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Une influenceuse encourage à classer les « Blancs » selon leur degré de racisme

© Capture écran Instagram
© Capture écran Instagram
« Suprémaciste blanc »« voyeur blanc »« privilégié blanc » ou « traître blanc » ? Sur ses réseaux sociaux, Britanie, une influenceuse antiraciste, s’est fait remarquer après avoir publié une courte vidéo dans laquelle elle reprend la classification de Barnor Hesse, un universitaire décolonialiste qui décompose les « identités blanches », du « suprémaciste » à « l’abolitionniste ». L’objectif : connaître son niveau de racisme et celui de son entourage.

Classification des Blancs

Dès le début de sa vidéo, Britanie ne manque pas de prendre des précautions d’usage. « Il ne s’agit pas d’une attaque vis-à-vis des personnes blanches mais d’une carte mentale aidant à réfléchir », promet la jeune femme. Précautions prises, l’influenceuse développe : chez les Blancs, il y aurait, d’un côté, les méchants (suprémaciste, voyeur et privilégié) qui profitent de leur « privilège blanc », les inactifs (sympathisant, confessionnal et critique) qui reconnaissent l’existence d’un racisme systémique mais n’agissent pas, et les « alliés » (traître et abolitionniste blanc), qui se battent contre le racisme.

Autrement dit, dans ce système antiraciste, si un Blanc veut obtenir une rédemption, il ne peut qu'expier son péché originel, à savoir celui d'être Blanc. Dans les commentaires publiés à la suite de cette vidéo, les réactions en disent long. Une internaute, qui se décrit comme « introvertie », est ainsi déçue d’appartenir seulement à la catégorie « 6 », c’est-à-dire le « critique blanc ». « J’aimerais vraiment m’améliorer. Je cherche des recommandations [de livres ou références] pour réfléchir à mon positionnement. » Un autre confesse à son tour ne pas parvenir à atteindre la dernière catégorie, celle de l’« abolitionniste blanc ». « J’aimerais progresser davantage. […] J’y travaille. » Et une dernière avoue son péché : « Je dirais 6, teinté de culpabilité, parfois. J'aimerais m'impliquer d'avantage dans la lutte antiraciste mais ne sais pas de quelle façon… »

« Imaginez que des Blancs se mettent à classer les Noirs par catégories »souligne avec justesse Marguerite Stern, à l'origine de l'exhumation de cette vidéo sur X.

Et quand elle ne hiérarchise pas les « Blancs » selon leur degré de racisme, Britanie publie sur son compte « Culture dorée » de courtes vidéos dans lesquelles elle entend aborder le sujet des « Noirs dans l’Histoire ». Esclavage, colonisation et oppression sont les thèmes majoritaires de son contenu. « Napoléon n’est pas un héros mais un bourreau », explique-t-elle, ainsi, à ses 80.000 abonnés, en référence au rétablissement, par l’Empereur, de l'esclavage en 1802, sans détailler le contexte historique de cette mesure. « L’Histoire de France est racontée à l’avantage d’un certain prisme », se désole-t-elle ensuite. Parfois, ses cours d’histoire se révèlent légèrement approximatifs. Ainsi, sur l’épisode des tirailleurs sénégalais, la jeune femme explique que le terme « tirailleurs » serait moqueur (et donc raciste) et signifierait que les hommes originaires d'Afrique « tiraient ailleurs ». Une définition controversée, étant donné que les corps de tirailleurs existaient déjà sous Napoléon Ier, bien avant la création de l’unité des « tirailleurs sénégalais » en 1857…

Appropriation culturelle

Outre les contenus historiques, cette communicante développe longuement, dans ses vidéos, le concept d’appropriation culturelle. Selon ce concept fallacieux, tout artiste « blanc » qui s’emparerait d’un élément historique ou culturel africain ou asiatique serait immédiatement accusé de blasphème pour avoir invisibilisé une culture « minoritaire ». Ainsi, lorsque la mannequin américaine Hailey Bieber dévoile un nouvel « accessoire de taille » ou un « maquillage » qui s’approcherait un peu trop des accessoires ou maquillage déjà utilisés par les femmes africaines, la voilà accusée d’appropriation culturelle. « Rendez à César ce qui est à César ! Les personnes qui ont rendu cela tendance, ce n’est pas Hailey Bieber, ce sont des femmes d’Afrique de l’Ouest ! », s’insurge ainsi Britanie. Il en va de même pour la statuette remise lors de la cérémonie des Oscar qui, selon l’influenceuse, ressemble un peu trop aux représentations du dieu égyptien Ptah : « Appropriation culturelle ! » De même que les super-héros. Leurs créateurs n’auraient rien inventé mais auraient tout pillé à la culture africaine. À écouter l’influenceuse, on comprend donc que le moindre emprunt voire la moindre référence effectués par un artiste « blanc » seront immédiatement jugés comme une offense…

Au-delà de ces contenus sur les réseaux sociaux, la jeune femme annonce préparer un documentaire sur son voyage au Congo qui sera diffusé « avant la fin de l’année sur France Télévisions ». Un voyage sur les traces de Tintin ?

Clémence de Longraye

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