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  • Au sujet de l’alliance national-libérale

    Un article de Minute daté du 27 avril 2016, relayé par plusieurs medias, affirme que le Front National a tort de se réjouir de la victoire du FPÖ, ou Parti de la Liberté d’Autriche, lors du 1er tour des élections présidentielles du 24 avril 2016.

    En effet, ce journal affirme que le FPÖ « défend une ligne ‘national-libérale’ », à l’opposé du FN,  qui ferait bien de s’en inspirer.

    Ainsi serait validée, en outre, la thèse selon laquelle les nationaux devraient s’allier aux libéraux pour l’emporter, tel le FN en France en vue d’une victoire en 2017.

    Rien n’est plus faux.

    Sur le prétendu libéralisme du FPÖ

    Si le FPÖ a pu être libéral dans le passé, aujourd’hui il ne l’est plus … depuis 1993 !

    En effet, en 1993 et sous l’impulsion de feu Jorg Haider, le FPÖ a résilié son adhésion à l'Internationale libérale. La même année et fort logiquement, l'aile européenne et libérale du FPÖ quittait le parti pour fonder le Forum libéral.

    Le FPÖ est aujourd’hui et depuis plus de 20 ans un parti nationaliste populiste à forte dimension sociale. Sur son site, en première page, figure d’ailleurs ce slogan : « FPÖ, die social heimatpartei » soit « FPO, le parti de la maison sociale ». Dans le programme de 2015, on découvre par exemple la lutte contre le « lohndumping » ou « dumping salarial » et la nécessité de concilier l’économie de marché et la responsabilité sociale.

    Si l’on considère également son discours de protection face aux poussées migratoires et d’autonomie face à Bruxelles, on ne peut que constater la parenté du FPÖ avec le FN. Tout au plus peut-on constater que le FPO insiste plus que le FN sur les valeurs de civilisation notamment la famille, ce qui est tout à son honneur.

    Sur les alliances du FPÖ

    Revenons maintenant sur la période libérale du FPÖ : l’aile libérale du parti a pris en main le FPÖ en 1980 à l’initiative de Norbert Steger, qui fit entrer son parti au gouvernement dans une alliance avec … les socialistes du SPÖ ! Ainsi, non seulement le FPÖ n’est plus libéral, mais quand il était libéral, il s’associait aux socialistes (1983-86) … de quoi nous rappeler que les libéraux et les socialistes, nommées ‘droite’ et ‘gauche’, ne sont jamais très loin.

    Déplaçons nous quelques années plus tard, en 1999, quand le FPÖ -alors national-populiste- créait la sensation en devenant 2è parti autrichien à l’occasion des législatives. Au grand dam des socialistes du SPÖ arrivés en tête, le FPÖ formait alors une alliance gouvernementale avec le Parti populaire (ÖVP), parti conservateur chrétien, jusqu’au milieu des années 2000.

    Quand le FPÖ était national-libéral, il s’associait aux socialistes.

    Quand le FPÖ était national-populiste, il s’associait aux conservateurs chrétiens.

    Sur les mouvements nationaux au pouvoir en Europe

    Actuellement deux pays européens connaissent une direction politique « nationale » : la Hongrie et la Pologne.

    Sont-ils nationaux-libéraux ? Au contraire, ils sont nationaux, conservateurs, populistes et sociaux, accordant en particulier un rôle important à l’Etat dans la lutte contre les dérèglements financiers et le désordre économique.

    En Hongrie, le parti Fidesz-Union civique hongroise au pouvoir depuis 2010 est un parti conservateur, protectionniste, nationaliste, chrétien. Il a abandonné son libéralisme depuis 1995. Le Fidesz-Union civique hongroise de Viktor Orban gouverne par une alliance avec le Parti populaire démocrate-chrétien (KDNP) qui n’a rien d’un parti national-libéral ni libéral mais est un parti conservateur, social et catholique. Cette alliance est de pure forme car le Fidesz-Union civique hongroise est largement minoritaire sans le KDNP.

    En Pologne, le parti Droit et Justice (PiS) est au pouvoir depuis 2015, après avoir battu les libéraux de la Plateforme civique. C’est un parti conservateur, catholique, social, nationaliste.

