous la barre des 3% du PIB en 2015 devient un objectif irréalisable pour l’exécutif qui finira bien par demander officiellement à Bruxelles un délai supplémentaire.

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