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  • Quatre membres d’Aqmi remis en liberté contre Serge Lazarevic

    Si l’on se réjouit sans réserve de la libération de Serge Lazarevic, détenu depuis plus de trois ans au Sahel, les conditions de cet événement laissent amers : l’otage français a été échangé non pas contre une rançon payée par son gouvernement, mais par quatre criminels, au mépris de la Justice malienne et du droit de leurs victimes.

     Interrogé sur la libération par le Mali, en contrepartie de la libération de Serge Lazarevic, de prisonniers membres d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) Stéphane Le Foll avait répondu : « J’ai entendu ça, je ne sais pas. Je ne m’aventurerai pas sur des commentaires sur des choses que je ne connais pas ».

    Alors, voici quelques précisions.

    Quatre membres d’Aqmi, qui étaient détenus sous mandats prononcés par des juges maliens, ont été relâchés sur ordre de la puissance coloniale.

    Le plus important est Mohamed Aly Ag Wadoussène, impliqué dans deux dossiers, dont le premier est en phase de jugement et le second en instruction. C’est un déserteur de la garde nationale du Mali, arrêté par la sécurité d’État le 10 décembre 2011 à Gao et mis sous mandat de dépôt en mars 2012. Il est poursuivi pour terrorisme, association de malfaiteurs, prise d’otages et séquestration. C’est lui l’organisateur principal de l’enlèvement le 24 novembre 2011 à Hombori de Serge Lazarevic et Philippe Verdon, qui a été assassiné en mars 2013. C’est donc l’organisateur du rapt et l’assassin de Philippe Verdon. Il ne sera jamais jugé et va pouvoir reprendre ses activités.

     

    Les surveillants de la pénitentiaires sont outrés car Mohamed Aly Ag Wadoussène, lors d’une tentative d’évasion de la maison centrale d’arrêt de Bamako, avait tué un gardien et une jeune femme. Le contrôleur des services pénitentiaires, Abdoulaye Fofana, déplore : « Nous, surveillants des prisons du Mali, nous sommes consternés. On pouvait peut-être laisser Ali ag Wadoussène en prison pour que la justice termine avec lui. C’est quand même lui qui a tiré à bout portant sur notre collègue, le regretté adjudant Kola Sofara ».

    Vient ensuite Haiba Ag Acherif, qui est l’aide de camp de Mohamed Aly Ag Wadoussène. Tous deux sont membres du sous-groupe dénommé Katiba Al Ansar, qui est soupçonné de l’enlèvement et l’exécution le 2 novembre 2013 à Kidal des journalistes français Claude Verlon et Ghislaine Dupont.

    Les deux derniers sont des hommes de main du terrorisme, Oussama Ben Gouzzi et Habib Ould Mahouloud.

    Les deux principales associations maliennes des droits de l’homme, l’AMDH et le Wildaf, ont dénoncé cette prime à l’impunité : « La paix et la réconciliation ne peuvent pas passer par la promotion de l’impunité… S’il faut échanger un terroriste malien contre un Français, cela signifie que nous n’avons plus notre raison d’être. S’il s’agit d’un succès pour la diplomatie française, pour nous c’est une grave violation des droits des victimes maliennes ».

    Ce sont les gardiens de prison, révoltés par ce mépris de la puissance coloniale, qui ont laissé fuiter les infos, et devant l’évidence, le ministre de la Justice du Mali, Mohamed Ali Bathily a confirmé benoîtement : « Le Mali ne peut pas ne pas dire qu’ils ont été libérés, c’est un fait, tout le monde le sait, ça ne sert à rien de dénier la réalité ».

    http://www.contre-info.com/quatre-membres-daqmi-remis-en-liberte-contre-serge-lazarevic#more-35883

  • Les profiteurs de la diversité : « La diversité, on a (presque) tous à y gagner ! »

    Chronique de Bernard Mazin, essayiste.

