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Avortement et délit d’entrave : Marion Maréchal-Le Pen dénonce une trahison de l’esprit du texte de Simone Veil
Malgré soixante-seize amendements déposés par des députés FN, Ligue du Sud et LR – et en l’absence de François Fillon qui n’était pas dans l’Hémicycle –, le « délit d’entrave » a été voté par l’Assemblée jeudi soir. Deux ans de prison et 30 000 euros d’amende, voilà ce qu’il en coûtera d’informer sur l’avortement. Une loi contre laquelle s’est battue Marion Maréchal-Le Pen qui nous en explique les tenants et les aboutissants.
Présent : Pourquoi, selon vous, les partisans de l’avortement ne veulent-ils pas que les femmes soient informées avant de prendre une décision aussi lourde ?
La gauche aujourd’hui n’a plus aucune consistance idéologique, son camp est divisé et son électorat traditionnel a fondu comme neige au soleil, elle a donc besoin de réactiver de vieux combats dépassés qui ont fait les grandes heures de son hégémonie culturelle pour se rassurer et se réunir. Le combat en faveur de l’avortement est certainement l’un des plus symboliques. Il faut donc le faire durer à l’envie en allant toujours plus loin : droit fondamental, remboursement intégral de tous les actes liés à l’IVG (aujourd’hui l’échographie d’une femme qui avorte est mieux remboursée que l’échographie d’une femme qui souhaite garder son enfant), suppression du délai de réflexion et maintenant création d’un délit d’opinion pour tous ceux qui, par tous moyens (pas seulement numériques), chercheraient à proposer une alternative aux femmes qui hésitent. Les gens de gauche se donnent ainsi l’impression de résister face à une menace réactionnaire et conservatrice. Les pauvres, j’ai envie de vous dire, et pauvre de nous face à une telle bêtise.
Les sites d’information sur l’IVG sont accusés de « désinformation » par Laurence Rossignol. Que vous inspire cette inversion des réalités ?C’était en effet l’argument avancé pour soi-disant protéger les femmes de la « pression » de ces sites qui les orienteraient dans une mauvaise direction avec de « fausses informations ». Aujourd’hui cette pression n’existe pas, en réalité le gouvernement cherche à tuer toute alternative à sa propagande officielle clairement en faveur d’une banalisation de l’avortement. J’en veux pour preuve la vidéo du médecin sur le site du gouvernement qui explique qu’il n’y a aucune séquelle physique et psychique suite à un avortement alors que le corps médical est divisé sur le sujet. Même Simone Veil s’accordait à dire que les effets psychiques n’étaient pas nuls. Avec le texte, ce sera donc au juge de trancher entre les informations justes ou fausses sur le plan médical. C’est une aberration et une censure totale de la liberté d’expression.
Vous pensez que ce « délit d’entrave » est une infantilisation des femmes ; n’est-ce pas aussi et surtout une avancée totalitaire de la culture de mort ?
Il s’agit clairement d’une trahison totale de l’esprit du texte de Simone Veil. La légalisation devait être une loi d’exception et non un droit, un acte de dernier recours posé dans un cadre de détresse et dont le gouvernement devait tout faire pour dissuader la femme. Aujourd’hui le simple fait de vouloir dissuader la femme d’avorter est perçu comme une atteinte à ce droit et l’enfant n’est considéré comme existant que dans le cadre d’un projet parental. Cette dérive est terrifiante alors que 200 000 avortements sont pratiqués chaque année et que 10 % des lycéennes d’Ile-de-France ont déjà avorté en dépit d’un accès facilité à la contraception.
Comme vous, des députés LR ont lutté contre cette proposition de loi, mais d’autres députés LR ont voté pour. Sur ces questions de la défense de la vie, quelles réponses apportera le programme présidentiel de Marine Le Pen, alors que François Fillon apparaît comme « le candidat de la Manif pour tous » ?
Plutôt que de mettre en place des objectifs, des quotas d’IVG dans les établissements de santé, il faudra soutenir financièrement les structures qui proposent d’accompagner les femmes isolées et hésitantes. Il faudra revenir sur le remboursement intégral et illimité de l’avortement car les femmes sont des êtres responsables qui doivent être traités comme tels. Il faudra mettre en place l’adoption prénatale et restaurer le délai de réflexion pour éviter les décisions précipitées dans un moment de panique pour acter que l’avortement n’est et ne sera jamais un acte anodin. Enfin il faut absolument dégager des solutions financières pour une politique familiale digne de ce nom, en particulier pour les mères isolées, alors qu’aujourd’hui 47 % des femmes avortent pour des raisons économiques.
