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  • L’échiquier de Machiavel : Macron, Fillon, Le Pen, la triangulaire qu’on nous prépare

    L’élection présidentielle française est scénarisée, séquencée, rythmée avec ce qu’il faut de suspense et de rebondissements.

    Il y a d’abord eu le duel annoncé Juppé/Le Pen.

    Puis la séquence des primaires de la droite et du centre : avec la victoire surprise de Fillon terrassant « Ali » Juppé.

    Avec l’abandon de Hollande on s’acheminait alors vers un duel Fillon/Le Pen. Fillon/Le Pen ? Une hypothèse médiatiquement insoutenable !

    Un duel Fillon/Le Pen est une hypothèse médiatiquement insoutenable

    Pour deux raisons :

    *L’absence de suspense sur le résultat final : sauf événement majeur interprété avec hauteur historique par Marine Le Pen, Fillon l’emporterait avec 30 points d’avance ;
    *L’aspect insupportable pour la bien-pensance d’avoir à arbitrer un duel entre le candidat de la « droite catholique réactionnaire » Fillon et la « candidate de l’extrême droite ».

    Il est donc urgent de trouver un « troisième homme ».

    Le troisième homme est un marronnier de l’élection présidentielle : ce fut Chirac en 1981 ; Barre en 1988 ; Chirac à nouveau en 1995 ; Chevènement (qui finit à 5%) puis Jean-Marie Le Pen en 2002 ; Bayrou en 2007 ; Marine Le Pen en 2012. Il arrive que le troisième homme se hisse en finale (Le Pen en 2002), voire la gagne (Chirac en 1995).

    Macron endosse les habits du troisième homme

    Les médias ont trouvé le « troisième homme » de 2017 : Emmanuel Macron, le candidat des banques et des puissances étrangères (sauf la Russie) et donc… le candidat des médias.

    Il suffit d’attendre l’échec de la primaire socialiste – c’est-à-dire une faible participation au scrutin – pour voir le scénario se mettre en place.

    Certes Macron – en provenance directe de la banque Rothschild et du secrétariat général de l’Elysée – paraît un peu hors sol. Mais il peut néanmoins coaguler un électorat non moins… hors sol :

    *Les bobos des centres villes, bénéficiaires de la mondialisation ;
    *Les minorités sexuelles et les immigrés dans la foulée de la stratégie de Terra nova.

    A cela il faut ajouter la capacité des médias à mobiliser le marais de la bien-pensance et du centrisme mou (pardon du pléonasme !). Lors des dernières élections régionales, la campagne médiatique de diabolisation du FN a mobilisé contre ses candidat(e)s entre 5% à 7% d’abstentionnistes entre les deux tours. L’un des enjeux pour Macron et les médias de propagande qui le soutiennent est de mobiliser ces électeurs dès le premier tour. Pour cela il suffira de leur seriner qu’il faut à tout prix éviter d’avoir un choix limité, selon leur vocabulaire, entre « la droite et l’extrême droite ».

    Dès 2016 Jacques-Henri d’Avirac avait soupesé les chances de Macron sur Polémia : http://www.polemia.com/pourquoi-macron-peut-gagner/

    Ce match à trois sera meurtrier pour les autres candidats qui risquent de pâtir du « vote utile » : Nicolas Dupont-Aignan à droite, l’écolo et Mélenchon à gauche.

    Ce match à trois sera aussi complexe ! Les enjeux en sont les suivants : pour Macron se hisser au deuxième tour ; pour Fillon arbitrer entre les centristes, les conservateurs et la France périphérique ; pour Le Pen écarter le péril du « vote utile ».

    Macron : se hisser au deuxième tour

    Macron ne peut se hisser au deuxième tour que s’il parvient à agréger à son électorat naturel les voix de ses concurrents qu’il aura préalablement asséchées : jouable, s’agissant du candidat socialiste s’il est mal élu ; plus difficile, pour Mélenchon.

    Il lui faudra aussi choisir sur qui « cogner » le plus… sans le renforcer trop. Macron doit-il chercher à éliminer Fillon pour assurer sa victoire au deuxième tour et pour cela s’allier tactiquement à la présidente du FN pour passer Fillon à la centrifugeuse ? Ou bien viser l’élimination au premier tour de Le Pen si celle-ci reste derrière Fillon ? Au risque d’un deuxième tour plus difficile.

    Fillon : arbitrer entre les centristes, les conservateurs et la France périphérique

    Pour Fillon, le risque majeur c’est… l’élongation. Il doit éviter de décevoir son socle conservateur tout en étendant son électorat vers les centristes et la France périphérique. La stratégie centriste qu’il suit depuis sa victoire à la primaire pourrait être mortifère : son porte-parole Apparu (« Ben » Apparu, selon les mauvais esprits !) a déjà contribué à faire perdre Juppé. Sa mise en avant ne peut que démoraliser les conservateurs et les catholiques alors qu’il s’agit d’un des rares députés Les Républicains à avoir voté la loi Taubira. Quant au discours immigrationniste du porte-parole Apparu c’est une provocation pour la France périphérique.

    D’une manière ou d’une autre Fillon devra faire un choix : persister dans sa néo-ligne centriste avec l’espoir d’affronter Le Pen au deuxième tour mais aussi avec le risque d’en être éliminé, ce que pronostique Philippe de Villiers ; ou bien s’adresser à la France périphérique – le seul réservoir de voix populaires – au risque d’avoir à affronter Macron au deuxième tour. Cornélien !

