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  • Impôts, travail du dimanche : Hollande parachève son cap libéral

    Le président de la République a surpris son monde en promettant une baisse d’impôts pour 2016. On peut y voir légitimement une forme d’entrée en campagne, mais tous ses choix économiques montrent aussi qu’il semble renforcer le cap libéral affiché plus clairement depuis début 2014.

    Libéralisme décomplexé

     
    En effet, pour qui prend un peu de recul, les informations des derniers jours ont vraiment de quoi donner le tournis. D’une part, François Hollande annonce une baisse d’impôts pour 2016, sans doute de l’impôt sur le revenu, si on en croit Europe 1, et donc centré sur les classes moyennes supérieures. De l’autre, le projet de décret consécutif à la loi Macron va très loin dans l’extension des zones touristiques internationales à Paris, développant de facto le travail du dimanche. Et parallèlement, des services d’urgence ont été fermés cet été et d’autres ont vu leurs horaires d’ouverture réduits. Enfin, le coût des activités périscolaires prévues dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires, s’envole, jusqu’à 257% à Pézenas, soit 300 euros de plus par an et par enfant, un coût rédibitoire pour certains parents.
    En résumé, les cadres devraient payer un peu moins d’impôts l’an prochain et les classes populaires des zones périurbaines déclassées pourraient subir la double peine d’un détricotage du service public par un éloignement des urgences médicales et le renchérissement de l’école publique dont les pratiques tarifaires se rapprochent de plus en plus des entreprises privées, du fait de la baisse des dotations. Et pour couronner le tout, les chômeurs des agglomérations touristiques seront de plus en plus contraints d’abandonner leurs familles le dimanche pour servir les riches touristes étrangers. Sarkozy en rêvait ? Hollande l’a fait  ! Il est tout de même effarant que le PS préside à une telle déconstruction du service public et du droit du travail tout en baissant les impôts des entreprises et des classes moyennes.
  • Poutine à l’envoyé turc : Dites à votre président dictateur qu’il aille en enfer avec ses terroristes de l’ISIL

    Ultimatum De Poutine À La Turquie : « Cessez Tout Appui Militaire À L’ISIL »

    La désinformation généralisée laisse supposer que les turcs, alliés des Etats Unis, luttent contre l’Etat Islamique, alors que leurs ennemis sont en réalité les kurdes et le gouvernement légal de Syrie.

    La réaction de Poutine montre qu’il n’entend pas laisser s’installer cette union de malfaiteurs…

    Lors d’une réunion avec l’ambassadeur turc, le président russe Vladimir Poutine a présenté un ultimatum verbal exigeant la fin immédiate du soutien de la Turquie envers l’ISIL et des violations de la souveraineté de la Syrie. Ce faisant, après des semaines d’escalade de l’OTAN qui manœuvre contre cette nation assiégée, Poutine a tracé une ligne rouge autour de la Syrie.

    Dans une démarche surprenante, le président russe Vladimir Poutine a fustigé le président turc Recep Erdogan, le qualifiant de « dictateur » et menaçant de rompre tout lien diplomatique avec la Turquie à cause de ce que M. Poutine affirme être le soutien incessant de M. Erdogan à l’organisation terroriste ISIL.

    On pense que cela vient en réponse à l’affirmation de M. Erdogan, passée hier dans la presse occidentale, selon laquelle Poutine lui aurait dit que la Russie ne va plus soutenir la Syrie dans sa guerre contre Al-Qaïda, l’ISIL et leurs organisations affiliées, soutenues par l’Ouest.

    Poutine a fait venir Umit Yardim, ambassadeur turc à Moscou, au Kremlin, pour ce qui se révèle être un remontage de bretelles de deux heures avec des accusations enflammées retournées à Poutine par l’ambassadeur turc. Voici la meilleure traduction des déclarations clés faites par Poutine :

    Dites à votre dictateur Erdogan d’aller en enfer et que, s’il n’arrête pas son soutient bien établi et facilement prouvé à l’ISIL, la Russie rompra toute relation diplomatique. Nous sommes prêts à transformer la Syrie en grand Stalingrad pour la Turquie et ses alliés saoudiens et leur petit gang vicieux d’Hitler.

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  • Le défi du peuple : survivre au libéralisme

    E&R Lorraine recevait les essayistes Alain de Benoist et Charles Robin le samedi 18 avril 2015 dernier pour une conférence sur le thème : « Le défi du peuple : survivre au libéralisme ».

