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  • Migrants africains : comment casser l'entonnoir libyen ?

    De Bernard Lugan :

    "L'entonnoir libyen par lequel l'Afrique déverse son trop-plein de population en Europe est la conséquence de la guerre insensée menée  hier contre le colonel Kadhafi. La déferlante est aujourd'hui encouragée par les technocrates bruxellois qui ordonnent aux peuples européens d'accueillir des intrus dont ces derniers ne veulent pas. Cependant, le phénomène n'est possible que parce que nos forces navales sauvent les forceurs de frontière de la noyade pour les transporter jusqu'en Italie...d'où ils seront répartis dans l'espace Schengen.

    Au moment où, contre la volonté du Peuple, les dirigeants français ont décidé d'accueillir plusieurs dizaines de milliers de nouveaux clandestins-migrants qui seront discrètement "dilués" dans nos campagnes, l'urgence de salut public est de casser l'entonnoir mortifère.

    [...] Or, en ce domaine, nous ne sommes pas démunis: nous savons en effet d'où partent les "migrants" ; nous connaissons les filières mafieuses et islamistes qui les acheminent depuis le coeur de l'Afrique jusque sur le littoral libyen; les lieux de transit sont identifiés; nous connaissons à l'unité près les moyens de transport qu'utilisent les passeurs; nous avons les noms de leurs chefs, nous savons où ils vivent, quelles sont leurs habitudes, qui sont leurs correspondants-complices en Europe.

    Les moyens d'action seraient donc rapides à mettre en oeuvre, efficaces et  immédiatement dissuasifs. Mais ils déclencheraient l'hystérie émotionnelle médiatique. Or, nos hommes politiques sont tétanisés par une telle perspective. Voilà le vrai problème."

    Michel Janva

  • Notre irresponsable gouvernement n’appelle toujours pas les Français à quitter la Tunisie

    L’attentat de Sousse était prévisible.La Tunisie est de loin le premier pays fournisseur de combattants étrangers pour Daesh. L’attentat du Bardo et la reconnaissance par l’Etat Islamique de la Tunisie comme province (Wilāyat) de son califat devaient nécessairement entrainer d’autres violences. Le groupe tunisien affilié à l’EI, Ajnād al-Khilāfah, avait prévenu qu’il s’en prendrait cet été aux touristes.

    Et pourtant le Quai d’Orsay n’a pas déconseillé aux Français de partir en Tunisie. Le gouvernement a probablement préféré mettre en danger la vie de nos compatriotes plutôt que de se brouiller (en déconseillant la destination) avec la Tunisie. Alors que l’Angleterre, l’Irlande et le Danemark appellent leurs ressortissants à quitter la Tunisie car l’imminence d’une nouvelle attaque « est hautement probable », la France ne fait rien…

    Avec le vote de la « loi renseignement », les politicards  n’ont cessé de nous rabattre les oreilles avec la prévention et l’anticipation des actes terroristes. Pourtant la première évidence serait de déconseiller aux Français d’aller passer leurs vacances dans un pays qui se dirige doucement vers une guerre civile.

    Peut-être est-il difficile pour le Quai d’Orsay de faire la différence entre les Tunisiens de France qui retournent voir leurs familles au bled (pour l’instant pas menacé par l’EI) et les Français de souche qui partent bronzer sur les plages ?

    Il y a quelques jours encore, 33 tunisiens (dont 2 militaires et un pilote) de la même petite ville de 11 000 habitants (Remada), disparaissaient ensemble pour rejoindre l’État Islamique en Libye.

    Notre gouvernement sera directement responsable en cas de massacre de Français en Tunisie.

    http://www.contre-info.com/

  • La cruelle absence d’une politique démographique européenne

    Empêtrée dans ses difficultés du moment, l’Europe européenne ne voit pas arriver la prochaine crise… démographique.

    En prolongeant le déficit actuel des naissances par rapport aux décès, et en excluant tout nouvel appoint migratoire, la population de l’Union est appelée à diminuer de près de 65 millions d’habitants d’ici 2060 selon certains scénarios de démographes. Et l’Europe, qui pesait encore près de 17 % du total planétaire en 1975, n’en pèserait plus que 7,5 % au milieu du siècle. Il est vraiment difficile d’imaginer dans ces conditions un continent européen dynamique et influent. Les remèdes sont connus mais difficiles à mettre en œuvre. Personne n’imagine appeler les Européens à faire des enfants pour nous “sauver” du désastre, et l’immigration ne peut servir que d’appoint. L’Europe devra donc plus que jamais miser sur la qualité de son capital humain, et non pas sur la quantité. “Il n’y a de richesses que d’hommes, oui mais… qualifiés et bien formés” dirait aujourd’hui Jean Bodin.

     

    C’est la victoire posthume de Malthus. En 1798, le sombre pasteur anglican publiait son célèbre traité enjoignant ses contemporains à limiter la croissance démographique. Une visée nécessaire, selon lui, pour préserver le niveau de vie de la population, les ressources ne pouvant pas suivre. Deux siècles plus tard, les Européens ont suivi, et bien au-delà, la recommandation du prédicateur.

    Selon l’un des scénarios ayant court chez les démographes, en prolongeant le déficit actuel des naissances sur les décès, la population de l’Union européenne serait appelée à diminuer de près de 65 millions de personnes d’ici 45 ans, soit une baisse de 13 %, la population de l’ensemble des 28 pays de l’UE passant de 507,2 millions en 2013 à 442,8 millions en 2060, en excluant tout appoint migratoire supplémentaire.

    C’est pour notre voisin allemand que la décrue serait la plus spectaculaire (-23 millions), mais la dépopulation toucherait aussi gravement l’Espagne et l’Italie qui perdraient un cinquième de leurs habitants. Seuls parmi les grands pays, le Royaume-Uni et la France échapperaient à cette décrue avec un excédent des naissances sur les décès de 5 % sur la période. Mais en matière de démographie, il faut surtout se comparer. L’Europe peut se consoler en se disant qu’il y a pire qu’elle : le Japon par exemple, dont la population va diminuer d’un tiers, et même demain la Chine, victime de vieillissement accéléré du fait sa politique de l’enfant unique. Mais le Vieux continent doit se lamenter en constatant la fonte de son poids relatif – et corrélativement de son influence – dans le monde. L’Europe, qui pesait encore près de 17 % du total planétaire en 1975, n’en pèsera plus de 7,5 % en 2050.

    Une débâcle impressionnante, largement méconnue et passée sous silence parce que trop insidieuse et lointaine pour un monde qui vit dans le spectaculaire et l’immédiateté. Mais qui devrait justifier de tirer la sonnette d’alarme. “L’empire romain est mort de dénatalité à partir du moment où les Romaines se sont mises à restreindre le nombre de leurs enfants, et cela sans recourir, à l’époque, à la pilule !”, dramatise Jean-Claude Barreau, ancien directeur de l’Ined (Institut national des études démographiques). On n’est certes pas obligé d’adhérer à cette vision catastrophiste du destin européen – d’autant moins que le cas français, avec ses deux enfants par femme, montre qu’il n’a rien d’inéluctable – mais ce qui est sûr, c’est que l’“hiver démographique” qui s’annonce en Europe mettra profondément à mal son modèle économico-social. Et que les parades classiques pour y remédier – retour aux politiques natalistes, recours à l’immigration – ne sont pour l’heure, faute d’une prise de conscience suffisante, même pas esquissées et encore moins assumées. Pas plus que l’inévitable prolongation de la vie active à laquelle les esprits, français en particulier, semblent toujours aussi peu disposés

    “L’hiver” démographique du Vieux continent

    Cela fait plus de trente ans que l’indice de fécondité se situe en Europe en dessous du seuil des 2,1 enfants par femme qui assure le renouvellement des générations. Au niveau actuel de fécondité qui est le sien – c’est-à-dire 1,5 –, il manque à l’appel en Europe 25 % de bébés. “Alors que les couples de la classe moyenne française font deux enfants et parfois trois, ceux de la plupart des autres pays européens se contentent d’un enfant, et font parfois mais pas souvent deux”, reprend Jean-Claude Barreau. “Un tel déficit caractérise l’entrée du Vieux continent dans ‘l’hiver démographique’. Un refroidissement jusqu’ici peu visible car ses effets ont été masqués par l’allongement de l’espérance de vie”, explique Gérard François Dumont, démographe.

