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Les Mérovingiens

Période historique

Époque mérovingienne ancienne va d’environ : 460/480 à environ 560 de notre ère

Époque mérovingienne moyenne 560/570 à 630/640

Époque mérovingienne tardive 630/640 à environ 720/721

La royauté franque est issue d’une longue évolution, fruit de traditions qui assemblera des tribus en un peuple.La mythologie eut ici un rôle décisif dans la constitution de l’imaginaire historique. Les Francs instituèrent la royauté au début du Vie siècle.

La société mérovingienne était hiérarchiquement constituée et se basait sur ce qu’on appelle la maisnie. Les nobles se trouvent alors out l’autorité officielle du roi, puis les hommes libres, les semis-libres et les serfs. Le latin était la langue administrative.

Les Mérovingiens ayant profondément altéré le système fiscal mis en place à l’époque romaine basée sur une imposition directe qui permettait d’entretenir des structures « publiques » notamment une armée, au contraire du système mérovingien fondé sur des rapports de clientèle, le roi rétribuant ses fidèles grâce aux richesses issues des taxes indirectes. La fiscalité profite alors aux propriétaires terriens qui jouissent d’autant plus de ces revenus que leurs domaines est important.

Une version de leur origine

D’après le poète Virgile raconté par Saint Jérôme, « lorsque Troie fut prise les Francs la quittèrent. Ils eurent comme roi Frigas. Ils se séparèrent en deux groupes l’un se rendit en Macédoine, les autres qui étant avec Frigas avaient reçu le nom de Phrygiens, traversèrent l’Asie pour s’installer sur les rives du fleuve du Danube et près de a mer de l’océan, ils se divisèrent à nouveau en deux une moitié pénétra en Europe avec son roi Francien. Ayant traversé l’Europe ces derniers occupèrent les bords du Rhin, les autres étaient demeurés sur les bords du Danube. Ils se choisir un roi du nom de Tercoth qui donna son nom aux Turcs. C’est au contraire, à cause de Francien que les premiers prirent le nom de Francs. »

Mérovée (ou encore Merowig, Mérovech), né vers 412 et mort en juillet 457, est considéré comme le second roi des Francs saliens. Son existence est entourée de tant d'obscurité que certains historiens en ont fait un roi légendaire. Il aurait régné de 448 à 457.

Mérovée a donné son nom à la dynastie des Mérovingiens. Les rois mérovingiens n'ont jamais contesté son existence et se glorifièrent d'appartenir à sa lignée.

Le nom de Mérovée peut se traduire « fameux au combat » ou « combattant réputé ». Il proviendrait du franciquemare, méere « réputation », « message » et vech « bataille », « combat ».

Peu de documents attestent de l'existence de Mérovée. Grégoire de Tours dans ses Dix Livres D'Histoire lui concède une brève référence et en fait le descendant possible de Clodion le Chevelu : « Certains prétendent que de sa lignée est sorti le roi Mérovée [...] ».

Certains historiens se réfèrent au vieil allemand supérieur pour faire de Mérovée un personnage mythologique qui serait le fils de la mer (mari en Franc), c'est-à-dire un dieu ou un demi-dieu que les Francs honoraient avant leur conversion au christianisme. Selon Godefroid Kurth, « Tous les peuples primitifs ont cru à l'origine surnaturelle de leur dynastie. Leurs rois étaient les descendants des dieux : c'était leur principal titre à l'obéissance des guerriers, c'était aussi le plus beau titre de noblesse de la nation elle-même ».

Il a également été suggéré que Merowig soit une référence à la Merwede, une rivière néerlandaise dont le cours initial correspondait, si l'on en croit les historiens romains, à l'aire dans laquelle résidaient alors les Francs saliens. Là encore, l'étymologie ne semble pas corroborer cette thèse.

Autre point de vue

L'existence réelle de Mérovée ne serait pas à exclure. Une généalogie austrasienne réalisée entre 629 et 639 mentionne que « Chloio est le premier roi des Francs. Chloio engendre Glodobode. Ghlodobedus engendre Mereveo. Mereveus engendre Hilbricco. Hildebricus engendre Genniodo. Genniodus engendre Hilderico. Childericus engendre Chlodoveo... ». Pour le généalogiste Christian Settipani il s'agirait d'une liste de rois saliens dans laquelle les filiations auraient été établies postérieurement à sa constitution. La généalogie serait ainsi à corriger de la manière suivante: « Clodion engendre Clodebaud et Mérovée. Mérovée engendre Childéric... ».

