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  • Journal du Jeudi 14 Avril 2016 : Société / Les CAF victimes de la “diversité”

  • Retrouver le sens de l’Histoire

    « Un accord historique ! Un événement historique ! Une rencontre historique ! ». Ce qualificatif – souvent suivi d’un point d’exclamation – est attribué de nos jours avec tant de prodigalité que l’observateur averti y reconnaît instinctivement la marque d’un non-événement. On dirait l’expression galvaudée si le phénomène n’était que marginal ou peu important. Ce n’est pas le cas : son usage est devenu si général qu’il faut bien parler de mutation sémantique. Cette grave altération du sens est un fait de société ou, pour le dire de façon pédante, un fait social total.

    Un concert de papys rockeurs sur une île tropicale (qui fête justement sa sortie de l’Histoire) (1), un spectacle de balle à la main opposant des millionnaires aux tenues bariolées (2) ou, sur un registre plus solennel, le dépôt d’une gerbe de fleurs sur un mémorial (3): tout cela est historique.

    Tout n’est pas « historique »

    Mutation sémantique, disions-nous, car ce mot ne signifie plus du tout la même chose que ce que nous indiquent la tradition et l’étymologie. L’histoire – « enquête » en grec – implique une étude du passé (l’Histoire, avec une majuscule, entendue comme totalité du devenir humain), cette dernière notion pouvant être définie comme désignant les actions déjà effectuées mais dont les effets ne sont pas totalement épuisés (le passé, c’est ce qui ne passe pas), ne serait-ce que parce que le simple fait de pouvoir les étudier les sauve de l’oubli.

     

    Notons en outre que cette enquête implique la hiérarchisation des événements – le passé humain est un vaste magma que seuls des choix et un classement des faits peuvent rendre partiellement intelligible – et donc un certain recul, car ordonner la matière historique requiert une distance chronologique (l’historien écrit après, sinon c’est un reporter), mais aussi affective, ontologique et idéologique, avec les objets que l’historien manipule.

    Cette définition sommaire de l’histoire, nous le voyons bien avec les trois exemples pré-cités, ne correspond absolument plus à l’usage qui en est fait aujourd’hui. Le brevet d’historicité n’est plus attribué par un spécialiste mais par n’importe quel profane, en général un journaliste voulant donner un peu de piquant à son marronnier, et dont la seule enquête – pour revenir à l’étymologie – consiste à paraphraser une dépêche télégraphique fournie par une agence de presse. Surtout, l’élément le plus significatif est le fait que « historique » s’applique non plus aux faits passés mais à des événements qui sont en train de se dérouler. C’est ce que l’historien François Hartog appelle « présentisme » : nous vivons dans un régime d’historicité (c’est-à-dire, une façon d’articuler mentalement passé, présent et futur) dans lequel règne l’immédiateté, qui impose son joug abrutissant à une humanité post-moderne dépourvue de racine et de perspective.

    Sans conscience historique, le monde se trouve dépourvu de signification

    Énumérer les corollaires et implications du « présentisme » s’avère un exercice cruel pour l’homme-masse contemporain ; nous signalerons simplement que l’absence de raisonnement diachronique provoque chez lui les mêmes travers que le structuralisme a infligé aux Humanités, à savoir une triple incapacité à cerner le changement (car si tout peut être qualifié d’historique, il n’y a plus d’événement à proprement parler), à appréhender le monde hors du langage (« historique » est devenu une invocation magique, par laquelle le journaliste mène une opération de transmutation de la réalité) et à aborder le sujet, la liberté et l’irréductible (qualifier un événement en cours d’ « historique », c’est d’emblée le ranger dans une case prédéfinie, lui assigner une signification figée).

