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  • Yves Jego : Le génie des carpettes

    Crétin notoire. Incompétent notoire.

    Le comique Yves Jégo, il a été ministre ceci étant la preuve que les baltringues sont partout.

    Pour régler le problème des revendications momos dans les cantines, il vient d’avoir L’IDEE...Son neurone doit être hors d’usage depuis...

    Le député UDI de Seine-et-Marne Yves Jégo a annoncé qu’il déposerait une proposition de loi à la rentrée parlementaire pour rendre obligatoire les menus végétariens dans les cantines scolaires...

    Elle est bien bonne celle-là... Jego, comme ta connerie est-ce que les légumes seront halal ?

    https://euro-reconquista.com/site/spip.php?breve2639

  • Livre : Un philosophe face à la Révolution - La pensée politique de Louis de Bonald

    Considéré comme le penseur de la Réaction, Louis de Bonald est en fait un moderne qui s'ignore. Son projet intellectuel a consisté à subvertir la pensée et les concepts des Lumières pour construire un système qui refonde rationnellement la légitimité monarchique en reprenant à son compte toutes les grandes idées de la modernité politique tout en les réinterprétant dans un sens opposé à celui de la Révolution. La pensée bonaldienne dévoile le caractère élastique des concepts modernes. Robert Spaemann montre comment les efforts du vicomte de Bonald pour refonder une philosophie sociale l'amènent finalement à faire de la théorie de la société une forme de prima philosophia tellement englobante qu'elle en vient à prendre la place de la métaphysique. Père de la sociologie, Louis de Bonald annonce Comte et Maurras mais également Lamennais. 

    Erreur

    Acheter le livre ici

    Robert Spaemann a enseigné la philosophie à l'université de Munich. Il est connu en Allemagne pour être un spécialiste de Fénelon et de la pensée bonaldienne. Il a également consacré de nombreuses études à l'inversion de la téléologie comme trait de la modernité. Deux de ses ouvrages sont déjà parus en français : Bonheur et Bienveillance (PUF) et Notions fondamentales de la morale (Flammarion).

    source : Chire.fr :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuFAllyEkFOuVgnqXn.shtml

  • Entrevue du C.N.C #6 : Rébellion

    Réponses de Jean Galié et de Louis Alexandre.

    1)      Quelle est la genèse du projet de Rébellion ?

    Louis Alexandre : La revue Rébellion est née de la volonté d'un petit groupe de camarades toulousains de dépasser les limites de « l'extrémisme » de droite comme de gauche.  Au début des années 2000, nous étions face à des impasses et il nous  fallait chercher ailleurs la rupture révolutionnaire à laquelle nous aspirions...

    Nous avons donc débuté un travail d'inventaire sans concessions, nous ne pouvions compter que sur nos forces et notre volonté. Mais cela a finalement payé et nous avons réussi à rendre crédibles nos idées. Aujourd'hui encore, nous conservons l'effervescence de cette époque dans nos esprits.

    2)      Quel bilan tirez-vous de vos 10 ans d’activisme dans la diffusion des idées ? 

    Louis Alexandre : Il ne faut pas avoir peur de défricher de nouveaux terrains, d'aller de l'avant et de lancer des initiatives. Nous avons été, à notre modeste niveau, des précurseurs souvent isolés à nos débuts. Mais des thèmes que nous avons développés voici dix ans trouvent un écho dans un large public aujourd'hui. Cela nous réjouit, mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers.

    Il ne sert à rien d'entreprendre une bataille politique, si nous n'avons pas d'abord gagné la bataille des idées. Et nous ne gagnerons la bataille des idées que si nous parvenons à donner un sens cohérent et compréhensible à notre pensée. Il était important de faire de Rébellion une arme efficace dans cette bataille, c'est actuellement notre chantier principal. 

    3)      Constatez-vous un intérêt croissant pour votre revue ces derniers temps ?

    Louis Alexandre : La revue connaît un développement important depuis trois ans. Cela n'est pas le fruit de la chance ou du hasard, mais repose sur un important travail. C'est le résultat de prises de contact directes, de campagnes militantes, d'organisations d'événements et de nombreux déplacements dans toute la France pour notre équipe. Le travail et l'effort sont la source de la réussite de tout projet.

    Le succès actuel de notre publication a révélé une attente d'un large public.Rébellion est pour cela une revue singulière car elle agrège un lectorat vraiment non-conformiste et venu d'horizons très différents.  Ce succès, nous le devons à nos lecteurs et aux camarades qui œuvrent pour faire connaître nos idées. Nous ne pourrons jamais assez les remercier pour cela.

    4) Quels sont les auteurs qui sont au cœur de la pensée de votre revue ?