    De l’ordre d’un trimestre par an, cet allongement compense en effet mécaniquement le quart de génération manquant chaque année. Déficit des naissances d’un côté, allongement de la durée de vie de l’autre : ces évolutions aux deux bouts de la vie ont une conséquence redoutable, bien repérée par les démographes, celle d’accélérer le vieillissement global de la population, à la fois “par le bas” (déficit de naissances) et “par le haut” (allongement de l’espérance de vie). Et il n’y a qu’à regarder la forme de la pyramide des âges européenne – une sorte de champignon nucléaire en formation, rétréci à la base et gonflé au sommet – pour mesurer tout le potentiel explosif et déséquilibrant de cette évolution.

    États-providence déstabilisés, croissance potentielle limitée

    C’est une évidence difficilement contestable : une société âgée est moins dynamique tant il est vrai que ce sont les jeunes qui poussent à l’innovation et qui investissent. Mais tout cela mérite d’être nuancé car les vieux, mieux dotés financièrement que par le passé, consomment de plus en plus. La menace la plus forte pour le modèle de croissance européen n’est sans doute pas là, le plus alarmant étant – et ce n’est pas le moindre des paradoxes à comprendre en ces temps de chômage – la diminution annoncée du nombre des actifs : moins 30 millions d’ici 2050. Une fausse bonne nouvelle, car les chômeurs ne sont souvent malheureusement pas aptes à combler le vide.

    Les démographes s’accordent sur un point : c’est moins la taille d’une population qui compte qu’un bon rapport entre le nombre de vieux et de jeunes, entre le nombre d’actifs et d’inactifs en retraite. Or ce “rapport de dépendance” va se dégrader à vitesse grand V en Europe. Pour l’ensemble de l’Union européenne, on va passer d’un ratio de 28 % en 2015 – soit un retraité pour quatre actifs – à 53 % en 2060, soit un retraité pour deux actifs environ. Avec à la clé un accroissement sensible de la charge supportée par les actifs, puisque les dépenses publiques de santé et de retraite augmenteraient de 5 points de PIB.

    “Nos régimes de retraite vont dans le mur. Ou bien on change de système, ou bien on court à la faillite, l’alternative est radicale. Ce qui pose inéluctablement la question de la prolongation de la vie active”, lance le démographe Hervé Le bras. Or grâce aux gains d’espérance de vie en bonne santé – “on vieillit plus tard”, comme le dit l’expert Jacques Bichot –, il serait tout à fait possible de retarder significativement l’âge de départ de la retraite, au-delà de 65 ans, tout en bénéficiant d’une retraite assez longue… Mais cette équation est encore loin d’être entrée dans les têtes.

     

    Berceaux, immigrés ou… robots ?

    Pour corriger le tir, on imagine que deux moyens : essayer de relever la fécondité et/ou accroître l’immigration. Même sans verser dans le “lapinisme” cher à feu Michel Debré, la voie nataliste apparaît étroite à emprunter dans nos sociétés post-modernes “Aujourd’hui plus personne n’oserait appeler à faire des enfants pour la nation en vue d’en faire de futurs soldats ou cotisants aux régimes de retraites”, observe le sociologue Julien Damon. “Mener des politiques ‘natalistes’ ? L’idée même est un gros mot. La natalité étant considérée comme relevant exclusivement de la sphère privée, l’État n’a pas à s’immiscer dans la chambre des couples. Même en France, on préfère parler de politique familiale plutôt que de politique nataliste. Tandis qu’en Allemagne, le mot est purement et simplement toujours tabou en raison du souvenir des politiques natalistes mises en œuvre sous le troisième Reich”, décrypte le démographe Jean-Paul Sardon.

    Les freins à lever semblent principalement du côté des mentalités même si à l’évidence, une politique de la petite enfance – dont les maternelles françaises gratuites pour tous les enfants dès deux ans constituent une sorte de modèle – aide. Le nœud de l’affaire semble être le travail des femmes, avec ce paradoxe, dont témoigne la France, qu’un taux d’activité élevé va de pair avec une fécondité plus élevée. “En Allemagne, les préjugés culturels à l’encontre des ‘mères corbeaux’ qui travaillent restent très lourds, et on y tolère mal que les femmes non mariées aient des enfants. Ce qui est aussi le cas dans les pays d’Europe du Sud”, reprend le démographe. Le revival des berceaux est encore loin. D’où la tentation de recourir à l’appoint de l’immigration.

    “C’est sans doute le moyen le plus facile à utiliser dans le cadre d’une politique démographique, mais une politique migratoire ne peut en aucun cas être la solution au vieillissement, car cela nécessiterait des flux d’immigrés bien trop importants”, explique l’économiste Lionel Ragot qui poursuit : “l’Europe peut jouer la carte de l’immigration sélective en privilégiant l’accueil des jeunes étrangers qualifiés, ce qui serait bénéfique pour elle, mais elle devra pour cela savoir se montrer attractive par rapport aux autres régions du monde”.

    En accueillant ces dernières années en grand nombre des jeunes espagnols et grecs qui quittaient leur pays en crise, l’Allemagne a démontré un indéniable sens de l’opportunité finement pensé. Mais pour régler son problème démographique, l’Europe peut aussi être tentée par une autre option radicalement différente, celle prise par exemple par le Japon ou la Corée, et qui repose sur le triptyque zéro immigration, pas d’égalité hommes/femmes, et robotisation au maximum. Un autre modèle et d’autres valeurs…

    Le nouvel Economiste

    http://fortune.fdesouche.com/386101-la-cruelle-absence-dune-politique-demographique-europeenne#more-386101

  • Sondage : les Français favorables à la fin de l’espace Schengen

    Près de 7 Français sur 10 seraient favorables à une suppression de l’espace Schengen, et à un retour au moins provisoire, au contrôle des frontières du pays.

     

    C’est ce que révèle un sondage Ifop-Le Figaro sur "les Européens et la gestion des flux migratoires", paru ce vendredi. Dans les autres pays, les résultats sont plus contrastés : si 63% des Britanniques répondent de la même manière que les Français, seuls 53% des Allemands partagent cette opinion.

    Au sujet des migrants, les réponses varient encore davantage. A la question "êtes-vous favorables à ce que les migrants africains qui arrivent par milliers sur les côtes italiennes soient répartis dans les différents pays d’Europe et à ce que votre pays en fasse partie ?" les Français répondent répondent non à 64%, quand 69% de leurs voisins allemands et 81% des Italiens s’y disent au contraire favorables.

    Par S. Ac.