    Partie 1 : Alain De Benoist sur le Traité Transatlantique

     

    Partie 2 : Charles Robin sur la philosophie libérale

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Le-defi-du-peuple-survivre-au-liberalisme-34464.html

  • Les Raisons du combat culturel

    Editorial de Frère Thierry

    Nous n’aimons guère notre  époque, ou, plus exactement, notre époque ne nous aime guère. Depuis des décennies, la société mondialiste qui nous est vendue comme promesse de paradis terminal, de fin de l’Histoire béate, ne fait plus illusion auprès des observateurs un tant soit peu critiques, des hommes de bon sens qu’on rejette dans le camp de l’ennemi en les appelant « réactionnaires ». Le vaste supermarché global, pacifié et unifié, recèle d’insondables horreurs derrière les sourires figés des hordes d’homo oeconomicus qui arpentent les allées. La société mondialiste n’a pas besoin d’hommes, elle n’a besoin que de consommateurs, d’humains réduits à leurs plus basses fonctions d’absorption, d’assouvissement des pulsions et des désirs mimétiques. En cela, cet Empire du Bien dont parlait le regretté Philippe Muray est un totalitarisme. Totalitarisme doux ou mou, certes, mais totalitarisme tout de même, dans ses procédés comme dans ses objectifs. L’Empire veut donc produire à la chaîne des consommateurs, des hommes dociles, souples à l’injonction. Pour ce faire, les déraciner est indispensable, charnellement et spirituellement. Au cœur de cette entreprise nihiliste, la culture est la cible prioritaire. Il faut faire en sorte que les personnes ignorent de plus en plus qui elles sont : on effacera donc d’abord leur histoire, on les privera de chronologie ; on dissoudra leurs traditions, rejetées dans les Ages Sombres d’avant le Village global ; on leur coupera l’accès aux œuvres artistiques et techniques, fruits du génie des leurs ancêtres ; on détruira toute échelle de valeur et de comparaison, sapant l’esthétique et le goût. On les rendra étrangers à leur propre langue, inaptes à l’expression de la pensée et de l’émotion, donc inaptes à être des hommes, ces singuliers animaux faits à l’image du Créateur. On en fera des zombies dénués de toute arme et de toute stratégie pour s’opposer à l’ablation de leur âme et à leur disparition à terme. 

    Ce combat contre la culture et les cultures (entendues comme les manifestations différenciées des génies des ethnies, des peuples et des races) exige une riposte adaptée, un combat culturel. Que peut bien recouvrir cette notion ? Ce combat vise à défendre l’intégrité de la personne humaine, unique aux yeux de Dieu et enracinée dans l’Histoire. Cette intégrité fait tenir ensemble toutes les capacités de l’homme, intellectives comme émotives, techniques comme artistiques, et les ordonne en vue d’une fin qui les dépasse, qui nous dépasse tous. Pas de vraie culture sans métaphysique, d’une part, et pas plus sans Histoire d’autre part. Ceci implique de reconnaître l’inscription de l’homme et de sa culture dans un contexte religieux et métaphysique et de le défendre comme tel. Point n’est besoin d’être soi-même croyant. : pour preuve, l’agnostique Charles Maurras fut bien l’un des plus ardents défenseurs du rôle de l’Eglise et des créations de la foi. Défendre la culture, c’est défendre un au-delà de l’homme, alors que l’Ennemi veut nous réduire à un en-deçà de l’homme. Défendre une culture, c’est aussi défendre l’histoire de cette culture et des générations qui l’ont portée, c’est s’inscrire dans une lignée, une continuité, se reconnaître dans une suite d’innombrables prédécesseurs, et assumer pleinement et entièrement ce qui est à la fois une dette, un héritage et un honneur. Linéarité du temps historique, ponctuée par la cyclicité des rythmes naturels : l’histoire de la Culture, c’est la Tradition, l’histoire des cultures, ce sont les traditions.

