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  • Des libéraux contre l'immigration de masse

    De par ses réglementations et ses bienfaits, l'État attire une catégorie d'immigrés qui prélève plus sur la communauté nationale qu'elle ne lui apporte. On peut l'accepter d'un point de vue chrétien, mais il faut alors bien être conscient que cela ne peut se poursuivre indéfiniment. D'où la nécessité de limitations quantitatives.
    Comme l'expliquait le prix Nobel d'économie Maurice Allais dans « Le Figaro » du 5.12.90, "lorsqu'un travailleur immigré supplémentaire arrive, il faudra finalement, pour réaliser les infrastructures nécessaires (logement, hôpitaux, écoles, infrastructures de toutes sortes, installations industrielles, etc.) une épargne supplémentaire égale à quatre fois le salaire annuel de ce travailleur. Si ce travailleur arrive avec sa femme et trois enfants, l'épargne nécessaire sera égale à vingt fois son salaire annuel, ce qui manifestement représente une charge très difficile à supporter". En fait c'est la communauté déjà établie qui supporte l'essentiel de cette charge par les mécanismes de prélèvements obligatoires et de redistribution. 
    Le problème social vient de l'accumulation, dans certains endroits, d'immigrés dont les coutumes sont ressenties comme gênantes par les populations préexistantes. 
    Comment alors éviter l'invasion de hordes d'immigrants pauvres dans nos pays comparativement riches ? 
    Dans un système de propriété privée, les droits de chacun sont conditionnels : on entre dans la propriété d'autrui, dans une copropriété, dans une association, dans une école privée, à condition d'en respecter les règles et d'en payer le prix éventuellement demandé. Le droit de propriété se définit comme la liberté d'exclure autrui de l'usage du bien que l'on possède, quelles que soient les motivations de l'exclusion. Si le propriétaire d'une maison refuse de la louer à quelqu'un qu'il considère comme un "étranger" (parce qu'il vient d'un autre pays, qu'il a une couleur de peau différente, d'autres mœurs, ou simplement une autre moralité - par exemple une grande négligence dans le paiement des loyers), si le propriétaire d'une entreprise refuse d'embaucher quelqu'un qui ne lui plaît pas - par exemple parce qu'il a montré qu'il était un fainéant, cela peut nous choquer, mais nous devons reconnaître qu'ils en ont le droit. 
    Ayons l'honnêteté de l'admettre, nous passons notre vie quotidienne à définir des exclusions, car personne ne possède de droits illimités sur nos biens, notre personnalité et notre temps. Il faut donc accepter le droit d'un individu à refuser certains autres individus dans sa maison, son entreprise, sa commune, quelles qu'en soient les raisons, même si le refus tient à ce que ces individus sont perçus comme étrangers. C'est un fait : les êtres humains sont tous différents, et chacun a ses préférences en fonction de critères impénétrables. C'est bien pourquoi nous avons des amis : avoir un ami, c'est avoir quelque chose en commun avec autrui, mais c'est aussi exclure les autres de nos relations d'amitié. Nous passons notre temps à discriminer, pour des motifs que les autres peuvent considérer comme bons ou mauvais, selon leur perception et leur morale. Or le problème de l'immigration vient tout simplement du fait que l'État enlève arbitrairement aux individus le droit à la discrimination à l'égard de ce qu'il définit lui-même comme des "étrangers" (à partir du critère de nationalité), mais qu'il s'attribue ce droit de discrimination sous le nom de politique d'immigration. 
    De quel droit l'État se permet-il de décider de ce qui concerne mes relations privées ? 
    Dans le contexte actuel où le niveau d'immigration est défini globalement pour l'ensemble de la nation par le pouvoir politique, et où, par ailleurs la "politique sociale" aboutit à subventionner l'immigration des moins productifs, certains, qui se disent favorables à l'immigration et proclament leur générosité par des discours contre le racisme, ne sont pas touchés par le phénomène ; d'autres lui sont opposés, parce qu'ils voient leur environnement culturel, religieux, ou de simple voisinage, se modifier profondément. N'ayant pas le moyen de décider eux-mêmes, ils en appellent à l'État pour résoudre leurs problèmes personnels, qui deviennent ainsi des problèmes nationaux. 
    Mais aucun compromis global ne pourra être trouvé. 
    L'immigration "de mauvaise qualité", celle qui donne lieu aux problèmes d'adaptation, et qui coûte cher à la collectivité préexistante, est encouragée, parce que les immigrants peu formés sont ceux qui ont le plus intérêt à immigrer : ils bénéficient "d'avantages sociaux" et de ressources d'infrastructure, dont le financement résulte en partie de prélèvements obligatoires sur les autres. Il est clair qu'ils n'immigreraient pas s'ils devaient payer ces avantages et ces ressources à leur coût réel. 
    Or en France on a plutôt tendance à taxer ceux qui produisent les richesses et à subventionner ceux qui les consomment. 
    Émigrer n'est certes pas facile pour celui qui doit ainsi quitter sa famille, son village, sa culture et ses habitudes. Il le fait parce que la différence de niveau de vie entre son pays d'origine et son pays d'accueil est importante, le plus souvent pour des raisons artificielles : sans doute que l'État étouffe toute initiative dans son pays d'origine, alors qu'il est protégé des aléas dans son pays d'accueil sans que cela ne lui coûte beaucoup. 
    Il faut donc chercher des solutions qui obligeraient les immigrés à assumer la totalité des devoirs et des coûts que leur présence entraîne. Et pour commencer, l'obligation de constituer des systèmes spécifiques d'assurance maladie et de retraites, et de pourvoir au coût de l'éducation de leurs enfants…
    Extraits du « Bulletin du Cercle Frédéric Bastiat » n° 13
    Compte rendu de la soirée du 18/09/1993 avec Pascal SALIN
    http://www.bastiat.net/fr/

    http://archives.polemia.com/article.php?id=642

  • Dédicace à Paris

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  • Les racines européennes ne sont pas musulmanes

    L’Occident sans l’islam

    Le choix du lauréat du prix Lyssenko s’imposait, cette année, à la suite de ce que l’on a appelé l’affaire Gougenheim. Roger-Paul Droit avait publié dans les colonnes du Monde, le 4 avril 2008, un excellent compte rendu du livre de Sylvain Gouguenheim qui venait de paraître aux éditions du Seuil sous le titre Aristote au Mont Saint-Michel, et le sous-titre Les racines grecques de l’Europe chrétienne

    Dans la présentation qui figurait en première page du journal, on pouvait lire : « L’Occident sans l’islam. Remettant en cause une idée solidement installée, l’historien Sylvain Gouguenheim conteste que le savoir des Grecs ait été transmis à l’Europe par le monde musulman. » Solidement installée, en effet, puisque le président Jacques Chirac n’avait pas craint de déclarer, en 2003 : « Les racines de l’Europe sont autant musulmanes que chrétiennes » (sic).

    Et Roger-Paul Droit de développer : « Etonnante rectification des préjugés de l’heure, ce travail de Sylvain Gouguenheim va susciter débats et polémiques. (…) Cet universitaire des plus sérieux met à mal une série de convictions devenues dominantes. Ces dernières années, en suivant notamment Alain de Libera ou Mohamed Arkoun, Edward Saïd ou le Conseil de l’Europe, on aurait fait fausse route sur la part de l’islam dans l’histoire de la culture européenne. Que croyons-nous donc ? En résumé ceci : le savoir grec antique (…), après avoir tout à fait disparu d’Europe, a trouvé refuge dans le monde musulman, qui l’a traduit en arabe, l’a accueilli et prolongé, avant de le transmettre finalement à l’Occident, permettant ainsi sa renaissance (…). Selon Sylvain Gouguenheim, cette vulgate n’est qu’un tissu d’erreurs, de vérités déformées, de données partielles ou partiales. (…) Somme toute, contrairement à ce qu’on répète crescendo depuis les années 1960, la culture européenne, dans son histoire et son développement, ne devrait pas grand-chose à l’islam. En tout cas, rien d’essentiel. Précis, argumenté, ce livre qui remet l’histoire à l’heure est aussi fort courageux.»

    L’article du Monde a aussitôt déclenché les orgues de Staline contre le malheureux écrivain. Daté du 28 avril 2008, un « Appel des enseignants, chercheurs, personnels, élèves et anciens élèves de l’ENS-LSH [Ecole normale supérieure Lettres et sciences humaines]» , établissement sis à Lyon où Sylvain Gouguenheim est professeur d’histoire médiévale, appel qui porte plusieurs centaines de signatures, dénonce sans rire, selon le procédé éprouvé du voleur qui crie : « Au voleur !» , les prétendues « prises de position idéologiques de Sylvain Gouguenheim (qui) n’engagent en rien les membres de son école» et affirme l’attachement des pétitionnaires « à la nécessaire distinction entre recherches scientifiques et passions idéologiques ». Il était difficile d’être plus hypocrite. La référence à l’objectivité scientifique ne manque pas de sel, quand on a fréquenté les écrits des partisans de la thèse des racines musulmanes ou de « l’héritage oublié», comme dit Alain de Libera, le chef de file de ce courant de pensée.

