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  • L’imposture Trévidic : Le gauchisme judiciaire, allié objectif de l’offensive islamique

    C’est probablement l’une des boursoufflures les plus prisées du moment par la presse progressiste. “L’expert” indispensable qui permet aux doctrinaires de l’irénisme de continuer à s’enfoncer joyeusement la tête dans le sable, quand ce n’est pas ailleurs. Je veux parler du “juge” antiterroriste Marc Trévidic. Il est partout. Il parle. Il a surtout l’air de ne pas digérer le fait de devoir passer la main.

    Dans un entretien au journal communiste L’Humanité – titre qui, au passage, n’existerait plus sans les subventions du gouvernement et du patronat -, l’intéressé livre une série de considérations personnelles sur le djihadisme et ses militants. Des propos particulièrement édifiants sur lesquels il est nécessaire de revenir.

    Premier extrait (source) :

     

    “De la matière humaine”. “Il faut faire attention”.

    Première observation : Trévidic s’est trompé de profession, il a l’âme d’une assistante sociale. Il le dit sans fard : il n’est pas au front, à combattre l’ennemi. Non, il veut sauver les bourreaux. On verra plus loin que le magistrat, usant d’un lapsus on ne peut plus révélateur, assimile d’ailleurs la fonction du juge à celle d’un “bourreau” dans une inversion masochiste de la réalité particulièrement parlante.

    Il n’y a donc pas d’ennemi. Il n’y a que des victimes, à différents degrés. Il y a “les enfants de l’immigration” selon l’expression consacrée chère aux femelles en mal de maternage.

    En somme, vous n’aviez pas regardé avec assez d’attention. Les frères Kouachi, malgré leurs AK-47 et leurs tenues de combat, étaient en fait des adolescents influençables et influencés, tombés dans le djihadisme par hasard. Pour Trévidic, les bouchers sont des victimes au même titre que les personnes exécutées en janvier 2015. Raisonnement d’autant plus commode et politiquement utile qu’il résout la question de l’ennemi comme du conflit, externalisant la cause de la crise et la résumant à une sorte de mauvais génie éthéré évoluant quelque part dans les déserts d’Afrique ou d’Orient, à l’exception notable des “Français de souche” qui semblent, eux, ne pouvoir esquiver aussi aisément les décrets d’accusation.

    Il nous le dit : en fait, nous sommes tous du même camp. Fort de ce qui ressemble à de l’autosuggestion, le magistrat se propose alors de faire dans l’humanitaire, la guerre n’existant pas, faute de combattants.

    Mais qu’en est-il de tous les “Kouachi” de banlieues, amateur de tournantes à base de blanches, de braquages, de coups de lame pour une cigarette, qui depuis 40 ans se livrent à toutes les horreurs imaginables sans jamais que tous les Trévidic de France et de Navarre ne cessent de s’émouvoir de leur sort ?

    Syndrome de Stockholm au cube.

    Autre commodité : elle évacue la question du mal. “L’homme naît bon, c’est la société qui le corrompt”. C’est du Jean-Jacques Rousseau et cela remonte à 1762. Soit 254 ans d’une absurdité convaincue de démence qui continue plus que jamais de ronger une France ravagée par la religion du messianisme socialiste.

    Si la “société” – française, autochtone – n’avait pas autant “tourmenté” ces chères victimes – les islamo-djihadistes donc – jamais ils n’auraient pris les armes contre des civils. Et quels tourments : naturalisation, égalité de droits, éducation gratuite, valorisation “culturelle” à base de rap laïc et obligatoire. Et en cas de déprédations de ces chers petits : animateurs sociaux bardés de rappels mémoriels post-coloniaux sans oublier les commissaires politiques des LICRA, MRAP, SOS Racisme et autre LDH pour servir à la louche du racisme antiblanc et anti-occidental pasteurisé “parce qu’antiraciste”.

    Rien n’y fait. Récurrence gauchiste : l’irresponsabilité le disputant au déni. Le réel ennuie les prélats du progressisme depuis qu’ils sont apparus sur terre. C’est précisément pour dépasser un réel jugé trop limitatif qu’ils sont précisément en croisade. La seule qu’ils admettent.

    Si l’homme naissait bon, la “société” – qui n’est qu’une production humaine -, le serait également. Ce mythe manichéen d’un être humain inaccessible au mal par nature et seulement diminué par la “société” – dominée par les possédants, évidemment – constitue le socle psychologique et idéologique de l’internationale victimaire européenne depuis près de trois siècles. Un poison incapacitant que distille des magistrats démocrates-chrétiens à la sauce Bayrou-Juppé, non sans le concours des incendiaires trotskistes de tous les parquets de l’Hexagone.

    On relèvera l’inévitable baratin marxisant du magistrat : la pauvreté engendre le djihadisme. Trévidic ne brille pas par son originalité : on a même le droit au pauvre nègre malien. Ce qui revient à dire que le pauvre est moralement plus enclin à la barbarie tandis que le riche, de par sa condition, serait lui forcément plus moral et imperméable au phénomène. On peine à croire qu’un juge de l’antiterrorisme évolue dans des catégories aussi molles.

    Que faire alors des innombrables diplômés de l’internationale djihadiste qui rejoignent la lutte pour l’édification du califat planétaire ? Ben Laden était-il un RMIste paumé de Vaulx-en-Velin ou un fils de milliardaires saoudiens ?

    Poussons la logique.