    Il gouverne sans alliance.

    En conclusion

    Il serait bon que les medias « nationaux », au moment de publier des analyses politiques largement diffusées et participant au débat d’idée pour la présidentielle de 2017, sortent des raisonnements a priori pour préférer les raisonnements à partir des faits. On ne peut espérer bâtir des espoirs pour 2017 quand on bâtit sur des postulats faux.

    L’alliance nationale-libérale est un des mythes qui participent à freiner l’ascension du mouvement de redressement national français, pour deux raisons :

    • D’une part le libéralisme, par sa croyance dans les bienfaits du marché économique libéré de toute contrainte de la morale ou du bien commun, est en opposition à la fois avec les libertés, la justice, la morale et l’intérêt national
    • D’autre part et comme l’ont bien compris Philippe de Villiers ou Marine Le Pen, la ligne de fracture actuelle n’est pas entre la ‘droite’ et la ‘gauche’, entre les ‘libéraux’ et les ‘socialistes’, mais entre les partisans de l’ordre national et les partisans de l’ordre supranational libéral-socialiste.

    L’alliance qui doit pouvoir amener une force nationale au pouvoir en France, à l’exemple de la Pologne ou de la Hongrie, c’est l’alliance d’un discours national (identité, souveraineté), conservateur, social et moral.

    Cette alliance ne signifie pas forcément la présence de plusieurs structures politiques, ainsi que le montrent les exemples polonais et hongrois : non seulement les partis Droit et Justice et Fidesz-Union civique hongroise trouvent en eux-mêmes l’ensemble des principes politiques nécessaires au redressement, mais en plus ils disposent de la majorité absolue.

    En France, le net recul du FN sur la question des valeurs morales (vie, famille, école) rend pour l’instant indispensable l’émergence d’une force conservatrice capable de porter ces valeurs dans le but d’une future alliance de gouvernement avec le FN.

    A ceux qui sont très justement attachés aux libertés, qu’ils ne confondent pas les libertés scolaire, syndicale, d’entreprise par exemple, avec la Liberté qui prétend fonder l’ordre républicain sur la négation de la justice, sur le règne de la finance, et enfin sur le désordre social, économique et moral.

    A ceux qui sont très justement attachés aux libertés, il convient de rappeler qu’elles ne pourront jamais s’exercer dans un système où le marché et le laissez-faire font la loi … à moins d’être la liberté de l’injustice, du cynisme et du trafic de main d’œuvre … la liberté du renard dans le poulailler … ; la Liberté est l’ennemie des libertés ; ces libertés ne pourront pleinement s’exercer que dans un système national et international fondé sur les patries libres et fortes.

    Les patries sont ce lieu naturel et historique où l’on conserve et transmet un héritage, où l’on sauvegarde la dignité humaine, où l’on protège et élève le peuple dans toutes ses dimensions morale, économique et sociale, où l’on développe les libertés dans un ordre juste.

    Les patries doivent être dirigées par un Etat indépendant et libre, qui fixe les lois permettant la défense du bien commun national, à l’intérieur comme à l’extérieur.

    Tant que les nationaux français courront après les libéraux, qui n’ont pourtant fait que collaborer à la décadence française (lois sur la pilule sous de Gaulle ; loi sur l’avortement sous Giscard ; ralliement de l’UDF-RPR à la concurrence déloyale du marché européen et à l’UE totalitaire et matérialiste ; diabolisation du FN par l’UDF-RPR, l’UMP puis LR), ils ne feront que retarder l’échéance du redressement français.

    Puissions-nous, à Béziers ou ailleurs, voir se lever les prémisses de la constitution d’une grande alliance nationale et conservatrice, fondée sur la patrie et la civilisation chrétienne, qui mette fin au règne du social-libéralisme comme l’ont déjà fait nos voisins hongrois, polonais et peut-être bientôt autrichiens.

