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  • Ne plus supporter, ne plus tolérer, ne plus accepter, ne plus approuver

    Dans une tribune publiée lundi sur le site duHuffington Post, Manuel Valls a tenu à répondre aux allégations d’une « enquête » du New York Times paru le 2 septembre dans le cadre d’un article intitulé « Regards changés et langues déliées ». Le journal américain a précisé avoir  interrogé paraît-il plus d’un millier de femmes de confession musulmane vivant en France, lesquelles affirment être victimes de discriminations, d’une forme « d’apartheid. » Un article qui « donne une image insupportable, car fausse, de la France, pays des Lumières et pays des libertés » a affirmé le Premier ministre. A dire vrai,  de lumières et de libertés,    ce sont surtout, de manière emblématique, les habitants de Calais qui en sont privés actuellement, abandonnés par les pouvoirs publics face à la marée migratoire qui tente de gagner l’Angleterre. La jungle de Calais concentrerait désormais 10 000 immigrés selon les associations.

    Calais est une ville qui   se paupérise (la fréquentation touristique a chuté de 40% cet été), qui se tiers-mondise, de plus en plus en proie à la violence. Commerçants, routiers et agriculteurs victimes  des dégradations, des menaces, des exactions   des migrants manifestaient hier sur la voie d’accès à l’autoroute . Le site de France Info donnait  la parole  à Frédéric Van Gansbeke, « président du Collectif des entreprises et commerces du Calaisis », » fort d’environ 700 membres » :  » On n’est pas contre les migrants, qui sont des pauvres gens, mais bien contre ce camp . Vous savez, on est très loin d’être des pro-Marine Le Pen. » Très loin alors dans ces conditions  d’obtenir la résolution de ce cauchemar!

    Cette situation calaisienne, (mais Paris connaît  aussi l’arrivée quotidienne  de 400 immigrés illégaux !) n’est pas un sujet  sur lequel MM. Hollande, Cazeneuve et Valls publient des tribunes,  au motif expliquent les grands médias et autres spécialistes progressistes,  qu’il s’agit d’une situation insoluble;  sauf à transporter la jungle de Calais sur les côtes anglaises, c’est-à-dire à laisser passer les flots de migrants,   Albion ayant quitté l’Europe , ou encore à tarir dans les pays d’origine des immigrés concernés  (ici principalement en provenance la corne de l’Afrique, d’Afghanistan), les motifs des départs, ce qui est pour le moins un vaste programme

    Le bon sens commanderait  déjà de les empêcher d’arriver, c’est-à-dire de  rétablir de vraies frontières pour protéger notre pays, et à envoyer un message de fermeté en   expulsant vraiment  les immigrés  illégaux… Plus largement, il conviendrait de  supprimer le regroupement familial, principal pompe aspirante de l’immigration dite légale (200 000 entrées chaque année).  Il y a ainsi, Bruno Gollnisch l’a déjà dit, beaucoup d’indécence  à voir aujourd’hui  Nicolas  Sarkozy et d’autre ténors  de LR,  promettre une fermeté dans  ce domaine qu’ils n’ont pas eu quand ils étaient au pouvoir. Depuis 2007, le bilan hollando-sarkozyste ce n’est pas seulement  deux millions et demi  de chômeurs  (toutes catégories) de plus, mais aussi  deux millions d’immigrés légaux supplémentaires… auxquels s’ajoutent combien de dizaines de milliers de clandestins?

    Faut-il s’étonner alors  du  sondage Ipsos réalisé dans 22 pays  et publié fin août,  soulignant   que les populations  occidentales , européennes, constatent  que l’immigration augmente (78%), seules 20% des personnes interrogées (11% des Français),  affirmant que ladite immigration à  « un impact positif »  pour leur  pays?

    Rien de surprenant non plus  dans la percée enregistrée dimanche  par la  formation anti-immigrationAlternativ  für Deutschland (Afd) pour les élections du parlement du    länder  de Mecklembourg-Poméranie occidentale,  en ex Allemagne de l’Est.  Les sociaux-démocrates duSPD sont arrivés en tête (30%), mais l’Afd avec 21 % des suffrages devance de deux points et humilie   la CDU  de Mme Merkel (élue de cette même région)  qui fait payer à son parti   son immigrationnisme délirant. Les nationalistes du NPD, confrontés à la concurrence de l’Afd,  n’ont réalisé que 3% des suffrages contre 6% en 2011

    Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste  qui n’a trouvé que 275 personnes pour acheter son dernier livre-programme,   a trouvé malin, sur le plateau de i télé,  de railler   Marine Le Pen qui a félicité officiellement l’Afd pour son excellent  score  à l’occasion de sa première  participation  électorale  dans ce länder .  « Cela donne une indication. Marine Le Pen se dit apaisée et salue tous les partis xénophobes d’Europe (…) dit bravo à l’AfD qui est un parti xénophobe ».