    Le Pen : éviter le retour du « vote utile »

    Marine Le Pen ne manque pas de cordes à son arc pour conserver sa qualification au deuxième tour :

    *Un discours médiatique rassurant, assez en retrait sur l’immigration, assez à gauche sur l’économique et le social, implicitement libertaire sur les valeurs. Une ligne officielle plutôt Philippot/philippotiste (Damien et Florian) ;
    *Des visuels plus engagés sous la direction de son beau-frère Philippe Olivier à la sensibilité plus identitaire ;
    *Le « sale boulot » étant pratiquement confié aux réseaux sociaux où la mobilisation électorale sur l’immigration est faite, et bien faite, indépendamment du FN – un FN-officiel qui peut toujours désavouer ce que les médias jugent comme des « dérapages ».

    L’entrée de Macron dans le grand jeu est à la fois une chance et… une complication :

    *Une chance parce qu’un deuxième tour contre Macron serait un deuxième tour FN/gauche, ce qui est électoralement toujours plus favorable au FN qu’un deuxième tour FN/droite, comme on l’a encore observé aux élections départementales de 2014 ;
    *Une complication aussi car le dispositif de campagne de Marine Le Pen a été conçu pour recueillir (ou tenter de recueillir, car ce schéma ne s’est jamais vérifié lors des scrutins précédents) un électorat de gauche.

    Face à Macron, la ligne Marion, plus identitaire sur l’immigration, plus conservatrice sur les valeurs, plus rassurante économiquement, permettrait sans doute d’envisager une victoire. Mais ce n’est pas la voie qui a été choisie.

    Reste un danger pour Marine Le Pen : le retour du « vote utile ». Le « vote utile » est un mécanisme subtil qui voit les électeurs procéder à des votes tactiques autour de deux mécanismes :

    *Participer au choix du vainqueur au tour décisif (et en l’état il ne pourrait s’agir que de Fillon ou de Macron) ;
    *Eliminer celui dont on ne veut en aucun cas, ce qui peut conduire à voter Fillon (« contre la gauche ») ou Macron (« contre la casse sociale de Fillon »).

    Si le match du premier tour se resserrait et que Macron, Fillon et Le Pen apparaissaient avoir des chances voisines d’accéder au second tour, Marine Le Pen serait probablement contrainte de revenir aux fondamentaux du FN pour fidéliser son électorat naturel et mobiliser l’électorat populaire de la France périphérique, un électorat qui ne vote à l’élection présidentielle qu’en fonction des enjeux essentiels pour lui : l’identité et l’immigration ; et à condition que les choses soient dites suffisamment crûment. Un retour aux sources que Marine Le Pen avait déjà dû effectuer en 2012 dans les derniers jours de la campagne pour limiter la casse.

    Grands enjeux, grands absents ?

    Le spectacle présidentiel peut donc offrir quelques surprises.

    Il n’est pas certain, en revanche, que les grands enjeux historiques soient posés devant les Français.

    Peut-on sérieusement parler d’immigration sans évoquer le Grand Remplacement démographique et civilisationnel ? Peut-on sérieusement croire à l’assimilation d’un grand nombre d’Africains noirs et de musulmans religieux ou culturels alors que l’expérience des 40 dernières années dément cruellement cette hypothèse ?

    Peut-on sérieusement dire que 5.000 à 10.000 gendarmes de plus et autant de policiers supplémentaires amélioreront la sécurité alors que ce qu’on appelle l’Etat de droit – c’est-à-dire la dictature des juges – rend quasiment impossible l’expulsion des étrangers en situation irrégulière et la mise hors d’état de nuire des délinquants ?

    Peut-on sérieusement envisager un retour à la démocratie et à l’ordre républicain sans remise en cause du pouvoir des juges tel qu’il s’exerce à travers la Cour européenne des droits de l’homme, le Conseil constitutionnel, le Conseil d’Etat, la Cour de cassation ?

    Peut-on sérieusement retrouver l’indépendance avec 2000 milliards de dette, un déficit budgétaire représentant le quart des dépenses publiques et un déficit de la balance des paiements courants extérieurs de plusieurs dizaines de milliards ? Le tout débouchant sur la vente à des puissances étrangères de fleurons du patrimoine culturel et économique français ? Chaque élection présidentielle aggravant plutôt la situation à coups de dépenses non financées ou de diminutions d’impôts non gagées.

    Pas sûr que 2017 contribue à régler les problèmes de la France.

    Jean-Yves Le Gallou

    http://www.polemia.com/lechiquier-de-machiavel-macron-fillon-le-pen-la-triangulaire-quon-nous-prepare/

  • Le racisme anti-Blancs s’en prend à Kant ou à Platon

    LONDRES (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : Le racisme anti-Blancs s’en prend maintenant aux philosophes européens. Le journal britannique Daily Mail rapporte qu’un groupe d’étudiants de la très réputée School of Oriental and African Studies (SOAS) de l’université de Londres mène actuellement une campagne pour en éradiquer l’héritage colonialiste, qui serait symbolisé par l’enseignement des philosophes Kant, Descartes ou Platon ! Selon eux, les philosophes enseignés sont tout simplement trop blancs : « La majorité des philosophes étudiés devraient être originaires d’Afrique ou d’Asie. »

    Sir Anthony Seldon, vice‑chancelier à l’université de Buckingham, leur a répondu :

    « Que le politiquement correct devienne hors de contrôle est un réel danger. Nous devons comprendre le monde tel qu’il a été et non pas ré‑écrire une histoire comme certains auraient voulu qu’elle soit. »

    Le syndicat étudiant à l’origine de cette campagne anti-Blancs, qui se réclame d’Aimé Césaire, inscrit son action dans le cadre d’une entreprise de« décolonisation » de « l’institution blanche », affirmant que « les philosophes blancs » ne doivent être enseignés « si nécessaire » et d’un « point de vue critique ». Par exemple en indiquant le « contexte colonial » dans lequel les philosophes des Lumières ont écrit.

