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  • Vague bleue marine en perspective aux départementales : le FN en tête

    D’après un sondage Odoxa-Orange/Presse régionale/France inter/L’Express publié mardi 16 décembre, les français placeraient en-tête du premier tour des élections départementales prévues dans quelques semaines le Front National, loin devant les autres formations politiques.

    Le FN serait à 28%, l’UMP à 25% et le PS s’effondrerait à 17% ! Voilà de quoi réjouir le FN, contenter l’UMP et faire trembler le PS qui va goûter un peu de ce qui l’attend en 2017…

    En effet, il y aura principalement deux configurations : les duos FN/UMP avec un PS éliminé dès le premier tour qui seront plus difficiles à gagner pour le parti de Marine Le Pen, et les triangulaires où le FN aura toutes ses chances.

    Le FN un parti comme les autres : c’est aussi la réponse positive qu’apporte ce sondage ; comme les autres, certes, à quel prix ?

    http://www.medias-presse.info/vague-bleue-marine-en-perspective-aux-departementales-le-fn-en-tete/20722

  • Des réponses décisives

    Ancien responsable de l’excellente revue écologiste radicale Le recours aux forêts, Laurent Ozon est un penseur organique de belle facture. Président-fondateur de l’association Maison Commune, il a publié fin septembre 2014 un recueil d’entretiens intitulé France, les années décisives, puis lancé dans la foulée à Paris le Rassemblement pour un Mouvement de Remigration (R.M.R.). Ses réponses se révèlent pertinentes.

    Cependant, afin de ne pas verser dans la dithyrambe stérile et donc inutile, il convient au préalable d’émettre quelques critiques. De tous les chapitres qui organisent ce livre, le dernier « Engagements et style de vie », est le moins convaincant, car riche en paradoxes. Le premier repose sur cette déclaration : « Ne lisez pas trop, vivez, parlez, sentez, battez-vous. Tout est déjà en vous. Les livres ne vous apporteront pas ce qui vous manque (p. 97) » tout en éditant un livre ! L’esprit malicieux pourrait fort bien appliquer ce conseil en ne l’achetant pas… À rebours de l’auteur, soulignons que certains ouvrages peuvent combler des manques et ce, en particulier dans le domaine des connaissances. Concilier expériences pratiques et lectures livresques donne parfois à de bons résultats si la synthèse réalisée correspond bien sûr à l’idiosyncrasie du lecteur.

    Plus grave est la seconde contradiction. En fondant le M.R.M., Laurent Ozon prévient qu’il n’aura aucune « implication électorale au moins jusqu’en 2017 (p. 93) ». L’auteur assure en outre qu’il « prône surtout un réalisme en politique (p. 93) ». Le champ politique électoral sur ce créneau spécifique est, pour l’instant, largement occupé par le F.N. Il y a donc de la sagesse dans ce retrait volontaire d’autant qu’« on n’entre pas en politique pour défendre des idées, prévient-il, mais pour prendre de la puissance et faire dominer dans la sphère sociale ses vues et sa capacité opérationnelle. Sinon on se trompe d’engagement (p. 93) ». Par conséquent, le M.R.M. se cantonne à une fonction, sinon « métapolitique », pour le moins d’influence et/ou d’agitation auprès de l’opinion publique comme le prouve l’excelente campagne sur Internet avec des affiches invitant les bien-pensants à enfin accueillir les fameux « sans-papiers ». Or a-t-il dès à présent l’audience et, surtout, les moyens d’aller au devant d’un public qui ignore tout de son auteur ? À moins que ce mouvement ne se contente d’un rôle ingrat en coulisse et de la fonction honorable de laboratoire d’idées, mais pour influencer qui ?

    Culbuter les idées reçues !

    Cette absence de méthode contraste lourdement avec les injonctions impérieuses de l’auteur pour qui « apprendre à bien faire les choses est aujourd’hui plus nécessaire à beaucoup, qu’apprendre à savoir pourquoi le faire. C’est un peu abrupt mais c’est ainsi. Si chacun donne son avis sur les finalités, les stratégies et la tactique, c’est aussi parce qu’il n’existait pas jusqu’ici de mouvement qui fasse autorité et inspire le respect. Je ferai ce qui est en mon pouvoir pour que cela change. Nous verrons alors si les bavards peuvent trouver leur place et s’inscrire dans une action collective qui implique discipline, dévouement et sens des responsabilités (p. 98) ». Une telle exigence de discipline se comprend, s’exige et s’approuve dans le cadre du combat politique – électoral, certainement pas dans celui d’une association culturelle ou à visée métapolitique. Dans l’affrontement politico-électorale, le militant engagé espère recueillir des satisfactions matérielles, en particulier un mandat électif. Avec de pareilles injonctions, quel contentement le militant culturel peut-il retirer ? Laurent Ozon semble ici confondre les essences du politique et de l’économique. Il transpose dans le champ métapolitique des pratiques de gestion issues du monde de l’entreprise. De méchantes langues y verraient l’indice d’un comportement sectaire… En outre, ce sens de la discipline n’est possible que par temps de « passions chaudes », voire bouillantes. En dépit des manifestations de masse des « pépères en loden » contre le « mariage pour tous », force est de constater que les passions profondes restent froides.

    On ne doit toutefois pas se focaliser sur ces quelques points litigieux. Avec le brio qu’on lui connaît, Laurent Ozon expose très clairement les moyens pour s’en sortir. Son message est révolutionnaire parce que « la situation actuelle est celle d’un pays ouvert aux quatre vents, crispé sur des choix économiques obsolètes et pris en otage par des lobbies d’intérêts. Il sera difficile de réformer ce système sans un sérieux coup de balai (p. 19) ». Il ne manie pas la langue de bois ou les sots éléments de langage châtré. Il détermine clairement l’ennemi aux différentes facettes. C’est « les Droits de l’Homme [qui] sont un élément du dispositif d’ingérence à prétention morale, de l’Occident américano-centré contre ses adversaires (p. 53) ». Leurs effets en sont calamiteux puisque « la plupart des Européens baignent dans une idéologie qu’on pourrait appeler l’idéologie du flux ou l’idéologie de l’échange. Idéologie qui nous fait considérer comme des agrégats aléatoires (p. 75) » et sont « atteints d’une sorte de sida mental, d’une forme de perte d’immunité dont la clé de notre capacité à nous penser nous-mêmes comme des groupes, des communautés, des peuples (pp. 65 – 66) ».