    Reconnaissons qu’Alain de Libera, pour sa part, est moins tartuffe que ses camarades. Il ne cache pas son jeu, qui est ouvertement idéologique. Dans un article de Télérama du 28 avril 2008, il se déchaîne ainsi contre Gouguenheim : « Les amateurs de croisade pourraient y regarder avant d’appeler le public à la grande mobilisation contre les sans-papiers. (…) Je « nous» croyais sortis de ce que j’ai appelé il y a quelques années (…) : la « double amnésie nourrissant le discours xénophobe» (…). Je croyais naïvement qu’en échangeant informations, récits, témoignages, (…) nous, citoyens du monde, étions enfin prêts à revendiquer pour tous (…) le « grand héritage humain» . C’était oublier l’Europe aux anciens parapets. (…) Cette Europe-là n’est pas la mienne. Je la laisse au « ministère de l’immigration et de l’identité nationale» et aux caves du Vatican. » Ainsi Libera énonce-t-il d’emblée, sur le ton de la rage, l’enjeu politique et idéologique de l’affaire Gouguenheim. Alors qu’il s’agit en apparence, au départ, d’une controverse érudite sur les traductions d’Aristote ou sur l’influence du philosophe musulman Averroès en Occident, il nous conduit directement dans une polémique très actuelle sur la place de l’islam en France…

    « L’héritage oublié »

    Dès la première page de son livre, Sylvain Gouguenheim n’avait pas craint de contester Libera et sa thèse de l’héritage oublié, entendez, de l’héritage qui nous viendrait de l’Islam et que nous, Occidentaux, aurions oublié : « S’impose maintenant l’image biaisée d’une chrétienté à la traîne d’un « Islam des lumières» auquel elle devrait son essor, grâce à la transmission d’un savoir grec dont l’époque médiévale aurait perdu les clés. On parle d’un « héritage oublié» dont il faudrait rendre conscients les Européens. » « On » , c’est Alain de Libera, qui intitule « L’héritage oublié » l’un des chapitres de Penser au moyen âge » où il écrit notamment : « Que les « Arabes» aient joué un rôle déterminant dans la formation intellectuelle de l’Europe (est une chose) qu’il n’est pas possible de « discuter» à moins de nier l’évidence. La simple probité intellectuelle veut que la relation de l’Occident à la nation arabe passe aujourd’hui par la reconnaissance d’un héritage oublié. ». La seule « évidence» qu’il nous paraît impossible de nier, pour notre part, c’est que le lauréat du prix Lyssenko recourt ici à la rhétorique de l’intimidation pour dissimuler la faiblesse de ses arguments et que la « probité intellectuelle» dont il se réclame n’est pas éclatante…

    En fait, dans Penser au moyen âge, Alain de Libera étale au grand jour les préjugés idéologiques qui le qualifiaient pour le prix. Aussi étonnant que cela puisse paraître pour un ouvrage d’érudition qui s’attarde sur des détails de la pensée de Boèce de Dacie ou de Jean de Jandun, qui commente longuement la condamnation de 219 thèses philosophiques par Etienne Tempier, évêque de Paris, en 1277, il consacre littéralement des dizaines de pages, dans les premiers chapitres, à nous faire profiter de ses analyses de la société actuelle et des ses opinions politiques, dont il ne fait pas mystère. Par exemple, après avoir évoqué les jeux vidéo, dans l’une de ces digressions saugrenues dont il a le secret, il se laisse aller à dire, dans son style inimitable : « Ces scénarios affligeants sont la reconstitution de l’axe Tokyo-Berlin. Siegfried ne tue plus Fafner : comme toute entreprise un peu vieillotte, il a d’abord affaire au Japon. (…) Le modèle d’une nature homogène, purgée du cosmopolitisme des essences et des espèces exotiques par l’action réparatrice d’un héros de la gonflette se laisse aisément transposer au domaine de la vie sociale. Identifiées aux marges ténébreuses de l’empire de la Lumière, les banlieues attendent le grand éboueur, celui qui restaurera l’harmonie, la propreté et la confiance dans les cages d’ascenseur et le réseau express régional, celui qui nettoiera les tags et dessinera des moutons, celui qui, fût-ce au prix de quelques ratonnades, fera revivre l’âge d’or de La Rue de l’espoir, du Père la frite et de La Famille Duraton. C’est là qu’intervient Le Pen, le fantasme du chevalier blanc et la fiction mi-littéraire, mi-politique, d’un retour aux “valeurs” de l’Occident chrétien ». Des pages comme celles-là, qui sont pour le moins déplacées dans un ouvrage d’histoire de la philosophie, et qui valent leur poids d’arrogance et de mépris, il y a en a des dizaines. Il fallait en citer un extrait, aussi ridicule soit-il, aussi désagréable soit-il à entendre, pour mesurer à quel point son enquête historique est faussée, ab initio, par ses préjugés idéologiques. Ainsi, d’ailleurs, que par certaines préoccupations corporatives : son livre contient, en effet, un plaidoyer pour que l’on fasse plus de place, dans l’enseignement, à l’histoire de la philosophie au moyen âge. Pour réhabiliter celle-ci aux yeux des intellectuels de gauche, il affirme, en substance, qu’il est indispensable de la faire connaître pour que l’on mesure tout ce que nous devons à l’islam… La thèse de l’héritage oublié a aussi une vocation alimentaire.

    « La perspective qui guide l’enquête »

    Alain de Libera, nous l’avons dit, a le mérite de ne pas avancer masqué. Le Larvatus prodeo de Descartes, ce n’est pas sa devise. Il assène ainsi, en introduction : « Puisque l’histoire de la philosophie ne servirait à rien si la morale que l’on retrouve n’en dictait pas une autre (…), cet essai parlera donc aussi de notre société, de la laïcité, du pluralisme religieux et culturel, du racisme et de la xénophobie. (…) A quoi bon faire de l’histoire si c’est pour remâcher la vie des morts ? (…) Il nous a semblé plus utile, retrouvant l’ambition commune des anciens « métissages», de plaider avec des mots anciens la cause, toujours nouvelle, de la raison. » Nous allons voir, justement, que la raison, sujet central de son livre, est singulièrement malmenée par notre lauréat.

    Il a fixé d’emblée, en effet, « la perspective qui guide l’enquête», c’est-à-dire, pour dire les choses franchement, selon nous, la conclusion à laquelle il prétend aboutir et qu’il a posé d’emblée, avant de l’avoir démontrée. « Notre conviction, dit Libera, est que l’histoire de l’aristotélisme occidental est, pour une large part, celle d’un emprunt – d’un emprunt aux Arabes. On peut encore exprimer cela plus brutalement en disant que le penseur européen des XIIIe et XIVe siècle est un produit d’importation. »

    Le fiasco intellectuel de l’enquête en question est patent cependant, quand on a le courage de la suivre jusqu’au bout, puisqu’elle culmine dans le portrait philosophique de deux grands auteurs, Dante et Maître Eckhart, où il ne reste plus grand-chose, en réalité, selon les propres analyses de Libera, de la filiation musulmane. Ni l’Italien ni l’Allemand, figures majeures de « l’intellectuel au moyen âge» , ne peuvent être présentés comme des « produits d’importation» ! Ce ne sont pas de simples disciples d’Avicenne ou d’Averroès, ou d’autres auteurs musulmans, quels que soient les emprunts qu’ils aient pu leur faire, peut-être, et que Libera n’a pas réussi à exagérer au point de servir à sa démonstration avortée.

    « L’inanité de la thèse »

    Alain de Libera est un de ces lyssenkistes qui nous font regretter Lyssenko. Trophime Denissovitch Lyssenko, qui fut, comme on sait, le biologiste favori de Staline, s’attaquait à la génétique, qu’il dénonçait comme une science bourgeoise, fasciste, nazie. Ses thèses proprement scientifiques étaient radicalement fausses, c’est entendu, mais elles n’étaient pas évidemment absurdes quand il a commencé à les soutenir, dans les années 1930, parce que la génétique était encore dans l’enfance. Il en allait tout autrement, par exemple, de notre premier lauréat, Albert Jacquart, distingué en 1990 pour l’ensemble de son œuvre ; ce curieux généticien expliquait, en effet, que l’hérédité n’existait pas et que les enfants n’avaient aucun rapport avec leurs parents. Ou encore d’André Langaney, autre biologiste, qui niait l’existence des races humaines. On peut être effaré de la réputation qui est attribuée, dans nos sociétés désinformées, à ce genre de théories évidemment contraires à la vérité.

