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  • Julien l'Apostat (331 - 363)

    La mauvaise réputation

     

     

    L'empereur Julien l'Apostat a régné à peine dix-huit mois sur l'empire romain. Son surnom vient de ce qu'il aurait répudié le christianisme pour revenir à la religion païenne. Cela lui a valu de la part des historiens une mauvaise réputation, largement imméritée.

    Le neveu de Constantin le Grand

    Julien a six ans quand, à la mort de son oncle Constantin le Grand, premier empereur chrétien, des soldats massacrent les membres de la famille impériale qui ne sont pas issus de Constantin. Son éducation est confiée à un eunuque qui l'initie aux grands classiques de la culture grecque et lui donne la passion de la lecture.

    En 341, son cousin, l’empereur Constance, envoie Julien et son frère au fond de l’Anatolie, dans la forteresse de Macellum en Cappadoce. Ils ont accès à une bibliothèque contenant les classiques de la philosophie grecque. À partir de 347, Julien est autorisé à revenir à Constantinople, puis à Nicomédie en 351. En 354 Constance convoque Julien à la cour impériale de Milan, puis l’envoie plusieurs mois à Côme. Alors que des courtisans l’accusent de complicité avec son frère Gallus, qui s’était révolté et avait été exécuté sur ordre de Constance, c’est l’impératrice Eusébie, épouse de Constance, qui sauve Julien.

    Parisien d’adoption

    Durant l'été 355, Julien peut suivre des cours de philosophie à Athènes, où il côtoie Basile de Césarée et Grégoire de Nazianze. Ce dernier sera plus tard un de ses adversaires les plus féroces. À la fin de l’année, il est rappelé à Milan où l’empereur lui fait épouser sa soeur Hélène et le présente à l'armée avec le titre de César, c'est-à-dire vice-empereur.

    Puis il l’envoie en Gaule, où cet intellectuel se révèle excellent administrateur et stratège efficace. Travailleur acharné, il apprend le latin et se soumet à un dur entraînement militaire.

    Julien l'Apostat (musée des thermes de Cluny, Paris), doc RMNFin juin 356, il fait lever le siège d'Autun, et prend le contrôle de Cologne sur le Rhin, dont il relève les fortifications. Impressionnés, les Francs demandent à traiter avec Julien, qui réside à Sens ; mais les Alamans profitent de la dispersion de ses forces pour attaquer la ville, où il l’assiègent pendant un mois.

    À partir de 357, Julien s’installe à Lutèce, sur l’île de la Cité, facile à défendre. Il dit alors que l’eau de la Seine est aussi agréable à voir qu’à boire.

    Seul empereur romain à avoir été parisien, il apprécie tellement l'endroit qu’il y passe ses hivers. Enceinte, son épouse Hélène rentre en Italie où elle met au monde un garçon mort-né. Elle décède vers 358, et Julien, qui ne se remariera pas, s'entoure d’amis païens, tels Oribase, son médecin personnel et le Gaulois Salutius, qui devient son plus proche conseiller.

    Après une grande victoire à Strasbourg, contre les Alamans, il exerce un pouvoir incontesté et repousse aussi les attaques des Francs.

    Mais en 360, l'empereur Constance, jaloux de son prestige et menacé par les Perses, exige que Julien lui envoie deux légions en renfort. En majorité Gaulois, ses soldats refusent de partir et se rassemblent à Lutèce pour le proclamer Auguste. Julien décide alors d’aller conquérir Constantinople.

    Empereur réformateur

    Constance ne l'attend pas et meurt en novembre 361. De son lit de mort, il transmet le pouvoir à Julien.

    Aussitôt ce dernier promulgue un édit de tolérance de toutes les religions, y compris celles des juifs et des chrétiens dissidents.

    Mais quelques mois plus tard, en 362, il interdit aux chrétiens d'enseigner. Puis, il tente de réformer le paganisme sur le modèle de l’Église catholique et crée une hiérarchie des cultes autour du Dieu Soleil. Il écrit un pamphlet intitulé Contre les Galiléens, où il proclame que les Juifs et les Hellènes sont semblables, et il ordonne la reconstruction du temple de Jérusalem.

    Après avoir réorganisé la lourde administration impériale, en réduisant en particulier le personnel du palais, il va s'installer à Antioche pour y préparer l’invasion de la Perse. Mais là, il se heurte à la nombreuse population chrétienne de la ville, qui lui manifeste son hostilité.