Propos recueillis par Samuel Martin
Entretien paru dans Présent daté du 6 décembre 2016
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Journal du lundi 5 décembre - Europe / Autriche : la désillusion Hofer
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Mum, Dad & Kids : il manque 39 000 signatures
L'initiative Mum, Dad & Kids vise à protéger, au niveau européen, le mariage homme-femme et la filiation père-mère-enfant.
Il s’agit, autrement dit, de mettre un coup d’arrêt aux tentatives de plus en plus nombreuses et pressantes d’imposer directement ou indirectement le mariage gay, la PMA sans père et la GPA aux Etats-membres de l’Union européenne qui ne les ont pas légalisés d’eux-mêmes.
Mum, Dad & Kids progresse bien : 7 pays ont maintenant dépassé, et même doublé pour certains, le seuil national requis. Mais il manque encore 39.000 signataires pour la France alors que la date limite est le 10 décembre à minuit ! La mobilisation est urgente !
Signez dès maintenant (3 minutes suffisent) et faites signer autour de vous : c'est urgent et essentiel !
A ce sujet, deux infos importantes :
· Pour soutenir Mum, Dad & Kids, vous devez notamment indiquer un numéro de pièce d'identité : il s'agit de certifier que vous êtes une personne qui existe bien, cette initiative citoyenne européenne suivant des conditions règlementaires strictes, qui rendront son succès possible. Mais soyez rassuré : cette information n'est pas enregistrée, PERSONNE n'y aura JAMAIS accès.
· Vous pouvez signer en ligne ou, si vous préférez, télécharger et imprimer le formulaire pour l'envoyer par La Poste à l'adresse indiquée.
La Manif Pour Tous, partenaire de Mum, Dad & Kids, vous remercie d'avance de votre soutien et de votre relais.
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Eloïse Benhammou Le scandale du RSI et des cotisations sociales - Meta TV 3/3
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Le moujik de droite et le boyard de gauche, par Gabrielle Cluzel
Venant de terminer le livre La guerre à droite aura bien lieu, de Guillaume Bernard, je ne saurais trop en recommander la lecture. Clair, étayé, bien articulé, il offre une cohérence d’ensemble, un concept général pour résumer un sentiment confus que nous partagions tous sans parvenir à l’exprimer : n’est-ce pas le propre des essais réussis ? L’idée est donc que nous arrivons à la fin d’un cycle – vieux de deux siècles – celui du mouvement « sinistrogyre », caractérisé par des idées et des forces politiques novatrices arrivant par la gauche. Il serait désormais remplacé – retour de balancier – par un mouvement dextrogyre rigoureusement inverse : « C’est désormais à droite, explique Guillaume Bernard, que viennent l’innovation idéologique et la pression politique. »
« La pression politique », peut-être, mais pas la pression psychologique. Qui ne sent pas encore du tout sa fin de règne. L’homme de droite est toujours animé par le complexe du moujik face au boyard de gauche : non, s’il vous plaît, pas sur la tête ! Comme l’enfant du placard, il voudrait tellement que son bourreau l’aime.
Un intellectuel réactionnaire bon teint, répétant entre haut et bas à qui veut l’entendre que l’ostracisme médiatique dont il fait l’objet vaut légion d’honneur, citation et quartier de noblesse courra pourtant ventre à terre parler de son dernier livre au moindre organe de presse de gauche qui lui entrouvrira ses colonnes, et en fera, tout fier, grande publicité sur les réseaux sociaux : quelle victoire, quel gage de notoriété, de réussite sociale ! Quand il ne retwittera jamais, ô grand jamais, telle interview accordée avec inquiétude, en se rongeant les ongles, en se retournant dans son lit pendant de longues nuits d’insomnie – a-t-il bien fait d’accepter ? Ne va-t-il pas se griller ? se démonétiser ? se diaboliser ? – à une publication de ce qu’on appelle si affectueusement la « fachosphère ».
