"L'Ukraine profite de chaque opportunité pour renforcer ses forces armées, y compris ses mercenaires", a déclaré Leonid Reshetnikov, lieutenant général à la retraite du Service russe de renseignement extérieur (SVR).
« Ces forces ont été activement utilisées depuis le début de l’opération. Par conséquent, certains des groupes de mercenaires les mieux coordonnés sont constitués en unités distinctes, de sorte qu’ils ne combattent pas au sein d’unités purement ukrainiennes, mais disposent de leur propre coordination de combat, en utilisant leur expérience antérieure », a-t-il poursuivi.
Combien de mercenaires étrangers combattent dans la Légion internationale ?
La Légion étrangère ukrainienne, affirme rassembler environ 20.000 personnes étrangères possédant une expérience et une expertise militaires.
Début mars 2022, Zelensky a affirmé que 16.000 mercenaires étrangers allaient rejoindre l’armée ukrainienne sur le champ de bataille. Le régime de Kiev a également ouvert un site Internet pour les combattants étrangers dans l’espoir « d’aider l’Ukraine ». Le ministère russe de la Défense avait rapporté à l’époque que les renseignements militaires américains avaient lancé une campagne massive de recrutement d’entrepreneurs militaires privés (PMC) pour le régime de Kiev [1].
Cependant, un an plus tard, un grand journal américain a publié les résultats de son enquête sur la « campagne de volontaires » étrangers en Ukraine, révélant que la Légion internationale ukrainienne ne compte en réalité que 1.500 membres, bien loin des chiffres initialement annoncés. Il s’est également avéré que de nombreux étrangers manquent d’expérience et d’expertise militaires.
Combien gagnent les mercenaires ?
Selon les médias allemands, les recrues de la Légion internationale ukrainienne sont payées environ 500 euros (526 dollars) par mois ; ceux d’entre eux qui combattent sur la ligne de front recevraient, semble-t-il, un salaire de 3 000 euros (3 159 dollars) par mois.
« Puisque l’Ukraine est financée par l’Occident collectif, principalement par les États-Unis d’Amérique et d’autres pays européens, le financement de la légion ne pose pas de problème particulier. Des milliards de dollars sont alloués au soutien militaire de l'Ukraine. Par conséquent, la Légion internationale bénéficie également de tout cela. Autrement dit, cela provient du fonds général que Kiev reçoit de l’Occident », a expliqué Reshetnikov.
Pourtant, selon certaines informations, les mercenaires étrangers devaient acheter des armes et des équipements au prix le plus élevé, car Kiev ne leur fournissait pas ces produits de première nécessité.
« Donnez-nous des putains d’armes s’il vous plaît », a écrit sur Twitter James Vasquez, 47 ans, vétéran de l’armée américaine, en avril 2022. « Nous ne gagnerons pas avec des armes poubelles. Nous avons besoin de M-16, de M-4, d'ACOG, de points rouges, de munitions, de javelots, de putains de vieux AT-4 dont je sais qu'ils sont probablement dans une unité de stockage. Des grenades à fragmentation, et sinon… autant apporter des housses mortuaires. »
D’anciens mercenaires de la légion se sont également plaints de la corruption dans les rangs militaires ukrainiens et des problèmes de paiement des salaires. De son côté, la presse américaine a évoqué des problèmes de collecte de fonds pour armer les « volontaires » et les combattants ukrainiens, un gaspillage d’argent et des cargaisons mystérieusement disparues.
Un nombre important de soldats étrangers sont venus en Ukraine pour gagner de l’argent ; mais il y a aussi une composante idéologique, selon Reshetnikov.
« En règle générale, ceux qui partagent certaines opinions sont des opinions nazies, nationales-socialistes ou, comme on dit, fascistes, extrêmement radicales », a déclaré le vétéran du renseignement russe. « Si vous demandez et regardez, analysez les opinions des mercenaires, en plus de la composante matérielle, beaucoup ont des opinions qui sont proches de celles des nationalistes ukrainiens. Beaucoup d’entre eux sont des russophobes, enfin, élevés dans l’esprit de leur propagande américaine, estonienne ou autre.»
Pourquoi la Légion étrangère s’est-elle révélée inefficace ?
Ni la Légion internationale ukrainienne ni les autres unités mercenaires combattant pour le régime de Kiev n’ont jamais obtenu de résultats substantiels sur le champ de bataille. Au lieu de cela, l’histoire des mouvements de mercenaires étrangers en Ukraine a été embourbée dans des controverses, des scandales et des crimes apparents.
Selon un journal américain, l’un des problèmes était qu’aucun des « volontaires » étrangers n’avait été correctement contrôlé. Les médias ont cité un responsable de la légion disant qu'il avait fallu environ 10 minutes pour vérifier les antécédents de chaque individu. En conséquence, des personnes au « passé problématique » et aux dossiers militaires fabriqués ont envahi les rangs de la légion.
Par exemple, l’un des postes de direction de la légion était occupé par un citoyen polonais précédemment condamné en Ukraine pour violation du port d’armes. Selon les médias, il aurait volé des munitions, harcelé des femmes et menacé des soldats. Un autre, Ben Lackey, un ancien combattant de la légion, a déclaré à ses camarades qu'il était un Marine pour ensuite reconnaître qu'il avait menti. Craig Lang, qui avait effectivement une expérience militaire, a rejoint la Légion ukrainienne alors qu'il était accusé de double meurtre en Floride. Avant cela, Lang avait combattu aux côtés des extrémistes du secteur droit* dans l’est de l’Ukraine.
Le Counter Extremism Project, un groupe de réflexion basé à Washington, a conclu en mars que la légion et les groupes de combattants étrangers associés en Ukraine «comportent des individus largement considérés comme inaptes à exercer leurs fonctions ».