    Vu sur BFM TV

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Sondage-les-Francais-favorables-a

  • Nasrallah:les régimes arabes ont vendu la Palestine, l’Iran est son seul soutien

    Le secrétaire général du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah a affirmé que " soutenir la cause palestinienne implique obligatoirement d’être avec la république islamique de l’Iran, et que par contre s’opposer à l’Iran signifie obligatoirement être contre la cause palestinienne " ajoutant " l"'Iran est la seule planche de salut qui reste aux Palestiniens après Dieu".

    S’exprimant à l’occasion de la Journée mondiale d’ alQods, via travers un écran géant, et célébré dans le Forum du Maitre des Martyrs dans la banlieue-sud de Beyrouth, sayyed Nasrallah a souligné que « la région traverse l’une des époques les plus cruciales et difficiles qu’elle n'a jamais connue dans son histoire » notant que « l’ennemi israélien a conclu lors de sa conférence international annuelle d'Herzlya qu’il jouissait d’un environnement stratégique favorable ».

    Son excellence a évoqué la situation en Syrie, au Yémen, au Bahreïn , au Koweit et au Liban , tout en mettant en garde contre ce qui se trame contre l’Algérie avec les derniers événements.

    Les principaux titres de son discours:

    La célébration de la Journée internationale d’alQods , en ces circonstances extrêmement difficiles que traverse notre région, prouve la clairvoyance de l’Imam Khomeiny quand il a consacré le dernier Vendredi du mois de Ramadan à alQods et la justesse de son but à savoir garder la question palestinienne vivante dans la mémoire de tous les peuples de notre Oumma..

    En cette journée nous commémorons aussi l'agression sioniste barbare contre la bande de Gaza au mois de Ramadan. Ce peuple , courageux et digne , qui continue de lutter et de résister contre l’occupation israélienne malgré un blocus inhumain.

    Or, en dépit de toute la situation difficile qui prévaut dans la région, des millions ont répondu à l’appel de l'imam Khomeiny :en Iran , en Arabie-Saoudite dans la région d’alQatif, en Irak, au Yémen, en Syrie, en Jordanie, à Bahreïn, en Mauritanie, au Soudan, en Turquie, au Pakistan, dans certaines villes européennes. Et cela représente en soi un indice très important à savoir que les peuples n’ont pas oublié alQods . Au contraire ils sont descendus dans les rues et ont élevé leurs voix en faveur de la cause palestinienne.

    Cela dit, je souhaite m’arrêter devant deux manifestations : la première au Yémen où le peuple yéménite se fait massacrer par des raids qui n’ont pas cessé, il n’empêche que des dizaines de milliers de yéménites sont descendus dans les rues pour réaffirmer leur soutien à la question palestinienne. Fidèle à leur doctrine, à leur religion, ce peuple a défié la guerre et la mort. Certes, certains invoqueront le facteur psychologique dans le sens que le peuple yéménite se sent abandonné par les arabes, par la communauté internationale, pire il est agressé par un pays arabe et musulman, et donc quand un tel peuple exprime un tel soutien, on ne peut pas ne pas se pencher et saluer sa noblesse ..

    La deuxième manifestation est celle du Bahreïn où le peuple est opprimé, tyrannisé, persécuté, brutalisé et torturé par un régime despote.. Malgré cela, il est descendu dans les rues et a exprimé son engagement politique et idéologique envers la question palestinienne, car il faut savoir qu’il ne s’agit pas d’une question politique mais idéologique . Ce peuple a défié les menaces de Daech qui a menacé de faire exploser ses mosquées et aussi il a défié les mesures répressives du régime bahreïni. Ces manifestations nous réconfortent..

    La nation des un milliard et demi ne fait pas peur à l'ennemi israélien

    Où en- est Israël aujourd’hui ? Le mois dernier s’est tenue la conférence internationale annuelle d’Herzilya à laquelle participent diverses personnalités israéliennes politiques, militaires, intellectuelles pour discuter des questions stratégiques liées à la sécurité d’Israël..

    Les participants ont abouti à plusieurs conclusions :

    La première à retenir, c’est que les Israéliens ont constaté une amélioration de l’environnement stratégique d’Israël. Autrement dit, Israël se sent en sécurité, elle observe comment la nation est entrain de s’entredéchirer dans des conflits sectaires, sachant que les années précédentes, Israël était préoccupé par le Printemps arabe et par l’éveil des peuples de la région..Il est regrettable que les responsables israéliens n’aient pas trouvé dans la nation des un milliard et demi de musulmans une menace à Israël, cette entité qui occupe la Palestine, hormis quelques exceptions.. Et donc, les Israéliens n’ont pas trouvé dans les régimes des un milliards et demi de musulmans, ni dans l’armée des un milliards et demi de musulmans la moindre menace à l’existence d’Israël..

    Cela dit, Israël constate des exceptions comme le cas de la Syrie.. Or, les israéliens n’ont pas manqué d’exprimer leur soulagement par ce qui se passe en Syrie indépendamment des résultats.. Aujourd’hui, la Syrie est détruite, mais représente toujours une forme de menace car elle fait partie de l’axe de résistance.. C’est pourquoi les israéliens s’efforcent de convaincre la communauté internationale d'annexer le Golan sous prétexte que la Syrie n’en a plus besoin..

    Autre exception, le cas du Yémen. Là encore, Israël a exprimé son bonheur par ce qui se passe au Yémen, voire elle a exprimé son soutien à la coalition saoudienne au point de chercher à construire une relation stratégique avec l’Arabie et les pays arabes dits modérés.. ll ne fait aucun doute pour les Israéliens que si le Yémen recouvre sa stabilité et son autonomie, il fera partie de l’axe de la résistance sans parler de sa position stratégique via Bab al Mandeb..

    Israël nourrit via ses services secrets ces guerres confessionnelles et le pire c’est que les arabes se sont laissé entrainer dans ce genre de conflit.. Tenez par exemple, l’Algérie où les récents événements qui ont éclaté laisse présager un conflit qui prend une dimension confessionnel. On savait que dans le passé, les divergences se situaient entre Arabes et Berbères. Aujourd'hui, certains médias occidentaux arabophones laissent présager un conflit entre les Malikites et les Abadites (deux écoles islamiques, ndlr).

    Israël, la mère de tous les terrorisme

    Les Israéliens ont appelé à une alliance avec les arabes contre le terrorisme, mais quel terrorisme ? Celui de l’Iran et des mouvements de résistance.. et ils ont ajouté Daech pour valider leur alliance, par contre ils n’ont pas mentionné le Front alNosra, al-Qaïda, Beït al-Makdes et les autres.

    Israël cet hypocrite se permet de se présenter comme un défenseur du Sinaï contre le terrorisme, en Syrie il se présente comme le défenseur des druzes..

    Israël : la mère de tous les terrorismes, Israël qui représente l’essence même du terrorisme, dont la nature est terroriste, dont la structure est terroriste, ose se présenter comme un lutteur contre terrorisme alors que l’année dernière , comme en ce jour, il avait perpétré des massacres contre les enfants de Gaza.. C’est le summum de l’arrogance !

    Or, malheureusement, certains s’imaginent qu’Israël ne représente pas de menace urgente alors que Daesh en est une car il tue non seulement pour des raisons politiques mais pour des raisons religieuses..

    La deuxième conclusion à laquelle les israéliens se sont convenus à la conférence d’Herzilya est que la seule véritable menace à leur existence est la république islamique d’Iran, avec ses missiles, son régime, son économie, la santé du guide suprême de la révolution, le soutien du peuple .. Israël travaille pour provoquer l’instabilité en Iran, pour l’isoler sur le plan régional et international, elle active le lobby sioniste au sein du congrès au point de provoquer la discorde entre le président Obama et le Congrès, et derrière l’Iran les mouvements résistance sont également une menace. (...)