    Jean Galié :  Cela est clairement dit dans la rubrique exposant la présentation de nos positions se trouvant dans chaque numéro (Proudhon, Blanqui, Sorel...) . Brièvement, disons qu'il s'agit de la tradition révolutionnaire transmise au sein de l'expérience du mouvement prolétarien dans sa dimension internationale. Il faut avoir recours à la pensée des auteurs ayant traduit de la manière la plus intelligente l'aspiration à la constitution de la communauté humaine débarrassée de l'aliénation capitaliste. Toute réflexion allant en ce sens mérite d'être examinée. De même, celle-ci peut fournir des bases afin de ne pas chuter dans des impasses et des fausses oppositions au système dominant. A ce niveau, la théorie marxienne est incontournable ainsi que l'étude des auteurs et courants s'étant situés à la marge et en opposition à la social-démocratie, au marxisme officiel, etc.

    5) Quels sont les auteurs à suivre aujourd’hui selon vous ?

    Jean Galié :  "Suivre" pas dans le sens de suivisme, bien évidemment. Comme nous le disions à l'instant, le recours aux "classiques" de la pensée de la communauté humaine authentique (le communisme marxien) alimentera toujours notre orientation. Il s'agit d'une question de méthode afin de ne pas s'égarer et non pas de nostalgie muséale. Après, il y a bien sûr, des auteurs apportant leur pierre à l'édifice de la critique du système. Alain de Benoist fait un travail remarquable à cet égard, en abordant les questions essentielles se posant au monde contemporain et en éclairant leur genèse et leur soubassement philosophique. Citons, du côté du courant marxiste, le travail fécond de Costanzo Preve en Italie, dont quelques ouvrages sont traduits en français et dont les productions méritent d'être plus connues en France, au-delà des efforts déjà existants de ceux qui les popularisent chez nous. On peut trouver évidemment d'autres auteurs intéressants, abordant telle ou telle question mais nombre d'entre eux restent bien souvent à mi-chemin de la critique à conduire selon nous (Michéa, par exemple).

    Louis Alexandre : Dans les auteurs actuels, j'ajouterai aussi les travaux d'Alexandre Douguine    sur l'alternative eurasiste.

    6) Comment définissez-vous votre pensée politique ?

    Jean Galié : Dans les conditions présentes - et depuis longtemps - la politique est un rapport de forces entre classes antagonistes. La classe dominante le sait très nettement et joue de cet avantage. La puissance "publique" n'est pas neutre, même si l'Etat a du faire des concessions aux travailleurs à la suite de leurs luttes et aussi pour mieux les anesthésier. Mais ces "avantages acquis" au sein du monde aliéné ne sont néanmoins pas éternels et sont en train de disparaître assez rapidement. L'offensive est conduite par les forces du capital. Alors, la politique que la classe exploitée devrait conduire serait la stratégie afin de combattre les attaques de celles-ci. Cela, sans illusions, il est nécessaire de s'affronter à l'organe de la coercition dominante, l'Etat. La politique serait l'expression du devenir hégémonique des prolétaires conscients sur les forces de la dissolution du lien social par laquelle le capital se reproduit dans son ensemble. L'hégémonie du prolétariat est corrélativement sa disparition en tant que condition prolétarienne soumise au travail salarié dominé par le fétichisme de la marchandise. Ce n'est qu'à cette condition que l'on peut envisager la fin de l'autonomie du politique au-dessus de la société et l'au-delà de la politique.

    7) Quels sont vos liens avec les milieux dits de « gauche radicale » ou de « droite radicale » ?

    Jean Galié : Ces notions et courants, "radicaux" ou pas ne nous intéressent pas. Nous écoutons, et nous pouvons dialoguer avec tous ceux qui manifestent une volonté authentique de tourner le dos à ce système capitaliste pourri. Malheureusement, ils sont encore trop peu nombreux même si des intentions de révolte apparaissent çà et là. Les lubies de droite et de gauche sont paralysantes ; si vous comprenez que ce monde ne peut être aménagé au sein d'un consensus entre classes sociales, alors allons-y! Réapproprions-nous nos conditions d'existence sociale, c'est cela le fond du problème!

    8)      En quoi consiste concrètement l’OSRE ? Pour quelle(s) raison(s) cette structure a été créée ?

    Louis Alexandre : L'Organisation Socialiste Révolutionnaire Européenne est l'expression militante des idées de la revue Rébellion. C'est le regroupement des personnes voulant faire vivre ses idées sur le terrain. C'est le fer de lance de la diffusion de notre revue et le vecteur de campagnes ciblées ( par exemple contre l'Otan, pour la libération sociale et nationale de l'Europe...).

    9) Que pensez-vous des initiatives du réseau MAS ?

    Louis Alexandre : Il nous apparaît qu'une lutte isolée limite la portée de l'idée socialiste révolutionnaire européenne. Il est donc primordial de participer au vaste chantier de construction d'un mouvement dissident balbutiant. Nous croyons en la nécessité d'une coordination de l'ensemble des groupes  qui œuvrent dans ce sens. En suivant l'idée d'un enracinement dans la réalité, nous considérons que la création d'un  réseau souple d'échanges et de mise en commun d'expériences et de compétences est possible entre les divers organisations, cercles, associations et publications qui partagent les mêmes valeurs.