    Cet emploi perverti du mot « historique » a ceci d’inquiétant qu’il ne nous semble pas être une simple mode langagière mais, disions-nous, un « fait social total » impliquant tous les ressorts et tous les aspects de nos sociétés post-modernes à l’agonie. Cinq tendances délétères sont ainsi illustrées et alimentées :

    – Le relativisme, qui se traduit par une incapacité à hiérarchiser et même à différencier ;
    – Le narcissisme, car en qualifiant tout et n’importe quoi d’ « historique », l’homme-masse s’élève au Pinacle des Époques, oubliant la nécessaire humilité dont tout Moderne doit témoigner à l’égard des Anciens ;
    – Le Spectacle, car dans le commentaire de l’actualité tout temps mort est proscrit (on risquerait de s’ennuyer et donc de réfléchir) ;
    L’infantilisation résultant de l’eudémonisme, car l’actualité qualifiée d’ « historique » est toujours positive, indolore et aseptisée – les événements dramatiques, qui sont le sel de l’Histoire et qui portent du sens car ils résultent de l’exacerbation des passions, ne sont presque jamais qualifiés comme tels (j’ai ainsi vainement cherché un article récent qualifiant les événements de Syrie d’historiques) ;

    – L’inversion des valeurs et le nihilisme, enfin, car les événements dérisoires sont presque systématiquement mis en exergue avec une indécence révoltante, et parce qu’ils ne dégagent aucun sens (ni signification, ni orientation) si on les met bout à bout (Quel est le sens de l’enchaînement chronologique d’un concert, d’un match de basket et d’une cérémonie mémorielle, tous trois qualifiés d’historiques par la presse ?).

    L’Histoire revient au pas de charge

    Ainsi va notre Occident post-moderne, dormeur éveillé, qui plane en apesanteur sur un Monde dont il se croit encore le démiurge et qui pourtant se dérobe chaque jour davantage à lui. La fin de l’Histoire est terminée, la cause est entendue ; c’est le vice des empires à leur apogée que de se croire au terme des Temps. Les Américains ont eu Fukuyama dans les années 1990, Aelius Aristide a fait l’éloge de la Rome éternelle sous les Antonins, et c’est au sommet de leur domination mondiale que les Européens ont conçu leurs projets de paix perpétuelle (avec Kant, l’abbé de Saint-Pierre ou Saint-Simon, par exemple).

    Rien de tel en 2016. Nous vivons le temps des retours : les ethnies, les religions, les civilisations, la politique et la guerre structurent le Monde de façon manifeste depuis que l’écran de fumée des valeurs et des idéologies s’est dissipé. Nous vivons aussi le temps du désenchantement de la modernité et du progrès, qui se heurtent à des limites naturelles et anthropologiques. Nous assistons, bref, au retour de l’Histoire. Aux Européens d’en retrouver le sens, au risque d’être balayés par le puissant ressac de la tragédie humaine.

    Cédric Bellanger 11/04/2016

    Notes :

    (1) http://www.rtl.fr/culture/arts-spectacles/les-rolling-stones-sont-arrives-a-cuba-pour-leur-concert-historique-7782535216
    (2) http://www.insidebasket.com/actu/des-warriors-historique.html
    (3) http://www.leparisien.fr/international/japon-jour-historique-avec-l-hommage-de-john-kerry-a-hiroshima-11-04-2016-5704791.php

    L’arche antique de Palmyre n’est plus. En octobre 2015, l’organisation Etat islamique, qui s’était emparée du joyau antique syrien le 20 mai, a consciencieusement réduit en poussière son arche monumentale, dernier vestige du temple de Bêl érigé là il y a deux millénaires.
    Alors que l’on pensait la relique irrémédiablement perdue, l’Institut d’archéologie numérique (IDA), un projet tricéphale entre Oxford, Harvard et le Musée du futur de Dubai, a annoncé son intention de reproduire le monument de pierre à l’échelle en l’imprimant en 3D, avant de l’exposer, en compagnie d’autres reliques architecturales recréées en laboratoire, en plein milieu de Trafalgar Square et Times Square, histoire de pousser le symbolisme jusqu’au bout.
    http://www.konbini.com/fr/tendances-2/arche-palmyre-daech-imprimante-3d/

    http://www.polemia.com/retrouver-le-sens-de-lhistoire/

  • Mariage et bonsaï : Gilbert Collard remet Philippot à sa place

    Interrogé par Le Figaro hier sur la petite phrase de Florian Philippot dénigrant la lutte contre la loi Taubira, le député Gilbert Collard déclare (vers 9mn15) :

    "Le mariage gay, dans le respect des droits acquis, sera abrogé.

