Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Gaspillage d'argent public: la Cour des comptes adresse ses mises en gardes

    Maintenance des centrales nucléaires, contrats de génération ou lutte contre la fraude dans les transports: la Cour des comptes a décerné mercredi ses traditionnels avertissements sur la gestion des deniers publics, formulant des « pistes de réforme » pour améliorer « l’efficience » de l’Etat.
    « Il ne s’agit pas d’une collection d’anecdotes ni d’un florilège d’observations circonstancielles », a assuré le premier président de la Cour Didier Migaud, en dévoilant devant la presse le rapport annuel de la haute juridiction.
    Ce travail « est guidé et structuré par une préoccupation centrale: formuler des pistes de réforme, contribuer à la modernisation des services publics, en expliquant ce qui fonctionne bien et ce qui pourrait progresser », a-t-il poursuivi.
    Ce volumineux rapport, concentré sur une trentaine de thèmes, donne une fois de plus du grain à moudre à l’Etat et aux collectivités locales, appelés à faire preuve d’une « plus grande sélectivité » et « d’une plus grande efficacité » dans leur action.
    Les magistrats s’attardent notamment sur le contrat de génération, l’un des principaux instruments de la politique de l’emploi du quinquennat de François Hollande, considéré comme un « échec ».
    Ce dispositif, qui donne droit à une aide annuelle pour l’embauche en CDI (contrat à durée indéterminée) d’un jeune et le maintien d’un sénior, n’a pas trouvé son public et n’a eu qu’un effet marginal sur le chômage, explique la Cour, qui juge le système « hybride » et « peu lisible ».
    Au chapitre environnemental, les Sages de la rue Cambon s’inquiètent de l’impact de la loi de transition énergétique, qui pourrait conduire EDF à fermer jusqu’à un tiers de ses réacteurs français, ou encore des failles dans le recyclage des déchets.
    Les magistrats s’interrogent aussi sur la stratégie de La Poste face à la baisse constante du courrier: il faut des « adaptations profondes » pour réduire le coût de la distribution, estiment les Sages, qui s’inquiètent d’un fort taux d’absentéisme chez les facteurs.
    La Cour égratigne enfin la politique de lutte contre la fraude dans les transports en Ile-de-France, dont le coût est estimé à 366 millions d’euros par an, faute d’action de l’Etat. Elle préconise par ailleurs une hausse des tarifs.
    « Le prix du ticket de métro à Paris est plus bas que dans beaucoup de capitales en Europe ou dans le monde », alors que « les besoins sont considérables en matière d’infrastructures ferroviaires », a déclaré M. Migaud lors de sa conférence de presse.
    Dans ce contexte, « la participation de l’usager (…) aura vraisemblablement vocation à augmenter », a-t-il ajouté.
    – Progrès ou statu quo –
    Côté finances publiques, la Cour des comptes se montre en revanche assez mesurée. La prévision du gouvernement, qui s’est engagé à ramener le déficit à 3,3% du PIB cette année, est ainsi jugée « atteignable » même si elle reste « incertaine », en raison d’un risque de dérapage des dépenses publiques.
    La haute juridiction regrette une « sous-budgétisation chronique de certaines dépenses » et une « surestimation des économies attendues » de la nouvelle convention d’assurance chômage dans le budget 2016.
    « En 2016, nous ferons preuve de la même gestion rigoureuse et réactive » qu’en 2015, a répondu le secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert. « Les dépenses nouvelles, comme celles du plan emploi financé par l’Etat, seront compensées par des économies complémentaires », a-t-il assuré.
    Outre ces appréciations thématiques, l’institution de la rue Cambon assortit son rapport d’un droit de suite sur les recommandations formulées les années précédentes.
    Parmi les bons élèves de 2016 figurent les certificats d’économie d’énergie, qui se sont « améliorés », mais aussi le dispositif en faveur des biocarburants, qui a connu des « progrès », même si des plus fortes incitations fiscales sont nécessaires.
    A l’inverse, des cartons orange ou rouge sont adressés à la lutte contre le tabagisme, qui « ne s’est pas donné tous les moyens d’atteindre ses objectifs » selon la Cour, ou au logiciel utilisé pour le calcul de la solde des 180.000 militaires, dont les dysfonctionnements ont conduit à des « trop-versés » de 350 millions d’euros.
    Autre point noir: la piste de ski intérieure d’Amnéville, près de Metz, construite en 2005 pour 20 millions d’euros, dont les Sages demandent la fermeture « dans les plus brefs délais ». Cette piste, la seule de France et la plus longue au monde, est « structurellement déficitaire » et « sans perspectives de redressement », juge la Cour.

    Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dep_interieur/EuVVkElZZkocsyTceh.shtml

  • De la Fondation de Rome et de la Fonction Tripartite – Ier Partie

    Par la présente recherche nous allons tenter de découvrir le système qui engendre le mythe gémellaire et fondateur de la société traditionnelle. Tout d’abord, nous retrouvons comme dans l’univers sacré de la religion scandinave, le mythe récurrent des jumeaux. En effet, à la création du monde le dieu Odinn doit tuer le géant primitif Ymir afin de créer et d’organiser l’Univers en le démembrement et en le réorganisant[1]. Or Ymir veut dire jumeaux. Par ailleurs, dans “Germania”, Tacite révèle un dieu nomméTuisto[2] (double). Nous le retrouvons un peu plus loin sous le nom d’un autre couple de jumeaux nommés les Alcis qui, à bien des égards, pourraient se rapprocher de Castor et Pollux, les dioscures. Le mythe de jumeaux semble être apparenté à l’ossature même de la Création, dans la fondation et le développement de l’organisation de la société humaine[3]. Ce qui permet de structurer le Monde en lui donnant une forme. Il y a le potentiel, donc il n’y a plus qu’à le composer et le développer dans une architecture sacrée et le système de tripartition que nous révèle Georges Dumézil. Il s’agit en fait de qualifier et de donner une forme à un peuple dans un espace déterminé, un espace providence qui va devenir, par le jeu de la filiation Divin-Humain, une réalité patente et exploitable par la loi de la généalogique. Les Rois sont d’Essence Divine et sont la représentation du supra-pouvoir de la divinité sur Terre.