    Nous partageons justement avec le MAS ses valeurs militantes. C'est une structure politique intelligente qui recherche une véritable rupture militante. Nous soutenons donc ses initiatives de solidarité sociale, sportive et de formation. Nous sommes aussi des auditeurs fidèles de Méridien Zéro.

    10)  Passons de la théorie à la pratique… Que doit faire un dissident aujourd’hui dans sa vie quotidienne pour résister au Système et pour entamer la reconquête de la souveraineté nationale et populaire ?

    Louis Alexandre : Ne pas avoir peur de s'investir sur plusieurs fronts est notre philosophie militante. Quand l'on nous dit qu'un choix doit être fait entre la réflexion et l'action, le politique et le culturel... nous répondons que nous refusons cette hémiplégie de l'engagement. En investissant tous les espaces d'action, nous imposerons d'autant mieux notre vision globale, nos solutions à la fin du monde capitaliste moderne.

    De même, en participant activement à la vie de la communauté dissidente naissante, on donne un sens véritable à son existence. Elle devient une tension créative et tragique vers un idéal. Une fidélité sans actes à des idées n'est rien ; un engagement est nécessaire pour les faire vivre. Nous avons tous des obligations et des moyens limités. Mais notre volonté n'est-elle pas plus forte ? Ne pouvons-nous pas faire mieux ? 

    Ne regardons pas ailleurs et ne jugeons pas les autres si nous ne sommes pas capables de faire mieux qu'eux. Soyons sérieux et efficaces. Un militant doit toujours être exigeant envers lui- même, il ne doit jamais se reposer sur les acquis mais conserver un esprit d'avant-garde. La force de l'exemple,  la volonté de faire mieux et la camaraderie doivent être le cœur vivant de son engagement.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archives/category/nos-entrevues/index-4.html

  • L’exemple tchèque démontre que la crise de Calais est entretenue par le gouvernement Valls

    Depuis quelques jours, la crise de Calais s’est aggravée. Des milliers de clandestins venus d’Afrique et d’Asie tentent quotidiennement de passer illégalement au Royaume-Uni en empruntant l’Eurotunnel, en risquant parfois leur vie et en provoquant de graves perturbations. Cette situation pourrait-elle être résolue par les autorités ou bien est-elle entretenue sciemment par les autorités françaises ? L’exemple tchèque démontre que la fermeté est la seule solution à adopter et qu’un État doit se donner les moyens de faire respecter sa souveraineté et ses frontières.

    Les migrants tentent coûte que coûte de passer au Royaume-Uni parce qu’ils sont conscients que le libéralisme anglo-saxon est beaucoup plus laxiste que la France dans sa lutte contre le dumping social et qu’ils peuvent y trouver plus facilement du travail. D’autres facteurs tels que le communautarisme, qui leur permet plus facilement de résider dans un territoire sans y faire la demande d’un permis de séjour, et des considérations linguistiques, jouent un rôle certain dans cette déferlante migratoire par le tunnel.

    Dimanche dernier, ce ne sont pas moins de 1 700 clandestins qui ont tenté de pénétrer dans le tunnel. Apparemment ils ne craignent pas vraiment les forces de l’ordre puisqu’ils se permettent de jeter des pierres sur les CRS qui sont parfois blessés à la tête. Ils ne sont pas arrêtés, où alors que très brièvement car ils retentent la traversée dès qu’ils peuvent.

    L’exemple tchèque

    La République tchèque n’est pas une destination privilégiée des demandeurs d’asile, elle est avant tout un lieu de passage pour l’Allemagne, la France ou d’autres pays dont les prestations sociales attirent fortement les migrants. Lorsque les autorités tchèques arrêtent des clandestins, ils les envoient dans des centres de rétention et ne sont pas lâchés dans la nature comme c’est le cas en France ou dans d’autres pays. Une centaine de migrants, qui ont commencé à protester violemment contre leurs conditions de détention, ont trouvé face à eux la police anti-émeute tchèque qui a vite pacifié les lieux.

    Comme la plupart des peuples européens, les Tchèques sont réticents à accepter des migrants provenant d’Afrique ou d’Asie. La différence avec la France c’est que les autorités tiennent là- bas un langage de fermeté bien plus en phase avec les aspirations populaires que celui adopté par les autorités françaises. Le président tchèque Zeman s’est adressé à ces migrants sans craindre quelconque critique des tenants de l’idéologie droit-de-l’hommiste :

    « Première chose : personne ne vous a invités ici. Deuxième chose : comme vous êtes déjà ici, vous devez respecter nos règles, tout comme nous respectons les vôtres quand nous allons dans vos pays. Enfin, troisième chose : si cela ne vous plaît pas, allez-vous en ! »

    La République tchèque est également prête à envoyer 1 500 soldats à sa frontière sud pour renforcer la surveillance des frontières du territoire national.

    Que fait le gouvernement français ?

    À Calais la situation est évidemment bien plus grave qu’en République tchèque, les Calaisiens sont confrontés à des clandestins qui arpentent les rues et dont la situation précaire laisse craindre qu’ils ne commettent encore plus de violences que par le passé. Le gouvernement français ne fait pratiquement rien, ce ne sont pas les 120 policiers supplémentaires envoyés par Cazeneuve qui pourront endiguer la situation, surtout s’il n’y a aucune volonté politique pour mettre fin à ce chaos.