    Ce n'est pas ce que dit Florian Philippot

    Oui mais je ne sais pas dans quel congrès d'horticulteurs il a a pu dire ça. Je ne l'ai pas eu au téléphone, il ne me l'a pas confirmé... Ce qui m'intéresse c'est la position de Marine [...] Au passage, je fais remarquer que le bonsaï, il ne grandit pas parce qu'on lui a coupé les racines. La famille c'est une racine."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/04/mariage-et-bonsa%C3%AF-gilbert-collard-remet-philippot-%C3%A0-sa-place.html

  • La destruction de l’Occident : le projet constant de l’impérialisme musulman

    Le problème principal qu’affronte l’Europe de l’Ouest, France en tête, est l’illusion de la fin de l’histoire.  Parce que nos sociétés sont en paix relative depuis sept décennies, nombre de gens pensent que rien ne peut les déstabiliser en profondeur. Elles le croient d’autant plus qu’elles y voient la réalisation de la promesse “eschatologique” du progressisme : le paradis égalitaire terrestre.

    Nous oublions que l’Europe n’est en paix que parce qu’un acteur extérieur, l’armée américaine, joue le rôle d’arbitre et de fédérateur. C’est à l’ombre de la “Pax Americana” que l’Allemagne a pu se dispenser d’investir dans son armée, focalisant ses efforts sur son économie exportatrice. Les états membres de l’Otan ne respectent pas davantage leurs obligations budgétaires, généralement par sentiment de sécurité, indifférence ou difficultés économiques internes.

    Irresponsabilité et aveuglement des Européens

    Au demeurant, les élites d’Europe occidentale, largement acquises aux mythes du progressisme, croient en une humanité unique aspirant à un modèle moral et philosophique universel, d’inspiration européenne. Ces élites – notamment bruxellois mais pas seulement – ont troqué leurs armées coloniales pour des bataillons d’ONG arrogantes en charge de “l’évangélisation démocratique” de la planète, Afrique, Russie et Orient en tête.

    Elles ignorent que tout ordre repose sur l’autorité (spirituel, idéologique) et le pouvoir (étatique, militaire). L’UE et les états qui la composent se limitent à la première, déléguant le second aux États-Unis, se payant hypocritement le luxe de donner des leçons de morale pacifistes à ces derniers.

    L’Europe Occidentale est sortie de l’histoire mais pas la planète. Les “citoyens du monde” de la gauche occidentale vont rapidement découvrir que des civilisations résurgentes ont une soif de puissance immodérée et une haine inextinguible pour les Européens.

    Les peuples extra-européens ne conçoivent pas le monde de la même façon et demeurent inaccessibles au verbiage droit-de-l’hommiste.

    L’ennemi nous désigne

    Les sociétés occidentales ne prennent aucune mesure défensive parce qu’elles nient l’existence même de l’ennemi quand bien même ce dernier explique, chaque jour, qu’il entend détruire le monde occidental.

    L’Iran comme la Turquie islamistes ne font pas mystère de leurs projets, pour qui se donne la peine de les écouter, de les étudier et de les prendre au sérieux.

    Cet aveuglement occidental se traduit notamment par la dénonciation “des amalgames” chère à la propagande gouvernementale. Une dénonciation qui bénéficie d’ailleurs d’un soutien réel auprès de parts non négligeables de nos populations. Cette absurdité repose sur l’idée infantile qu’il suffise d’être avenant avec un ennemi pour qu’il change de comportement. C’est évidemment la réaction inverse qui découle d’une telle attitude.

    Et c’est encore plus vrai quand on parle du Moyen-Orient où tout compromis est interprété comme un signe de faiblesse. La mentalité européenne qui repose sur l’idée d’une justice égalitaire n’existe pas en Orient où les rapports sont fondés sur la domination par la force.

    Perceptions occidentales inopérantes culturellement

    Cela est aussi du à une perception double des sociétés non-blanches par les élites européennes progressistes. Ces sociétés sont perçues comme fondamentalement “bonnes” car “faibles et pauvres” – inconscient tiers-mondiste oblige – et incapables du moindre dessein réellement hostile contre nous puisqu’il ne peut s’agir que de mesures “d’autodéfense”, dites “anti-colonialistes” ou “anti-impérialistes”, etc.