    Empereur combattant

    Au printemps 363, Julien se lance dans une vaste expédition militaire qui le mène victorieusement jusqu'à Ctésiphon, la capitale perse. Mais accablé par la chaleur et la politique de la terre brûlée des Perses, il doit battre en retraite et, le 26 juin 363, est mortellement blessé au combat. Selon le philosophe Libanios, il aurait été assassiné par un soldat romain chrétien. Mais cette version est démentie par l'historien Ammien Marcellin, qui était présent et rapporte : «Au moment où Julien, oublieux de toute précaution, se précipitait témérairement au combat en levant les bras, et à grands cris, pour bien faire entendre que c'était la débâcle et la panique chez l'ennemi, et pour exciter ainsi la fureur des poursuivants, ses gardes blancs dispersés par l'effroi lui criaient de tous cotés d'éviter la masse des fuyards comme on fait pour l'écroulement incertain d'un toit qui menace ruine ; mais soudain, une lance de cavalerie (equestris hasta) égratigna la peau de son bras, lui transperça les côtes, et se ficha dans le lobe inférieur du foie» (XXV, 3, 6.).

    Épitaphe

    Julien fut le seul successeur de Constantin 1er à ne pas pratiquer la nouvelle religion. On lui prête ce mot apocryphe au moment de sa mort : «Tu as vaincu, Galiléen !», le Galiléen en question n'étant autre que le Christ.

    L'empereur mérite mieux que cette mauvaise réputation. Jeune général toujours victorieux, mort au combat à 33 ans, il fut le plus intellectuel des empereurs romains, avec Marc Aurèle, son modèle.

    Julien a étudié l’astronomie dans les traités de Ptolémée. Il citait de mémoire Homère, Platon et Plutarque, et savait s’entourer des meilleurs esprits de son temps : Ammien Marcellin, le dernier grand historien latin, Libanios, le dernier grand rhéteur grec, Oribase, le dernier grand médecin de l’Antiquité, et le préfet philosophe Salutius, qui jouissait d’un tel prestige que l’armée lui proposa deux fois l’empire, à la mort de Julien, puis à celle de son successeur Jovien.

    Claude Fouquet
  • 22% des électeurs de l’UMP ont voté pour le FN lors du second tour des départementales

    Il suffit de détailler les résultats du second tour des départementales pour s’apercevoir que de très nombreux électeurs UMP ne respectent pas la consigne du « ni-ni », venue d’en haut.

    Au sein même de l’UMP, le ni-ni (ni vote en faveur du FN, ni voix en faveur du PS quand ces deux partis s’affrontent lors d’un scrutin électoral) provoque les polémiques et suscite des affrontements internes, parfois violents.

    On sait à quel point Alain Juppé, François Baroin et Nathalie Kosciusko-Morizet, trois figures de l’UMP, y sont hostiles. Le « tout sauf le FN » devant être respecté, notamment en faveur des socialistes.

    Mais il suffit de détailler les résultats du second tour des récentes élections départementales pour s’apercevoir que de très nombreux électeurs UMP ne respectent pas la consigne venue d’en haut.

    22% votent en faveur du Front National

    22% d’entre eux votent en faveur du Front National au second tour. Non pas seulement pour « punir » le pouvoir socialiste, mais par porosité avec les thèses et thèmes du mouvement national.

    Sur l’immigration et le péril islamique, une partie des électeurs de l’UMP partage ces valeurs avec ceux du Front National. C’est précisément en cela que la “radicalisation” de Nicolas Sarkozy n’est pas efficace pour son parti. Il ne retire plus de la sorte une seule voix aux aspirations souverainistes qui ont compris qu’elles avaient été piégées ; il ne fait que « libérer » son propre électorat, puisque la parole du chef ne le contient plus.

    Dans le Vaucluse, le Gard ou le Var, le Front National gagne des cantons par adhésion, mais aussi parce que l’électorat UMP s’est massivement reporté sur elle. La confusion entre les deux droites se crée. Une partie de la droite anciennement gaulliste est au service du mouvement national.

    Ce n’est pas encore une fusion idéologique ; ça commence à y ressembler. Ce croisement ne va pas manquer de provoquer des frustrations parmi les électeurs de gauche qui, eux, à une très forte majorité (60%) respectent les consignes du désistement républicain dès lors qu’un candidat UMP se mesure à un rival FN.