    Bref rappel. De la digne descendance d’Énée de la divine lignée de Zeus par Vénus, fils de la vestale Rhéa Sylvia[4] et de Mars, n’acquirent les célèbres Jumeaux Romulus et Rémus. Telle la légende de la naissance de Moïse, ils échappèrent à une mort certaine, cachés dans un panier d’osier porté par les eaux tumultueuses d’une rivière en crue. Une louve bienveillante les sauva et les allaita comme sa propre et légitime portée… Plus tard, recueillis, adoptés et élevés par le berger Faustilus, ils grandirent, combattirent et créèrent leur propre mythe dans le sang glorieux des vaincus. Bientôt ils voulurent bâtir une ville, mais n’étant pas d’accord sur l’emplacement idéal de la future cité, ils s’en remirent aux augures. Et afin de choisir au mieux l’espace providentiel les jumeaux portèrent chacun leur dévolu sur une colline différente. Alors que Rémus convoite le mont Aventin, Romulus porte son choix sur le Palatin. Les fondations de la ville seront délimitées lorsque les présages auront décidé et choisi la colline par un signe pouvoir reconnu de tous deux. Hélas, Rémus ne vit que six vautours[5] alors que Romulus en décompta douze[6]. Ainsi, le choix définitif se porta sur le lieu qui avait autrefois béni leurs survies à l’ombre d’un figuier. Ce fût ainsi que s’érigea sur la colline la Rome Palatine.

    Le vainqueur décida alors de délimiter l’enceinte de la ville en traçant par l’araire tiré par deux bœufs les sillons d’un fossé protecteur. Ainsi, Rome naquit un 21 avril. De ce jour glorieux l’on fêta les Parilia en l’honneur de la déesse Palès patronne agraire des bergers et des troupeaux.

    La mort fratricide de Rémus laissa un goût amer à l’inconsolable Romulus. Malgré tout, le guerrier au javelot, prit le pouvoir du futur empire naissant. Il régna, dit-on, 33 ans[7], sept mois, sept jours.

    Ce mythe fondateur nous suggère que le monde doit être mis en ordre et que celui-ci étant en perpétuelle transformation est ni stable, ni cohérent. L’ordre fait loi. Sans combat il n’y a que chaos et désordre. L’acte du Dieu ou du Héros est de combattre, de vaincre, de bâtir, d’organiser et de mettre en ordre l’espace providentiel qui lui est alloué. Il se doit de le maintenir toujours sous cette forme spirituelle du pouvoir. C’est le combat perpétuel entre deux forces contradictoires à l’instar de Zeus combattant Typhon, l’image monstrueuse du Chaos Universel. L’une est obscure et bestiale l’autre est le principe fulgurant de la lumière et des “Puissances qui gouvernent”. Voilà pourquoi il est indispensable de comprendre l’expression symbolique des mythes fondateurs.

    Ceci va nous permettre quelques interrogations sur les éléments et les symboles qui déterminent la fonction providentielle de Romulus, les rites dédiés aux divinités, mais aussi les commémorations ponctuelles qui rythment la vie sociale de la Cité naissante.

    Ainsi que nous le savons les commémorations sont des fêtes rituelles et cycliques qui ponctuent le temps et l’espace tout au long de l’année. Précisément, certaines cérémonies démontrent une complémentarité agissante comme un écho diamétralement opposé sur le calendrier, tels que les deux solstices et les deux équinoxes. D’autres fêtes particulières répondent à une réalité communautaire et un besoin vital. Les superstitions sont attachées à la Nature dans sa fonction dispensatrice. Ces bienfaits tiennent du miracle permanent d’un Ciel divinisé pour sa bienveillance, et par les augures qui accompagnent le choix de l’espace où agira la Providence. La plénitude de jouissance pastorale et agricole ne peut s’exercer que par le devoir d’un peuple soumis à trois conditions : la protection d’un chef sous l’égide d’un dieu local d’un territoire choisi et délimité. Une société croit et prospère dans la sédentarisation afin d’y enfoncer profondément et durablement ses racines biologiques, ses rites et ses mœurs.

    L’action de l’homme est l’élément clef qui, en anoblissant le sol fertile, crée le lien essentiel entre le Ciel et la Terre. Il en va ainsi de Romulus, “le guerrier à la lance”[8] qui combat, choisit l’emplacement et la cultive. À la mort de Rémus, Romulus transcendé semble posséder les fonctions tripartites : sacerdotale, guerrière et agraire. En effet, Mars était le dieu suprême de cette époque. Le chef Romulus assiste les hommes en participant à leur destiné par la suprématie guerrière, la culture de la terre et l’élevage dans un espace délimité, cela fait de lui un véritable dieu vivant hypostase d’un Mars au pouvoir illimité. A lui seul, il détermine une trinité parfaite.

    Il y a dans cette image récurrente un certain rapport avec l’enlèvement des Sabines. Elles sont le ferment de la terre nourricière, l’assurance de la pérennité du lieu par la fertilisation de la tribu. Romulus ne fera qu’entretenir plus durablement un territoire devenu réellement providentiel.

    Cette alliance forcée contraint les Sabins et les Romains à un pacte de sang qui sera le ferment de la Nation.[9] Et qui n’est pas sans rappeler le pacte d’alliance qui unit les Ases et les Vanes de la mythologie scandinave.

    Après la guerre, en accord avec le Principe Divin qui offre le pouvoir régnant à l’élu, vient le temps de la troisième fonction. Celle du bâtisseur, du laboureur, et de l’éleveur.

    Le rôle d’un Mars agricole nous permet d’envisager Romulus dans des fonctions multiples, autre que celle reconnue de la guerre, telles que les phénomènes atmosphériques, les productions et reproductions, l’élevage et les travaux champêtres en rapport avec le calendrier, et naturellement, le choix du lieu de prédilection.

    Il est important maintenant de situer et de distinguer l’environnement du monde dans lequel une communauté d’hommes et de femmes va évoluer, se multiplier, se nourrir. La société a besoin de références et celles-ci, principalement se retrouvent dans le cycle annuel des saisons et de l’évolution de la terre nourricière.

