Qui était Thomas James Clarke ?
Thomas Clarke est né sur l’île de Wight en 1858. Son père était un soldat de l’armée britannique qui avait participé à la guerre de Crimée. La famille s’est ensuite installée en Afrique du Sud, où elle a vécu dans diverses villes de garnison britanniques. Lorsque Thomas a sept ans, sa famille déménage dans le comté de Tyrone, où il rencontre John Daly, l’oncle de sa future épouse Kathleen et responsable de la Fraternité républicaine irlandaise (IRB) dans laquelle il s’engage rapidement.
En 1882, à l’âge de 24 ans, il émigre en Amérique et rejoint le Clann Na nGael. L’année suivante, il est envoyé à Londres dans le cadre d’une campagne de violences. Il est arrêté et passe quinze ans en prison. Sa santé a souffert des conditions de détention et Maud Gonne et l’Amnesty Association ont plaidé en faveur de sa libération. John Daly était également emprisonné pour des motifs similaires. À sa libération, ce dernier rencontra Kathleen Daly à Limerick et correspondit avec elle lorsqu’il s’installa à nouveau en Amérique en 1898. En 1901, elle l’a suivi en Amérique et ils se sont mariés. Le témoin de mariage était John MacBride.
La famille retourne en Irlande où elle ouvre un magasin de journaux à Dublin. Il occupe le poste de trésorier de l’IRB et est membre du Conseil suprême à partir de 1915. Avec Sean Mac Diarmada, ils comptèrent parmi les principaux organisateurs de l’Insurrection. Lorsque Jeremiah O’Donovan Rossa, membre fondateur des Fenians, mourut en 1915, Clarke organisa d’immenses funérailles en signe de soutien à l’indépendance irlandaise. Clarke choisit Pádraig Pearse pour prononcer l’oraison funèbre et, en présence de milliers de volontaires, le ton de l’oraison laissait clairement entendre qu’il s’agirait rapidement d’établir une République irlandaise par la force des armes.
Thomas J. Clarke est choisi comme premier signataire de la Proclamation d’indépendance en raison de son ancienneté et de sa contribution à la cause. En tant que membre du gouvernement provincial, il faisait partie de ceux qui occupaient la Grande poste de Dublin en 1916. Après six jours de combats acharnés à l’intérieur, Pearse donna l’ordre de se rendre. Bien que Clarke s’y soit opposé, il s’est retrouvé minoritaire.
Après la reddition, un capitaine britannique, Percival Lea-Wilson, emmena Thomas Clarke, Sean MacDiarmada et Ned Daly à l’écart pour les fouiller. Clarke avait une ancienne blessure par balle qui ne s’était pas cicatrisée correctement. Lea-Wilson eut du mal à enlever le manteau de Clarke à cause de sa raideur et lui redressa de force le bras, ce qui rouvrit la plaie et provoqua une terrible douleur. Il obligea également les trois hommes à se déshabiller devant leurs camarades. Lea-Wilson confisqua la canne de Sean MacDiarmada et l’oblige à suivre le rythme des autres volontaires durant leur marche vers la prison. Ce traitement des prisonniers n’a pas été oublié par un jeune capitaine, Michael Collins, si bien que Lea-Wilson a ensuite été assassiné pendant la guerre d’indépendance en 1921 par l’IRA à Gorey, dans le comté de Wexford, où il servait dans la Royal Irish Constabulary.
Après la reddition, les Volontaires passèrent la nuit dans l’enceinte de l’hôpital Rotunda avant d’être transférés dans les casernes de Richmond.
Clarke fut jugé par la cour martiale et fut l’un des premiers à être exécuté le 3 mai 1916. Kathleen Clarke était enceinte au moment de l’insurrection, mais fît une fausse couche à cause du stress.
La gare de Dundalk a été baptisée du nom de Thomas Clarke en 1966, en commémoration du 50e anniversaire de l’insurrection4. Une plaque commémorative en l’honneur de Thomas Clarke se trouve à l’emplacement de son magasin de presse, aujourd’hui la supérette Griffins Landis, située à l’angle des rues O’Connell et Parnell.
Son histoire en vidéo et en anglais ici
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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