    On ne sait pas s’ils pensent à Voltaire écrivant :

    « Nous n’achetons des esclaves domestiques que chez les Nègres ; on nous reproche ce commerce. Un peuple qui trafique de ses enfants est encore plus condamnable que l’acheteur. Ce négoce démontre notre supériorité ; celui qui se donne un maître était né pour en avoir. »

    Vous avez quatre heures.

    http://fr.novopress.info/

  • Elisabeth Lévy dénonce le développement d’une contre-société islamiste en France

    Deux ans après le massacre de Charlie Hebdo, le magazine Causeur a enquêté sur les «Molenbeek» français. Pour Elisabeth Lévy, « Les Français, y compris musulmans, veulent que l’islam s’adapte à la République, pas le contraire ».

    Elisabeth Lévy dénonce l’existence d’une contre-société islamiste en France :

    S’il nous fallait seulement neutraliser quelques milliers de djihadistes violents, on y arriverait. Mais il n’y a pas un mur étanche entre l’islamisme pacifique et l’islamisme violent. Et aussi douloureuses soient les pertes que nous inflige le terrorisme islamiste, ce n’est pas lui qui menace à long terme la cohésion et l’existence même de notre pays, c’est la sécession culturelle dans laquelle est engagée une partie de l’islam de France et d’Europe. Le problème n’est pas seulement l’arbre mais la forêt dans laquelle il a grandi, cette contre-société islamiste qui s’est constituée au fil des ans, vit dans un entre-soi que brisent seulement les impératifs du travail et voue une hostilité croissante au mode de vie majoritaire. Pendant ce temps, le président nous complimente comme si nous étions des enfants, pour être restés bien gentils les uns avec les autres. Admettez que c’est un peu court.

  • Journal du mardi 10 janvier 2017 - Union Européenne / Populisme italien : Beppe Grillé

  • Il est sorti : LE 3e CD DES BRIGANDES

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  • Un nouveau jeu de carte au Moyen-Orient et en Europe ?

    Les Etats-Unis ont accéléré leur tournant vers le Pacifique en 2011, année qui correspond à l'apparition de l'Etat islamique. On ne sait pas encore ce que décidera Donald Trump, mais à travers ses positions – contestables – sur le réchauffement climatique, il s'est déjà fait l'écho de sa volonté de ne pas laisser à la Chine les mains libres.

    La présence des Etats-Unis ayant fortement diminué au Moyen-Orient, deux acteurs ont placé (ou défendu) leurs pions : la Turquie et la Russie. Après une période de frottement, les deux pays ont probablement su s'entendre pour se partager le Moyen-Orient : à la Turquie, les sunnites et à la Russie, la Syrie alaouite et chrétienne.

    Dans un regard sur l'actu publié le 15 octobre 2015 et intitulé « Le nouveau contexte global pour les Nuls », je portais un regard critique sur ce rapprochement qui pose d'évidents problèmes pour nous autres, Européens. De nombreux signaux avaient été envoyés, depuis l'inauguration de la mosquée de Moscou en passant par le soutien sans faille de Poutine à Erdogan lors du coup d'Etat raté de l'été 2016.

    Poutine et Erdogan poursuivent des politiques similaires, l'un restaurant un néo-impérialisme russe basé sur l'orthodoxie et reconnaissant une place particulière à l'islam, l'autre aspirant à un impérialisme ottoman islamique. Dans un article du 23 juin 2015 intitulé « Vers un nouvel ordre impérial sans l'Europe ? », j'écrivais que « La politique néo-ottomane d'Erdogan, l'absence de réaction vis-à-vis de l'Etat islamique, les mauvaises relations avec la Syrie baassiste sont autant d'indicateurs qui tendent à démontrer que la Turquie ne voit pas d'un mauvais œil la reconstitution d'un Califat émergeant des cendres des anciens états. »

    Après avoir vu d'un bon œil l'émergence de l'Etat islamique, s'appuyant sur les sunnites irakiens et diffusant un discours hostile à l'occupation occidentale débutée par les français et les britanniques et symbolisées par les accords Sykes-Picot, la Turquie ne perçoit plus aujourd'hui l'EI, du moins d'après les récents signaux (exécution filmées de deux soldats turcs, attentats qui se multiplient sur le sol turcs) comme un allié potentiel. Rappelons, comme je l'avais fait dans la chronique de l'ouvrage de Jean-Pierre Luizard, Le piège Daech, que la domination par les occidentaux du Moyen-Orient a été favorisée par le recul de l'empire ottoman. Ce recul pourra peut-être apparaître comme une « parenthèse », à l'instar de ce que furent les Etats latins d'orient au cours du Moyen Âge. Mais à l'heure où j'écris ces lignes, toute prospective paraît trop complexe. Cela atteste peut-être d'un retrait durable des Etats-Unis qui pourrait permettre à la Turquie d'agir plus directement en faveur des minorités sunnites de la région. Mais cela démontre aussi probablement une compétition interne au monde sunnite.