    Front National  qui selon M. Cambadélis est un   « parti souverainiste xénophobe, et qui provoquerait, s’il était au pouvoir en France, un bazar total, une crise phénoménale, et qui provoquerait en Europe aussi une très grande crise puisque leur objectif c’est de sortir de l’Europe, de la zone euro.  » Toujours la même rengaine, les mêmes peurs et fantasmes agités  depuis trente ans par  les cadres de la gauche et de la droite du Système pour empêcher toute alternative, rester dans l’entre soi confortable pendant que la France décline, encore une minute monsieur le bourreau…

    La formule de Saint-Augustin  est  connue: « À force de tout voir, on finit par tout supporter. À force de tout supporter, on finit par tout tolérer. À force de tout tolérer, on finit par tout accepter. À force de tout accepter, on finit par tout approuver. »   Souhaitons que nous soyons arrivés à l’heure ou les  Européens, les Français décident de  ne plus supporter, tolérer, accepter , approuver les oukases de l’euromondialisme.

    http://gollnisch.com/2016/09/06/ne-plus-supporter-ne-plus-tolerer-ne-plus-accepter-ne-plus-approuver/

  • Pour les catholiques américains il est impensable de voter Clinton

    Extrait d'un article de Hugues Lefèvre dans Famille chrétienne sur Hillary Clinton :

    6a00d83451619c69e201b7c890c9a7970b-200wi.jpg"[...] Les opposants d’Hillary Clinton la qualifient de caméléon qui change de discours à mesure que l’opinion évolue. En 2002, alors qu’elle est sénatrice, elle confirme son opposition au mariage entre les personnes de même sexe. Deux ans plus tard, elle ajoute que le mariage « n’est pas seulement un engagement mais une union sacrée entre un homme et une femme ». Mais la candidate finit par apporter son soutien à la communauté LGBT et au mariage homosexuel, dans un clip en 2013. « Nous avons tous évolué », se défend-elle, en 2014.

    [...] Mais, pour bon nombre de catholiques pratiquants, ses prises de position en matière d’éthique ne passent pas. Par exemple, l’avortement. Même si, par une pirouette oratoire, elle reconnaît que « le potentiel de vie commence à la conception », Hillary Clinton y reste favorable. « Je crois que l’on devrait faire confiance aux individus [...] pour prendre ce genre de décision grave » explique-t-elle sur le plateau de CNN, en 2008. Dans son programme de 2016, la candidate s’engage donc à défendre « l’avortement légal et sécurisé, pas seulement en principe, mais dans la pratique ». En janvier, elle a reçu le soutien du Planning familial américain (Planned Parenthood), principale organisation pro choice aux États-Unis. Le New York Times rapportait alors que l’organisation verserait 20 millions de dollars pour l’aider dans sa campagne ainsi que dans celle des sénateurs qu’elle soutiendrait. Une aide engageante."

    C'est de bonne guerre : au pouvoir, les Démocrates subventionnent le Planning familial, qui reverse ensuite l'argent pour financer la campagne politique...

    Michel Janva

  • Les deux tranchants de la souveraineté

    Coupez, hachez, sciez, tranchez, déracinez sans vergogne, et ne vous étonnez point de n'avoir face à votre pouvoir à la puissance illusoire qu'une foule, qu'une masse d'anonymes allant de-ci de-là au gré de leurs infortunes et de leurs envies. Ainsi est donc né l'individu « atomisé » : d'une volonté de créer un peuple soumis ! Nouveaux rois de pacotille d'un nouveau monde où l'autorité s'est dilué dans un tout indifférencié. Autorité, maître mot, qui ne recouvre plus désormais d'autre sens que celui décrivant les états d'âmes aussi divers que sont divers les délires psychotiques des « solitaires » autorisés, par la tyrannie utilitariste, en sous-main. Autorité : se donner « bonne raison », tel est le sens aujourd'hui partagé par la masse sans que rien ne semble plus pouvoir en faire un ensemble, une cause commune. Pourtant, si la survie de l'Europe est à ce point menacée, et elle l'est, il faudra bien que nous fassions la généalogie - que nous en fassions la dissection - du pouvoir qui petit à petit s'est dévêtu de l'autorité jusqu'à montrer aujourd'hui toute la nudité de son inconséquence ! 

    2.

    Depuis que les hommes furent déclarés pécheurs, le pouvoir s'est peu à peu soumis à la Loi de Dieu. Il en a perdu son innocence. Il est devenu redevable d'une caste de prêtres, tout d'abord chrétiens, puis « laïcs ». Les vertus viriles, le courage et l'héroïsme, qui furent en d'autres temps l'apanage de ceux qui incarnaient l'autorité, de ceux qui en faisaient une voie, qui en traçaient le sens, entrèrent de plus en plus en contradiction avec la féminité des principes chrétiens. Aujourd'hui, nos principes humanitaristes ne sont pas moins « chrétiens », pas moins féminins. Ils n'en sont que les conséquences. Du moins, est-ce une façon d'interpréter le christianisme, car les chevaliers et aristocrates d'antan avaient la leur qui ne fit pas fortune au regard de l'histoire : « Tout en se reconnaissant les mêmes principes d'honneur et de service que les samouraïs, la noblesse d'épée (française) ne réussit pas à faire triompher ses valeurs, car depuis l'échec de la Fronde, c'est une version bourgeoise de la bienfaisance chrétienne qui s'affirme. Elle s'en consolera en brocardant le pharisaïsme, en riant des tartufes et de leurs dupes... » précise Maurice Pinguet dans son ouvrageLa mort volontaire au Japon. 

    3.