    Marcouf de Segons, 28 avril 2016

  • Vladimir Poutine démasque la désinformation contre la Russie: « Si nous étions soumis, nous plairions à tout le monde »

    Parmi de nombreuses autres questions exaltant le patriotisme russe, inimaginable aujourd’hui en France, Vladimir Poutine aété interrogé par le blogueur Sergeï Kolyasnikov de Sverdlovsk, qui s’inquiète de la guerre de l’information qui est systématiquement menée contre la Russie à travers son Président par les médias occidentaux: « Les initiatives fédérales et  internationales de la Russie subissent un discrédit constant dans le but de donner  une image négative de la Russie aux yeux de la communauté mondiale, » s’est-il alarmé. Vladimir Poutine qui s’exprimait au cours de la session plénière du Forum du Front populaire « pour l’action des Régions « , lui répond:

    « Je n’arrive tout simplement pas à m’habituer à cette information de la confrontation. Vous ne vous souvenez peut-être pas de tout, mais moi je me rappelle. Lors des tragiques événements survenus dans le Caucase[Tchétchénie], j’ai tout vu et tout entendu sur moi-même, en sorte que plus rien ne peut me surprendre venant de là-bas aujourd’hui. Vous avez raison, bien sûr, Sergeï, sur le fait que c’est la réaction de nos adversaires – appelons-les ainsi – face à une Russie devenue plus puissante. Les gens n’ont pas besoin d’un concurrent indépendant, souverain, très efficace, qui connaît sa valeur, qui défend ses intérêts propres, et qui est capable de faire reconnaître ces intérêts. Ils essaient de remettre un tel concurrent à sa place, et de le harceler, de l’assiéger. »

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  • La survie de la France a reposé sur trop peu de familles

    De Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique :

    6a00d83451619c69e201bb08ef97a7970d-800wi.jpg"Il est de bon ton, et le propos n’est pas sans fondements, de se lamenter sur les malheurs des temps, de déplorer le déclin de la France, de fustiger les oligarchies qui nous dirigent – on n’ose plus parler d’élites lorsqu’un ministre nous parle des « journals » qu’il lit et qu’un autre confond la semaine de Pâques avec la semaine sainte –, etc. Tout cela est vrai ! Cependant, il ne faut jamais perdre de vue que cet état de fait est le fruit d’une lutte quasiment permanente, depuis plus de deux siècles, des autorités politiques et intellectuelles de notre pays contre l’âme de la France, son Histoire, son peuple, sa mémoire, ses traditions, ses racines…

    Les sursauts français

    L’Histoire nous a cependant montré à plusieurs reprises que ce peuple que l’on croyait mort n’était, en fait, qu’en dormition.Le renouveau catholique du XIXe siècle après les folies révolutionnaires, le sursaut de Verdun et l’Union sacrée dans les tranchées après des décennies de persécutions anti-catholiques, l’avènement d’un gouvernement, issu de la Chambre du Front populaire, souhaitant la mise en valeur du Travail, de la Famille et de la Patrie, après la pire défaite militaire qu’ait jamais subie notre pays, les foules européennes et musulmanes du 13 mai 1958, à Alger, rassemblées autour du projet d’une Algérie française et fraternelle ; l’ampleur et la jeunesse, en 2013, du mouvement de résistance à la dénaturation du mariage, etc. Tous ces événements se sont produits à contre courant d’un prétendu sens de l’Histoire qui conduirait irrésistiblement à l’avènement de l’individu-roi et à la destruction des communautés naturelles et enracinées. Pendant ces années d’épreuve, la Providence ne s’est pas désintéressée du sort de la France. La Très Sainte Vierge Marie se déplaçant elle-même pour l’appeler à la prière et à la conversion en 1871 à Pontmain, en 1876 à Pellevoisin et en 1947 à L’Île-Bouchard.

    Une caste dirigeante indigne

    Les classes dirigeantes de notre pays partagent ensemble, au mieux une indifférence polie vis-à-vis d’un héritage multimillénaire qui les écrase, parce qu’elles sont intellectuellement incapables de le comprendre, et spirituellement hors d’état de le vivre ; au pire une haine féroce d’un passé prestigieux qui les renvoie à la médiocrité de leurs egos hypertrophiés et de leurs combines de boutiquiers. L’hostilité au catholicisme reste un marqueur majeur, au-delà du prétendu clivage droite-gauche, entre « hommes de progrès ». Les récentes curées, si j’ose dire, médiatiques contre NNSS Aillet et Barbarin en sont une illustration symptomatique.