    Le Qatar qui comptait sur la France a du être douché dans ses espoirs de s'implanter en Syrie, ce qui explique peut-être le rapprochement actuel avec la Russie via différents contrats dans des entreprises d'hydrocarbures. Le Qatar a besoin de faire passer son gaz par la Syrie et l'acteur clef en Syrie c'est désormais la Russie.
    L'Arabie saoudite est, semble-t-il, écartée du processus, et on connaît son rôle dans la propagation du salafisme. Peut-être est-ce donc ce pays qui œuvre contre le rapprochement russo-turc avec les vestiges de l’administration Obama-Clinton.

    Les Frères musulmans qui sont à la fois partout et nul part ont en tout cas un intérêt tout particulier à ce nouveau positionnement turc favorisé, il est vrai, par la Russie.

    A ces différentes forces il faut ajouter l'Iran qui pourrait bénéficier de l'explosion de l'Irak en retrouvant sa position favorable vis à vis des chiites irakiens et qui étend son influence potentielle jusqu'en Afghanistan où vivent de nombreuses populations d'origine iranienne. Russes et Iraniens ont aussi des intérêts communs à faire reculer l'influence occidentale en Afghanistan. De nombreux chiites afghans combattent d'ailleurs au côté de l'armée syrienne contre les pseudo-rebelles mais vrais islamistes.

    En Europe, l'Allemagne entretient des liens avec la Turquie et avec la Russie. Ce pays a besoin d'hydrocarbures pour son industrie et ne se ferme aucune porte. Par ailleurs, l'UE dessine une ligne beaucoup plus pragmatique en matière de politique étrangère depuis l'année 2016 (lire ici), ligne qui va être renforcée par le Brexit qui amenuise l'influence anglo-saxonne sur l'Europe. Mais la proximité historique de l'Allemagne avec les Etats-Unis ne permet pas encore de dessiner une orientation claire dans la politique de Merkel, qui ne sait pas non plus quel est son avenir électoral. L'élection de Trump permet d'envisager différents scénarios, dont celui d'une plus grande autonomie européenne en matière de politique étrangère, scénario renforcé par les annonces du nouveau président contre le TAFTA.

    Qui sont pour l'instant les victimes (supposées) de cette redistribution (supposées) des cartes ?

    L'Europe du sud, qui en plus de subir l'ordo-libéralisme allemand est un point d'entrée en Europe (Grèce, Italie, Espagne) des clandestins, la France qui perd ses intérêts un peu partout et se retrouve contrainte d'être à la remorque de l'Allemagne, et enfin les pays de l'Europe centrale et orientale qui sont au cœur du jeu russo-allemand (exemple de l'Ukraine) et refusent la politique migratoire imposée par l'Allemagne de Merkel en partie pour conserver ses intérêts avec la Turquie.

    A l'heure actuelle, un scénario pourrait émerger. Si le basculement des Etats-Unis vers leurs intérêts dans le Pacifique se confirme avec Trump, un trio Allemagne-Russie-Turquie pourrait se mettre progressivement en place (hégémonisme allemand sur l'Europe, russe dans l'ex espace soviétique et turc dans le monde sunnite). Cette situation serait assez défavorable à la France qui a perdu pied en Syrie et qui ne pourrait pas bénéficier d'un éventuel (et non souhaitable de prime abord) soutien britannique. Ce sont bel et bien les accords Sykes-Picot qui sont en passe d'être écrasés au Moyen-Orient sous l'influence conjointe d'abord des islamistes surfant sur un panarabisme moribond, ensuite et désormais à la faveur du rapprochement russo-turc. Pour dire les choses clairement, ce sont les intérêts français qui ont reculé en Syrie au profit des intérêts russes et notre diplomatie n'a pas suffisamment perçu à quel point l'émergence de l'Etat islamique pouvait fragiliser la cartographie du Moyen-Orient héritée de la Première Guerre mondiale. Les Français devraient donc se réjouir avec précaution de l'action russe qui a peut-être désormais coupée la France de ces anciens relais proche-orientaux. Ce qui n'empêche pas de considérer la libération d'Alep-est comme une meilleure chose que sa domination par les islamistes. Dans l'Etat actuel des choses, on ne voit plus aucun Etat, en dehors peut-être d'Israël qui a eu des relations compliquées avec l'administration Obama, qui pourrait accueillir la France comme un acteur crédible du Proche et du Moyen-Orient et du monde arabe en général. Une première pour un pays qui a toujours eu une politique plutôt favorable au monde arabe...

    Dans ce cadre reste à la France quelques options possibles. La condition sine qua non de cette optique est d'apparaître comme l'unique solution interne à l'UE contre la politique menée par Merkel. Il faut donc multiplier dans cette perspective les liens entre la France et les pays d'Europe du sud dans le cadre d'une union latine élargie que je défendais dans l'article suivant : « Le couple franco-allemand doit-il faire chambre à part ? » Sans en reprendre toutes les conclusions ici, il parait évident que nous avons des intérêts convergents avec les pays méditerranéens, en matière d'immigration, mais aussi en matière de défense. La Grèce par exemple, ne pourrait compter que sur la France pour se protéger à la fois des attaques économiques de l'Allemagne et des provocations militaires éventuelles de la Turquie. On ne voit pas bien comment la Russie pourrait à terme être d'un quelconque secours pour les Grecs.