    D’abord, assumer et défendre la dimension métaphysique et religieuse de l’homme, assumer et défendre la tradition et les traditions. Mais comment ? Le combat culturel est en fait un combat pour l’intelligence, à l’aide de l’intelligence : par la mémoire, nous accumulons les références historiques, littéraires, poétiques, musicales, architecturales, folkloriques, politiques, et notre intelligence ordonne ces références et nous en fait comprendre les structures. L’intelligence, c’est le don de Dieu pour que l’homme se comprenne. La culture est la mise en forme individuelle et collective de l’intelligence, par l’expérience des aïeux. La culture est l’enclume sur laquelle notre intelligence va se forger, puis se développer, s’aiguiser, s’exercer, se tremper. Sans culture, l’intelligence est matière sans forme, inerte donc inutile. L’homme dont l’intelligence ne sert pas est mûr pour l’esclavage. La culture est donc la condition de la liberté, puisque c’est grâce à elle que notre intelligence personnelle peut devenir épée et bouclier de notre corps et de notre âme.

    Il faut revenir à l’étymologie du mot « culture » pour en bien saisir toutes les implications. Le verbe latin colere signifie cultiver une terre, un champ, et par extension « prendre soin de quelque chose ». L’agriculture est le soin apporté à la terre pour qu’elle produise ses meilleurs fruits. Le passage de l’agriculture à la culture, de la matérialité du sol à l’abstraction de l’esprit, passage qui s’opère chez les auteurs romains, en particulier chez Cicéron, conserve cette idée de soin, de travail permanent en vue de la production, de la mise au monde des meilleurs fruits de l’âme. Cette dernière est notre champ, et constamment nous devons être à l’ouvrage, il en va de notre salut physique et moral : sarcler, labourer, semer, faucher, glaner, surveiller, protéger des nuisibles. Le combat culturel est d’abord un effort, une violence faite à soi-même pour se montrer digne de la culture que nous héritons. C’est, pour chacun d’entre nous, un travail immense, harassant, impliquant la concentration, la méditation, la mémoire, la logique, toutes les capacités intellectives qui doivent emmagasiner sans cesse les informations triées et ordonnées par le goût et l’expérience, mais aussi la sensibilité artistique, la capacité d’étonnement et d’émerveillement. 

    Le combat culturel implique de savoir où trouver, dans l’immense répertoire de la culture que l’honnête homme ne maîtrisera jamais qu’à peine, les preuves, les exemples, les arguments, sous quelque forme que ce soit, qui permettent de s’opposer au mensonge et de tendre, toujours tendre vers la Vérité. La culture donne tout à la fois fierté et humilité, confiance nécessaire en soi et en son héritage, doute et remise en question tout aussi nécessaires. C’est donc en se cultivant que l’on peut défendre légitimement son legs et son identité, et c’est par cette défense intelligente, passionnée et solide que l’on peut convaincre les indécis, voire nos adversaires. 

    Pour quiconque veut participer, à son niveau, au combat politique pour la sauvegarde de nos patries et de notre civilisation européenne chrétienne, il doit être évident que le combat culturel est l’une des armes principales. C’est lui qui permet, s’il est intelligemment mené, par son effet sur un nombre croissant de personnes, de renverser les modes idéologiques qui conditionnent les comportements sociaux. L’hégémonie gauchiste et progressiste sur le monde des lettres, des arts, de l’université et des media depuis cinquante ans, avec ses aspects les plus mortifères, les plus nihilistes, a pu se mettre en place par une stratégie habile et dénuée de scrupules d’épuration et de disqualification de l’adversaire et de sidération idéologique. Toute contestation, que ce fût du pédagogisme à la Mérieux, de la sociologie de Bourdieux, de l’art contemporain, était immanquablement rejetée dans le camp du Mal, de la Réaction, voire du Fascisme éternel. Mais cette sidération n’a qu’un temps, même si ses ravages vont continuer à s’exercer: l’apparition d’Internet, en particulier, est la chance de tous les militants de la ré-information et du combat culturel, en ce qu’elle permet la constitution de groupes de pression, en ce qu’elle diversifie les sources d’information et permet ainsi au simple citoyen, s’il s’en donne la peine, de vérifier et recouper le contenu souvent douteux véhiculé par les media de masse. Le but qu’il faut fixer au combat culturel est d’obtenir la majorité idéologique, quand bien même l’on ne serait que politiquement minoritaire (ce qui est, de fait, le cas). Nul n’est besoin de se faire sectateur de Gramsci pour comprendre que cette majorité idéologique est la condition nécessaire (mais pas toujours suffisante) d’une majorité politique et donc de l’inflexion de la vie de nos cités et de nos pays dans le sens qui nous semble ordonné sur et vers le Bien, le Beau et le Vrai. Elle ne peut s’obtenir que par l’effort constant de personnalité d’horizon divers mais unis par une culture commune, le sachant et voulant la défendre, sans se renier, sans déposer les armes.