    Au surplus, ces élites sont toujours hantées par un sentiment de supériorité morale – au nom de “l’évangélisme démocratique” – qui les convainc d’être historiquement missionnées pour guider les peuples les plus éloignés de la modernité sur le chemin du développement.

    Les cultures périphériques nourrissent certes un fort complexe d’infériorité vis-à-vis de l’Europe, mais c’est ce qui les rend précisément chaque jour plus agressives. La Turquie et l’Iran, en compétition pour l’hégémonie au sein du monde musulman, sont d’accord sur un point essentiel : en dehors de l’aire islamique, la destruction de l’Occident est un impératif historique qu’ils doivent mener conjointement.

    Nos élites et nos sociétés à leur suite continuent de raisonner comme si l’Europe dominait politiquement le monde. Nous disposons certes d’atouts considérables, mais faute de prendre conscience du danger, nous laissons l’ennemi réaliser des progrès considérables à nos dépends. A commencer par laisser l’envahisseur afro-musulman coloniser l’Ouest du continent. Un processus qui aboutira inéluctablement à une guerre d’extermination.

    Le retour de l’impérialisme ottoman

    La guerre avec le monde musulman n’a jamais cessé depuis que la secte diabolique de Mahomet a étendu ses ailes sur le monde. Depuis le 8ème siècle en Espagne, nous avons toujours été en guerre contre l’islam.

    Les divisions internes au monde musulman, entre sunnites et chiites notamment mais pas uniquement, n’empêche pas ce dernier de soutenir un effort permanent visant à détruire l’Occident. Tantôt par la subversion, à l’instar des Frères Musulmans, tantôt par la “guerre sainte” à l’image des djihadistes. Malgré leurs querelles, le consensus au sujet de la civilisation blanche occidentale est total : elle doit être détruite.

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan incarne parfaitement cette mémoire longue qui nous fait défaut. Lors d’une allocution lourde de sens à l’Académie Militaire de Turquie le 28 mars dernier, ce dernier déclarait :

    “Nous n’avons pas le droit d’être indifférents aux géographies avec lesquelles nous avons des liens affectifs. Par exemple, nous ne pouvons pas détourner le regard des Balkans, du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et du Caucase. Nous ne pouvons pas négliger nos frères et sœurs d’Asie Centrale, qui est notre patrie, tout comme d’Afrique et d’Asie du Sud-Est, dont les cœurs battent avec les nôtres. Nous, ensemble, devrions être à la hauteur de cette responsabilité, que l’histoire nous confie.”

    Les Turcs se perçoivent comme les soldats de l’islam et l’islamisme turc est largement teinté de chauvinisme. Les islamistes turcs au pouvoir ne connaissent pour ainsi dire rien du monde arabe dont ils tiennent les peuples pour primitifs. La restauration de l’empire ottoman est cette “mission historique” – comprendre divine – dont parle clairement Erdogan à l’armée turque.

    Et c’est quelques jours seulement avant l’ouverture des hostilités entre l’Arménie chrétienne et l’Azerbaïdjan musulman, soutenu par Erdogan, que ce dernier a fait ces déclarations.

    Il ne fait pas de doute que l’État Islamique est plus qu’un allié de la Turquie contre les Kurdes ou l’Iran : c’est une excroissance ottomane transitoire dont les troupes mènent, pour le compte d’Ankara, les opérations les plus ingrates.

    Il semble de plus en plus probable que la création de l’État Islamique est une opération turque visant à neutraliser Al Qaeda, d’inspiration saoudienne, pour s’emparer du djihadisme international et ainsi contrôler les volontaires de l’Oumma engagés en faveur de la restauration du Califat.

    Rappelons pour les moins informés que l’existence du Califat est une obligation en islam et que le dernier Calife était un ottoman.

    Les efforts iraniens pour briller sur la scène islamique – d’autant plus intenses que son chiiisme d’état discrédite l’Iran vis-à-vis des sunnites – seraient voués à l’échec face à un Calife qui, seul, pourrait incarner la direction mondiale de l’Oumma.