    Les électeurs de gauche n’en tire pas avantage

    Mieux encore, dans une triangulaire de second tour UMP-FN-PS (le socialiste en troisième position), un quart des électeurs PS choisissent le candidat de droite pour écarter à coup sûr l’hypothèse frontiste.

    En ne prenant pas lui-même position avec clarté, Nicolas Sarkozy se met donc aussi en danger. C’est précisément cela le grand paradoxe de ce ni-ni : puisqu’il est convaincu que François Hollande ne sera pas en mesure de se qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle ; puisque l’ex-président est persuadé qu’il affrontera Marine Le Pen, une victoire la plus imposante possible lui est nécessaire.

    http://fr.novopress.info/185068/22-electeurs-lump-vote-en-faveur-du-fn-lors-du-second-tour-departementales/

  • Éditorial de L'AF 2906 : LE FN DEVANT LA QUADRATURE DU CERCLE

    La victoire incontestable aux élections départementales d’une droite européiste, atlantiste, libre-échangiste et immigrationniste contre une gauche européiste, atlantiste, libre-échangiste et immigrationniste, ne saurait évidemment nous réjouir.

    Conséquence mécanique de la désastreuse politique menée par le gouvernement socialiste depuis trois ans — déjà ! —, cette victoire participe de ces effets de balancier que les politologues appellent alternances et qui, depuis 1986, sont le lot de la vie électorale française. Pourtant la situation n’a jamais été, semble-t-il, aussi favorable au FN qui consolide son ancrage local, en dépit, ou à cause, d’une forte abstention — 50 %. La gauche paraît discréditée ...tout en conservant quand même plus de trente départements, et la droite, comme l’écrit l’ancien conseiller sarkozyste Maxime Tandonnet (FigaroVox du 29 mars 2015) n’offre aux Français, « pour l’instant aucune raison de croire en l’avenir. Elle ne présente pas de ligne claire, aucune ambition sur les questions qui préoccupent le pays, le chômage, la sécurité, l’exclusion, la maîtrise de l’immigration. » Or c’est elle que les Français ont envoyé aux affaires dans deux tiers des départements. Comme quoi son imposture récente et l’état du pays, qui ne date pas de 2012, ne sont pas suffisants pour déclencher au sein de la majorité des électeurs une réaction salutaire.

