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  • René Frydman : il faut diminuer le nombre d'avortements

    Cette semaine, France Info a rediffusé un entretien avec René Frydman, le "père" du premier bébé éprouvette en France. Dans cet entretien :

    • il redit son opposition absolue à la GPA
    • il souhaite que la France diminue le nombre d'avortements, qui sont "des demandes jamais souhaités ni souhaitables".

    Michel Janva

  • Des groupes comme Dextra s’emparent avant l’UMP et l’UDI des questions du mariage pour Tous, contestant ainsi leur représentativité

    Au fil des mois, LMPT se revendiquera toujours plus comme un « mouvement social ». Cette auto-identification à un terme qui, jusqu’alors, n’appartenait pas à l’hémisphère droit de la vie politique constitue un fait nouveau. LMPT est née après la défaite de Nicolas Sarkozy d’une contestation du monopole des partis de droite à représenter l’opposition. Cette capacité de substitution explique pour partie sa force. Act Up s’était, en son temps, saisi d’une cause délaissée par les partis politiques de gauche. De la même façon, des groupes comme Dextra, l’UNI, le Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin, s’emparent avant l’UMP et l’UDI des questions du mariage des personnes de même sexe et de l’adoption par les couples homosexuels, contestant ainsi leur représentativité. 
     « Le mai 68 conservateur » de Gaël Brustier

  • Les altermondialistes sont les premiers à se prononcer en faveur d’une libre circulation des populations et d’une dissolution des identités et souverainetés nationales

    Ce qu’on appelle aujourd’hui « l’altermondialisme » s’est imposé au lendemain du premier Forum social mondial tenu en janvier 2001 à Porto Alegre. C’est un mouvement fondamentalement hétérogène, où l’on trouve aussi bien des marxistes, des sociaux-démocrates, des libertaires, des « postmodernistes », des « citoyens du monde », des éco-féministes, des rescapés de toutes les formes de gauchisme, ou tout simplement des casseurs. Ce qui est révélateur, c’est que la plupart de ces mouvances altermondialistes se sont prononcées contre l’idée même de « démondialisation ». Dans une tribune publiée le 6 juin 2011 surMediapart (« La démondialisation, un concept superficiel et simpliste »), plusieurs membres du conseil scientifique d’Attac se sont ainsi déclarés « inquiets de la fortune rencontrée par la démondialisation ». 
         Les antimondialistes d’hier se sont donc très vite mués en « altermondialistes », c’est-à-dire en partisans d’une « autre mondialisation ». Qu’ils en tiennent pour une « mondialisation alternative », une « mondialisation citoyenne », une « mondialisation plus humaine » ou encore une « mondialisation coopération » (Susan George), ils se sont de ce seul fait placés, dans leur grande majorité, dans une optique réformiste qui les condamne à ne pas voir le caractère systémique de la mondialisation. 
         Sur le plan économique, beaucoup croient ainsi possible d’en revenir à la régulation keynéso-fordiste et d’amender le capitalisme (par une taxe sur les transactions spéculatives, la suppression des paradis fiscaux, etc.), sans se soucier de le supprimer. Nostalgiques des « Trente Glorieuses », ils combattent la dictature des multinationales, mais ne remettent pas en cause la libre concurrence et le libre marché qui l’ont engendrée. Ils rêvent d’un capitalisme qui sera à nouveau régulé par l’État. Loin de mettre en cause la toute-puissance de l’économie, dont ils ne perçoivent pas l’essence, ils dénoncent la « mondialisation néolibérale », sans voir que cette expression n’est qu’un pléonasme. Comme l’essentiel de leur critique de l’économie libérale continue de s’inscrire dans le registre économique, ils ne remettent pas en cause la logique du marché, mais se bornent à prétendre en corriger les effets pervers a posteriori. Ils restent partisans du productivisme et du « développement ». Confondant régulièrement protectionnisme et autarcie, écluse et barrage, ils sont les premiers à se prononcer en faveur d’une libre circulation des populations et d’une dissolution des identités et souverainetés nationales. Ils militent, en d’autres termes, pour une « régulation politique » des marchés financiers, sans voir que la logique d’une telle régulation reste attachée au cadre de l’État national qu’ils entendent « dépasser ». 
    Alain de Benoist, Le Traité Transatlantique et autres menaces