    Oligarchie, Mégamachine, État ethnocidaire

    Détaché de toute thèse conspirationniste, l’auteur en impute la responsabilité première au fait d’avoir « grandi dans une société-bulle nourrie par une économie incroyablement dynamique. Une méga-machine économique, technologique et culturelle (p. I) » alors que « certains savaient déjà que cette bulle était un mirage qui reposait sur un cycle d’exploitation énergétique limité, financé par des dettes contractées dans une monnaie discrétionnaire, sans autre valeur que celle du papier sur laquelle elle est imprimée; un système cynique et meurtrier contrôlé par des puissances financières colossales; doté d’une puissance militaire, médiatique et culturelle prête à écraser toute contradiction sous les bombes, les mensonges et la sidération produite par son industrie du divertissement (pp. I – II) ». Bref, « cette société n’est pas viable. Elle va donc se trouver dans les 20 années à venir en face de ses contradictions (p. 94) ».

    Il observe en sociologue de l’immédiat aussi qu’« une oligarchie occidentale s’est constituée durant deux siècles. Cette oligarchie a prélevé dans les bourgeoisies nationales des pays dits occidentaux les meilleurs et les plus compétents dans tous les domaines pour former une “ superclasse ” dont les intérêts et les réseaux, les territoires d’influence, se sont mondialisés (p. 1) », ce qui a un impact considérable en France parce que « notre classe politique est le résultat sidérant de plus de quarante années de contre-sélection. […] Malgré quelques exceptions notables, notre classe politique est un ramassis d’opportunistes sans colonne vertébrale, de rusés nuisibles et incompétents. Ils appartiennent à une sociologie en formation, une oligarchie de gestion de notre affrontement. Les plus intelligents sont membres d’une superclasse mondialisée mentalement qui ne se sent plus de communauté de destin avec le peuple; et les moins intelligents sont  les pantins d’intérêts qui les dépassent (pp. 4 – 5) ». Maître de l’appareil administratif, judiciaire, médiatique et financier, cette prétentieuse caste politicienne a transformé « l’État français [… en] office de colonisation de son propre territoire contre sa propre population (p. 63) » qui planifie et organise « une politique d’assassinat d’un peuple (p. 63) », les Français d’ethnie européenne. Il l’illustre par un exemple édifiant : « Le MEDEF et la F.N.S.E.A. sont les acteurs incontournables depuis 30 ans de la conversion de l’industrie agro-alimentaire et du paysannat en une activité industrielle à la botte des transnationales, activité qui fabrique du chômage, de la souffrance animale, de la pollution écologique et des denrées immondes, sans jamais évoquer le mal de vivre des agriculteurs (p. 33) ». Dans le même temps, il s’agit de briser tout sentiment de résistance populaire structurée. Ainsi, l’« utilisation extensive d’un vocabulaire principalement psychiatrique pour caractériser les réactions du corps social et, simultanément, la criminalisation par la loi des opinions ainsi désignées pour en faire des délits sont d’évidence liberticides et n’ont qu’un seul objectif : tuer le débat pour imposer (user de la force) des normes à la société et pour d’autres intérêts, provoquer de la polémique, de la colère et détourner l’attention de la population d’autres questions cruciales (pp. 47 – 48) ».

    En macro-économie, il constate que « la crise de l’euro est le résultat d’une opération d’instabilisation menée par le monde financier et ce que l’on a coutume d’appeler “ l’État profond américain ” pour maintenir le statut du dollar comme monnaie de change internationale (p. 35) ». Laurent Ozon accuse « la sphère anglo-saxonne liée indéfectiblement aux intérêts de l’État profond américain [… de] cherche[r] à faire capoter cette puissance potentielle (la crise de l’euro, c’est la FED et la City) au profit, soit d’un État européen mollusque et d’un euro-croupion, soit des souverainismes-irrédentismes nationaux parfaitement instrumentalisables et qui ne pèseront rien s’ils sont divisés dans le jeu des puissances à venir (p. 39) ».

    Penser la remigration

    Fort heureusement, il voit que « cette oligarchie perd de sa cohésion, perd de ses compétences, augmente ses moyens sous l’effet de l’élargissement de ses terrains d’intervention. Elle se communautarise et relâche dans la nature […] des compétences et des talents qu’elle ne sait plus fixer sur ses projets et ses infrastructures (p. 3) ». Son analyse n’est pas pour autant optimiste. D’autres défis menacent la civilisation européenne. Pour lui, et les faits le prouvent chaque jour, seule sera vraiment souhaitable une « translation, c’est-à-dire la reformation d’un ordre économico-politique qui permettra de résoudre ce qui ne peut plus l’être dans le système actuel (p. 6) » dont la remigration constitue une donnée fondamentale. Pour ce néologisme, il désigne un « processus politique construit d’inversion des flux migratoires (p. 94) ».

    La remigration est un anglicisme dont le terme français correct serait « ré-émigration ». Au-delà de la simple question de vocabulaire, ce concept, simple à comprendre, répond parfaitement aux défis de l’indéniable « Grand Remplacement ». L’histoire a déjà connu de tels phénomènes. Au XVIIe siècle, la très catholique espagne expulse les Morisques et ses juifs dans le respect des personnes. En 1962, en moins d’un trimestre, le million de Pieds-Noirs quitte l’Algérie sous les menaces du sanglant et tortionnaire F.L.N. qui hurlait : « La valise ou le cercueil ! » L’État islamique en Irak et au Levant pratique, lui aussi, la remigration en obligeant par la violence les minorités chrétiennes et yézidies présentes depuis toujours à abandonner leur terre natale. Cet même État islamique accueille des mahométans venus d’Europe pour faire le djihad et qui réalisent, eux aussi, une remigration. Que ces converties et ces volontaires restent au levant et s’y fassent sauter ou exploser par les bons soins des forces légitimes syriennes, irakiennes et kurdes… É moyen et long terme, les dix millions d’étrangers devront rentrer chez eux à la condition indispensable que cette remigration soit assortie d’une révision générale des naturalisations sur quatre décennies avec, crime contre les identités charnelles oblige, un indispensable effet rétroactif.

    Laurent Ozon ne conçoit cependant pas les Européens comme un peuple unique. Il importe néanmoins de leur redonner la maîtrise effective de leur destin. Certes, s’il les définit « comme une substance, c’est-à-dire comme une nébuleuse de populations ayant des différences assez nettes. Un ensemble de populations faciles à identifier et possédant une variabilité intra-spécifique inégalée (p. 74) », il maintient que « nous sommes des Européens de civilisation française. Cette réalité est sensible, historique, civilisationnelle, morphogénétique, linguistique, etc. Nous sommes donc des autochtones en Europe (p. 73) ». Pour cette assertion, Laurent Ozon dépasse par le haut, anagogiquement aurait écrit Julius Evola, la seule problématique identitaire, car « l’identité n’est pas seulement, pour nous autres Européens, une affaire de racines (p. 25) ». Il rappelle implicitement l’importance de la polarité archaïque et ancestrale des racines et des origines. 