    Des familles fidèles

    Contre les vents dominants de la pensée unique, de la facilité et de l’égoïsme triomphants, des familles de France ont, envers et contre tout, continué à transmettre d’abord la vie, ensuite un précieux patrimoine intellectuel, culturel, spirituel mais aussi matériel et familial. Elles ont transmis à leurs enfants des repères qui sont des phares dans la tempête. Le phare ne peut mettre fin à la tempête – seul le Seigneur peut l’apaiser –, mais il montre la voie du Salut et signale les écueils à éviter. Ces familles, méprisées par les autorités politiques, longtemps ignorées – au mieux, par les autorités religieuses qui contestaient l’enseignement d’Humanæ Vitæ – ont maintenu dans leurs mains tremblantes la petite flamme vacillante de la piété filiale, de l’espérance surnaturelle, de la foi intégrale et de la charité agissante. Elles ont préparé le terreau sur lequel pourront pousser les fleurs de sainteté militante qui permettront à la France de renouer avec sa vocation de Fille aînée de l’Église. Cependant ne nous leurrons pas : « Jeanne n’est pas un fruit purement spontané ; il y avait en France, à l’époque, des milliers de familles offrant un terrain d’éclosion humainement assez riche pour qu’y pût naître une Jeanne d’Arc. » Dom Gérard (Demain la chrétienté, Éditions Sainte-Madeleine)

    Le poids démographique

    Or un des aspects majeurs de notre drame est que, dans le choc des civilisations que nous vivons, la survie de la France a reposé sur trop peu de familles. Les réalités démographiques sont implacables. Le rayonnement de la France aux XVIIIe et XIXe siècles est en bonne part lié à son poids démographique en Europe. En 1800, la France compte 29 millions d’habitants face à 22 millions d’Allemands, désunis, 10 millions d’habitants du Royaume Uni et 17 millions d’Italiens, désunis. En 1910, la France compte 40 millions d’habitants, l’Allemagne, unie 58 millions, le Royaume Uni 45 millions et l’Italie 34 millions. C’en est irrémédiablement fini de l’hégémonie française en Europe !

    Ce qui vaut pour la France en Europe vaut également pour l’Europe dans le monde. L’Algérie qui comptait 3 millions d’habitants en 1850 en compte aujourd’hui 40 ; le Maroc est passé de 6 millions en 1900 à 33 millions en 2016 ; l’Égypte est passée en un siècle de 10 à 80 millions d’habitants, etc. Sauf miracle, immérité, notre avenir est écrit dans ces chiffres, dans le silence pesant de l’ensemble des responsables politiques de tous bords. [...]"

    Michel Janva

  • Le remède suisse – Antigone chez les Helvètes, d’Oskar Freysinger

    Ex: http://www.lesobservateurs.ch
    4245636773.jpgOui, Oskar Freysinger idéalise le pays qui a accueilli son père, immigré autrichien, dit Slobodan Despot dans son avant-propos d'éditeur du dernier livre d'Oskar Freysinger.Ce que je crois, c'est que les lois non écrites sont très présentes dans l'imaginaire collectif des Suisses, écrit Eric Werner dans la post-face.

    Tous deux, aussi bien Slobodan Despot qu'Eric Werner, s'accordent au fond pour dire qu'Oskar Freysinger dit trop de bien de la Suisse, parce que la Suisse telle qu'il la voit ne serait pas réelle. Mais ils ajoutent que cela les change de ceux qui en disent du mal ou la déconstruise, indéfiniment...

    Oskar Freysinger voit en la Suisse un modèle métaphysique: elle recycle les imperfections dans un mouvement d'ensemble capable de produire un espace-temps sensé, qui croît et qui sert l'humain. C'est en lisant Le temps d'Antigone, l'essai d'Eric Werner, que cette idée génératrice de la Suisse est apparue à Oskar Freysinger et lui a inspiré le sien.

    En Suisse, on sait que l'homme est imparfait, qu'il faut le prendre tel qu'il est et non pas tel que l'on voudrait qu'il soit. En Suisse, on transpose l'essence dans l'existence, c'est-à-dire qu'on découvre en soi les lois immuables qui s'y trouvent, les lois non écrites, qui sont le contraire des lois humaines inspirées par l'hybris.

