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  • Scandale à la tête de l’Union Européenne: Marine Le pen demande la démission du Président Jean-Claude Juncker

    Marine Le Pen réclame la démission du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker après les révélations sur le système d’évasion fiscale à grande échelle mis en place par l’ancien premier ministre du Luxembourg au profit de nombreuses multinationales:

    Dans un communiqué de presse du 6 novembre, Marine Le Pen, réclame la démission de M. Juncker élu de fraîche date à la tête de l’Union Européenne:

    La parution dans la presse d’une enquête internationale sur les pratiques « d’optimisation fiscale », autrement dit d’évasion fiscale, transitant par le Luxembourg, de plusieurs centaines de grands groupes, met en lumière les pratiques détestables de ce paradis fiscal au cœur de l’Europe et à la tête duquel s’est trouvé pendant 18 ans l’actuel président de la Commission européenne : Jean-Claude Juncker.

  • Echec de LMPT, victoire des « zadistes » : la force de la violence (J.Y. Le Gallou)

    La Manif pour tous a fait descendre dans la rue des centaines de milliers de personnes. C’est une formidable réussite sociétale : à terme, la génération 2013 remplacera la génération 68. Mais c’est un échec politique. En interdisant à leurs troupes, le 24 mars 2013, de descendre sur les Champs-Élysées (et en condamnant ceux qui s’y sont retrouvés), les dirigeants de LMPT ont permis le vote de la loi Taubira. En se félicitant de l’absence de tout incident le 5 octobre 2014 (et en collaborant avec la préfecture de police contre les « trublions » possibles), les dirigeants de LMPT ont donné quitus au gouvernement pour ses mauvaises actions ; tout en lui donnant un feu vert pour démanteler le principe d’universalité des allocations familiales. En deux ans, jamais autant de mesures antifamiliales n’ont été adoptées.

    Les « zadistes », les occupants illégaux de terrains menacés par des projets d’aménagement, sont moins propres sur eux que les manifestants LMPT et beaucoup moins nombreux : quelques centaines d’activistes, quelques milliers de manifestants à Sivens, quelques dizaines de milliers à Notre-Dame-des-Landes.

    Mais leurs violences ont débouché. À l’arrêt du projet d’aéroport après l’action des « casseurs » à Nantes. À la suspension du barrage dans le Tarn après la mort de Rémi Fraisse, dans le cadre d’une action pourtant normale de rétablissement de l’ordre par la gendarmerie. Je me réjouis, pour ma part, de ces retraits : en luttant contre l’artificialisation infinie des sols français, les « zadistes » défendent de facto nos paysages et notre patrimoine, et par là même …l’identité de la France. Comme les « terroristes » corses l’ont fait en retardant le bétonnage de leur île.

    Reste que c’est deux poids, deux mesures. Une action bon enfant contre le « mariage gay » devient aux yeux des médias un « débordement violent de l’extrême droite ». Et il devient interdit de contester l’application de la loi Taubira : « une loi de la République » que maires UMP et FN mettent en œuvre scrupuleusement. En revanche, les actions infiniment plus violentes des « zadistes » bénéficient de l’indulgence des médias. Et José Bové les justifie au nom de la « désobéissance civique ». Un terme qui n’est pas sans force et qui rappelle Antigone. D’autant qu’aujourd’hui la démocratie dite « représentative » a été détournée par les lobbys.

    La conclusion est sans appel. À l’aube du XXIe siècle, la violence illégale, mais parfois légitime, reste un acteur majeur des décisions politiques. On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs.

    Jean-Yves Le Gallou

    SourceBoulevard Voltaire

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Un président à l’ouest, rien de nouveau

    Lui a-t-il échappé qu’il avait en face de lui quatre figures représentatives de ses échecs, de ses impostures, de ses tours de prestidigitation, de ses mensonges, quatre figures du malheur français ?   

    Au plus bas dans les sondages – il venait encore, le matin même, déjouant avec maestria les pronostics des spécialistes qui jugeaient impossible de descendre plus bas, de battre un nouveau record d’impopularité –, c’est un président plutôt crispé qui abordait hier soir l’émission spéciale habilement réalisée et mise en scène par TF1 et RTL dans le rôle difficile du principal interprète. Disons les choses comme elles sont et non comme on voudrait qu’elles soient. Les questions gênantes, méchantes ou indiscrètes qui ont été d’emblée posées à François Hollande l’ont évidemment servi en lui permettant de jouer les pères nobles et de faire ressortir la bassesse, la vulgarité, la sottise, l’insignifiance ou l’excès de certains des reproches et de certaines des critiques qui lui ont été adressés.