    Pour une écologie communautaire 

    Sa démarche percutante repose aussi sur l’apport crucial de l’écologie qui « est au départ une science qui étudie les rapports entre un être vivant et son milieu. C’est la science des communautés (p. 25) », c’est même « une science des contextes (p. 24) ». À ses yeux, la notion de communauté prend une valeur essentielle parce que c’« est la forme collective qui permettra à notre population de rompre avec l’individualisme et l’isolement (p. 88)  ». Cette écologie communautaire, très éloignée du gauchisme libéral-capitaliste d’Europe Écologie – Les Verts, passe par la relocalisation nécessaire des biens, des personnes, des capitaux et des idées. Le moment est propice puisque « nous vivons déjà sans vraiment le mesurer, au milieu des ruines et dans le chantier des mondes à naître. C’est le moment d’y voir clair (p. III) ». « Relocaliser, c’est donner à chaque peuple la possibilité de subvenir à la part la plus importante possible de ses besoins par ses propres moyens. C’est favoriser les circuits économiques courts et ainsi assurer une autosubsistance relative capable de permettre au population de garder la maîtrise de leur destin (p. 9). »

    Laurent Ozon approuve donc le localisme, « pierre angulaire de la décolonisation économique, condition indispensable de la souveraineté politique (p. 10) ». « Sorte de protectionnisme 2.0 (p. 10) », c’« est un souverainisme économique (p. 9) ». Il encourage « la transition localiste et écologiste dans une société protégée des flux de population et de marchandises, ayant recouvré les moyens de sa souveraineté monétaire, vivrière et militaire, adossé à une unité politique et territoriale capable de résister au bras de fer qui ne manquera pas d’avoir lieu si nous voulons briser les chaînes de l’usure (p. 7) » et affirme, avec raison, que « le localisme n’est absolument pas incompatible avec l’existence d’un État souverain et puissant, au contraire. Il est un facteur de densification territoriale, culturelle, économique et de stabilité (p. 11) », car « le localisme part de la base vers l’État par délégation de compétence, c’est ce que l’on nomme le principe de subsidiarité (p. 11) ».

    Faut-il regretter qu’il n’aborde pas le thème, bientôt porteur, de la biorégion ? Intégrée dans une Europe revivifiée, désinstallée et faustienne, qui dompte et domine la Technique, la nation organique n’est souhaitable que si elle favorise la constitution d’authentiques biorégions.

    Laurent Ozon prépare consciencieusement une révolution globale des âmes, ce qui rend ses réponses si décisives en ce début de XXIe siècle.

    Georges Feltin-Tracol

    • Laurent Ozon, France, les années décisives. Entretiens 2013 – 2014, Éditions Bios, 2014, 114 p., 15 €, à commander sur www.editionsbios.fr.

     http://www.europemaxima.com/?p=4087

  • La Grèce va très mal

    Olivier Delorme, écrivain français qui, après avoir passé l’agrégation d’histoire et avoir enseigné (à l’Institut d’études politiques de Paris notamment), se consacre à l’écriture, dresse un tableau apocalyptique de la République hellénique. Passionné par la Grèce, il vit entre Paris et Nisyros dans le Dodécanèse. 
     
    Maintenant que le gouvernement de la France vend à l’encan « ses bijoux de famille » – voir les aéroports de Toulouse et de Lyon – ne peut-on pas s’interroger sur son avenir et distinguer à l’horizon le spectre de la Grèce se profiler sur les Champs Élysées ? Plaise aux dieux que la France échappe à cette destiné. Polémia. 
     
    La Grèce va très mal. Comme je l’explique dans mes cours et conférences depuis cinq ans, les politiques européennes dictées par l’Allemagne, hélas avec l’appui de la France, ont conduit à une totale désintégration sociale sans le moindre résultat économique autre que cosmétique : près de 30 % de la population active est au chômage officiellement, davantage en réalité, près de 80 % pour les jeunes. 
     
    On a détruit le droit du travail (on offre aujourd’hui des emplois avec pour seule rémunération le gîte et le couvert), réduit les gens à la précarité et pour certains à la faim : les salaires et pensions de retraite ont été réduits en moins de 5 ans de 40 % à partir de niveaux déjà très inférieurs à ceux de la France, alors que le passage à l’euro avait entraîné une hausse générale des prix qui les a rapprochés très près de ceux de l’Europe occidentale ; les indemnités chômage ont été réduites dans la durée, les conditions d’attribution en excluent la plus grande partie des chômeurs, les indemnités versées sont ridicules. Dans les villes, l’impossibilité économique de se chauffer d’une partie croissante de la population a fait bondir la pollution et les incendies dus à des chauffages de fortune au bois. Les taux de suicide et les affections psychiques ont explosé(alors que les structures psychiatriques publiques sont dans un état alarmant), de même que l’émigration des plus diplômés vers l’Australie ou les États-Unis. 30 % des gens n’ont plus aucune couverture sociale : aujourd’hui, à trois heures de vol de Paris, on ampute des diabétiques qui ne peuvent plus se soigner, deviennent aveugles ou meurent. Toute médecine préventive a disparu, les cancers ne sont souvent plus pris en charge avant la phase terminale… L’OMS a alerté sur la hausse de la mortalité infantile ou l’effondrement des taux de vaccination. Les hôpitaux ont été fermés par dizaines, les listes d’attente pour certaines opérations s’allongent, condamnant à mort plus d’un patient ; à certains endroits, lorsqu’on est hospitalisé, il faut désormais apporter son traitement, ses draps, sa nourriture. Parfois les hôpitaux n’ont même plus de sparadrap et font des pansements au scotch. On a bradé toute la propriété publique, les infrastructures (autoroutes, aéroports, ports, mines…), réduit la mobilité dans un pays qui compte des milliers d’îles et où la hausse des prix des billets de bateau interdit à beaucoup désormais de quitter l’endroit où ils habitent ; on a privatisé ou fermé les deux tiers des établissements supérieurs, les écoles et les lycées ne sont souvent plus chauffés en hiver, le ministère vient de lancer un recrutement de professeurs… bénévoles ! 
     
    Je n’en finirais pas d’énumérer les ravages des crimes commis depuis cinq ans sous prétexte d’Europe et sous les ordres de l’Allemagne. 
     
    Pour ma part, moi qui connais ce pays depuis quarante ans et qui y vis une partie de l’année, j’ai perçu une rupture à l’automne 2013 : le désespoir est alors devenu palpable. Le désespoir, c’est à dire le sentiment qu’on est enfermé dans une logique implacable qui vous écrase ou vous écrasera si elle ne vous a pas encore écrasé. Les partis politiques qui se sont succédé au pouvoir depuis 1974 ont perdu toute crédibilité. Une classe privilégiée de dirigeants, souvent corrompus par les entreprises occidentales (armement, travaux publics… le champion de la corruption en Grèce étant l’allemand Siemens) qui ont fait payer les pots de vin versés aux hommes politiques grecs en surfacturant les matériels payés par les contribuables grecs, sont désormais perçus par une grande partie du peuple comme des collaborateurs d’une nouvelle occupation. Tout cela renforce le sentiment d’être dans un état de guerre qui ne dit pas son nom, sous une dictature qui n’a conservé que des apparences de la démocratie. De ce fait, beaucoup manifestent un grand scepticisme par rapport à la gauche dite radicale (Syriza) qui est désormais en tête dans les sondages mais qui refuse de remettre en cause l’euro et le cadre européen dont beaucoup sentent qu’il est le nœud gordien à trancher. 
     