  • Bibracte, Gergovie ; il a dit la vérité, il faut l’exécuter

    Dans les cahiers du capitaine du temps où j'étais en activité, j'essaie de m'imaginer la réponse que mes camarades et moi-même aurions donnée au cas concret suivant : dans les environs de Clermont-Ferrand et dans les conditions de combat de l'époque, quel point fort du terrain choisiriez-vous pour installer la capitale primitive des Arvernes ? Remontant le temps, j'ai redéployé sur la table ma carte au 1/25 millième. La position du Crest s'impose comme le nez au milieu de la figure. Il faut vraiment être ignare dans l'art de la guerre pour situer Gergovie à Merdogne, aux Côtes de Clermont ou à Corent. Il en est de même pour le site de Bibracte à Mont-Saint-Vincent.

    Mais là où je me suis lourdement trompé, c'est de croire que ce raisonnement de simple bon sens était si évident qu'il pouvait être compris de n'importe quel intellectuel ou se prétendant tel. J'oubliais que, bien loin du siècle des lumières, la dictature des médias avait transformé, sauf exception, le bon peuple de France en moutons de Panurge, en crétins, ou en illuminés. Et le plus paradoxal est que ce sont ces mêmes illuminés qui m'affuble de ce qualificatif. En vérité, il y a quelque chose de pourri dans le royaume de France.

    Si je remonte au temps de ma scolarité, ô combien je regrette mes anciens professeurs de latin ! Ô combien j'aurais aimé qu'ils soient là pour me soutenir dans la traduction que j'ai donnée du texte de César, et cela dans la droite ligne de leur enseignement où ils m'ont appris comment fonctionnait le "cerveau latin". Quelle misère de voir aujourd'hui d'éminents professeurs et éminentes professeures bafouiller dans leurs essais de traduction ou de retraduction. En vérité, il y a quelque chose de pourri dans le royaume de France.

    Partant de l'idée que des archéologues seraient peut-être plus aptes à comprendre le monde antique que les modernes, fussent-ils philosophes, je me suis adressé à la DRAC d'Auvergne et à celle de Bourgogne. J'ignorais que dans le cerveau des archéologues d'aujourd'hui, les sites que j'indiquais ne pouvaient pas être gaulois puisqu'ils étaient médiévaux, raisonnement complètement idiot mais certifié. En vérité, il y a quelque chose de pourri dans le royaume de France.

    14/4/99. Alors que je demandais un débat public et équilibré, FR3 Bourgogne ne m'a accordé que quelques minutes en me coupant mes principaux arguments pour finalement donner la conclusion à l'archéologue Vincent Guichard, Directeur du musée du mont Beuvray tout en concluant à son tour en prenant parti contre moi. Le CSA me refusera un droit de réponse. Ma thèse fait légèrement sourire au mont Beuvray, simple agitation, juge-t-on ici, d'un amateur peu averti.

    18/4/99 : La décision de me condamner vient d'en haut, lorsque le professeur au Collège de France, titulaire de la chaire des Antiquités nationales, Christian Goudineau, a envoyé sur les roses un grand journaliste du Progrès de Lyon qui lui demandait des explications : « Il les écarte (mes arguments) avec le bouclier de la science et l’armure de l’institution, sans se donner la peine de les réfuter. » (Jean-Philippe Mestre, Le Progrès de Lyon). Ce refus de débat sera suivi, par l'intéressé, d'une violente attaque au-dessous de la ceinture dans la revue Archéologia, puis dans ses ouvrages, contre les historiens amateurs.

