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  • Le coût du travail ? Oui, mais celui du capital ?

    Entretien avec Alain de Benoist

    On parle toujours beaucoup du fameux pacte de responsabilité annoncé par François Hollande le 14 janvier dernier. Demander au grand patronat de se porter garant de la solidarité nationale, n’était-ce pas faire preuve d’une certaine naïveté ?

    La France mène depuis plus de vingt ans une politique de baisse des charges sociales qui n’a jamais empêché le chômage de monter. Souvenez-vous des 22 milliards d’exonérations de cotisations employeurs, des 6 milliards du crédit impôt-recherche, des 6 milliards de baisse de la taxe professionnelle, des 20 milliards du crédit d’impôt compétitivité-emploi, etc. Le pacte de responsabilité est le dernier avatar en date de cette politique. Il consiste à offrir sans contrepartie 40 milliards d’euros de baisses de charges aux employeurs en espérant, en bonne logique libérale, voir se multiplier les créations d’emplois. Le patronat empoche, mais le chômage augmente toujours, tandis que la croissance est nulle, que la dette s’alourdit et que la déflation menace. Échanger des mesures concrètes contre des promesses vagues, cela s’appelle conclure un marché de dupes, doublé d’une mise en scène destinée à faire accepter la politique de l’offre adoptée par le gouvernement.

    Le MEDEF, qui ne cache pas sa joie devant le ralliement du tandem Valls-Macron à la logique du marché, en profite pour pousser encore plus loin son avantage, puisqu’il réclame maintenant 50 milliards supplémentaires, la remise en cause du droit du travail et des acquis sociaux, la suppression des normes et réglementations des marchés, la baisse des seuils sociaux, etc. S’il n’exige pas qu’on renvoie les enfants travailler dans les mines, c’est sans doute que les mines n’existent plus !

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  • Michel Vauzelle "épinglé" par la Chambre régionale des comptes

    Lu ici, le détail des abus de Michel Vauzelle :

    "Mercredi dernier, Le Canard enchaîné publiait des extraits du  rapport que doit rendre la Chambre régionales des comptes le 25 octobre prochain. Et il n’est pas tendre pour Michel Vauzelle, président du conseil régional de la région Paca.[...]

    Selon l’hebdomadaire satirique, le rapport indique que Michel Vauzelle aurait régulièrement usé de services héliportés. Ces déplacements ont un coût substantiel : 200 000 euros auraient ainsi été puisés entre 2006 et 2009 dans les caisses de la région.

    De plus, l’ancien chauffeur de l’élu  aurait été promu successivement "chargé de mission assurant la coordination entre les élus et les services administratifs" puis "collaborateur de cabinet". Un cumul "abusif" selon la Chambre régionale des comptes .

    [...] On apprend aussi, toujours dans Le Canard enchaîné, que la région a attribué à Arles, ancienne ville de Michel Vauzelle, près de 4,8 millions d'euros en 2010 à près de 150 associations municipales. Une situation "atypique" selon la Chambre.[...]

    Marie Bethanie

  • "Le vice obscur de l'Occident" par Massimo Fini

    Célèbre journaliste italien depuis plus de 30 ans,  Massimo Fini est l'auteur de 17 livres dont la ligne directrice s’inscrit dans une critique radicale du modernisme. Il y montre les limites du modèle de développement occidental, dénonce ses paradoxes et déconstruit ses mythes fondateurs. Les éditions "Le retour aux sources" ont traduit et publié deux ouvrages en un : Le vice obscur de l'Occident et la démocratie et ses sujets.

    Les équipes des Non-alignés et de Scriptoblog ont rencontré Massimo Fini pour un entretien exclusif : (Traduction et montage : Agence Info Libre)


    "Vice obscur de l'Occident et la démocratie et...par agenceinfolibre

  • La justice annule la réélection du maire PS de Clichy-la-Garenne

    Lu sur Le Point.fr :

    "La réélection du maire PS de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) Gilles Catoire a été annulée lundi par la justice administrative, après des contestations sur la rédaction des bulletins de deux listes de droite qui se disputaient l'étiquette de l'UMP, du MoDemet de l'UDI.[...]