    Qui la Turquie pourrait-elle souffrir comme candidat à ce titre si ce n’est, à terme, un homme qu’elle aura coopté ?

    Ils ne raisonnent pas comme nous

    L’appétit des islamistes turcs est sans limite et nous ne devons croire, sous aucun prétexte, qu’ils raisonnent dans les mêmes termes que nous, Occidentaux.

    Nous sommes en guerre et cette guerre se déroule tout à la fois à l’intérieur du monde musulman, et au dehors.

    Le pragmatisme d’Ankara, comme de Téhéran, ne doit pas nous tromper sur le radicalisme de ces deux puissances comme des masses qu’elles excitent.

    Face aux projets impérialistes des puissances islamiques, le pacifisme ne nous sera d’aucune utilité. Bien au contraire, il facilite la progression de l’ennemi et neutralise notre réaction.

    C’est cette confrontation entre mémoires et visions du monde concurrentes qui est à l’origine de la crise actuelle à l’intérieure de nos sociétés. La gauche occidentale est occupée à poursuivre la guerre civile originelle dont elle procède, parallèlement à celle qu’ont entamé les islamistes dans le monde musulman.

    Les deux se rejoignent pour continuer la guerre contre leur ennemi domestique : libéraux en Orient, “identitaires” en Occident.

    La gauche occidentale, réduite à son fanatisme masochiste, a donc paradoxalement décidé de s’allier objectivement avec les réactionnaires musulmans pour venir à bout de l’Occident qu’elle abhorre.

    http://borislelay.com/index.php/2016/04/03/la-destruction-de-loccident-le-projet-constant-de-limperialisme-musulman/

  • Katyń 76 ans plus tard …

    Pologne, Varsovie – Chaque année, début avril, les crimes soviétiques sur les prisonniers de guerre polonais sont commémorés.

    Les premiers jours d’avril en Pologne ont une importance particulière. Durant quelques jours, les martyrs de la Seconde Guerre Mondiale sont commémorés, de même que les victimes du crash de l’avion présidentiel en 2010, emportant le président Kaczyński et de nombreux officiels. Alors que le public est généralement au courant de la « catastrophe de Smolensk » du 10 avril, du fait de sa gravité et de ses implications politiques, le martyr polonais de 1940, en particulier en Occident, est peu connu ou considéré comme peu intéressant désormais.

    En 1939, la Pologne est envahie : d’abord par l’Allemagne nazie, puis en septembre par l’Union Soviétique. Près de la moitié de la Pologne se retrouve sous occupation soviétique et de ce fait, des dizaines de milliers de personnels militaires et policiers sont tombés entre les mains de l’URSS. Avant la fin 1939, tous les prisonniers ont été transférés dans des camps se trouvant dans les actuelles Biélorussie, Russie, et Ukraine. Les principaux camps de prisonniers se trouvaient près des villes de Smolensk, Kharkiv et Tver. Le 5 mars, Joseph Staline signe l’ordre d’exécution des prisonniers polonais, qui étaient des militaires, des policiers et des prêtres catholiques. Du 3 au 5 avril, les Soviétiques ont commencé les exécutions de prisonniers dans les trois camps principaux. A certains endroits, aujourd’hui en Biélorussie et en Ukraine, les exécutions durèrent jusqu’au mois de mai. Au final, 21.857 Polonais ont été assassinés d’une balle dans la nuque.

    katyn

    La forêt de Katyń  a été un des lieux où ces massacres ont pris place, d’où la raison pour laquelle ce nom constitue aujourd’hui un symbole pour désigner les crimes soviétiques à l’égard des Polonais. C’est aussi le premier charnier d’officiers polonais découvert, en 1943, par les troupes allemandes. L’Union Soviétique affirmait alors que les officiers polonais manquant s’étaient peu après septembre échappés en Mandchourie, et que les charniers découverts n’étaient que de la propagande nazie.