    Attaque à laquelle l'autorité publique ajoutera le mépris l'égard du citoyen que je suis, lequel n'a eu que le tort de vouloir informer et mettre en garde.

     

    Ce n'est tout de même pas ma faute si l'administrateur à la Sous-direction de l'Archéologie, Christian Grenier de Monner, chargé de suivre mon dossier, n'a rien compris ou rien voulu comprendre. Ce n'est pas ma faute s'il a lamentablement échoué pour promouvoir son projet de statut des archéologues.

    Je n'ai rien à voir dans cet échec. En réalité, je suis un des plus chauds partisans d'une archéologie française, mais d'une achéologie de vérité et plus nationale. Il faut arrêter de dire n'importe quoi.

    Honte et déshonneur, on va même jusqu'au soupçon politique. Mon discours caché serait nationaliste ! Je serais nationaliste alors qu'aujourd'hui, le terme de nation est pourtant banalisé par tous les partis, il est vrai depuis peu. Je serais même tendance "croix de feu", j'en tombe des nues (Waldgänger a dit…)

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  • Sanctions contre la Russie et embargo. Qui sont les cocus de l’histoire ?

    Au bistro de la toile

    - Eh ! Victor, t'as pas cherché sur « Le bon coin » ? Parait qu'il y a une annonce : « A vendre deux bateaux de guerre. État neuf. Prix intéressant. Visibles Saint-Nazaire. Faire offre M. François Hollande – Palais de l’Élysée – Paris (France) ».

    - Tu rigoles, Loulle. Mais on en est presque là... Ces barlus, on les a remboursé aux Russes. 1,2 milliard. Pour les revendre, il faudra les « dérussifier », c’est-à-dire supprimer tous les systèmes de communication, les Russes ne tenant pas que l'on connaisse leurs modes de transmission, il faudra aussi refaire toutes les indications marquées en écriture cyrillique, etc. etc. Ça va coûter encore quelques dizaines de millions. Puis, tant qu'on ne les a pas refourgués, il faut les garder en état, les surveiller, payer les taxes de quais. Toutes ces bricoles coûtent 1 million par jour ! Voilà où mènent l'alignement servile de notre amiral de pédalos sur les diktats étazuniens. Sans compter l'image désastreuse de la France en tant que fournisseur de belles machines à tuer ! Quant aux Etatzuniens, ils rigolent bien : ils éliminent ainsi un concurrent sur le juteux marché mondial des armements, tout en construisant, eux, en Russie, une usine d'assemblage d'hélicoptères militaires ! Qui c'est les cocus de l'histoire ?

     

    - Bof. Pas tellement : François a été invité d'honneur par ce grand démocrate de président égyptien à qui il a fourgué quelques Rafales...

    - Mouais... Seront-ils payés un jour ? Mais ce n'est pas tout Loulle. L'attitude de caniche obéissant de François par rapport à Obama dans l'affaire des Mistral se paie aussi, en retour, de l'embargo russe sur les produits agroalimentaires européens, et en ce qui nous intéresse, français.

    - D'où les manifestations des agriculteurs et des éleveurs qui ne décolèrent pas...

    - Exactement. Le plan d'urgence adopté dans la panique par le gouvernement coûtera autant que le remboursement des Mistral ! Ce qui double déjà la mise. Il faut savoir que les exportations de produits à base de barbaque ont dégringolé de façon abyssale. Pareil pour les produits laitiers notamment les fromages ainsi que les fruits et légumes. Cette dégringolade n'est pas uniquement due à l'arrêt des importations directes russes, mais en limitant les capacités d'exportation d'autres pays européens, l'embargo les pousse à écouler une grande partie de leur production sur le marché européen qui est alors saturé, avec pour conséquence la chute des prix. Et les grandes surfaces qui profitent de cette aubaine pour se gaver en achetant de la barbaque allemande ou polonaise et des fruits et légumes espagnols...