    Lénine était-il un raté de la banlieue de Moscou et Marx un illettré ? Staline fut-il toute sa vie limité à sa condition de petit délinquant géorgien ? Ou bien étaient-ils les tenants d’une lutte révolutionnaire assise sur une vision du monde ? Quand il évoque le “jeune de Tombouctou” (sic) qui n’aurait jamais lu le coran et ce en dépit de son engagement djihadiste, il oublie que les millions de soldats du communisme chinois ou soviétique n’avaient pas davantage lu l’œuvre entière de Karl Marx.

    Trévidic nous expliquerait sans doute, selon sa logique, que ni le “Capital” non plus que le communisme n’auraient de liens avec le bolchevisme. Et que les gardes rouges menés par Trotsky ne seraient, au fond, que des égarés errant sans but dans les plaines de Russie. Les millions d’esclaves engloutis dans les mines du Goulag se verraient soulagés d’apprendre de la bouche du brave homme que nul ne pouvait véritablement être tenu pour responsable. Que Staline, lui aussi, était une victime de quelque chose d’indéfinissable. Mis à part de la “société” tsariste, bien entendu.

    Un raisonnement si anti-historique confine à l’absurde.

    Trévidic démontre paradoxalement un profond ethnocentrisme de facture typiquement gauchiste où le monde fonctionne selon sa propre grille de lecture, laquelle prive d’autonomie le sujet allogène et extra-européen. Trévidic croit que les “enfants de l’immigration” sont à son image. Non, ils sont radicalement différents et le resteront. Eux aussi ont un imaginaire et des références, en l’occurrence archaïques et vieilles de treize siècles, qui contemplent avec un mépris amusé ce genre de bon Samaritain certifié conforme par l’église républicaine.

    Cet ethnocentrisme est également géographique, comme si le djihadisme était lié à l’intégration de populations allogènes dans l’Hexagone. Le djihadisme serait un phénomène hexagonal ? Que faire du Yémen ou de l’insurrection indonésienne en ce cas ? Abu Bakr al-Baghdadi zonait du côté des Buttes Chaumont avant de devenir le commandeur des croyants de Mésopotamie ?

    Outre la démonstration par l’intéressé de sa profonde incompréhension de l’islam au point de le confondre avec la réforme protestante – comme s’il fallait maîtriser le texte coranique pour être musulman ! – Trévidic ne connait tout simplement pas la culture dont il parle. Pas plus en termes historiques que raciaux, géographiques ou ethniques. Ce ne sont que des poncifs moraux issus des salons bourgeois du XVIIIème siècle transposés sur la planète en son entier depuis un pauvre bureau francilien.

    N’en déplaise à Trévidic, le monde ne commence pas à son pas de porte.

    Citons un autre extrait de cet entretien :

    Que pensez-vous de la déchéance de nationalité ?

    Marc Trévidic Non, mais sérieusement, quel est l’intérêt de ce truc ? La déchéance de nationalité est une peine pour faire plaisir au bourreau. Or, la philosophie de la peine doit être de punir, pas de faire plaisir à celui qui l’inflige. La déchéance de nationalité est une mesure qui vise à contenter l’opinion publique et à exorciser notre mauvaise conscience. Son sous-texte revient à dire : « C’est tellement dégueu ce qu’ils ont fait, ils ne peuvent pas être français. »Or, ils le sont. Et puis, qu’on y réfléchisse une minute, que se passera-t-il si les autres pays commencent à faire la même chose ? On commencera alors à se refiler les djihadistes d’un pays à l’autre ? Cela n’a aucun sens. C’est le complexe de Guantanamo : une fois que l’on s’engage sur cette voie, il est très difficile d’en revenir. Les débats sur cette question sont une perte de temps… La question est de savoir comment un Français peut arriver à commettre des actes de terrorisme et à tel point détester la France. Ça, c’est une question fondamentale, qu’on ne résoudra pas en disant : « C’est pas grave, il n’est plus français. » Ça n’est pas sérieux.Il faut être responsable de nos jeunes Français criminels. Poussons plus loin : un tueur en série ou un grand trafiquant de drogue n’est pas très sympathique non plus

    L’utilisation du terme “bourreau” est tellement insoutenable ici qu’il devient évident que Trévidic s’identifie au moins partiellement à la vermine dont il parle. Et on comprend pourquoi : dès lors qu’il croit religieusement en la nature fondamentalement bonne de l’être humain – et à la sienne au passage -, quelques arguties socialisantes suffiront à rendre l’empathie possible envers ces “damnés de la terre” pour reprendre la prose rouge d’antan.

    Dans cet extrait, il pousse ce raisonnement jusque dans ses applications pratiques en affirmant que les égorgeurs du Maghreb et autres subsahariens “sont français”. En fait, le terme “français” est ici parfaitement contingent. Trévidic ne raisonne pas en termes de nationalité mais selon sa conception flageolante et niaiseuse d’une humanité homogène et indivisible. Ces “français de papiers” que sont les Kouachi ou Coulibali ne sauraient être à ses yeux déchus de leur nationalité, non pas tant parce que Trévidic tient en haute estime la nationalité précitée que parce qu’il entend lui faire conserver un caractère internationaliste.  C’est pour que la nationalité française demeure une “non-nationalité”, multiraciale et ouverte à la pénétration islamique, qu’il proteste contre “ce truc” qu’est la déchéance de nationalité.

    Il va même au delà : c’est la possibilité de voir le refoulement massif de la prédation allogène qui le terrorise. Aussi l’affirme t’il : “Il faut être responsable de nos jeunes criminels français”.

    Autant dire qu’une telle stupidité est féconde de meurtres de par l’impunité qu’elle confère à l’ennemi.