    Un de ces lois non écrites, dikè, qu'Antigone oppose à Créon, est qu'il faut enterrer les cadavres: Ce n'est que lorsqu'on les libère définitivement de leur enveloppe charnelle par la mise en terre que les morts trouvent le repos et que les vivants sont apaisés[...]. Or, la Suisse est précisément l'endroit où les cadavres sont rapidement mis sous terre, de quelques natures qu'ils soient.

    Les Suisses ont en effet appris de l'histoire et continuent d'en apprendre: Ils ont compris qu'après un conflit, il faut faire cesser le chenit (terme suisse qualifiant le désordre) le plus vite possible et enterrer les cadavres du passé pour se donner un futur. Ce sens des réalités leur vient de leur proximité avec la nature, dont ils ont su dès l'origine se faire une alliée.

    Ainsi les lois suisses viennent du terrain, restent proches du terrain et sont au service du terrain: elles sont d'autant plus respectées par les Suisses que soit elles sont agréées par eux, soit elles émanent de leur volonté. En quelque sorte elles concilient les contraires: Antigone exerce le rôle de Créon en restant Antigone!

    Sont caractéristiques de ce pragmatisme et de l'exception suisse:

    - le fédéralisme: S'étant donné le temps d'observer la nature, vivant près d'elle, ils s'inspirèrent de l'harmonie qui la caractérise, soignèrent le fédéralisme, trouvèrent un compromis acceptable entre le collectif et l'individu, dont l'un est le reflet de l'autre, comme l'arbre est le reflet de la forêt.

    - la neutralité: La Suisse, le pays où les cadavres sont enterrés au plus vite, s'est dès lors [depuis que l'idée de neutralité perpétuelle et armée s'est ancrée dans l'esprit suisse] engagée par ses bons offices à évacuer les cadavres des autres et, à travers la Croix-Rouge, à soigner les blessés pour diminuer le nombre de morts.

    - la résistance à créer un homme nouveau: L'homme ne devait pas être "nouveau", ne devait pas changer et devenir un autre, il lui suffisait de devenir lui-même au-delà de son ego, de sa soif de pouvoir, de son désir de s'approprier le monde, de ses angoisses.

    - le refus de vouloir sauver le monde à partir d'une théorie ou d'une idéologie, qu'elle soit égalitariste et collectiviste ou élitaireLes Suisses préfèrent partir du concret, de la réalité. Ce n'est pas le discours qui fonde leur réalité, c'est la réalité qui leur parle d'une manière mystérieuse.

    - la liberté de la Suisse: Sa liberté ne consiste pas à faire ce qu'elle veut, mais à faire ce qui est juste, à vouloir ce qui est juste. Or ce qui est juste ne provient pas de l'obéissance à un Dieu imposé, ce n'est pas dicté ou imposé à l'homme par un dogme, c'est Zeus en lui qui le lui révèle, son moi profond.

    - la séparation des pouvoirs: les horlogers suisses ont d'abord inventé la double séparation des pouvoirs, verticale et horizontale, symbolisée par les deux branches d'une croix suisse parfaitement symétrique: pouvoir législatif, juridique et exécutif pour la barre horizontale, communes, cantons et Confédération pour ce qui est de la barre verticale, cette verticalité symbolisant l'histoire dans laquelle les collectivités et leur territoire plongent leurs racines.

    - la subsidiarité, qui, avec le fédéralisme, garantit l'équilibre entre le centre et la périphérie tout en maintenant un esprit de solidarité par le soutien de l'entité supérieure à l'entité inférieure, lorsque c'est nécessaire, mais sans que les prérogatives mutuelles ne soient remises en question.

    - le système bicaméral, qui maintient ce système fédéraliste et subsidiaire: Chaque canton, quelle que soit sa grandeur, possède le même nombre de représentants au Conseil des Etats. [...] Et cela est accepté par la société civile, parce que ça fonctionne et que ça maintient les équilibres entre la Suisse urbaine et la Suisse des campagnes, entre le centre et la périphérie, la plaine et la montagne. En Suisse, la différence est considérée comme un garant de la diversité et non comme une injustice.