    Dans son acception la plus large, la doctrine des racines islamiques demandait, il est vrai, une réfutation savante, et c’est l’immense mérite de Sylvain Gouguenheim de l’avoir entreprise avec succès. Mais la version qu’en a donné Alain de Libera était tellement radicale que toute personne moyennement informée de l’histoire ne pouvait que la trouver fondamentalement absurde. Si l’on fait l’effort de lire Penser au moyen âge avec un minimum d’esprit critique, on découvrira que Libera est incapable de soutenir sa thèse avec des arguments solides. Il a beau aligner les discours filandreux et les raisonnements abscons, sa théorie lui échappe au fur et à mesure qu’il avance dans son exposé. C’est ce que nous appelons l’auto-réfutation de Libera, ou Libera réfuté par lui-même. Mais si, lassé, le lecteur de Libera renonce à aller jusqu’au bout et abandonne le livre juste après que l’auteur a affirmé tout ce que nous devons à ce prétendu héritage oublié , il pourra, quand même, après un minimum de réflexion, se convaincre de l’inanité de la thèse.

    Remarquons d’abord que le terme d’héritage est inadéquat pour désigner les emprunts qui ont été faits par l’Occident au monde islamique, à certaines époques. De plus, les emprunts avérés de l’Occident aux philosophes « arabes» (qui étaient souvent des philosophes iraniens écrivant en arabe, comme Avicenne) n’ont jamais été méconnus ni oubliés ; Libera ne parvient même pas à démontrer qu’ils aient été sous-estimés. Et puisque les traductions de l’arabe, non seulement des auteurs arabes, mais surtout des auteurs grecs traduits en arabe, ne commencent guère qu’au XIIIe siècle, on ne pourrait attribuer à ces auteurs ou à ces traductions l’essentiel de notre « identité intellectuelle» sans ignorer les siècles précédents. Or, quel qu’ait été le déclin des études pendant le haut moyen âge, chacun se souvient de la renaissance carolingienne, et surtout, chacun sait que les évangiles ont été écrits en grec, que les Pères de l’Eglise, dont la moitié étaient grecs, étaient tous nourris de philosophie grecque, et que le christianisme a donc toujours véhiculé, tout particulièrement dans les monastères, l’héritage de l’antiquité grecque, comme une partie intégrante de sa pensée et de sa doctrine.

    « La réhabilitation d’Aristote »

    L’honnête d’homme, que nous supposons donc avoir lu Libera, mais pas Gouguenheim, ne manquera pas non plus d’être frappé par le rôle que notre médiéviste émule de Lyssenko donne à Aristote dans l’essor de la pensée occidentale. Depuis la prétendue « renaissance» du XVIe siècle, on répète, et on nous a appris, sur les bancs de l’école laïque, sinon à mépriser Aristote, du moins à condamner l’autorité que les penseurs « moyenâgeux», comme on dit avec dédain, ont conféré à la pensée d’Aristote.  Aristoteles dixit (Aristote a dit), ce serait le leitmotiv de l’obscurantisme médiéval. Et voici maintenant que, par un tour de magie, nous devrions avoir une infinie reconnaissance aux « Arabes» pour nous avoir apporté Aristote.

    Gouguenheim a montré que l’Occident n’avait pas eu besoin de la transmission musulmane pour redécouvrir Aristote et il a insisté, notamment, sur le rôle de traducteur de Jacques de Venise, qui travaillait au monastère du Mont Saint-Michel (d’où le titre de son livre  Aristote au Mont Saint-Michel). Mais, quand même tout Aristote nous serait venu des musulmans, ne devrions-pas, au contraire, leur en vouloir, selon la vulgate de l’enseignement public, laïc et obligatoire, si Aristote était la matrice de l’obscurantisme ?

    Libera ne s’affranchit de cette vulgate que lorsque cela l’arrange. Evidemment, si l’on veut nous trouver une dette envers les Arabes ou les musulmans en général, une fois reconnu qu’ils nous ont donné les rudiments de l’algèbre et les chiffres « arabes» (qu’ils ont d’ailleurs empruntés aux hindous), il faut admettre que pour l’essentiel, il nous ont transmis des traductions d’Aristote, des adaptations d’Aristote et des commentaires d’Aristote… Si l’on retranche Aristote, il ne reste plus grand-chose de l’héritage oublié. L’opération idéologique est donc claire. Force est de réhabiliter Aristote si l’on veut présenter l’Occident comme le débiteur de l’Islam !

    Cette réhabilitation d’Aristote est, à nos yeux, un petit bénéfice collatéral de l’entreprise lyssenkiste de l’héritage oublié. Ne boudons pas notre plaisir. Il en est un autre, qui est infiniment plus grand, c’est la nécessité, pour les adversaires de l’identité de l’Occident, autrement dit, pour les intellectuels de gauche, de réhabiliter le moyen âge lui-même, puisque le XIIIe et le XIVe siècles sont les deux seuls, dans notre histoire, où l’influence du monde islamique n’ait pas été négligeable. Certes, Libera et alii s’emploient à mettre en valeur les hérétiques, les hétérodoxes, comme Boèce de Dacie ou Maître Eckart, ou les sectateurs du Libre Esprit, les bégards et les béguines, plutôt que Saint Thomas d’Aquin et le Bienheureux Duns Scot. Mais il ne peuvent pas échapper à une réévaluation générale de la qualité intellectuelle de la pensée médiévale ; ils ne peuvent pas ne pas remettre en cause, quoi qu’ils en aient, les préjugés stupides qui se sont épanouis depuis la prétendue Renaissance à l’égard de tant d’éminents penseurs du moyen âge et de la société où ils ont vécu. L’affaire Gouguenheim amène la gauche intellectuelle, pétrie d’idéologie et d’intolérance, en un mot, de lyssenkisme, sur un terrain où elle ne peut que « tirer contre son camp» . C’est pourquoi l’on peut dire que Sylvain Gouguenheim méritait d’inscrire son nom dans l’histoire des idées.

    « La confrontation de l’hellénisme et du monothéisme »

    L’honnête homme va surtout découvrir dans le livre de Libera une phrase qui résume la thèse de cet auteur et qui, dans le style péremptoire qu’il affectionne, suffit à le discréditer : « C’est dans le monde musulman que s’est effectuée la première confrontation de l’hellénisme et du monothéisme ou, comme on dit, de la raison et de la foi.» Hénaurme , comme aurait dit le père Ubu. Toute personne normalement cultivée sait pertinemment que le christianisme n’a cessé de se nourrir de la pensée grecque. Les évangiles ont été écrits en grec, et le quatrième évangile, celui de Saint-Jean, adopte le langage de la philosophie grecque, lorsqu’il affirme : « Au commencement était le Verbe» , en grec, le Logos. Il est inutile de s’étendre sur la vacuité, ou, pour dire les choses carrément, sur la stupidité de la phrase d’Alain de Libera, qui fait impudemment l’impasse sur les six siècles de pensée chrétienne qui se sont développés avant l’hégire. M. de Libera n’a-t-il jamais entendu parler de Saint-Augustin ? Ne sait-il pas que les Pères de l’Eglise n’ont cessé d’argumenter contre les philosophes païens qui refusaient la foi chrétienne ?

    La confrontation entre la raison et la foi a pris principalement, en terre d’islam, le caractère de la gnose, c’est-à-dire de l’absorption de la foi dans la raison, comme le montre Henry Corbin dans son Histoire de la philosophie islamique. Or, la chrétienté, si elle a connu la gnose, l’a toujours rejeté à la marge. L’Eglise a toujours voulu distinguer la foi (pistis) de la connaissance rationnelle (gnosis). C’est donc peu de dire qu’elle n’a pas ignoré la confrontation dont parle Libera. La définition des dogmes chrétiens ne peut pas se comprendre sans elle.

    Il est donc absurde de supposer que l’Europe, ou l’Occident, ait eu besoin de l’islam pour découvrir l’usage de la raison. C’est le contresens majeur commis par Libera. Mais notre lauréat s’est trompé tout aussi lourdement sur l’islam que sur le christianisme. Il écrit ainsi, à propos de la « crise de la scolastique » : « Le projet pédagogique était averroïste dans son présupposé – la non-contradiction de la raison et de la révélation », ce qui impute ridiculement à l’influence d’Averroès un trait permanent de la culture chrétienne. Mais, ajoute-t-il, « plutôt que d’averroïsme, c’est bien d’arabisme qu’il faut parler ». Admirable tour de passe-passe sémantique où l’on a du mal retrouver la « probité intellectuelle» dont Libera se targue. La pensée d’Averroès est restée quasiment ignorée dans le monde musulman : « En Orient (…), dit Henry Corbin, l’œuvre d’Averroès passa pour autant dire inaperçue.» et il ajoute : « Si un bon nombre des œuvres d’Averroès sont venues jusqu’à nous, on en est redevable aux philosophes juifs. Les copies arabes en furent toujours très rares, car l’acharnement avec lequel les Almohades traquèrent la philosophie et les philosophes en empêcha la multiplication et la diffusion. » Il est donc singulièrement abusif de confondre l’averroïsme avec un quelconque arabisme, comme si la pensée d’un seul auteur pouvait tenir lieu de toute une civilisation. Mais Libera n’a pas ce genre de scrupule, puisqu’il sait d’avance où il veut en arriver, et il continue, sans désemparer : « A quoi bon tenter de renouer avec l’« héritage oublié» ? La réponse est simple et elle se confond avec ce que nous appelons l’arabisme : parce qu’on y trouve une dimension à la fois religieuse, humaniste et rationnelle ; parce que cette dimension fait partie de notre héritage (…). En quoi consiste cette dimension ? En deux idées au moins : celle d’une recherche collective, plurielle, voire pluraliste de la vérité ; celle d’une destination intellectuelle et éthique de l’homme. » Or, cette « dimension» , que Libera veut appeler « arabisme» , n’est certainement pas spécifique du monde islamique. Elle a toujours été beaucoup mieux représentée dans l’Europe chrétienne.