    Il développe ensuite sa pensée et pointe du doigt de façon révélatrice le “véritable” coupable : “notre mauvaise conscience”. Le “nous” désignant dans sa bouche les Français de race blanche et de culture ou de confession chrétienne.

    Pour ma part, je n’ai pas mauvaise conscience. Bien au contraire.

    En réalité Trévidic, en fait de parler pour les autres, parle de lui-même et de cette gauche sidaïque qui veut nous faire crever en bloc, nous les Blancs. Il s’agit, encore une fois, de cette tyrannie du masochisme narcissique au nom duquel une serpillère occidentale use de l’autoflagellation pour s’offrir son shoot de nihilisme.

    “Il faut être sérieux”, comme dit Trévidic : les agents démoralisants comme lui constituent à ce stade un appui objectif à l’ennemi envahissant l’Europe. Trévidic a choisi son camp. Sa névrose suicidaire tente de s’articuler pompeusement en un verbiage moralisant pour légitimer ce qui ne relève, au mieux, que d’une trahison en bonne et due forme.

    Qu’un tel nuisible ait pu avoir à traiter l’avant-garde du djihad global agissant en France permet de mesurer le degré de subversion idéologique joué par les forces socialo-communistes depuis un siècle, pour ne rien dire du jacobinisme révolutionnaire.

    Ses appréhensions antiracistes démontrent aussi à quel point la guerre raciale, ethnique et religieuse et la définition du “nous” est le véritable enjeu. Définition indissociable de celle de l’ennemi.

    http://borislelay.com/

  • POUTINE ET ERDOGAN A SAINT-PETERSBOURG ou la revanche de Carl Schmitt

    Vladimir Poutine et Recep Erdogan viennent de confirmer avec éclat le rapprochement de leurs deux pays. Mathieu Slama, explique ici en lisant Carl Schmitt comment ces deux figures autoritaires sont une réponse à la dépolitisation du monde libéral [Figarovox, 9.08]. Qu'on veuille bien lire cet entretien et l'on comprendra pourquoi nous avons écrit le 27 mai dernier, à propos de son premier livre : « Nous prévenons les lecteurs de Lafautearousseau ; ces réflexions sont importantes. Il faudra être attentifs désormais aux publications de Mathieu Slama ! ». Nous confirmons. LFAR 

    Il y a quelque chose de très peu surprenant, finalement, dans le rapprochement à l'œuvre entre le président russe Vladimir Poutine et le président turc Recep Erdogan. A y regarder de plus près, et en mettant de côté la relation historique entre la Turquie et les Etats-Unis, la Turquie d'Erdogan a infiniment plus de points communs avec la Russie de Poutine qu'avec l'Occident. Le rapport au sacré et à la tradition religieuse de leurs pays (orthodoxie pour Poutine, islam pour Erdogan), la dimension verticale (voire autoritaire) de l'exercice du pouvoir, le soutien massif (et visible) d'une population mobilisée: ces éléments rapprochent les deux hommes beaucoup plus qu'ils ne les séparent.

    On le sait, Poutine a engagé depuis plusieurs années un combat quasi-métaphysique contre la vision du monde occidentale libérale et universaliste. Il estime, non sans quelques arguments valables, que cette vision du monde méconnaît voire méprise ce qui constitue le cœur du politique, c'est-à-dire l'existence de communautés particulières inscrites dans des trajectoires historiques qui leur sont propres.

    Il y a dans ce discours, mais aussi plus généralement dans les attitudes de Poutine et Erdogan, des éléments qui font fortement écho aux thèses du grand juriste allemand Carl Schmitt (1888 - 1985), auteur d'un des livres de théorie politique les plus décisifs du XXème siècle, La notion de politique (1932 pour sa dernière version). Précisons, avant de poursuivre, que Schmitt s'est compromis de façon dramatique avec le nazisme, après avoir pourtant défendu la République de Weimar contre Hitler, et ce de façon incontestable au moins jusqu'en 1936.

    Que dit Schmitt ? Que le monde libéral méconnaît ce qui est au cœur de l'existence politique : la distinction ami - ennemi, c'est-à-dire la potentialité d'un conflit qui met en jeu l'existence même d'un peuple et d'une communauté. Pour Schmitt, l'individualisme libéral tel qu'il s'est développé en Occident est une négation de la politique car il introduit une « praxis politique de défiance à l'égard de toutes les puissances politiques et tous les régimes imaginables », « une opposition polémique visant les restrictions de la liberté individuelle par l'Etat ». Schmitt en conclut qu'il n'y a pas de politique libérale, seulement une « critique libérale de la politique ». Le système libéral, poursuit Schmitt, exige « que l'individu demeure terminus a quo et terminus ad quem » ; « toute menace envers la liberté individuelle en principe illimitée, envers la propriété privée et la libre concurrence se nomme violence et est de ce fait un mal ». « Le peuple », dans la conception libérale, « sera d'une part un public avec ses besoins culturels et d'autre part tantôt un ensemble de travailleurs et d'employés, tantôt une masse de consommateurs ». Dans cette perspective, « la souveraineté et la puissance publique deviendront propagande et suggestion des foules », c'est-à-dire qu'elles seront décrédibilisées. Avec le libéralisme démarre ce que Schmitt appelle « l'ère des neutralisations et des dépolitisations ». Il n'est pas non plus inutile de rappeler la première phrase célèbre d'un autre ouvrage de Schmitt,Théologie politique (1922) : « Est souverain celui qui décide de la situation d'exception ». Une conception de la décision politique fort éloignée, il va sans dire, de la conception de l'Etat de droit issue des théories libérales européennes.