    Si la République tchèque, pays de dix millions d’habitants au pouvoir économique bien moindre que celui de la France, est capable de faire respecter ses lois face aux migrants illégaux, n’y a-t-il vraiment pas de solution à Calais ? Pourquoi le gouvernement français n’envoie-t-il pas l’armée pour arrêter ces illégaux qui ont constitué de véritables camps de fortune qui n’ont rien à envier aux bidonvilles indiens ?

    C’est tout simplement parce que Manuel Valls, en bon valet du projet mondialiste, refuse d’aller à l’encontre de la volonté de ses maîtres. S’il agit de façon ferme et résolue, il risque de se faire taper sur les doigts pour avoir entravé le trajet des migrants dont le passage à travers l’Europe ne pourrait se faire sans une complicité des plus hautes sphères du pouvoir. L’immigration incontrôlée permet de pratiquer le dumping social à outrance, d’occuper le peuple qui s’agace chaque jour un peu plus du parasitisme de certains migrants, et d’éviter de porter une attention trop grande sur la délinquance en col blanc.

    L’attitude de Manuel Valls n’est rien de moins qu’une soumission intégrale aux thèses de Jacques Attali pour qui la France est un hôtel. Et, comme toujours, c’est le peuple français qui est sommé de payer la note, sans même avoir profité de la chambre.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/L-exemple-tcheque-demontre-que-la-crise-de-Calais-est-entierement-entretenue-par-le-gouvernement-34360.html

  • La fin de l’Europe

    Ex: http://www.lesobservateurs.ch

    Dans cet article initialement paru sur le site américain Jacobin, Cédric Durand montre que la crise en Grèce s’inscrit dans un mouvement de désintégration du projet européen.

    Cédric Durand est économiste à l’université Paris-13 et enseigne à l’EHESS. Membre des Economistes attérés et du comité de rédaction de Contretemps-web, il est l’auteur du livre Le capital fictif (Les Prairies ordinaires, 2014), et a coordonné l’ouvrage En finir avec l’Europe (La Fabrique, 2013).

    Du point de vue européen, l’effondrement financier de 2008 ne fut que le prologue d’une crise  continentale généralisée. La débâcle financière de fabrication états-unienne a déclenché une chaîne complexe d’événements inattendus à travers le Vieux Continent, contaminant toutes les sphères de la vie sociale et débouchant sur un paysage radicalement nouveau, en proie aux turbulences politiques et économiques.

    Comme le déclarait il y a quelques mois Ada Colau, la maire nouvellement élue de Barcelone à la tête d’une coalition inspirée des Indignés :

    « De cette crise, personne ne sortira comme avant. Ce qui nous attend, c’est, au choix, un horizon féodal, avec une augmentation brutale des inégalités, une concentration sans précédent des richesses, de nouvelles formes de précarité pour la majorité des citoyens. Ou alors, une révolution démocratique, où des milliers de personnes s’engagent, pour changer la fin du film ».

    Nous sommes très probablement arrivés à ce tournant historique. La très large victoire du Non au référendum grec du 5 juillet est une des plus claires indications de la volonté des classes populaires de mettre un terme à des décennies d’intégration européenne néolibérale. Cette réouverture de ce qu’Auguste Blanqui appelait le « chapitre des bifurcations » participe de mouvements tectoniques qui secouent un continent tombé dans une spirale de rancune et de ressentiments jamais vue depuis le milieu du siècle dernier.

    Une grande entreprise politique en faillite

    Il y a quinze ans, le succès du lancement de la monnaie unique a alimenté une vague d’europhorie à travers le continent. La Stratégie de Lisbonne de 2000 promettait de faire de l’Union européenne « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité et d’une plus grande cohésion sociale. » Les enthousiastes dépeignaient l’Union comme « un phare de lumière dans un monde troublé ». Marcel Gauchet et Jürgen Habermasfaisaient valoir que la nouvelle formule européenne – en termes de gouvernance démocratique supranationale et d’Etat-providence – était destinée à servir de « modèle pour les nations du monde ».

    Les prévisions des jours européistes ne se sont jamais matérialisées. Au contraire : rétrospectivement, la séquence toute entière apparaît comme une histoire d’échecs ininterrompus. Les performances de la zone euro en termes de croissance économiques ont été largement en deçà de celles de toutes les autres régions, avant et après la crise, et le virage austéritaire de 2010 a produit une magnifique débâcle économique. Le PIB n’a toujours pas retrouvé son niveau de fin 2007, ce qui en fait l’une des pires crises économiques de l’histoire récente – surpassée seulement par la catastrophique restauration capitaliste russe des années 1990.

    L’OCDE a concédé un aveu sans détour de l’inadéquation de la gestion économique pendant cette période en illustrant le contraste entre les prévisions de croissance et la trajectoire effective de la zone euro. Le redémarrage, annoncé à de multiples reprises, ne s’est jamais matérialisé.