    Et la question qui se pose, pourquoi seul l’Iran représente une menace directe à l’existence d’Israël..

    Les régimes arabes ont vendu la cause palestinienne

    Pourquoi l’entité sioniste ne craint pas l’Arabie ? Pourtant les pays arabes achètent des armes stratégiques, dépensent des milliards de dollars pour leurs armées, malgré cela les israéliens ne craignent pas ces régimes ... autrement dit, Israël sait que les régimes arabes ont vendu la cause palestinienne.. et il y a des preuves.. Ces milliards de dollars qui sont dépensés pour des armes peuvent reconstruire toute l’infrastructure de Gaza, aider les blessés de Gaza, construire des écoles mais il n’en est rien..

    Mais encore, Israël sait que le takfirisme est soutenu par certains pays arabes, or le projet takfiriste sert les intérêts d’Israël car ce projet détruit la Syrie et les pays de l’axe de la résistance gratuitement sans qu’elle n'en paye la facture..

    Or, sachez que même si l’Iran obtient ce qu'il veut via l’accord nucléaire en échange de reconnaitre l’entité sioniste, je vous assure que l’Iran avec son équipe de négociateurs, sa direction, son gouvernement, son parlement et son peuple rejettera un tel article.. Car cela signifie pour l’Iran trahir sa religion, sa doctrine, ses valeurs, sa révolution..

    Et donc, parce que l’Iran constitue une menace à Israël ; elle est la cible de guerres, de complots, d’attentats, de sanctions…

    En cette journée mondiale d’alQods, il faut souligner que si vous êtes avec la Palestine vous ne pouvez qu’être avec l’Iran et si vous êtes contre l’Iran vous êtes contre la Palestine parce que l’Iran est l’unique soutien qui reste aux palestiniens après Dieu..

    L’ennemi israélien partage mon avis.. mais le fait de fuir de ses responsabilités envers la Palestine en se cachant derrière des titres vides de sens comme le croissant chiite ou l’invasion perse.. Tout cela sont des mensonges inventés par Israël dans le but de détourner la nation du véritable ennemi et lui créer des ennemis factices..

    La Syrie, sur le chemin d'alQods

    Les Etats qui allument le feu en Syrie doivent cesser leur soutien aux groupes armés.. Aujourd’hui si vous interrogez les syriens même ceux de l’opposition, tous veulent une solution politique, malheureusement certains empêchent cette solution et il y a des preuves.. Oui, quand Idlib est tombé, ils ont dit que toute la Syrie est tombée. 

    Ils misent sur de faux paris et se font des illusions..

    Nous avons affirmé depuis le début que nous soutenons les revendications du peuple syrien, nous soutenons les réformes, nous sommes pour une solution politique en Syrie, mais certes nous ne permettrons pas que des groupes armés terroristes prennent le contrôle et menacent la sécurité de la région, nos frontières, notre stabilité. Nous resterons aux côtés de la Syrie, nous luttons avec elle, aux côtés de l’armée syrienne et des comités populaires.

    Chaque martyr qui succombe sur le sol syrien, succombe pour la Syrie de la résistance, pour le Liban et pour la Palestine, car la route d’alQods passe par Zabadani, Qalamoun, Homs, Alep etc .. si la Syrie tombe c’est alQods qui sera perdue..

    Cela dit, ceux qui parient sur la chute de la Syrie se trompent, je les invite à ne plus parier sur le temps parce que la Syrie restera ferme et déterminée à lutter et à résister…et ce contrairement aux rumeurs qui ont été diffusées selon lesquelles la Russie aurait laissé tomber la Syrie. Le président Poutine est intervenu personnellement en déclarant que la Russie restera engagée aux côtés de la Syrie..

    Le Yémen, sur le chemin d'Al-Qods

    Sur le chemin d’alQods, il y a aussi le Yémen. A chaque occasion nous réitérons notre condamnation à cette agression inhumaine et barbare de la part de l’Arabie..

    Après 170 jours de raids permanents, le résultat en est un échec avéré .. je ne vais pas revenir sur la liste des objectifs.. mais il est clair que rien n’a été réalisé .. il est temps pour l’Arabie de réaliser que sa guerre est sans avenir et sans objectif, il est temps qu’elle réalise que son pari sur les groupes armés est inefficace, il est temps qu’elle réalise que le peuple yéménite ne se brisera point et la preuve c’est qu’il est descendu aujourd’hui malgré les raids pour exprimer sa position en faveur de la cause palestinienne.. 

    Or, il semble que l’agression saoudienne n’est plus une opération militaire ou politique mais un simple acte de vengeance.. l’Arabie n’a aucun plan militaire terrestre, les soldats saoudiens sont incapables de défendre leurs positions militaires sur les frontières.. ils ont fui sous les feux de l’armée yéménite et des comités..

    L’Arabie se venge du peuple yéménite parce qu’il a osé la défier en réclamant son autonomie et l’Arabie veut lui faire payer le prix cher.. or, l’agressé a toutes les options pour lutter et se défendre alors que l’agresseur n’a plus d’options..

    Le Koweït, un exemple à suivre

    Concernant le Koweït, nous réitérons notre condamnation des attentats contre les mosquées et nous mettons en garde contre ce genre d’attentats..

    Cela dit, il convient d’applaudir le Koweït avec son émir, son parlement, son gouvernement et son peuple, sunnites et chiites, ses médias pour leur comportement exemplaire qu’ils ont adopté face au terrorisme.. Ils ont présenté un exemple à suivre pour le peuples de la région..

    Dommage que de telles attitudes n’existent pas dans certains pays quand une mosquée ou un église explose.. nous saluons ce genre de comportement car personne au Koweït n’a tenté de justifier ce genre d’attentats ou de lui trouver des arguments.

    Au contraire, tous au Koweit ont condamné unanimement et totalement.. et ainsi ils ont gagné leur pays car celui qui s’est fait explosé dans la mosquée chiite voulait provoquer les chiites et inciter à des réactions sectaires.. l’émir et le gouvernement koweitien ont réussi à transformer la menace takfiriste en une occasion pour unir le pays et renforcer sa sécurité..

    Au Bahreïn , le régime n’a pas exploité la menace takfiriste pour unir le pays, pour appeler le peuple et le soutenir dans ses revendications, au contraire il a enfoncé le pays dans une crise de plus en plus aigue. Au lieu d’inviter les parties de l’opposition au dialogue national, au lieu de libérer les détenus politiques et les dignitaires religieux, le régime a durci ses mesures de répression en arrêtant le secrétaire général d’alWifaq , le condamnant à des années de prison.. Le peuple bahreïni n’a le choix que de poursuivre son mouvement pacifiquement..

    Liban: les revendications de Aoun sont justes

    Il y a quelques semaines, nous avons pressenti que le pays serait confronté à un sérieux conflit car en tant qu’allié du général Michel Aoun nous savions que les circonstances actuelles du pays devenaient intolérables et nous estimions que ses revendications sont justes ..

    Or, on a mal interprété les revendications du général Aoun, en effet, certains ont pensé que les alliés de Aoun ne suivront pas ce dernier dans ses revendications.. Ainsi, ils ont pensé que le Hezbollah est occupé en Syrie et donc il ne veut pas être entrainé dans de nouveaux problèmes..

    D’où, le gouvernement a insisté pour organiser une réunion du conseil des ministres et pour adopter des résolutions comme si de rien n’était .. mais le gouvernement a commis une erreur et la preuve, les altercations qui ont éclaté au sein de la réunion ministérielle suivi des manifestations ...