Et tant pis si ladite « fachosphère » est infiniment plus prescriptrice, pour vendre un livre, que le canard de gauche en soins palliatifs, alimenté par subventions d’État en intraveineuse, et dont les abonnés tiendraient dans une cabine téléphonique si cet objet existait encore. Tant pis si Donald Trump a claironné qu’il avait gagné grâce à la presse alternative et aux réseaux sociaux, sans l’aide des médias mainstream. On veut bien sincèrement croire ce brave Donald, mais on se glorifie d’avoir obtenu une aumône, souvent longtemps quémandée, par les médias ayant pignon sur rue. Et si par hasard, ceux-ci, au milieu d’un océan de commentaires désagréables, vous concèdent une infime qualité, c’est le Graal, la queue de mickey, le tiercé dans l’ordre : vous n’avez de cesse de le répéter à qui veut l’entendre, sans vous demander plus avant si au fond, trouver (petite) grâce, de quelque façon que ce soit, aux yeux d’un sale type, n’est pas plutôt inquiétant. Les coups de knout ne s’oublient jamais et laissent des cicatrices indélébiles.
Et si, en plus d’être de droite, vous êtes catholique, le syndrome est décuplé, car évidemment vous avez pris jadis de ce simple fait, double-ration de knout.Pauvre moujik. Qui va, en plus, cacher ses vieilles hardes honteuses sous des beaux atours de charité : c’est tellement altruiste de porter la parole évangélique à gauche. C’est par pur amour du prochain qu’on leur fait des risettes, qu’on tente de les apprivoiser, qu’on fait montre de grande ouverture d’esprit, puisqu’on les félicite, qu’on leur tresse des couronnes de lauriers, qu’on chante Alléluia, qu’on fait donner des Te Deum, sitôt qu’un homme politique de gauche, qu’un chanteur de gauche, qu’un penseur de gauche, un journaliste de gauche, émet ce qui ressemble à une parole de bon sens.
Mais cette charité est hémiplégique. Qu’un politique de l’autre côté de l’échiquier politique, du FN par exemple, prononce la même vérité, on lui fera le coup du mépris. Vous ne voudriez pas que l’on se tire une balle dans le pied, quand même, en ayant l’air d’être un tout petit peu d’accord avec Baba Yaga, le Yéti, le monstre du Loch Ness ?
Une jeune journaliste de mes connaissances travaillant pour un site « alternatif » – dit de la réacosphère par ses amis, de la fachosphère par ses ennemis – avait lu avec intérêt une recension cinématographique profonde et spirituelle sur le blog de tel prêtre diocésain. Elle le contacte : pouvait-elle l’interroger une minute au sujet de ce film ? Les lecteurs de son site – beaucoup de jeunes n’ayant guère été catéchisés – en tireraient sûrement grand profit. Blanc au téléphone. Gêne palpable. Pour CE site ? Non, vraiment, il ne préférait pas. La jeune journaliste, légèrement excédée, raccrocha, non sans recommander à ce prêtre – au demeurant fort sympathique – de la rappeler le jour où il se souviendrait que ces lecteurs peu fréquentables étaient aussi dotés d’une âme. Aurait-il refusé de la même façon s’il avait été contacté – pure science-fiction – par L’ Humanité ?
Le mouvement dextrogyre est peut-être amorcé, mais les gueux, les intouchables, les dhimmis, sont toujours du même côté. Et en cela le paysage politique reste sinistre.
Gabrielle Cluzel
Article repris du numéro 932 du magazine Monde & Vie consacré à Donald Trump ou la colère des peuples
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Marine Le Pen salue la victoire du Non au référendum italien
La claque que les électeurs ont donné au gouvernent actuel italien et à son chef de file, Matteo Renzi, est en train de déchaîner de fortes réactions en Europe.
Marine Le Pen a été la première à se féliciter de cette victoire du Non, motion de défiance envers Renzi mais aussi l’UE.
Les Italiens ont désavoué l'UE et Renzi. Il faut écouter cette soif de liberté des nations et de protection !MLP #referendumcostituzionale
Nigel Farage, le meneur du Brexit, a exprimé lui-aussi son contentement pour ce Nonqu’il interprète comme un rejet de l’Euro plutôt que d’une réforme constitutionnelle :
Hope the exit polls in Italy are right. This vote looks to me to be more about the Euro than constitutional change.
Ce scrutin italien sur une question institutionnelle est perçu comme intimement lié aux préoccupations que suscite le futur de l’Union Européenne : déjà on commence à parler d’un Italexit.