    La diversité des points de vue, des inspirations spirituelles et des façons de s'offrir au destin se heurtèrent donc au monothéisme de la pensée, à la religion du salut. L'autonomie ne peut plus être admise dans un monde où l'Église n'oriente plus les hommes qu'à une seule destinée. Ce qui fut ouvert ne peut plus qu'être fermé désormais : la liberté élevée sur les braises ardentes de l'autorité. Ainsi est née la « liberté » conditionnelle. Le pouvoir, soumis au principe spirituel de l'Ordre divin, ne peut plus que soumettre, et non plus guider, libérer les énergies. Après les interprétations toutes personnels et empreintes d'héroïsme païen par l'aristocratie du Moyen Âge d'un christianisme encore mal assuré – une chrétienté toute européenne -, il vînt un temps où s'imposa une pratique rigoureuse du dogme par le pouvoir lui-même. 

    4. 

    Parce qu'il fut un temps où cette nécessité s'imposa comme d'une survie pour l'État. Au XVIème siècle, le conflit faisait rage entre catholiques et protestants. L'autorité du monarque s'était édifiée sur une entente entre l'Église et le pouvoir temporel : assurer de la part de ce dernier le « bonheur » de ses sujets, la voie sacrée de leur Salut. En ce faisant, l'État dû prendre partie en se mêlant de ce qui concernait au premier chef le choix individuel des sujets, leur choix confessionnel, attaché par conséquent à la vie civile et non point à la vie politique. Du moins, est-ce qui fit qu'un juriste nommé Jean Bodin opposa une conception nouvelle de la souveraineté. « Mais s'il advient au prince souverain, de se faire partie, au lieu de tenir la place de Juge souverain, il ne sera rien plus que chef de partie, et se mettra au risque de perdre sa vie, quand l'occasion des séditions n'est point fondée sur l'État, comme il est advenu pour les guerres touchant le fait de la religion [...] » comme il l'exprime dans son maître ouvrage Les Six Livres de la République écrit en 1576. Il fallait, selon le concepteur d'une souveraineté absolueéchue au monarque, que celui-ci se tînt au-dessus de la mêlée des sujets et ne dicte sa loi que pour y faire régner l'Ordre.

    5.

    Mais quel est donc la nature de cet Ordre ? À partir du moment où la décision a été prise de transposer la souveraineté vers ce qui doit représenter la « tête » chapeautant l'organisme social - l'absoluité du pouvoir – il importe à ce pouvoir d' « ordonner les ménages », c'est-à-dire d'organiser la société humaine de telle sorte que chacune des individualités la composant se doivent de maintenir l'ensemble par son arrangement avec les autres, par ses diverses contractualisations qui participent au maintien de l'échafaudage hiérarchique. Une hiérarchie, ce dit en passant, qui prend sa source « d'en-haut », et déverse le flot de son despotisme au travers de ses strates administratives. S'en suit nécessairement, comme par répercussion, une dépossession lente mais certaine de la capacité inhérente aux communautés humaines à l'autonomie, de leur résilience. Une dépossession de la souveraineté en faveur d'un pouvoir qui accumule dictat et autorité, potestas et auctoritas !

    6.

    Cette vision de la souveraineté eut une destinée heureuse, de Bodin à l'Union Européenne, mais au prix de la dévalorisation d'une force contenue dans ce que les communautés humaines transmettaient à leurs descendants depuis des millénaires : une puissance vers l'autonomie, une volonté vers la puissance. Le besoin de circonscrire au mieux la résilience humaine ainsi que l'instinct anthropologique de s'assembler afin de pouvoir accroître sa propre puissance et trouver en une culture commune l'assise nécessaire au maintien de toute élévation collective et personnelle, tend à saper la dynamique civilisationnelle qui nous unit bon gré mal gré en Europe depuis des temps immémoriaux. Nous avons parfaitement raison de nous plaindre d'une « gouvernance » qui nous réduit à l'image d'entités soumis à une gestion rationaliste de l'espace et du temps. Mais encore nous faut-il comprendre qu'en vérité nous ne sommes pas là face à une déchéance du pouvoir absolu, plutôt qu'à sa forme la plus administrative et tyrannique, la plus lointaine et implacable. L'impératif, économique ou autre, mais surtout économique, est la nouvelle souveraineté. Elle est le nouvel absolu. 

    7.

    Le pouvoir est dans l'État-nation, l'autorité dans l'économisme. La souveraineté s'yconfond. L'individu aujourd'hui feint de régner mais son pouvoir n'est qu'illusion, reposant sur une prétendue autarcie, inatteignable. Mais, tout comme la nature qui ordonne un ensemble disparate d'atomes épars afin de se constituer et finir par se donner un sens en l'homme, le pouvoir absolu des modernes, même paré du doux nom de « libéral », contraint et ordonne et décide et soustrait. L'une tire donc sa force de ce qu'elle contient en elle-même, l'autre de ce qu'elle enlève à tous. Chez la première la puissance perdure dans le devenir, chez le second elle devient orpheline et se glace ; elle se transforme lentement en impuissance. Comment se traduit cette impuissance ? Par l'imposition catégorique qui est faite au monde de se soumettre aux conditions morales d'une linéarité progressiste, mais toujours dans l'intérêt d'une pensée matérialiste et hédoniste à la remorque d'une « autorité » rationaliste et autoritariste. Qu'est-ce qu'une « autorité » après tout qui passe pour être imprévisible et inconséquente ? Un manque d'autorité ? Ou un renversement de la signification de l'autorité ? Une autorité qui se devrait de fédérer, et dont sa négation ne fait plus qu'assembler les individus déracinés. Celle-ci a le soucis de faire société, alors qu'une réelle autorité issue du corps social se démarque de par son assurance – de securus :sine (sans) et cura (soucis) -.