     
     

    - Et voilà les tracteurs dans les rues, et voilà des tonnes de fumiers devant les préfectures et les grandes surfaces, et voilà des « contrôles » FNSEA aux frontières, balançant de la bonne nourriture par terre alors que d'autres crèvent de faim.

    - D'ailleurs, une des premières revendications des agriculteurs et éleveurs en colère, c'est l'arrêt des sanctions contre la Russie qui ont provoqué en retour l'embargo russe sur les produits agroalimentaires en provenance de l'Union européenne. Parce qu'il n'y a pas que nous qui morflons. Un institut autrichien d'études économiques, le WIFO, estime que les sanctions contre la Russie entraîneront des pertes de 106 milliards pour l'économie européenne et la suppression de 2,5 millions d'emplois dans l'U.E. Selon cet institut, « C'est l'Allemagne qui sera la plus touchée par les retombées des sanctions européennes et les contre-sanctions russes. 500.000 personnes licenciées et l'économie allemande perdra 29,9 milliards d'euros. En Pologne et en Italie, 302.000 et 300.000 personnes respectivement seront licenciées. Toutefois, les dommages causés à l'économie ne seront pas les mêmes  : 16,3 milliards d'euros pour la Pologne contre 5,4 milliards pour l'Italie. » On n'est donc pas les plus à plaindre. Et puis, les autorités russes profitent de l'embargo pour développer leurs secteurs laitiers et d'élevage, si bien que ces marchés ne se rouvriront jamais.

    - Tout ça pour obéir aux diktats étazuniens de casser tout rapprochement entre l'Union européenne et la Russie avec le fallacieux prétexte de l'Ukraine...

     Illustration : merci à Chimulus

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/sanctions-contre-la-russie-et-170585

  • Encore un peu de fêta dans la salade grecque !

    L’accord survenu, après bien des atermoiements, le lundi 13 juillet au matin, aura notamment vu les parties en présence accepter qu'il puisse être rediscuté de la question de la dette grecque, de ses échéances et de ses intérêts. Sans qu'on soit bien sûr, tant le discours finit par être flou, de la réalité de ce dont sont convenus, sur ce point précis, le premier ministre grec Alexis Tsipras et ses partenaires - ou plutôt ses créanciers.

    Alors que plus personne ne semblait attendre quoi que ce soit, et que la presse, dans sa grande universalité, s’inquiétait généralement de « l'impuissance de l’Europe », ce 13 janvier, le président du Conseil européen Donald Tusk annonçait avec un certain soulagement : « A l'unanimité, le sommet le la zone euro a trouvé un accord. Tout est prêt pour un programme du Mécanisme européen de stabilité destiné à la Grèce avec des réformes sérieuses et un soutien financier. »

    Laconique, ce texte n'en dit pas moins tout ce qui est nécessaire pour savoir où en est la Grèce face à ses partenaires européens et créanciers internationaux. On sait que, avant de parvenir à cet accord, les présidents de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, de la Banque Centrale européenne Mario Draghi, de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, et la directrice générale du FMI Christine Lagarde, ont étudié de près les propositions grecques, rassemblées dans un document de treize pages intitulé Actions prioritaires et engagements.

    Le FMI face à Bruxelles

    La question de la dette grecque a, selon les échos qu'on a pu en avoir et les déclarations qui ont été faites, été particulièrement débattue, du fait notamment d'un désaccord entre les Américains et Bruxelles - ou, pour être plus précis, entre le FMI et la zone euro.