    Prévisions du  PIB de la zone euro et trajectoire effective (OCDE, 2014) :

    Le chômage atteint des sommets : en 2014, ce sont 44 millions de personnes qui sont privés d’emploi ou sous-employés au sein de l’Union européenne. Ce fléau est non seulement un douloureux drame personnel pour les travailleurs concernés et leurs familles, mais aussi une illustration spectaculaire de l’irrationalité de notre organisation sociale qui se solde par un gaspillage économique gigantesque, gâchis d’autant plus considérable que les travailleurs européens sont parmi les plus productifs au monde.

    Le mythe de la convergence intra-européenne s’est également écroulé. Au cours des cinq dernières années, le rapprochement en trompe l’œil des niveaux socioéconomiques s’est évanoui, réinstallant avec une ardeur redoublée la hiérarchie économique entre le noyau européen allemand et les périphéries. Le PIB par habitant de l’Italie est aujourd’hui plus faible qu’il n’était en 1999. D’autres pays comme la Grèce, l’Espagne et le Portugal sont submergés par la désespérance sociale, avec des segments entiers de la population dans l’impossibilité de satisfaire à leurs besoins essentiels.

    L’ironie de l’histoire est que toute cette souffrance fut vaine. Les ratios dette/PIB ont augmenté en dépit des sévères mesures d’austérité, enfermant les pays périphériques et leurs classes laborieuses dans un cycle sans fin de servitude pour dette vis-à-vis des marchés financiers et des institutions et des pays créanciers. Dans le même temps, les déséquilibres commerciaux persistent au sein de la zone euro, et la coordination plus étroite des prescriptions néolibérales au niveau de l’UE n’offre aucun mécanisme capable de s’attaquer aux problèmes sous-jacents de développement inégal.

    Un césarisme bureaucratique dysfonctionnel

    Les vents contraires de la dépression économique ont transformé la gouvernance européenne en une machine de guerre de classe. Le grand bond en avant de l’intégration au cours des dernières années a réduit quasiment à néant la capacité des parlements nationaux à exercer un rôle actif sur la politique économique. Durcissement des règles, supervision bureaucratique par la Commission et les gouvernements centraux, mise en place  d’organes technocratiques indépendants contrôlant la politique budgétaire et élargissement des compétences de la Banque centrale européenne (BCE) ont réduit l’action des gouvernements à la mise en œuvre du vieux « consensus de Washington » : rigueur budgétaire, privatisation et libéralisation.

    Les mesures d’austérité antipopulaires et les réformes du marché du travail ont suscité dans les pays du Sud des mobilisations sociales d’une ampleur sans précédent depuis des décennies, avec plusieurs grèves générales et des phases quasi-insurrectionnelles en Espagne et en Grèce. Lorsque la détermination des gouvernements nationaux s’est affaiblie, le centre européen a eu recours à une poussée d’autoritarisme : des coups de force bureaucratiques ont évincé plusieurs premiers ministres, tandis que la BCE, dirigée par l’ancien vice-président de Goldman Sachs, Mario Draghi, soumettait explicitement les dirigeants récalcitrants à un chantage à la liquidité.

    Dans aucun autre cas la confrontation n’est apparue avec autant de clarté qu’en Grèce. Dans une déclaration de mi-juin 2015, l’économiste en chef du Fonds monétaire international, Olivier Blanchard, écrivait avec une franchisedéconcertante : « Par le jeu de la démocratie, les citoyens grecs ont fait savoir qu’ils ne voulaient pas de certaines réformes. Nous estimons que ces réformes sont nécessaires » En opposant explicitement les choix démocratiques et les exigences bureaucratiques néolibérales, Blanchard répétait tout simplement le mantra des dirigeants européens selon lequel il n’y a pas d’alternative au statu quo.

    Les discussions avec la Grèce sont donc un processus formel visant à vaincre politiquement les forces de gauche au pouvoir dans ce pays afin d’enterrer toute perspective de changement politique significatif à travers le continent. On ne saurait expliquer autrement l’inflexibilité des créanciers malgré le franchissement par Tsipras de toutes les lignes rouges de Syriza en termes de réforme des retraites, de politique fiscale, de privatisations et de libéralisation du marché. Cette attitude punitive était claire comme de l’eau de roche à la fin juin, lorsque la BCE a activement poussé à une panique bancaire en mettant en garde contre une « crise incontrôlable », puis en  plafonnant ses prêts d’urgence au secteur bancaire, ce qui a entraîné la fermeture des banques, la limitation des retraits et l’établissement d’un contrôle des capitaux.