    Le rôle d’un Mars agraire est indispensable au bon fonctionnement du rythme annuel de la vie. Le temps et l’espace sont ponctués. Il y a un moment pour chaque chose. L’hiver est le complément de l’été, le froid remplace le chaud. Il y a le temps du labour, celui de la semence et celui de la récolte. L’agriculture et l’élevage déterminent les moments forts de l’année. Ceux-ci sont marqués par des fêtes votives dédiées à la nature des éléments divinisés qui entretiennent les bons rapports entre le Ciel tant divin qu’atmosphérique, et la terre nourricière anoblie. Si certaines fêtes du calendrier augurent les bons auspices des beaux jours, les autres sont pour rappeler qu’il existe en permanence son contraire ou son complémentaire. Rien n’est gratuit. Chaque chose entraîne une conséquence. Ces causes à effets sont indispensables à l’équilibre et au bon fonctionnement de la vie. II en va de même pour les phénomènes météorologiques. Si le soleil est indispensable, la lune l’est tout autant. Si le soleil réchauffe, il peut aussi dessécher et brûler la terre. Si la pluie nourrit les pâturages et les plantes, elle peut aussi les ravager par ses excès. L’avenir est toujours en suspend. C’est l’alternance qui rend la vie paisible et les sols fertiles, riches et abondants, en justes proportions du ni trop, ni trop peu. Telle est la nature maîtrisée en partie par les hommes et par les dieux.

    À l’hiver s’oppose l’été, à l’équinoxe de printemps celui de l’automne. La vie s’oppose à la mort, à la porte des hommes s’oppose celle des dieux, à la jeunesse s’oppose la vieillesse, à la victoire la défaite, au numen le fatum, etc. Dans tout cela c’est la main de l’homme qui doit compenser les excès dans la recherche permanente d’un juste équilibre des forces en présence sous les meilleurs auspices du ou des dieux et de leurs représentants royaux et princiers, dans le royaume ou la Cité.

    Il est bien de rappeler d’autres exemples propices à la bénédiction des dieux. Tout jugement vient de l’observation. Les variations des cycles plus courts viennent compléter ce tableau pastoral qui s’harmonise avec l’activité du Ciel et les répercutions sur terre.

    Ainsi, le mois lunaire passe par ses deux phases, croissance et décroissance, montante et descendante, pleine et nouvelle Lune. Deux temps marqués pour une chose en constante évolution qui détermine le rythme biologique des humains, des plantes et des animaux. Il en va de même pour le cycle maritime, des marées hautes et basses, variant avec les lunaisons sur des cycles de 28 jours[10]… Il en va naturellement de même dans la course du Soleil, de l’aube à la croissance au zénith[11] et de la décroissance du jour laissant sa place au crépuscule et à la nuit. Mais aussi lors de son long cycle l’annuel, des heures changeantes de son levé et de son couché sans oublier le déplacement cyclique sur la ligne d’horizon[12]. D’autant que si le Soleil trouve son altère ego dans la Lune, la planète Vénus, nommée aussi l’“Étoile du Berger”, est le luminaire complément de l’astre diurne, tel un Rémus assistant Romulus. D’ailleurs, Vénus est la bonne étoile des pâtres, protectrice et bienveillante. Elle est la première levée à l’Ouest du firmament. Elle étincelle de ses mille feux, car c’est le troisième astre le plus brillant du ciel après le Soleil et la Lune. Elle veille nos nuits et est toujours la dernière à s’éteindre à l’Est dans le jour naissant. Ainsi, elle va à la rencontre majestueuse d’un soleil levant.

    De fait, tout sur Terre trouve son écho, son complément ou son contraire, tel le jour et la nuit. Ce ballet céleste alterne l’activité des hommes et participe à son épanouissement. Reproduction-naissance, ovulation-menstrue, travail-repos, activité-sommeil, vie-mort, mâle-femelle, fort-faible, lumineux-sombre, feu-eau, terre-air, hiver-été, printemps-automne, soleil-pluie, chaud-froid, etc. L’alternance marque une complémentarité indispensable à l’équilibre du Monde et nous le devons au combat magistral du père des dieux et à sa victoire sur les Titans. Le devoir de l’homme est d’entretenir ce que les dieux nous ont confié. Voilà la véritable écologie !

    Mais revenons à nos Jumeaux, ou plus précisément à Romulus. Comme nous le disions plus haut, si le nombre d’années de règne varie selon les auteurs de l’époque[13], la date de la fin est précise. Elle nous rappelle que le septième jour du septième mois de l’année Rome fêtait les Caprotines.

    Rome aime remercier les bienfaits du Ciel, de la Terre, les dieux et les astres, la nature et la production. La Cité sait se protéger contre l’adversité. Par conséquent, chaque jour est fêté comme une bénédiction divine. Toute fête trouve son complément ou son contraire dans le calendrier romain[14]. Ainsi, les Caprotines trouvent leur écho six mois plus tard, le 13 janvier, sous l’appellation de Carmentalia[15]. Ces deux dates démontraient l’importance de la femme dans la Cité. C’était sa bienveillance et son intuition qui garantissaient la continuité de l’espèce dans la communauté… Ces deux fêtes avaient un étroit rapport avec le figuier. Cet arbre profondément ancré dans le sol, révèle un symbolisme vital. C’est l’abondance de fruits généreux mais aussi son aspect magique qui rappelle le mât chamanique. Il est le symbole de l’axe du monde situé entre Ciel et Terre, et donc de l’immortalité. Il est étroitement lié aux puissances actives de la vie, autant à la virilité qu’à la fertilité, tant à appareil reproducteur de l’homme que de celui de la femme. On rapprochera donc les aspects sexuels, verge et bourses, utérus et vagin mais aussi les appétits qui les accompagnent, la jouissance, la puissance, la fertilité, la gestation et la reproduction.

    Quant à l’histoire des “Caprotines”, elle révèle la victoire nocturne des nones sur une armée d’assiégeants assoupis dans leur camp retranché. L’une d’elles juchée en haut d’un figuier annoncera la victoire en portant un flambeau allumé, masqué aux yeux de l’armée défaite par une peau de chèvre[16]étendue sous son bras… Fête solaire aurorale, la victoire étant associée à l’aube naissant. Qui plus est, les Jumeaux sont nés sous le figuier du mont Palatin, et par conséquent, ils sont associés de facto à la victoire, à la lumière astrale et tout ce qui en découle… Ces complémentaires qui s’opposent sur le calendrier rythme le cycle éternel de la vie. Il en sera ainsi des festivités, tout au long de l’année, pour des causes aussi diverses que variées, afin d’harmoniser la vie.