    Deux femmes ont particulièrement été à la manœuvre dans cette dispute : Christine Lagarde et Angela Merkel. La première, pour le FMI, et donc pour les Américains qui craignaient de voir Alexis Tsipras céder aux sirènes sonnantes et trébuchantes du président russe Vladimir Poutine, assurait qu'« une restructuration de la dette est selon nous nécessaire dans le cas de la Grèce afin qu'elle ait une dette viable ». La viabilité étant, de fait, le seul moyen d'espérer récupérer tout ou partie de son argent, mais surtout d'éviter le Grexit qui, outre qu'il annihilerait tout espoir de retour pécuniaire, risquait de précipiter la Grèce dans la sphère d'influence de la Russie.

    La difficulté était de parvenir à convaincre Bruxelles, et surtout Berlin, dont le discours de fermeté et de vertu fait, depuis des années, et malgré des entorses répétées, la loi économique dans la zone euro. Angela Merkel affirmait haut et fort qu'il était donc « hors de question » d'envisager une décote classique dans le dossier grec.

    La rectitude économique allemande

    Il est vrai que la situation n'est pas si facile pour la chancelière allemande. Une nette majorité des députés de son parti la CDU se trouvait d'accord avec le vice-chancelier Sigmar Gabriel, par ailleurs président fédéral du SPD, pour refuser tout nouveau plan de sauvetage de la Grèce. Une position stricte qui a manifestement le soutien de l'opinion publique allemande. Ce qui fait que l'accord désormais obtenu, s'il renforce la position européenne d'Angela Merkel, risque à rebours de l'affaiblir chez elle.

    Pour faire court, Alexis Tsipras vient donc de sauver son pays du défaut de paiement par une restructuration - ou un reprofilage comme dit François Hollande - de sa dette, sous la condition d'en accepter une nouvelle. 84 milliards sur trois ans.

    Si l'opération n'est pas très saine pour Athènes, il n'est pas sûr qu'elle soit bien meilleure pour l'Europe. l'euro n'en finit plus déjouer au yo-yo, avec, tout de même, une nette tendance baissière.

     

    Hugues Dalric monde & vie  23 juillet 2015 

  • Le fiasco absolu de la diplomatie française au Proche-Orient

    Depuis quatre ans, la France est à la pointe des pays qui appellent à un « changement de régime » en Syrie et se refusent à tout compromis avec le régime des mollahs iraniens, suspect de vouloir se doter de l’arme atomique afin de « rayer Israël de la carte ». Cela s’est traduit par une série de positions intraitables contre ces deux pays, dont il est temps d’évaluer aujourd’hui la pertinence, à la lumière des évolutions régionales et internationales les plus récentes.

    Retour sur quelques dates clés : le 23 novembre 2011, le gouvernement français est le second État à reconnaître les rebelles du Conseil national syrien comme seule instance représentative du peuple syrien ; le 28 mai 2012, il est le premier à expulser l’ambassadeur de Syrie en France, en réponse au massacre de Houla. Le 17 août 2012, à l’occasion d’une visite dans un camp de réfugiés à la frontière syro-turque, Laurent Fabius déclare qu’« el-Assad ne mériterait pas d’être sur la terre » ; le 25 août 2013, suite à une attaque chimique de grande ampleur dans la banlieue de Damas, le même Fabius déclare : « Les indications sont totalement convergentes sur l’étendue du massacre et la responsabilité écrasante du régime » ; le 10 novembre 2013, le gouvernement français fait capoter un premier accord sur le nucléaire iranien, en posant à l’Iran des conditions inacceptables ; le 20 janvier 2014, le gouvernement français pèse encore de tout son poids pour s’opposer à la participation de l’Iran à la conférence de paix sur la Syrie dite de Genève 2.

    Or, à l’été 2015, nous sommes obligés de prendre acte de ce que la fameuse phrase de Mahmoud Ahmadinejad appelant à « rayer Israël de la carte » n’a jamais été prononcée, le Premier ministre iranien ayant évoqué tout au plus la nécessité d’un changement de régime. À ce jour, seuls sept pays ont reconnu le Conseil national syrien, et surtout pas les insurgés. Il est avéré que le massacre de Houla, le 25 mai 2012, était une opération sous faux drapeau perpétrée par des djihadistes ; que la frontière turque sert depuis mars 2011 de zone de transit d’armes pour les rebelles ; et de nombreux rapports pointent du doigt la responsabilité de la dissidence wahhabite dans l’attaque à l’arme chimique de la Ghouta le 21 août 2013.