    8.

    Mais il ne peut échapper que la souveraineté bodinienne, dès lors que l'on limite son regard à l'époque où elle a été enfantée par cet esprit tourmenté, n'en est pas moins une affirmation. L'affirmation d'un pouvoir nécessaire face à la déliquescence d'un temps, mais aussi surtout celle de l'autorité en éclaireuse d'une transcendance qui trouvait ainsi à s'exprimer de nouveau. C'est aussi une certaine affirmation du politique, de la Res Publica, du pouvoir de décision, de trancher ! N'est-ce pas là le premier tranchant de l'épée de la souveraineté ? Celui qui symbolise le pouvoir ? 

    9.

    Mais pour qu'épée il y eût, il fallût aiguiser un deuxième tranchant. C'est ce que fît Johannes Althusius au début du XVIIème siècle, jurisconsulte allemand qui réagît à l'absolutisme monarchique croissant de son temps par l'écriture savante de son maître ouvrage Politica methodice digesta. Opposée aux principes exposés par Bodin en ce qui concerne le lieu où la souveraineté devait trouver à s'exprimer et s'affirmer, sa thèse, comme l'écrit Gaëlle Demelemestre, « d'une souveraineté nécessairement possédée par le peuple n'entrait pas assez dans l'esprit de son temps pour se voir relayée par des disciples et prendre sa place légitime dans notre patrimoine intellectuel. » (Introduction à la Politica methodica digesta de Johannes Althusius, éditions du Cerf, p. 7). Malgré cela, Althusius a encore le pouvoir d'aiguiser notre attention, particulièrement en notre époque de grande incertitude et de totale incapacité de discerner entre pouvoir et autorité. Car le deuxième tranchant de l'épée de la souveraineté, c'est l'autorité ! Et c'est bien elle qu'Althusius désirait séparer, en la réhaussant, du pouvoir. Son but ultime ne fût-il pas en effet de redonner du sens autant à l'un qu'à l'autre en distinguant nettement les lieux d'où chacun d'entre eux devait émaner. Le pouvoir, selon lui, devrait émaner du peuple lui-même, et l'autorité, de ses représentants jusqu'au plus hautes sphères. Le rôle, et la puissance, dévolus aux représentants, aux gouvernements associatifs, locaux et fédéraux, jusqu'au gouvernement impérial, fruits d'une délégation nécessaire de la souveraineté détenue par le peuple fédéré, préservent, dans la thèse d'Althusius, le maillage énergétique des arrangements sociaux au sein d'une race d'hommes.

    10.

    Le pouvoir, selon Althusius, ne saurait donc se confondre avec l'autorité, tant en un même lieu qu'en un même homme ou gouvernement. Le pouvoir est une énergie qui émane des nécessités inhérentes à la vie humaine, à sa vie en communautés, Il prend naissance dans les entrailles du « social » et s'élève par nécessité vers des instances gouvernementales qui deviennent les garantes de la liberté et de la pérennité de l'organisation « symbiotique » du peuple. L'autorité, détenue par les sphères dirigeantes, est un continuum, c'est-à-dire un devoir sacré de maintenir la cohésion de l'ensemble par l'obtention de la part nécessaire de la souveraineté pour ce faire. Cela implique forcément un pouvoir de contrainte détenu par les chefs, mais un pouvoirdélégué. Ils sont l'autorité, le peuple leur prête alors le pouvoir indispensable à l'exercice de leurs fonctions, dont la première d'entre elles est de gouverner en vertu duBien commun, et pour l'intérêt général jusqu'au plus haut niveau, celui de l'Empire, ou de la Res Publica.

    11.

    Lorsque l'autorité s'identifie au pouvoir jusqu'à ne faire qu'un, jusqu'à ne plus permettre que l'on puisse reconnaître deux lieux distincts, deux polarités de la souveraineté partagée entre l'être de la communauté et sa dynamique créatrice, l'on forge alors un couteau de boucher ! Un couteau n'a qu'un tranchant, fait pour tailler sur pièce, pour décider seul au nom de Dieu quelle doit être la part maudite et quelle doit être celle, divine, des deux morceaux n'en faisant qu'un au fond. Couteau sans garde parce que sans immanence ; souveraineté imbue de transcendance dont l'état « normal » finit par s'identifier avec un état d'exception sans fin. Le lieu de la politique n'est pas forcément celui de la décision finale, à moins de faire un mélange des genres. L'autorité est la garante des possibilités et de l'ordre, c'est-à-dire qu'elle se doit, au nom de l'éternité qu'elle symbolise, de pouvoir rendre pérenne la pratique du pouvoir au sein de l'organisme symbiotique d'une communauté humaine. La politique nourrit et dynamise cet organisme, sépare le bon du mauvais en son sein, et les décisions finales doivent être prises par ceux dont il convient de trancher afin que puisse perdurer la condition même de toute vie : la création. Avoir autorité ne devrait donc pas être « avoir le pouvoir » mais en affirmer le sens ! 