    Or, le gouvernement a constaté que les alliés de Aoun ne l’ont pas abandonné et la preuve ce qui s'est passé au Conseil des ministres sauf que certains ont insisté pour prétendre que le Hezbollah ne soutient pas son allié Aoun, et pour cause il n’est pas descendu dans la rue..

    D’abord, il faut savoir que si nous descendons à la rue alors on va nous parler de l’accord nucléaire iranien, de la guerre en Syrie, etc , etc et donc les revendications de Aoun seront noyées.. Ensuite, nous ne sommes pas descendus dans la rue parce que le général Aoun ne nous a pas demandé de le faire et ce parce qu’il est parfaitement conscient de la charge des responsabilités que nous assumons dans la conjoncture actuelle…

    Finalement nous proposons comme ci-suit :

    1/Il faut s’entendre sur un mécanisme exceptionnel pour rendre opérationnelle la fonction du Parlement en l’absence d’un président de la République surtout qu’il y a beaucoup de projets de lois en attente d’être votés.

    Il faut savoir que nul ne veut renverser le gouvernement ni Aoun ni nous, personne ne veut paralyser le gouvernement . Toutefois, nous voulons un parlement qui puisse remplir sa mission conformément à la constitution surtout au regard des circonstances régionales. Et le gouvernement est opérationnel depuis un an et demi, il a adopté une série de mesures afin de faciliter la vie des gens.

    2/ notre position concernant le Parlement est que nous sommes pour un Parlement qui travaille normalement.. or, des problèmes ont survenu nécessitant la présence d’un parlement fonctionnel et donc nous appelons à organiser une session exceptionnelle pour lancer le travail du parlement et de signer un accord.. Pour ce faire, nous parions sur la sagesse du chef du parlement.. car il y a des lois qui doivent être votées.

    3/ nous appelons à un dialogue sérieux entre le CPL et le courant du Futur sachant que le courant du Futur a fait des promesses à Aoun et donc nous estimons que la politique de tourner le dos est une erreur.. cela dit, nous n’abandonnerons aucun de nos alliés et surtout pas notre allié Michel Aoun sachant que nos options pour soutenir cette alliance sont toujours ouvertes..

    Le Liban a besoin durant cette période critique de sa sécurité, de sa paix civile, de ses institutions, sachant que le destin des libanais est scellé au partenariat indispensable pour préserver la stabilité du pays.. car il faut savoir que tous les Libanais sont à bord d’un seul navire dans une mer agitée.. et donc on ne peut pas se tourner le dos au risque de couler..

    En cette journée d’alQods nous rappelons que le peuple palestinien ne peut compter sur les régimes arabes, ni attendre Daesh, ni attendre la Ligue arabe. La seule option dont il dispose est celle de la résistance.

    L’expérience et les lois de l’histoire prouvent que seule la résistance est efficace.. le Hezbollah réaffirme son soutien pour la cause palestinienne et sa loyauté envers l’Imam Khomeiny. Nous allons préserver la résistance pour défendre notre terre, nos sites sacrés, quelque soit le nombre des martyrs..

    Source : Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuFyyVZpFklZUophss.shtml

  • Terrorisme : la France toujours en état d’alerte maximale… pour quel résultat ?

    La France déploie de plus en plus de policiers et militaires dans la prévention des attentats, son arsenal législatif se renforce au point de faire peser degraves menaces sur les libertés publiques… et jamais autant d’attaques terroristes islamiques ne sont succédées. Et s’il était temps de changer de paradigme ?

    Depuis l’attentat commis fin juin à Saint-Quentin-Fallavier (Isère), la vigilance a redoublé en région Rhône-Alpes. À Andrézieux-Bouthéon, l’entreprise SNF Floerger (Sévéso) et l’aéroport, considérés comme des cibles potentielles, sont sous étroite surveillance. Des cibles potentielles qui s’ajoutent aux sites déjà sous surveillance, des lieux touristiques aux gares et aéroports, en passant par les bâtiments publics… sans compter les sites religieux des communautés juives, musulmanes et accessoirement catholiques. Depuis les attentats de janvier 2015, Hollande avait décidé le déploiement de 10 500 soldats, en appui des dizaines de milliers de policiers et gendarmes déjà sur le pont pour le plan Vigipirate.
    Une mobilisation sans précédent, baptisée Sentinelle, qui s’est inscrite dans le temps. Adapté depuis janvier, le dispositif compte aujourd’hui 7 000 hommes chargés de sécuriser les sites sensibles, épuisant policiers et militaires dans d’inutiles et coûteuses gardes statiques, parfois remplacées par des patrouilles, dont l’effet est plus psychologique – rassurer les populations — que véritablement opérationnel.

    Car malgré un déploiement de force déjà non négligeable, il y a six mois, quatre otages tombaient sous les balles d’Amedy Coulibaly à la Porte de Vincennes, deux jours après la tuerie de Charlie Hebdo. Des attentats qui éclipsaient ceux de décembre 2014 : Le 20, un homme attaquait trois policiers à l’arme blanche en criant « Allahou Akbar » avant d’être tué. Au son du même cri, le lendemain, un homme jetait sa voiture sur les passants d’une place dijonnaise : le rodéo infernal dura trente minutes et causa onze blessés, dont deux graves. Un jour plus tard, c’est le marché de Noël de Nantes qui était la cible d’un fou de Dieu en camionnette. Bilan, onze blessés, dont cinq graves.
    Et en 2015, la litanie continue : après Charlie et l’hyper casher, ce sont les agressions au couteau de deux militaires à Nice en février, un projet d’attentat dans une église déjoué fortuitement à Villejuif en avril, la décapitation sauvage d’un chef d’entreprise près de Lyon en juin, un vol d’explosifs sur une base militaire début juillet – dont on ne connaît pas officiellement les mobiles —… pour ne rester que sur le territoire Français.

    Sid Ahmed Ghlam

    Sid Ahmed Ghlam

    Sur le plan législatif, la loi renforçant la lutte antiterroriste est adoptée en novembre 2014. Elle introduit l’interdiction de sortie du territoire (pour éviter les départs au djihad) et le délit d’entreprise terroriste individuelle, pour mieux traquer les loups solitaires.
    Présentée comme une réponse aux attentats de janvier, mais en réalité conçue bien avant, la loi sur le renseignement, adoptée le mois dernier, renforce et légalise les moyens des agences de renseignement (écoutes, interceptions numériques, balises GPS…). Les attentats et tentatives d’attentat récents ont servi de justification à cette loi, oubliant commodément que dans tous ces cas, ce n’est pas l’info qui faisait défaut – tous les terroristes ou présumés tels étaient déjà fichés —, mais la volonté et les moyens de s’en servir.
    Idem pour les candidats plus ou moins heureux aux vacances barbares, alias le djihad en Irak et en Syrie. 1 750 ressortissants français sont aujourd’hui impliqués dans les filières djihadistes, selon le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, soit trois fois plus qu’il y a dix-huit mois et sans doute trois fois moins qu’en réalité.