Francesca de Villasmundo
http://www.medias-presse.info/marine-le-pen-salue-la-victoire-du-non-au-referendum-italien/65712/
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Eloïse Benhammou Le scandale du RSI et des cotisations sociales - Meta TV 2/3
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Les compères
Une déception et une satisfaction. La déception la défaite au second tour de la présidentielle autrichienne de Norbert Hoffer, candidat du FPÖ, face à Alexander van der Bellen, l’écolo-européiste soutenu par tous les lobbies antinationaux. « L’appel d’une rescapée (Gertrude) de la Shoah à barrer la route à l’extrême droite (a connu) un large succès » et a été entendu s’est félicité Le Figaro et plus largement François Hollande, des caciques bruxellois comme le président du Conseil Donald Tusk et celui du Parlement européen Martin Schulz. Dans ce climat délirant de (re)diabolisation, et malgré une participation plus élevée que lors du précédent scrutin qui avait été invalidé (74,1 % hier, contre 72,6 %en mai), celle-ci a profité surtout à van der Bellen. «Avec 53,3 % des voix selon les projections de la télévision publique, il devrait surpasser son adversaire d’environ 300 000 bulletins, contre à peine 31 000 en mai. ».
Les patriotes autrichiens se sont donc beaucoup moins bien mobilisés, endormis peut-être par des sondages prédisant une victoire de Norbert Hoffer, lassés par cette élection à rallonge pour un poste de président qui, dans la constitution autrichienne , est une fonction essentiellement honorifique et assez peu opérative. M. Hoffer, «immensément triste que ça n’ait pas marché », et nos camarades du FPÖ, dont le président Heinz-Christian Strache, ont rappelé que l’heure de vérité sera celle des prochaines législatives de 2018, l’élection du futur chancelier qui conduira la politique du pays. Slate.fr le notait déjà en mai dernier, « en 2018 et tous les sondages donnent le FPÖ en tête, devant le SPÖ et l’ÖVP. Les politologues pensent que la victoire d’Alexander Van der Bellen augmente les chances du FPÖ car les Autrichiens voudront rétablir une forme d’équilibre entre les forces politiques.»
La satisfaction, c’est bien sûr la très large participation et victoire du Non (60%) au référendum constitutionnel en Italie. Le chef du gouvernement, au profil assez proche d’un Emmanuel Macron, Matteo Renzi, 41 ans, élu par ses pairs en février 2014, est très décrié pour sa politique s’alignant sur les oukases de Bruxelles. Il a avoué qu’il avait sous-estimé son impopularité. La personnalisation de ce scrutin lui a coûté très cher, mais c’est plus généralement le Parti démocrate (centre-gauche) au pouvoir, nous l’avions noté en septembre, qui est aujourd’hui rejeté par les Italiens en ce qu’il s’est avéré incapable d’améliorer la situation sociale et économique, sans même parler des nouveaux périls engendrés par les flux migratoires.
M. Renzi avait déclaré qu’en cas de vote négatif il remettrait sa démission. Celle-ci aura pour effet de déclencher des élections législatives au printemps ou formations de droites, populistes, nationales, de Forza Italia, au Mouvement 5 Etoiles (M5S) en passant par nos amis de la Ligue du Nord et une myriade d’autres partis, qui ont fait campagne pour le Non, entendent bien consolider leurs positions.
Si Matteo Renzi est une des références de François Fillon, comme celui-ci en a fait l’aveu à David Pujadas lors de son passage au Journal télévisé de France 2, le 28 novembre, les scrutins de ce dimanche entrent bien évidemment en résonance avec la période électorale dans laquelle nous entrons en France. Beaucoup d’observateurs ont souligné que si une majorité des habitants des campagnes, des jeunes, 75% des ouvriers ont voté hier pour le candidat du FPÖ, cela n’a pas suffit à sa victoire. Il faudra, rappelle Bruno Gollnisch que les patriotes français se montrent convaincants, envoient aussi des signaux réconfortants aux classes moyennes, au monde de l’entreprise, aux commerçants-artisans, aux retraités…et électrisent, mobilisent les millions d’abstentionnistes qui peuvent faire la différence. Comptons sur Marine pour dévoiler dans les semaines à venir toutes les facettes de son programme. A contrario, et Patrick Buisson y voit une des faiblesses de la candidature Fillon, le manque d’assise populaire du champion de la droite est patent. Il relève ainsi que les électeurs des villes populaires n’ont pas du tout, ou très peu, participé aux primaires qui ont donné la victoire à M Fillon.