    La fin obscure du règne de Romulus fut une tragédie vécue comme un cauchemar d’épouvante. Il s’évanouit aux yeux de tous lors d’un orage violent, chargé d’éclairs, de brouillard et d’averses, emporté dans un manteau de sombres nuages par un vent de tempête… Le premier roi de Rome disparut ainsi, mystérieusement ravit par les dieux lors d’un exceptionnel phénomène météorologique…

    Texte original de C.R. pour la Communauté National Social Radical.

    [1]Acte purement chamanique. Lire sur le sujet Mircea Eliade.

    [2]Tuisto, Tuisco ou encore Twisto. Traduit par Régis Boyer « double ».

    [3]La progression logarithmique : 1+1=2 , 1+2=3 , 2+3=5 , 3+5=8 , etc Vitruve, Léonard de Vinci…

    [4]. La très noble lignée des jumeaux remonte à Zeus-Jupiter mais aussi à Venus dont Rhéa Sylvia semble être une hypostase qui rappelle plusieurs éléments. Le nom de Rhéa est attaché à celui de la mère de Zeus, et donc au Principe Divin associé au feu du Ciel… Sa qualité de vestale, l’envoie au charge de déesse du foyer. Les Jumeaux sont les enfants de cette déesse vierge et Mars. Elle entretient le feu sacré des origines alors que Mars est à la fois dieu agraire et dieu viril des combats. L’une est un feu de paix, l’autre est un feu de guerre…

    [5]   Le vautour est associé au Dieu agricole Mars.

    [6] Ce nombre est celui de la fratrie des Arvales. 12 frères formant un corps de prêtres qui pratiquaient des sacrifices annuels en faveur Dea Dia déesse agraire du labour et protectrice des champs cultivés (arva). (fête de l’Ambarvaria le 19 avril.)

    [7]Certains auteurs parlent de 37 ans. le nombre de jours et de mois ne variant pas.

    [8] La lance est l’attribut aristocratique par excellence. Apollon, Lug, Cu’chulain, Odinn, Wodan, la lance de Longinus, mais aussi Pallas-Athéna, Minerve les Walkyries, etc. La lance est rattachée au symbole de l’axe du Monde, l’arme récurrente que l’on peut rapprocher du swastika. Le mot sabinquiris signifie lance.

    [9]   Georges Dumézil compare sous un certain aspect, le rapport des unions forcées et contre nature, après la guerre qui opposa les Ases et les Vanes de la mythologie nordique. En effet, il apparaît que la fonction nourricière, déterminée par les Vanes serait à l’égale des Sabins.

    [10]Nous verrons dans la deuxième partie de ce texte l’importance de ce discours sur ces non-révélations…

    [11]  Le midi étant un instant tout aussi particulier que le celui du solstice été dans l’idée du moment où l’astre rayonne dans sa plénitude.

    [12]   Voir, les explications du disque de Nebra, sur le déplacement du soleil à l’est et à l’ouest de 82° sur la ligne d’horizon, du nord au sud et du sud au nord, en fonction des saisons.

    [13]33 ans pour certains, 37 pour d’autres…

    [14]Tel il en sera sous le règne de Numa Pompilius, le digne successeur de Romulus.

    [15] Fête de Carmenta, nymphe prophétesse et des oracles telles les normes (carmen : chant magique). Les femmes romaines lui rendaient un culte en tant que déesse des bonnes naissances, autrement nommée Postverta. Elle aidait les femmes en couche.

    [16]Chèvre, cabri, Caprotines…

    https://nationalsocialradical.wordpress.com/2016/01/09/de-la-fondation-de-rome-et-de-la-fonction-tripartite-ier-partie/

  • De l’utilité des guerres

    Dr Bernard Plouvier

    L’histoire humaine (et animale) répond à trois grandes motivations, généralement associées : la géographie (soit des terrains estimés riches et intéressants à conquérir ou dont la possession offre un avantage stratégique défensif ou offensif), l’orgueil d’espèce, de race ou de nation (soit la jouissance issue de la domination), enfin la joie de nuire à autrui (ce que les Allemands nomment Schadenfreude et les Anglo-Saxons gloating).

    L’un des plus rudimentaires théoriciens de la polémologie (en plus d’être un écrivain ennuyeux) Carl von Clausewitz l’a écrit (in De la guerre, dont la 1ère publication date des années 1832-34) : une guerre peut être limitée dans son objectif si elle vise à obtenir un gain territorial ou un avantage commercial ; elle peut, au contraire, s’avérer illimitée dans ses moyens et sa durée si elle ambitionne l’anéantissement de l’ennemi. S’il ne fallait retenir qu’une idée (géniale) des livres de ce raseur, ce serait celle-là.

    « En régime de libéralisme, c’est le marché (économique) et non le contrat (politique) qui est le vrai régulateur de la société » a écrit Pierre Rosanvallon (in Le libéralisme économique. Histoire de l’idée de marché, Seuil, 1989). C’est une excellente définition du rapport de forces existant, d’abord en Europe et aux USA, puis un peu partout en pays industrialisés, des années 1830 à nos jours, sauf dans les régimes populistes et les ridicules expériences d’économie marxiste. La trinité dorée des financiers, des négociants et des entrepreneurs, aux intérêts souvent enchevêtrés, domine le milieu politique et celui, plus vénal encore, des media.

    Montesquieu (in De l’esprit des lois, de 1748) a écrit l’une des plus grosses sottises de l’histoire des idées : « Le commerce adoucit les mœurs et dispose à la paix ». Cette docte niaiserie fut immédiatement exploitée en Grande-Bretagne par David Hume et Adam Smith, puis développée, dans les années 1896-1914, par Jean Jaurès, qui fréquentait les salons des richissimes financiers juifs de Paris, effectivement pacifistes, du fait de leurs investissements en tous pays.

    Certes Adam Smith avait longuement disserté (in De la richesse des Nations, de 1776) sur le travail productif et l’improductif (comme la fabrication des armes), mais ce théoricien quelque peu primaire avait oublié le phénomène de redistribution : tout argent gagné, même en effectuant un « travail improductif », alimente la consommation, donc la production, la transformation des matières premières et les services (transports, assurances, commerce).