    Un péril qui, selon le rapport remis dernièrement par le député Malek Boutih (PS) au Premier ministre, pénètre « tous les milieux ­sociaux ». Et pourrait « basculer dans un phénomène de masse ». Tiens, un peu de lucidité ? On y reviendra…

    http://fr.novopress.info/190442/terrorisme-france-toujours-en-etat-dalerte-maximale-quel-resultat/#more-190442

  • Carl Schmitt et le nazisme partie 3

    Partie 3 – 1935-1936 : l’heure du danger

    Carl Schmitt était moins un rallié tardif au nazisme qu’un juriste d’État ayant, ainsi que tout l’appareil, intégré l’idée fin 1932-début 1933 qu’il fallait se mettre au service des nouveaux maîtres de l’Allemagne. Il le fit d’une manière particulière, puisque c’est sa doctrine originale, et l’autorité dont il jouissait pour l’imposer, qui permit aux nazis d’occuper un État redevenu souverain, à l’intérieur comme à l’extérieur, sans le heurt d’une révolution. Mais peut-être fit-il un pas de trop, hors de l’État précisément, un pas à l’intérieur du nazisme. Nous ne parlons pas de son adhésion au parti, naturelle pour un juriste engagé comme il l’était, mais de la prétention qu’il eut de se mêler de la doctrine du national-socialisme.

    Celle-ci n’a jamais été fixée par Hitler de manière dogmatique ; celui-ci tenait, au contraire, à maintenir toutes les portes ouvertes, ne serait-ce que pour conserver la maitrise de son mouvement. Schmitt a pu croire qu’il y avait un espace libre. Et ce n’est pas un hasard s’il s’est heurté très tôt, non seulement aux juristes théoriciens du droit national-socialiste (théoriciens völkish, comme Otto Koellreuter, ou carriéristes jaloux), mais plus directement à celui qui avait précisément ouvertement la prétention d’être le doctrinaire du parti, à Alfred Rosenberg, puis, dès 1935, de manière bien plus dangereuse, personnellement au chef de l’Ordre noir.

    Heinrich Himmler, dont l’emprise sur la SS et sur la police n’ont cessé de croître depuis juin 1934, va personnellement attaquer Schmitt. On peut en donner quelques exemples. Ainsi, en 1935, à la nomination de Hans Frank comme ministre, Himmler pose comme condition que Schmitt ne soit pas son secrétaire d’État. Ou encore, Schmitt devait donner une conférence devant le grand état-major, la veille on lui dit qu’elle est annulée ; mais le lendemain il apprend que finalement une conférence a bien été tenue, mais par Himmler, qui a entrepris de le démolir.

    Pour Schmitt, la situation devient véritablement intenable à partir de novembre 1936, lorsque des lettres anonymes commencent d’être publiées dans l’organe de presse officiel de la SS, Das Schwarze Korps (10 novembre 1936). Écrites depuis la Suisse par Waldemar Gurian, un ancien élève et ami de Schmitt, ces articles dénoncent ce dernier aux nazis comme un ami de jésuites et de juifs. On sait le danger que peuvent revêtir pareilles accusations dans certains contextes. Fin novembre 36, Himmler enjoint à Franck, qui s’exécute, de retirer à Schmitt son siège au conseil de direction de l’Académie de droit allemand, et sa fonction de directeur du groupe de professeurs de l’association des juristes nazis.

    Le 2 décembre Schmitt écrit directement à Himmler pour protester de son antisémitisme. Mais des lettres menaçantes continuent de paraître, le 3 décembre, puis le 10 suivant. Frank écrit alors au directeur de la revue, Gunter d’Algen. Mais en vain. Le 15 décembre, le Deutsche Juristen Zeitung (DJZ), dont Schmitt avait pris la direction depuis 1934, interrompt sa publication. Une autre lettre paraît le 18 décembre. Schmitt est menacé (« si jamais cet homme entouré de juifs se permet encore de parler ou d’écrire il aura affaire à nous »). Le 21 décembre le directeur de la revue reçoit une lettre de Hermann Goering lui demandant d’arrêter les attaques. La dernière lettre parait le 24 décembre 1936. Finalement les attaques ne cesseront que sur intervention directe de Goering auprès de Himmler.

    Le 18 janvier 37 parait encore, dans les Mitteilungen zur Weltanschaulichen Lage (publication interne des services d’Alfred Rosenberg) un article qui décrit Schmitt comme un réactionnaire, un partisan de l’alliance du trône et de l’autel, lié aux milieux catholiques, ami des jésuites, en relation avec des juifs et manquant totalement de caractère politiquei.

    Schmitt n’exercera plus aucune fonction officielle au sein du régime. Il ne conserve que son titre (honorifique) de conseiller d’État de Prusse (qui lui aurait valu la protection de Goering) et sa charge d’enseignement. Il entre, selon le mot de Gottfried Benn, dans l’émigration intérieure. L’important à noter, pour nous qui ne nous occupons ici que de la légende noire, est que Schmitt soit allé suffisamment loin dans le nazisme pour être repoussé par des nazis authentiques comme Rosenberg et Himmler, et pour, dans le même temps, s’aliéner définitivement le soutien des juristes et des intellectuels bien-pensants.

    Voilà ce qu’il en fut en réalité du nazisme de Schmitt. Espérons que les faits, dont nous n’avons donné ici que des bribes, car ils demanderaient à être précisés, étayés, documentés, permettront d’éviter les idioties du style de celles que l’on entend pour effrayer les étourneaux : « Schmitt voulait exterminer l’ennemi jusqu’au dernier », ou bien « après 36 il s’est brouillé avec Hitler » (dixit Lebreton). Et avant de dire que sa théorie est une théorie barbare, il faudrait peut-être en prendre connaissance, et ne pas se fonder uniquement sur des bruits.

    Épilogue

    Le 30 avril 1945, en pleine Bataille de Berlin, un officier soviétique interroge Schmitt à son domicile. Il est laissé en liberté. Schmitt aurait proposé ses services. Le 25 septembre 1945, la zone où habite Schmitt passe sous contrôle de l’armée américaine. Dès le lendemain il est arrêté et conduit au Centre d’interrogatoire civil de Wannsee. Les Américains perquisitionnent son domicile et réquisitionnent sa bibliothèque.

    Le 31 octobre 1945, Ossip K. Flechtheim, ancien élève malheureux de Schmitt, devenu officier dans l’armée américaine, ordonne, en vertu des arrestations automatiques, son emprisonnement dans le camp de Berlin (Lichterfede Süd). Un an après, la commission d’enquête des Alliés rend un non-lieu et Schmitt est libéré (10 octobre 1946). Il est mis à la retraite.

    Mais de nouveau, le 17 mars 1947, le procureur général Robert M.W. Kempner (accusateur adjoint des Américains au procès de Nuremberg) fait arrêter et enfermer Schmitt dans la prison des hauts fonctionnaires à Nuremberg. Il comparait comme témoin au procès des hauts fonctionnaires de la Wilhelmstrasse. Le 29 mars 1947, Schmitt arrive à Nuremberg. Il retrouve Flechtheim, qui l’interroge. Kempner, le président du tribunal l’interroge deux fois et envisage de l’accuser. Il voit en lui moralement le plus criminel. Lors d’un interrogatoire, Schmitt répond : « Je suis un aventurier intellectuel, c’est comme ça que naissent les pensées et que viennent les connaissances. »

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Carl-Schmitt-et-le-nazisme-33943.html

  • Carl Schmitt et le nazisme partie 2

    Partie 2 – Années 1933-1934 : donner à Hitler les clés du pouvoir

    Nous tentons d’instruire, à charge et à décharge, le cas de Carl Schmitt, un juriste qui passe pour l’un des plus grands, mais dont il est dit qu’il fut un nazi et qu’il consentit, voire qu’il appela, à l’extermination des juifs, perçus comme l’Ennemi. Dans la note précédente nous avons vu qu’avant l’arrivée au pouvoir de Hitler, Schmitt était un adversaire déclaré du nazisme. Nous allons voir ce qu’il en a été après cet accès au pouvoir.