Dans Présent, Guy Rouvrais a publié au lendemain du débat de second tour qui a opposé MM. Juppé et Fillon un article excellent Le débat des compères, qui a parfaitement résumé en quoi ces hérauts de la droite courbe, malgré les postures viriles de M. Fillon, étaient interchangeables et surtout en quoi ces pseudo républicains étaient des leurres, notamment pour les défenseurs de la famille et des valeurs traditionnelles. Avec son aimable autorisation, nous le reproduisons in extenso:
« Alain Juppé a affirmé, il y a peu de temps, à propos de ses relations avec François Fillon qu’ils étaient des amis de longue date qui ne se sont jamais véritablement disputés. On en a eu confirmation lors de la campagne du premier tour où ils n’ont bataillé l’un contre l’autre qu’à fleurets mouchetés et comme la mort dans l’âme. Il faut donc saluer l’effort qu’ils ont dû accomplir jeudi soir pour trouver des terrains de mésentente. Certes, il y en a eu quelques-uns, mais ce sont ceux de boutiquiers. 35 heures, 37, 39, 48 ? Payées combien ? Pour les salariés du privé et les fonctionnaires ? Faut-il en supprimer 600 000, 500 000, 250 000 et comment ? Et les policiers ? Redéployer les effectifs ou en recruter ? On attendait des visionnaires et on a eu des experts-comptables ! L’électeur de la droite et du centre est prié de déterminer à quel endroit mettre le curseur afin de choisir entre ces deux vieux compagnons pour aller voter dimanche».
« Mais sur l’essentiel, hélas, ils sont d’accord ! Sur la loi naturelle, qui touche aux fondements de notre civilisation, ils s’entendent pour entériner ce qui la bafoue. Ils sont déterminés à conserver le mariage pour tous après avoir voté contre, comme la droite libérale l’a toujours fait, acceptant, sans barguigner, les lois socialistes qu’elle avait combattues : l’abrogation de la peine de mort, le Pacs et maintenant le mariage gay. C’est cette abdication que Juppé et Fillon appellent rupture et cette continuité qu’ils nomment alternance. L’un, certes, ne veut que l’adoption simple pour les couples de même sexe, l’autre l’accepte plénière, la belle affaire ! Ils ont protesté avec véhémence de leur volonté de pas toucher si peu que ce soit, au prétendu droit à l’avortement ».
« Pour l’un, Juppé, il s’agit d’un droit fondamental, pour l’autre, Fillon, c’est un droit essentiel. Cherchez la différence dans votre dictionnaire des synonymes… Le député de Paris a tenu à dissiper un affreux soupçon, développé par son compère, à savoir qu’il pourrait être hostile à l’avortement. Il l’a rassuré : certes, il y est opposé dans le tabernacle de sa conscience, mais qu’on ne s’alarme point, cela ne peut avoir aucune incidence sur sa gouvernance, l’homme public qui est pour ignorant l’homme privé qui est contre.»
« On notera, pour l’anecdote, qu’ils sont tous les deux des anciens combattants de mai 68, avec mention spéciale pour Juppé qui a avoué avoir manifesté à la fois avec les gauchistes et les gaullistes : sous l’étudiant on voyait déjà poindre la graine de politicien qui ne met pas tous ses œufs dans le même panier. On oubliait : ils sont résolus tous les deux à combattre les extrémismes . On se demande pourquoi ce pluriel, puisqu’il n’a jamais été question de Nathalie Arnaud de Lutte ouvrière ni de Philippe Poutou du Nouveau parti anticapitaliste mais seulement du Front National, abusivement jugé extrémiste, en se demandant qui sera le plus efficace pour battre Marine Le Pen. Nous sommes d’accord avec eux : quel que soit le vainqueur dimanche, il n’aura qu’un adversaire sérieux en 2017, c’est la présidente du Front National.»
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Lavrov: « Qui es-tu, putain ! pour me faire la leçon !»