    On comprend bien, à la lecture de cette critique très puissante du libéralisme, combien ces thèses résonnent fortement aujourd'hui. Le monde occidental s'est lentement mais sûrement dépolitisé, refusant de se confronter aux décisions fondamentales par peur de remettre en cause les libertés individuelles (il y a certes des raisons très profondes à cela, notamment les traumatismes liés aux expériences totalitaires du XXème siècle). La souveraineté politique, c'est-à-dire la capacité d'un peuple de décider de son destin historique et de s'opposer le cas échéant à d'autres peuples, a disparu pour laisser place à une conception universaliste du monde dans laquelle chaque individu appartient au genre humain avant d'appartenir à des communautés particulières. Mais, prévient Schmitt, « qui dit Humanité veut tromper ». « Le monde politique », ajoute-t-il, « n'est pas un universum mais un pluriversum » ; le cas contraire signifierait la disparition de l'Etat et du politique - et la domination d'une puissance sur toutes les autres. C'est là tout le cœur du problème de l'universalisme : l'Occident se prétend seul juge de ce qu'il faut faire et de ce qu'il ne faut pas faire, selon ses propres critères. Il suffit de constater la manière dont les Occidentaux réagissent à l'attitude d'Erdogan après le putsch raté - et la manière dont ils jugent, avec une constance métronomique, les penchants autoritaires de Poutine.

    Notre propos ici n'est pas de défendre Poutine et Erdogan. Néanmoins, chacun à leur manière (et avec des excès évidents qu'il ne s'agit pas de nier), ils incarnent une vision encore politique de l'histoire humaine. Ils refusent le modèle libéral occidental et assument un certain décisionnisme qui peut entrer en contradiction avec la protection de certaines libertés individuelles. Ils défendent la souveraineté nationale face aux ambitions universalistes occidentales. Erdogan a eu ce mot très symbolique après le putsch raté qui le visait : « La souveraineté appartient à la nation ». Et Poutine avait rappelé il y a quelques années que la souveraineté nationale était une condition de vie ou de mort pour les Russes. Les deux hommes d'Etat construisent une mythologie nationale fondée sur la potentialité du conflit et sur l'irréductibilité des communautés humaines (même si Erdogan, notons-le, retourne habilement contre l'Occident ses propres valeurs démocratiques, comme cette semaine dans un entretien étonnant dans le journalLe Monde).

    Schmitt avait cette formule frappante qu'il empruntait à un poète allemand : «L'ennemi est la figure de notre propre question ». Il n'est pas interdit, en effet, d'apercevoir dans Poutine ou Erdogan deux figures-miroirs qui nous confrontent à un immense et terrible renoncement : celui de la politique. 

    Mathieu Slama

    Essayiste
    Né en 1986, Mathieu Slama intervient de façon régulière dans les médias, notamment dans le FigaroVox sur les questions de politique internationale. Un des premiers en France à avoir décrypté la propagande de l'Etat islamique, il a publié plusieurs articles sur la stratégie de Poutine vis-à-vis de l'Europe et de l'Occident. Son premier livre, La guerre des mondes, réflexion sur la croisade de Poutine contre l'Ocident vient de sortir aux éditions de Fallois.
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  • Attaques et pilonnages ukrainiens en Crimée: 2 soldats russes tués – Vladimir Poutine réagit

    « La Russie a subi des pertes, deux militaires ont été tués. Nous n’allons pas rester de marbre face à cette action », a prévenu le président Poutine qui annule le G20 sur la paix en Ukraine suite à cette attaque. Dans la nuit de dimanche à lundi, des unités spéciales du ministère ukrainien de la Défense ont tenté une percée en Crimée qui a avorté, alors qu’un important pilonnage à partir du territoire ukrainien soutenait l’attaque qui a causé la mort de deux militaires russes.

    Selon Vladimir Poutine cette attaque « dangereuse » n’est qu’un acte de diversion de la part du pouvoir ukrainien pour détourner l’attention des citoyens de la situation économique catastrophique dans laquelle il les a plongé.

    « Ce sont des informations très inquiétantes. C’est vrai, nos services spéciaux ont déjoué l’infiltration d’un groupe de saboteurs du ministère ukrainien de la Défense sur le territoire de la Crimée. Et bien sûr, une rencontre au format Normandie dans cette ambiance, surtout en Chine, est dénuée de tout sens »,  « Selon toute apparence, ceux qui ont pris le pouvoir à Kiev et le détiennent toujours, continuent de semer la terreur au lieu de chercher des compromis et une solution pacifique ». « Il s’agit d’un acte stupide et criminel: stupide car il est impossible d’influencer les Criméens de cette façon et criminel puisque des gens auraient pu périr — ce qui est de fait advenu. » « Pourtant, la situation est plus inquiétante qu’on ne le croit, parce qu’il n’y a aucun autre sens dans l’attaque que de distraire l’attention du public ukrainien de son économie en crise, de multiples citoyens étant en situation précaire, a-t-il poursuivi.

    Quant aux alliés occidentaux de l’Ukraine, ils doivent définir leur position et décider s’ils souhaitent un règlement pacifique ou bien faire de nouvelles provocations. Dans le premier cas, l’Occident doit faire pression en conséquence sur l’État ukrainien.

    « Grâce aux mesures prises sur le territoire criméen, un réseau du Bureau général de renseignement du ministère de la Défense des forces armées ukrainiennes a été éliminé », a annoncé pour sa part le FSB (service Fédéral de Sécurité russe). Ce réseau mis en œuvre par le ministère ukrainien de la Défense, était impliqué dans des préparatifs d’attentats, à cet effet des ressortissants d’Ukraine et de Russie, ont été interpellés. 