    Le 1er février 1933, lendemain de sa nomination comme chancelier, Hitler prononce un discours à la radio. « Peuple d’Allemagne, dit-il, donne-nous quatre ans ! » Le Parlement est dissout le lendemain. Le NSDAP connaît dès lors un afflux constant de nouveaux membres. Mais ce qui va précipiter le changement de régime, c’est-à-dire l’accès à un pouvoir complet du parti nazi sur l’État, ce que Schmitt qualifiera de Révolution, c’est l’incendie du Reichstag, dans la nuit du 27 février 1933 [1]. Aussitôt présenté comme annonciateur d’un soulèvement communiste, l’incident donne lieu, dès le lendemain (28 février 1933) au « Décret sur l’incendie du Reichstag », qui suspend les droits fondamentaux et permet une vague d’arrestations en masse de communistes et d’opposants de gauche. Et, comme on l’a écrit, dans la nuit même qui suivit l’incendie, « tout ce que l’Allemagne avait compté d’écrivains socialistes, pacifistes, républicains, communistes, progressistes, prenait le chemin de l’exil » (Jean-Michel Palmier).

    Le 5 mars 1933, les élections au Reichstag donnent aux nazis 43,9 %. Le 20 mars, Himmler annonce l’ouverture du premier camp de concentration à Dachau. Enfin, dernier temps, le 24 mars, le Reichstag vote, par 444 voix sur 529, les voix du Zentrum étant obtenues en échange d’une promesse de concordat, la loi qui donne à Hitler pour quatre ans le pouvoir de légiférer sans Parlement.

    Signalons au passage que dès le lendemain de ce vote, le 25 mars 1933, l’Alliance internationale contre l’antisémitisme décide le boycott des marchandises allemandes. En réaction, le 28 mars, décision est prise du boycott des magasins juifs dans toute l’Allemagne à partir du 1er avril. 

    Les clés du pouvoir

    Dans les milieux intellectuels et artistiques, dont Schmitt est proche, même et surtout dans les milieux d’extrême droite, chez des gens comme von Salomon, Jünger, Spengler ou Jorge, il y a un mouvement de recul persistant à l’égard des nazis. Mais enfin le fait est là : aucun sauveur de l’Allemagne, qu’Hitler lui-même attendait, ne s’est présenté. Et ces écrivains, ces poètes et ces intellectuels ne sont ni pacifistes, ni socialistes, ni communistes, ni internationalistes, ni libéraux.

    Schmitt est toujours Professeur de droit public. Il ne va pas cesser de jouer son rôle dans l’Université et dans l’État. Pour Schmitt, continuer de s’opposer aux nazis depuis leur accès au pouvoir n’aurait pas de sens. Nous abordons le point crucial de la carrière de Schmitt. Il va faire plus que simplement collaborer. On doit à la vérité de dire que les choses se déroulent pour lui comme s’il pouvait enfin se mettre vraiment au travail (ou bien est-ce un devoir ?). Il va leur ouvrir les portes du pouvoir, avec un zèle qui l’isolera de ses amis et le rendra suspect même aux yeux des premiers intéressés. Car ce zèle est ambigu.

    Schmitt est introduit par son ami Johann Popitz dans les milieux politiques nazis. En particulier, Popitz le présente à Hans Franck, l’avocat de Hitler au procès de 1924, le futur ministre de la Justice (Gauleiter de Pologne, il sera condamné à mort à Nuremberg), qui le prend sous son aile. Au mois d’avril, Schmitt est nommé à l’Université de Cologne, que Hans Kelsen vient de quitter.

    Schmitt a toujours été hostile au Traité de Versailles, à la Société des nations (SDN) et à la République de Weimar. Il a toujours défendu la nécessité d’une décision qui sorte l’Allemagne de la guerre civile dans laquelle elle est entrée en 1917. D’un certain point de vue, la catastrophe contre laquelle il préconisait l’emploi de la force s’est produite, encore que le pire ait été évité (un pouvoir soviétique) ; mais d’un autre côté, paradoxalement, ce sont les nazis, qui figuraient parmi ceux contre qui il n’avait cessé de préconiser l’emploi de la force, qui finalement l’ont employée selon les indications qu’il avait données. Le Décret du 28 février 1933 et la Loi du 24 mars 1933 sont des mesures qu’il a prédites, si ce n’est préconisées. Il va donc les encenser.

    Le 1er avril 1933, Schmitt signe dans le Deutsch Juristen Zeitung un commentaire de la loi du 24 mars 1933 (qui a donné tout pouvoir à Hitler pour 4 ans), et analyse celle-ci comme une nouvelle Constitution, qui remplace celle de Weimar, et qui correspond à une Révolution allemande, réponse à la Révolution de 1918. Le 7 avril, Schmitt, membre d’une commission composée de Papen, Frick et Popitz, contribue à l’élaboration de la loi sur les gouvernements du Reich (Reichsstatthaltergesetz) qui consiste à dissoudre les parlements des Länder et à les remplacer par des gouverneurs. C’est une mesure typiquement conforme à la doctrine de l’État de Schmitt.

    Lettre de Heidegger à Carl Schmitt du 22 août 1933

    Je suis maintenant moi-même en plein polemos, et l’aspect littéraire des choses doit passer au second plan. Aujourd’hui, je voudrais seulement vous dire que je compte sur votre collaboration décisive ; il y va de la reconstruction interne de toute la Faculté de droit, pour ce qui est de sa mission tant scientifique qu’éducative… Le rassemblement des forces spirituelles qui doivent susciter ce qui est à venir est toujours plus urgent. J’en termine pour aujourd’hui avec mes amicales salutations.

    Heil Hitler !
    Votre Heidegger

    Sur invitation de Heidegger, Carl Schmitt adhère au NSDAP le 1er mai 1933, à Cologne (carte n°2 098 860). C’est aussi le 1er mai 1933 que le NSDAP, devant l’afflux de nouveaux membres depuis le 30 janvier 1933, passé de 1,6 millions à 2,5 millions, décide de ne plus procéder à de nouvelles adhésions à compter du 8 mai. Ce même mois de mai voit la dissolution des syndicats (le 2), et, surtout, dans les villes universitaires, les autodafés du 10 mai. Après l’interdiction du SPD le 22 juin, la dissolution des autres partis dans les semaines qui suivent, la loi du 14 juillet 1933 interdit la formation de parti autre que le NSDAP. Autant de mesures que Schmitt, pourfendeur du pluralisme, ne peut qu’approuver (s’il ne les a pas directement préconisées).

    C’est en juillet 1933 que Goering, sur la suggestion de Popitz, nomme Schmitt conseiller d’État de Prusse. Le Preussischer Staatsrat dont Goering voulait faire une chambre haute ne siègera qu’une fois, mais le titre vaudra à Schmitt la protection de Goering. On lui ouvre la présidence de divers comités.

    En outre, le 20 juillet 1933, c’est la signature à Rome d’un concordat avec l’Allemagne (Eugenio Pacelli, futur Pape Pie XII). Rappelons que Schmitt est catholique. En cette même année 1933, les églises protestantes reconnaissent officiellement Hitler et son régime. On note à l’été 1933 une relative accalmie dans l’antisémitisme, qui durera jusqu’au début de 1935.