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  • Justice et Loto : selon que vous serez sans-dent ou Jean-Claude Juncker

    Lu sur Le Contrarien :

    "Alors cette mamie qui organisait des lotos, de façon illégale semble-t-il, vient de subir la force de notre justice en étant condamnée à 6 mois de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende ce jeudi par le tribunal d’Arras [Ce n'est pas une blagueNDMJ].

    Yvette Bert est âgée de 76 ans, vit en maison de retraite et gagne 650 euros de pension de retraite. D’après l’enquête, elle aurait bien reversé l’ensemble des sommes gagnées à une organisation caritative et il n’y aurait pas eu d’enrichissement personnel.

    Mais c’est vrai qu’en ce bas monde, les sans-dents illettrés voyageant en car que nous sommes doivent être surveillés de près,pensez donc, si tout le monde commence à se débrouiller pour trouver des sous pour alimenter les organisations caritatives, l’État pourrait vite devenir et se sentir inutile, surtout vu ce qu’il nous coûte.

    Mamie Yvette passera donc peut-être, si elle continuait ses lotos ou si elle ne peut pas payer les 100 000 euros d’amende (avec 650 euros par mois, cela va être assez compliqué pour elle), quelques mois en prison. Yvette menace la société française dans ses fondements et il faut la neutraliser. Ce fut fait par une justice qui n’a pas tremblé devant un tel danger.

    Le (nouveau) président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, est le plus grand escroc de l’évasion fiscale en bande organisée… Il vient d’avoir une promotion ! [...] Le chef de cette bande d’escrocs, permettant à tous la plus grande évasion fiscale jamais organisée et durant des années, vient d’avoir une superbe promotion puisqu’il vient d’être nommé (il n’y a aucune élection démocratique en Europe au suffrage universel direct sauf pour le Parlement qui ne sert à rien) à la tête de la Commission européenne, son boulot consistant à défendre les intérêts de ses amis à savoir les grosses boîtes et en aucun cas les peuples d’Europe, composés de mamies et papys Yvette, d’hommes et de femmes, de jeunes et de vieux, d’enfants, en un mot… d’êtres humains, les siens, ceux son troupeau, troupeau qu’il est censé dans le cadre des principes du bien commun protéger, choyer.

    « Les accords fiscaux secrets passés entre des centaines de firmes et le Luxembourg, afin de soustraire des milliards d’euros à l’impôt, ont forcément été couverts par le président de la Commission européenne.

    Quarante médias internationaux s’appuyant sur des documents obtenus par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) viennent de révéler l’existence d’accords fiscaux secrets entre le Luxembourg et 340 multinationales, dont Apple, Amazon, Ikea, Pepsi ou Axa.Ces accords, qui permettent à ces firmes de minimiser leurs impôts, représentent des milliards d’euros de recettes fiscales perdues pour les États où ces entreprises réalisent des bénéfices, selon l’ICIJ et ses médias partenaires, dont Le Monde en France, The Guardian au Royaume-Uni, le Süddeutsche Zeitung en Allemagne, l’Asahi Shimbun au Japon. Ils ont été passés entre 2002 et 2010, soit à une période où Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne depuis le 1er novembre, était aux commandes du Luxembourg. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Marche pour la vie le 23 novembre à Rombies-et-Marchipont (Nord)

    L’Association « Les Amis de Saint-Nicolas » organise, dans le village de Rombies-et-Marchipont, une marche Franco-Belge pour la Vie, contre l’avortement dimanche 23 novembre après-midi. La marche permet de prier pour les victimes de l’avortement : femmes et enfants (se munir d’un chapelet). Le circuit pédestre autour des chapelles du village permet de sensibiliser la population.

    Rombies-et-Marchipont est un village frontalier d’environ 800 habitants à 12 km à l’est de VALENCIENNES (département du Nord).

    14H30 début du rassemblement devant l’école Claudine Huart, sentier des écoles à Rombies. Marche en cortège sur la route. Parcours adapté aux poussettes.

    17H FIN.