Priscus fait allusion à des événements qui se produisirent dans un royaume franc à l'époque de Mérovée : « Le prétexte d'Attila pour sa guerre contre les Francs fut la mort de leurs rois et la dissension qui s'éleva entre ses fils pour la suprématie. L'aîné décidé de s'allier à Attila, cependant que le second se tournait vers Aetius. Nous rencontrâmes ce dernier lorsqu'il vint en ambassade à Rome. Son visage était encore recouvert d'un duvet, et sa chevelure blonde était si longue qu'il en faisait des tresses. Aetius en fit son fils adoptif et, tout comme l'empereur, le combla de présent et le renvoya comme un ami et un allié ». Les historiens sont partagés sur la question de savoir si Mérovée est l'un des protagonistes de ce récit : certains comme Erich Zöllner pensent que comme le royaume des Francs rhénans se trouve sur le chemin d'Attila, au contraire de celui des Francs Saliens, ce passage concerne des rois des Francs Rhénans, d'autres comme Emile Demougeot pensent que Mérovée est le roi mort en 451 et son fils Childéric est le fils adoptif d'Aetius, enfin Christian Settipani estime que, si on considère que le fragment s'applique aux Francs Saliens, ce dont il n'est pas sûr, chronologiquement, Clodion est le roi mort en 451 et Mérovée est le fils allié de Rome.

Qu'il soit l'un des princes francs mentionné par Priscus ou non, Mérovée se serait installé en Gaule belgique, dans la région du Brabant et aurait établi sa résidence à Tournai.

En 451, les Huns d'Attila envahissent la Gaule romaine qu'il rencontre et bat au cours d'une bataille entre Corbie et Roye, dans la plaine du Santerre. Enfin, Mérovée aurait commandé les Francs qui s'étaient alliés aux Gallo-Romains et à d'autres Germains, lors de la sanglante bataille que le général Aétius gagna sur Attila en 451, aux champs Catalauniques (une plaine près de Châlons-en-Champagne et de Troyes).

Grâce à cette union guerrière entre envahis et anciens envahisseurs, le « grand-roi » de l'Empire hunnique fut défait et se replia définitivement vers l'est de l'Europe : le terrible « fléau » était vaincu. Cette victoire scelle définitivement l'implantation de ces Germains francs, désormais solidement installés dans la Gaule du nord que l'Empire romain en pleine décadence leur abandonne : il n'en reste alors que le royaume de Syagrius.

Les rois de la première dynastie franque sont appelés Mérovingiens, en l'honneur de ce roi, qui donne un territoire à son peuple et le fait entrer par la grande porte dans l'Empire romain. Son fils Childéric Ier lui succède en 457.

« On rapporte également que Clodion, qui était alors un homme capable et très noble dans sa nation, a été roi des Francs ; il habitait dans la forteresse de Dispargum, qui est dans le territoire des Thuringiens. Dans ces contrées mais au midi, les Romains habitaient jusqu'au fleuve de la Loire. Au-delà de la Loire les Goths dominaient. Les Burgondes qui suivaient aussi la secte d'Arius habitaient de l'autre côté du Rhône qui coule près de la cité de Lyon. Quant à Clodion, il envoya des éclaireurs dans la ville de Cambrai, et quand tout fut exploré ; lui-même lui suivit ; il écrasa les Romains et s'empara de la cité où il ne résida que peu de temps, puis il occupa le pays jusqu'au fleuve de la Somme. Certains prétendent que de sa lignée est sorti le roi Mérovée, de qui Childéric fut le fils. »

— Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre II, IX, 592 - traduction Robert Latouche

Autre version

« Je crois d'ailleurs à l'historicité du personnage de Mérovée. Sans doute, on aurait pu l'inventer pour rendre compte du nom dynastique. Sans doute, ceux qui lui refusent une existence historique peuvent arguer de ce qu'il n'apparaît nulle part dans l'histoire des Francs, excepté dans ce passage-ci, qui est emprunté à une légende mythologique. Mais ces raisons ne suffisent pas pour l'écarter. »

— Godefroid Kurth, Histoire poétique des Mérovingiens, 1893, VI, p. 156

La légende relatant la conception de Mérovée est la source du roman de Henry Lincoln Michael Baigent et Richard Leigh L'Énigme sacrée, paru en 1982. Les auteurs font l'hypothèse que l'origine mythologique de Mérovée est en réalité une référence à l'idée selon laquelle la dynastie des Mérovingiens est issue du sang de Jésus Christ.