    L’accord conclu le 14 juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien permet la levée progressive des sanctions et la reprise des relations commerciales avec la France… contrainte à un piteux rétropédalage dans l’espoir de recueillir, pour ses entreprises, quelques bribes d’un marché hier perdu. En conséquence, l’exclusion de l’Iran de pourparlers pour un règlement politique de la crise syrienne apparaît aujourd’hui comme impensable, surtout avec l’expansion de l’État islamique en Syrie et en Irak. Au demeurant, l’intransigeance de la France envers la Syrie et l’Iran contraste de façon choquante avec sa mansuétude envers les crimes contre l’humanité perpétrés périodiquement par l’armée israélienne dans la bande de Gaza.

    Force est donc de constater que la diplomatie française au Proche-Orient, ces quatre dernières années, mérite un zéro pointé. Non seulement Laurent Fabius & Cie se sont trompés sur toute la ligne, mais ils ont gravement décrédibilisé notre diplomatie en humiliant inutilement des interlocuteurs majeurs tels que l’Iran et en se faisant les promoteurs d’expéditions punitives en Libye puis en Syrie sur la base d’informations et de massacres manipulés.

    De telles « erreurs d’appréciation » dans un véritable État de droit eussent dû être sanctionnées par une Haute Cour de justice. Pourtant M. Fabius ne craint pas d’affronter le courroux de l’opinion publique en se rendant à Téhéran où il s’est rendu tristement célèbre par le scandale du sang contaminé (300 Iraniens en ont été victimes et jamais indemnisés), à l’époque où il était Premier ministre. Si, en France, tout le monde semble avoir oublié ce douloureux épisode, en Iran, la mémoire à ce sujet reste vive. Un passif qui, en principe, eût dû écarter définitivement Laurent Fabius de toute responsabilité de premier plan. Un bilan accablant largement confirmé par ses fonctions à la tête de la diplomatie française depuis mai 2012, quelles que soient les flatteries médiatiques dont on l’entoure assidûment.

    François Belliot,

    Sur Boulevard Voltaire

    http://la-dissidence.org/2015/08/08/le-fiasco-absolu-de-la-diplomatie-francaise-au-proche-orient/

  • D'UN SIÈCLE À L'AUTRE, LES SOCIALISTES TOUJOURS VENDUS À L'ENNEMI

           Il y a des choses formidables chez Péguy. Surtout à partir de 1905, quand, conscient de la menace allemande et de l'approche de la guerre, il opère un virage, se détache des socialistes et se rapproche des nationalistes (Notre patrie étant le premier jalon de ce second Péguy).
               Je reparcours aujourd'hui L'Argent suite, qui est paru il y a exactement un siècle, le 27 avril 1913 (dans les Cahiers de la quinzaine, XIV, 9). Une partie du pamphlet est consacrée à invectiver les socialistes, et en particulier ces deux fameuses figures que sont Jean Jaurès et Lucien Herr, que nombreux aujourd'hui à gauche regardent comme des totèmes, des sources d'inspiration, des autorités morales incontestables. Parmi d'autres griefs, Péguy leur reproche non seulement d'être aveugles face à l'impérialisme allemand, mais  aussi de mentir pour occulter cette réalité, et plus encore : d'être carrément des traîtres. Ainsi : « Alors comment se fait-il qu'on nous parle toujours des autres [victimes de l'impérialisme] et qu'on ne nous parle jamais de ceux qui demeurent nos frères [= les Alsaciens-Mosellans]. / Pour Jaurès l'explication est extrêmement simple. Il est pangermaniste. (Il faudrait l'en féliciter, s'il était né sujet allemand.) Il est un agent du parti allemand. Il travaille pour la plus grande Allemagne. » (Pléiade tome III, 1992, p. 932).