    Michel Janva

  • Gréviculture en crise

     

    Impossible, en ce 4 novembre, de parler de cette étrange fausse grève du chemin de fer et des transports publics sans aller voir comment elle n'avait pas lieu. Et, de fait en empruntant successivement, pour 3 trajets franciliens, 6 lignes de métros, y compris la redoutable ligne 13, et un aller-retour en RER, tout marchait. Sinon parfaitement, du moins comme d'habitude, du moins à Paris.

    En revanche, ailleurs, il semble bien que de nombreux transports publics aient été bloqués. Citons notamment, parmi les 350 lignes d'Île de France les autobus des Hauts-de-Seine ; au sud ce sont les dépôts de Malakoff-Fontenay et Montrouge-Bagneux-Massy, qui se trouvaient paralysés à l'appel des syndicats CGT, Sud-Rail et Unsa. La pagaille englobait aussi certaines lignes de la SNCF, les Intercités d'Orléans, de Tours, de Montluçon, le Bordeaux-Nice et le Nantes-Bordeaux dans les deux sens.

    Doit-on se consoler en pensant qu'en Allemagne aussi un conflit des conducteurs de locomotives bloquera à nouveau les trains du 6 au 10 novembre, sachant qu'on ne fête pas, et pour cause, le 11 novembre outre-Rhin ? Certainement pas. Je note aussi qu'en Thuringe et je ne m'en félicite aucunement, la base du parti social démocrate se prononce en ce moment, en faveur d'une alliance régionale avec les écologistes et malheureusement aussi avec les néo-communistes de Die Linke ? Cela me semble déplorable, 25 ans après l'effondrement du régime de cette prétendue "RDA" qui n'était ni "R", ni "D" ni "A", mais une zone d'occupation soviétique. (2)⇓

    Mais aucune de ces mauvaises nouvelles n'entache le fonctionnement général du pays.

    Car un point crucial sépare le "système allemand" du "modèle social français" : en Allemagne, la grève est considérée comme un instrument, certes dur, et en cela exceptionnel, de la négociation salariale, avec une centrale syndicale unique et apolitique, la DGB. Celle-ci constitue le pivot d'une communauté libre, soudée et responsable, telle que, dès le XIXe siècle, l'avait pensée Bismarck unificateur du pays et fondateur d'un ensemble d'institutions sociales qui fonctionnent encore. Cette confédération de grands syndicats (16 au départ fusionnés à 8) compte plus de 7 millions d'adhérents, soit plus de 10 fois le nombre revendiqué, et non vérifié, par "notre" CGT, inférieur à 700 000.

    En France non seulement la grève ne joue pas le même rôle, en dernier ressort, mais, entre les mains de la CGT, elle prétend précéder toute discussion, s'affranchissant aussi du respect de la loi votée. La gréviculture, gratuite pour les bureaucraties rivales, sert de support à la manifestation. Le but dérisoire du jour se bornait à un rassemblement à 14 heures place Montparnasse, simple processus d'agitation, et de chantage interne, afin de maintenir le carcan étatiste hexagonal qui empêche le développement de l'offre privée de transports.

    La grande préoccupation de la CGT concerne en fait, en ce moment les élections syndicales du 4 décembre prochain, pour les "trois fonctions publiques". On doit savoir, en effet, que depuis le passage d'Anicet Le Pors, dirigeant du PCF, au ministère de la Fonction publique entre 1981 et 1984, les communistes ont réussi à imposer le concept selon lequel l'hôpital et les collectivités locales sont assimilables à la fonction publique de l'État, dont le statut remonte à Maurice Thorez en 1946  (2)⇓

    Or, à la SNCF, si aux élections syndicales de mars 2014, la CGT demeurait la première organisation syndicale, elle ne recueillait plus que 35,64 % des voix, en baisse de 1,69 point par rapport à 2011. Même au sein de cette structure privilégiée, subventionnée, archaïque, le personnel se détache de la fonctionnarisation et de l'idéologie étatiste à laquelle la bureaucratie cégétiste se rattache encore.

    En fait la centrale connaît une crise durable. En regard de celle-ci, le [vrai] scandale, révélé par le Canard Enchaîné le 29 octobre, des travaux dans l'appartement de son secrétaire général Lepaon doit sans doute être vu comme un révélateur. Lepaon, issu du secteur privé, ni plus ni moins crapule que son prédécesseur Thibault, avait été élu comme candidat surprise, arbitrant entre deux tendances rivales adossées aux "corporatismes" du secteur public.