    ♦ « Ce faisant, elle [la presse] ne peut que contribuer à décrédibiliser un peu plus la classe politique, déjà bien affectée, toutes tendances confondues, par les “affaires” en tout genre où des politiques pas très regardants profitent d’un argent pas très bien gagné. »

    Depuis quelques années, les administrations et les grandes entreprises publiques ou privées sont sommées d’inscrire leur gestion des ressources humaines dans le cadre d’une campagne qui les invite à refuser les stéréotypes de tous ordres, reflétant ainsi l’omniprésente influence du lobby des droits de l’homme et de l’antiracisme. Le slogan-phare en est « La diversité, on a tous à y gagner ! ». L’on ne sait si le caractère savoureux de cette expression, prise au second degré, est à mettre au compte de l’inconscience ou de la malice de ses inventeurs. Toujours est-il que, si nous avons du mal à nous persuader des bienfaits pour tous de la diversité au sens où l’entendent ses promoteurs, il est beaucoup plus aisé de se rendre compte que certains en ont bien, littéralement, « tiré profit ». Une fois n’est pas coutume, c’est à notre tour d’invoquer le « devoir de mémoire ».

    « Ils n’en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »

    Faouzi Lamdaoui, qui occupait auprès de François Hollande le poste de « conseiller pour les questions d’égalité et de diversité », ce qui constitue en soi tout un programme, a été contraint de démissionner le 3 décembre 2014. L’intéressé venait d’être cité à comparaître dans le cadre d’une enquête préliminaire pour d’éventuels « recel d’abus de biens sociaux » et « fraude fiscale ».

    Selon Le Monde, « Les magistrats et les policiers estiment que ce compagnon de route historique de François Hollande, chef de son cabinet pendant sa campagne présidentielle, a été “le gérant de fait” d’Alpha Distributions et d’Alpha (devenue Cronoservice), deux SARL inscrites dans la même société de domiciliation parisienne. La première – dont M. Lamdaoui était directeur logistique – a été liquidée en juin 2010 et radiée du Registre du commerce en mars 2012. La seconde, spécialisée dans la sous-traitance de laboratoires photo, a cessé ses activités en juin 2012 et a été radiée en mars 2014 ».

    A l’issue d’une perquisition, les enquêteurs se sont interrogés sur les « rémunérations élevées » perçues par Faouzi Lamdaoui et sur une possible dissimulation de ces sommes au fisc. En 2010 déjà, Alpha Distributions avait été épinglée par la Commission des infractions fiscales pour « dissimulation de recettes imposables ».

    Le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes préliminaires, en mai 2012, à la suite des plaintes déposées par Mohamed Belaïd, un ex-militant PS d’Argenteuil (Val-d’Oise) et ancien chauffeur de Hollande. La première, qui visait François Hollande et Faouzi Lamdaoui pour « travail dissimulé », « menaces et intimidations », a été classée sans suite, le 29 novembre 2013. Mais la seconde, ouverte pour « faux et usage de faux » devrait donner lieu à l’audition prochaine du conseiller à l’égalité et à la diversité. M. Belaïd estime en effet que Faouzi Lamdaoui a, pour créer la société Alpha, usurpé l’identité de son épouse. « Les investigations, confiées dans un premier temps à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne, ne l’ont pas démontré. Mais des questions ont vu le jour sur l’utilisation des fonds de l’entreprise », précise de son côté L’Express.

    Cette affaire constitue le dernier épisode – et sans doute pas le dernier – du long feuilleton des démêlés judiciaires impliquant les représentants tant médiatisés de la « pote-génération », et en particulier les pères-fondateurs et les dirigeants successifs de SOS Racisme. En voici, brièvement résumés, les épisodes précédents :

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  • L’armée et les forces de sécurité dans la Russie nouvelle

    Ex: http://metamag.fr

    Nous avons étudié la dernière fois la réévaluation de la fonction de souveraineté en Russie grâce au président Vladimir Poutine. Nous allons voir ce qu’il en est de la deuxième fonction, que Georges Dumézil appelait la « fonction guerrière » symbolisée chez les anciens Grecs par la déesse Athéna. Les Grecs avaient compris que cette fonction n’était pas que militaire et Athéna était aussi la déesse de l’intelligence et du courage. Nous allons étudier la fonction de sécurité en Russie de quatre points de vue, conformément à la méthode inspirée d’Aristote et de Heidegger : le point de vue matériel et budgétaire, le point de vue des hommes et de leur éducation, le point de vue de l’influence de l’armée dans la fonction souveraine, et le point de vue de la cause finale, la défense de la patrie.