    Il est vrai, les Français ont la mémoire courte, mais cette seule explication le serait également. L’impossibilité pour les électeurs, à moins d’y être poussés par des événements catastrophiques qu’on ne saurait souhaiter pour son pays, de changer radicalement la donne est consubstantielle au régime des partis. La formule de Maurras selon laquelle « le suffrage universel est naturellement conservateur » a été souvent mal comprise. Elle ne signifie pas tant que la France est traditionnellement à droite et qu’elle ne se résout à voter pour la gauche que lorsque la droite l’a profondément déçue, même si ce fut le cas en 1981 (victoire de Mitterrand) et en 2012 (victoire d’Hollande). Non, elle signifie avant tout que le suffrage universel conserve par prudence l’existant, en l’occurrence cette alternance entre les deux piliers de l’oligarchie que sont, pour faire rapide, le PS et l’UMP-UDI. Voter FN reste un vote « anti-système », donc anxiogène, même si l’état du pays fait franchir à chaque nouvelle échéance ce pas à des Français toujours plus nombreux. En dépit d’une dédiabolisation dont ne veulent du reste ni l’oligarchie et ses media ni les électeurs traditionnels du FN — qui sont loin d’avoir désavoué tous les candidats ayant « dérapé » —, le FN se trouve placé devant une contradiction qu’il n’est pas certain de parvenir un jour à dépasser : comment être à la fois suffisamment dans le système pour ne plus « effrayer » et hors système pour incarner un changement à la fois véritable et crédible ? Marine Le Pen n’a pas eu tort, dimanche soir, dès que fut acquis le fait que le FN ne dirigerait aucun département, de déclarer que le résultat obtenu par son mouvement « est le socle des grandes victoires de demain ». Toutefois, même si la proportionnelle lui permet de gagner des régions en décembre prochain et, grâce à la prime majoritaire, de les diriger, ces éventuels succès pourraient ne constituer qu’une victoire à la Pyrrhus. Qu’il s’agisse de la présidentielle ou des législatives de 2017, le FN est encore loin de pouvoir emporter, en l’absence de toute alliance électorale, des victoires décisives au scrutin majoritaire. Et si cette éventualité devenait crédible, la parade existe déjà : d’aucuns, à gauche, qui aiment à se faire peur, et craignent que l’effet amplificateur du scrutin uninominal majoritaire, qui profite aujourd’hui quasi-exclusivement aux partis de l’oligarchie — seulement trois députés patriotes sur 577 alors que le vote national représente un quart de l’électorat —, ne finisse par se retourner contre ces mêmes partis, envisagent de noyer les succès à venir du FN dans le retour à la proportionnelle. Tel avait déjà été le calcul de Mitterrand en 1986, mais dirigé contre le RPR et avec un FN bien plus faible. Rappelons que ce calcul, perdant, n’avait interdit à la droite ni de passer ni de gouverner, les trente députés FN étant réduits au rôle de figurants. En 2017, en cas de représentation proportionnelle, comme en 1986, et même avec un FN bien plus haut et donc un nombre de députés nationaux bien plus important, le système saurait trouver la voie d’une coalition à l’allemande et laisser le FN à une fonction protestataire. Il saurait d’ailleurs trouver la même avec une majorité relative FN élue au scrutin majoritaire par circonscription ! A peine les bureaux de vote étaient fermés dans l’Aisne, dimanche 29 mars, que le président socialiste sortant Yves Daudigny, qui s’était désisté à l’issue du premier tour pour la droite parlementaire, appelait à la constitution à l’issue du second tour d’une « majorité inédite » de gestion, devant « s’appuyer sur un socle politique clair » dont « le contour [...] ne peut être que la défense des valeurs de notre république et la lutte sans concessions et sans équivoques vis-à-vis du FN. » A l’heure où nous écrivons, nous ignorons évidemment quels auront été les résultats du troisième tour — l’élection des présidents des conseils départementaux — dans les départements où le FN pourrait jouer un rôle d’arbitre — Aisne, Gard et Vaucluse — ni quelles auront été, d’ailleurs, les consignes du siège national. Il n’en reste pas moins que le socialiste Daudigny a surtout pris date... pour 2017.

    Certes, le FN a encore de la marge mais résoudre la contradiction de son existence de parti « antisystème » dépendant du « système », à savoir du jeu traditionnel des partis de l’oligarchie, pour arriver au pouvoir, c’est un peu comme résoudre la quadrature du cercle. En Italie, pour y parvenir, l’ex-néofasciste Gianfranco Fini avait dû tout simplement se renier. Et se dissoudre dans le jeu politique italien pour finalement disparaître. Or c’est à ce prix que le FN risque de « faire alliance ». On dira que le gaullisme politique triompha quand il sut incarner, un temps, ce conservatisme social que le parti de Marine Le Pen serait bien inspiré d’incarner à son tour s’il veut, à la fois, et avec raison, retenir un électorat populaire méprisé par l’ensemble du pays légal et attirer un électorat UMP qu’inquiètent encore des prises de position démagogiques mal maîtrisées... Mais les gaullistes eux-mêmes n’eurent, à eux seuls, en voix, et ne frôlèrent en siège, la majorité absolue qu’aux législatives de 1962, c’est-à-dire dans des circonstances bien particulières — le lâche soulagement qui suivit la guerre d’Algérie.

    De fait, c’est le régime des partis lui-même qui empêche toute solution électorale radicale. « La République gouverne mal, mais elle se défend bien », affirmait en son temps Anatole France. Au jeu funeste des partis, elle ajoute aujourd’hui la destruction de la société et une immigration visant à dissoudre la population française dans un magma communautariste. Le temps presse.

    François Marcilhac - L’AF 2906

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Editorial-de-L-AF-2906-LE-FN

  • Jacques Doriot et le Parti Populaire français

    Jacques Doriot et le Parti Populaire français

    S.-d. Bernard-Henri Lejeune

    Les Cahiers d’Histoire du Nationalisme n°3 (Synthèse Nationale, 2014)

    Jacques Doriot et le Parti Populaire français est le second volet de l’étude que l’ancien membre du PPF, Bernard-Henri Lejeune, consacra à son ancien parti et à son célèbre dirigeant, Jacques Doriot. Le premier tome, consacré au PPF de 1936 à 1940 avait déjà été recensé par nos soins (ici) et il était logique d’en faire de même pour cette suite et fin. Une fois encore, cet historisme se présente sous la forme d’un copieux ensemble de documents et de témoignages nous éclairant sur ce que fut ce grand parti français de la débâcle de 1940 à sa fin tragique en 1945.