    Très concrètement, en quoi consiste la formation d’un combattant culturel (qui n’est au fond que l’activité quotidienne de l’honnête homme et du patriote) ? Elle tient en deux mots : travail et dialogue. Expliquons-nous : le travail, c’est le labour du champ de l’âme et de l’esprit. C’est prioritairement la lecture. L’honnête homme lit, avec un œil critique, une sensibilité ouverte, une mémoire qui fonctionne à plein régime, dans les transports en commun ou sur un canapé, mais il doit impérativement lire. Lire les classiques de la littérature, les livres d’histoire, de philosophie, les essais politiques ; se constituer sa propre bibliothèque, ses références sues par cœur, découvrir les auteurs de la contre-culture chrétienne et/ou patriote et de proche en proche, se constituer une galaxie, une constellation culturelle d’écrivains qui fourniront sans cesse les munition de la lutte permanente : Barrès, Péguy, Bloy, Maurras, Claudel, Bernanos deviendront des familiers, puis, dans un processus d’élargissement éclectique mais sélectif et critique, on s’attaquera à la science-fiction théologique de Maurice G. Dantec, à la critique du libéralisme de Jean-Claude Michéa, à la pertinente défense de l’esprit européen de Jean-François Mattéi, aux fines analyses philosophiques du temps présent de Pierre Manent ou Chantal Delsol. On ira, toujours attentif et ouvert à la découverte, avec suffisamment de formation intellectuelle de base (qui s’acquiert par la fréquentation assidue des classiques…et des manuels d’histoire littéraire et d’histoire des idées !) pour trier le bon grain de l’ivraie, en sachant que, souvent, l’on adhère aux analyses des auteurs sans pour autant valider leurs solutions et prescriptions (ainsi de l’anarchiste ancienne école Michéa). On ira se confronter aux textes des adversaires pour maîtriser leurs armes mieux qu’ils ne maîtrisent les nôtres : il faudra lire Michel Foucault, Jacques Attali ou Michel Onfray. On cartographiera les auteurs, les écoles et courants de pensées, leur histoire mouvante. Mais l’important est de lire, de relire, de mémoriser et de prolonger la lecture par d’autres lectures. Après, pour ouvrir toutes les voies d’acquisition de la culture générale, il faut maîtriser les disciplines d’un trivium et d’un quadrivium pour le temps présent, adapter ces divisions de l’enseignement des arts libéraux instituée par le philosophe Boèce aux exigences d’un homme de culture dans le monde des années 2010 : connaissance intime de la langue française, de sa grammaire, de l’orthographe, des conjugaisons et de la richesse immense de son lexique ; connaissance du patrimoine artistique (peinture, musique, sculpture, architecture…) ; connaissance du patrimoine religieux et pratique du culte ; connaissance des traditions populaires, du folklore et à nouveau pratique; connaissance des enjeux géopolitiques et attention régulière aux nouvelles du monde. Sur ces bases-ci, une culture générale opérationnel, en ordre de bataille, peut être édifiée. 

    Dans un second temps, ce que nous appelons le dialogue est en fait une version mi-socratique mi-militante : il s’agit, en ne perdant aucune occasion, d’ouvrir le dialogue non pas avec les convaincus, ce qui n’est que rassurant, mais avec tous ceux qu’il reste à convaincre, à orienter vers une certaine idée du Beau, du Bien et du Vrai, vers le bonheur inépuisable de la culture française, européenne et chrétienne et vers l’urgence de la lutte pour sa sauvegarde et à terme pour notre survie en tant que peuple de culture, singulier, unique. En donnant l’exemple d’une culture maîtrisée dans ses aspects les plus variés, et pratiquée, le combattant culturel va susciter la curiosité, l’interrogation, parfois la réprobation, les critiques, mais c’est grâce à cette démarche qui cumule la conviction, l’invitation à la réflexion, l’anticonformisme, et le plaisir du savoir, que l’on peut ouvrir les esprits à notre combat. Le réfractaire au monde moderne tel qu’il nous est vendu se doit d’être cet aiguillon toujours alerte qui montre du doigt les impasses et les contradictions de ce qui, dans la pensée correcte du totalitarisme mou ambiant, est censé aller de soi. 