    Le point de vue budgétaire et matériel 

    Après une chute des moyens de l’armée, le budget a repris sa croissance et l’armée russe a, à présent, le troisième budget de défense du monde après les USA et la Chine. Certes, les USA représentent à eux seuls 40% des dépenses militaires de la planète. La France vient au 6e rang mais, plus généralement, l’Europe désarme. La forte croissance des budgets est en Russie, en Chine et en Arabie Saoudite. Technologiquement, l’armée russe fait un effort de modernisation considérable. Elle est la première force nucléaire du monde. D’après le SIPRI Yearbook, en 2012, la Russie possède 10 000 ogives nucléaires (monde : 19 000), les USA 8000, la France 300, le Royaume uni 225 et la Chine 240.

    L’éducation militaire et patriotique, supprimée sous Eltsine, a été rétablie

    La Russie a recréé des régiments de Cosaques et dispose d’écoles de cadets sous le modèle tsariste issu lui-même du modèle prussien. L’éducation ne se réduit pas à de seuls apprentissages techniques comme cela devient le cas en Occident : elle sert aussi à former des citoyens patriotes.

    Les oligarques contrôlaient le pouvoir sous Eltsine

    Aujourd’hui, une bonne partie du personnel politique et gouvernemental est composé des « siloviki », les hommes des forces de sécurité. Ils ont une vision de leur mission envers la patrie souvent différente des politiciens habituels que l’on connaît en Occident. Leurs valeurs, selon Andrei Iliaronov (ancien conseiller du président Poutine et président de l’Institut d’analyse économique de Moscou), sont, par ordre décroissant, le sens de l’honneur, la loyauté, la discipline, la conscience d’être l’élite de la nation. Ces siloviki (« sécurocrates ») sont très présents au sein de l’Etat, au niveau le plus élevé (33% des membres du gouvernement contre 11% sous Eltsine, selon Olga Kryshtanovskaya, de l’Académie des sciences de Russie).

    L’Eglise orthodoxe russe a aussi une grande influence, même si l’Etat est juridiquement laïc. Ce renouveau de l’orthodoxie se fait aussi sentir dans l’armée. On construit des églises dans les casernes et les ministères. En France, la première chose qu’a faite l’Etat en récupérant le site du grand quartier général de l’OTAN à Rocquencourt a été de détruire l’église ! L’église orthodoxe russe encourage le patriotisme. On a même créé des unités de popes parachutistes qui peuvent construire une église démontable sur le terrain près des combats.

    L’éthique militaire joue un rôle important 

    Cela a des répercussions dans le domaine politique, dans le domaine de l’éducation des jeunes, en articulation avec l’Eglise orthodoxe et les Eglises minoritaires mais reconnues comme « traditionnelles » (judaïsme, islam et bouddhisme). Une société où l’armée et la religion jouent un rôle éthique important permet de réhabiliter les notions de devoir et de sacrifice là où les sociétés marchandes sont centrées sur l’ego et l’argent, les masses et la technique, les quatre idoles du Gestell dont parle le philosophe Heidegger (Gestell = arraisonnement utilitaire où l’homme n’est plus qu’un rouage du système technico-économique). L’importance des valeurs militaires reflète l’importance attachée à l’identité nationale : d’après une étude du Club de Valdai, de février 2014, intitulée « L’identité nationale et l’avenir de la Russie », 81% de la population se dit patriote russe (dont 37% « absolument patriotes »), 12% se disent « pas vraiment patriotes » et 2% ne se disent pas patriotes du tout. 5% ne savent pas.

    L’identité ethnique est plus importante que l’identité religieuse. L’identité politique vient bien après, contrecoup du communisme. Cela dit, 77% se définissent comme orthodoxes, 6% comme musulmans et 6% comme athées, 5% déistes et 2% catholiques ou protestants. La cause finale de l’institution militaire est finalement le patriotisme en premier lieu. A un journaliste visitant une école de cadets un jeune élève, à qui l’on demandait : « Quel métier veux-tu faire ? », a répondu par ce mot : « Patriote » !Nous parlerons de tout cela le 8 décembre prochain. 