    [...] Le maire PS, à la tête de la commune depuis 1985, a un mois pour faire appel de cette décision, sans quoi une nouvelle élection sera organisée.

    Le soir du second tour des municipales, au terme d'une campagne au climat délétère, Clichy-la-Garenne avait été la seule commune des Hauts-de-Seine, département huppé de l'Ouest parisien, à élire un maire socialiste. La droite s'y présentait divisée, une partie de ses forces se regroupant notamment derrière Didier Schuller condamné en 2007 dans une affaire de financement occulte du RPR."

    Marie Bethanie

  • Christophe Guilluy "La France périphérique : comment on a sacrifié les classes populaires"

    Après Fractures françaises, qui avait déjà fait parler de lui, Christophe Guilluy nous propose ici un essai décapant sur notre pays. Géographe, l'approche de l'auteur est intéressante à plus d'un titre car elle se fonde sur une étude des hommes au sein de leur espace et de leurs territoires. Le vocabulaire employé est spécifique à la discipline et un glossaire à la fin de l'ouvrage permettra au lecteur d'y voir plus clair. Cependant d'autres notions ne s'y trouvent pas et nécessiteront pour les non initiés un dictionnaire récent. Passé le cap du vocabulaire spécifique à la discipline, nous remarquons d'emblée que l'essai de Christophe Guilluy s'appuie sur d'autres auteurs, géographes, sociologues ou démographes. Le raisonnement est étayé par un grand nombre de chiffres et illustré par des cartes en couleurs malheureusement trop petites. L'auteur n'hésite pas, en bon géographe, à changer d'échelle pour étudier des cas concrets. L'ouvrage m'a paru rigoureux sans pour autant être neutre. En effet l'auteur y défend une thèse selon laquelle la société française serait fracturée entre une France des métropoles, intégrée à la mondialisation et une France périphérique des petites et moyennes villes et des zones rurales éloignées des bassins d'emplois comme l'indique assez fidèlement la quatrième de couverture.

    La France dans laquelle plonge Christophe Guilluy est la France des oubliés, dont la sociologie électorale se caractérise de plus en plus par l'abstention ou le vote FN. Il décrit une France laissée de côté par la mondialisation connaissant une insécurité sociale, économique ou identitaire. En effet 2/3 du PIB français provient des métropoles connectées au reste du monde. N'oublions pas, comme le rappelle Christophe Giulluy, à la suite d'Olivier Dollfus, que la mondialisation repose sur un « archipel métropolitain ». Par conséquent, l'organisation du territoire, son aménagement, ainsi que ses dynamiques, ont été profondément impactées par la mondialisation. Il démontre de façon convaincante que l'Etat-providence et le système républicain se sont effacés progressivement pour laisser place au modèle anglo-saxon communautariste et libéral. A ce titre il relaye la fameuse étude du non moins fameux « think-tank » du PS Terra Nova tout en notant de façon judicieuse que le projet sociétal du PS ne cadre pas avec la « clientèle » électorale immigrée. Il prévoit d'ailleurs à terme la disparition du PS et il explique clairement que nous ne faisons plus société.

    Dans son étude, Christophe Guilluy soulève des remarques très pertinentes. Il remet en question les représentations qui entourent les populations issues de l'immigration. Par exemple, il considère que ce ne sont pas des banlieues que viendront les « révoltes populaires », mais des classes populaires et des classes moyennes « déclassées » françaises de la France périphérique comme l'illustre pour lui le mouvement des bonnets rouges, le mouvement des « nouvelles ruralités », le vote FN ou l'abstention. Il remarque comment les élites vivant dans les métropoles ont focalisé leur attention sur les banlieues alors que celles-ci sont bien moins impactées par la mondialisation puisqu'elles vivent dans métropoles connectées, aménagées et équipées. Il note aussi, sans nier la pauvreté qui y existe réellement, que l'ascenseur social fonctionne désormais uniquement pour les populations issues de l'immigration qui sont eu cœur des territoires producteurs de richesses et où se concentrent par exemple les universités alors, qu'à l'inverse, les milieux populaires de la France périphérique sont exclus en raison de l'impossibilité de loger leurs enfants dans les métropoles par exemple. Celles-ci concentrent ainsi des populations aisés dans les centre-villes gentrifiés et des populations issues de l'immigration. Elles se sont vidées des classes populaires et des classes moyennes paupérisées qui cherchent un environnement où elles peuvent se loger et se protéger des différentes formes d’insécurités évoquées précédemment.