    12.

    L'autorité ne peut qu'être confiée qu'à ceux qui la méritent. En d'autres termes, l'autorité est une confiance déposée sur un sommet qui éclaire chaque homme de sa lumière éternelle, et ses dépositaires sont leurs obligés. C'est en retour une créance. L'épée est ainsi, par l'immanence et la transcendance de la garde et de la lame, comme par son double tranchant, le symbole parfait d'une souveraineté qui est, en fait, le corps, l'âme et l'esprit d'un peuple... et d'un Empire.

    http://www.in-limine.eu/2016/02/les-deux-tranchants-de-la-souverainete.html

  • Carl Schmitt, la politique et la puissance (par Julien Freund)

    Ce texte est un extrait de la préface à La notion du politique, Carl Schmitt, éd. Flammarion, 2009, pp. 14-17

    Quel est le centre de gravité de sa philosophie politique ? Je crois l’avoir saisi, un jour que je me promenais avec lui à Plettenberg et que je l’interrogeais sur sa position à l’égard de la République de Weimar. « La Constitution de Weimar, me dit-il, fut belle, presque parfaite juridiquement, mais trop belle pour être encore politique. Elle a évacué la politique au profit d’une constitution idéale, abstraitement idéale. Par la nature des choses une constitution doit être politique. Que faire politiquement d’un texte qui élimine d’emblée la politique, c’est-à-dire le plein exercice du pouvoir ? » Pour avoir longuement réfléchi à ces paroles, j’avance à titre d’hypothèse une interprétation de la pensée de C. Schmitt qui montre son actualité. Il est impossible d’exprimer une volonté réellement politique si d’avance on renonce à utiliser les moyens normaux de la politique, à savoir la puissance, la contrainte et, dans les cas exceptionnels, la violence. Agir politiquement, c’est exercer l’autorité, manifester de la puissance, sinon on risque d’être emporté par une puissance rivale qui entend agir pleinement du point de vue politique. Autrement dit, toute politique implique la puissance ; elle constitue un de ses impératifs. Par conséquent, c’est agir contre la loi même de la politique que d’exclure d’emblée l’exercice de la puissance, en faisant par exemple d’un gouvernement un simple lieu de concertation ou une simple instance d’arbitrage à l’image d’un tribunal civil. La logique même de la puissance veut qu’elle soit puissance et non pas impuissance. Et, puisque par essence la politique exige de la puissance, toute politique qui y renonce par faiblesse ou par juridisme cesse aussi d’être réellement de la politique, parce qu’elle cesse de remplir sa fonction normale du fait qu’elle devient incapable de protéger les membres de la collectivité dont elle a la charge. Le problème n’est donc pas pour un pays de posséder une constitution juridiquement parfaite ni non plus d’être en quête d’une démocratie idéale, mais de se donner un régime capable de répondre aux difficultés concrètes, de maintenir l’ordre en suscitant un consensus favorable aux innovations susceptibles de résoudre les conflits qui surgissent inévitablement dans toute société. De ce point de vue, la critique de la République de Weimar faite par Carl Schmitt ne procède pas du tout d’une intention hostile à ce régime, mais du souci de lui donner l’autorité suffisante pour mener une politique efficace. C’est ce qui ressort clairement de l’ouvrage Legalität und Legitimität publié à peine quelques mois avant la venue au pouvoir de Hitler. Il s’agissait comme Schmitt le déclare lui-même d’une « tentative désespérée pour sauver le système présidentiel, la dernière chance de la République de Weimar, face à une jurisprudence qui refusait de poser le problème de la constitution en termes d’amis et d’ennemis ». Au fond, c’est au nom d’une fausse conception de la légalité que les défenseurs attitrés de la Constitution de Weimar ont finalement permis à Hitler de venir de venir légalement au pouvoir.

    Pour comprendre les conceptions de Carl Schmitt il faut donc se replacer à l’époque où sa pensée politique s’est formée, au contact de Max Weber1, et où il a publié ses premiers ouvrages d’analyse politique. C’était justement le temps où le gouvernement allemand, faute de se donner les moyens de la politique, était à la merci de putschs successifs et de pressions extérieures qui ont conduit à l’occupation de la Ruhr. Le pouvoir essayait de compenser l’impuissance à laquelle il s’était lui-même condamné en multipliant les vagues promesses tendant à substituer à la démocratie politique la démocratie sociale, , celle-ci étant présentée comme la démocratie idéale, celle qui devrait exister et dans laquelle l’éthique réglerait mieux les difficultés que l’autorité et la puissance. Pour Carl Schmitt, une démocratie ne pouvait être sociale que si d’abord elle était politique, c’est-à-dire si elle acceptait pleinement les impératifs et les servitudes de la politique. Il n’a cependant jamais été partisan d’une puissance illimitée – il était trop juriste et spécialiste du droit constitutionnel pour soutenir une pareille aberration – mais il refusait une politique qui excluait le vrai jeu politique et espérait s’en tirer avec des mots d’ordre creux concernant la paix, le progrès social ou l’avenir du socialisme. Il s’agissait d’une politique de la non politique (Politik des Unpolitischen) qui ne pouvait que conduire à la pire des politiques, faute de prendre ses responsabilités. La problématique de la politique, C. Schmitt l’a posé dans les catégories de Hobbes, comme le montre de façon caractéristique le texte suivant : « Pourquoi les hommes donnent-ils leur consentement à la puissance ? Dans certains cas par confiance, dans d’autres par crainte, parfois par espoir, parfois par désespoir. Toujours cependant ils ont besoin de protection et ils cherchent cette protection auprès de la puissance. Vue du côté de l’homme, la liaison entre protection et puissance est la seule explication de la puissance. Celui qui ne possède pas la puissance de protéger quelqu’un n’a pas non plus le droit d’exiger l’obéissance. Et inversement, celui qui cherche et accepte la puissance n’a pas le droit de refuser l’obéissance2 ». Cette façon de poser le problème de la politique suscite évidemment d’autres problèmes que nous ne soulèverons pas ici, puisque notre objet est de présenter la pensée de Carl Schmit.