    Une guerre détruit des biens (en plus d’innombrables vies humaines, de valeur marchande diversement appréciée selon les époques), mais elle stimule extraordinairement les industries agro-alimentaires, textiles et de transformation du cuir, en plus des fabrications d’engins de transport et de destruction. Enfin, elle draine l’argent privé vers le secteur public qui le redistribue au secteur industriel et commercial, sans oublier les financiers omniprésents. C’est « l’utilité des guerres », une idée chère au Président Franklin Delano Roosevelt, durant les années 1937-1945, une idée que l’expérience des deux Guerres Mondiales a fait comprendre aux maîtres de l’économie. Enfin, la reconstruction, après déblaiement des ruines, et l’exploitation médiatique de l’héroïsme (réel et imaginaire) des vainqueurs sont d’énormes sources de profits… si bien que le cycle guerre-reconstruction & exploitation se renouvelle périodiquement.  

    Effectivement, de 1850 à nos jours – soit le triste début de XXIesiècle, où dominent l’économie globale et la mondialisation des vies politique et sous-culturelle, mâtinées de l’utilisation de l’islam dans sa forme la plus barbare -, la plupart des guerres ont eu une cause économique, soit isolée (on pense à la Guerre de l’opium sino-britannique du milieu du XIXe siècle aussi bien qu’à la Guerre du Coltan des années 2010-2012), soit associée à une ou des causes politiques (de la Civil War des USA jusqu’à la Seconde Guerre mondiale). Certaines enfin furent le résultat d’un mélange plus complexe de causes économiques, politiques et morales (ce fut le cas de la Grande Guerre, où les opinions publiques, survoltées par le chauvinisme pratiqué comme seule activité intellectuelle commune à toutes les classes sociales, voulaient en découdre pour s’évader d’une vie monotone).

    L’éthologie et l’étude de l’histoire humaine le prouvent aisément : l’homme – comme le reste du monde animal - est invariable dans ses comportements, ce qui est très logique puisque ceux-ci sont génétiquement programmés, depuis l’émergence de l’espèce et jusqu’à sa disparition ou à sa transmutation en sur-espèce. Seuls les êtres d’exception – ce qui définit la sainteté – parviennent, en toutes situations, à dominer leur programme malfaisant, opérant le choix de ce qu’ils nomment le Bien, par opposition à ce qu’ils croient être le Mal. Et depuis des milliers d’années, l’on disserte savamment sur le libre-arbitre et la transcendance… qui n’ont jamais empêché ni les crimes individuels ni les guerres.

    En outre, l’activité guerrière suppose une grande inventivité, pour surprendre et surclasser l’ennemi. À toute époque, la guerre et sa préparation furent l’occasion de grands progrès technologiques. Comme l’a écrit, au 6e siècle avant notre ère, Héraclite qui enseignait en la cité d’Éphèse : « La guerre est mère de toutes choses », y compris de l’architecture défensive, des arts et de la littérature.

    La Foi, l’Espérance et la Charité sont peut-être vertus théologales, mais « le monde tel qu’il va », comme l’écrivait Arouet-‘’Voltaire’’, n’est régi que par la puissance, qu’elle soit liée à la finance ou aux armes. Et il en sera ainsi « tant qu’il y aura des hommes ».  

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2016/02/11/de-l-utilite-des-guerres-5758497.html

  • Des munitions plein la tête par Bastien VALORGUES

    Pour l’ami Georges Feltin-Tracol, l’année 2015 fut une vraie année blanche si cette expression ne tombe pas encore sous le coup de la loi proscrivant toutes distinctions colorées… Le rédacteur en chef d’Europe Maxima ne publia aucun ouvrage. Certes, à la Rentrée 2014, il avait sorti à quelques semaines d’intervalle un essai prémonitoire sur l’extension du domaine liberticide, En liberté surveillée aux Bouquins de Synthèse nationale, et une belle introduction bibliographique sur Thierry Maulnier. Un parcours singulier (Auda Isarn). Il mit à profit 2015 pour regrouper des textes de combat, d’imparables munitions métapolitiques, dont des inédits, qui paraissent dans un nouveau recueil intitulé Éléments pour une pensée extrême, aux Éditions du Lore. Ce livre constitue le troisième volume (et dernier ?) d’une série inaugurée par Orientations rebelles(Les Éditions d’Héligoland, 2009) et poursuivie avec L’Esprit européen entre mémoires locales et volonté continentale (Les Éditions d’Héligoland, 2011).

    Sciemment provocateur, le titre étonne. Georges Feltin-Tracol l’explique en avant-propos. Laissons donc au lecteur la primeur ! Il a écrit une grosse soixantaine de contributions non pas au FAMAS, mais à la mythique Sturmgewehr. Dans son viseur, une constante, un ennemi principal : la République française qu’il vomit de tout son être. D’ailleurs, l’une des parties du livre s’appelle « La tyrannie républicaine ». « Dans l’Hexagone de François Hollande, remarque-t-il, il ne fait pas bon être opposant. Ce triste constat se vérifiait déjà au temps de l’atlantiste Nicolas Sarközy. »

    Il accuse « la République hexagonale » (l’une de ses expressions favorites) d’assassiner la France et ses peuples indigènes. Pour étayer cette terrifiante assertion, cet insatiable lecteur mentionne un curieux roman à clé écrit en 2005 par Sophie Coignard et Alexandre Wickham, Mafia chic qui décrit une classe politico-médiatique prête à tout pour s’enrichir au plus vite. Or, pour museler toutes les oppositions, le Système – auxiliaire zélé ou impeccable domestique du « bankstérisme » – suscite un véritable « désordre sécuritaire ». Ce terme oxymorique désigne le renforcement incroyable d’un État répressif, laquais d’une clique ploutocratique aux buts mondialisés. « Si la protection conjointe de la société et de l’enfance masque la sujétion totalitaire des corps et des âmes, note-t-il, l’insécurité largement répandue par les médias participe à la mise au pas des sociétés post-industrielles rendues plus fragiles par une hétérogénéité ethno-culturelle croissante. Il ne faut pas s’en étonner; c’est l’effet recherché : le “ multiculturalisme ” participe aussi à l’éradication des traditions populaires perçues comme des inerties, des freins et des résistances au Nouvel Ordre marchand planétaire. Plus le corps social sera “ multiculturel ”, plus il sera instable et mieux la coercition se révélera indispensable. Est-ce au fond si étonnant ? Pensons aux Grecs de l’Antiquité qui opposaient leurs cités homogènes, gages de démocratie, au caractère hétérogène des empires orientaux foncièrement despotiques. »