    Cependant, la rigidité vis-à-vis du gouvernement grec n’est pas seulement l’effet d’une volonté politique néolibérale éhontée. Elle révèle un problème de faiblemanœuvrabilité du navire politique européen due, pour l’essentiel, à la taille et à la complexité juridique de l’UE. Fondamentalement, la gouvernance de l’UE est la douloureuse sédimentation de difficiles compromis interétatiques à travers des règles dont le contournement est délicat et toujours acrobatique. Les capacités de décisions à l’échelon européen sont en conséquence extrêmement encadrées et attachées aux équilibres politiques antérieurs, ce qui rend presque impossible toute initiative radicale. En outre, la bureaucratie européenne est minuscule, avec environ trente mille fonctionnaires et un budget de moins de 1% du PIB de l’UE. Sa seule et unique force politique résulte d’une accumulation de règles et de procédures que l’élite européenne tient à préserver scrupuleusement, même si cela aboutit à une gestion systématiquement chaotique des péripéties qui se sont multipliées ces dernières années.

    A un niveau plus profond, le manque de manœuvrabilité de l’UE est le produit paradoxal des écrasantes victoires du capital transnational et financier au cours des décennies précédentes. Ces victoires ont abouti à l’établissement d’institutions proto-étatiques européennes focalisées principalement sur les intérêts fondamentaux du capital – concurrence, marché et monnaie – tandis que le travail et les problèmes sociaux sont réduits symétriquement à de simples variables d’ajustement. Par conséquent, si le proto-État européen est fort dans la promotion des intérêts immédiats d’un bloc de pouvoir conduit par la finance, il lui manque le versant consensuel de l’hégémonie, celui qui est indispensable pour faire tenir ensemble la diversité des sociétés et des couches sociales en période de turbulences.

    Des forces centrifuges

    Les échecs économiques et sociaux en cascade combinés à une manœuvrabilité politique limitée érodent l’attrait pour le projet européen et réactivent des forces centrifuges à travers le continent.

    L’Europe est l’un des paysages politiques les plus complexes au monde. Ce mélange idiosyncratique d’héritages forts et contradictoires des traditions libérales, fascistes et communistes, d’une gouvernance étatique à plusieurs niveaux, de légitimités démocratiques concurrentes, de mouvements sociaux dynamiques et de liens géopolitiques contradictoires, est une fois encore en ébullition.

    Dans un tel contexte, et quel qu’en soit le devenir, le bouleversement politique en Grèce est déjà un marqueur dans l’histoire du continent. Ce pays, qui au début des années 1980 témoignait de la capacité de l’Europe à offrir un solide point d’ancrage dans la démocratie libérale et la stabilité socio-économique à un régime post-autoritaire, est devenu le symbole de l’échec et de la désunion. La tentative de Syriza d’échapper à la cage d’acier néolibérale n’a eu d’autres réponses que des manœuvres de sabotage et des vitupérations de la part des autres gouvernements et des institutions européennes, ne lui laissant le choix qu’entre la capitulation et la rupture, deux issues négatives du point de vue de l’attractivité de l’UE.

    Le renforcement des forces centrifuges apparaît également comme la conséquence du déclin de l’attrait de Bruxelles. La Grande-Bretagne, qui a succombé de longue date aux sirènes atlantistes, réclame un revirement substantiel de l’intégration,menaçant de quitter le navire. A la frontière orientale de l’Union, la désillusion vis-à-vis de l’intégration européenne laisse un champ libre aux forces nationalistes, bien que celles-ci soient animées de sentiments contradictoires vis-à-vis de l’assurance géopolitique retrouvée de la Russie. Au sein même du cœur historique de l’Europe, un désarroi croissant se fait sentir. Il favorise bien sûr la montée de partis d’extrême droite comme le Front National en France, mais laisse aussi libre cours à des discours racistes dans les médias dominants. Le récent texte de Berthold Seewald dans le principal journal conservateur allemand, Die Welt, mobilisant des arguments ethniques pour écarter la Grèce de l’UE en est une illustration abjecte. Rappelant le contexte de la guerre d’indépendance grecque des années 1820, il affirme que, à cette période, « la représentation selon laquelle les Grecs modernes sont les descendants de Périclès ou Socrate et pas un mélange de Slaves, de Byzantins et d’Albanais, a été pour l’Europe érigée en credo. (…) C’est pour cela qu’on a accepté les Grecs fauchés dans le bateau européen en 1980. On peut en admirer chaque jour les conséquences ».

    Dans le même temps, des signes de découragement parmi les dirigeants traditionnels abondent. Réduits à des calculs compliqués et privés de toute source d’inspiration politique, l’Europe n’alimente rien d’autre que l’acrimonie. Le manque de solidarité a fait une nouvelle fois surface lorsque les chefs des gouvernements ont discuté de la crise des migrants. Alors que des milliers de personnes souhaitant rejoindre l’Europe meurent en Méditerranée, la réponse des dirigeants européens a été de manière tristement révélatrice focalisée sur des attaques militaires. Et lors des discussions sur la répartition des demandeurs d’asile entre les pays, c’est l’égoïsme qui s’est imposé, conduisant Matteo Renzi, la pâlissante jeune étoile italienne du centre-gauche européen, à lancer : « Si c’est votre idée de l’Europe, vous pouvez la garder. »

    Les récents scrutins en Espagne et au Royaume-Uni confirment que la déception envers l’Europe se réfracte dans l’espace national par une diminution des votes pour l’« extrême centre ». Que leurs convergences idéologiques se traduisent ou non par des alliances nationales, l’aile droite et l’aile gauche du centre sont étroitement unies dans une grande coalition européenne permanente. Ce sont les partis soi-disant sociaux-démocrates qui paient le prix fort dans cette érosion ; comme leurs positions traditionnelles sur les questions socio-économiques se sont fondues dans le dogme néolibéral, elles ont progressivement ôté à leur électorat toute raison de voter pour eux, celui-ci se réfugiant dans l’abstention ou se détournant vers de nouveaux types de mouvements politiques.