    Indissociable de ce « parti de type fasciste », la figure de Doriot, du « Grand Jacques » comme on l’appelait affectueusement, est présentée par Roland Hélie qui retrace les grandes étapes de la vie de ce personnage haut en couleurs qui mit toute son énergie dans le combat politique au service du redressement de la France. Passé du communisme au socialisme national, ce qui ne fut finalement pas si rare dans l’avant-guerre, Doriot l’ancien métallo était « une prodigieuse force brute, excessive en tout […] un miracle de la puissance physique au service de la parole » nous rapporte Eric Labat. Un autre combattant bien connu du front de l’est, René Binet, confirme qu’ « il faisait grande impression sur les foules ». Solidement implanté à Saint-Denis dont il fut député-maire, il fonda en 1936 leParti Populaire français (PPF) qui devint rapidement un parti de masses. Combattant en 1940, il se range après la défaite derrière le Maréchal et fait du PPF le plus important organisme politique des années suivantes. Le prestige de Doriot n’y est pas pour rien : déjà fort connu en France, il s’engage sur le front de l’est, y gagne la croix de fer et n’hésite pas à multiplier les meetings politiques dès qu’il revient en permission sur le territoire national. Exilé à Sigmaringen en juin 1944, Jacques Doriot garde son optimisme et croit toujours en la victoire de l’Allemagne. Le combat politique pour le « gouvernement national et révolutionnaire » qu’il appelle de ses vœux continue à mobiliser toutes ses forces mais le « Grand Jacques » trouve malheureusement la mort sous les balles d’un avion allié le 22 février 1945 près de la ville allemande de Mengen.

    Cliquez ici: https://www.youtube.com/watch?v=8p1M3tR3Mmc

    Le PPF se désignait comme un parti « national, social, populaire » et se posait en défenseur des classes laborieuses et de la paysannerie. Farouchement anti-communiste, il s’inspirait certes du modèle mussolinien (en particulier sur sa charte du travail) mais restait avant tout un organisme original et indépendant. Appelant de ses vœux un homme nouveau qui aurait « le goût du risque, la confiance en soi, le sens du groupe, le goût des élans collectifs », le PPF souhaitait avant tout œuvrer pour la nation dans son ensemble et « refaire la France » pour reprendre Abel Bonnard. Pour faire « sortir du tombeau » notre pays, il convenait de rassembler les Français quelles que soient leurs différences (classes sociales, métropolitains ou coloniaux etc.). Le PPF s’intéressait à toutes les composantes de la vie de la nation et les documents présentés dans le présent ouvrage le montrent bien. De la religion au monde du travail en passant par la jeunesse, la presse ou le racisme, le parti entendait ne rien laisser au hasard dans son objectif de rebâtir la France dans une perspective révolutionnaire. Prenons pour illustrer ce propos l’exemple du programme d’urgence du PPF. Celui-ci faisait suite à la débâcle de 1940 et développait en 8 points ses propositions en cette période troublée :

    1. Le PPF exige la liquidation du communisme sous toutes ses formes, théoriques et pratiques, politiques et terroristes.
    2. Le PPF exige le châtiment des responsables de la guerre 1939-1940, de la livraison de l’Afrique du Nord et de la Corse aux Anglo-Américains.
    3. Le PPF exige l’examen par un Tribunal populaire de toutes des hommes publics, quels qu’ils soient, et la révision de tous les grands marchés et transactions commerciales passés depuis 1939.
    4. Le PPF exige l’abolition de la dictature des trusts et de l’exploitation capitaliste. Comme première mesure, le PPF exige la défense et le développement des Comités Sociaux d’entreprises et un appui matériel et moral aux syndicats qui œuvrent dans l’esprit de la Charte du Travail.
    5. Le PPF exige l’anéantissement de la puissance juive et la restauration d’une race française forte.
    6. Le  PPF exige l’exclusion des francs-maçons de la vie publique.
    7. Le PPF exige le châtiment exemplaire des trafiquants du marché noir et l’organisation d’un ravitaillement cohérent.
    8. Le PPF souhaite une coopération entre les grandes puissances continentales pour l’établissement du nouvel ordre européen.