    Ensuite il faut mener une politique de rapprochement de la France avec l'Intermarium, avec la Pologne comme pivot pour au moins deux raisons, faire pression avec le groupe de Visegrad sur une nouvelle orientation de l'UE et devenir un partenaire de ces pays de l'OTAN pour progressivement substituer à l'OTAN de nouveaux accords de défense comprenant la France, les pays d'Europe Méditerranéenne et l'Intermarium. Cela obligerait Allemands, Russes et Turcs à ne pas s'engager dans des politiques expansionnistes inappropriées. Au-delà, la France pourrait se doter d'une politique maritime ambitieuse via ses territoires ultra-marins et certains territoires de la francophonie, en particulier le Vietnam pour la mer de Chine, ce qui lui permettrait de contester également la politique chinoise agressive dans cette région.

    Une politique des mers et des océans (Méditerranée, Atlantique, mer du Nord, Baltique, mer Noire, Pacifique et mer de Chine) qui permettra de conserver un équilibre des puissances à toutes les échelles et de garantir nos intérêts vitaux. Cela permettrait également de faire émerger des groupes d'intérêts rivaux mais non pas ennemis situés entre le continent et l'Etat-nation.

    L'inconnu réside ici encore dans la nouvelle politique des Etats-Unis. En réalité Trump ouvre plus de questions qu'il n'apporte pour le moment de réponses et cette incertitude profite à de nouveaux acteurs au Moyen-Orient et devrait sérieusement inviter notre diplomatie à revoir sa copie.

    Jean / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/

  • Comprendre l’islam, son expansion en France et la taqîya avec Salih Attia, imam de Stains

    Les musulmans, pour faire leur prosélytisme et convertir le monde entier à leur fausse religion peuvent utiliser, selon le coran, tous les moyens, y compris la taqîya, c’est à dire une pratique consistant à mentir et à se dissimuler, si la fin (favoriser l’islam) est bonne. On est loin, très loin des Saints Martyrs chrétiens qui préféraient mourir -parfois jetés vivants aux lions-, plutôt que de se renier ! Un exemple, est donné par Salih Attia, président de la mosquée de Stains, dont Le Monde vient de dresser le portrait. Un mot d’abord sur le personnage : Âgé de 57 ans, Salih Attia est né en Egypte et est arrivé en France, « sans papier » en 1980 à la faveur d’un visa de tourisme. Son premier statut en tant que résident français fut donc celui de délinquant. Un an plus tard, il touche le jackpot : Mitterrand est élu président de la république, et régularise des milliers de clandestins, dont Attia. Pour gagner sa vie, ce dernier sera vendeur sur les marchés. Mais comme le dira le Monde : « Pour un volontaire ambitieux comme Salih Attia, sorti à la force du poignet de son rural delta du Nil, l’ascension sociale ne s’arrête toutefois pas là. » Et Attia a vite compris, s’il veut monter dans la société, vers qui il doit prêter allégeance. Ainsi, le Monde continue : « Salih Attia comprend très tôt que c’est avec la communauté juive qu’il lui faudra composer pour progresser. Elle surtout détient les capitaux, les boutiques et les entrepôts. ‘Moi, j’ai grandi avec les juifs !’, répète ainsi Salih Attia tel un mantra éloignant les fantômes djihadistes. Il met en œuvre cette intuition de Rastignac au moment d’établir son état civil. Obtient « Attia » – le nom de son grand-père paternel, dit-il – plutôt que « Salih » comme nom de famille. Interversion discrète – ‘parce qu’Attia, ça fait juif’. Même si, à Stains et ailleurs, tout le monde l’appelle en réalité par son vrai prénom, « Farhoud » . Ainsi, notre homme, entré sur le territoire frauduleusement, régularisé par les bonnes grâces de la gauche sait mentir et sait se tourner vers les bonnes personnes pour son ascension. Et en effet, ses affaires vont aller crescendo, ce qui lui créera une aura, il va devenir le président de plusieurs associations franco-égyptiennes, sera reçu à l’ambassade d’Egypte, etc, etc. Mais ce qui le motive le plus, c’est l’aspect religieux : Attia veut prendre la tête d’une mosquée ! Ce sont ses réseaux qui vont jouer : Attia est ami de Hassen Chalghoumi, l’inénarrable imam de la mosquée de Drancy, et surtout va s’appuyer sur ses amitiés au sein de la diaspora juive pour parvenir à ses fins, et notamment sur un certain Robert Harroch, Franco-Israélien de 65 ans, ancien patron de plusieurs magasins But et fervent partisan du dialogue interreligieux, qui a notamment participé au financement d’une mosquée à Montreuil. C’est, toujours selon le Monde, grâce à cette amitié que verra le jour la mosquée Al-Rawda à Stains, dans les anciens locaux d’une église évangélique. Le succès de la nouvelle mosquée sera fulgurant, les musulmans vont affluer de toute la région pour écouter les prêches. Quant à Attia, en bon manipulateur et sachant parfaitement utiliser la taqîya, il va se positionner comme champion du dialogue interreligieux et va être un convive assidu de toutes les rencontres interculturelles des cercles politiques de la capitale. Il sera avec F Hollande lors d’une commémoration des attentats de Merah à Toulouse, avec Valls lors d’une visite du mémorial de la shoah à Drancy, avec Cazeneuve lors d’un dîner du CRIF, en mai dernier avec Anne Hidalgo à la mairie de Paris. Il tient également l’affiche avec Lagarde (maire UDI de Drancy), avec Pupponi (député, ancien maire de Sarcelles), il a même serré la main à Chirac quand icelui occupait le palais de l’Elysée, et bien sûr, il a rencontré François Fillon en octobre 2014 avec une photo devenue célèbre (cf. ci-dessus) qui vaut à ce dernier d’être parfois appelé Farid Fillon ! On peut encore le voir ici (au centre) à la synagogue de Sarcelles en juillet 2014 après que des incidents qualifiés d’antisémites se furent produits dans cette ville, à côté de l’évêque de Pontoise et du grand rabbin de France, Haïm Korsia. Attia est vraiment un homme très hautement fréquentable, un immigré exemplaire, on vous le dit ! Ou plutôt, on vous le disait. Car sa mosquée est aujourd’hui fermée suite à une décision administrative. En effet, la mosquée Al-Rawda fut un véritable repère de djihadistes et de terroristes en puissance. Qu’on en juge : Le vendredi 13 février 2015 une fournée de fidèles fait sa dernière prière à Stains, puis part pour la Syrie. Six mois plus tard, trois autres fidèles les rejoignent. Parmi ceux-ci, on trouve : Thomas M. et Macreme Abrougui, très vite soupçonnés d’être les commanditaires de l’attentat raté contre l’église de Villejuif (Val-de-Marne), en avril 2015. Ensuite, c’est la voix d’Adrien Guihal qui a été identifiée à deux reprises dans des revendications audio de l’EI : en juin 2016 lors de l’assassinat d’un policier et sa compagne à Magnanville, et en juillet lors du meurtre du prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray. Les enquêteurs ont surtout compris, en novembre 2015, l’importance du mentor de toute cette bande : Fabien Clain, lui aussi ancien fidèle de la mosquée Al-Rawda, parti discrètement en Syrie en même temps. Un colosse aux allures d’ours brun devenu la voix de l’EI avec son frère après les tueries du Bataclan et des terrasses. Il faut également savoir que deux des six enfants de Salih Attia lui-même sont partis faire le djihad en Syrie dès 2012 (Mohamed, 30 ans et Assim, 29 ans, ce dernier serait même mort). Salih Attia, une chance pour la France, un immigré grâce auquel le problème des retraites serait résolu, c’est ce qu’a toujours vendu la gauche quand elle a régularisé les clandestins. Grâce à ces bas mensonges, grâce également à l’aide d’une petite communauté qui se sent toujours persécutée, Attia a pu parvenir à ses fins. Taqîya oblige, il a toujours su apparaître comme un homme modéré, trompant tout le monde. Maintenant, la France est confrontée à des problèmes extrêmement graves et quasi-insolubles.
    http://www.contre-info.com/comprendre-lislam-son-expansion-en-france-et-la-taqiya-avec-salih-attia-imam-de-stains#more-43275 |