    A gauche, l’émergence de nouveaux mouvements politiques dans différents pays est liée à la fois à des facteurs structurels tels que l’intensité de l’austérité et aux cordonnées nationales du champ politique. Mais au-delà de leurs destinées politiques à court terme, aucun de ces mouvements ne pourra différer longtemps les discussions sur des points stratégiques essentiels.

    Deux ans avant de devenir ministre des Finances de la Grèce, dans ses « Confessions of an Erratic Marxist », Yanis Varoufakis endossait la mission de sauver le capitalisme européen de lui-même. La bataille de Grèce a montré que cela risquait d’être plus difficile qu’il ne l’avait prévu. La dynamique de développement combiné et inégal dans la périphérie européenne souligne la nécessité pour la gauche de passer d’une lutte défensive contre l’austérité à un ordre du jour positif délimitant des alternatives systémiques. L’expérience grecque démontre que, sur ce chemin, il n’y a pas d’autre choix que la rupture avec les institutions européennes néolibérales et la reconquête de la souveraineté démocratique sur les monnaies nationales.

    Il y a là cependant une difficulté de taille. Les populations exténuées par la crise sont réticentes à supporter les coûts transitoires de la rupture, même si elles peuvent être convaincues des avantages qu’elle procurerait à  plus long terme. Formuler des propositions politiques garantissant un filet de sécurité au cours de cette transition sera essentiel pour faciliter de nouvelles victoires électorales, à commencer par les élections en Espagne cet automne. Podemos et ses alliés des mouvements sociaux y ont une opportunité significative de l’emporter. Comme l’expérience de la Grèce l’a montré, on peut s’attendre à ce que l’élite européenne ne soit rien moins qu’impitoyable. Un membre de la direction de Podemos me le déclarait récemment : « vous feriez mieux d’être préparé ».

    Source : Cédric Durand, traduit par Ananda Cotentin, pour contretemps, le 4 Août 2015.

    Extrait deSource et auteur

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Entrevue du C.N.C. #21: Guillaume Lenormand

    De retour du Donbass, Guillaume Lenormand a accepté de répondre à notre entrevue. Il nous a semblé intéressant d'avoir son point de vue sur différents éléments du conflit, mais également des éléments de son parcours. Avant son départ, Guillaume avait rédigé quelques articles pour le Cercle Non Conforme et nous avions pris l'habitude de relayer certaines de ces contributions issues de son blog personnel. Bien que nos chemins aient divergé par la suite, Guillaume n'a jamais manifesté d'hostilité à notre égard, et inversement. C'est naturellement que nous lui ouvrons de nouveau nos colonnes.

    1) Le Cercle Non Conforme. : Peux-tu te présenter rapidement pour nos lecteurs. Quel était ton parcours militant et intellectuel avant ton engagement au Donbass ?
     
    Guillaume Lenormand : J'ai eu la chance de grandir sans télé, ce qui m'a obligé à beaucoup lire. J'ai fait une année d'étude d'arts à l'école Emile Cohl à Lyon, et une licence d'Histoire à l'Université de Rouen. Parallèlement, je dessinai sous le pseudo de "Krampon" et j'ai milité successivement chez les identitaires, au Parti de la France, à 3eme Voie et à la Fraternité Nationaliste Normande. 

    2) Le C.N.C. : Au commencement de la crise ukrainienne, nous avions publié une tribune libre dans laquelle tu avais développé ta vision du Maïdan, vision en divergence avec les positions que nous avons développé par la suite. Cette position et tes vues de l’époque t’ont conduit à un engagement direct pour les séparatistes du Donbass. Peux-tu développer les raisons de ton engagement ? Qu'est-ce qui t'a incité à franchir le pas, à passer du clavier au fusil, la politique ? Le goût de l’aventure ?

    G. L. : J'ai toujours voulu faire la guerre, mais je voulais choisir mon combat, donc l'armée française et son esprit déplorable, hors de question. Avec le recul, j'aurai peut être quand même du y passer quelques années, c'est important pour le CV quand on se porte volontaire. Du reste, les raisons de mon engagement ont survécu: je suis plus que jamais persuadé qu'il y a eu au Donbass, une "révolte contre le monde moderne", une résistance authentique d'une partie de la population contre le pillage de leur terre par des intérêts apatrides. Ils ont refusé l'humiliation et le "sens de l'histoire" qui nous est imposé aujourd'hui, non plus par les marxistes, mais par les mondialistes. Pour moi, le Donbass, c'était un peu les ch'tis et les électeurs du FN qui prennent les armes contre l'UMPS... Pour le meilleur et pour le pire.  Passer à l'action était naturel. Je ne suis pas particulièrement courageux, mais je hais le faux, le vide, les paroles inconséquentes. Autrefois, tous les jeunes européens partaient en guerre à un moment ou autre. Mes grands-parents ont tous vécu la guerre, en Algérie, en Indochine ou en Europe. C'est une chose normale. 

