Si le volet économique et social a semblé un temps écarté de la campagne au profit de sujets régaliens (immigration et sécurité), il est revenu en force en fin d’année, pour des raisons inattendues : la reprise mondiale post-Covid, puis la guerre en Ukraine ont accéléré l’inflation et exacerbé les inquiétudes des Français pour leur pouvoir d’achat, obligeant tous les candidats à se positionner sur ce thème.
Ultime rebondissement dans un quinquennat qui n’a ressemblé à rien de ce que les observateurs auraient pu prévoir. Une crise sociale, celles des « Gilets jaunes », déclenchée par la hausse du prix du carburant et la colère contre les taxes s’y appliquant, puis une crise sanitaire avec la pandémie de Covid-19 et le « quoi qu’il en coûte » mis en place par le gouvernement ont rebattu comme jamais les dogmes économiques et les frontières politiques traditionnelles (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2022/03/16/mais-ou-sont-passes-les-gilets-jaunes-suite/).
La question de la dette et des déficits peine à s’imposer dans le débat, même si le parti Les Républicains tente, par la voix de Valérie Pécresse, d’accuser Emmanuel Macron de « cramer la caisse ». La dette publique a beau avoir grimpé à près de 115 % du PIB, les centaines de milliards dépensés durant deux ans pour soutenir l’économie et préserver des emplois sont davantage mis au crédit du chef de l’Etat. Mais les Français n’ont pas encore pris conscience que la maîtrise de notre économie, dont ils apprécient tant le confort, ne résulte que de manoeuvres réalisées… à crédit. Crédit dont les traites sont tirées sur les têtes de nos petits enfants !
Exit aussi, hélas, la sortie de l’euro et la renégociation des traités défendues il y a cinq ans par la droite de Marine Le Pen, comme la gauche de Jean-Luc Mélenchon. A la place ont émergé les thèmes de la « souveraineté » (un fourre-tout qui satisfait tous les couards de notre pays; et Dieu sait s’il y en a…), mais aussi de la relocalisation industrielle au sortir d’une pandémie qui a montré l’importance de disposer d’une indépendance dans ces domaines (que nous n’aurions jamais dû accepter). Une attention que le conflit ukrainien devrait encore renforcer, avec la question de l’indépendance énergétique et du type d’énergie (nucléaire, renouvelables) à privilégier. Le terme d’« investissement » revient en force, dans le projet d’Emmanuel Macron, pour développer des secteurs de pointe, mais aussi à gauche, en faveur de l’industrie ou de la transition écologique. Mais, comme nous le disions plus haut : À CRÉDIT !
Quant au sujet du consentement à l’impôt, au centre de toutes les attentions à la fin du précédent quinquennat après les restrictions budgétaires dues à la crise financière de 2008, il a fait place à des baisses d’impôts – en lien avec le mouvement des « Gilets jaunes » notamment – de quelque 50 milliards d’euros sur l’ensemble du quinquennat (à parité pour les ménages et les entreprises).
Le pouvoir d’achat, lui, est donc revenu au cœur des propositions des candidats. C’est un classique de campagne, tant le sujet concerne les électeurs. Mais le contexte est inédit. Le gouvernement vante son action en la matière : au total, il a consacré près de 30 milliards d’euros en à peine plus de six mois pour se poser en défenseur du portefeuille des Français (chèque énergie, bouclier tarifaire sur le gaz, plafonnement des tarifs de l’électricité, indemnité inflation, rehaussement du barème kilométrique et remise de 15 centimes sur le prix de litre de carburant). Une tentative de couper l’herbe sous le pied des oppositions qui, à gauche comme à droite, continuent de réclamer un blocage des prix et des baisses de TVA.
Parmi les autres débats, celui des droits de succession a vite été refermé, puisque la quasi-totalité des candidats proposent de les baisser, au grand dam des économistes qui pointent le caractère injuste du système actuel, illisible et reproducteur d’inégalités.
Pour financer les programmes, rien de très neuf à gauche où l’on compte surtout sur le rétablissement de l’ISF, parfois modulé d’objectifs climatiques, sur l’imposition des grands groupes et sur la lutte contre la fraude fiscale. De son côté, la fausse droite brandit de plus vastes mesures d’économies, en vantant essentiellement la réforme de l’Etat.
Seul Eric Zemmour ose pointer du doigt les gaspillages intolérables de l’argent public dans la politique dite « de la ville« , un gouffre financier devenu insondable comme dans les innombrables prises en charge budgétaires de l’accueil des migrants et sans compter les colossales fraudes aux aides sociales. Car, n’en doutez pas, c’est ici que nous trouverons la part essentielle des dépenses publiques improductives, depuis l’hébergement d’urgence jusqu’à la scandaleuse Aide médicale d’Etat en passant par le coût de l’instruction publique de jeunes de plus en plus nombreux et de moins en moins capables de restituer le moindre bénéfice de ce tonneau des Danaïdes financier.
Il s’agit bien là de la forêt cachée par l’arbre de la prétendue reprise économique post-Covid !…
Sur le front de l’emploi, le gouvernement se targue, là encore, d’un bilan flatteur. « Le taux de chômage atteint son plus bas niveau depuis quinze ans (…) et le taux d’activité le plus haut depuis qu’on le mesure », a vanté le candidat Macron en présentant son programme, le 17 mars. Le taux de chômage est effectivement tombé à 7,4 % fin 2021 mais sans que son gouvernement y soit, en réalité, pour quoi que ce soit…. S’il est réélu, le chef de l’Etat souhaite continuer la réforme de l’assurance-chômage et conditionner le RSA à 15 à 20 heures d’activité ou de formation par semaine, deux mesures considérées pourtant comme des marqueurs de droite. Parmi les autres candidats, les réponses proposées diffèrent, mais la « valeur travail » et le sujet des salaires demeurent présents. Mais, là encore, seul Eric Zemmour veut rendre aux Français le fruit de leurs efforts en cessant d’alimenter les multiples pompe à migrants gouvernementales et, donc leur « Grand Remplacement« , non seulement culturel mais aussi économique.
Alors, le 10 avril, votez massivement pour renvoyer dos à dos les fossoyeurs de la France depuis des décennies. C’est la dernière LIGNE DROITE à ne surtout pas manquer.