    Pour conclure, il faut garder présent à l’esprit que toute culture est par définition vivante, elle vit avec nous qui la portons. Elle risque de fait de mourir si nous n’avons plus les épaules assez solides pour la porter haut. C’est notre devoir de citoyen, de chrétien, d’homme, c’est notre honneur que de batailler pour la culture et par elle.

    http://www.cercleareopage.org/

  • Marine Le Pen et Florian Philippot n'ont pas lu Machiavel

    Intéressante analyse de Nicolas Lebourg à propos de l'exclusion de Jean-Marie Le Pen du FN :

    5783"En politique, Nicolas Machiavel (1469-1527) demeure assurément l’un des meilleurs maîtres. Florian Philippot et Marine Le Pen ne l'ont probablement pas lu, et c'est fort dommageable pour eux (...)

    Dans le domaine de la cruauté, le maître florentin est explicite: «Il y a des cruautés bien pratiquées et des cruautés mal pratiquées.» Les premières sont étendues et commises au début du règne afin de pourvoir à la sûreté du nouveau prince. Le prince arrivant au pouvoir doit déterminer posément toutes les cruautés qu'il lui est utile de commettre et les exécuter en bloc pour n'avoir pas à y revenir.

    En acceptant de confier à son père la présidence d'honneur du parti en 2011, et en ne prévoyant pas à l'avance de voie de sortie, Marine Le Pen a emprunté le chemin inverse de celui décrit par Machiavel. Mais, pis, l'auteur italien nous enseigne sur l'étendue des problèmes posés par une faiblesse initiale. Il nous explique que les cruautés mal pratiquées, de peu nombreuses au début, «se multiplient avec le temps au lieu de cesser». Les sujets sont alors rongés par une continuelle inquiétude. Le prince est désormais contraint de toujours «tenir le couteau en mains»... ce qui finit par mal tourner. Voilà le meilleur éditorial sur l'état de la lepénie.

    Une fois l'erreur commise, comment se débarrasser de celui que l'on a été trop faible pour éliminer dès le départ? Ce que Machiavel exprimera en termes brutaux dans l'Histoire de Florence («Quant aux hommes puissants, ou il ne faut pas les toucher, ou quand on les touche il faut les tuer»), il l'enveloppe davantage dans Le Prince, mais c'est exactement la même pensée, et elle est très claire:

    «Sur quoi il faut remarquer que les hommes doivent être ou caressés ou écrasés; ils se vengent des injures légères; ils ne le peuvent quand elles sont très grandes; d'où il suit que, quand il s'agit d'offenser un homme, il faut le faire de telle manière qu'on ne puisse redouter sa vengeance

    Florian Philippot et Marine Le Pen se sont mis dans cette situation. Pis, Marine Le Pen, en rejoignant son vice-président dans la position d'absents au Bureau exécutif, avalise les bruits qui l'accusent d'être sous son emprise (...). Et, même dépendante, sa main paraît tremblante... alors qu'elle a en compétiteur un Nicolas Sarkozy dont ce n'est pas le défaut (...)

    Le problème sera sans doute moins l'évacuation d'un ténor âgé, qui a souvent dit lui-même qu'il était l'homme le plus haï de France, que l'incapacité de sa fille à faire fonctionner les statuts d'une association.

    Les partis politiques sont juridiquement de simples associations sans but lucratif. Or, des associations loi 1901, il y en a 1,1 million en France, rassemblant 23 millions de personnes: nos concitoyens connaissent la réalité associative. Marine Le Pen se positionne comme une candidate crédible, sérieuseet s'est même plusieurs fois offert le plaisir de critiquer des positions de la droite conservatrice en les traitant de démagogiques ou d'amatrices. Il ne sera pas forcément aisé d'arriver devant l'électorat conservateur en lui demandant de la préférer à Nicolas Sarkozy, pour un poste où elle veut sortir la France de l'euro, ou elle jouerait un rôle essentiel au Conseil de sécurité de l'ONU en rapprochant la France de la Russie, alors qu'elle n'arrive pas à faire fonctionner une association (...)