    Christophe Guilluy estime qu'il faut même « s'affranchir du concept de classe moyenne » (p.17) mais également des catégories de l'INSEE (p. 19) qui, pour lui, ne sont pas pertinentes et seraient une lecture essentiellement urbaine et économique du territoire qui n'interrogent pas l'intégration des classes populaires. Il n'y a pas selon l'auteur d'opposition entre une France urbaine et une France rurale. Il cite l'exemple de la Nièvre où les habitants définissent leur département comme « rural » tout en se définissant eux-mêmes comme des urbains (p.24). L'opposition ville/campagne ou urbain/rural n'est aujourd'hui plus pertinente en géographie. L'étude de Christophe Giulluy replace donc l'approche autour des notions de pôles, de périphérie et in fine, sans que cela soit vraiment évoqué, de marge. Ainsi le phénomène de métropolisation est en somme une polarisation des activités et des hommes dans les métropoles. La France périphérique s'organise donc à l'écart de ces pôles. Ce que Christophe Guilluy défini comme une périphérie ressemble parfois à une marge.

    L'auteur explique assez longuement dans l'ouvrage les ressorts du vote FN en s'appuyant autant sur des dynamiques générales que sur des cas précis. Il en tire la conclusion que le vote FN est normal et repose sur une approche rationnelle de la part des exclus de la mondialisation et qui serait même universelle en démontrant que dans d'autres pays les réactions ne diffèrent pas face à des situations similaires. Il ne voit pas d'ailleurs ce qui arrêterait le processus en cours. Il tente de tordre le cou aux clichés entourant l'électeur FN : inculte, ayant peur de l'autre, de l'avenir, de la mondialisation, en démontrant qu'au fond, les représentations sont inversement proportionnelles à l’intégration dans la mondialisation. Ceux qui profitent de la mondialisation la voient positivement alors que ceux qui en sont victimes la voient négativement, ce qui est on ne peut plus logique. Pour Christophe Guilluy, la bourgeoisie n'a pas changé dans son regard sur les classes populaires, considérées comme des classes dangereuses. Il voit d'ailleurs dans le débat sur le mariage homo un conflit interne aux milieux bourgeois qui ne concerne qu'à la marge les milieux populaires. Il oppose, à la suite de Jean-Claude Michéa, la « gauche kérosène » et le « nomade attalien » dont le mode de vie serait impossible à généraliser aux processus de relocalisation et de réenracinement en cours dans la France périphérique. Il montre qu'une véritable « révolution par le bas » a débuté dans notre pays.

    Un bémol cependant, l'auteur n'aborde pas le rôle des technologies numériques dans son tableau: le rôle de la télévision ou d'internet dans cette France périphérique et les effets de différents médias et technologies numériques sur les différents territoires.

    Je vous laisse découvrir le reste de l'ouvrage et entrer dans les détails de son raisonnement. C'est d'après moi une lecture incontournable que devrait se procurer chaque militant pour savoir dans quel cadre géographique et sociologique il milite. Pour les non militants, c'est une très bonne approche pour mieux comprendre notre pays et les dynamiques en cours. L'ouvrage ne faisant « que » 179 pages, il se lit très rapidement et vous occupera utilement. A lire et à faire lire !

