À mots couverts, écologistes, socialistes et communistes accusent Jean-Luc Mélenchon de vouloir mettre fin à la Nupes. Le leader de LFI a, pour la première fois mercredi dernier, renvoyé nommément la faute sur ses partenaires.
Au milieu de l’été, un constat s’impose aux membres de la Nupes : l’alliance des gauches, qui a fait campagne au slogan de « Mélenchon Premier ministre », au printemps 2022, n’avance plus. La coalition est bloquée. Au point que les uns et les autres s’accusent d’être les initiateurs de la « fin de la Nupes ». Mais personne ne veut porter le chapeau. « Ce n’est pas moi qui vais prendre la responsabilité de dire : la Nupes, c’est fini », répète à qui veut l’entendre, Manuel Bompard, numéro deux de LFI.
Après la dernière réunion des chefs de la Nupes, lundi 24 juillet, Paul Vannier, l’un des dirigeants Insoumis très proche de Jean-Luc Mélenchon, dressait ce tableau, auprès du Parisien : « Chacun est sur ses positions et rien n’avance. Ce n’est pas l’heure d’un satisfecit. Il y a d’un côté le huis clos de ces réunions où tout est bloqué et où nos propositions sont rejetées. Et de l’autre, il y a la façade : un discours selon lequel tout va bien, tout fonctionne. Or, la réalité est grave, elle n’est pas à la hauteur du moment. » (…)
(…) ses partenaires [NdeFDS : de Mélenchon] voient dans cette « dramatisation » une mise en scène pour se débarrasser de la Nupes. « J’ai peur qu’il s’aliène ce qu’il a construit, s’agace un député socialiste pro-Nupes. Du coup, on se retrouve comme des cons : on ne peut pas jeter les bébés (les députés Nupes) avec l’eau du bain. (…)
Peu de ses membres voient l’alliance survivre à une désunion aux élections européennes. Ils sont encore moins à croire à la solidité d’un pacte de « non-agression » si quatre listes de gauche partent séparées. Signe que les choses commencent à être figées, la direction de LFI a, selon nos informations, commencé à préparer la stratégie d’une campagne en solo en 2024. (…)