    Le FSB russe précise que« des infrastructures vitales pour la péninsule » étaient visées, dont l’objectif est de « déstabiliser le climat sociopolitique ».

    Dans la nuit du 7 au 8 août, les réseaux sociaux régionaux étaient déjà en ébullition, diffusant des informations parcellaires sur une attaque subie par un poste militaire russe frontalier au Nord de la Crimée. Le 8 août au matin une première information structurée apparaissait sur la toile à ce sujet, mais ce n’est que le lendemain que le FSB dénonçait les attaques, et aujourd’hui, 10 août, alors que les coupables ont été arrêtés, le président Poutine est intervenu officiellement pour dénoncer un réseau d’attentats organisé par le gouvernement ukrainien visant la Crimée, dont le bilan est de deux morts parmi les militaires russes.

    L‘État islamique est-il impliqué ?

    Il y a quelques jours Le vice-premier ministre de Crimée, Rousslan Baalbek, avait affirmé à l’occasion de la visite de la délégation française en Crimée« Nous disposons d’informations fiables concernant des camps d’entraînement situés dans l’Oblast de Kherson où le groupe terroriste de l’Etat islamique forme ses combattants. Nous sommes très préoccupés par le fait que nos homologues ukrainiens ferment les yeux sur leur activité illicite et leur permettent de former des structures parallèles au sein de l’Ukraine en échange d’actions antirusses« .

    Le Président Poutine n’a fait aucun lien pour le moment entre ces camps d’entrainement de l’État islamique en Ukraine qui seraient destinés à des « actions antirusses« , et cet attentat du 8 août contre la souveraineté de la Russie en Crimée.  Il n’est pas exclu qu’il y en ait un cependant puisque la police russe précise que des dispositifs de sécurité spéciaux sont disposés dans les lieux publics et de loisirs, les infrastructures critiques et de subsistance, ainsi que les pouvoirs le font généralement face à la menace islamiste. Cela au moment où l’aviation russe est particulièrement active en Syrie contre ses infrastructures. Les suites de l’enquête le révéleront.

    Le groupe de saboteurs a été appréhendé dans les parages de la ville d’Armiansk. L’un des organisateurs des attentats déjoués est Evgueni Panov, employé du Bureau général de renseignement du ministère ukrainien de la Défense, qui est actuellement interrogé par la police russe.

    La sécurité à été renforcée sur tout le territoire de Crimée et notamment à la frontière ukrainienne. Les accès à la péninsule sont fermés.

    Réactions en Ukraine

    L’Ukraine dément avoir mené quelque action que ce soit sur le territoire de la Crimée. Les forces de sécurité ukrainiennes (SBU) expliquaient mercredi : « L’Ukraine n’a aucunement l’ambition de récupérer par la force les territoires qui lui ont été pris. » La Crimée a demandé son rattachement à la Russie suite à un référendum en 2014.

    Selon le Monde, « le député Anton Gerachtchenko, par ailleurs fonctionnaire du ministère de l’intérieur [ukrainien ndlr], a donné sa propre explication de la fermeture des accès à la péninsule. Selon M. Gerachtchenko, connu pour ses déclarations à l’emporte-pièce, les forces russes chercheraient à empêcher la fuite de déserteurs désireux de rejoindre l’Ukraine. Ce sont ces déserteurs qui auraient provoqué des échanges de tirs avec des soldats russes. »

    Si la version de ce fonctionnaire du ministère de l’Intérieur ukrainien est effectivement très fantaisiste, elle a au moins l’avantage de reconnaître qu’il y a eu un problème grave à la frontière criméo-ukrainienne.

    « Si Kiev accuse régulièrement – et sans preuve – la Russie de chercher à« déstabiliser » la situation en Ukraine par des actes terroristes, ces accusations sont inédites venant de Moscou. De même, la tension qui règne autour de la Crimée est une donnée nouvelle », poursuit le journal qui ajoute que « Cette activité militaire et la fermeture inexpliquée des points de passage ont alimenté les craintes de la partie ukrainienne de voir un embrasement dans le sud de son territoire. »

    Ces « craintes » du pouvoir ukrainien pourraient en réalité, en plus de distraire les Ukrainiens de leur crise économique, cacher une volonté de rompre les pourparlers de paix dans le Donbass alors que Porochenko continue de faire pilonner régulièrement les républiques de Donetsk et de Lougansk, en dépit des accords de Minsk et tandis qu’il refuse de mettre en application ses propres engagements. Cette attaque ainsi que la présence d’un camp del’Etat islamique en Ukraine ne peuvent que susciter des inquiétudes pour la paix en Europe, déjà fort compromise, alors que les mouvements islamistes servent les intérêts inavoués des USA qui chapeautent l’Ukraine depuis le coup d’Etat du Maïdan. Les guerres sous faux drapeau pourraient bien encore s’étendre et risquent même de se transformer en conflit généralisé.

    emiliedefresne@medias-presse.info

    http://www.medias-presse.info/attaques-et-pilonnages-ukrainiens-en-crimee-2-soldats-russes-tues-vladimir-poutine-reagit/59483

  • Babylone

  • Un gouvernement inadapté

    Par Claude Picard

    Au fil des événements et des attentats, il s’avère que la France est gouvernée par des inadaptés, qui sont profondément inadaptables, tellement ils sont pétris de « bons sentiments », prescrits par la Bible pour soixante-huitards attardés. À commencer par le principal élément, le président de la République, socialiste et laxiste bon teint, qui n’a basé sa carrière politique que sur la recherche, toujours et encore, d’un improbable consensus mou, envers ses alliés et sa propre famille politique. Mais qui ne veut pas entendre la colère d’un peuple qui s’exprime à travers les propositions politiques de l’opposition. Pourquoi, dans ces conditions, répète-t-il à l’envi : « unité nationale, unité nationale » ?