    En novembre 1995 l'annonce abrupte du plan Juppé avait permis à la CGT de bloquer le pays pendant plus d'un mois, jusqu'au 21 décembre, entraînant plus de 6 millions de jours de grève. Mais, aujourd'hui, malgré le mécontentement profond du pays, et l'impopularité de ses dirigeants politiques, les staliniens réconciliés avec les trotzkistes se révèlent très loin d'une telle capacité de mobilisation.

    On se doutait bien, d'ailleurs, dès le 2 novembre que la grève ferroviaire du surlendemain échouerait.

    Mais il n'est pas certain que la libéralisation du transport par autocars, annoncée par le ministre de l'Économie le 15 octobre parmi une série de réformes, cible véritable que la vieille centrale veut battare, puisse être menée jusqu'au bout. Grande se révèle en effet la volonté politicienne du chef de l'État de maintenir les équilibres internes au sein de la gauche. Et grande demeure également la lâcheté d'une droite incapable d’en finir elle-même avec la culture du monopole.

    Et pourtant tout l'échafaudage du "modèle de transport public français" remonte à un héritage stalinien.

    Le Comité central d'entreprise, en effet, aujourd'hui encore bastion cégétiste, ne fut pas la seule création du communiste Fitermann lors de son passage au ministère, quand en 1982 il transforma le statut de la SNCF créée en 1938.

    En 1982 était ainsi votée, sous son influence, la "Loti". Ce sigle ne désignait pas l'équivoque écrivain turcophile mais la Loi d'orientation des transports intérieurs. D'inspiration profondément étatiste, elle régit encore ce qui est devenu en 2010 le code des transports, promulgué par ordonnance et dont la seule partie législative compte plus de 2 200 articles.

    Tout ce système repose sur la subvention et la distorsion des prix. Ah ! on l'a oublié le bon temps où, s'adressant aux jeunes générations de voyageurs la pub ferroviaire leur disait "si tu payes le prix c'est que t'as rien compris". Ces jeunes clients ont pris de l'âge et de l'expérience. Ils ont compris : ou bien en effet ils ne payent pas le prix, ou bien ils ne prennent plus le train.

    Le modèle français de transports public, corollaire indispensable de notre impérissable modèle social, ne dessert en effet que 22 millions de Français sur 66 millions d'habitants.

    Les 2/3 de nos compatriotes et co-contribuables en subventionnent donc les beautés monopolistes.

    JG Malliarakis        

    Apostilles

    1.  Où, rappelons-le, un certain Vladimir Vladimirovitch Poutine fit ses premières armes en tant que résident du KGB, – officiellement comme directeur de la "Maison de l’amitié germano-soviétique" à Dresde de 1985 à 1990. Ceci éclaire sans doute le peu de confiance que nos cousins germains investissent aujourd'hui encore dans la politique moscovite. 
    2.  Dans les deuxième et troisième gouvernements Mitterrand-Mauroy
  • Gaël Brustier : le combat culturel a été gagné par La Manif pour tous

    Gaël Brustier n’est pas un homme de droite. Il a travaillé un moment auprès d’Arnaud Montebourg. C’est aussi un observateur très attentif des mouvements de société, où il discerne l’importance des phénomènes culturels. Il publie, ces jours-ci, un essai intitulé « Un Mai 68 conservateur » aux éditions du Cerf, qui fait preuve de la part d’un militant comme lui d’une singulière indépendance d’esprit, si j’en crois l’entretien qu’il a donné à Henrik Lindell sur le site de l’hebdomadaire La Vie. J’en retiens d’abord cette affirmation qui peut paraître surprenante : « La France est plongée dans un état d’anxiété extrême. Dans le débat public, des solutions conservatrices sont avancées. Le pays est aujourd’hui plus enclin à écouter ce message qu’il y a quelques années. Ces conservateurs (entendez les gens de La Manif pour tous) sont en position de domination culturelle. »