    Nous avons hérité de la Grèce la distinction entre philosophie et religion, qui nous paraît évidente. Or, elle est ignorée des autres civilisations. En Chine, le confucianisme et le taoïsme sont tout à la fois philosophie et religion. On peut en dire autant des six « darshana» ou systèmes philosophiques de l’Inde, qui sont parties intégrantes de l’hindouisme. Dans l’Orient islamique, malgré les apparences, la distinction n’est pas claire non plus. Henry Corbin écrit à ce propos : « La distinction nettement tranchée entre « philosophie» et « théologie» remonte, en Occident, à la Scolastique médiévale. Elle présuppose une « sécularisation» dont l’idée ne pouvait venir en Islam, pour la première raison que l’Islam n’a pas connu le phénomène Eglise, avec ses implications et ses conséquences. » Cette remarque est essentielle, et elle suffirait à réduire à néant les prétentions théoriques d’Alain de Libera.

    « Laïcité et philosophie »

    Si l’on suit, en effet, ses analyses de l’université au moyen âge, il croit voir apparaître la figure de l’« intellectuel» , qui semble incarner à ses yeux, bien qu’il ne le dise pas clairement, notre « identité intellectuelle» en formation, parmi les philosophes, maîtres ès arts, qui sont interdits de théologie, à moins de changer de faculté, et qui finissent par se convaincre que la philosophie se suffit à elle-même, qu’elle n’a pas plus besoin de la religion que de la théologie. Cette autonomisation de la philosophie est sans aucun doute une étape importante de la formation du monde moderne, mais elle n’aurait pas été possible si, pour les théologiens eux-mêmes, la distinction n’avait pas été essentielle. Elle était d’ailleurs inscrite dans la séparation des deux facultés. Mais on ne pouvait pas devenir théologien sans être d’abord philosophe. C’était la doctrine résumée par le fameux adage  Philosophia ancilla theologiae (la philosophie est la servante de la théologie).

    Dans l’Orient islamique, les choses sont bien différentes. Le kalam est à la fois théologie et philosophie. La philosophie proprement dite, la falsafa, désignée par un mot emprunté au grec, a toujours été à la périphérie de l’Islam, et le kalam ne s’en préoccupe pas, sauf pour la combattre. Comme un corps étranger, elle est demeurée marginale, sauf quand elle a été intégrée dans une gnose, sous la forme du soufisme ou du chiisme. Quant à Averroès, ce philosophe arabe d’Espagne, qui a été le plus proche du rationalisme que nous connaissons en Occident, son influence a été très faible en terre d’islam.

    En fait, la distinction de la philosophie et de la théologie, qui prolonge celle de la raison et de la foi, est une manifestation essentielle de la laïcité qui est au principe de l’Occident. Elle est contraire au génie de l’Islam. Mahomet était à la fois prophète et homme d’Etat et le Coran, qui est la Parole de Dieu, selon le dogme islamique, et non celle d’un homme inspiré, ne définit pas seulement la foi, mais aussi l’organisation de la Cité, le droit civil et le droit pénal. L’islam n’a pas de prêtres, mais des oulémas, des docteurs de la Loi, qui sont chargés d’interpréter et d’appliquer les règles sociales définies par la charia, la loi coranique. Il n’y a pas de laïcité dans l’islam. C’est pourquoi l’hypothèse de Libera, qui voudrait que la laïcité radicale, ou laïcisme, défini comme l’émancipation de la philosophie, ou de la raison, qui donnent congé à la foi, soit un « produit d’importation» et que nous l’ayons emprunté à l’islam, où elle n’existait pas et ne pouvait pas exister, est hautement fantaisiste.

    Le jury du prix Lyssenko ne pouvait pas trouver mieux qu’Alain de Libera. Nous avons affaire à un auteur qui défend avec autant d’arrogance que d’acharnement une thèse absurde et qui invoque ouvertement des prolongements politiques actuels qui sont parfaitement déplacés dans une discussion scientifique. Et l’enjeu du débat qui est apparu au grand jour avec l’affaire Gouguenheim n’est pas seulement historique, il est aussi politique, tant il est vrai que « la vérité nous libère» . En effet, la doctrine de l’héritage oublié, selon le professeur Alain de Libera, est faite pour brouiller la définition de notre identité ; elle rabaisse l’Occident et contribue à culpabiliser les Occidentaux, renvoyés à leur prétendue ingratitude ; enfin, elle est évidemment conçue pour légitimer l’immigration et la place croissante qui est reconnue à l’islam en France. Le monde musulman, pour sa part, y adhère avec enthousiasme. Selon le professeur Dominique Urvoy, « la formule incriminée : “L’Europe doit ses savoirs à l’islam» , est partout répétée en pays musulman depuis Tahtawî (v. 1835) et al-Afghânî (v. 1884). »

    Alain de Libera ne se contente pas de soutenir une erreur manifeste, il met son entreprise de désinformation historique au service d’un projet idéologique. Il fallait qu’il reçût le prix Lyssenko.

    Le Club de l’Horloge Attribution du prix Lyssenko 2007 23/10/2008

    A lire aussi pour les notes : http://www.clubdelhorloge.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=182:prix-lyssenko-2007&catid=19:prix-lyssenko&Itemid=222

    http://www.polemia.com/les-racines-europeennes-ne-sont-pas-musulmanes/

  • Quand l’État impose une mosquée (Présent 8426)

    Présent nous a autorisé à reproduire l’intégralité de l’interview de Cyril Nauth, maire de Mantes-la-Ville, parue dans son édition de ce jour. Nous les remercions d’autant plus que nos lecteurs connaissent bien cette affaire et les différentes actions menées par le Bloc Identitaire pour lutter contrel’implantation d’une mosquée dans cette commune des Yvelines.

    27/08/2015 – FRANCE (NOVOpress) Dans notre précédente interview du maire FN Cyril Nauth (Présent du 19 mai), la question qui se posait était : y aura-t-il deux mosquées à Mantes-la-Ville ? La bataille juridique évolue, puisque désormais la question est : y aura-t-il un commissariat ou une mosquée ? Opposé au maire, le préfet des Yvelines lui-même, à qui la justice a donné raison vendredi. Une décision qui n’est pas définitive, comme le souligne Cyril Nauth.

    Que répondez-vous à l’accusation de « détournement de pouvoir », expression employée par le juge ? 
    Pour être précis, c’est le motif invoqué par le préfet des Yvelines, Erard Corbin de Mangoux – c’est-à-dire l’État. Dans ce dossier, il ne pouvait guère évoquer que ce motif-là. Ce qu’il faut noter, c’est que cette décision du tribunal administratif de Versailles de suspendre la préemption d’un local, telle que nous l’envisagions, n’est pas définitive. Certains de vos confrères semblent ne pas l’avoir compris. La décision suspend la préemption, ce qui est logique puisque, si elle ne le faisait pas, la mairie ferait sans tarder l’acquisition de l’ancienne trésorerie pour y installer un commissariat. Cette décision provisoire du tribunal n’a donc pas été une grande surprise.

    Avez-vous bon espoir de la décision judiciaire qui sera rendue ultérieurement ? 
    Oui, puisque la décision du 21 août ne préjuge en rien de la décision à venir – sauf si on considère que la justice française, administrative ou pas, est du même acabit que l’État. Je veux croire, encore, qu’il existe une justice indépendante et qui saura prendre de la hauteur par rapport à la position du préfet, qui me semble politique. Il s’est substitué à l’association musulmane pour attaquer ma décision. Je trouve cela regrettable. En ces temps difficiles, l’État n’a rien de mieux à faire que de chercher des poux dans la tête d’un maire ? D’autant que j’ai été élu en partie sur cette opposition au projet de mosquée. Les Mantevillois m’ont confié cette tâche et je suis là pour tenir mes engagements. À la place du projet de mosquée, j’ai proposé un vrai projet d’intérêt général et local de transfert de poste de police municipale.