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  • Rencontre avec Eugénie Bastié

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    David L'Epée rencontre Eugénie Bastié, auteur du livre Adieu Mademoiselle (Ed. du Cerf, 2016) et rédactrice-en-chef politique de la revue Limite, qui s'exprime sur le thème de son essai : la manière dont le postféminisme s'est retourné, par aveuglement idéologique, contre les intérêts des femmes réelles.
    Pour en savoir plus : Éléments n°161

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  • La Mémoire d'un ordre naturel

    Ce billet a paru dans la rubrique Libres propos du Lien légitimiste n°69, tombé dans les boîtes fin juin (p.17). Ecrit bien avant le référendum britannique, il anticipait sans le savoir la fracture du Royaume Uni par l'exercice du procédé démocratique le plus brutal possible. Galles et Angleterre s'opposent désormais à l'Ecosse et l'Ulster. Londres fait sécession intérieure. L'ancrage monarchique qui tenait ensemble tout l'attirail grand-breton ne semble pas suffire, mais un Premier ministre adroit fait le projet de circonvenir ses pairs au Conseil européen pour satisfaire les brexiteurs sur la forme et les hérauts du libre échange sur le fond.
    Le RU est une fédération de quatre nations, la France un Etat-nation. C'est la différence entre nos deux pays qui laisse tout son intérêt au billet du Piéton réclamant de ré-aimanter la société autour d'un souverain. Cet intérêt est décuplé par la demande anxiogène des Français d'être enfin gouvernés par des hommes en lieu et place des bêtes à concours qui trustent le pouvoir par le jeu mortifère des partis politiques. La constitution de 1958 était faite pour un chef d'Etat naturellement fort, elle fut de bonne application pour son "dauphin" Pompidou, mais montra bien des défauts quand les coteries partisanes la submergèrent ensuite. Il n'est plus besoin d'avoir autorité et charisme aujourd'hui pour prétendre à gouverner la France, mais de soumettre à ses vues un parti rassemblé et convaincre de nombreux sponsors. Nous sommes bien loin de l'ordre naturel. Ce billet entre en archives Royal-Artillerie sous le libellé LLL.
    Bimestriel sur abonnement pour dix euros en version électronique et trente euros pour la version papier (6 numéros). Envoyer le chèque à : Le Lien Légitimiste 2, Le Petit-Prix 37240 La Chapelle Blanche Saint Martin.
    « Puisque donc l'âme est immortelle, qu'elle a éprouvé de multiples réapparitions, et contemplé toutes choses, celles de ce monde et celles de l'Hadès, il n'est rien qu'elle n'ait appris, si bien qu'il n'est nullement surprenant qu'à l'égard de la vertu comme de tout le reste, elle soit en état de se ressouvenir de cela même qu'elle savait antérieurement. Car, puisque la nature tout entière est liée par des affinités, et que l'âme a appris toutes choses, rien n'empêche qu'en se remémorant une seule chose, on ne retrouve de soi-même toutes les autres, à condition d'être courageux et d'une endurance sans faille dans la recherche ; car ce qu'on nomme chercher et apprendre n'est en somme que réminiscence.» (Socrate* à Ménon dans un dialogue de Platon sur la vertu).
    Comme s'il se souvenait d'un ordre naturel vieux comme le Temps, le petit d'homme organise d'instinct son environnement social en pyramide (famille, école, équipe sportive) et l'âge venant il ne s'en départit pas jusqu'à ce qu'on le force à raisonner sur d'autres bases. Est-ce cette inclination qui fait le succès des rois dans l'esprit humain ? Depuis l'aube du monde, l'espèce s'est organisée en pyramide et si d'aventure il s'est vu un peuple différent du modèle courant, il n'en reste rien, à croire qu'il n'a jamais existé. C'est le drame de l'impossible organisation par l'horizontalité, par la démocratie : l'être humain en ressent d'abord le côté artificiel, plaqué sur sa nature profonde, avant que d'être forcé d'y croire par une doxa politique de consommation courante, même si au bout du bout, il s'avère que ça ne marche pas. C'est le point où est rendu notre bel occident, pour paraphraser Maurras. La démocratie d'étage régalien ne marche pas. Pour preuve, à l'étage fédéral on lui substitue la technocratie, seule organisation capable apparemment de développement cohérent. En revanche, au niveau local l'arbitrage démocratique reste pertinent, soyons juste.

    Les défauts inhérents au suffrage universel ont partout suscité des protocoles d'application censés les surmonter. Notre pays, dans ses modes de scrutins avantageant le bipartisme, est un champion de la fabrication des résultats électoraux, dès lors que le peuple est un souverain incapable. Mais le constat n'est pas nouveau. Proudhon** allait jusqu'à nier en termes définitifs le peuple remis en selle par la Deuxième République :

    «Le Peuple, non plus que Dieu, n'a des yeux pour voir; des oreilles pour entendre, une bouche pour parler. Que sais-je, s'il est doué d'une espèce d'âme, divinité immanente dans les masses, comme certains philosophes supposent une âme du monde, et qui, à certains moments, les émeut et les pousse; ou bien si la raison du Peuple n'est autre que l'idée pure, la plus abstraite, la plus compréhensive, la plus dégagée de toute forme individuelle, comme d'autres philosophes prétendent que Dieu n'est que l'ordre dans l'univers, une abstraction ? Je n'entre point dans ces recherches de haute psychologie: je demande en homme pratique de quelle manière cette âme, raison ou volonté, telle quelle, du Peuple, se pose, pour ainsi dire, hors de soi, et se manifeste ? Qui est-ce qui peut lui servir d'organe ? Qui a le droit de dire aux autres : c'est par moi que le Peuple parle ?»