    Cette dernière proposition ne renverse-t-elle pas toutes les idées reçues ? Elle hérissera d’ailleurs pas mal de monde. Mais on devrait y prendre garde, car elle n’émane pas d’un allié, elle sort de la bouche d’un militant qui enrage que la gauche n’ait pas pris la mesure des évolutions profondes en cours, et notamment des débats de fond. Il n’y a pas si longtemps, on voulait ridiculiser La Manif pour tous sous le signe de la ringardise. Eh bien, c’est tout le contraire, explique Gaël Brustier. De fait, ce qui m’a frappé dès le début du mouvement, c’est la façon libre et décontractée dont s’affirmaient des convictions qui se moquaient de la culture dominante dans les médias. La jeunesse, l’élan, l’imagination étaient désormais de ce côté, au grand désappointement de ceux qui avaient cru qu’il s’agissait d’une cause perdue, déjà condamnée par l’histoire. La force du mouvement, c’était sa fierté de dire tout haut ce qu’il était malséant d’oser dire jusqu’alors. Oui, il s’est produit un retournement, semblable à celui que Clavel avait observé en 68. Est-il de nature conservatrice ? On pourra toujours discuter sur le terme, dont le duc d’Orléans autrefois remarquait qu’il commençait très mal. Mais l’essentiel est sur le fond. Quand Brustier affirme encore que la gauche doit apprendre ce qu’est le combat culturel, il nous livre ce sur quoi tout se joue aujourd’hui et se jouera demain.

    par Gérard Leclerc

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Gael-Brustier-le-combat-culturel-a

  • Le retour du gauchisme et d'une nouvelle extrême gauche

    Place Stalingrad, à Paris, ce 2 novembre 2014, les "amis" de feu Rémi Fraisse ne sont plus sur Facebook. La veille ils étaient à l'avant-garde des affrontements qui se sont déroulés à Nantes, Toulouse et Dijon. En même temps, à Sivens, dans le département du Tarn, où s'était déroulé l'incident dramatique du 26 octobre, plusieurs milliers de personnes déposaient des fleurs.

    La scission n'est pas encore totale entre gauchistes et écolos de toutes tendances et de toutes provenances, adversaires sincères du projet de barrage, comme d'autres qui voudraient s'opposer sans violence au nouvel aéroport prévu à Notre-Dame de Landes.

    À Paris, toutefois, deux manifs de style très différents se déroulaient en ce même dimanche.

    La couverture des deux était regroupée par Le Monde sous un titre d'ensemble volontairement rassurant : "A Paris et à Sivens, des hommages à Rémi Fraisse sans incidents." (1)⇓

    Pourtant, on lira un peu plus bas dans le même article du même journal cet assez bon descriptif de ce qui se passait du côté de Stalingrad. Beaucoup moins pacifique… Qu'on en juge :

    "75 interpellations à Stalingrad"
    "À Stalingrad, quelque trois cents manifestants se sont retrouvés vers 15 heures sur la place pour un rassemblement non autorisé (…). L'imposant dispositif policier déployé par la Préfecture de police a permis la dispersion des participants vers 17 h 30 sans incident majeur ni débordements. Les forces de l'ordre ont procédé à 75 interpellations en amont du rassemblement, contribuant à expurger le cortège de ses éléments les plus vindicatifs.
    Dix-neuf personnes ont été placées en garde à vue : trois pour port d'armes prohibées (marteaux, poings américains ou projectiles), quatorze pour attroupement en vue de commettre des violences et deux pour refus de se soumettre à des vérifications, selon la Préfecture de police de Paris. L'essentiel des gardés à vue appartient à la mouvance contestataire radicale, aux courants anarchiste ou autonome.
    "Une poignée d'éléments radicaux sont néanmoins parvenus à déjouer les barrages filtrant pour se glisser parmi les dizaines de manifestants pacifistes réunis sur la place..
    "Parmi eux, Martin (le prénom a été modifié), explique qu'il a boudé le sit-in du Champ-de-Mars car il le trouve 'trop pacifiste''Zadiste énervé', comme il se définit lui-même, il ne manifeste pas uniquement à la mémoire de Rémi Fraisse, mais contre 'ce qui se passe à Sivens et les violences policières en général'. Profitant d'un mouvement de flottement consécutif à un usage - le seul de la journée - de bombe lacrymogène par les CRS, il sort de son sac une bouteille d'acide chlorhydrique et un bâton de papier d'aluminium. 'Tu mets l'alu dans la bouteille, tu refermes bien, tu attends et ça pète', explique-t-il."