    Est-ce habituel qu’un préfet s’immisce à ce point dans les projets d’une commune ? 
    En faveur de la création d’un lieu de culte musulman, je ne sais pas si c’est une première ; mais cela doit être peu fréquent. La jurisprudence fait état de cas concernant les Témoins de Jéhovah… En se mêlant de cela, le préfet commet une erreur, voire une faute, puisque c’était à l’association musulmane de contester ma décision, pas à lui. Elle en avait tout à fait le droit : quand un acquéreur potentiel voit s’annoncer une préemption par une collectivité territoriale, il a le droit de contester cette décision. Je m’attendais à une contestation de l’association musulmane, mais elle n’a pas eu à le faire : l’État a mis à sa disposition, en quelque sorte, des avocats et des moyens financiers pour s’opposer à un maire. C’est le plus scandaleux de l’affaire.

    Mi-août, le préfet de l’Hérault s’en est pris à Robert Ménard, maire de Béziers. Ce préfet est un ancien directeur de la DST. Le préfet des Yvelines, lui, a été directeur général de la DGSE. Faut-il y voir un « flicage » à l’égard des maires Front national ? 
    Les préfets, nommés par l’État, sont nécessairement proches du pouvoir. Dans les Yvelines, qui sont un département francilien, on place des gens particulièrement « choisis ». Corbin de Mangoux était présenté comme un « très proche » de Nicolas Sarkozy, qui l’avait nommé à la DGSE alors que sa carrière ne le prédisposait pas à ce type de haute fonction. Il a été nommé préfet des Yvelines par François Hollande en 2013. Pour le coup, la volonté d’imposer des mosquées en France appartient autant à la droite sarkozyste qu’aux socialistes. La question est : dans le cas qui nous occupe, le préfet agit-il de manière autonome ou est-ce un ordre qui vient d’en haut, voire de très haut ? Je n’ai pas la réponse.

    Les Yvelines connaîtraient-elles la tentation de la dhimmitude ? 
    Pierre Bédier, président LR du conseil général des Yvelines, est une personnalité importante des Yvelines, or il a toujours joué le jeu du communautarisme et de l’électoralisme avec les musulmans. D’où les deux grandes et « belles » mosquées de Mantes-la-Jolie… Il est tout à fait possible que le préfet joue le même jeu. Depuis le mois de juin, le département a même un CIMY, c’est-à-dire un Conseil des institutions musulmanes des Yvelines ! C’est une première en France, et ce conseil a été créé à l’instigation du préfet. Sans surprise, figure dans ce CIMY Abdelaziz El Jaouhari, qui n’est autre que le président de l’association musulmane avec laquelle je suis en conflit, la MMS. Or le préfet a publié sur son compte Twitter officiel, le 9 juillet dernier, une photo qui le montre partageant le repas de rupture du jeûne avec… Abdelaziz El Jaouhari, à la même table. Un nouveau préfet des Yvelines, Serge Morvan, a été installé tout récemment, le mardi 25 août précisément. Le départ d’Erard Corbin de Mangoux va-t-il modifier la donne ? L’affaire est très engagée et je ne vois pas pourquoi le nouveau préfet irait à l’encontre de son prédécesseur, d’autant que lui est un proche des socialistes. Mon espoir est que Serge Morvan soit moins proche de Pierre Bédier, avec lequel je suis en conflit sur d’autres sujets, notamment sur des subventions dues par le département à Mantes-la-Ville, qui s’élèvent à trois millions d’euros et que Pierre Bédier bloque. Il se croit tout permis depuis que l’UMP a fait un grand chelem électoral dans les Yvelines aux élections départementales.

    La procédure judiciaire va donc suivre son cours ? 
    Nous attendons une décision en première instance. Si elle nous est défavorable, nous ferons appel, mais cela ne laissera que peu de répit. La procédure choisie par le préfet est celle du référé, qui est une procédure d’urgence : non seulement on veut imposer quelque chose aux Mantevillois, mais on veut l’imposer de manière rapide. Si la justice allait dans le même sens que l’Etat, l’association musulmane acquerrait sans tarder le local, peut-être avant la fin de l’année 2015. Nous nous lancerions alors dans une autre bataille, celle du permis de construire. Les questions urbanistiques que soulève le projet de mosquée sont nombreuses, nous ne ferons pas de cadeaux. Il faut bien comprendre que, dans le droit français, il n’y a aucun moyen de s’opposer à la construction d’un lieu de culte, quel qu’il soit. Le domaine urbanistique est le seul sur lequel on puisse se battre.
    Je précise cela pour ceux qui seraient tentés d’accuser les élus du Front national d’être trop tendres vis-à-vis de l’islam : nos moyens d’action sont limités.

    Propos recueillis par Samuel Martin

    http://fr.novopress.info/191440/letat-impose-mosquee-present-8426/#more-191440

  • Suède : Le Mars, épave mythique de la Baltique

    Construit au XVIe siècle, le bâtiment de guerre suédois «Mars» avait été conçu pour régner en maître sur la mer Baltique. Mais au cours d’une bataille décisive contre la ville de Lübeck en 1564, un incendie eut raison du navire amiral, qui coula avec la majeure partie de son équipage. Après de nombreuses tentatives de localisation, l’épave fut enfin repérée en 2011 au large de l’île suédoise d’Öland.

    Le naufrage du vaisseau de guerre avait à l’époque forcé le roi Eric XIV de Suède à revoir entièrement sa stratégie politique. Ce documentaire s’attache, à l’aide de techniques scientifiques de pointe, à faire la lumière sur les derniers moments du plus grand bateau de guerre de son temps.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • welcome

     merci, Esther...(1)

    "La mairie de Paris "n'envisage pas" l'expulsion de la centaine de migrants qui occupe depuis vendredi un lycée hôtelier désaffecté à Paris, a annoncé aujourd'hui le premier adjoint Bruno Julliard. "Nous n'envisageons pas d'expulsion, même si les locaux ne sont pas adaptés", a déclaré Bruno Julliard lors d'une conférence de presse. Il a précisé qu'une équipe technique de la ville allait se rendre sur place prochainement pour "vérifier la salubrité et la sécurité" du lieu. L'adjoint a cité l'attitude "constructive" des migrants lors d'une rencontre avec des élus vendredi et la politique municipale d'"accueil" et de "solidarité" pour justifier le refus de recourir aux forces de l'ordre, "même si cette occupation s'est faite dans l'illégalité". Après avoir occupé le local de l'association féministe Ni putes ni soumises (NPNS), les migrants ont investi vendredi en fin d'après-midi l'ancien lycée hôtelier désaffecté, situé rue Jean Quarré (XIXe arrondissement). Bruno Julliard a indiqué que le site, qui devait reconverti en médiathèque, ferait finalement partie d'une liste de "bâtiments intercalaires", dont est propriétaire la ville de Paris "qui ne seront pas occupés pendant un certain temps", et seront proposés à l'Etat pour l'hébergement d'urgence.

    Près de 1.300 places d'hébergement d'urgence créées depuis début juin

    Ces lieux constitueraient une alternative aux centres d'hébergement existants, occupés aujourd'hui à "100%". La mairie de Paris dit avoir créé un peu moins de 1.300 places d'hébergement d'urgence depuis début juin et ne pas disposer actuellement d'estimation du nombre de migrants présents dans la capitale."Figaro

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    Finalement, tous ces crétins libéraux-libertaires sont sans doute une bénédiction. Je m'explique: depuis des décennies, des millions d'étrangers rentrent en Europe clandestinement ou pas contribuant, nolens volens, au chaos et à l'ensauvagement croissant de nos contrées et ce avec l'assentiment de la quasi-totalité des oligarchies politiques, économiques, médiatiques et cultureuses européennes qui ne cessent de nier ou de minorer les effets ravageurs de ces vagues migratoires successives (j'entendais ce matin encore sur Radiofrance un journaleux quelconque claironner que l'"Europe aurait besoin dans prochaines décennies de millions de migrants").

    Rien de mieux que le silence des agneaux et quelques chefs d'œuvres genre "Welcome" ou "Samba" pour faire passer sans trop de dommage ces politiques désastreuses pensées dans le silence des cabinets ministériels (2) ou l'entre-soi des cénacles journalistiques (3)...

    Rien de pire, en revanche, que le chaos migratoire contemporain incontrôlé, bruyant et violent qui s'étale à la une des tabloïds et qui oblige tous ces cafards à "prendre position", et à dire clairement leur soutien inconditionnel (leur amour, même) à ces centaines de milliers de clandestins extra-européens alors même qu'ils ne montrent aucune considération à l'égard de leurs compatriotes français dans la merde ou des autres européens.

    «  La botte souveraine de la réalité, disait le vieux Léon. Les censeurs, les idéologues, les inquisiteurs de la pensée libre travestissent la réalité, la badigeonnent de leurs mensonges, traînent en justice ceux qui osent égratigner les façades peinturlurées. Et puis un jour, on entend un bruit de plus en plus proche, un fracas puissant qu'on ne parvient plus à étouffer, géante, irrésistible, « la botte souveraine de la réalité » vient, s'impose. Le contreplaqué de mensonges s'écroule, le glapissement des folliculaires stipendiés s'étrangle, les mots prostitués retrouvent leur sens. La réalité se dresse devant nous, irréfutable. Bien vu, camarade Trotski ! » Andrei Makine, 2005.