    Les Polonais ont du attendre 50 ans pour que la vérité soit révélée. En 1989, le gouvernement polonais a officiellement reconnu le NKVD (police secrète soviétique) comme responsable, dédouanant les Allemands. En 1992, le gouvernement russe décide de publier des documents qui prouvent la pleine responsabilité de l’Union Soviétique. En novembre 2010, la Duma russe (parlement national) approuve une déclaration dénonçant Staline et les officiels soviétiques pour avoir personnellement ordonné le massacre. Chaque début avril, la société polonaise commémore les victimes de Katyń et des autres lieux d’exécutions et de martyr, au travers de messes, de marches, ainsi que des commémorations massives dans tout le pays, voire même avec le rassemblement international des motards, dont c’est la 15e édition cette année.

    Source: Visegradpost

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/katyn-76-ans-plus-tard_157749.html#more-157749

  • Vers un tremblement de terre politique en Autriche

    Alors que les partis sociaux-démocrates et sociaux-chrétiens se partagent le pouvoir en Autriche depuis la fin de la IIe Guerre mondiale, le pouvoir d’attraction de ces deux organisations politiques du système s’effondre. Cette situation peut conduire à un tremblement de terre politique consistant à l’élimination à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle du 24 avril 2016 des candidats de ces deux partis.

    L’Autriche compte plus de huit millions d’habitants, parmi lesquels 1 800 000 à Vienne. Cette concentration de population dans la capitale du pays tire ses origines du fait que cette ville était autrefois le centre politique de l’empire des Habsbourg. Du démantèlement de celui-ci à l’issue de la Ire Guerre mondiale est née la petite République d’Autriche.

    Le pays doit faire face à un antagonisme politique : Vienne « la rouge » est un bastion des sociaux-démocrates alors que les campagnes sont dominées par les sociaux-chrétiens/conservateurs. Une troisième famille politique joue également un rôle : les libéraux et nationalistes grand-Allemands. Ils sont issus des idées de la révolution libérale de 1848 à Francfort-sur-le-Main en Allemagne, conséquence de la révolution ayant eu lieu en France la même année. À cette époque, les libéraux allemands ont des revendications sociales, libérales (liberté de la presse, d’association, de réunion,…) et désirent réunir l’ensemble des germanophones au sein d’un État. Ils s’opposent à l’Allemagne morcelée des princes. Paradoxalement, l’unification allemande est réalisée par le très conservateur Chancelier Bismarck : l’État allemand réunissant les germanophones ne vivant pas au sein de l’empire des Habsbourg naît entre 1866 et 1871. Lorsque l’empire des Habsbourg est démantelé à l’issue de la Ire Guerre mondiale, la possibilité de réunir ses territoires germanophones avec l’Allemagne voit le jour, mais les Alliés la refusent.

    Durant l’Entre-deux-guerres, de fortes tensions politiques traversent l’Autriche. Le Chancelier social-chrétien conservateur Engelbert Dollfuss instaure une dictature corporatiste et catholique à laquelle est attribué le nom d’« Austro-fascisme ». Il dissout le Parti communiste ainsi que le Parti national-socialiste dont les membres actifs sont jetés dans des camps de concentration. Suite à la répression des sociaux-démocrates ayant déclenché une grève générale, les ouvriers se soulèvent et provoquent une guerre civile qui est contrée par le régime. En juillet 1934, Engelbert Dollfuss est grièvement blessé lors d’une tentative nationale-socialiste de putsch. Il décède. Kurt von Schuschnigg prend sa succession. Lâché par le dirigeant italien Benito Mussolini, celui-ci est contraint d’accepter en 1938 l’annexion de l’Autriche à l’Allemagne nationale-socialiste.

    Après la IIe Guerre mondiale, l’Autriche est ré-instituée et occupée jusqu’en 1955 par l’URSS, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France. Deux partis, les socialistes (devenus en 1991 sociaux-démocrates) du SPÖ et les conservateurs/sociaux-chrétiens de l’ÖVP, vont alors se partager le pouvoir à tous les niveaux durant des décennies : les postes du personnel des services publics et de l’administration depuis les plus hauts jusqu’à ceux du personnel d’entretien au sein des écoles de village sont distribués politiquement aux membres des partis rouge (SPÖ) et noir (ÖVP). Une troisième force politique, assez marginale, est aussi active : la VdU, puis le FPÖ représentent la famille politique nationale et libérale. En 1986, alors que le FPÖ dirigé par Norbert Steger de l’aile libérale est au bord de l’effondrement, Jörg Haider en prend le contrôle et le conduit de victoires en victoires, puis le fait entrer en février 2000 dans un gouvernement avec l’ÖVP.