À l'époque où l'autorité de Rome n'est plus reconnue au Nord de la Gaule et que le préfet des Gaules se bat contre Wisigoths et les Vandales dans le Sud, Clodion le Chevelu en profite pour attaquer la ville de Tournai dans le Nord. Tournai se rend en une seule bataille. Clodion continu sa marche vers Cambrai puis vers la Somme. Malgré sa défaite à Hélesme contre le "dernier des romains", Aetius, ces évènements marqueront l'installation  définitive de la nation franque dans le Nord de la France. Il fit la paix avec Aetius et mourut en 448.

Mérovée est le fils ou le neveu de Clodion le Chevelu. Il donnera son nom à la première dynastie des rois de France : les Mérovingiens.

En 451, Attila franchit le Rhin pour envahir la Gaule. Il sera arrêté dans sa marche à Orléans par le romain Aetius et le Gaulois Mérovée. Attila se replie alors vers l'Est et s'arrête à Moirey, au lieu-dit des "Champs Catalauniques".

Aetius fédère alors tous les peuples de Gaule : Francs occidentaux, Armoricains, Bretons, etc...

La bataille commencera le 20 Juin 451 et tournera à l'avantage de Aetius. Il laissera fuir Attila qui mourra deux ans plus tard d'un saignement de nez. Devant le nombre important de mort, le roi (Mérovée ou Clodion) sera déchu, et c'est le fils de Mérovée, Childéric 1er, le père de Clovis qui prendra la relève.

En 457, Childéric 1er succède à son père Mérovée. Il règne sans partage, ce qui lui vaut l'animosité de ses parents, des grands et de ses sujets.

Il fuit son petit royaume de Tournais pour trouver refuge chez le roi de Thuringe.

En 463, Childéric est rappelé au pouvoir. Basine lui donnera un fils : Clovis et trois filles : Lanthilde, Alboflède et Aldoflède.

Il mourra en 481 et son fils Clovis lui succèdera.

Fils de Childéric, Clovis 1er hérite de son père d'un petit royaume qui s'étend de la mer du Nord jusqu'à Cambrai.

Il entre en lutte contre Syagrius qui dirige le pays situé entre la Somme et la Loire.

Battu à Soissons en 486, Syagrius se réfugie à Toulouse. Quand à Clovis, il s'empare de la région entre la Seine et la Loire.

En 496, Clovis livre bataille à Tolbiac contre les Alamans et il s'empare d'une partie de leur territoire. Après cette bataille, Clovis et trois mille de ses soldats se font baptiser le jour de Noël 496 par Saint-Rémi à Reims. Il devient ainsi le seul roi barbare reconnu par la chrétienté.

Clovis cherche ensuite à étendre son royaume vers l'Est. Il combat avec succès les Thuringiens et les Francs Ripuaires. La toute puissance de Clovis inquiète alors les rois ariens qui se liguent contre Clovis. En 500 prés de Dijon, Clovis bat Gondebaud, roi des Burgondes qui s'échappe.  En 507 à Vouillé prés de Poitiers, Clovis vainc les Wisigoths, et c'est aussi à Vouillé qu'Alaric II, souverain Wisigoth, trouvera la mort.

Clovis mourra un peu plus tard à Paris, en 511, alors que son royaume n'a pas encore atteint la Méditerranée.

Il sera enterré à Paris dans la basilique des Saints-Apôtres qu'il a fait construire.

A sa mort, le royaume Franc est divisé entre ses fils : Clotaire 1er Le Vieux hérite de la Neustrie, Thierry 1er de l'Austrasie, Childebert 1er de Paris et Clodomir de l'orléanais.

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Et si l’’on reparlait des Mérovingiens ?

On a coutume de considérer les rois de France de la première race comme des princes débauchés, cruels, égorgeurs... Il est vrai qu’’à l’’époque les hommes, même chrétiens, étaient encore barbares, que, toujours en guerre, l’’on vivait partout dangereusement et que mourir était pour un prince de sang royal un sort plus enviable qu’’être tondu. En outre, le système de succession était si aberrant que tout frère ou neveu était un être de trop et que donc les exterminer était même devenu une condition de l’’unité du royaume hérité de Clovis !

Disons tout de suite que nous sommes très loin du roi débile qui ne savait pas bien mettre sa couronne ou sa culotte dans la chanson populaire anti-royaliste qui date de la veille de 1789 et dont l’’auteur, ne pouvant citer nommément Louis XVI, se rabattit sur ce pauvre Dagobert dont il ne savait strictement rien, sans doute pour agencer ses rimes...