    Tous ces Samba:) sont ce "fracas puissant qu'on ne parvient plus à étouffer" et que prennent dans la gueule ces millions de moutons partout en Europe qui remettent en selle, septennat après septennat et quinquennat après quinquennat les mêmes classes politiques corrompues et traîtres à leur patrie.

    Welcome, donc!

    (1) En octobre 2013 commentant l'affaire Leonarda, elle déclare :« Moi qui pensais que la France n'avait pas perdu la mémoire de sa sombre histoire, j'étais loin d'imaginer qu'en 2013, en tant que parlementaire, élue du peuple, je serais témoin d'une rafle. Car oui, il faut bien le dire, c'est une rafle. »

    (2)  "Andrew Neather, qui rédigeait les discours de Tony Blair, Jack Straw et David Blunkett, a fait une révélation de taille, dans l’émission Question Time de la BBC. Il a en effet dévoilé que l’énorme augmentation de l’immigration durant la dernière décennie était une politique délibérée et organisée par les Travaillistes afin de modifier la constitution ethnique de la Grande Bretagne : « Outre les besoins du marché du travail, il y avait également une motivation « politique » derrière la politique d’immigration. [Les ministres entendaient] mettre le nez des conservateurs dans la diversité ». Cet apparatchik de premier rang a précisé que les dirigeants travaillistes avaient opéré secrètement, craignant que cette politique ne perturbe « la classe ouvrière qui est son vivier électoral ». Les vraies raisons, qui figuraient dans les premières versions du rapport Performance and Innovation Unit, rédigé par Downing street, ont été supprimées dans la version finale du document afin de ne pas révéler cette politique délibérée et organisée. Selon lui, « l’immigration de masse était pour le gouvernement le moyen de rendre le Royaume Uni totalement multiculturel. Cette politique délibérée a duré de 2000 au moins jusqu’au mois de mai 2008, date à laquelle on a mis en place le nouveau système de points.» Ce qui a entraîné l’arrivée, selon le think tank Migration Watch, de plus de trois millions de nouveaux immigrés. " (Faits et documents 15-30/11/09)

    (3) JK Kahn dans ses oeuvres

    http://hoplite.hautetfort.com/

  • Tixier-Vignancour : une personnalité haute en couleur

    Les Cahiers d'histoire du nationalisme édités par Roland Hélie et Synthèse nationale viennent de faire paraître un livre consacré à Jean-Louis Tixier-Vignancour (23 euros franco, en vente à nos bureaux). Ce livre de 185 pages, fort intéressant, contient notamment un album de photos et une interview passionnante de Jean-Marie Le Pen.

    La jeunesse de Tixier

    Tixier naît le 12 octobre 1907 à Paris (VIIe arrondissement). Il a de qui tenir. Son grand-père, Gilbert Tixier, commença comme simple ouvrier, puis devint, grâce à son sérieux et à son engagement, directeur d'une papeterie et sera élu adjoint au maire de la très bourgeoise commune de Neuilly-sur-Seine. L'ascenseur social avait fonctionné à plein. Le père de Tixier, Léon, poursuivra cette ascension puisqu'à l'âge de 27 ans, où il rencontre celle qui sera son épouse, il est déjà considéré comme un grand médecin des hôpitaux de Paris. Du côté maternel, André, un arrière-grand-père, sera procureur du Roi, puis de la République, puis de l'Empire. Son fils Louis sera député conservateur puis sénateur républicain de gauche des Pyrénées-Atlantiques. Jean-Louis ne le connaîtra pas mais sans doute son évocation lui donna-t-elle le goût de la politique. Il a eu deux frères : Raymond qui sera pilote de ligne et joueur international de hockey (il sera sélectionné aux JO de Berlin en 1936 et mourra dans un combat aérien au début de la guerre), et Gilbert qui sera professeur agrégé de droit. Mais revenons à Jean-Louis. Sa grand-mère Berthe, est une femme de gauche, bien que catholique pratiquante. Elle épousera la cause dreyfusarde et aura une grande influence sur son petit-fils qui écrira plus tard un livre dont le titre est : Si j’avais défendu Dreyfus. Jean-Louis, tout en se définissant comme "républicain", éprouve une grande admiration pour Charles Maurras. Après le bac, il décide de devenir avocat, comme son grand-père maternel.

    L’étudiant D'Action Française

    A la faculté de droit, il a comme condisciples Edgar Faure et Pierre Mendès-France. Le Quartier latin est alors en ébullition et les Camelots du Roi tiennent le haut du pavé, face aux communistes. Tixier choisit évidemment le camp de l'Action française. Un de ses amis s'appelle… Robert Brasillach. Tixier ne tardera pas à connaître, durant onze jours, les joies des geôles républicaines. La raison : l'action menée le 9 mars 1926 par les Camelots du Roi contre une conférence du capitaine Sadoul qui, envoyé comme attaché militaire à Moscou, avait rejoint l'Armée rouge. La soirée fut des plus agitées et le jeune Tixier finit au trou... Cela lui valut les louanges de Léon Daudet dans le quotidien de l'Action française. En 1927, Tixier, qui n'a pas encore vingt ans, obtient sa licence en droit et prête serment. Le voici engagé dans une carrière d'avocat qui durera 60 ans. En quelques années, il deviendra un avocat reconnu et apprécié pour son éloquence.

    Tixier devenu Tixier-Vignancour, entre en politique.

    Tixier était évidemment présent, place de la Concorde, le 6 février 1934. Il décide de se lancer en politique. Les élections de 1936, qui verront la victoire du Front populaire, lui donneront l'occasion de se présenter pour la première fois. Il choisit d'être candidat dans le fief familial d'Orthez, où son grand-père, Louis Vignancour, avait été élu. Il s'y présente sous l'étiquette de l'Alliance démocratique et de la défense agricole, un mouvement de centre-droit, et est soutenu par le Front paysan d'Henri Dorgères, que d'aucuns accuseront plus tard d'avoir des tendances fascistoïdes. C'est au cours de cette campagne que Tixier décidera d'accoler à son patronyme celui de Vignancour.

    Tixier-Vignancour vient de naître et il réussit, contre toute attente, à se faire élire ! Il se fait très vite remarquer à l'Assemblée nationale par la virulence de ses attaques contre le chef communiste Maurice Thorez et apparaît comme un des opposants les plus déterminés du Front populaire. Il éprouve une grande admiration pour Jacques Doriot, le député-maire de Saint-Denis, fondateur du Parti populaire français et aura droit à des articles plus qu'élogieux dans l'organe du PPF, l'Emancipation nationale. La chute du Front populaire se produit le 18 avril 1938. Léon Blum démissionne. Tixier-Vignancour fera partie de ce que l'on nomme « le camp des munichois », opposé à la guerre qui s'annonce. Il estime que les accords signés par Daladier à Munich étaient de nature à éviter la guerre. A l'instar de l'Action française, il sait que la France n'est pas en mesure de vaincre  l'Allemagne nationale-socialiste. Mais hélas, la guerre éclate. On connaît la suite. Tixier-Vignancour, qui s'est conduit courageusement, est décoré de la Croix de Guerre avec étoiles d'argent et de bronze. Il rejoint Vichy où se réunissent les Assemblées. Lors d'une séance réunie le 9 juillet, il désigne les responsables de la tragédie les généraux, les ministres, Paul Reynaud, Léon Blum, et bien d'autres et vote, le lendemain, en faveur des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.

    Son action à Vichy

    Tixier- Vignancour se voit chargé par Laval de prendre en main la direction de la radio et du cinéma. Les conditions de travail sont pour le moins Spartiates. La radio d'Etat est en effet installée dans deux chambrettes de l'Hôtel du Parc, siège du gouvernement, séparées entre elles par trois étages. Le studio était fait de bric et de broc et le livre raconte que le Maréchal dut faire ses premières Interventions radiophoniques accoudé à une coiffeuse en bois blanc. Tixier s'entourera d'une petite mais brillante équipe, issue de Je Suis Partout et Lucien Rebatet en sera. Cela ne durera pas car les coteries qui entouraient le Maréchal accusèrent l'équipe d'être ouvertement pro-allemande. En plus de la radio, Tixier avait en charge le cinéma français. Il réussit à obtenir des Allemands que le cinéma reste sous le contrôle de l'Etat français. Au printemps 1941, il quittera définitivement ses fonctions. Il faut relever que l'ancien député d'Orthez, fidèle à sa formation maurrassienne, n'était guère favorable à la collaboration avec l'occupant.