    L'ex-frontiste Jean-Marie Le Pen n'en restera pas làCar, et c'est chose fâcheuse pour Florian Philippot et Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen a une excellente culture classique. Il a lu Machiavel."

    Philippe Carhon

  • Le gouvernement grec démissionne.

    Grèce. Le Premier ministre Alexis Tsipras a officiellement annoncé, ce 20 août 2015, la démission de son gouvernement réunissant Syriza [gauche radicale] et les Grecs indépendants [patriotes]. 

    La frange la plus à gauche Syriza a annoncé, ce vendredi 21 août, la création d’un nouveau parti indépendant baptisé « Unité populaire », et la constitution d’un groupe parlementaire formé de vingt-cinq anciens députés de Syriza.

    http://lionelbaland.hautetfort.com/archive/2015/08/21/le-gouvernement-grec-demissionne-5673394.html

  • Les années charnière du Second Empire

    Le monde catholique se divisa après la révolution de 1830. Sa fidélité à Charles X puis à son petit-fils Henri V se relâcha peu à peu, jusqu'à ce qu'il cesse d'être légitimiste, et même contre-révolutionnaire. Retour sur une anticipation du Ralliement de 1891.

    Très jeune, Philippe Pichot-Bravard s'est fait connaître en publiant une Épopée de la Vendée (éditions du Choletais) aussi brillante que documentée, dans laquelle cet Angevin, qui avait rédigé un mémoire sous la direction du professeur Xavier Martin, ne dissimulait pas ses choix et ses préférences. Quelques années ont passé, transformant un adolescent prometteur en historien de grande valeur, alliant à la rigueur de la recherche la qualité du style et la constance dans l'idéal, vertu peu fréquente.

    Aveuglement

    Après deux romans historiques originaux, Le Duel ou les rebelles de l'An II, puis Le Vol de l'Aigle, dont les intrigues se déroulaient entre 1793 et 1815, Philippe Pichot-Bravard publie Le Pape ou l'Empereur, inspiré d'un mémoire de science politique soutenu à l'université de Paris II (Panthéon-Assas), étude remarquable sur l'attitude des catholiques sous le Second Empire, qui obligera désormais les spécialistes du règne de Napoléon III à nuancer quelques jugements. Et passionnera tous ceux qui s'intéressent à l'histoire des idées politiques tant les années 1852-1870 se révèlent un laboratoire dont les expériences nous affectent encore. (Tempora, 200 p, 19 euros.)

    L'ACTION FRANÇAISE 2000 - Vous mettez en évidence au temps du Second Empire l'aveuglement ou l'opportunisme politique de quelques champions du catholicisme, leurs préoccupations à courte vue. Pourtant, la droite compte de sincères défenseurs de la foi. Quelques mots peut-être sur le rôle et la personnalité de Falloux, Berryer ou surtout de Veuillot ?

    PHILIPPE PICHOT-BRAVARD - L'unité du monde catholique a volé en éclats au moment de la révolution de 1830, après que le pape Pie VIII, en reconnaissant le nouveau régime, eut encouragé implicitement le clergé et les fidèles à dissocier foi religieuse et fidélité dynastique. Après 1830-1832, nous pouvons relever chez les catholiques quatre attitudes politiques différentes.

    Quatre attitudes

    Il y a une solide proportion de catholiques contre-révolutionnaires qui, pour l'immense majoritéd'entre eux, restent attachés à Charles X puis à son petit-fils Henri V. Il y a un légitimisme populaire, qui rallie la paysannerie de Bretagne et le monde ouvrier des villes du Midi, avec à sa tête La Rochejacquelein et l'abbé de Genoude, et un légitimisme libéral et parlementaire, représenté par Falloux et Berryer. Parmi ces catholiques contre-révolutionnaires, Louis Veuillot fait exception. Il est catholique avant tout et ultramontain. La question dynastique est, à ses yeux, accessoire, ce qui explique la facilité avec laquelle il se rallie à Louis-Napoléon Bonaparte en 1851. Veuillot ne deviendra légitimiste qu'après 1870. Il y a aussi une proportion non moins importante de catholiques conservateurs qui soutiennent l'ordre établi, dès lors que cet ordre n'est pas agressivement anticlérical.