  • Trump élu, à la veille d'entrer en fonction, quels indices (sur les orientations de sa présidence? (Deuxième Partie)

    Nous avons vu dans la première ; partie de cet article (RIV. du 22 décembre 2016) la persistance des basses manœuvres des démocrates cherchant absolument à contester, ou du moins à délégitimer, l'élection de Donald Trump, le 8 novembre 2016. Elles se sont poursuivies fin décembre jusqu'au plus haut niveau, avec les accusations réitérées du président sortant Obama contre la Russie, dont l'espionnage électronique aurait biaisé l'élection présidentielle américaine au-delà de la volonté de créer une crise diplomatique grave avec un grand pays par un président sur le départ, il y a encore et toujours la propagande visant à faire de Trump un agent russe, ce qui est absurde, faut-il le rappeler.

    Trump appliquera-t-il son programme de construction du Mur, étanche, à la frontière avec le Mexique, et d'expulsion massive des dizaines de millions de clandestins ? Ce n'est plus si évident, car il a édulcoré, sitôt élu, ces promesses électorales essentielles, même s'il est attendu sur ces engagements forts, centraux dans son élection. En revanche, il est demeuré "une fermeté exemplaire sur sa vision ultrasioniste du monde que nous ne partageons pas du tout à Rivarol ! -, soutenant explicitement l'œuvre colonisatrice sioniste dans ce qui liste de lambeaux de terres en Cisjordanie aux Palestiniens. A l'inverse, le président sortant Obama a tenu subitement, à quelques jours de son départ, à s'élever contre de telles pratiques colonisatrices , cette position nouvelle d'Obama est du reste tout sauf sur une remise en cause de l'Entité Sioniste en tant que telle et de sa légitimité, malgré les hauts cris de son Premier ministre Benjamin Netanyahu. Quels seraient les autres axes essentiels de la politique future de son gouvernement, précisés par Donald Trump avant son entrée en fonction le 20 janvier 2017?

    Sortir de la logique d’affrontement et coopérer avec la Russie ?