    Un ami (qui a toujours voté à gauche) m’a dit, à la fin de l’an dernier : « La phrase qui revient de plus en plus souvent dans les conversations, c’est : il va falloir que le sang coule ». Ou encore : « Le premier qui prend le pouvoir , qui fusille un ministre conservateur et un ministre socialiste aura 90 % du pays derrière lui ». 
     
    En toute occasion, depuis, j’ai tenté d’alerter sur cette désespérance, de dire qu’on emmenait la Grèce, et derrière elle toute l’Europe, au gouffre avec les politiques stupides et criminelles qui sont imperturbablement menées de Berlin et Bruxelles : la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) est de nouveau ces jours-ci à Athènes et exige une nouvelle aggravation de la politique qui échoue depuis cinq ans. Ma conviction depuis un an, et je ne cesse de le répéter, c’est que nous sommes désormais entrés dans une période où tout peut arriver, où il peut suffire d’une étincelle pour faire exploser la poudrière qu’on s’est ingénié à remplir depuis cinq ans. Cette étincelle pourrait être la mort du jeune Romanos, en grève de la faim depuis le 10 novembre. 
     
    La question qui se pose pour moi est désormais : le gouvernement droite-socialiste, qui a mené le pays au désastre et qui est à peu près sûr d’être écrasé dans les urnes lors des élections qui doivent avoir lieu d’ici à mars prochain, a-t-il choisi la fuite en avant pour provoquer une explosion dont il espérerait tirer un vote de trouille de la part de ceux qui ont encore quelque chose à perdre, ou qui servirait à justifier l’établissement, sous une forme ou une autre, d’une dictature ? 
     
    Ce serait la première – et sans doute pas la dernière – engendrée par l’Union européenne. 
     

  • Pas fâchés et pas couchés !

    Selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio publié hier la victoire du Front National aux élections européennes est mentionné, loin devant les autres, comme l’événement politique de l’année 2014, par 31 % des sondés, succès mentionné par 50 % des personnes interrogées. Un Front National qui a le vent en poupe, vole de succès en succès  sous la conduite de Marine Le Pen mais qui n’est pas, comme  l’a dit elle-même Marine, une « secte » ou un parti de godillots. C’est en ce sens que le débat sur les récents ralliements de personnalités frayant jusqu’alors dans des eaux idéologiques très éloignées des idées défendues par l’opposition nationale, populaire et sociale, est légitime. Une réaction,  des discussions plutôt saines pour une grande formation politique mature et qui vise a convaincre la majorité des Français.

     Bruno Gollnisch l’a dit dans sa dernière vidéo enregistrée depuis le parlement européen, ce ralliement de Sébastien Chenu non pas au FN mais au RBM qui dépend aussi de Marine, est une décision personnelle de celle-ci qu’il n’a pas souhaité commenter  en tant que tel.

     Mais à l’instar d’autres pointures du FN, il s’est dit extraordinairement  surpris du ralliement d’un homme engagé jusqu’alors dans des combats  diamétralement opposés aux nôtres. Bruno a bien évidemment accepté de rencontrer M. Chenu comme celui-ci  lui en a fait la demande. Il a aussi invité la présidente du FN à ne pas «se formaliser» de ce que ce ralliement puisse susciter des interrogations et des critiques. «Ce qui est naturel dans une formation qui n’est pas monolithique et ne doit pas le devenir».

     Il  y a là, à l’évidence, aucune contestation de l’autorité de la présidente du FN ce que Christophe Forcari , sorti de la naphtaline pour  pondre  un papier dont il  a le secret, feint de découvrir en écrivant dans Libération que cet épisode Chenu est la preuve que Marine «est la patronne sans contestation possible ». L’arrivée de Sébastien Chenu (…) a bien agité le bureau politique (…). Aymeric Chauprade, député européen et conseiller de Marine Le Pen, s’est bien levé contre la constitution d’un lobby gay au sein du FN. Marion Maréchal-Le Pen et Bruno Gollnisch ont bien dénoncé le fait de voir le FN se dresser en défenseur d’une communauté, alors que le discours officiel du Front les combat. Rien n’y a fait. Aucun argument n’a fait revenir la présidente du FN sur sa décision ».

     « Pour faire taire toutes velléités de critiques au sein de son parti, Marine Le Pen dispose d’un argument choc. Quand certains tentent mollement de s’opposer, elle fait valoir qu’elle a fait passer le FN de 15 à 25%, que jamais le parti n’a eu autant d’eurodéputés, que nous avons des députés, des sénateurs, des maires, des conseillers municipaux et bientôt des élus départementaux, raconte un membre du bureau politique. Le bilan impose le silence dans les rangs. Situation que même son père, souvent confronté à des oppositions internes, n’a jamais vécu au FN » conclut-il.

     Un bilan, une trajectoire ascensionnelle qui n’imposent pas le silence dans les rangs, M. Forcari n’a rien compris, en ce qu’ils ne rendent aucunement superflus  les débats, la confrontation des idées, des tactiques et des stratégies.

     Et corruptio optimi pessima. La corruption des meilleurs est la pire. C’est parce que Bruno souhaite que  le FN, Mouvement de résistance nationale  à nul autre pareil, reste un outil solide, incorruptible,  qu’il défend toujours  les convictions  qui sont les siennes, les orientations qu’il juge légitimes.

     Avec la volonté de rendre plus performant, affuté, attractif, l’outil FN. Dans le but de faire du FN un atout, hier au service de Jean-Marie Le Pen, et aujourd’hui de  Marine,  pour qu’elle puisse amener demain nos idées au pouvoir.

    Bref débattre n’est pas synonyme de division, et le FN est certes un mouvement discipliné mais certainement pas un parti  totalitaire dans lequel, selon la formule consacrée ,  « réfléchir c’est commencer à désobéir ».

     Il fallait s’y attendre, c’est de bonne guerre, les adversaires de la cause nationale  s’emploient à semer le trouble. A l’instar de Valeurs actuelles, dirigé par Yves de Kerdrel, membre du lobby anglo-saxon French American Foundation ;  publication qui roule objectivement pour Nicolas Sarkozy, comme Jean-Marie Le Pen l’a rappelé dernièrement.