    AGIR POUR LA DÉMOCRATIE DIRECTE ET INSTITUT NÉO SOCRATIQUE 73, rue de la Faisanderie 75116 PARIS. Courriel : atheneion@free.fr, site web : www.democratiedirecte.fr

    PROCHAINE CONFÉRENCE: Le lundi 8 décembre à 19 h précises, à l’association « Dialogue Franco-Russe »,120, Champs-élysées 75008 PARIS

    Programme des conférences 2014-2015 à VENIR

    LE RETOUR DE LA RUSSIE par Yvan Blot

    8 Décembre : l’armée, la sécurité intérieure et les autres formes de sécurité. (Mc Lean)

    19 Janvier : la nouvelle économie ; croissance et liberté. (Hayek)

    9 Février : le renouveau familial et démographique.

    16 Mars : culture et éducation ; réappropriation de l’héritage de la civilisation. (Gehlen, Hayek)

    13 Avril : traditions religieuses et matérialisme : l’homme chez Dostoïevski.

    18 Mai : l’échelle sainte de Jean Climaque ; l’héritage spirituel de la Russie.

    15 Juin : l’avenir se lève à l’est ; l’inversion des pôles.

    Ivan Blot

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/12/07/l-armee-et-les-forces-de-securite-dans-la-russie-nouvelle.html

  • Surtout pas de stigmatisation !

    Comme pour les affaires Merha et Nemmouche, les médias français ne veulent surtout pas stigmatiser. Lu sur Causeur :

    2014-12-15T030910Z_1898693965_GM1EACF0U4802_RTRMADP_3_AUSTRALIA-SECURITY_0"Jusqu’où ira-t-on trop loin dans la lutte contre la stigmatisation ? Le débat vient d’être relancé ce matin par le présentateur du JT de BFM-Business. Ouvrant son journal de 8h, comme tous ses collègues des autres chaines par la prise d’otages de Sydney, il a expliqué que celle-ci était due à « un homme aux motivations vraisemblablement politiques ». On n’en saura pas plus.

    En l’état actuel des choses, cette façon de présenter l’info appelle quelques corrections factuelles.

    Tout d’abord, il semblerait, d’après toutes les dépêches d’agences, que les motivations du preneur d’otages soient explicites (...). Donc mon estimable confrère aurait dû parler, soit d’un «homme aux motivations possiblement politiques » soit d’un «homme aux motivations manifestement politiques ». La seconde option paraissant tout de même beaucoup plus raisonnable, notre preneur d’otages (...) a demandé, en plus d’une ligne directe avec le premier ministre australien, qu’on lui amène un drapeau de l’Etat Islamique.

    Ce qui nous amène à notre deuxième correctif mineur.  Toutes les dépêches indiquent en effet qu’avant même de disposer d’un fanion officiel de l’Etat Islamique, le preneur d’otages a, dès qu’il s’est rendu maitre des lieux, aussitôt affiché sur la vitrine du Café Lindt un drapeau noir où l’on pouvait lire un texte en arabe qualifié par tous les envoyés spéciaux de «profession de foi musulmane ». Compte-rendu de mes très faibles connaissance en langue arabe, cette dernière info reste à vérifier, mais il y a fort à parier que ladite inscription ne signifie pas « Joyeux Noël à tous »(...)

    Il n’est certes pas à exclure qu’on ait affaire à un total cinglé. Mais un fou furieux islamiste est à la fois un fou furieux ET un islamiste (...)

    Cela dit, s’il avait dit les choses aussi clairement peut-être se serait-il exposé à l’accusation de vous-savez-quoi. Or le vous savez quoi est un danger qui  nous menace tous (...) L'idée générale est semble-t-il de lutter, lâchons-le mot, contre l’islamophobie.