    Le 14 octobre 1933, l’Allemagne se retire de la SDN (retrait approuvé à 95,1% dans le plébiscite du 12 novembre) et de la Conférence de Genève sur le désarmement. C’est en octobre 1933 que Schmitt obtient la chaire de droit public de l’Université de Berlin et qu’il entre au conseil de direction de l’Académie allemande du droit.

    Pour clore cette année 1933, on peut dire de Carl Schmitt que sa doctrine a donné aux nazis l’accès à la Légalité. Toutes les mesures prises, que nous venons de citer, internes comme internationales, que ce soit avec ou sans sa collaboration directe, ont pu être prises sans que le régime ne sorte du cadre du droit ; elles ne le furent que grâce à sa doctrine, qui, depuis les années vingt, allait à contre-courant de la marche vers un État parlementaire libéral et intégré au sein d’une organisation mondiale.

    Le nouveau régime a libéré Schmitt de toutes les contraintes qui pesaient sur lui sous Weimar, et réciproquement, il a été à la fois acteur de la déconstruction de cette République honnie, et auteur de l’institution d’un IIIème Reich. Mais n’est-ce pas un phénomène similaire qui se produit à peu près dans tous les rouages de l’appareil d’État, à commencer par la Reichswehr [Armée de la République de Weimar, NDLR], et même, pourrait-on dire, dans la société civile (artistes, savants, intellectuels etc.) ? 

    L’État contre le parti 

    Depuis la fusion de l’État et du parti (1er décembre 1933), de graves tensions se sont fait jour au sein du nouveau régime. Opposition qui se cristallise dans un affrontement entre la SA et la Reichswehr, mais qui ne doit pas masquer d’importantes tensions au sein même du parti entre une « gauche » (révolutionnaire) et une « droite » (réactionnaire).

    On peut interpréter comme une marque de ces tensions le fait que dès le 8 janvier 1934, Schmitt, qui finalement n’a jamais cessé d’être l’homme de la Reichswehr, fît l’objet d’attaques directes dans un article d’Alfred Rosenberg (« Totaler Staat », Völkischer Beobachter, et de nouveau, plus tard, sous la plume d’Otto Koellreuter). Au printemps 1934 le nombre de chemises brunes (SA) s’élève à trois millions. En juin 1934, Hans Franck nomme Schmitt directeur de la plus importante revue juridique, le Deutsche Juristen Zeitung.

    Le 30 juin, c’est « la Nuit des longs couteaux ». Purge sanglante au sein du parti (plus de mille de ses membres sont passés par les armes, suicide de Roehm) qui a lieu avec l’accord du grand état-major. Mais on assassine aussi des généraux hostiles aux nazis, von Schleicher (ainsi que son épouse) et von Bredow, et des opposants du clan conservateur (Kahr). Hitler tient un discours radiodiffusé. Le 13 juillet, il prononce un discours devant le Parlement.

    C’est le 1er aout 1934 qu’en accord avec le grand état-major, dans un climat de terreur, Schmitt publie un article retentissant, qui légitime Hitler en tant que gardien du Droit, tout en espérant que les assassins de Schleicher (dont il a été le conseiller) ne resteront pas impunis. (« Der Führer schützt das Recht. Zur Reichhstagsrede Adolf Hitler vom 13 Juli 1934 », Deutsche Juristen-Zeitung.)

    C’est un article important dans la carrière de Schmitt. Il lui sera reproché, y compris par ses amis, et à cause de cet article il s’aliénera même l’amitié des milieux de la révolution conservatrice. Pourtant, la Nuit des longs couteaux peut se comprendre alors comme un choix de Hitler pour la Reichswehr, c’est-à-dire pour l’État, pour la fonction publique, pour la légalité et contre le parti et la Révolution nationale-socialiste. Il n’y a donc dans l’attitude de Schmitt rien de surprenant compte tenu de ses positions antérieures comme postérieures à l’arrivée de Hitler au pouvoir.

    Le 2 août 1934 meurt le Président Hindenburg. Schmitt est un des signataires, avec entre autres Heidegger, Sombart et Haushofer, de la Déclaration d’août 1934, qui appelle à soutenir Hitler en vue du plébiscite du 19 août 1934, qui doit entériner la loi du 1er août relative au cumul des fonctions de Chancelier et de Président du Reich.

    Déclaration d’août 1934 (extrait)

    « Nous, signataires, représentants de la science allemande et de nombreux scientifiques que nous n’avons pu contacter, exprimons notre confiance en Adolf Hitler comme Führer de l’Etat, qui sortira le peuple allemand du besoin et de l’oppression. Nous croyons fermement que sous son commandement la science recevra le soutien dont elle a besoin pour remplir la haute mission qui lui incombe dans la reconstruction de la nation. »

    Fin 1934, Schmitt commence à être connu en France en tant que Kronjurist du IIIème Reich. En somme, la situation d’alors peut s’interpréter ainsi : les nazis, en accédant au pouvoir, ont déclenché les évènements susceptibles de rendre sa souveraineté à l’Allemagne. Ce que personne avant eux, malgré les crises, n’avait osé faire. Mais, chose faite, c’est-à-dire passée cette Révolution, on a pu croire à une forme de retour à l’ordre, et en tous cas à une rupture consommée entre le parti et Hitler, désormais sous l’entier contrôle de l’appareil d’État.

    (À suivre.)

    Damien Viguier 
    Avocat, docteur en droit 

    Ouvrages de Carl Schmitt parus en français :

    Romantisme politique, Paris, Librairie Valois-Nouvelle Librairie nationale, 1928. 
    Légalité légitimité, Paris, LGDJ, 1936. 
    Considérations politiques, Paris, LGDJ, 1942. 
    La notion du politique - Théorie du partisan, Paris, Calmann-Lévy, 1972 (Flammarion, 1992). 
    Du politique. Légalité et légitimité et autres essais, Puiseaux, Pardès, 1980. 
    Terre et Mer. Un point de vue sur l’histoire du monde, Paris, Le Labyrinthe, 1985. 
    Parlementarisme et démocratie, Paris, Seuil, 1988. 
    Théologie politique, Paris, Gallimard, 1988. 
    Hamlet ou Hécube, Paris, l’Arche, 1992. 
    Théorie de la constitution, Paris, PUF, 1993. 
    Les trois types de pensée juridique, Paris, PUF, 1995. 
    Du politique. Légalité et légitimité et autres essais, Pardès, Puiseaux, 1996. 
    État, mouvement, peuple - L’organisation triadique de l’unité politique, Paris, Kimé, 1997. 
    La dictature, Paris, Seuil, 2000. 
    Le Nomos de la Terre, Paris, PUF, 2001. 
    Le Leviathan dans la doctrine de l’État de Thomas Hobbes. Sens et échec d’un symbole politique, Paris, Seuil, 2002. 
    La valeur de l’état et la signification de l’individu, Genève, Droz, 2003 
    Ex Captivitate Salus. Expériences des années 1945-1947, Paris, Vrin, 2003. 
    La guerre civile mondiale, essais 1953-1973, éditions è®e, 2007. 
    Machiavel – Clausewitz. Droit et politique face aux défis de l’histoire, Paris, Krisis, 2007. 
    Deux textes de Carl Schmitt, Paris, Pedone, 2009. 
    Guerre discriminatoire et logique des grands espaces, Paris, Krisis, 2011. 
    La visibilité de l’église. Catholicisme romain et forme politique. Donoso Cortès, quatre essais, Paris, Cerf, 2011.

    Notes

    [1] On mesurera l’impact politique sur les masses d’un tel événement, en prenant pour point de comparaison, mutatis mutandis, l’attentat de Charlie Hebdo.