     Le magazine de la droite conservatrice n’ignore qu’il compte de très nombreux lecteurs partageant les vues du FN. Ce n’est donc pas un hasard qu’il se soit ouvert à la tribune que Marion y a écrite mardi pour fustiger le « communautarisme militant ».  Mais Valeurs actuelles a aussi  suscité l’émoi de beaucoup de nos amis en affirmant qu’à l’occasion des interrogations entourant l’annonce de l’arrivée de Sébastien Chenu, « dans l’entourage de Marine Le Pen, (on a raillé) ces cathos de merde». Une phrase qui disqualifierait son auteur,  bien improbable.  Et que ne saurait avaliser en tout état de cause la présidente du FN dont les enfants ont été  baptisés à Saint Nicolas du Chardonnet, qui n’est pas à proprement parler un repère d’amis de la cause gay-friendly ou de négateurs des racines helléno-chrétiennes de la France.

     D’autres décrivent les récents ralliements autour de Marine comme relevant du pur opportunisme gamellard. Cette semaine, dans l’émission vidéo de débat  « Ne nous fâchons  pas »  mettant en scène les journalistes Michéle Cotta et Charles Consigny,  diffusée sur internet et  mise en ligne sur le site du Point, ce dernier n’a pas fait dans le détail.

     Charles Consigny, « ami gay » de Christine Boutin, soutien de Nicolas Sarkozy, favorable au mariage homo et éditorialiste du Point , a pris son ton le plus compassé pour expliquer « qu’il y a un mouvement de fond, global de toute la société vers le FN ». Une France «qui est en train d’épouser les thèses de Marine Le Pen, si ce n’est Marine Le Pen elle-même». Mais affirme-il, Sébastien Chenu,  Julien Odoul, Florian Philippot  sont venus au FN faute d’avoir trouvé ailleurs des postes et des places; un  FN «  famille d’accueil de tous les loosers et je dis ça sans animosité ni moquerie, ni  dérision » précise-t-il sans rire.

      « Tous les gens qui en France ont eu des déceptions, en veulent à la société, en veulent à ceux pour qui ça a marché,  trouveront en Marine Le Pen une petite mère du peuple qui viendra les accueillir parce qu’elle est l’exutoire de leur  haine ».

     De leur « haine » ? « S’il y a un art de bien parler, il y a aussi un art de bien entendre »écrivait Epictète. Le jeune homme est parfaitement en droit de s’interroger comme d’autres sur la pureté des intentions du FN et/ou des néomarinistes. Certes, la psychanalyse de comptoir qu’il déverse ici n’étonnera pas les (très rares) lecteurs de son (passablement médiocre, égotiste  et ennuyeux) roman « d’autoanalyse » (sic)  L’Age tendre.

     Pour autant, sa décalque de l’analyse d’un BHL ou d’un Sollers sur les frontistes, symbole d’une «France moisie » car attachée à son identité, ses traditions, sa souveraineté, prouve à l’évidence que M. Consigny n’entend pas les électeurs, les adhérents, les cadres du Front ou qu’il est animé par une logique  militante.

     Même Michèle Cotta, c’est dire, un brin gênée devant l’énormité du propos, a tenu à rappeler qu’il y avait des raisons de fond,  objectives au vote FN que sont notamment la déliquescence de l’Europe bruxelloise, les échecs et les mensonges de la classe politique, ou encore la question de l’immigration.

     Dans Vingt minutes, Jean-Yves Camus, « politologue spécialiste de l’extrême droite »,  considère  ses ralliements comme la preuve d’une faiblesse structurelle.  «Il y a eu un peu plus de 1.500 élus frontistes lors des dernières municipales. Avec les régionales et les départementales à venir, le FN offre la possibilité d’obtenir un poste dans un parti moins structuré que ne l’est l’UMP ou l’UDI».  «Quand on compte le nombre d’élus locaux dont disposent la droite et le centre, la moisson (du RBM)  a été faible».  «Marine Le Pen n’a pas réussi à attirer de pointures. Même son père, avec son Rassemblement national aux législatives de 1986, avait su attirer des politiques plus importants, qui avaient un nom ou un passé, comme Olivier d’Ormesson» estime -t-il.

     L’exemple est assez mal choisi puisque M d’Ormesson a  quitté le FN dés 1988 ébranlé par la cabbale antinationale  qui a suivi « l’affaire du détail ». Bruno Gollnisch rappelle d’ailleurs dans ce même article que «s’ils ne sont mus que par intérêt, ces personnalités (les nouveaux ralliés, NDLR) nous laisserons tomber dés les premières difficultés. On en a fait l’expérience en 1986 en faisant élire des gens qui ne nous sont pas restés fidèles deux ans plus tard.  Les ralliements les plus sincères sont ceux qui sont désintéressés».  Autrement dit, « l’esprit d’une armée réside dans ses officiers » (Frédéric II)…

     Steeve Briois a également raison de rétorquer à M. Camus qu’un mouvement politique est un organisme vivant et que «si on voulait construire un FN avec ceux qui ont adhéré au parti il y a 25 ans (comme lui, NDLR), on n’aurait plus grand monde».

     Enfin, il s’agit de considérer le chemin parcouru. Le Front National a subi en 1998 avec la scission mégrétiste et en 2007 avec les conséquences financières du siphonage sarkozyste des voix frontistes aux  législatives, deux chocs qui  l’ont durablement et considérablement affaibli. Remettre le navire à flot n’a pas été chose facile et il faut (encore) du courage pour s’engager au Front, dans un mouvement  d’opposition au Système, courage qui n’est pas de mise dans les formations bourgeoises ayant pignon sur rue.

     Ce que les détracteurs du Front National savent pertinemment eux qui prennent grand soin de rappeler à longueur de temps que le FN est en marge de la république, pas comme les autres, marqué du péché originel…A cette caste des bien-pensants, de commissaires politiques,  de censeurs, aux chiens de garde des lobbies divers et variés, nous opposons nos convictions, nos valeurs, nos idéaux,  notre calme assurance et notre détermination! C’est la raison du soutien populaire sans cesse croissant qui se porte vers le Mouvement national.  Bref, qu’ils ne  comptent  pas sur notre « conversion ».

    Joyeux Noël à tous !

     Gollnisch.com

    http://gollnisch.com/2014/12/19/pas-faches-et-pas-couches/

  • Les choix de nos élus – par Vincent Revel

    Sous la Vème République, les mandats présidentiels se suivent et se ressemblent. Depuis 40 ans, la médiocrité et l’échec de nos dirigeants s’affichent au grand jour. Entre 2008 et 2019, suite à de nombreuses réformes, l’armée française aura perdu 82.000 postes ! Avec une telle volonté, à l’évidence, la France est prête à renoncer à pouvoir se défendre en cas de difficultés. Est-ce pour cette raison que Nicolas Sarkozy a de nouveau validé le rattachement de la France à l’Otan ? La question mériterait d’être posée clairement tellement les effectifs et les moyens de nos armées fondent comme neige au soleil. Avec cette politique d’abandon, notre nation envoie un signal fort au monde en signifiant que la France ne se veut plus souveraine.