    Les présidents Bush II puis Obama ont campé sur une ligne constante d'affrontement avec la Russie. Le président Obama a tenu à déclencher durant ses derniers jours de mandat une crise diplomatique avec Moscou, sur le thème de l'espionnage électronique russe aux États-Unis, et a ordonné l'expulsion de 35 diplomates russes. Beaucoup de membres du parti républicain, par réflexe antirusse remontant aux années 1950 et à la lutte idéologique contre le communisme soviétique - idéologie à laquelle ne se rattache pas, ou plus, depuis 1990, Vladimir Poutine, quoi que l'on puisse penser par ailleurs de son patriotisme russe, prosioniste et islamophile - ont chaudement approuvé cette conduite irresponsable. Le sénateur républicain John MacCain a même tenu à visiter dans les derniers jours de décembre 2016 l'Ukraine de l'Est, y compris Marioupol sur la ligne de front, pour y fans de dangereuses déclarations bellicistes antirusses. Barack Obama n'a apporté nulle preuve effective de tels agissements russes, et le pays qui espionne le plus les autres États du monde, et toutes les populations du monde, n'est autre que les États-Unis, dont les dirigeants font preuve une fois de plus d'une hypocrisie formidable. Obama a agité le spectre d’une imaginaire menace russe contre les États-Unis, et il a été cru.

    Les extrapolations à partir de divergences majeures au Proche-Orient ou en Europe de l'Est ne tiennent pas : la Russie y défend ses intérêts stratégiques, indiscutables dans le premier cas, vitaux dans le second, sans qu'il y ait une volonté agressive contre les États-Unis en tant que tels. Ces derniers se conduisent de manière agressive contre la Russie et ses alliés, tout en accusant Moscou, selon la rhétorique habituelle de la prétendue « communauté internationale », ou camp du "Bien", d'agressivité. Washington a en effet très longtemps soutenu des groupes armés djihadistes sunnites en Syrie contrairement à Moscou soutenant le gouvernement syrien. Soutenir des mouvements rebelles contre un Etat reconnu est en outre contraire en principe à la Charte de l'ONU, car sapant à l'évidence toute possibilité de paix nationale et internationale. En Europe de l'Est, l'Ukraine antirusse depuis la Révolution de Maïdan est obstinément soutenue dans son effort de guerre contre les républiques sécessionnistes de Nouvelle-Russie - soutenues elles par Moscou -. Des combats, de faible intensité pour l'instant, s’y poursuivent. De même les soutiens les plus ostensibles, avec des grandes manœuvres de l'Otan, sont-ils accordés à l'Estonie et à la Lettonie, pays anciennement soviétiques et russes depuis le début du XVIIIe siècle. Toutefois, peuples non russes, ils ont été soumis de manière coercitive à la Russie, et colonisés après 1945. Ils ont connu deux brèves périodes d'indépendance, de 1918 à 1940 et depuis 1991. Leur crainte se conçoit compte tenu de leur contentieux historique avec la Russie, mais le zèle otanesque n'est peut-être pas la plus habite stratégie de long terme. Il y a là pour les États-Unis une claire provocation envers Moscou, non seulement dans ces manœuvres mais aussi dans leur publicité.

    Bush II avait réalisé en 2004 l'élargissement de l'Otan jusqu'aux pays baltes, immédiatement frontaliers de la Russie pour la Lettonie et l'Estonie, chose jugée inadmissible à Moscou, à l'époque comme aujourd'hui. Pire, Bush II comme Obama ont aidé les éléments antirusses en Géorgie et en Ukraine, en promettant une intégration à terme à l'Otan, perspectives encore plus insupportables pour la Russie. Il en est résulté la guerre de Géorgie de 2008, perdue par les alliés de Washington, et celle d'Ukraine de l'Est, en cours depuis 2014. Loin de reculer encore, la Russie a au contraire annexé la Crimée en 2014, région stratégique essentielle en Mer Noire. De même a-t-on assisté à un affrontement stérile avec la Russie dans le cadre du conflit syrien, en cours depuis 2011 les États-Unis ont ainsi systématiquement soutenu les mouvements armés rebelles islamistes, dits faussement "modérés" Cette politique américaine aberrante a, involontairement mais effectivement, conduit à l'émergence du Califat à partir du printemps 2014, qui résiste encore en janvier 2017 à Mossoul, Raqqa, Palmyre. Le prétendu nouvel impérialisme russe n'est donc finalement qu'une réaction défensive contre un impérialisme, lui, très réel.

    Cet impérialisme américain, qui se réclame d’un messianisme émancipateur universel confus ne sert nullement les vrais intérêts nationaux des États-Unis. Donald Trump l’a fait maintes fois remarquer avec un bon sens jusque-là trop rare, sacrilège, interdit. Il a promis de changer radicalement les choses. Il est toutefois déjà revenu sur ses déclarations de campagne envisageant alors sereinement là dissolution pure et simple de l'Otan. Un assainissement radical de long terme de la politique internationale n'est donc pas à attendre probablement, même si l'on peut espérer une sortie a minima de la logique dangereuse des manœuvres antirusses. Les présidents Poutine et Trump ont d'ailleurs échangé des mots aimables dans les derniers jours de décembre. Le président russe a eu la sagesse d'ignorer les graves provocations d'Obama, évidemment multipliées pour imposer mordicus une logique conflictuelle à son successeur. Cette basse et dangereuse manœuvre devrait heureusement rester sans effets.

    Ainsi, il n'existe pas de raisons profondes d'entretenir une nouvelle guerre froide avec la Russie. À ce sujet, Donald Trump fait preuve d'un bon sens indiscutable. Les "rebelles" syriens sont des djihadistes indéfendables. Le plus simple et pertinent serait de laisser la Russie repousser, sinon détruire, l'insurrection islamiste sunnite en Syrie, en lien avec le régime de Damas. Quant aux alliés géorgiens et ukrainiens de Washington, qui ont du reste échoué dans la gestion de leurs pays, ils pourraient être sacrifiés sans trop de dommages à un rapprochement majeur entre Moscou et Washington.