    De nos jours, le SPÖ et l’ÖVP gouvernent à nouveau ensemble l’Autriche. Le FPÖ, principal parti d’opposition, est donné dans les sondages à 32-33 %, premier parti du pays. Les prochaines élections législatives doivent avoir lieu au plus tard à l’automne 2018. Mais un autre scrutin national doit prendre place auparavant : les élections présidentielles du 24 avril 2016 et (dans le cas où personne n’obtient 50 % au premier tour) du 22 mai 2016. Les candidats ayant obtenu les 6 000 signatures valables nécessaires sont au nombre de six : le SPÖ Rudolf Hundstorfer, l’ÖVP Andreas Khol, le FPÖ Norbert Hofer, le candidat indépendant membre du parti écologiste Alexander Van der Bellen, la candidate indépendante ancien haute-magistrat Irmgard Griss et le candidat indépendant et ancien entrepreneur Richard Lugner.

    Si ce scrutin se singularise par le nombre élevé de candidats, ce sont avant tout ses résultats qui devraient en faire une élection particulière. En effet, les sondages donnent premier le candidat indépendant membre du parti écologiste et soutenu par celui-ci Alexander Van der Bellen, deuxième le FPÖ Norbert Hofer et troisième la candidate indépendante Irmgard Griss. Les candidats du SPÖ et de l’ÖVP sont donnés respectivement quatrième et cinquième devant Richard Lugner qui arrive dernier.

    Si cette tendance se confirme dans les urnes, cette évolution accréditera le rejet de plus en plus important des candidats des partis du système, le candidat soutenu par les verts et le candidat nationaliste s’affrontant pour le deuxième tour. Ce scrutin concrétisera la perte massive d’influence des partis du système malgré le fait que ceux-ci verrouillent depuis des décennies le système politique à leur avantage.

    Le blog de Lionel Baland cliquez là

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2016/04/11/vers-un-tremblement-de-terre-politique-en-autriche-5787155.html

  • Emmanuel Macron, « en marche » vers l’Elysée ?

    De Pompidou, il a le passé professionnel dans la banque ; de Lecanuet, le sourire enjôleur ; de Giscard, le profil du social démocrate venu de la gauche… même si ce dernier était issu de la droite. Pour l’heure, créature de Hollande, c’est le ministre de l’Économie qui semble tirer « les Macron du feu » pour le plus grand dépit de Manuel Valls.

    D’aucuns se délectent de la nouveauté de son initiative. Pourtant, rien n’est plus inexact comme nous allons le voir.

    Macron social libéral ?

    Quel est le sens de « social-libéral » ? On veut signifier, par-là, que l’homme veut abandonner les vieilles lunes du socialisme : appropriation collective des moyens de production, rôle massif de l’État et l’arsenal bien connu des socialistes de droite et de gauche. Ces oripeaux, la gauche française a toujours eu du mal à s’en défaire, car la France est le pays de l’idéologie des… idéologies et le dernier pays communiste d’Europe.

    Son dérivé, le terme longtemps employé de « social-démocratie », fut une insulte pendant des années. J’ai souvenir qu’à l’université, dans les années 70, se faire traiter de « social-démocrate » était infamant, attestant le caractère « communiste » de l’université. A dire vrai, et c’est là qu’il n’y a pas nouveauté, ce concept est le fait des Allemands à la fin du XIX siècle. S’étant aperçu que le capitalisme permettait la redistribution, les socialistes allemands ne voulurent pas tuer la poule aux œufs d’or, d’autant que, pendant ce temps-là, Bismarck, le dirigeant le plus conservateur de l’Europe de la fin du XIXe siècle, inventait « l’État providence » en se basant sur les théories de l’économiste Adolphe Wagner.