    1  Il n’y a pas de doute que C. Schmitt est le véritable fils spirituel de Max Weber. Même ses adversaires le reconnaisse, malgré leur ironie, par exemple J. Habermas lors du congrès Weber à Heidelberg en 1964.

    2  C. Schmitt, Gespräch über die Macht und den Zugang zum Machthaber, Pfullingen, 1954, p. 11.

    In Limine

    http://www.voxnr.com/3311/carl-schmitt-politique-puissance-julien-freund

  • La réaction, c’est la (sur)vie

    Pour sa grande rentrée politique, à la veille d’une campagne qui s’avère décisive à plus d’un titre, Marine Le Pen a tenu samedi un discours très offensif à Brachay (Haute-Marne). Une allocution placée sous le signe de la reconquête de notre indépendance, de nos libertés, de nos souverainetés trop souvent bradées, foulées aux pieds par  le Système, le  parti de l’étranger. « Je ne reconnais aucun pouvoir étranger sur le peuple français, je ne crains ni n’ai prêté aucune allégeance à aucune puissance du monde » a déclaré la présidente du FN qui a rappelé la promesse de la tenue d’un « référendum sur l’appartenance à l’Union européenne. (…) Français, nous pouvons redevenir un peuple libre, fier, indépendant, nous pouvons rendre à la France sa vraie place dans le monde! ».

    Marine, « libre par rapport au Qatar qui achète tout et tout le monde », aux « banques et multinationales« , « à l’Union européenne ou à l‘Allemagne qui la domine », n’a pas manqué de pointer un « personnel politique soumis aux Qataris ou aux Saoudiens ». Elle s’est arrêtée sur le cas emblématique d’un Nicolas Sarkozy qui, « début août », « a fait un déplacement secret au Maroc pour rencontrer le roi d’Arabie saoudite et l’assurer de sa bienveillante amitié. Il (Sarkozy, NDLR) se voudrait le champion médiatique de la lutte contre l’islamisme radical, il a été faire allégeance au promoteur mondial du wahabbisme. »

    « Tous mes adversaires ont contribué à l’effondrement de la France », a-t-elle dit. « Comment porter un diagnostic clair quand on est soi même responsable du désastre (…). Ils espèrent que les Français oublieront leurs échecs, mais désolée, nous serons là pour les rappeler », ne sommes-nous pas davantage victimes de nos politiques que des événements eux-mêmes ? ».

    Faire un bon diagnostic nécessite bien sûr de savoir nommer correctement les choses, d’oser appeler un chat un chat. Bref de de ne pas participer à ce concours de dissimulation, de langue de coton, de mensonges sémantiques qui pollue le discours de la classe politico-médiatique… et qui explique d’ailleurs largement son rejet par des Français de moins en moins dupes.

    Ainsi, nous l’avons déjà constaté, la quasi totalité des assassins et/ou des criminels agissant au nom d’une haine  de la France plus ou moins maquillée et « légitimée » par une   idéologie islamo-djihadiste, sont très souvent décrits comme des fous, des déséquilibrés.  Bref des pauvres types privés de raison, leur folie les exonérant d’une réelle responsabilité…contrairement bien sûr au cas d’un « de souche » qui serait accusé sans circonstances atténuantes   de racisme violent.

    Les deux Marocains, fichés S,  expulsés de France la semaine dernière, et qui préparaient des attaques dans des lieux publics à Metz (Moselle), selon le quotidien marocain Assabah,  n’ont pas eu droit à un jugement sur leur équilibre psychologique. En revanche, comme de bien entendu, l’individu qui a poignardé et « blessé sérieusement » la semaine dernière un policier dans un commissariat du centre de Toulouse en déclarant « en avoir marre de la France« ,  souffrait de « troubles psychiatriques » selon les médias.

    Quant à Mehdi, ex militaire français « radicalisé »,  parti en Syrie  du côté  des  djihadistes,  et qui vient de comparaître devant le tribunal correctionnel pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme »,  il serait lui aussi victime de ses débordements emotionnels. Le site du Parisien nous explique ainsi que « l’expert psychologue qui l’a examiné a estimé que la religion avait envahi son énergie physique et psychique (sic). Un surinvestissement susceptible de traduire un certain trouble identitaire. Selon l’expert psychiatre, c’est également pour répondre à des questions existentielles que Mehdi s’est totalement engagé dans l’idéologie religieuse ». Qu’en termes délicats ces choses là sont dites…

    Aujourd’hui des hommes de gauche comme Jacques Julliard, « historien des gauches, éditorialiste à Marianne » ou l’écrivain et essayiste Pascal Bruckner, tous deux connus pour leur hostilité vis-à-vis de l’opposition nationale, établissent cependant (partiellement) peu ou prou un  diagnostic fait  bien  avant eux par le FN ou des intellectuels droitiers et/ou réactionnaires.