    Un basculement stratégique antichinois ?

    À l'inverse de l'agressivité contre la Russie, Bush II et Obama ont été systématiquement conciliants avec la Chine. Le libre-échange, à peu près général et total en principe entre les deux pays, profite massivement à la Chine, avec des décennies de lourds déficits commerciaux américains cumulés, ce qui tue certains secteurs entiers de l'industrie américaine, et à terme en menace beaucoup d'autres. Bush II comme Obama ont toujours récité le credo libre-échangiste, dans son approche la plus naïve tous les partenaires du libre-échange y gagneraient. C'est faux en réalité, et d'autant plus faux si un des partenaires triche, protégeant subtilement son marché intérieur, comme c'est le cas de la Chine. Tout au plus les présidents américains antérieurs ont-ils émis, rarement, des protestations symboliques, ou de timides gesticulations navales, devant l'avancée territoriale de la Chine. En Mer de Chine Méridionale, l'armée chinoise transforme par poldérisation des îlots rocheux, à la souveraineté initialement contestée, à peine, voire pas du tout émergés, en îles véritables et bases aériennes et navales chinoises, ce qui inquiète tous les pays voisins. Cet alignement général sur la Chine n'a, au plus, pas exclu quelques gesticulations symboliques minimales face à un impérialisme régional chinois indiscutable, afin de manifester une solidarité minimale envers les alliés régionaux traditionnels, comme les Philippines ou le Japon. Les Nippons ont été déçus du soutien fort modéré obtenu de Washington face aux contestations régulières de souveraineté émises désormais par la Chine sur de petites îles isolées et inhabitées, mais japonaises, sises entre l'archipel nippon méridional des Ryükyü et la Chine. Donald Trump a abordé la question chinoise avant tout sous l'angle économique : ces importations chinoises massives détruisent depuis des décennies des pans entiers de l'industrie américaine, en particulier dans le secteur de l'acier. Demain, l'automobile pourrait également être menacée, en suivant la trajectoire actuelle. Dans une perspective de rudes négociations, impliquant l'application de droits de douane sévères, avec des représailles inévitables sur le charbon et les blés américains exportés en Chine, Donald Trump a manifesté sa fermeté sur ce sujet, ainsi qu'un franc soutien aux adversaires régionaux de la Chine, comme le Japon, la Corée du Sud, et même Taïwan. Il a accepté de recevoir directement les félicitations téléphoniques de la présidente de l'île de facto sécessionniste, ce qui a été considéré comme une provocation inadmissible par Pékin.

    La question se pose de savoir s'il s'agit d'une agitation, pour l'instant seulement verbale, afin de faire passer sans difficulté les nécessaires mesures protectionnistes, sous la menace d'une guerre froide régionale effective aux frontières effectives de la Chine, ou s'il s'agit au contraire d’une approche de refoulement, non seulement des marchandises chinoises, mais de la puissance chinoise. Ce refoulement s'appuierait sur les alliés régionaux des États-Unis, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, les Philippines, qui seraient fermement soutenus. Nombre d'indices laissent envisager plutôt la deuxième hypothèse. Peut-être s'agit-il d'une grande stratégie reaganienne voulant ruiner la Chine, comme l'URSS dans les années 1980, par un effort d'armement disproportionné. Cette stratégie comporterait des risques de dérapages réels, comme une invasion de Taïwan par la Chine continentale, qui en a les moyens. Donald Trump a également manifesté de la compréhension pour le nouveau président philippin Duterte et sa politique énergique, fort discutée, de maintien de l'ordre : elle comporte des milliers d'exécutions sommaires de "drogués" Duterte fait figure d'épouvantail pour la bonne conscience progressiste internationale, loin de s'en offusquer, le président philippin s'en amuse beaucoup. Donald Trump a osé encore une fois briser les tabous médiatiques définissant arbitrairement le bien et mal, le fréquentable et l'infréquentable. Il déclaré comprendre Duterte et sa politique. Le président élu espère certainement maintenir, sinon dans l'alliance américaine, Duterte dans une position équilibrée entre Pékin et Washington.

    Face à un adversaire chinois clairement désigné, il faut donc s'attendre a priori à la plus fermeté du futur président américain. Ses déclarations de campagne avaient pu recevoir deux interprétations : ou un retrait des États-Unis de la zone Asie-Pacifique, ou un maintien sur place mais avec un effort militaire national supplémentaire des alliés régionaux, en particulier la Corée du Sud et le Japon, invités ni plus ni moins à acquérir leur propre armement nucléaire. Il ne serait du reste pas plus illégitime que celui de la Corée du Nord. Ces capacités nucléaires autonomes asiatiques donneraient davantage de marges de manoeuvre à Donald Trump en cas de conflit, quoi qu'il en soit. Signalons simplement le deux poids deux mesures consistant d'une part à envisager sereinement une capacité nucléaire militaire pour Tokyo et Séoul, et d'autre part à devenir hystérique au sujet d'un programme iranien semblable, pour le moins très hypothétique, probablement abandonné depuis de nombreuses années. (À suivre...)

    Scipion de SALM Rivarol du 5 janvier 2017