    - le Conseil fédéral, gouvernement collégial constitué de sept ministres représentant les sensibilités majeures du pays: Ainsi toute prise d'otage, même temporaire, de la totalité du pouvoir par un seul courant devient impossible. Les ministres, ne pouvant exercer un pouvoir absolu, sont contraints de s'entendre entre eux, de trouver des compromis, de maintenir les équilibres.

    - le référendum, pouvoir d'arbitrage du peuple, et l'initiative populaire , pouvoir de proposition du peuple, qui sont des correctifs à la mécanique.

    Le modèle suisse, qu'Oskar Freysinger qualifie de métaphysique, est une mécanique qui a fait ses preuves, mais qui suppose de ne pas être malmenée pour bien fonctionner: Une roue qui tournerait trop vite ou dans le mauvais sens déséquilibrerait le mécanisme et menacerait l'équilibre du système. Voilà pourquoi, paradoxalement, l'un des plus ardents défenseurs du système, Christophe Blocher, en fut éjecté après une législature, car il affolait les rouages et représentait donc un corps étranger à son fonctionnement.

    Cette mécanique de précision n'est donc pas à l'abri de dangers tels que:

    - le monde virtuel, qui représente une fuite devant le réel

    - la déconstruction du langage et de la culture, qui se traduisent par la perte du sens critique, indispensable pour que le citoyen puisse jouer son rôle de haute surveillance, de contrôle et d'opposition

    - une vision du monde, qui s'opposerait aux principes fondateurs de la Suisse

    - le voisinage d'une Union européenne, qui, elle, n'a jamais vraiment enterré ses cadavres et qui est saisie par l'hybris

    - la non-intégration dans cette mécanique qui est vie, donc mouvement, des éléments fluctuants du réel, qui ne peuvent être humanisés que par l'application des lois d'Antigone au quotidien.

    Ce qui fait l'exception suisse, ce n'est donc pas tel ou tel rouage de cette mécanique bien réelle, si une métaphysique la sous-tend, mais son ensemble, qui est compliqué et singulier, et qui fonctionne mieux que bien d'autres, s'il n'est pas parfait, la preuve étant d'ailleurs qu'il est vulnérable, comme toute oeuvre humaine...

    Francis Richard

    Le remède suisse - Antigone chez les Helvètes, Oskar Freysinger, 96 pages, Xenia 

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    Livres précédents:

    Le nez dans le soleil Editions de la Matze (2009)

    Antifa Tatamis (2011)

    Garce de vie Editions Attinger (2012)

    De la frontière Xenia (2013)

    Dédicaces le 29 avril 2016 de 17:00 à 18:30 à la Librairie Payot de Sion

    Publication commune Lesobservateurs.ch et Le blog de Francis Richard

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2016/04/27/le-remede-suisse-antigone-chez-les-helvetes-d-oskar-freysinger.html

  • Aix-en-Provence, mardi 3 mai, Pierre de Meuse invité du Café actualités... A ne pas manquer !

    Consommations à commander et régler au bar en arrivant. Merci !

    PIERRE de MEUSE nous invite à réfléchir sur les présupposés des positions respectives. Docteur en droit, conférencier, sociologue et historien, Pierre de Meuse collabore à de nombreuses revues, la "Nouvelle revue d'histoire" en particulier, et a écrit divers ouvrages dont une histoire des hérésies, son livre sur l'identité française devant être bientôt publié.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Prosélytisme islamiste dans les HLM

    Il y a encore quelques décennies, quand, à gauche, on évoquait des « problèmes de laïcité », il fallait traduire : « les cléricaux relèvent la tête » ; aujourd’hui, c’est un signe de ces temps peu cléments, tout le monde comprend qu’il s’agit de l’islam et non de l’Eglise, des barbus et non pas des curés.