    À l’étiolement des libertés civiques et publiques déjà avancé par le philosophe suisse Éric Werner, Georges Feltin-Tracol réclame dans une logique de « citoyen-combattant » un « droit des armes » pour les Européens libres de pratiquer une légitime défense plus étendue. Il ne se prive pas de répondre aux âneries habituelles professées par des journalistes sans courage. « Les médiats n’expliquent jamais que les fréquentes tueries qui ensanglantent les États-Unis seraient survenues quand bien même la détention de n’importe quelle arme aurait été proscrite, affirme-t-il avec raison. Le problème de ce pays n’est pas le nombre d’armes en circulation, mais leur usage qui témoigne de la profonde névrose de la société. Modèle planétaire de la modernité tardive, les États-Unis pressurent ses habitants au nom d’une quête à la rentabilité effrénée au point que certains voient leur psychisme flanché. La pratique dès le plus jeune âge de jeux vidéos ultra-violents, la sortie de milliers de films parsemés de scènes sanglantes et la consommation de plus en plus répandue de drogues et de produits pharmaceutiques éclairent le passage à l’acte. Entre aussi en ligne de compte la cohabitation toujours plus difficile d’une société en voie de métissage avancé fondée sur le génocide amérindien et les vagues successives d’immigration de peuplement. Enfin, le mode de vie totalitaire doux avec sa technolâtrie, son vide existentiel, son individualisme outrancier et sa compétition féroce de tous contre tous cher au libéralisme perturbe le cerveau de millions d’individus fragiles. » 

    On retrouve cette fragilité mentale chez les « z’élus ripoublicains » qu’il attaque violemment. « Les psychiatres devraient examiner le choix des députés qui, au regard des textes votés, témoignent d’une inquiétante aliénation ou d’un manque évident de discernement. Vivant dans une bulle dorée d’où ils ne perçoivent que les faibles clameurs de la vie réelle, les soi-disant “ élus du peuple ” se prennent régulièrement pour des Zorro de pacotille. » Il serait néanmoins erroné d’imaginer que tout le recueil porte uniquement sur l’affligeante vie politique française. Si certains textes sont polémiques, d’autres sont plutôtsociologiques. Favorable au port du voile par les musulmanes en France au nom d’un ethno-différencialisme sainement réfléchi, Georges Feltin-Tracol condamne « cette aspiration à légiférer [qui] contribue à pénaliser l’ensemble de la vie quotidienne. Après l’adoption de lois indignes qui censurent les libertés d’opinion et d’expression historiques, l’interdiction de fumer dans les bars (et bientôt sur les trottoirs) et la répression implacable sur les routes envers les automobilistes, va-t-on vers l’emprisonnement des musulmanes qui enfreindraient les lois de la sacro-sainte République hexagonale ? Pourquoi ne pas interdire le port du jeans, symbole de l’américanisation du pays, des piercings au visage, fort inesthétiques, des baladeurs qui enferment tout un chacun dans son propre monde ? Faut-il enfin envisager de sanctionner le port de la barbe ou d’en réglementer la taille ? Le Régime ne cesse de brailler en faveur de la fameuse “ diversité ”, mais il en rejette les inévitables conséquences. Il rêve d’individus exotiques à l’âme occidentalisée, c’est-à-dire déracinée. Sa chimère se transforme déjà en cauchemar grâce au niqab ». Des réflexions prophétiques rédigées dès 2009… 

    Outre d’impertinentes interrogations sur la question des langues (on s’aperçoit que Georges Feltin-Tracol défendit un temps l’espéranto avant de récuser cette solution pour finalement approuver l’europo, une langue artificielle destinée aux seuls Européens conçue par le penseur identitaire, écologiste et païen Robert Dun), il ouvre des perspectives originales. Il annonce ainsi comment le Front national (ou son successeur) échouera nécessairement s’il accède au pouvoir sur un malentendu électoral. Il rend aussi hommage à quelques figures de la Grande Dissidence française et européenne : Saint-Loup, Dominique Venner, Maurice Bardèche (dont la recension de la biographie écrite par Francis Bergeron l’incitera plus tard à rédigerBardèche et l’Europe) et deux personnalités qu’il côtoya : le chancelier du GRECE, Maurice Rollet (1933 – 2014), et le président de cette école de pensée de 1987 à 1991, Jacques Marlaud (1944 – 2014). 

    Cette proximité amicale avec ces personnes confirme une vision certaine du monde autour de deux points déterminants. Le premier développe un anti-libéralisme viscéral. « On ne doit pas imputer à l’immigration la responsabilité unilatérale de la décadence démographique européenne. Elle résulte surtout du triomphe indéniable sur nos mentalités de l’idéologie libérale-libertaire. Vouloir la combattre implique un rejet complet et conséquent de toute forme de libéralisme qu’elle soit économique, sociale, individuelle, religieuse, culturelle et politique. La fin du communisme a eu l’immense mérite de mettre en lumière la malfaisance intrinsèque de la doctrine libérale. » Le second résulte d’une forte méfiance à l’égard du souverainisme, c’est une hostilité à la construction européenne au nom d’une autre Europe. « Soumise au féminisme, au multiculturalisme et à l’économisme, la présente Union européenne des traités de Maastricht, d’Amsterdam, de Nice et de Lisbonne demeure le meilleur exemple de cette société ouverte dans laquelle toutes les différences culturelles, linguistiques, sexuelles, religieuses, ethniques sont effacées pour des différenciations construites par le fric. ». En authentique « Français d’Europe (Pierre Drieu la Rochelle) », en « ultra-Européen », Georges Feltin-Tracol exige une Europe impériale, identitaire et enracinée ! « Ce n’est pas parce que la forme présente de l’Europe est néfaste à nos peuples autochtones qu’il faut rejeter toute idée européenne : l’Europe, patrie de nos nations, l’Europe de toutes nos identités, l’Europe de toutes nos racines ne doit pas se dissoudre dans la résurgence virulente des sentiments nationaux et/ou régionaux. Il faut au contraire soutenir un intégrisme albo-européen, une Europe intègre, une Europe totale, une Europe comprise comme mythe mobilisateur au sens que l’entendait Georges Sorel ! L’Europe est notre ultime vecteur de survie et de renaissance contre l’Occident mondialiste et bankstèriste. » C’est au nom de cet ambitieux idéal continental qu’il propose une révolution pour un ordre nouveau qui impliquerait entre autres la décroissance économique, l’autarcie des grands espaces et une réduction massive du temps de travail. Cette dernière suggestion surprend. Ces mesures s’inscrivent « Non dans une perspective fallacieuse de société de loisirs, mais pour un retour aux principes européens d’identités, de puissance et de spiritualités. Redonner aux Européens une intense densité intérieure, une sensibilité nouvelle au tragique et une sociabilité civique effective, très loin du chant des sirènes de la marchandise, tel est finalement le butphilosophique de l’autarcie des grands espaces. »