    3) Le C.N.C. Quel bilan tires-tu de cet engagement sur le plan personnel et militant ? Pourquoi as-tu quitté Unité Continentale ? As-tu le sentiment d'avoir servi des intérêts nébuleux, éloignés des idées que tu défendais initialement au début de ton engagement?

    G. L. : Le bilan est trop vaste pour le résumer ici. Politiquement, j'étais au départ totalement sur la ligne d'Unité Continentale. Je les ais quittés car ils devenaient le contraire de ce pourquoi je m'étais engagé. L'esprit caporaliste de l'armée régulière française y régnait, agrémenté de paranoïa et de machinations diverses. Ils isolaient les volontaires, confisquaient l'argent et les téléphones, s'en prenaient à ceux qui voulaient partir, voulaient tout contrôler.  Sur le terrain, ils étaient totalement incompétents. Ils refusaient les bonnes occasions de se battre, ou au contraire, montaient des missions suicide sans queue ni tête. Ils se mettaient également les russes à dos. Moi j'étais venu me battre, pas faire de la com.  Me battre pour le peuple du Donbass, pas pour une clique de Français. Me battre pour devenir un homme libre. Unité Continentale était devenu une prison.  En Février, quand je l'ai quitté, presque tous les français m'ont suivi à Donetsk, ils en avaient marre aussi. On s'est ensuite dispatché dans différentes unités. 

    4) Le C.N.C. : Que penses-tu du rouleau compresseur médiatique pro-Kremlin et de la poutinolâtrie qui sévit dans la mouvance nationale, toi qui a été volontaire sur place ? As-tu le sentiment, malgré le fait que tu ais choisi l'autre camp, que les nationalistes ukrainiens ont pu être injustement traités médiatiquement par beaucoup de camarades (ou prétendus tels) ?

    G. L. : Je suis devenu assez allergique à la propagande en général, qu'elle soit de mon camp ou de l'autre. Elle est tellement grossière, tellement incantatoire...  La propagande est "le faux", ce contre quoi je me bas, et ce contre quoi tout chrétien doit se battre. On me dira sûrement que je suis trop idéaliste. Je comprends les raisons de certains nationalistes ukrainiens qui se battaient contre nous. La propagande néo-stalinienne niait rabiquement toute fierté nationale pour ces peuples satellites de l'URSS. "Nazis, nazis", mot répété ad Nauseam.  il n'y avait aucune distanciation, aucune volonté de comprendre l'ennemi. Pour vaincre, il faut comprendre. J'avais envie de foutre mon poing dans la gueule de certains "politruks" de notre camp, car leur triomphalisme et leur incapacité à se remettre en question ont été la source de nombreux problèmes militaires et politiques. 
    Heureusement, tout le monde ne tombait pas dans le mensonge et le fanatisme. Il y avait également des soldats déterminés, mais calmes et justes, comme le commandant Mozgovoï. Lui, ne confondait pas le peuple ukrainien avec ses oligarques véreux. Il voulait une révolution "pour tous". Igor Strelkov était également un de ceux-là, je suis bien placé pour le savoir. 

    5) Le C.N.C. : Tu vas prochainement publier un livre, quel en sera la teneur et l'objectif ? Quel est le public visé ?

    G. L. : Je suis parti à l'origine pour 4 ou 5 mois, et j'ai finalement passé un an à l'étranger. Il y a eu des situations rocambolesques, tragiques et incroyables, de nombreux personnages hauts en couleurs... Je me suis dit que cela méritait d'être écrit, car c'est indéniablement une aventure moderne (pour ceux qui croient que l'aventure n'est plus possible en ce monde). Il y a aussi énormément de rumeurs et de bruits qui courent sur ce que nous aurions faits ou non. Même si l'on ne me croira pas forcément, je veux livrer "ma version". J’espère que ce bouquin servira à long terme de référence et de témoignage pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de cette guerre des volontaires étrangers: historiens, passionnés. Évidemment, je ne renie pas mes idées et j'imagine que seul un éditeur "ami" acceptera de le publier. 

    6) Le C.N.C. :  Fort de cette expérience, vas-tu poursuivre ton engagement, sous une forme ou sous une autre en France, ou souhaites-tu tourner une page et en écrire une nouvelle loin du militantisme, de la politique et de la guerre ?

    G. L. : Joker.  

    7) Le C.N.C. : Merci Guillaume de nous avoir accordé cet entretien. Souhaites-tu ajouter quelque chose ?

    G. L. : C'est moi qui vous remercie. Hauts les cœurs et mort aux cons !

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