    L’organisation du PPF, nationale et locale, fait l’objet de plusieurs documents dans l’ouvrage qui nous la font connaître dans les détails. Fortement structuré, hiérarchisé et discipliné, le PPF était construit autour de Jacques Doriot, ce Chef incontesté inspirateur d’une profonde mystique militante présente à tous les échelons du parti. Le sens du sacrifice y était honoré plus que tout autre. Dans le serment du parti, on trouvait ainsi le passage suivant : « Je jure de servir jusqu’au sacrifice suprême la cause de la révolution nationale et populaire d’où sortira une France nouvelle, libre et indépendante. » L’action et l’effort étaient également des marqueurs incontournables de la vie militante. L’esprit qui prévalait au PPF transparait bien dans cet extrait du discours que prononça Victor Barthélémy, numéro 2 du parti : « Prenez ce pays à bras-le-corps ; sortez-le de la défaite et de la honte. Ouvrez-lui toutes grandes les portes d’un avenir digne de son passé. Et faites fleurir sur les tombes de nos martyrs et de nos héros les lauriers féconds de la Révolution victorieuse. » L’engagement au PPF était pluriel, tant au niveau de l’origine sociale de ses membres que de leur parcours politique antérieur. Toutes les classes sociales y étaient représentées mais les ouvriers constituaient la majeure partie des effectifs (environ 35% en 1936 et 50% en 1942). Si de nombreux militants venaient originellement de la gauche (anciens communistes ou socialistes) ou de la droite au sens large (Action Française…), le parti du « Grand Jacques » avait toutefois réussi à attirer un grand nombre de personnes qui ne s’étaient jamais investies auparavant dans une structure politique. Le PPF, d’après les calculs de Bernard-Henri Lejeune, aurait compté sur un vivier de 30.000 militants sans prendre en compte les dizaines voire les centaines de milliers de sympathisants ! Il était donc un parti de masses et les meetings de Doriot dans les plus grandes villes de France en 1942 le prouvent bien. Tous les chiffres de ce tour de France des régions montrent le succès des réunions où le « Grand Jacques » prenait la parole devant des foules conquises. 4000 personnes à Lille, 5000 à Rouen, 7000 à Bordeaux !

    La machine PPF, en plus de son efficacité organisationnelle, pouvait compter sur le soutien de  nombreux intellectuels (Abel Bonnard, Alexis Carrel…). De prestigieux collaborateurs participaient (parfois épisodiquement) à  ses différents organes de presse : Le cri du peupleL’émancipation nationaleLes cahiers de l’émancipation nationale etc. Les noms suivants suffiront à vous en donner une idée : Benoist-Méchin, Alphonse de Chateaubriant, Cousteau, Drieu, Fontenoy, Fabre-Luce, Bertrand de Jouvenel, Montandon, Saint-Paulien, Suarez, Rebatet ou encore Jean Hérold-Paquis, chroniqueur de Radio Paris (dont est repris ici un superbe éditorial datant de 1943).

    Dans Jacques Doriot et le Parti Populaire français, on retrouve plusieurs textes provenant directement de la plume de Bernard-Henri Lejeune ou de cette presse PPF que l’on vient d’évoquer. Ces articles ont été bien choisis car les thèmes sont diversifiés (La Commune, La médecine, Le PPF et la question anglaise, La question raciale...) et permettent de mieux connaître et comprendre les positions des doriotistes. Au sujet de la religion par exemple, Alain Janvier préconisait le régime concordataire comme « solution logique ». Estimant que « l’éducation antichrétienne, appelée laïque, a été l’origine de tous nos maux », ce membre du Bureau Politique du PPF se faisait le défenseur d’un nécessaire accord entre l’Eglise et l’Etat : « Nous devons favoriser les forces spirituelles et morales qui, plus que toutes les autres, ont contribué à la grandeur de la France. […] L’Eglise, gardienne de ces puissantes traditions, et l’Etat, sauvegarde du bien public, doivent donc s’accorder et, sur le plan spirituel, coordonner leurs efforts. » La question bretonne, chère au PPF, est également à l’honneur avec un article passionnant datant de 1943 où l’auteur fustige le jacobinisme français qui, depuis 1789, a cherché à tuer l’âme bretonne. Au contraire, il faut que la Bretagne reste elle-même, qu’elle conserve à tout prix sa personnalité et ses traditions ! Contre l’assimilation et l’unification, il convient de mettre en œuvre un « statut breton » qui apportera à la Bretagne « la place qu’elle doit avoir dans le cadre de l’Etat français » car « on doit l’admettre comme elle est » et non chercher à la faire changer. Ce sera la condition élémentaire « pour de jeunes bretons fiers de leur sol, de leur race et de leurs ancêtres et décidés à faire de la Bretagne l’élément dynamique et pur d’une France nouvelle, populaire et nationale. » Cette position de bon sens était logique lorsque l’on sait que, dès 1936, le PPF s’était positionné pour la reconstitution des anciennes provinces françaises !