    (Solution du problème social, 1848).
    Et le même de pulvériser ensuite le suffrage universel qui n'est que l'arithmétique d'un arbitrage atomisé par des individus tous inégaux dans leurs capacités d'appréhension des questions sociales, en d'autres termes : faire droit à la quantité jusqu'à ce qu'une fraction de l'Opinion dépasse, même d'un cheveu, les autres pour les combattre légalement, les pressurer, le comble de la stupidité ! C'est le ferment des guerres civiles rampantes qui hantent la République depuis son rétablissement.
    Nos concitoyens sentent bien au fond d'eux-mêmes que notre société est dans l'erreur. Ils ne perçoivent pas l'âme collective dans le désordre ambiant, il faut leur signaler qu'il n'y en a jamais eue. Le peuple n'a pas d'âme, son expression est fabriquée. Dans le passé, on le leur a fait croire mais dans les faits, la démocratie en ses meilleurs moments ne fut que le socle d'élection d'une nouvelle aristocratie capable de gouverner les corps sociaux jusqu'à ce que la dispute intrinsèque au modèle achète l'un et l'autre par le débondage de privilèges dévorant le capital de la nation pour en distraire le plus possible au profit d'intérêts particuliers, relançant déjà l'affrontement des factions que l'on avait su un moment apaiser. Le peuple, certes sans "âme" mais pour le coup unanime, constate la chienlit générale et l'incapacité des procédures politiques à y porter remède : les taux actuels d'impopularité sont accablants. De quelque bord qu'on l'observe, le système est récusé tous les jours dans son financement, ses modes opératoires, sa pseudo-aristocratie.
    Le pays est écrasé de dogmes étatiques portés par une caste de fonctionnaires pléthorique qui finit par engloutir la valeur ajoutée de l'activité économique du secteur libre, sous le regard impuissant d'une caste politique, immense elle-aussi, et dont beaucoup de membres sont des fonctionnaires protégés, caste qu'il faut nourrir d'abondance dans ses réclamations et ses inutilités. Conscients de la captation de l'héritage républicain par une nomenklatura plus habile que savante, certains bégaient une resucée de la Quatrième république sous un numéro Six, plus encore soviétisée que le gouvernement provisoire de la Libération ; d'autres poussent à réduire un Etat impotent au bénéfice d'une approche technique des défis mondiaux par des équipes compétentes au niveau européen ; les rêveurs appellent ànationaliser des capacités de décisions qui ont disparu à jamais du fait de l'incurie crasse de notre propre Etat-nation ! Aucun, du moins si peu, n'appelle à revenir au modèle naturel ressenti en chacun depuis toujours : la pyramide et sa pointe immobile qui sert d'amer à tout le pays.
    Nous devons retrouver le sens du monde en reconstruisant nos sociétés dispersées aujourd'hui en groupuscules hostiles. Le plus simple n'est-il pas d'y réintroduire d'abord l'aimantation générale que constitue partout ailleurs l'affection des peuples pour leurs souverains de chair et d'os ? Et d'accord enfin sur ce premier point, commencer à hiérachiser nos priorités d'intérêt général pour construire le Projet commun dont la France a maintenant un besoin urgent, à peine de fondre comme neige au soleil dans le magma global dont elle n'a pas su tirer tout le parti possible. Il nous reste peu de temps pour exercer ce qu'il nous reste d'autonomie à réparer notre pays. Le temps ? L'organisation mondiale des blocs en cours pourrait bien nous le prendre. Hâtons-nous !

    * « Non seulement Socrate est la plus pure incarnation du bon sens et de la philosophie pratique dont la Grèce ait fourni le modèle, mais il demeure l'immatérielle image du beau moral et du vrai, non moins que l'exemple de la valeur civique et militaire, le symbole de la mort du juste » (Joseph Orsier). Lisez Socrate (chez Platon) un philosophe des plus modernes et des plus "clair" dans sa tête, qui vous changera des philosophes germaniques obscurs à la mode ! Nous avons été créés par la thalassocratie grecque et nous ne venons pas des landes de Courlande ni des marais de Poméranie, l'agonie du néant.
    ** Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865), un des plus éminents publicistes du parti républicain socialiste (selon le Lachâtre de 1856), inventeur de slogans définitifs comme "la propriété, c'est le vol" ou "la démocratie, c'est l'envie".
     
  • Vers la trumpisation de toutes les droites d’Europe ?

    Un comité de soutien à Donald Trump en France a été lancé récemment. L'un des responsables de ce comité de soutien, Vivien Hoch,explique à Breizh-info :

    "[...] Donald Trump n’est pas du système politicard. Il n’est pas arrivé en politique avec une doctrine pondue par des bureaucrates et des analystes de sondages. Il est arrivé en politique avec ses c*, son talent et, surtout, son bon sens. Les seules choses qui comptent en politique. [...]

    Qu’est ce que les Européens ont a gagner à soutenir Donald Trump à la présidentielle aux Etats-Unis ?

    A de nombreux égards, cette présidentielle américaine est plus importante encore que les présidentielles européennes, a fortiorila présidentielle Française. Franchement, quel intérêt pour l’avenir de l’Occident que le choix entre François Hollande, Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé ? L’impact de l’élection de Donald Trump, en novembre, sera mondial. En plus d’avoir un impact majeur sur la géopolitique et sur la défense de notre civilisation,son élection amorcera la trumpisation de toutes les droites d’Europe.