    Pour l’instant, personne ne pourra accuser d’islamophobie mon très prudent confrère de BFM-Business. On espère néanmoins que la caractérisation du preneur d’otages sera réévaluée dans les JT à venir de la chaine, sans que le supposé djihadiste coupe quelques têtes pour prouver qu’il est bien ce qu’il est , et que certains ont un peu de mal à nommer."

    Philippe Carhon

  • Elections professionnelles : la FPIP en tête au commissariat du Mans

    Parmi les élections professionnelles qui ont lieu début décembre, il est un résultat détonnant pourtant non mis en avant par les médias. Au commissariat du Mans (Sarthe), c’est la FPIP qui est arrivée en tête. Or la FPIP est réputée proche de l’extrême droite. Il faut dire que la préfecture de la Sarthe cumule depuis un certain temps tous les travers qui font du Mans une quasi zone de non-droit.

    France Bleu Maine revient sur ce résultat :

    Déjà, entre 2001 et 2003, la FPIP avait été majoritaire au Mans. A l’époque, son secrétaire national s’appelait Claude Choplin. C’est désormais lui qui gère le syndicat au niveau national.

    Onze ans plus tard, rebelote puisque les policiers manceaux ont voté à 45 % pour cette organisation réputée proche de l’extrême droite. A la tête de la section départementale cette fois, Jean-François Duchene. Un policier très à l’écoute de ses collègues, et qui reconnaît lui même que cette élection est aussi une question de personne.

    La FPIP occupera donc trois des six sièges alloués aux policiers au sein du comité technique de proximité, qui s’occupe des conditions de travail et du fonctionnement du commissariat au quotidien. C’est un cas unique en France puisqu’au niveau national, le score de la FPIP reste faible et stable : environ 5 %. Au niveau régional, la FPIP rafle également deux sièges (15 %) dans l’instance qui suit l’avancement des Majors.

    >> Pour lire l’intégralité de l’article.

    http://fr.novopress.info/179928/elections-professionnelles-fpip-en-tete-au-commissariat-du-mans/

  • Conversion

    Sur le site des Echos le 10 décembre, le journaliste répondant au pseudo de  Favilla se livrait à quelques commentaires sur le congrès FN de  Lyon. Si  ses  éditoriaux n’ont jamais brillé par la profondeur ou l’intelligence de leurs analyses, il recyclait ici un vieux papier de L’Humanité en affirmant que la « première composante historique du FN » se trouve  dans l’antirépublicanisme» et «est également teintée d’antisémitisme ». Pour faire bonne mesure,  il indiquait aussi que la « vieille garde » du FN « constituée autour de (Jean-Marie Le Pen)  et de Bruno Gollnisch, s’efface et est remplacée par des jeunes qui n’ont plus le look rasé des anciens de l’Algérie française » (sic). Certes, c’est ce  même Favilla qui en novembre 2010, en plein roman noir,  s’amusait à (se) faire peur en  décrivant, tel un sous Didier Daeninckx, un Bruno Gollnisch «entouré de burgraves intégristes, antisémites, négationnistes, anciens d’Indochine, d’Algérie ou nostalgiques de Pétain », et qui «serait prêt à quelque indulgence pour les Arabes, comme jadis le grand mufti de Jérusalem, Husseini, en avait pour les nazis ». Ou qui évoquait en janvier 2011, après la victoire de Marine aux congrès de Tours, un « FN » en marche « vers un national-socialisme».

     A sa décharge, Favilla à quelques lecteurs « à droite » qui le prennent au sérieux ou partagent sa vision du monde , si l’on en juge par les propos tenus par Nicolas Sarkozy ce samedi  13 décembre lors d’une réunion des cadres UMP. « Nous n’avons pas les mêmes valeurs que le  FN», « je n’accepterai jamais aucun accord avec le FN, ni local, ni régional, ni national» a tonné le président de l’UMP, car «la Shoah n’est pas un détail et la torture n’est jamais justifiable. On ne combat pas le terrorisme avec les méthodes des terroristes ».