          Mais je suis surtout tombé sur un paragraphe fascinant par sa contemporanéité. Péguy égrène les belles notions qui ont été détournées, trahies, infectées par la coterie Herr-Lavisse-Jaurès. Il y a le dreyfusisme, le socialisme, l'État, le laïcisme, la République, la force révolutionnaire et l'internationalisme.

    « L'internationalisme enfin qui était un système d’égalité politique et sociale et de temporelle justice et de mutuelle liberté entre les peuples est devenu entre leurs mains une sorte de vague cosmopolitisme bourgeois vicieux et d'autre part et très particulièrement et très proprement un pangermanisme, un total asservissement à la politique allemande, au capitalisme allemand, à l'impérialisme allemand, au militarisme allemand, au colonialisme allemand. » (p. 945).

          Déjà sous cette forme, la phrase est troublante par son actualité, vu comme le gouvernement socialiste multiplie les signes d'allégeance à l'Allemagne et s'incline totalement devant la conception allemande de l'Europe, François Hollande n'ayant dailleurs rien eu de plus pressé à faire, le jour même de son investiture (!), que de prendre un avion pour Berlin afin d'aller soumettre ses lettres de créance à la chancelière. Cependant, un siècle après 1913, la puissance mondiale dominante n'est plus l'Allemagne, mais les États-Unis d'Amérique. La phrase mérite donc d'être transposée :
        L'internationalisme est devenu entre leurs mains une sorte de vague cosmopolitisme bourgeois vicieux et d'autre part et très particulièrement et très proprement un panaméricanisme, un total asservissement à la politique états-unienne, au capitalisme états-unien, à l'impérialisme états-unien, au militarisme états-unien, au colonialisme états-unien.
              Saisissant, non ? Alors que se multiplient les signes qui annoncent que le quinquennat de Hollande sera aussi atlantiste que celui de son prédécesseur, voire plus encore, on ne peut manquer de s'interroger sur la continuité qu'affichent les socialistes dans leur mentalité de colonisés intellectuels, économiques et géopolitiques. Le « cosmopolitisme bourgeois vicieux » semble désigner Dominique Strauss-Kahn ou Jack Lang, mais c'est anecdotique. Bien plus importante est l'idée que les socialistes, parce qu'ils se veulent progressistes et modernes, s'aplatissent toujours devant le système de pensée dominant et la grande puissance qui l'incarne, qui le promeut, qui l'étend. Les socialistes de 1913 se comportaient objectivement en agents d'influence de l'Allemagne, au nom d'un chimérique idéal pacifiste et internationaliste. Les socialistes de 2013, au nom d'un idéal presque identique, se comportent objectivement en agents d'influence des États-Unis, du capitalisme états-unien, de la culture états-unienne. 
              Et cependant Péguy exagérait. Autant il avait raison de souligner l'aveuglement de Jaurès et des siens quant au pacifisme et à l'antimilitarisme du S.P.D. (à peine un an plus tard, les socialistes allemands devaient donner raison à Charles Andler et Péguy en ne faisant rien pour empêcher la guerre et en votant sans sourciller les crédits militaires), – autant il faut bien reconnaître que les socialistes français firent de même : ainsi René Viviani, Alexandre Millerand, Albert Thomas, loin de manquer à l'Union sacrée, se distinguèrent-ils dans leurs fonctions ministérielles pendant la Grande Guerre. Or, peut-on imaginer les Hollande, les Ayrault, les Valls, les Fabius, les Kouchner, les Moscovici, les Vallaud-Belkacem s'engager dans une guerre contre l'Allemagne ? ou une guerre contre les États-Unis ?!!  Contre les islamistes du Mali, contre la Syrie d'Assad, contre n'importe quel dictateur qui met du sable dans les rouages du nouvel ordre mondial, contre la Russie, oui, on l'imagine très bien. Mais contre les États-Unis, pas une seconde. Dailleurs plusieurs d'entre eux, à commencer par Hollande, ont participé au programme « Young Leaders » de la French-American Foundation. C'est dire si ce sont des agents états-uniens à bien meilleur titre que Jaurès ne fut un agent allemand...