    D'aucuns disent que si Tixier-Vignancour a été mis à l'écart de Vichy ce serait surtout en raison de ses frasques par trop bruyantes qui avaient le don, dit-on, d'exaspérer le Maréchal. Il est vrai que Tixier était un personnage haut en couleurs qui ne buvait pas que de l'eau (de Vichy !) et ne ratait pas une occasion pour faire la fête. Jean-Marie Le Pen a raconté en riant à l'auteur de ces lignes que Tixier était un "galipettant" Direction Wikipedia afin de comprendre la signification de ce mot vieilli. Galipettant. celui qui fait des galipettes ! Il sera néanmoins décoré de la Francisque et finit par rejoindre son ami Edgar Faure à Tunis. Il aura quelques soucis avec les Allemands pour avoir défendu, en tant qu'avocat, des résistants. Il sera arrêté une seconde fois, mais pas par les mêmes, et fut incarcéré dans la même cellule que Pierre Pucheu, ancien ministre de l'Intérieur qui fut condamné à mort et fusillé le 20 mars, au honteux mépris des garanties qui lui avaient été données s'il rejoignait l'Afrique du Nord. Il fut la première victime de l'épouvantable épuration. Le responsable de cette ignominie fut, cela n'étonnera aucun lecteur, un certain... Charles De Gaulle.

    Les années d’après-guerre

    La période qui suit la Libération ne fut pas des plus faciles pour Jean-Louis Tixier-Vignancour. Il aura tout de même fait 18 mois de prison mais finira par bénéficier d'un non-lieu. Il doit évidemment se heurter à l'hostilité de ses confrères, souvent résistants de la dernière heure. Il défendit les proscrite du moment, tel un dénommé Gaveau, accusé faussement d'avoir livré à l'occupant un réseau de résistants composé en grande partie d'avocats. Gaveau sera plus tard disculpé des accusations dont il était l'objet. Contre toute attente, Tixier réussit à sauver la tête de son client. Au cours du procès, l'un des accusateurs, Roger Nordmann, perdant son sang-froid, insulta Tixier. Ce dernier, pour laver l'affront, le provoqua en duel. Ce duel fut très médiatisé et Tixier l'emporta bien qu'il n'eût jamais pratiqué l'escrime, pas davantage que son adversaire ! Il obtint aussi l'amnistie de Louis-Ferdinand Céline. Une affaire rocambolesque. On sait que Céline s'était prudemment réfugié au Danemark à la fin de la guerre. Cinq ans plus tard, il souhaita revenir en France. Mais comment faire ? S'il n'était pas amnistié, il avait toutes les chances de retourner en prison. Et il était plus qu'improbable que les juges amnistiassent un aussi sulfureux personnage. Tixier eut une idée géniale. Il défendit et obtint l'amnistie d'un certain Docteur Louis Destouches, qui n'était autre que Céline ! Les juges, qui ignoraient le vrai nom de Céline, n'y virent que du feu...

    De retour en politique

    Tixier suivit avec sympathie la création, en 1949, par les frères Sidos, du mouvement Jeune Nation. Il soutiendra aussi le lancement de l'éphémère Mouvement social européen, créé en 1951 par Victor Barthélémy, ancien cadre du PPF et finira par lancer son propre parti, le Rassemblement national dont il annonça la création lors d'une réunion organisée sous l'égide de RIVAROL, et qui deviendra une force non négligeable sur l'échiquier politique du milieu des années 1950. Tixier sera élu lors des législatives générales du 2 janvier 1956. Mais il ne peut que constater l'échec du Rassemblement national, confronté à la rude concurrence du mouvement poujadiste. Il mettra aussi, en ces années 1950, son talent d'avocat aux services de protagonistes dans des affaires qui feront grand bruit, l'« affaire des fuites » et « l'affaire du bazooka » qui sont décrites dans le livre de Synthèse nationale. La Vème République va débuter dans la confusion. Même un homme lucide comme Tixier-Vignancour accordera (à tort) sa confiance à De Gaulle, même s'il ne se fait pas beaucoup d'illusions, évoquant par la suite « une tragique méprise » au sujet des événements d'Alger, qui conduiront au retour de De Gaulle. Espérant sauver son siège de député, il ira jusqu'à voter "oui" au référendum du 28 septembre 1958 plébiscitant la Constitution de la nouvelle république. Il n'en sera pas moins battu et ne retournera jamais siéger à l'Assemblée.

    Tixier sauve Salan

    Après son arrestation à Alger le 20 avril 1962, un décret de De Gaulle envoie le général Salan devant le tribunal. Le procès débute le 15 mai. De Gaulle est pressé. Il lui faut du sang, et vite. La défense de Raoul Salan est assurée par Jean-Louis Tixier-Vignancour dont la plaidoirie passera à l'Histoire. Contre toute attente, il obtient des circonstances atténuantes. Le général Salan est sauvé ! Tixier est, dès lors, devenu l'avocat le plus haï du régime gaulliste.

    Candidat à l’élection présidentielle de 1965

    Tixier sera choisi pour être le candidat de l'opposition nationale à l'élection présidentielle. Jean-Marie Le Pen jouera un rôle majeur dans sa désignation. Il dut faire face à de lourdes réticences et dut batailler ferme pour le faire désigner. Ce qu'il regrettera par la suite. Si Tixier milite en faveur de la réhabilitation complète de tous les combattants de l'Algérie française, certaines de ses prises de position entraînent quelques remous dans ses rangs. Il préconisera ainsi un alignement de circonstance sur l'OTAN, espérant ainsi se démarquer des positions de De Gaulle, très hostile à l'Alliance atlantique. Mais Tixier-Vignancour ne va pas tarder à trouver sur son chemin plus atlantiste que lui. Jean Lecanuet, qui mènera une campagne à l'américaine, se présente. La campagne de Tixier, notamment la tournée des plages, dont Jean-Marie Le Pen sera le maître d'oeuvre et qu'il reproduira plus tard pour lui-même, rencontre un très grand succès. Mais entre rassembler des dizaine de milliers de curieux et même de partisans et traduire cette affluence dans les urnes, il y a du chemin à parcourir. Tixier est accusé d'être le candidat de l’extrême-droite terme qu'il réfute. De Gaulle le présente comme le candidat « de Vichy, de la collaboration fière d'elle-même, de la Milice et de l'OAS ». Rien que cela... Voulant contrer la candidature de Jean Lecanuet, commettra une erreur stratégique majeure De candidat de l'« opposition nationale » le voici qui se positionne comme « candidat de l'opposition nationale et libérale » pour finir comme « candidat libéral ». Il paiera cher cette maudite recherche de respectabilité et Jean-Marie Le Pen s'en souviendra quelques années plus tard quand il déclarera que les électeurs préfèrent l'original à la copie. De plus, Tixier se révélera curieusement mauvais devant les caméras de la télévision, où il cherchera à apparaître comme étant lisse. Le vote utile va faire des ravages. Des personnalités de la vraie droite, telles l'académicien Alfred Fabre-Luce ou le rivarolien Pierre Dominique appelèrent, par antigaullisme, à voter utile, c'est-à-dire pour Lecanuet. Trois semaines avant le premier tour, les sondages le créditaient de 13 à 19 % des intentions de vote. Il obtint 5,18 % des suffrages quand Lecanuet ramassait 15,5 % des voix. Une catastrophe. Le lendemain, sans en parler à ses amis, il annonça qu'il se désistait en faveur de François Mitterrand, soutenu par le Parti communiste. Inutile de noter que cette façon cavalière d'agir mit en fureur une partie de son équipe, dont Jean-Marie Le Pen. Le lecteur découvrira dans le livre les initiatives politiques qui suivirent, notamment la création d'un parti de centre-droit à sa dévotion, l'Alliance républicaine pour les libertés et le progrès (ARLP), qui avait en fait pour objectif de pouvoir négocier quelques places avec les centristes ou le CNI. Tixier, optimiste comme toujours, tablait sur 25 députés. Il n'y en eut aucun, un fiasco. En mai 1967, il apportera son soutien total à Israël lors de la guerre « des six jours ». Au demeurant, Lucien Rebatet en fit autant. Seuls des Maurice Bardèche, des Pierre Sidos ou des Henry Coston adoptèrent une position plus clairvoyante. La dernière aventure politique de Tixier se situa dans le contexte des élections européennes de 1979. Il fut tête de liste de l’Eurodroite, constituée autour du Parti des forces nouvelles, et obtint 1,28 % des suffrages.

    Jean-Marie Le Pen : « Je regrette de ne pas avoir été moi-même candidat à la présidentielle de 1965… »

    Interrogé par l'auteur de cet article, le Menhir a déclaré : « J'ai un seul vrai regret, c'est celui d'avoir fait désigner comme candidat à la présidence de la République Jean-Louis Tixier-Vignancour. C'est la faute politique que j'ai commise. J'ai vraiment fait une grave faute que je regrette ». Evoquant le candidat, JMLP déclare : « Il était incontrôlable. Il était capable de sorties invraisemblables ». Il raconta ainsi un jour, lors d'un meeting, que c'est lui qui avait rédigé le Discours sur l'état de l'Union que venait de prononcer le président américain Lyndon Johnson ! Commentaire de Le Pen « Jean-Louis était comme ça un peu mégalo ». Il est persuadé qu'il aurait réalisé un meilleur résultat que Tixier auquel il reproche de ne pas avoir permis l'émergence d'une droite nationale et d'un mouvement digne de ce nom. Commentaire en guise de conclusion du Menhir « Il faudra attendre vingt ans pour qu'en 1984 le Front national retrouve un niveau équivalent à celui que nous avions en 1965. Cette perte de temps a été criminelle pour la France » Mais hélas en choisissant sa fille pour lui succéder le Menhir a commis une plus « grave faute », pour reprendre son expression, et bien plus lourde de conséquences hélas pour le mouvement national et pour la France, qu'avoir choisi Tixier-Vignancour pour la présidentielle et 1965 il y a un demi-siècle.