     La débilité (dans toute l’acception du terme) de cette « argumentation » sarkozyste ne mérite guère de commentaires particuliers. Elle ne trompe plus guère les électeurs  qui,  dans la troisième circonscription de l‘Aube, fief de l’UMP, ont certes élu  hier l’homme lige de François Baroin, Gérard Menuel, mais ont aussi voté plus nombreux qu’au premier tour pour notre camarade Bruno Subtil. Au terme d’une belle campagne de terrain, il a gagné près de neuf points  entre les deux tours totalisant  ce dimanche 36,15% des suffrages. La forte abstention (72,85% , 75,37% au premier tour)   ne pouvait guère nous permettre d’espérer mieux.

      Capitalisant sur l’opportunisme et l’absence de convictions réelles, l’UMP s’est félicitée  ces dernières heures du «retour au bercail» de Fatima Allaoui, qui avait rejoint le SIEL de notre ami Karim Ouchikh. La jeune femme vivant à Béziers avait quitté l’UMP il y a quelques mois pour protester contre le refus de son parti de l’investir aux futures élections départementales dans un canton gagnable. Elle vient d’être nommée avec l’aval de Sarkozy et surtout le soutien de Nathalie Kosciusko-Morizet, nouvelle secrétaire nationale de l’UMP à la formation professionnelle.  Elle a finalement expliqué qu’elle avait rallié l’opposition  nationale «par désespoir de cause et pour augmenter (ses) chances d’être élue».  

     Faut-il voir dans cette nomination  une   réponse   de NKM au ralliement au  Rassemblement Bleu Marine (RBM) de Sébastien Chenu, qui milita à ses côtés lors des dernières élections municipales à Paris ? Une arrivée qui n’est pas passée inaperçue !

     M. Chenu, 41 ans, ex adhérent de Démocratie libérale, très opposé en 1998, lors  des cantonales et des régionales en Picardie, à l’accord passé dans l’Oise entre Jean-François Mancel (RPR) et le FN, ex-chef de cabinet de Christine Lagarde (2005-2007), fondateur du mouvement communautariste Gaylib, le mouvement Lesbien Gay Bisexuel et Transexuel (LGBT) de l’UMP (qu’il a quitté en 2012),  organisateur  de l’Europride à Marseille en 2013, ex adjoint au maire de Beauvais (Oise) qu’il quitta pour faire campagne avec NKM, ex-secrétaire national de l’UMP, cofondateur de  Nouvelle Donne, un microparti associé à l’UMP défendant une ligne très libérale, ex soutien de Bruno Le Maire pour la présidence de l’UMP, était encore il y a peu un adversaire résolu du FN. Lors  de la campagne présidentielle de 2012 il définissait ainsi dans Paris-Match les relations UMP-FN:  « Pas d’alliance, ni de près, ni de loin, ni de discours, ni d’approche. On est capables de se définir autrement ».

     Aujourd’hui, Sébastien Chenu qui sera  nommé en janvier à la tête d’un  futur Collectif culture ,  aux côtés du  secrétaire général du RBM, le député Gilbert Collard, affirme qu’il «  partage l’ensemble des propositions de Marine Le Pen, sauf sur le mariage pour tous ». « Ce sera ma petite originalité précise-t-il,  il faut bien que j’ai une », soulignant que Marine  tient un discours en phase avec les premières positions de GayLib sur le  « Pacs amélioré ».

    M. Chenu, qui dit de pas être « choqué » par le principe de la préférence nationale et devrait être candidat aux régionales dans la grande région fusionnée Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a également confié aux médias que son ralliement s’explique par son « refus de continuer à alimenter l’ambiguïté ».  «L’Europe qu’on nous a vendu et qui consiste à nous faire rentrer à coup de triques dans un système en échec, ce n’est plus possible. Les ambiguïtés de Sarkozy qui tape sur Schengen mais qui rampe à Bruxelles quand il est au pouvoir non plus ». « Quand j’étais au cabinet de Christine Lagarde au Commerce extérieur, j’ai bien vu que l’euro pesait sur nos exportations. Il faut retrouver notre souveraineté monétaire ».