    C’est ce genre de « problèmes » que révèle, dans Le Monde, Marie-Noëlle Lienemann, sénateur socialiste, incarnant l’aile gauche du PS, également vice-présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH), un organisme gestionnaire de HLM. C’est à ce titre qu’elle s’exprime : « Nous avons eu quelques problèmes avec la laïcité dans certaines cités, et nos agents sont parfois un peu perdus sur ce qui est permis ou pas. »

    La direction de l’USH constate des « incidents » liés à la pratique de l’islam :« Certains locataires demandent à nos agents de se déchausser avant d’entrer chez eux ou bien refusent d’être reçus par une femme dans leur agence locale, précise Béatrix Mora, directrice du service des politiques urbaines. Nos gardiens ont aussi été confrontés à des femmes très religieuses qui refusaient de leur ouvrir alors qu’il fallait intervenir dans leur logement. » On refuse au motif que les ouvriers sont des hommes, alors qu’il est nécessaire, par sécurité, d’entretenir les chaudières ou d’installer des détecteurs de fumée. Ailleurs, un local, à Grigny, est devenu mosquée, un organisme HLM a réussi à la faire fermer mais il a fallu l’aide du préfet. Une autre s’ouvrira sans doute un peu plus loin…

    Il serait étonnant qu’il en fût autrement ! L’islam affirme sa présence dans l’entreprise, à la RATP, à la SNCF et même dans la police, on ne voit pas pourquoi les lieux où ces islamistes habitent feraient exception, leur prosélytisme et leur revendication identitaire s’arrêtant subitement à la lisière des cités. Bien entendu, comme toujours, quand un phénomène jusqu’ici négligé ou dissimulé devient public, le premier réflexe est d’en minimiser l’importance et le danger en le qualifiant de marginal. Pour avoir la paix et ne pas « envenimer » la situation, on ferme les yeux le plus longtemps possible.

    Lorsque le tchador fut arboré par des lycéennes, il y a vingt ans, c’était un phénomène local, à Creil, pas de quoi s’affoler, la mode disparaîtra aussi rapidement qu’elle est apparue, nous disait-on pour nous rassurer. Même chose plus tard pour le voile intégral qui ne concernait, nous assurait-on, qu’une poignée de femmes, comme l’exigence de menus halal à la cantine de la part de quelques familles. Dans cette continuité-là, le directeur d’Atlantique-Habitations, de Nantes, affirme à propos de ces HLM islamisés : « C’est un phénomène très minoritaire, même s’il mérite qu’on y prête attention. »

    Il n’empêche, cela paraît suffisamment sérieux à Marie-Noëlle Lienemann pour que l’USH lance un « plan d’action » pour une étude sur « trois ou quatre sites », dont elle constate qu’ils sont « sous la pression du prosélytisme religieux ». La secrétaire générale de cet organisme note que « le phénomène est suffisamment important pour qu’on reprécise les règles ». Bonne idée, certes. Encore faut-il avoir les moyens de faire respecter ces règles, et, là, ce n’est pas gagné !

    Guy Rouvrais

    Article paru dans Présent n° 8597 daté du 28 avril 2016

    http://fr.novopress.info/200686/proselytisme-islamiste-les-hlm/

  • Sacrées Brigandes !

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    Thierry Bouzard*

    Apparues en 2014, le groupe de chanteuses s’est assez rapidement fait un nom dans la dissidence. Présentées par moi dans Rivarol et Synthèse nationale, je les avais fait venir pour leur premier concert en octobre dernier à Rungis lors de la journée annuelle de Synthèse nationale. Elles étaient annoncées le 8 mai prochain avant le défilé de Civitas, mais elles ont été décommandées suite à l’article (controversé) que leur consacre Rivarol de cette semaine. Elles appartiendraient, si l'on en croit cet article, à une secte démoniaque cornaquée par un gourou franc-maçon… Loin de moi l’idée de promouvoir les frères trois points, leurs pompes et leurs œuvres, mais il ne faut pas confondre les chansons et les chanteuses. D'une manière générale, l’homosexualité de l’un, les drogues de l’autre, l’affiliation à une secte ou une autre, les artistes — comme les hommes politiques — ne sont pas toujours des modèles même si on tente de nous les présenter comme tels. Leur vie privée les regarde, mais leurs chansons nous concernent.