    L’UMP et le PS, responsables de ces « réformes », préfèrent creuser le déficit de notre budget en continuant leur politique ultralibérale (délocalisations industrielles, fermeture des petites exploitations agricoles, aucune politique familiale viable, préférence pour une immigration de masse et de peuplement, absence complète de protections fiscales et douanières à nos frontières nationales et européennes…) et de ce fait sacrifier notre Armée plutôt que d’être des dirigeants responsables. Dans le même temps, à titre de comparaison, la Russie tant décriée de Poutine, ayant dû gérer les graves conséquences de la chute de l’Union soviétique et de l’ère Eltsine, a pu, malgré ces difficultés, augmenté par 5 son budget militaire tout comme l’ont fait les Etats-Unis et la Chine ! Cet abandon provient donc d’un vrai choix politique de la part de nos élus. Même le très poli Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées, tire désormais la sonnette d’alarme en soulignant avec logique que moins de crédits et moins d’effectifs ne pourraient plus permettre à « la Grande Muette » de continuer à remplir efficacement les opérations extérieures, paradoxalement de plus en plus nombreuses.

    Cette triste réalité colle à un autre problème tout aussi significatif de l’état de santé de notre pays : « L’exil des forces vives hors de France ». A l’heure où notre élite nie la notion du grand remplacement de la population française, nos jeunes diplômés préfèrent souvent chercher fortune et réussite à l’extérieur de nos frontières nationales. Sur ces dix dernières années, les « départs augmentent régulièrement de 2% à 4% par an. »

    Pour un système qui ne cesse de vanter son modèle sociétal au monde entier, il est surprenant de constater qu’il est juste incapable de garder près de lui ceux qui pourraient demain incarner des modèles de réussite. A l’époque où la France s’épuise à trouver des idées et de l’argent pour accueillir plus de 200 000 migrants par an, pour la grande majorité non-diplômée, inutile et néfaste à la stabilité de notre pays tout en nous imposant une politique d’assistanat et une remise en cause de nos acquis sociaux, nous assistons impuissants au manque de volonté de nos dirigeants d’instaurer en France un climat de confiance permettant à ses enfants de se projeter sereinement dans leurs projets professionnels.

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    http://fr.novopress.info/

  • Le Front National va-t-il siphonner la droite et le centre ?

    Un coup à droite, un coup au centre. Le Front national recrute. Julien Odoul, 28 ans, ancien secrétaire général du groupe UDI au Conseil général de Seine-Saint-Denis a rejoint les rangs frontistes. La semaine dernière, c’est Sébastien Chenu, ex-secrétaire national de l’UMP, qui annonçait son ralliement au Rassemblement Bleu Marine (RBM).


    Des prises de guerre qui ont suscité «l’étonnement, voire la stupéfaction» de certains cadres frontistes lors du dernier bureau politique, vendredi. «Je n’ai pas été le seul à faire des objections», reconnaît Bruno Gollnisch, visant sans les citer Marion Maréchal-Le Pen et Aymeric Chauprade. L’eurodéputé s’interroge sur le «degré de sincérité» de ces ralliements.

    Une «déferlante» à venir ?


    «S’ils ne sont mus que par intérêt, ces personnalités nous laisseront tomber dès les premières difficultés. On en a fait l’expérience en 1986 en faisant élire des gens qui ne nous sont pas restées fidèles deux ans plus tard», développe Bruno Gollnisch. «Les ralliements les plus sincères sont ceux qui sont désintéressés…» Au Front, on martèle que le «rassemblement des patriotes» est en marche. «Si on voulait construire un FN avec ceux qui ont adhéré au parti il y a 25 ans, on n’aurait plus grand monde», répond Steeve Briois, le maire d’Hénin-Beaumont.

    «Il y a eu un peu plus de 1.500 élus frontistes lors des dernières municipales. Avec les régionales et les départementales à venir, le FN offre la possibilité d’obtenir un poste dans un parti moins structuré que ne l’est l’UMP ou l’UDI», analyse Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite. Les transferts pourraient-ils se multiplier en 2015? «Si j’en crois les messages que je reçois, il va y avoir une déferlante d’adhérents, de militants et de cadres de l’UMP vers Marine Le Pen», s’enthousiasme Sébastien Chenu. «Ça va swinguer. L’UMP va s’émietter». Des propos qui font sourire à droite. 

    «Le FN manque cruellement de cadres»

    «Il n’y a rien d’inquiétant», tempère Bernard Debré. Le député UMP de Paris ironise sur le parcours politique de Julien Odoul. «Il a d’abord été au PS, puis à l’UDI, puis au FN. Voilà des gens aux convictions aléatoires, plus intéressés par la distribution de postes que par l’épanouissement de leurs idées». «Il ne s'agit que des transferts individuels de gens qui, pour récupérer une place, sont prêts à s’asseoir sur leurs convictions», ajoute Sébastien Huyghe, porte-parole de l’UMP. «Ces débauchages montrent surtout que le Front National manque cruellement de cadres».

    Lancé en 2012 par la présidente frontiste pour réunir les «patriotes de droite et les patriotes de gauche» au-delà du FN, le RBM reste aujourd'hui limité. «Quand on compte le nombre d’élus locaux dont disposent la droite et le centre, la moisson a été faible», estime Jean-Yves Camus. «Marine Le Pen n’a pas réussi à attirer de pointures. Même son père, avec son Rassemblement national aux législatives de 1986, avait su attirer des politiques plus importants, qui avaient un nom ou un passé, comme Olivier d’Ormesson».

    Malgré sa stratégie de dédiabolisation, rallier le FN laisse une trace indélébile. Le sort de Fatima Allaoui en est un exemple frappant. Nommée secrétaire nationale par l’UMP, la conseillère régionale a finalement été démise de ses fonctions pour avoir adhéré au Siel, un parti d’extrême droite allié au FN. Finalement, elle pourrait rejoindre le FN.

    Thibaut Le Gal 20 minutes :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuElAkZAFFtZmAKAFU.shtml

  • Manifs en Allemagne : les médias n’en parlent pas

    C’est très peu commenté par les médias français. Et pour cause…

    Une manifestation populaire, quasi spontanée du peuple allemand contre l’islamisation ? Ce ne peut être que des nazis, des nostalgiques du IIIe Reich ! Ce genre de réduction ad Hitlerum, tellement facile, surtout en Allemagne, permet de disqualifier d’office ceux qui ont le malheur de ne pas vouloir céder au remplacement de leur population par une autre…

    Mais de quoi parlons nous ?

    Ces manifestations populaires sont l’œuvre d’un mouvement spontané baptisé Pegida, en allemand, une abréviation de « Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes », c’est-à-dire patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident. Initiées en octobre dernier, ces manifestations ne rassemblaient au départ que quelques centaines de personnes, avant de croître très rapidement pour attendre des rassemblements de milliers d’Allemands ces derniers jours dans de nombreuses villes du pays.