Le vrai, fils de Clotaire II et de la bonne Gertrude, né en 604, eut la chance d’’hériter de son père (mort en 629) d’’un royaume unifié – tous les concurrents ayant été occis –, installé dans la paix et même dans une certaine prospérité économique. Dagobert devint donc assez vite roi du Regnum Francorum, c’’est-à-dire en fait seul roi de quatre royaumes (Austrasie à l’’ouest, Neustrie au centre, Bourgogne, Aquitaine) chacun jaloux de ses prérogatives. Très vite Dagobert s’affirma énergique et patient, ardent et perspicace à la fois.

On comprend que, dans les conditions de son règne, il ait fallu au jeune roi montrer d’’exceptionnelles qualités pour s’’entourer d’’hommes capables de le servir et de le conseiller, tout en ayant comme lui le souci de l’’unité et de la continuité de la dynastie.

Il faut aussi se souvenir de Pépin de Landen (†640), grand lettré, d’une des plus grandes familles d’’Austrasie, maire du palais d’’Austrasie, puis de Paris. Deux de ses filles furent portées sur les autels : sainte Gertrude et sainte Beggha, cette dernière ayant pour petit-fils Charles Martel.

Saint Arnoul (†641), évêque de Metz, ancien précepteur de Dagobert, et bientôt son conseiller, reste aussi un nom illustre. Par l’’un de ses deux fils, dont l’’un fut un saint, il allait être un ancêtre de Charlemagne.

Le fondateur de Saint-Denis

On le voit : Dagobert, roi cynique et dévergondé (comme presque tous ses prédécesseurs) vivait au milieu de bien des odeurs de sainteté. « Il gardait la foi chrétienne, explique Ivan Gobry, qui lui inspira la source d’’un sage gouvernement de son royaume et un soutien convaincu aux forces spirituelles de la population. » C’’est ainsi qu’’il œœuvra pour un prodigieux développement de la vie monastique. Sa dévotion à saint Denis, éveillée dès l’’enfance, le poussa à vouloir édifier un monastère à l’’emplacement du tombeau du saint martyr et de ses compagnons Rustique et Éleuthère. Il y établit la “louange perpétuelle”, un office liturgique permanent. Émerveillé par le succès de cette pieuse entreprise, il choisit ce lieu pour y être inhumé de préférence à Saint-Germain-des-Prés où dormaient ses ancêtres. C’’est ainsi que Saint-Denis devint pour les siècles à venir la nécropole des rois de France.

C’’est un peu partout en France que Dagobert fonda des monastères. Une floraison de saints alla de pair : saint Eustaise, saint Valéry, saint Léobard, saint Romaric, sainte Fare... Autour de ces maisons de prière et de labeur, vinrent s’’installer des ouvriers agricoles, des artisans, des familles. Des bourgades s’assemblèrent. « Quand nos rois, écrit Gobry, fondaient ou protégeaient les abbayes, ils ignoraient que, bien souvent, ils créaient de nouvelles villes ». Ainsi se dessinait déjà le paysage français.

Dagobert décéda en 639. Il n’’avait régné sur le Regnum Francorum que dix ans, mais cela lui avait suffi à imprimer la marque d’’une volonté, dirait-on, presque nationale. La suite, n’’étant que mérovingienne, fut hélas moins brillante... La déchéance des rois de nouveaux désunis fit naître la légende ridicule des “rois fainéants”. En trois générations, de Clovis II (634-657), fils de Dagobert à Chilpéric III (743-755), ces rois furent très jeunes absorbés par les maires du palais, parfois avides et cruels, mais dont certains, après avoir fait tondre et enfermé au monastère ces fantômes royaux trop guidés par leurs caprices surent reprendre en mains ce qui allait devenir la France. Ainsi Pépin d’’Herstal, petit-fils de saint Arnoul et de Pépin de Landen, engendra Charles Martel, père de Pépin le Bref, qui offrit à la chrétienté Charlemagne.

Michel Fromentoux L’’Action Française 2000– du 7 au 20 décembre 2006

* Ivan Gobry : Dagobert 1er. Éd. Pygmalion, 223 p., 20 euros.

Pour aller plus loin => les Mérovingiens de Jean Houdin, Ellipses 2014

Sources :

Les Mérovingiens Jean Heuclin Édition Ellipses

Histoire de France :Les Mérovingiens 2ième partie

L’Histoire n° 3 Mérovingiens les premiers rois du Moyen-Âge

http://christophe.giordani.free.fr/histoire/merovingiens.htm

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