    Ce compte rendu de Soren Seelow est ainsi conclu : "Il n'aura pas l'occasion de s'en servir." Allons, n'en doutons pas : il en trouvera une autre

    La deuxième, celle des pacifistes loin de Stalingrad, avait choisi au contraire la routine et une sorte d'insignifiance. Elle se déroulait en effet sur le Champ-de-Mars. Un rassemblement assis y était organisé devant le mur de la Paix, à l'appel de France Nature Environnement, dont l'appel avait été relayé par les grandes associations écologistes et certains syndicats. Y participaient Emmanuelle Cosse, en qualité de secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, et deux autres politiciens écolos Yves Cochet et Pascal Durand. L'extrême gauche institutionnelle, aussi bien le NPA que le collectif Notre-Dame-des-Landes d'Ile-de-France, s'était rallié au projet pacifiste. Le camarade Melenchon plastronnait péremptoirement, à son habitude :"L'État doit assumer ses responsabilités, Cazeneuve doit démissionner."

    Tout se beau monde s'engouffre donc encore dans la dénonciation des gendarmes, des pouvoirs publics et du ministre de l'Intérieur.

    La césure entre cette gauche politicienne et les extrémistes de Stalingrad n'est pas encore entièrement assumée.

    Cécile Duflot ose parler de "tache indélébile sur l'action du gouvernement". Le pays tout entier a pu l'entendre en boucle le 28 octobre sur France Info. (2)⇓

    De tous les politiciens irresponsables, elle n'est pas la seule à prendre partie pour la nouvelle extrême gauche, sans doute en vue de sa candidature projetée en 2017. Plus à gauche qu'elle, tu meurs. Même posture chez Noël Mamers, coutumier du fait. Significatif aussi l'espèce de débat bidonné organisé, sur France 2, par le crocodile très professionnel Taddeï en présence de Corinne Lepage, Philippe Raynaud Reynaud, Pascal Brückner, "débattant de l’écologie suite au décès de Rémi Fraisse" (en toute sérénité par conséquent). Ces gens sérieux et compétents se virent copieusement insultés par Mathieu Burnel, extrémiste de plateau. Celui-ci gagna donc les applaudissements de Mediapart.

    Sur le site de son journal Edwy Plenel avait évidemment repris aussi sa chronique de la veille sur France Culture "En mémoire de Rémi Fraisse", consacrée, en fait, à la rencontre des mineurs, des gays, des lesbiennes "solidaires" contre l'Angleterre de Margaret Thatcher.

    Rien ne se perd, par conséquent, dans une telle alchimie et rien ne se crée : tout se récupère. Et, la véritable intention de tous ces récupérateurs s'affichait sans périphrase, toujours dans Médiapart. Ce 31 octobre un article du site dénonce le"Barrage de Sivens : les dérives d'un socialisme de notables."  (3)⇓

    Le 1er novembre à Tunis Attac-France, CADTM-Maroc, la Fondation Franz Fanon et la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, exprimaient de leur côté "leur solidarité avec les éco-activistes français et les organisations de la société civile dans leur lutte contre le projet de construction d’un barrage inutile, à Sivens (…) Nous demandons au gouvernement français d’arrêter les projets qui détruisent la nature et aggravent le changement climatique."

    Le pouvoir d'État, lui, pour une fois conscient du danger en germe, s'exprime clairement. Et il en dément du flot de sottises et de mensonges.

    Les déclarations très claires et très courageuses du général Favier au micro de Ruth Elkrief, sur BFM avaient donné le 29 octobre le signal d'un premier coup d'arrêt au délire. En particulier quant aux grenades dites "offensives"...

    Un fort intéressant entretien de Bernard Cazeneuve était publié ce 2 novembre dans le Journal du Dimanche, qui le complétait, le confirmait et le confortait utilement.

    Car il résulte de ces deux interventions que la violence n'est pas venue des forces de l'ordre mais des groupuscules d'extrême gauche : 56 gendarmes et policiers blessés depuis septembre à Sivens, 81 procédures judiciaires ouvertes, 33 procédures d'agression sur les forces de l'ordre.

    Nous n'en somme pas encore à Jules Moch et à 1947 se retournant contre les communistes qui venaient de quitter le gouvernement Ramadier, contre la CGT et ses grèves à répétitions. Mais pas mal d'ingrédients se rassemblent en petit, et y ressemblent à de nombreux égards, y compris sur le plan international, dans le contexte actuel de nouvelle guerre froide.

    JG Malliarakis     

    Apostilles

    1.  cf. sur Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 02.11.2014 à 16h54 • Mis à jour le 03.11.2014 à 05h26 (à noter le décalage) 
    2.  au micro de Fabienne Sintes
    3.  sur Médiapart le 31 octobre

    http://www.insolent.fr/page/2/