    Cet idéalisme activiste n’empêche pas un remarquable pragmatisme politique. Dès juillet 2012 dans un texte visionnaire, Georges Feltin-Tracol récusait presque par avance toutes ébauches d’union nationale et, en révolutionnaire d’Ordre, s’écarte des conservatismes éculés. Il déplore l’échec total de la « Manif pour Tous », modèle parfait à ne pas reproduire par son refus permanent de se confronter par la force aux organes sécuritaires du Régime. Il regrette la faiblesse intellectuelle des mouvances anti-« mariage gay » qui « prendraient une tout autre consistance si elles s’élargissaient à des préoccupations écologiques et socio-économiques et si elles adoptaient une cohérence anti-libérale résolue ». En effet, l’auteur constate que « la césure droite – gauche s’estompe au profit de nouveaux clivages qui se cristallisent autour duconflit entre les tenants de toutes les identités, les défenseurs de la cause des peuples, et les chantres de l’uniformité, de l’arasement culturel, de la mondialisation globalitaire dont le système Sarkozy est en France une variante locale ».

    Contre les idoles éphémères du Système tels l’Iranienne Sakineh, le Chinois Liu Xiaobo, Prix Nobel de la Paix 2010, les fameuses Femen (qu’il écrit plaisamment FemHaine) et le célèbre Charlie, Georges Feltin-Tracol oppose de véritables victimes de la République comme le retraité condamné René Galinier ou l’historien indépendant Vincent Reynouard. C’est un époustouflant manuel de lèse-République jubilatoires, un formidable livre d’assaut, une mèche allumée prête à embraser un prochain Printemps grand-européen des peuples en révolte !

    Bastien Valorgues

    • Georges Feltin-Tracol, Éléments pour une pensée extrême, Les Éditions du Lore, 2016, 440 p., 30 € (+ 5 € de port), à commander sur le site <http://www.ladiffusiondulore.fr>.

    http://www.europemaxima.com/

  • Une démocratie à la dérive

    La France est, quoi qu’on prétende, une démocratie qui fonctionne mal.
    Son souverain devrait être le peuple. Or, le peuple n’est pratiquement jamais consulté, et quand il répond « mal », on s’empresse de contourner ses choix. Les principes fondamentaux qui encadrent cette volonté populaire à éclipses prolongées sont « interprétés » par un Conseil constitutionnel non élu, qui peut s’en servir pour castrer le Parlement. Celui-ci est de moins en moins représentatif, peuplé d’apparatchiks des partis, dont la compétence et la culture sont en chute libre, qui y trouvent la satisfaction d’ambitions sans rapport avec leurs faibles talents. Une partie de leur temps consiste, d’ailleurs, à entériner les directives des technocrates de Bruxelles.
    La justice qui n’est qu’une autorité, et non un pouvoir, réclame des moyens qui sont scandaleusement insuffisants dans notre pays. Les parquets soumis aux directives générales du ministre voudraient plus d’autonomie mais les magistrats, en repoussant avec dédain l’idéologie du « tout-sécuritaire », montrent que leur conception corporatiste du droit méprise les exigences légitimes du peuple. D’amont en aval, c’est le peuple, le « demos », le gêneur qui est laissé sur la rive.
    Les contradictions et les défaillances du système éclatent aujourd’hui au grand jour. Ainsi, la justice veut donc être plus indépendante. Pour l’être, pour être un pouvoir, les juges devraient être élus ! En tant que parlementaire, je souhaitais une extension des jurys populaires. Le nombre des jurés a été diminué : plus de juges, moins de peuple. Sans justification démocratique, à quoi servirait l’autonomie judiciaire ? À interpréter les textes en fonction de l’idéologie afin de contrecarrer la volonté du législateur ? C’est l’option manifeste d’un syndicat, rendu célèbre par le « mur des cons ». À suivre les vents dominants de l’opinion fabriquée par les médias ? Dans notre société folle, on se contente d’applaudir à l’impunité de la justice personnelle pendant qu’on continue de s’interroger sur le droit des policiers à faire usage de leur arme contre des malfaisants.
    Le doute envahit l’ensemble du système et suscite la multiplication des contestations violentes. La compétence des politiques est devenue un sujet de plaisanterie. Leur tendance à s’enliser dans des questions abstraites éloignées des problèmes concrets des Français les prive d’un respect indispensable à la démocratie. Ceux qui surnagent dans une flaque d’affaires douteuses éveillent le soupçon sur la corruption de l’ensemble. Pour un Cahuzac, combien de Thévenoud, de Balkany, de Lavrilleux ou encore de Sylvie Andrieux, etc ? Lorsque l’estime disparaît dans la majorité, alors naît ici ou là le sentiment que tout est possible, sinon permis.
    Le système ressenti comme injuste appelle chacun à se faire redresseur de torts. Et c’est le plus souvent la justice affaiblie qui doit faire face à cette dérive. Or, son arme de dissuasion, la prison, est devenue en même temps qu’une peine aléatoire une sorte de logement temporaire et gratuit de durée variable. Rien d’étonnant à ce qu’on demande à en sortir pour raison personnelle. Le refuser justifie que l’on bloque une autoroute ou qu’on saccage une ville pour se faire entendre. L’exigence d’une famille l’emporte sur le bien commun. Quand les tribunaux se font plus sévères avec des grévistes qui ont séquestré les cadres de leur usine, alors c’est le syndicat d’une entreprise nationale qui fait une grève par procuration. Si on ajoute à cela les occupations illégales d’immeubles, de terrains ou de voies publiques, les raids dévastateurs sur des centres-villes comme à Rennes récemment, et sans oublier les quartiers d’où la République s’est retirée, l’impuissance publique, les décisions politiques ou judiciaires rendues arbitraires par l’idéologie ou le rapport de force révèlent l’épuisement du système et la nécessité d’une franche rupture.