En seize ans à la tête de la diplomatie russe, il a vu défiler des interlocuteurs de tous acabits, aucun à son niveau, les jaugeant patiemment, les testant, les soupesant, tentant parfois de les apprivoiser, voire même de les séduire, avant de les terrasser.
La totalité de ses interlocuteurs occidentaux et arabe de la fameuse coalition islamo-atlantiste de la guerre de Syrie ont trépassé: Hillary Clinton (USA), David Miliband et William Hague (Royaume Uni), Alain Juppé et Laurent Fabius (France), Hamad Ben Jassem (Qatar) et Saoud Al Faysal (Arabie saoudite)…
Unique survivant, impassible, impavide, vainqueur par Ko technique de tous ses adversaires occidentaux dans la bataille de Syrie. Et ce n’est pas fini
RETOUR SUR CETTE SÉQUENCE
Charles de Gaulle, vantant le flegme de son ministre des Affaires étrangères devant Nikita Khrouchtchev, dira de Maurice Couve de Murville: «Je lui ordonne de s’asseoir sur un bloc de glace, il y reste jusqu’à ce que la glace fonde».
Désignant Andréi Gromyko, Khrouchtchev lui répondra du tac au tac: «Pareil pour lui, mais à la différence de Couve, la glace avec lui ne fond pas».
Si Gromyko est passé à la postérité pour avoir été le «Monsieur Niet» de la diplomatie soviétique, Sergueï Lavrov, en digne successeur de son aîné, a glané, lui, le titre envié de «Minister Niet» pour son bras de fer victorieux au Conseil de sécurité de l’ONU à propos de la Guerre de Syrie, bloquant par veto cinq résolutions devant ouvrir la voie à une intervention militaire atlantiste sous couvert de l’ONU.Excédé par la ténacité du russe, le plus capé des hiérarques socialistes pensera trouver la parade par une astuce, qui s’est révélée grossière, couvrant de ridicule son auteur, le ministre français des Affaires étrangères: Laurent Fabius a en effet proposé lundi 22 octobre 2012 la réforme du recours au Droit de veto au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, préconisant que son usage soit réduit au seul cas où un état détenteur de ce droit était menacé d’une action hostile des instances internationales.
Depuis la création de l’ONU, les pays occidentaux ont fait usage du droit de veto 132 fois contre 124 fois à l’Union soviétique puis de la Russie, dont onze veto américains en faveur d’Israël. Les Occidentaux sont donc bénéficiaires de ce passe-droit, qui leur a permis de bloquer l’admission de la Palestine en tant que membre de plein droit de l’organisation internationale. A l’analyse, la proposition de Laurent Fabius s’est révélée être un bobard diplomatique pour enfumage médiatique en ce qu’en voulant priver la Russie de son droit de veto en faveur de la Syrie, il privait, par ricochet, Israël de son bouclier diplomatique américain. Depuis lors, Fabius, petit télégraphiste des Israéliens dans les négociations sur le nucléaire iranien, frustré par ailleurs d’un Prix Nobel pour son bellicisme outrancier, a été placé en état de congélation politique avancée par sa promotion à la Présidence du Conseil Constitutionnel.
Alain Juppé, un autre hyper capé de la méritocratie française, a eu droit au même traitement énergisant du russe. Se vantant avec son compère du Qatar, Hamad Ben Jassem, de faire de la bataille de Bab Amro (Syrie), «le Stalingrad du Moyen orient», février 2012, -qui s’est révélé un des grands désastres militaires de la diplomatie française-, Lavrov, excédé par la morgue de son homologue français lui a tout bonnement raccroché au nez sans jamais le reprendre au téléphone jusqu’à son départ du Quai d’Orsay.
Auparavant, l’anglais David Milliband, impertinent et quelque peu présomptueux, a entrepris de dicter au téléphone les termes d’une résolution qu’il entendait soumettre au vote dans le contexte du conflit russo-géorgien en Ossétie du Sud (Août 2008): la réponse du russe, mémorable, demeurera dans les annales de la diplomatie onusienne: «WHO ARE YOU TO F***ING LECTURE ME» qui peut se traduire selon la version soft: «Qui es-tu ? pour me dire ce que je dois faire !?» et selon la version hard : « Qui es-tu, putain ! pour me faire la leçon !». Ah qu’en termes élégants ces mots-là sont dits.