    Les Brigandes ont su attirer l’attention des milieux anticonformistes par des chansons engagées mises en scène dans des vidéos qui sont incontestablement du travail de pro. En retour, une certaine audience avec des scores de 50 000 vues en moyenne sur Youtube et des pointes à 170 000, ce qui est honorable sans être extraordinaire. Elles font quasiment jeu égal avec le chœur Montjoie. In Memoriam les dépasse un peu et elles sont devant FTP, mais encore loin du rappeur Kro Blanc qui fait des pointes à près de 400 000 vues, et encore plus loin de Jean-Pax Mefret qui, lui, chatouille souvent les 500 000.

    L’affaire a été lancée par La Horde en octobre 2015 et relayée par un article du Point en février dernier. Le premier est un site antifa spécialisé dans la délationite aiguë de tout ce qui peut se faire dans la dissidence, le second héberge dans ses colonnes BHL, c’est dire comme il défend la culture française.

    Car il s’agit bien du lien culturel. La jeunesse a déserté depuis longtemps les meetings politiques. Suivant les directives de Jdanov, le ministre de la Culture de Staline, les communistes ont été des précurseurs dans la prise de contrôle des artistes, les "compagnons de route", le terme de l’époque pour ne pas dire "collabo". Le meilleur exemple est la Fête de l’Huma. La grande majorité des jeunes qui venait écouter les grandes vedettes nationales et internationales ne votait pas forcément communiste, mais elle supportait sans broncher les discours des politiques avant le concert. Et ces grands concerts ne servent à rien d’autre qu’à passer des menottes culturelles à la jeunesse. Le torrent d’émotions collectives partagé lors de ces événements crée de puissants liens affectifs qui verrouillent les esprits dans une ambiance idéologique insidieuse. Elle est entretenue par les artistes qui interviennent au signal de leurs commanditaires pour rappeler pour qui va leur sympathie ou pour qui il ne faut pas voter. Cette technique bien rodée permet l’encadrement de toute la production musicale. Les concerts, grands et petits, fonctionnent avec des autorisations et des subventions, c’est-à-dire le feu vert des politiques. Outil d’expression à la portée de chacun, le monde de la musique est entièrement sous contrôle, verrouillé, cadenassé. Il suffit de rappeler le torrent d’indignations médiatiques après le concert de Fréjus en juillet dernier pour la prestation du groupe identitaire In Memoriam en ouverture de La Souris Déglinguée, ou les groupes dissidents condamnés à organiser des concerts clandestins pour contourner les annulations.

    De par son origine, la dénonciation des Brigandes s’inscrit dans ce climat de persécutions systématiques déjà rencontré par tous les chanteurs de la dissidence, que ce soit ceux des déportés de l’Algérie française, les groupes du courant skinhead et puis ceux du rock identitaire. On entretient la population dans l’illusion que chacun peut écouter la musique qui lui plait, mais en réalité on écoute la musique que l’on nous fait entendre. Longtemps les maisons de disques, les radios et la télévision ont imposé leurs modes commerciales et l’arrivée d’internet n’a pas fondamentalement changé la donne. Si les maisons d’édition et les circuits de distribution se sont effondrés, l’organisation de concerts reste soigneusement sous contrôle. Or le CD ne se vend plus et aucun support alternatif n’est venu apporter un flux financier en rétribution de l’investissement des artistes : pourquoi payer ce que l’on trouve gratuitement en ligne ? Seule source de revenu subsistante, les concerts. L’aspect financier est essentiel car l’équation est simple, sans concert par de revenus, donc pas de répétitions, de moyens de déplacement ni d’organisation. La création est asséchée et l’exploitation du lien collectif créé par la musique est réservée à ceux qui détruisent l’identité de la communauté nationale française comme de l’identité européenne.

    Dans ce contexte, s’il n’est pas indifférent de savoir comment fonctionnent les Brigandes, en revanche il est essentiel de savoir tirer un profit culturel de cet outil de communication. Les chiens de garde du système ne s’y sont pas trompés en les jetant en pâture, elles sont un réel danger, non pas pour la dissidence qui en a vu d’autres, mais pour son monopole culturel.

    * Thierry Bouzard est chroniqueur musical au quotidien Présent. Il est l'organisateur des concerts lors des Journées nationalistes et identitaires de Synthèse nationale et il est l'auteur de Des Chansons contre la pensée unique, édition des cimes, 332 pages, 2014.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/