    Jean/C.N.C

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Du SIEL à la crise de foi

    Samedi, le conseiller de Marine  Le Pen aux questions culturelles, Karim Ouchikh, a été élu à la tête du Siel (Souveraineté, indépendance et liberté) dont il assurait déjà la présidence exécutive. Cette petite formation (environ 400 adhérents revendiqués) a été fondée il y a trois ans par l’ex député européen souverainiste et séguiniste Paul-Marie Couteaux. Ce dernier ne collabore plus avec le FN depuis avril dernier, pour cause de divergences stratégiques. Le Siel  est membre du Rassemblement Bleu Marine (RBM) à l’instar de Patrie et Citoyenneté de Bertrand Dutheil de la Rochère. Me Ouchikh est également un des administrateurs du RBM. Marine rappelons-le en est la présidente, Gilbert Collard le  secrétaire général,  Bertrand Dutheil de la Rochère le   trésorier.  Nous avons salué ici la grande cohérence de la trajectoire politique de  Me Karim Ouchikh qui défendait par ailleurs en février face au Mrap, devant la XVIIe Chambre du palais de Justice de Paris, l’écrivain Renaud Camus, ce contempteur lucide de l’immigration de peuplement, du  «grand remplacement». Notons encore que notre excellent camarade, l’avocat Frédéric Pichon, défenseur des militants pro-famille arrêtés au moment de la Manif pour tous l’année dernière, membre du FN et candidat au Comité central à l’occasion du Congrés frontiste de ce mois de novembre, est par ailleurs désormais vice-président du SIEL.
     
     Dans un article publié sur le site Boulevard Voltaire  le 21 octobre, Me Frédéric Pichon apportait son soutien à la candidature de Karim Ouchikh à la présidence du SIEL, appelant au combat nécessaire contre « le projet transatlantique (TAFTA) », « l’œuvre de destruction massive de la souveraineté des peuples et des États au profit de l’Union européenne, marchepied d’un gouvernement mondial et des multinationales».
     
     « La droite à laquelle j’adhère écrivait-il – si du moins ce mot a encore un sens – devra impérativement associer les impératifs d’identité, de souveraineté et d’écologie humaine. Loin de s’opposer, ces notions sont complémentaires (…)».
     
     Me Pichon soulignait encore avoir été « touché »  «par (les)  qualités humaines » de Karim Ouchikh, «  par son parcours, notamment sa conversion au christianisme, et sa vision de la France charnelle et enracinée si chère à Péguy ».
     
     C’est une autre conversion,  mais inverse celle-là, qui agite cependant le landerneau médiatique ces derniers jours, en l’occurrence celle de Maxence Buttey,  22 ans,  conseiller municipal Front national à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis).
     
     Il explique dans Le Parisien «s’être converti à l’islam (en juillet) , après avoir été longtemps catholique». «J’ai découvert cette religion grâce à un camarade de classe, sur les bancs de la fac de médecine à 19 ans». «Nous avons beaucoup parlé, et j’ai été amené à m’interroger. J’étais catholique mais, en relisant la Bible, je me suis aperçu de toutes les incohérences. En lisant le Coran de manière approfondie, j’ai compris que cette religion est plus ouverte. Et d’ajouter : Je ne sais pas trop comment ça va être pris, car tout le monde n’est pas forcément au courant » .
     
     Le jeune homme cherche encore à justifier sa conversion en cherchant des points de convergences entre la religion musulmane et le FN : «Les deux sont diabolisés et très éloignés de l’image que les médias en donnent. Comme l’islam, le FN défend le plus faible. Le parti dénonce les taux d’intérêt exorbitants de la dette de notre pays. Et l’islam est contre la pratique de l’usure. »
     
     « Bien sûr que certains de mes électeurs seront déçus par mes choix, dit-il dans Le Parisien . Mais je suis prêt à leur expliquer que l’islam a vocation à réunir tous les hommes et les femmes . Maxence est pour un islam modéré et déclare qu’il est contre le niqab et contre l’exclusion, loin du courant qui appelle à couper des têtes comme le pratique l’organisation État islamique». Le Parisien relève néanmoins que le jeune homme a du mal à croire en la version officielle d’événements comme les attentats du 11 septembre 2001 ou l’affaire Merah ». Certes, mais nous en connaissons d’autres dans le même cas qui ne sont pas pour autant musulmans.
     