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  • La dictature des juges vient d’Amérique

    Il y a peu, Polémia présentait à ses lecteurs un communiqué de presse émanant du premier parti suisse, l’UDC, qui s’indignait de voir les droits démocratiques helvétiques se restreindre, bridés par des juridictions étrangères, en la circonstance européennes. Le journaliste français Hannibal nous livre une théorie du « Gouvernement des juges » telle qu’elle se développe aujourd’hui en France. Polémia

    Hannibal, journaliste, essayiste, écrivain.

    « Il existe donc une caste de grands sages qui s’arrogent le droit de s’occuper de tout, de prendre tous les pouvoirs, sans rendre de compte à personne qu’à leurs pairs. Les juges contrôlent l’exécutif, remplacent le législatif, arbitrent enfin les comportements politiques et sociaux. »

    Le gouvernement des juges progresse en France à grands pas. Plusieurs signes l’indiquent. Une crèche construite dans le hall du Conseil général de la Vendée a été interdite par le Tribunal administratif de La-Roche-sur-Yon sur plainte du président de la Libre Pensée locale. Cela a suscité l’ironie des uns, l’indignation des autres et la satisfaction des « laïcs ». Nul n’a relevé toutefois le poids que pèse l’institution judiciaire dans les questions religieuses et politiques sensibles, même quand celles-ci se cristallisent sur des objets apparemment anodins comme une crèche ou un voile.

    Même poids indu, dans l’affaire de ce malade dans le coma à Chalons-en-Champagne, Vincent Lambert, que sa femme et une partie de sa famille désiraient débrancher alors que ses parents ne voulaient pas. C’est le Conseil d’Etat qui a statué : le juge administratif acquérait ainsi de fait le droit de vie et de mort sur un homme, et contribuait à fixer le droit de l’euthanasie par sa jurisprudence. Les voies de droit étant épuisées en France, le Conseil d’Etat étant la cour suprême en matière administrative, les parents se sont pourvus devant la Cour européenne des droits de l’homme, ses arrêts s’imposant aux droits nationaux. On contourne les juridictions nationales pour s’en remettre à un arbitre supranational : on avance ainsi vers la gouvernance mondiale, et l’on continue à se mettre dans la main des juges.

    Notons encore un autre exemple flagrant de l’extension du domaine de ceux-ci : les poursuites contre Marine Le Pen pour avoir comparé l’empiètement sur le domaine public des prières de rue à une occupation. Lorsque les députés européens ont levé son immunité parlementaire, Henri Guaino a déploré ce qu’il a nommé la « judiciarisation de la politique ». Le terme méritait d’être précisé : il ne s’agit nullement de reprocher à la justice de condamner un politique s’il a volé, tué ou pour tout autre crime et délit de droit commun, mais lui interdire de s’immiscer dans l’activité politique, comme l’a précisé le député UMP :

    « Le juge n’a à juger ni de l’opportunité des décisions politiques, ni de toutes les paroles prononcées, même excessives, même scandaleuses, même honteuses, par les hommes politiques et les élus. Ça, c’est au peuple d’en décider. »

    On ne saurait mieux dire. Tout le monde a applaudi quand les juges italiens ont mis leur nez dans les affaires d’une démocratie-chrétienne pourrie pendant l’opération Mani Pulite, et nous avons rêvé que les nôtres en fissent autant en France, mais l’on s’aperçoit, hélas, qu’une fois entrés dans une maison pour, ou sous prétexte de, débrouiller un scandale financier, les juges s’y ébattent ensuite en terrain conquis, sans égard pour le droit ni la limite de leurs compétences.

    Une judiciarisation qui mène à la confusion des pouvoirs

    Cette judiciarisation mène à la confusion des pouvoirs, le judiciaire s’immisçant dans l’exécutif, comme au Conseil général de la Vendée. On arrive aussi à des situations cocasses, comme celle du Conseil d’Etat : il rend des arrêts souverains qui font autorité et jurisprudence, alors que les nominations y sont politiques, et les membres pas toujours magistrats ni même juristes ! Celle du Conseil constitutionnel, qui juge de la constitutionnalité des lois et en retoque souvent l’une ou l’autre, est encore pire : il a pris l’habitude de statuer non en fonction des articles de la constitution, qui ont une portée juridique précise, mais en interprétant à sa manière son préambule, texte philosophique. En d’autres termes, une assemblée de neuf sages choisis pour les bons et loyaux services qu’ils ont rendus, peut déposséder la représentation nationale de sa faculté souveraine de faire la loi, par une simple interprétation extensive et personnelle d’un texte philosophique ! La confusion est telle que le juge prétend aussi se faire législateur. Ainsi le fameux arrêt Perruche, rendu le 17 novembre 2000 par la Cour de cassation solennellement réunie en assemblée plénière, a-t-il donné le droit à un enfant né handicapé de porter plainte contre ceux qui ne l’avaient pas avorté : ici l’aberration mentale s’ajoute à l’usurpation. Cet arrêt était malgré tout trop en avance, et il n’a finalement pas fait jurisprudence, mais ceci est une autre histoire : il a bien été rendu.

    Il existe donc une caste de grands sages qui s’arrogent le droit de s’occuper de tout, de prendre tous les pouvoirs, sans rendre de compte à personne qu’à leurs pairs. Les juges contrôlent l’exécutif, remplacent le législatif, arbitrent enfin les comportements politiques et sociaux, et cela sans recours d’aucune sorte. Le peuple ne saurait à aucun moment faire valoir sa volonté contre cette confrérie noire – il est tout juste bon à voir apparaître sa photo sur le mur des cons. Et il n’y a plus d’appel au roi. Saint Louis ne siège plus sous son chêne. Symboliquement, le Parlement a officiellement restreint le droit de grâce présidentiel en 2008, et la pratique avait déjà exclu de son bénéfice les terroristes, les trafiquants de drogue, les tueurs d’enfants, les chauffards et autres racistes. En d’autres termes, une fonction régalienne par excellence n’était plus exercée souverainement, ligotée par les mille liens lilliputiens de la nouvelle morale répandue par la justice. Or, cette judiciarisation qui touche tant la société que l’Etat est importée des Etats-Unis.