    Visions incompatibles

    Il y a encore une petite proportion de libéraux catholiques, lecteurs de Montalembert, de Lacordaire, d'Albert de Broglie et d'Augustin Cochin (le grand-père de l'historien des sociétés de pensée), qui se montre soucieuse de réconcilier l'Église et la liberté, une liberté définie de manière moderne. Sous l'influence de Lacordaire, ils en viennent petit à petit à vouloir réconcilier l'Église et le monde moderne, c'est-à-dire avec les valeurs de 1789, ne voyant pas que l'hostilité des héritiers de 89 à l'Église rend illusoire un effort de réconciliation entre deux visions du monde complètement incompatibles. Tout leur système de pensée repose sur une erreur d'analyse. Ils sont persuadés que la flambée d'anticléricalisme des années 1830-1832 est due au fait que l'Église était sous la Restauration trop proche de la monarchie ; alors qu'en réalité, les discours et les écrits des libéraux de 1830 montrent bien que Charles X a été renversé parce qu'il était trop favorable à l'Église. Comme les doctrinaires de la Restauration (le parti du canapé), ils se distinguent davantage par la qualité que par la quantité. Dans les années 1850, Le Correspondant compte deux mille abonnés alors que L'Univers en aligne onze mille. Falloux est au carrefour du légitimisme et du libéralisme catholique.

    Les premiers catholiques sociaux

    Il y a enfin quelques individualités qui plaident pour une réconciliation entre l'Église et lemonde révolutionnaire. Ils plaident pour une démocratie chrétienne laïque, parfois socialisante. En 1848, Arnaud de l'Ariège et Buchez en sont les principaux représentants, faisant "pont et planche" entre l'abbé Grégoire et Marc Sangnier.

    Entre 1830 et 1880, une partie importante du monde catholique cesse d'être légitimiste, cesse d'être contre-révolutionnaire et finalement se rallie, malgré les mises en garde du Syllabus, aux valeurs du monde moderne. Certains d'entre eux ont anticipé le Ralliement de 1891. Sans l'appoint de ces catholiques ralliés, il est probable que le camp républicain ne l'aurait pas emporté lors des élections décisives de 1876 et de 1877. Songez qu'alors la Mayenne, l'Ille-et-Vilaine, le Finistère, une partie du Massif central et de la Basse-Normandie choisissent d'élire des républicains conservateurs, ne revenant vers les monarchistes qu'en 1885, après l'adoption des lois Ferry.

    L'AF 2000 - À côté d'hommes prêts à des concessions aventurées dont ils ne semblent pas toujours avoir mesuré les conséquences, existe une autre droite catholique, légitimiste, qui refuse d'entrer dans ce jeu. Ne s'exclut-elle pas de la vie politique et ne se prive-t-elle de toute influence ?

    Ph. P.-B. - Les notables légitimistes continuent souvent à exercer une influence locale, économique et politique, par l'exercice de mandats locaux. Le monde légitimiste joue également un rôle important dans la renaissance spirituelle du XIXe siècle, renaissance dont la Restauration avait donné l'impulsion : oeuvres missionnaires, scolaires et surtout sociales. Souvenons-nous que les légitimistes sont les premiers, dans les années 1830, à attirer l'attention du public sur l'effroyable misère matérielle et spirituelle du monde ouvrier et sur les réformes concrètes qu'ils conviendraient d'effectuer.

    Zouaves pontificaux

    L'AF 2000 - Des rangs des légitimistes sortirent les zouaves pontificaux. Pourriez-vous nous dire s'ils trouvèrent ainsi une occasion honorable de reprendre un peu d'influence ?

    Ph. P.B. - Lorsque la politique des nationalités, encouragée par Napoléon III, menace l'existence des États pontificaux, ils volent au secours du pape. Ainsi, entre 1860 et 1870, deux mille neuf soixante quatre Français rallient les bannières pontificales ; ils sont issus, pour la plupart, de familles de l'Ouest où les jeunes gens rêvent de montrer qu'ils sont animés du même courage que leurs pères, oncles et grands-pères combattants de la Vendée ou de la Chouannerie. Écartés du service du pays par leur fidélité dynastique, les légitimistes ont trouvé là une occasion de renouer avec le service des armes.