    Christian Vanneste Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuVVkEAVVAOJLcSRNg.shtml

  • Comprendre les Lumières par Pierre LE VIGAN

    Les Lumières ? S’agit-il de la période ou des idées ? C’est, de manière logique, avant tout des idées qu’il s’agit avec le dernier numéro de Nouvelle École. Disons d’emblée que la grande élégance de mise en page et de présentation fait de cette revue de haut niveau une revue qui est agréable à avoir en main. Pour une revue qui eut pu s’appeler Plein soleil, quoi de plus logique que de s’attacher à comprendre les  Lumières ? Ajoutons que les caractères d’imprimerie relativement grands réjouiront les myopes et divers malvoyants. 

    Abordons le fond. Le numéro est en bonne part axé sur les rapports entre la Révolution française et les Lumières. On sait certes que la plupart des penseurs français des Lumières encore vivants ont été hostiles à la Révolution (voire guillotinés). Mais les liens d’idées ne se résument pas aux itinéraires.

    Éric Maulin étudie comment les Lumières voient se structurer la pensée libérale. La recherche du bonheur et le goût du « doux commerce » deviennent l’archétype d’une nouvelle économie, et aussi d’une nouvelle société, qui deviendra post-agricole et post-rurale, et dont toutes les valeurs changeront. Marc Muller revient sur le lien entre libéralisme philosophique et libéralisme économique, dans un article où l’influence de Jean-Claude Michéa est très présente. Alain de Benoist réactualise son étude sur Rousseau et les Lumières (en fait sa thèse est : Rousseau contre les Lumières) non sans montrer, à la suite de Pierre Manent, les limites du pari intellectuel de Rousseau (que je soulignais aussi dans L’Effacement du politique).

    Francis Moury fait connaître un texte tardif de Kant, à une époque où sa santé allait lui interdire de continuer d’écrire, texte sur La doctrine du droit, dont Moury fait une analyse lumineuse. Pierre de Meuse s’attache à la pensée de la Contre-Révolution, ce qui permet de voir les Lumières de l’autre côté du miroir, explorées par ses ennemis, regard jamais inutile. Thierry L’Aminot montre comment Max Stirner critique aussi bien le progressisme des Lumières, que celui de Rousseau (qui ne mérite peut-être pas ce qualificatif de « progressiste ») et les idéologues de la Révolution française, sans compter, ensuite, les premiers penseurs du socialisme tels Louis Blanc, Étienne Cabet et d’autres, héritiers indirects d’un certain progressisme des Lumières. 

    Cette coupe transversale revêt un caractère scientifique qui, souhaitons-le, devrait avoir quelques échos. Bien sûr, d’autres aspects auraient pu être soulignés sur un sujet aussi important et vaste. Les problématiques soulevées par Ernst Cassirer (La philosophie des Lumières) restent importantes et fécondes, notamment le rapport très ambigu des Lumières à la religion qu’elles souhaitent rénover plus que détruire. Il faut aussi souligner la césure qui intervient, dans la pensée des Lumières, entre les néo-cartésiens, fussent-ils critiques de Descartes (Malebranche, Spinoza, Leibniz) et Kant, qui introduit une rupture radicale avec la théorie de la connaissance de Descartes. Il y a non seulement deux époques des Lumières mais deux mouvements dans celles-ci, et, en un sens, le second mouvement, celui de Kant qui est aussi celui de Rousseau  – que Kant tenait en haute estime intellectuelle –, ce second mouvement contredit le premier, en détruisant l’édifice cartésien encore arcbouté sur l’argument ontologique de saint Anselme sur la preuve de l’existence de Dieu. Autant dire que le sujet n’est pas épuisé, mais que l’on aura grand profit à avoir sous le coude cette livraison de Nouvelle École.

    Pierre Le Vigan

    Nouvelle École, « Les Lumières », n° 65, 2016, 25 €; à commander sur le site <www.revue-elements.com>.

    http://www.europemaxima.com/

  • De la nécessité pour Marine Le Pen de s'emparer des sujets de société qui préoccupent l'électorat de droite

    Après s'être exprimé dans Minute et sur Boulevard Voltaire pour une alliance entre le FN et le bloc des droites patriote, Karim Ouchikh (SIEL), qui s'est donné 6 mois pour convaincre Marine Le Pen, répond aux questions de Nouvelles de France.

    Extrait :

    "Le séminaire de réflexion du FN des 5, 6 et 7 juin s’est déroulé à huis-clos, en présence des membres du Bureau politique et des parlementaires frontistes. Les personnalités extérieures, dont je fus, se sont exprimées le samedi après-midi, chacun au regard de son expertise particulière. Je ne peux donc juger de la nature des travaux auxquels je n’ai pas participé et donc de leurs conclusions politiques. A l’occasion de mon discours, j’ai particulièrement insisté sur la nécessité pour Marine Le Pen d’incorporer à son discours les sujets de société qui préoccupent surtout nos compatriotes de droite, au premier rang desquels ceux qui concernent notre socle anthropologique d’essence chrétienne (modèle familial classique, loi Taubira, GPA/PMA, fin de vie….).

    De façon générale, je crois essentiel que Marine Le Pen construise son programme présidentiel en intégrant ces questions centrales qui ne sont pas autant clivantes qu’on le prétend.

    D’un point de vue stratégique, il serait opportun que ces thèmes soient défendus par une coalition de forces authentiquement de droite, – la droite des valeurs que je désigne habituellement sous la vocable de ‘’bloc villiériste’’-, laquelle pourrait conclure, en ce domaine comme en tant d’autres, une alliance programmatique avec le FN : ce faisant, le FN éviterait le risque d’un grand écart idéologique et renforcerait son crédit auprès de l’électorat conservateur sur les toutes ces questions de société. C’est cette stratégie que j’ai défendue auprès de Marine Le Pen, sans avoir été entendu pour l’instant. Mais je ne désespère pas d’y parvenir ces prochains mois par un travail de conviction que j’entends mener, avec d’autres."

    Philippe Carhon