    « L’UMP est devenu le parti de tous les conservatismes qui ne parle plus de la France»,  « je ne rejoins pas le Front National qui n’est pas mon histoire mais Marine Le Pen qui est aujourd’hui la seule à proposer une offre politique alternative aux Français ». Interrogé sur sa capacité d’adaptation il rétorque :  « J’ai au moins autant d’atome crochu avec Bruno Gollnisch qu’avec Edouard Balladur (sic). Vous savez, j’ai supporté pendant des années Christine Boutin et Christian Vanneste à l’UMP. Moi, je ne viens que pour Marine ».

     « Son ralliement est la preuve de l’ouverture du RBM et que de plus en plus d’anciens adhérents UMP nous rejoignent »,  a expliqué Gilbert Collard, tandis que  Florian Philippot et Steeve Briois ont également salué cette arrivée de Sébastien Chenu.

     GayLib a officiellement  exprimé «sa profonde consternation » de voir l’un de ses fondateurs rejoindre le RBM dénonçant un « opportunisme à visée électorale » et une « pure politique de casting destinée à donner le sentiment que le Front National a changé ».

     Autre son de cloche, celui  de Didier Lestrade, fondateur du groupuscule extrémiste Act up, figure du lobby homosexualiste qui sur slate.fr, le site de MM. Colombani et Attali,  estime comme il l’a développé  dans un ouvrage récent que la « communauté gay » suit une évolution à la néerlandaise qui traduit un bouleversement sociologique plus profond.«  Le FN écrit-il,  capitalise sur les griefs de la communauté LGBT envers les partis de droite et de gauche. Il encourage un mouvement continu depuis plusieurs années de droitisation du milieu LGBT sur fond de crise économique et de racisme anti-noirs ou anti-arabes ».

     «  Ce qui est intéressant en France affirme encore M. Lestrade,  c’est que ce glissement de droite à l’extrême droite commence précisément par des gays comme Sébastien Chenu. Les gays sont toujours des trend setters –en jargon marketing du Marais, les trend setters sont des personnes qui par leur personnalité, leur position sociale ou professionnelle peuvent avoir une influence  sur l’adoption de nouvelles technologies,  l’évolution de la mode, et qui sont donc « surveillés » pour détecter de nouvelles tendances,  NDLR-  –surtout quand il s’agit de trouver un job au Rassemblement Bleu Marine. Leur point commun? Ils sont blancs ».

    Cette lecture racialo-ethnico-communautariste très peu républicaine  est battue en brèche par la journaliste Béatrice Bouchard qui sur le site de  L’opinion, le 12 décembre, affirmait a contrario  que selon   «un   membre de la direction du Front National » qu’elle cite sans le nommer , on aurait assisté avec la nomination de M. Chenu à « une victoire par KO du marinisme  et de la ligne républicaine sur les obscurantismes et les rétrogrades ». Est-ce vraiment un frontiste qui utilise ce vocabulaire  digne d’un humaniste de  la LDH ou du PS  pour parler d’autres frontistes ? Il nous est permis d’en douter !

     Il faut le dire, des personnalités du FN comme Marion Maréchal-Le Pen ou Aymeric Chauprade, Karim Ouchikh pour le SIEL,  ont été en effet  plus réservés et ont fait part de leur « étonnement » lors du Bureau Politique qui s’est tenu vendredi. Bruno Gollnisch ne s’est pas répandu  dans la presse réservant à Marine et au Bureau Politique ses réflexions. Tout juste a-t-il relevé que  M. Chenu  incarne a priori «tout ce que nous avons combattu. Il se déclarait européiste, militait contre le rapprochement de la droite avec le FN… Il incarne tout ce que nous avons combattu depuis des années. Je sais bien que saint Paul est subitement devenu un apôtre du christianisme sur le chemin de Damas… mais de là à lui confier un secteur (la culture, NDLR)  aussi essentiel ! ». Une rencontre entre les deux hommes serait  prévue  prochainement.

     Lors de la  conférence de presse qui s’est tenue vendredi,  Marine Le Pen a souligné qu’il y avait eu « un certain nombre d’interrogations » sur le cas Chenu au Bureau Politique, et des « inquiétudes» relatives à son  passé avec Gay Lib. Pour autant, « s’il rejoint le RBM, c’est qu’il admet cette partie du projet que je porte »  a précisé la présidente du FN.

    http://gollnisch.com/2014/12/15/conversion/