    Vous l’aurez compris, ce troisième volume des Cahiers d’Histoire du Nationalisme est un achat fortement recommandé car il permet de combler une vieille lacune : la méconnaissance de ce grand parti que fut le PPF. Il trouvera ainsi sa place à côté du Doriot de Jean-Claude Valla. La richesse de sa documentation en fait également un outil précieux à la compréhension des idées politiques de cette période de notre histoire. 

    Rüdiger / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2015/03/10/chronique-de-livre-jacques-doriot-et-le-parti-populaire-fran-5580197.html

  • Drac/Adinolfi "Les stratégies de la tension" Partie 1


    Drac/Adinolfi "Les stratégies de la tension... par erlorraine

  • Droitisation de la Seine-Saint-Denis

    Bruno Beschizza est ancien policier. Après avoir remporté les élections municipales à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), face à la gauche en 2014, il vient de battre les socialistes dans son canton aux élections départementales. Il déclare à Valeurs Actuelles :

    Unknown-2"[...] Le Département de la Seine-Saint-Denis, historiquement, a été créé pour être une banlieue rouge pendant que les Hauts-de-Seine devaient être une banlieue bleue, si je schématise. La Seine-Saint-Denis et ses habitats ont cependant changé. La gauche départementale a cru pouvoir faire ce qu'elle voulait puisque quoi qu'il arrive, la population la reconduisait au pouvoir. Un électorat captif grâce au clientélisme et à l'assistanat. Il y a cependant eu une double trahison de la gauche qu'elle soit départementale ou nationale. Parallèlement, la droite a conquis la majorité des municipalités de Seine-Saint-Denis et les habitants ont pu comparer les bilans locaux de leurs candidats. Le résultat est donc que mathématiquement, les électeurs de la Seine-Saint-Denis sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la droite. [...]"

    Michel Janva

  • Transport : plus de 2100 salariés licenciés après la liquidation de MoryGlobal

    Le tribunal de commerce de Bobigny «a prononcé la liquidation de MoryGlobal», qui emploie 2150 salariés en France.

    Née sur les décombres de Mory Ducros, placée en liquidation judiciaire début 2014, MoryGlobal n’avait repris que 2.150 salariés sur les 5.000 que comprenait le groupe, alors numéro deux français du transport routier de colis. Malgré cette réduction de voilure, la société n’a jamais réussi à trouver l’équilibre.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • La Révolution conservatrice allemande et le modèle italien sous la République de Weimar

    anatomie7375.jpgLes partis politiques fondés par Hitler et Mussolini laissentapparaître tant de similitudes dans leurs buts, leur organisation et leursmoyens de prédilection, que l’ont pourrait s’autoriser à parler d’un« dénominateur commun fasciste ». Si l’on considère leurs objectifs, cesont des « partis de patronage » au sens de Max Weber, dans la mesureoù ils revendiquent le pouvoir pour leur chef et son état-major. Leur organisation est de type charismatique, et leurs méthodes se préoccupent peu de la légalité, et faisant usage de la violence et de l’intimidation deleurs adversaires politiques est néanmoins leur divergence la plus frappante. Le régimeitalien se mue en dictature charismatique, certes, mais en se reposant sur des administrations d’Etat de type bureaucratique, et en ne s’éloignant pas fondamentalement du modèle étatique occidental moderne.

    Stefan Breuer : academia.edu :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EukZAFuuupBrSlQPfz.shtml