    Une frénésie de chicane

    Cela a commencé par la société. Les médecins, en particulier, le savent. Il ne leur est pas nécessaire de regarder des séries télé à la mode pour cela. Régulièrement, leurs responsables syndicaux organisent des colloques et des séminaires sur l’influence américaine en la matière. Une frénésie de chicane commence à se répandre en France à propos de chaque acte, chaque procédé médical, ce qui engendre un souci et une tension constants et multiplie le travail administratif et juridique, oblige à signer des décharges, etc. Cela rappelle Les plaideurs, en moins drôle, met en jeu d’énormes sommes d’argent et enrichit des troupeaux de robins. C’est le système de lawyers américains, qui font miroiter à leurs clients des indemnités mirifiques pour le moindre préjudice et tirent de solides revenus de l’exploitation de ce qu’on peut appeler la mentalité de loterie judiciaire, le jackpot de prétoire. Aux Etats-Unis, la judiciarisation de la société ne touche pas que la médecine, elle ne prétend pas faire son beurre seulement d’un stéthoscope malencontreusement oublié dans une cage thoracique, elle s’étend à toute la vie. Si vous toussez pour avoir fumé une (censuré) ou si vous êtes obèse pour avoir mangé une glace (censuré), vous pouvez vous faire un bon milliard de dollars avec un avocat compétent, surtout si vous êtes noir et homosexuel.

    Conseiller juridique, journaliste, écrivain, le New-Yorkais Philip Howard a publié sur les inconvénients de la judiciarisation de la société américaine plusieurs ouvrages qui font autorité aux Etats-Unis, dont La Mort du sens commun, L’Effondrement du bien commun, Vivre sans lawyers, et Le Gouvernement de personne. Ce sont aussi des best-sellers car, à la différence de nombreux intellectuels français trop férus d’abstraction seule, Howard donne des exemples frappants. Dont celui d’une petite fille de cinq ans en maternelle, qui entra un jour en colère, jeta ses affaires par terre et déchira le papier peint des murs ; aucun maître, aucune maîtresse n’osa intervenir de peur d’enfreindre une loi sur les enfants ; tant et si bien que la direction dut se résoudre à appeler la police, qui intervint et emmena la petite fille… menottes aux poignets ! Ce qui hier relevait de la responsabilité de l’instituteur, et d’une remontrance ou d’une petite tape, est aujourd’hui de la compétence de l’Etat, de la loi, des juges. (La judiciarisation ressemble à la marchandisation : la cuisine qui relevait hier de la maîtresse de maison est confiée aujourd’hui à l’agro-alimentaire. On transfère à l’échelon supérieur ce qui se faisait mieux et moins cher à l’échelon inférieur, réduisant peu à peu la responsabilité et l’autonomie des citoyens.) Howard, et d’autres analystes nord-américains, en particulier canadiens, discernent sous cette peur superstitieuse de la loi la primauté des juges et des avocats qui tiennent la foudre.

    Une oligarchie de robins

    Pourquoi cette omniprésence, et cette omnipotence, des hommes de robe aux Etats-Unis ? Alexis de Tocqueville l’avait déjà notée dans De la démocratie en Amérique : « L’aristocratie américaine est au banc des avocats et sur le siège des juges. » Un récent article du Monde diplomatique montrait la forte proportion d’avocats dans la première équipe d’Obama (il reste encore au moins Biden et Holder), et plus encore au Congrès (peut-être les dernières élections ont-elles changé cela) : 59% des sénateurs et 40% des représentants à la chambre étaient avocats. La démocratie américaine est donc structurellement une oligarchie de robins. Le Monde diplomatique précisait, sans donner malheureusement de statistiques précises, que ces avocats sont souvent démocrates. On a donc affaire à un complexe justicio-congresso-présidentiel d’avocats bobos utopistes pour diriger la plus grande puissance mondiale.

    Et c’est tout naturellement que ces hommes de profils semblables, d’idéologie commune, travaillant en réseau, conjuguent leurs efforts pour exercer le pouvoir et faire évoluer les lois dans la même direction. Là encore, cela ne date pas d’hier. La loi des juges a été dénoncée dès 1803 par le président Thomas Jefferson quand, par un coup de force juridique, la Cour suprême s’est arrogé le pouvoir de contrôle de constitutionnalité. Pour lui, la constitution n’était plus dès lors qu’un « simple objet de cire dans les mains du pouvoir judiciaire » – et d’un pouvoir judiciaire confus et boulimique, puisqu’il conjugue les compétences du Conseil constitutionnel et de la Cour de cassation. Dans ces conditions, il est obligatoire que la politisation de la justice fasse pendant à la judiciarisation de la politique.

    Une redoutable politisation de la justice

    La façon dictatoriale dont Barack Obama gouverne les Etats-Unis en donne quelques exemples en matière de bioéthique. L’avortement suscite une forte opposition dans de nombreux Etats et n’a été autorisé par la loi fédérale que par une décision de la Cour suprême, non par une loi votée. Mais ce n’est pas tout. Quand tel ou tel Etat vote des dispositions pour en limiter l’application (par exemple en faisant fermer certains types de cliniques), il se trouve immédiatement des tribunaux pour contester la constitutionnalité des lois d’Etat. Bien sûr, le cas passe en cour d’appel fédérale, et si, comme cela fut le cas récemment au Texas et en Louisiane, la cour donne raison à l’Etat et à sa loi restrictive, les associations pro-choix portent l’affaire devant la Cour suprême qui, elle, leur donne systématiquement raison. La même chose vient d’avoir lieu à grande échelle en matière de mariage gay : de très nombreux Etats conservateurs ont voté des lois définissant le mariage comme étant l’union d’un homme et d’une femme : tous ont été attaqués, et, chaque fois que le cas est venu devant la Cour suprême, celle-ci a tranché en faveur des groupes de pression LGBT et de la nouvelle « morale ».

    Cette stratégie est connue de tous, et son efficacité dans la subversion du mariage et l’instauration de l’union gay a suscité l’approbation publique de l’ancien président démocrate Bill Clinton : « Je n’ai jamais vu un mouvement pour les droits civiques, au moins dans ce pays, avancer aussi loin et aussi vite, jamais », a-t-il déclaré lors d’un discours au gala annuel de l’association Human Rights Campaign (HRC) a Washington. Les couples de même sexe peuvent désormais se marier dans 32 des 50 Etats américains, ainsi que dans la capitale fédérale, Washington, à la suite de décisions de justice. Début octobre 2014, seuls 19 Etats autorisaient les mariages gays.

    Clinton est un fanatique des droits humains et des LGBT. Il s’est excusé publiquement en 2013 pour avoir promulgué, en septembre 1996, la « loi de défense du mariage ». Cette loi définissait le mariage au niveau fédéral comme l’union d’un homme et d’une femme. Elle a été abrogée par la Cour suprême en 2013. Voilà̀ comment le pouvoir est exercé à partir des Etats-Unis par un petit nombre d’idéologues fanatiques dont l’ambition est de subvertir toutes les mœurs traditionnelles dans le monde en instrumentalisant la justice et en transformant les lois.

    Hannibal, 11/12/2014

    http://www.polemia.com/la-dictature-des-juges-vient-damerique/

    Voir : Suisse : la Convention européenne des droits de l’homme contre la démocratie direc

    Source : Rivarol, n° 3167, 11/12/2014.