    Le 26 août dans les colonnes du Figaro,  M. Julliard notait qu’on avait assisté « en l’espace de deux ou trois ans, à la plus incroyable inversion de presque tous les signes distinctifs de la gauche, ceux dans lesquels traditionnellement elle se reconnaît et on la reconnaît. » « (La laïcité) « est devenue suspecte à une partie de l’extrême gauche intellectuelle, qui a repris sans vergogne à son compte les errances de Nicolas Sarkozy sur la prétendue laïcité ouverte. Car la laïcité de papa, dès lors qu’elle s’applique à l’islam, et non plus au seul catholicisme, apparaît soudain intolérante, voire réactionnaire. Pis que cela, elle charrierait avec elle de vagues relents de revanche catholique! Depuis que l’Église s’y est ralliée, elle serait devenue infréquentable! ».

    « La République à son tour est devenue suspecte. N’a-t-elle pas une connotation presque identitaire, souchienne disent les plus exaltés, pour ne pas dire raciste? N’est-elle pas le dernier rempart de l’universalisme occidental contre l’affirmation bruyante de toutes les minorités? (…). Il ne reste plus qu’à faire entrer le dernier suspect : c’est le peuple lui-même! (…). La récusation du peuple par les bobos, qu’ils soient modérés, façon Terra Nova, ou extrémistes, façon islamo-gauchiste, est un fait politique de grande importance (…) ».

    « Il y a quelque chose d’insolite dans le néo cléricalisme musulman qui s’est emparé d’une frange de l’intelligentsia. Parce que l’islam est le parti des pauvres, comme ils le prétendent ? Je ne crois pas un instant à ce changement de prolétariat. Du reste, allez donc voir en Arabie saoudite si l’islam est la religion des pauvres. Je constate plutôt que l’islamo-gauchisme est né du jour où l’islamisme est devenu le vecteur du terrorisme aveugle et de l’égorgement. »

    « Pourquoi cette conversion? » s’interroge Jacques Julliard. « par haine du christianisme », car « il est singulier de voir ces âmes sensibles s’angoisser des progrès de la prétendue islamophobie, qui n’a jamais fait un mort, hormis les guerres que se font les musulmans entre eux, quand les persécutions dont sont victimes par milliers les chrétiens à travers le monde ne leur arrachent pas un soupir ». Mais aussi parce que « l’intelligentsia est devenue, depuis le début du XXe siècle, le vrai parti de la violence. Si elle préfère la Révolution à la réforme, ce n’est pas en dépit mais à cause de la violence. Sartre déplorait que la Révolution française n’ait pas assez guillotiné. »

    Pascal Bruckner lui aussi invité à s’exprimer dans Le Figaro (le 20 mai dernier), qui a confessé dans le passé certaines de ses erreurs de jugements, rêve également d’une gauche introuvable, retrouvant la passion de la France française et désireuse de protéger son identité et son peuple.

    Comme M. Julliard, il note que « toute l’ultra-gauche est encore habitée par le rêve totalitaire, celui de la révolution totale. En perte de vitesse pendant vingt-cinq ans après la chute du communisme, années durant lesquelles elle a remâché son amertume, elle a reçu avec le 11 septembre 2001 un formidable coup de pouce. Elle peut enfin conjoindre son ressentiment avec celui de l’islamisme (…) Les bombes, les attentats suicides renouent avec la stratégie des mouvements insurrectionnels. Toute l’ultra-gauche est fascinée par la puissance éruptive du djihadisme. Cette alliance a été théorisée par le Socialist Workers Party (des trotskistes) en Angleterre : sous certaines conditions, l’alliance avec les musulmans même rétrogrades est nécessaire pour ébranler la forteresse capitaliste. Ce qu’on a raté avec les prolétariats, le tiers-monde, on va le réaliser avec ce monothéisme sacrificiel dont les fidèles forment un prolétariat de substitution. C’est ce qu’on appelle l’islamo-gauchisme. »

    Mais si les victoires idéologiques, culturelles, précèdent toujours les victoires politiques comme l’a théorisé Antonio Gramsci, le mouvement de balancier se porte désormais vers des positions défendues, tenues de longue date par l’opposition nationale, sous l’effet du choc du réel qui triomphe toujours des errements plus ou moins criminels, des utopies plus ou moins venimeuses.