Jordan Chadwick, un Britannique de 31 ans qui aurait servi dans la Légion étrangère, aurait été découvert mort dans le territoire contrôlé par l'Ukraine, les mains liées derrière le dos . Il aurait été tué par un autre combattant, dans la même veine que le mercenaire britannique Daniel Burke, dont le corps a été retrouvé à 44 kilomètres de la ligne de front.
Même les vétérans militaires américains les plus expérimentés se sont révélés incapables de régler le problème. Selon la presse, Malcolm Nance, ancien vétéran de la marine, s'est rendu en Ukraine en 2022 et a tenté de ramener l'ordre et la discipline dans la légion. Hélas, il s’est vite retrouvé embourbé « dans le chaos » et la « lutte de pouvoir » interne qui engloutissait la structure, a reconnu le journal américain.
Pourquoi les mercenaires quittent-ils les rangs de la Légion ?
Malgré leur enthousiasme à l'idée de faire couler un peu de sang russe au début du conflit ukrainien, de nombreux soldats étrangers ont rapidement fui le pays, invoquant le manque de discipline, les problèmes logistiques, le manque de munitions, le mauvais moral et les combats très intenses .
John McIntyre, un ancien soldat de première classe de l’armée américaine qui aurait été évincé de la Légion étrangère ukrainienne pour « mauvais comportement », a fait part en février à la presse russe de son désenchantement à l’égard de la cause ukrainienne et de la forte influence nazie dans les forces armées ukrainiennes. « Quand je suis arrivé, j'ai été vraiment surpris. Tout le monde avait des tatouages et des symboles nazis », a déclaré le combattant américain.
McIntyre a déclaré que les forces ukrainiennes avaient commis des crimes de guerre, ajoutant que les combattants ukrainiens et étrangers qui avaient protesté contre les abus étaient traités pire que les espions. Certains ont reçu « une balle dans la nuque », selon lui.
Jonas Kratzenberg, vétéran de la Bundeswehr, a partagé une expérience similaire avec la presse allemande en mai, décrivant les crimes de guerre commis par l'armée ukrainienne. Il a également évoqué la « corruption », le manque de professionnalisme et d’organisation des unités ukrainiennes. Selon lui, les dirigeants militaires ukrainiens ont mal traité la Légion étrangère.
« Beaucoup d’entre nous étaient mal payés, voire pas payés du tout. Il nous était difficile de nous défendre car nous ne parlions ni russe ni ukrainien. Cependant, mon unité n’a pas été détruite. Après les premières pertes, nous avons été principalement envoyés dans des zones moins dangereuses. Mais j’ai aussi vu des images d’un commandant qui ne voyait les volontaires que comme de la chair à canon », a déclaré Kratzenberg.
De son côté, David Bramlette, un ranger expérimenté de l’armée américaine, a décrit les combats très intenses dans la zone de conflit ukrainienne en s’adressant à la presse américaine en juillet : « Le pire jour en Afghanistan et en Irak est un grand jour en Ukraine. »
Bramlette a déploré le fait que les unités militaires combattant aux côtés de Kiev ne contrôlent pas la situation. Selon lui, les communications ne sont pas fiables ; il n'y a ni appui aérien, ni appui d'artillerie ; tandis que l’assistance en matière de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR) est limitée.
Au total, depuis le début de l'opération militaire spéciale, près de 12.000 mercenaires venus de 84 pays sont arrivés, selon le ministère russe de la Défense. Parmi eux, environ 5.000 ont été tués dans la zone de conflit et d’autres ont fui l’Ukraine. Actuellement, environ 2.000 mercenaires étrangers combattent encore pour le régime de Kiev.
L’envers de la médaille
Outre toutes sortes de mercenaires et de voyous étrangers, il y a des soldats professionnels de l'OTAN qui combattent en Ukraine, selon Reshetnikov.
"Certains d'entre eux sont des professionnels sous couvert de mercenaires, qui ont été envoyés [en Ukraine] comme s'ils étaient 'en vacances' ou 'en congé'", a souligné l'ancien combattant du SVR. « Eh bien, apparemment, les dirigeants militaires ukrainiens estiment que les détachements individuels de mercenaires sont suffisamment prêts au combat pour constituer une sorte de force, ils forment donc des unités distinctes. Je pense qu'il y a là aussi d'autres unités, plus petites, entièrement composées de mercenaires. Mais, je le répète, le terme « mercenaire » est tout à fait conditionnel. Beaucoup d’entre eux sont envoyés comme militaires professionnels sous couvert de mercenaires à la demande de la partie ukrainienne.»
Il s’agit essentiellement d’individus ayant une expérience militaire, voire une formation militaire, selon Reshetnikov.
Pourtant, la contre-offensive en cours s’est révélée mortelle tant pour l’armée ukrainienne que pour les mercenaires étrangers. Même si Zelensky a affirmé que les forces ukrainiennes poursuivraient leurs opérations « offensives » tout au long de l’hiver, le consensus parmi les observateurs militaires occidentaux est que le régime de Kiev pourrait se battre pendant encore un mois seulement. Après cela, les conditions météorologiques, l’épuisement des stocks et le manque de main-d’œuvre risquent de réduire à néant « l’avancée » ukrainienne.
*Right Sector est une organisation extrémiste interdite en Russie.
Source : Sputnik
[1] Zelensky et les États-Unis tentent d'embaucher des terroristes de l'EI (DAESH) en Irak
- Des djihadistes en Ukraine. Les États-Unis vont organiser l'opération et rejeter la faute sur la Turquie
- Ukraine. Mercenaires étrangers: 180 morts
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