     Et qui n’appartiennent pas non plus  à l’extrême-droite pro arabe et antisioniste. Dans les années 70-80 quelques figures de la droite radicale italienne, tiers-mondiste et néo-païenne, séduits par le courant révolutionnaire islamique, se convertirent ainsi à l’islam. Par rejet d’un judéo-christianisme décadent et de l’impérialisme américano-sioniste. L’exemple le plus frappant est certainement celui du brillant universitaire parmesan Claudio Mutti, alias Omar Amin depuis 1977, qui affirme trouver dans la religion du prophète une authentique filiation et réceptacle  de ses valeurs et  idéaux indo-européens… . Mais le jeune militant frontiste dont il  est question ici ne relève certainement pas  de cette filiation idéologique là.
     
     Dans une vidéo envoyée récemment  à «une dizaine» de cadres lors d’un échange de courriels,  Maxence Buttey a voulu a-t-il dit, « sans prosélytisme »,    «face à l’incompréhension sur (son) choix, (s’)expliquer, montrer une autre image de cette religion ».
     
    Ladite vidéo, assimilée pourtant bel et bien à du prosélytisme religieux,  lui vaut aujourd’hui une suspension de ses responsabilités. « Nous avons su qu’apparemment, Maxence Buttey partageait des vidéos dans l’optique de convaincre son entourage et des adhérents », explique Jordan Bardella,  secrétaire départemental du FN en Seine-Saint-Denis, dans un entretien à RTL.
     
     Interrogé au sujet du cas Buttey sur France 3 Ile-de-France,  Gaëtan Dussausaye, nouveau directeur du FNJ,  a affirmé : «nous voulons une France laïque. Il faut qu’on commence avec nous-mêmes à respecter ce principe là. Ne pas confondre la politique et le religieux ». Et nous le confondons d’autant moins sous nos latitudes que la religion chrétienne sépare le domaine temporel du domaine spirituel.
     
     Le Vice-président du FN,  Florian Philippot,  penche lui aussi pour « un comportement prosélyte dans l’enceinte du parti » de la part de Maxence Buttey. « Sa religion n’est pas l’affaire du parti car nous défendons la laïcité. Mais là, on a quitté le domaine de la conviction personnelle et de la foi. Un parti politique n’est pas le lieu pour cela ». « Une  commission des conflits  se réunira fin novembre pour  faire  la transparence  afin que  chacun puisse s’exprimer ». « Pour l’instant, on a besoin d’étudier le dossier, de regarder les choses concrètement…. Ca peut aller jusqu’à l’exclusion bien sûr. S’il est avéré qu’il y a eu du prosélytisme au sein du Front National avec des fichiers du Front National, alors ce n’est pas acceptable quelque soit la religion d’ailleurs.»
     
     Florian est dans son rôle en rappelant la « règle de base ». Mais dans les faits, nous pouvons aussi  légitimement penser que si le jeune  Buttey avait  envoyé aux cadres de son département une vidéo  de son baptême  tardif ou  vantant les évangiles, les  écrits de Saint Augustin, de Bossuet ou de Charles de Foucauld,  la commission des conflits du FN ne se serait certainement  pas réunie…
     
     Frédéric Pichon l’écrivait aussi dans son article cité plus haut, « la France n’est pas un gigantesque terrain vague ni un supermarché de consommateurs de la World Company mais une réalité charnelle, culturelle, historique et spirituelle. Si elle est laïque, elle ne peut se comprendre sans se référer à ses racines grecques, romaines et chrétiennes. Comme le disait Péguy,  chez nous en France, la politique va toujours de pair avec la mystique ».
     