    Il fallait financer retraite, chômage et couverture maladie… financements qui vinrent beaucoup plus tard en France. C’est la troisième Internationale qui donna quelque poids au socialisme « réel » (entendez désormais communisme). Fondée à Moscou, en 1919, elle refusait tout compromis avec le capitalisme. En France, malgré le congrès de Tours, en 1920, (séparation entre socialistes et communiste), la gauche aura beaucoup de mal à ne pas être communiste…

    Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands, encore eux, poussent à fond la logique de la « Soziale Marktwirtschaft » (économie sociale de marché) tandis que la gauche française, jusqu’au programme commun, restera profondément anti social-démocrate et dotée d’un parti communiste puissant.

    Macron fait son congrès de Tours

    Au fond, Macron nous fait son congrès de Tours. Rien de neuf sous le soleil ! La bonne nouvelle et, à dire vrai, la seule nouveauté, tient dans la mort du socialisme rêvé par les socialistes français. Certes, il reste l’extrême gauche. Mais la perspective d’une « gauche unie », dont Mitterrand se servit comme d’un marchepied, paraît impossible. On voit mal Macron jouer les Florentins. Le ministre de l’Économie enterre donc le socialisme et l’union de la gauche, ce qui fait beaucoup pour un seul homme. Certains lui feront payer ses actes.

    Tous sociaux libéraux !

    En réalité, toute la classe politique est plus ou moins social-libérale. Depuis des décennies, Keynes aidant, les politiques ont su saigner la bête capitaliste suffisamment pour qu’elle continue de vivre et de prospérer. La symbiose est totale depuis longtemps et les capitalistes, de leur côté, ont su se servir au mieux du pouvoir politique pour leur intérêt. Le système redistributif qui en découle est, d’ailleurs, aujourd’hui le problème et non plus tout à fait la solution : même le fameux modèle allemand souffre. La réponse est désormais de faire maigrir non le capitalisme – encore que – mais bien l’État, compte tenu de son endettement et de son poids excessif dans l’économie.

    La vraie question : le modèle français face à la mondialisation

    Le problème, pour Macron, est d’affronter un pays profondément conservateur et pas dans le meilleur sens du terme. Le tout dans un contexte complexifié par la grande mondialisation – qu’illustre, par exemple, le Tafta – et par la petite mondialisation, en Europe, dont il est partisan. La tâche sera rude et la rhétorique du « ni droite, ni gauche », qu’on retrouve aussi au FN, s’explique ainsi. Face aux 35 heures, au statut de la fonction publique, au rôle de l’État dans l’économie, il aura contre lui une partie de la gauche mais aussi une partie de la droite et de l’extrême droite. La véritable question est donc la suivante : peut-on être mondialiste et toujours français ?

    Une tactique pas une stratégie

    Pour l’heure, la logique Macron permettra de maintenir une partie du PS dans les sphères du pouvoir sans le socialisme, mais avec les prébendes qui vont avec. Tactique, encore, lorsqu’il s’agit de doubler un Valls sur le même créneau modernisateur, mais en version autoritaire.

    En attendant le joker du président le plus démonétisé de la Ve république , s’il parvenait à lui succéder, sera-t-il condamné à nous refaire, sous couvert de social-libéralisme et de gouverner au centre, le coup de Giscard ? Celui-ci, au final, augmenta les prélèvements obligatoires et fit, en fait de « libéralisme avancé », avancer le socialisme. Tout changer pour que rien ne change ! 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Najat Vallaud-Belkacem, ou l’art de la diversion « sociétale »

    Najat Vallaud-Belkacem mériterait bien une fessée pour son incompétence et sa rigidité sectaire.

    Que fait un ministre socialiste quand il rate tout ? Il fait diversion. Pour ce faire, rien de mieux que les diversions « sociétales ». Les fameux « ismes ». Au premier rang des « ismes », le « féminisme ». Par ordre d’apparition, la lutte féministe fut la première étape du marxisme culturel qui a progressivement remplacé le marxisme originel de lutte des classes sociales par la lutte des narcissismes tribaux (genre, ethnie). Simone de Beauvoir avait un certain talent, Najat Vallaud-Belkacem n’en a pas autant, elle fait donc comme elle peut.

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