    Face à l'Homme révolutionnaire

    Il est vrai que la conception qu'ils nourrissent de la patrie n'est pas la même que la conception qu'incarne l'Empire. Pour l'Empire, comme pour la République, être patriote implique une adhésion au contrat social, aux valeurs du régime, valeurs que rejettent les catholiques légitimistes demeurés attachés à la France de Clovis, de Saint Louis et de Jeanne d'Arc. Dès lors, leur engagement traduit un patriotisme de substitution, expression supplémentaire d'un rejet de l'Empire. Encouragé par les dons des fidèles, leur engagement est nourri d'un esprit de sacrifice et de gratuité d'une rare noblesse, comme en témoigne l'émouvante histoire du jeune Quatrebarbes.

    L'AF 2000 - Vous mettez en évidence un point souvent occulté par les spécialistes d'histoire religieuse comme par les historiens des idées politiques : les véritables intentions de Pie IX lors de la promulgation en 1854 du dogme de l'Immaculée Conception, prologue à la publication du Syllabus, et qui dépasse le strict champ de la foi pour proposer un contre-modèle de société et d'humanité à la philosophie rousseauiste. Quelques précisions sur ce sujet ?

    Ph. P.B. - Le dogme de l'Immaculée Conception est proclamé par Pie IX le 8 décembre 1854. Sa proclamation répond d'une part à un souci spirituel, d'autre part à un souci philosophique et politique. Dans le domaine spirituel, Pie IX entreprend de reconquérir les âmes au jansénisme en encourageant la piété mariale de manière spectaculaire.

    Péché originel

    Dans le domaine temporel, la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception permet au pape de récuser la vision de l'homme propagée par la pensée de Jean-Jacques Rousseau. Alors que Rousseau affirmait que l'homme est naturellement bon et que la société le pervertit, l'Église rappelle que l'homme a été blessé par le péché originel avant d'être racheté par le sang du Christ, fils de Dieu né d'une vierge conçue sans péché afin d'être le temple charnel du Sauveur. Honorer la Vierge Marie sous le vocable d'Immaculée Conception souligne implicitement la nature pécheresse de l'homme. L'exception confirme la règle. Il y a là, de la part du pape, un appel à rompre avec la philosophie révolutionnaire. Ce n'est pas dans la société, ou chez autrui, que l'homme doit chercher la cause de ses misères, mais en lui. Ce n'est pas en s'attaquant à l'ordre social que l'homme mettra fin à ses souffrances mais en luttant contre lui-même pour s'élever jusqu'à la sainteté dont la mère du Christ offre un exemple achevé. À la révolte de l'homme révolutionnaire qui exalte ses droits et rejette Dieu, le pape oppose le modèle de "l'humble servante" qui accepte que lui soit fait selon la volonté de Dieu.

     

    Propos recueillis par Anne Bernet L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 17 au 30 septembre 2009

  • Le Zapping d’ERTV

    Le zapping bimensuel d’ERTV, ou quand l’actualité politico-médiatique prend une tout autre couleur que dans l’œilleton mainstream.

     

  • « Aux sources de la russophobie occidentale », entretien vidéo avec Guy Mettan, député suisse, et journaliste

    Guy Mettan est député, ancien président du Grand Conseil Genevois, ancien rédacteur-en-chef de la Tribune de Genève et directeur du Club Suisse de la Presse. Il vient de publier un ouvrage d’Histoire  intitulé: « Russie-Occident, une guerre de mille ans. La russophobie de Charlemagne à la crise ukrainienne.«  Il a écrit plusieurs ouvrages sur la Suisse et la Genève internationale.

    Durée de l’entretien: 33 minutes:

    Pourquoi les États-Unis et l’Europe détestent-ils tant la Russie ? Alors que la Russie ne représente plus une menace, que ses missiles ne sont plus pointés sur Berlin, que, fait sans précédent dans l’Histoire, elle a dissous son empire sans effusion de sang, rendu leur liberté aux pays occupés d’Europe centrale et permis l’indépendance pacifique de quinze nouveaux États? La haine et le dénigrement de la Russie atteignent des proportions inouïes dans les médias, les cercles académiques et les milieux dirigeants occidentaux. Pour comprendre cet acharnement, devenu hystérique avec la crise ukrainienne, Guy Mettan remonte loin dans l’histoire, jusqu’à l’époque de Charlemagne. Il examine sans tabou ni a priori les lignes de forces religieuses, géopolitiques et idéologiques dont se nourrit la russophobie occidentale. Et démonte les ressorts du discours antirusse et anti-Poutine qui ont pour effet de repousser toujours plus loin les chances d’une vraie réconciliation.

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