    M. Bruckner constate que « quand Le Monde et Libération essayent de dresser une liste des intellectuels de gauche, ils n’en trouvent pas ou très peu. Les colonnes vides remplacent celles qui, dans les années 1970, débordaient de noms puisque les deux termes étaient synonymes (…). Cette gauche qui est en train de perdre le magistère de la pensée n’a d’autres ressources que de qualifier les déviants de réactionnaires. Mais est réactionnaire à leurs yeux celui qui prend en compte la complexité des choses et se refuse à réduire le réel à une seule idée, un seul slogan. Cette injure doit devenir un titre de fierté. » Si Pascal Bruckner se met à parler comme Bruno Gollnisch ! Oui la réaction c’est la vie ! Et celle de notre peuple dans les années décisives à venir, la condition même de sa survie.

    http://gollnisch.com/2016/09/05/la-reaction-cest-la-vie-2/

  • Imposture antiraciste : La haine occultée de la racaille envers les Asiatiques

  • Opération Vos Couleurs : appel au peuple pour l'union des droites

    Voilà l'initiative que tant de lecteurs attendaient, ambitieuse et originale, qui mérite d'être découverte et soutenue : les lecteurs et autres électeurs de droite sont invités à signer un appel destiné à des personnalités politiques de droite, proches de nos idées, afin qu'elles se rassemblent pour former une force de coalition en vue des élections présidentielles autour d'un candidat unique pour 2017 :

    Logo_Vos_Couleurs_ruban
    Ces personnalités seront invitées par VosCouleurs à se réunir au mois de novembre pour réaliser l’Union des Droites, définir un programme commun et désigner leur candidat, avant qu'il ne soit trop tard.
    Signez l'appel en ligne et faites signer votre entourage.
    Plus d'informations à venir sur cette initiative trans-partisane.
    Michel Janva

  • Les quatre Etats confédérés

    Article publié sur a-rebours.fr et dans L’AF2000

    Pour Maurras, comme pour Rousseau, la démocratie à un niveau supérieur à celui d’une petite communauté homogène, est forcément une illusion : soit le nombre, dépourvu de volonté unanime et incapable de se gouverner lui-même, va se donner à un seul chef, et ce sera le césarisme, avec ses gloires et surtout ses périls (Napoléon), soit il se laissera diriger par le petit nombre organisé et ce sera l’oligarchie (le parlementarisme et sa corruption endémique).

    La formule maurrassienne des « quatre États confédérés » (Juifs, Protestants, Francs-Maçons et Métèques) n’est au fond qu’une déclinaison de ce principe général dans le cas particulier de la IIIème République, à l’époque de l’Affaire Dreyfus et dans les années qui suivirent. Ce constat est d’ailleurs dénué de toute forme de racisme (les Protestants et les Francs-Maçons ne correspondent à aucune origine ethnique), racisme que Maurras méprisait comme en témoignent ses propos peu amènes à l’égard de Gobineau et de ses héritiers.

    La dérive oligarchique dans le cas de la République des années 1890 est en quelque sorte amplifiée par cette spécificité : le régime s’instaure sans l’assentiment des catholiques, donc de la majorité silencieuse des Français, ce que Maurras appellera le « pays réel », et va devoir s’appuyer sur les communautés et les groupes minoritaires pour recruter son personnel. Ce tableau est à nuancer par la politique de ralliement d’une partie du clergé (le « toast d’Alger ») et de certains courants catholiques (Le Sillon). Mais le ralliement aura du mal à s’imposer, à cause des tracasseries, des brimades (Affaire des fiches) ou des franches persécutions (expulsion des congrégations) qu’aura à subir l’Église de France jusqu’à la Grande guerre.

    Stéphane BLANCHONNET

    La suite sur A Rebours

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Les-quatre-Etats-confederes

  • La police de la charia en France

    Ancienne conseillère régionale d'Ile-de-France, Céline Pina avait dénoncé, en 2015, le salon de «la femme musulmane» de Pontoise. Elle écrit dans Le Figarovox :"À Toulon ce dimanche, deux hommes se sont fait agresser et frapper sous les yeux de leurs enfants, par une bande de jeunes issus de la cité dite «sensible» des Œillets, simplement parce que les femmes qui les accompagnaient étaient en short.

    Toujours à Toulon, le 13 juin 2016, une jeune fille de 18 ans s'était faite insulter et menacer dans le bus de la ligne 3, par une bande de fille de son âge parce qu'elle portait un short.

    Aux cris de «putes» et «vas-y mets-toi toute nue», les jeunes hommes sont venus exercer une police de la vertu que l'on croyait impossible sous nos latitudes. Dans le cas de la jeune fille en short, qui a raconté son agression sur Facebook, à la question «pourquoi vous me traitez de pute parce que je porte un short alors qu'un homme peut se balader torse nu en plein centre-ville sans que personne n'y trouve rien à redire?», les jeunes femmes ont répondu «ben parce que t'es une femme, faut se respecter, sale conne.» Ces gardiennes sourcilleuses de la pudeur des femmes, mais peu de la chasteté de leur vocabulaire par ailleurs, ont tout dit: un homme on doit le respecter, une femme doit se respecter.

    On ne saurait plus clairement exprimer l'injonction à intégrer l'assignation à la pudeur comme une norme sociale et l'autocensure comme une norme comportementale. Une assignation à la pudeur qui plonge ses racines dans l'hypersexualisation du corps féminin et qui explique le rejet du corps de la femme, vu comme intrinsèquement impur et sale.

    La question du burkini, la multiplication des voiles intégraux, l'agression des femmes en short et le tabassage de leurs compagnons participent de la même logique. Faire du corps de la femme, un enjeu social et politique, un marqueur de la progression d'une idéologie au sein de la société. Dans les deux cas, c'est au nom de la transgression d'une «pudeur», érigée en norme pour la femme, que les agresseurs sont passés à l'acte. [...]"

    Michel Janva