Les incubateurs sont à la mode. Abrités par des banques (Crédit Agricole), des grandes écoles (HEC, Sc Po), des industriels (Xavier Niel), ou des universités, ils se veulent tous accélérateurs de projets. Le Nid, l’incubateur de l’Institut Iliade pour la longue mémoire européenne se veut à la fois semblable et différent. Son responsable, Gauthier Brioude répond aux questions de Claude Chollet pour la revue Éléments.
L’Institut Iliade est surtout connu pour ses actions de formation, son colloque, ses éditions, pourquoi créer un incubateur en son sein ?
La formation est utile si elle peut trouver un écho dans la vie politique, associative, professionnelle, familiale. Comme les auditeurs de la formation n’ont pas toujours d’engagement militant, il nous semblait pertinent de créer l’incubateur, pour permettre à ceux qui le souhaitent de réussir leur projet, associatif ou entrepreneurial. C’est donc une continuité d’engagement possible, après la formation ; il y en a d’autres, bien évidemment.
L’Institut Iliade est moins connu pour sa dimension communautaire. Pourtant le souhait partagé par tous ses membres est de créer et de renforcer un lien entre ses différentes composantes : auditeurs, donateurs, conférenciers etc. Le Nid est un moyen supplémentaire de faire naître et croître cette communauté.
Enfin, n’oublions pas la dimension profondément militante de l’Institut Iliade. Si chaque jeune formé est une petite victoire sur la médiocrité ambiante, on peut dire que chaque projet qui réussit grâce au Nid est une petite victoire métapolitique.
Quelle est l’originalité du Nid de l’Iliade ?
Tous les incubateurs proposent un accompagnement : conseil et accès à un réseau de compétences. Le Nid est similaire sur ce point, nous avons développé notre propre réseau d’experts pour pouvoir assister les porteurs de projets. L’originalité tient d’une part au réseau étendu de l’Institut Iliade (Club des Cent, investisseurs potentiels, plus de 300 auditeurs) sur lequel nous nous appuyons. D’autre part, la dimension militante du Nid tranche complètement avec la vision purement capitaliste de la plupart des incubateurs, ce qui permet à des associations à but non-lucratif de bénéficier de notre accompagnement.
Avez-vous déjà incubé des projets et de quel type ?
Depuis un peu plus d’un an, les premiers projets sont incubés. Nous avons une application mobile, une agence de com’, un projet d’organisme de formation BAFA, et d’autres projets toujours très différents les uns des autres. Un projet peut plus particulièrement intéresser votre lectorat : Mythopoetic (mytho-poetic.com). C’est une plateforme en ligne qui met en relation des artistes venant de toute l’Europe et qui promeut leurs œuvres, sur des sujets mythiques et fantastiques.
Les projets sont incubés s’ils sont validés par un jury, et nous sommes en contact avec plusieurs porteurs de projet qui attendent d’être prêts pour passer devant ce jury.
Souhaitez-vous recevoir de nouvelles candidatures, avec quel profil ? Et comment transmettre une candidature au Nid ?
Bien entendu ! Nous pouvons accompagner tout type de projet, association ou entreprise, mais nous privilégions les projets qui s’intègrent le plus au combat culturel et métapolitique de l’Institut Iliade. De plus, les projets ambitieux et complexes trouveront plus d’intérêt à notre démarche car ils ont besoin de multiples soutiens pour réussir. Mais je le répète, nous pouvons incuber tout type de projet. Notre seul critère discriminant est de ne pas se situer à rebours de ce que promeut l’Iliade. Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas eu à refuser de projets à cause de ce critère de sélection.
Pour transmettre une candidature, il suffit d’envoyer un mail à contact@incubateur-lenid.com avec au minimum une description claire du projet et un premier calendrier d’action.
Cet entretien est à retrouver dans le numéro 198 de la revue Éléments (septembre 2022)