    La trumpisation, c’est principalement ne plus se soumettre devant glaive de nos adversaires : les médias officiels, le politiquement correct. Se trumpiser, c’est ne plus se soumettre, comme Trump ne s’est jamais soumis. [...]

    Qu’est-ce qui explique par ailleurs cette méfiance qu’on de nombreux élus Républicains vis à vis de Trump ?

    Que certains apparatchiks républicains se méfient du phénomène Trump, parce qu’il met leur système de pantouflards à plat, c’est tout à fait normal. Ils sont conservateurs dans le très mauvais sens du terme. N’oublions pas que leur petit jeu médiocre ont permis au pire président des Etats-Unis d’être élu, puis réélu. Mais derrière ces craintes enfantines et ses défections, il y a aussi de la couardise la plus élémentaire face aux médias, totalement déchaînés et entièrement organisés contre Trump et ceux qui le soutiennent. Comme le dit Clint Eastwood, soutien de Donald Trump : on en a marre des mauviettes. La soumission provoquera la chute de l’Occident. L’insoumission lui permettra de se relever."

    Michel Janva

  • AFRIQUE DU SUD : APRES LES MUNICIPALES DU 3 AOUT, L’ANC EST EBRANLEE

    Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat

    Les résultats définitifs des élections municipales qui viennent de se dérouler le mercredi 3 aout en République d’Afrique du Sud, confirment une tendance lourde : la nation « arc en ciel » rêvée par Nelson Mandela a du plomb dans l’aile. Première observation, si l’African national congress (ANC) avec 53,91 % des suffrages recule par rapport à la dernière échéance de ce type, c’est que Julius Malema et son parti extrémiste noir des Combattants pour la liberté économique (EFF) , compense cette différence avec plus ou moins 6 à 7 %. Rappelons que ce délicat jeune homme affublé d’un béret rouge tout comme ses partisans, a pour slogan « un Boer, une balle ! », et que son programme exige l’expropriation des fermiers blancs et la nationalisation des mines et des industries….

    UN VOTE DES CONSERVATEURS ET LIBERAUX BLANCS, MAIS UN «  VOTE UTILE »

    Seconde observation, il semble que l’électorat blanc ait massivement « voté utile » en faveur de l’Alliance démocratique – en anglais DA, Démocratic alliance – qui progresse de deux points et demi en moyenne générale, avec un score de 26,90 % .

    Troisième constat, les blancs, les métis qui parlent l’afrikaans essentiellement au Cap , et les Indiens de Durban et du Natal , ont tous donné leurs suffrages à la DA en réaction au monopole électoral de l’ANC. Il est également certains que des noirs mécontents des échecs du parti du Président ou les couches supérieures de l’électorat noir, ont apporté leur concours aux candidats de l’Alliance démocratique.

    Quatrième remarque, ce scrutin s’est régionalisé ; dans la province du Cap, 15 municipalités sur 25 ont été remportées par la Da et à Capetown cette dernière cartonne avec 66,61 % contre 24,36 à l’ANC .Explications : la province du Cap Ouest est le cœur de l’habitat métis et les blancs y représentent 25 % de la population contre une moyenne nationale de seulement 9 %. Les réussites d’Hélène Zille comme Premier ministre provincial et le fait qu’un noir Mmusi Maimane, pour la première fois, ait été porté à la tête du parti, complètent la compréhension de ce score.    

    D’INCROYABLES PERCEES ELECTORALES DANS DES FIEFS ANC

    Plus étonnante est l’incroyable victoire de la DA dans la métropole « Nelson Mandela Bay » (Port Elisabeth et sa banlieue) au Cap Est, par 46,71 % contre 40,92 % à l’ANC. Tout aussi symbolique le succès de l’opposition dans la capitale, Tshwane (Prétoria) avec 43,12 % contre 41,22 % , résultat qui explose comme un coup de tonnerre dans le ciel des apparatchiks gavés du parti gouvernemental. C’est dire le rejet de la politique de Mr Jacob Zuma (en photo ci-dessus), un Président africain qui, comme beaucoup de ses pairs hélas, confond son portefeuille avec les caisses de l’Etat ! A noter que l’Inkhata freedom party, l’IFP du chef Zoulou Gatsha Buthelezi en perte de vitesse partout dans le pays, maintient ses positions dans les zones rurales du Kwazulu-Natal, son point d’ancrage, avec environ 25 % des voix dans cette province, et plus ou moins 4,5 % au plan national.

    Il n’en demeure pas moins vrai que l’ANC avec des scores « canon » notamment dans les provinces rurales nordistes comme le limpopo ou le M’Pumalanga (68%), reste majoritaire et que l’arithmétique démographique ne joue toujours pas en faveur de la DA. Les meilleurs alliés de l’opposition restent les échecs de l’ANC qui, 22 ans après les première élections générales ouvertes à toutes les communautés, n’a toujours pas administré la preuve de ses compétences à gouverner ce vaste pays dans l’intérêt de tous, sans corruption et en toute sécurité. Il n’est pas rare d’entendre des noirs regretter l’époque où les blancs étaient aux manettes, comme beaucoup de ces derniers composent désormais, les bataillons de nouveaux pauvres. Quant aux fermiers, blancs eux aussi, qui fournissent l’essentiel des productions agricoles, ils mettent quotidiennement leur peau au bout de leur job ! Quant à l’armée, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Mais ceci est un autre débat….

    http://synthesenationale.hautetfort.com/