     

    R.S. Rivarol du 25 juin 2015

  • #ViandeDeFrance : "Ce qui est étonnant, c'est qu'il y ait encore des éleveurs en France !"

  • En Afrique du Sud aussi les cafards de la gauche médiatique tiennent le haut du pavé

    Le 26 mai la chaîne d'Etat, la South African Broadcasting Corporation, truffée de kollabos libéraux blancs à la totale dévotion de l'ANC s'inquiétait brusquement de l'engouement pour la pétition en faveur des Blancs persécutés en Afrique du Sud qui s'était emparé de l'Internet. Ne pouvant l'interdire il s'agissait pour le pouvoir et ses sbires de faire tout ce qui leur était possible pour empêcher qu'elle ne s'étende. Ce matin-là la domestique blanche de service officiant dans le programme Morning Live qui, quotidiennement porte aux nues la "diversité" et stigmatise l'apartheid et le racisme blanc, débattait sur cette pétition qui secoue l'Afrique du Sud blanche depuis quelques semaines. Deux invités. Angel Jones d'abord, économiste et publicitaire. L'essentiel de sa carrière s'est déroulée à l'agence de publicité juive londonienne de Saatchi&Saatchi. Elle a créé et dirige désormais une association qui a pour but de faire revenir en Afrique du Sud, à la demande du gouvernement noir enfoncé dans son chaos, le maximum de cadres disséminés dans le monde. Le second est notre ami Dan Roodt, fondateur de Praag, le dernier mouvement identitaire afrikaner vraiment efficace existant encore dans le pays. Un universitaire qui combattit jadis le développement séparé légué par Hendrik Verwoerd et qui depuis que le pays a été désintégré par les communistes et les analphabètes de l'ANC a effectué un virage à 360 degrés. La parole lui sera peu donnée, alors que sa position est forcément équivoque : il participe activement à la défense et au renouveau de la nation et de la culture afrikaner et ne saurait se réjouir de la fuite des élites blanches. En même temps il soutient une démarche qu'il estime justifiée par l'état de déréliction dans lequel se trouvent une grande partie des Afrikaners, boucs émissaires de la nation arc-en-ciel et baromètre tragique du racisme d'Etat qui infeste ce pays.

    Face à lui par conséquent, deux vipères blanches, adoratrices de Mandela et, bien entendu, indignées par le thème de la pétition et,surtout, par son succès inattendu. C'est d'ailleurs à Jones qu'est aussitôt donnée la parole par la présentatrice « Je suis furibarde s'enflamme-t-elle aussitôt. Je ne supporte pas l’expression « nettoyage ethnique sont des sornettes, ce genre de foutaises qui souillent l'image de l’Afrique du Sud à l'étranger et abîment toutes les belles réalisations réussie dans ce pays depuis 20 ans. » Et d'enfoncer le clou cher aux bourgeoises libérales enfermées dans leurs beaux quartiers, qui prêchent la tolérance à longueur d'interviews mais dégoulinent de sectarisme et d'intransigeance, se répandant en jugement insultants pour tous ceux qui ne partagent pas leur doxa. « Ces brochettes d'abrutis, ces gens qui diffusent ces inepties et qu'à l'extérieur de l'Afrique du Sud ceux qui n'y sont jamais allés, prennent pour paroles d'Evangile » C'est en effet à se demander où vit cette dame. Dans quelle tour d'ivoire de Pretoria ou de Johannesburg ? Dans quels quartiers luxueux sévèrement gardés du Cap où se presse une faune glauque et friquée évadée du monde pourri du spectacle, de la mode, du luxe, qui virevolte entre Marrakech, les Iles de la mer Tyrrhénienne ou les zones protégées de la Méditerranée, des Alpes et de l’ouest californien. Elle n'a jamais entendu parler des centaines de milliers d'Afrikaners qui survivent dans des taudis parce que la politique "d'empowerment" les a expulsés de leurs emplois, des plus de 4 000 fermiers torturés et mis à mort par des bandes formées à la violence et aux slogans de haine de l'ANC, des 70 000 Blancs assassinés au cours des 20 dernières années parce qu'ils étaient Blancs et pas parce qu'ils avaient une belle voiture. Des "inepties" ! Ailleurs, elle prendra prétexte des 360 000 personnes qui seraient "revenues" au pays oubliant de mentionner qu'aucun de ceux qui furent accueillis en Australie ne l'ont quittée. Que la plupart des adeptes de cette "alya" avaient tenté l'aventure européenne ou américaine et durent s'en aller leur visa expiré.

    Mais surtout, on apprend en parcourant les sites de son organisation La Révolution du Retour-Africa, que la plupart de ceux qui ont écouté son message sont en réalité des cadres africains qui avaient fui le chaos dans lequel a sombré l'Afrique australe, du Nigeria au Cap. « Vous êtes un technicien africain et vous voulez rentrer au pays ou dans les affaires et vous cherchez un professionnel africain de haut niveau, entrez en contact avec HomecomingRevolution. » 

    « Je ne vois aucun sentiment anti-Blancs, de quelque nature qu'il soit », poursuivit-elle.

    « Les Blancs ne sont pas les bienvenus ici »

    Roodt rétablira un peu les faits. L'expression « nettoyage ethnique » peut paraître rude, à certains mais quand on s'intéresse « à la législation anti-Blancs, les mesures allant dans ce sens, il, semble bien que sur le long terme ceux-ci ne sont pas les bienvenus en Afrique du Sud et qu’ils devraient trouver quelque autre place dans le monde ». Il fera d'ailleurs remarquer que l'Union Européenne soutient massivement les régimes racistes anti-Blancs. Mugabe, par exemple, vient de recevoir 1 milliard d'euros, alors qu'en visite en Afrique du Sud il ne manqua pas de remarquer « qu'on voyait beaucoup trop de faces blanches par ici ». En effet ils les a pratiquement toutes éliminées chez lui au prix de la famine et du chaos. Roodt rappellera qu'au moment où il parle, on interdit la langue afrikaans dans les écoles jusque-là fréquentées par les écoliers afrikaners et métis auxquels les tartuffes de la « nation arc-en-ciel » veulent imposer l'usage de l'anglais. D'innombrables monuments historiques symboles de la nation afrikaner sont souillés et profanés, souvent en plein jour, par des responsables politiques comme Malema. Au cours des récents congrès syndicalistes, monopolisés par les Noirs radicaux, des discours incendiaires ont exigé la disparition de tous les Blancs des postes de responsabilité.

    Après, les idiotes de gauche comme cette Jones peuvent jouer les naïves émerveillées par la Diversité, battre des mains avec enthousiasme lorsque le dernier refuge des Blancs solidement campés à gauche, l'Alliance Démocratique, financée par la famille Oppenheimer, se donne finalement un président africain et s'indigner qu'il y ait des Afrikaners pour étaler sur la place publique leur espoir de trouver un pays plus accueillant à leur race. Il n'empêche, elle fera comme les autres et si ses riches amis noirs ne lui ont pas encore fourni un cercueil capitonné, il lui restera peut-être juste assez de temps pour boucler sa valise.

    Elle conclura d'ailleurs sa péroraison sur une argumentation d'une stupidité abyssale : « nous sommes tous des êtres humains finalement issus du même berceau africain et notre destinée est de vivre ensemble »...

    Dan Roodt rappellera néanmoins à la donzelle que le Docteur Gregory Stanton, qui est une autorité morale mondialement reconnue, fondateur et président de Génocide Watch, en décembre 2014 déclarait que si le processus de génocide n'était pas encore en cours en Afrique du Sud, il n'en était pas moins une menace sérieuse et imminente. Au demeurant seul Génocide Watch, qui n'a jamais eu aucun accès aux média de France, s'est préoccupé de cette question. Ni Amnesty International, ni Human Rights Watch (George Soros) qui monopolisent nos antennes et nos écrans dès que meurt un enfant basané et ont pignon sur rue en Afrique du Sud ne sont intervenus depuis 20 ans sur les massacres et le racisme visant les Blancs. Perpétrés à 95 % par des Noirs. Mme Jones, comme ses acolytes progressistes, ignore à l'évidence ces faits.

     

    Jim REEVES. Rivarol du 25 juin 2015