    http://dernieregerbe.hautetfort.com/

  • Nos amis oscillent entre 2 attitudes : soit se croire trop forts, soit penser que tout est perdu

    Extrait d'un article de Guillaume de Thieulloy, vice-président de l'Agrif et directeur du Salon beige, dans le dernier numéro de La Griffe :

    A"[S]ans entrer dans le combat électoral, nous menons clairement un combat politique.

    Sans changement du personnel politique, sans changement du « logiciel » politique dominant, et même sans changement du système politique, la France est condamnée à mort à relativement brève échéance. Il suffit d’ouvrir les yeux pour constater que la radicalisation islamique (pour ne parler que de cela, qui est, hélas, loin d’être le seul péril majeur auquel nous ayons à faire face) – et l’inertie des dirigeants devant cette question de vie ou de mort –peut faire disparaître la France en moins de vingt ans. Et que l’on ne croie pas que la France est une trop vieille nation pour disparaître ainsi ! L’Afrique du Nord romaine de saint Augustin, Tertullien ou saint Cyprien a été, pendant des siècles, bien plus brillante culturellement que la Gaule ; elle n’en a pas moins été submergée.

    Oui, nous avons un combat politique urgent et décisif à mener.

    Ce combat n’est pas, pour nous, principalement électoral. Mais il me semble parfaitement légitime d’utiliser les échéances électorales, les campagnes, c’est-à-dire le seul moment où les politiciens sont à l’écoute de leurs concitoyens, pour faire avancer nos idées.

    Et donc, si je ne crois pas que tout se joue en 2017, je crois aussi qu’il est important de préparer 2017.

    Dans ce domaine,nos amis oscillent trop souvent entre deux attitudes qui me semblent également erronées : soit se croire trop forts, soit penser que tout est perdu. En réalité, je pense que notre mouvement de défenseurs de la France française et chrétienne, si je puis dire (dont l’AGRIF est l’une des composantes parmi bien d’autres), « pèse » entre un et cinq millions de personnes. Sachant qu’il y a environ 40 millions de Français inscrits sur les listes électorales,il est très clair que nous ne pouvons pas gagner une élection. D’autant que nous ne sommes pas nécessairement d’accord entre nous sur les choix tactiques.C’est peut-être dommage, mais c’est ainsi.Mais il est également très clair qu’aucun candidat de droite, au sens le plus large du mot, ne peut gagner sans nous. Je rappelle souvent que Lionel Jospin, qui était promis par les sondeurs à une facile victoire au second tour de la présidentielle de 2002, manqua sa qualification à ce fameux second tour pour moins de 200 000 voix. C’est assez dire le poids considérable que peuvent avoir sur la vie politique les minorités conscientes et actives. Et nous en sommes une.

    Organisons-nous donc, tant en développant nos réseaux qu’en menant la campagne sur internet et les réseaux sociaux, pour être en mesure de faire battre tout candidat qui refuserait un certain nombre d’idées simples : promotion de nos libertés, lutte contre l’islam radical, défense de la souveraineté française, respect de la personne humaine…

    Cela nous permettra de peser sur 2017. Et cela nous permettra aussi, et surtout, de préparer la suite, car tout ne se jouera pas en 2017. Que nous gagnions ou que nous perdions (car la défaite fait aussi partie de la vie politique), il faudra des années pour restaurer la France et sa civilisation. L’essentiel est de garder le cap, et donc de tenir, sans compromission, à nos valeurs…"

    Michel Janva