     Car ce n’est pas tant en effet une France laïque  que nous voulons  qu’une France  qui reste française et l’identité helléno-chrétienne de notre civilisation est consubstantielle à celle de la France.  C’est pourquoi il est toujours terriblement  déstabilisant dans un contexte d’immigration de peuplement, d’attaques tous azimuts contre nos repères civilisationnels, notamment pour la grande masse des Français, et a fortiori de nos adhérents, sympathisants et électeurs, de voir un militant FN de souche, abjurer sa foi autochtone pour se convertir à une religion allogène.
     
     Certes, mais le cas de figure  est différent, la charge symbolique n’est pas du tout la même, cela n’empêche pas que des Français  de confession  musulmane aient  toujours milité  au FN.  Nous pensons notamment  aux harkis, mais pas seulement. Bruno Gollnisch est aussi de ceux qui pensent  qu’il existe bien  évidemment des musulmans modérés, Français respectables à part entière, si ce n’est  un islam du juste milieu.
     
     Ne nous y trompons pas, Bruno Gollnisch l’affirme aussi,  les Français ne  nous pardonneraient pas tout recul dans la défense de  l’identité française.  Selon le sondage Ifop-Valeurs actuelles publié dans le dernier numéro de ce magazine, nos compatriotes approuvent ainsi  massivement les propos d’Eric Zemmour  même si  le polémiste « bénéficie, relève Jérôme Fourquet, d’une adhésion nettement supérieure parmi les classes populaires qu’au sein des classes aisées ».
     
     Ainsi  62 % des Français estiment comme lui  que « la nation française se dissout dans l’Europe, la mondialisation, l’immigration et le multiculturalisme » (plus des deux tiers à droite et près de la moitié à gauche, dont… 53 % chez les sympathisants d’EELV). Sur l’incompatibilité de l’islam avec la République, ils sont encore près de 6 Français sur 10 (dont 38 % à gauche) à l’approuver.
     
     Nous le voyons,  si la question de l’islam est toujours un sujet délicat et complexe  -voir notre article en date du 30 septembre dernier- nos compatriotes sont aussi  aussi en pleine crise de foi…mais  vis-à-vis d’un Système qui fait et prône l’inverse de leurs aspirations identitaires légitimes. Et cette crise là est aussi bénéfique que nécessaire car elle est un jalon sur la route de l’indispensable recomposition politique que nous appelons de nos voeux.

  • Le cinéma, quel roman ! Deux romans de la rentrée explorent les coulisses

    « À la fin, les noctambules se retrouvent sur la plage. Les pêcheurs hissent un filet où ne se débat déjà presque plus le monstre marin qu’ils viennent d’attraper. Après avoir longuement contemplé l’oeil glauque de la bête, Marcello entend la voix d’une jeune fille qui l’appelle. Il la connaît, elle incarne l’innocence, la pureté.

    Séparé d’elle par l’embouchure d’une petite rivière, il feint de ne pas comprendre et rejoint le groupe de fêtards qui l’attend ». La dernière scène de la Dolce Vita laisserait-elle entrevoir le sens véritable du cinéma qui, comme métaphore de la vie moderne, ne serait pas une quête, mais un renoncement -renoncement mélancolique mais sans appel à la pureté et à l’innocence ? C’est ce que suggèrent ces jours-ci deux beaux romans au titre plus jovial que leur contenu, Pas ce soir, Joséphine, d’Éric Alter, et Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive, de Christophe Donner.

    Ce dernier s’attaque, sur le mode décidément efficace de la non fiction, à un célébrissime inconnu, Jean-Pierre Rassam, étoile montante puis filante de la production cinématographique française, retrouvé mort à 43 ans au domicile de sa compagne Carole Bouquet. Le voyage au bout de la nuit américaine commence par un suicide – le 31 décembre 1966, celui d’un autre producteur mythique, Raoul Lévy, le découvreur de Brigitte Bardot, qui se tue d’un coup de fusil dans le bas-ventre à la porte, close, de sa maîtresse. [...]

    Frédéric Rouvillois - La suite sur Causeur

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-cinema-quel-roman-Deux-romans