Le soutien continu à la Syrie dans sa guerre contre la coalition islamo-atlantiste (2011-2015) a valu à la Russie et à son président Vladimir Poutine un regain de sympathie au sein de larges couches de la population arabe lassée par les ingérences incessantes du pacte atlantique dans les affaires intérieures du Monde arabe.
Rompant avec quarante ans de servitude israélo-américaine, le président égyptien Abdel Fattah Sissi a renoué avec Moscou dans la grande tradition des relations égypto-soviétiques de l’époque nassérienne. Mieux, l’Egypte a récupéré les Mistral français destinés à la Russie dont elle a été privée pour cause d’embargo sur l’Ukraine, en les équipant d’un armement russe. Et le premier ministre irakien Haidar Al Abadi, excédé par le chantage des Américains qui subordonnaient leur lutte effective contre Daesh à la promotion d’un système confédéral en Irak, prélude à la partition du pays, s’est lui aussi tourné vers Moscou, obtenant une promesse de livraison d’armes, dans le prolongement du rééquipement de l’armée égyptienne et de la levée de l’interdit sur la livraison des missiles SS-300 à l’Iran.
Issu d’une famille arménienne originaire de Tbilissi, Sergueï Lavrov, en poste depuis 2004, est diplômé d’un prestigieux «Institut d’état des relations internationales de Russie», dont l’enseignement repose sur un axiome immuable, à savoir: «la diplomatie est un sport de combat» et non une péroraison verbeuses pour éditocrates bêtifiés, gobant sans sourciller des énormités du genre de celles proférées par Laurent Fabius, assurant, contre toute évidence, que «Jabhat An Nosra fait du bon travail en Syrie»….OUI, Jabhat An Nosra, le ravisseur des religieuses de Maaloula, dont l’un des factotum, Hédi Nemmouche, aura été le geôlier des quatre journalistes français retenus à Alep…Jabhat An Nosra, la succursale franchisée en Syrie d’Al Qaida, le commanditaire du carnage de Charlie Hebo. «Du beau travail» en effet Sergueï Lavrov est secondé pour les affaires arabes par un grand arabisant Mikhael Bogdanov. En tandem avec le duo syrien Walid Mouallem et Bachar Jaafari, ils ont fait office de brise glaces à tous les assauts de la diplomatie atlantiste. Au point que Fabius a dû ravaler son chapeau le 2 juin 2015 à Paris, préconisant sous forte pression américaine, un règlement politique en Syrie et, ultime humiliation, gratifié le président syrien du titre de «Monsieur» Bachar Al-Assad.
Pire, deux des derniers visiteurs de Damas auront été, fin avril 2015, Edward Nalbandian, ministre des Affaires étrangères d’Arménie, dont le peuple a été victime du génocide par la Turquie, pays allié de la France dans le démembrement de la Syrie, ainsi que, fin Mai 2015, Mgr Béchara El Rahi, patriarche des Maronites, ces chrétiens d’Orient dont la France est théoriquement le pays protecteur.
Depuis lors l’intervention massive russe, le 1er septembre 2015, a brisé le monopole de la navigation aérienne et maritime des Occidentaux en Mer Méditerranée, alors que l’étau diplomatique autour de la Syrie se desserrait avec la normalisation des rapports entre l’Égypte et la Syrie et l’implication massive de la Chine auprès du pouvoir baasiste avec une aide de 7 milliards de dollars à l’effort de guerre syrien, doublé de l’aménagement d’une plate forme navale opérationnelle dans le périmètre de la base navale russe de Tartous.
Pour avoir ignoré cette règle cardinale de la diplomatie internationale, pour avoir mésestimé son adversaire, Fabius, le somnolent des forums internationaux, -ah le roupillon d’Alger, une «micro sieste» répétitive le 15 juin 2015 lors du voyage de François Hollande en Algérie et le 9 juin 2014- en a payé le prix par un KO technique. Ibidem pour Alain Juppé, les deux meilleurs capés de gauche et de droite de la méritocratie républicaine. C’est à se demander, devant un tel gâchis, à quoi servent les grandes écoles françaises.
«Si tu veux obtenir tes droits, tourne-toi vers les Russes pour les récupérer», conseille, amer, Mahmoud Abbas, chef de l’autorité palestinienne, lassé par les tortuosités de la diplomatie occidentale.
http://www.voxnr.com/6955/lavrov-qui-es-tu-putain-pour-me-faire-la-lecon