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« Suivez le coq » : une appli pour traquer le halal dissimulé dans nos assiettes

Capture d'écran de l'application "Suivez le Coq"
Capture d'écran de l'application "Suivez le Coq"
Face à l’opacité persistante sur l’origine de la viande vendue en France, une application entend répondre à une attente croissante des consommateurs soucieux de transparence et attachés aux traditions culinaires. Lancée en mars 2024 par Alain de Peretti, vétérinaire et président de l’association Vigilance Halal, « Suivez le coq » permet de scanner les produits carnés afin de connaître leur mode d’abattage : conventionnel (avec étourdissement) ou rituel (pratiqué sans insensibilisation préalable). L’initiative vise à pallier une carence réglementaire persistante. Car, aujourd’hui encore, aucun étiquetage spécifique n’est prévu pour distinguer les viandes issues de l’abattage halal. « C’est un moyen de faire comprendre à la population qu’on est en train de se faire islamiser de manière douce », affirme Alain de Peretti, auprès de BV. Pour lui, la transparence est devenue un enjeu culturel et identitaire.

Pour être sûr que vos produits ne sont PAS halal : @suivezlecoq https://t.co/uNqbvy8jSY

App dispo sur android & iphone https://t.co/tBA7MBUPgh pic.twitter.com/6gC3fwVtli

— Une Bonne Droite (@BonneDroite) July 31, 2025

Une dérogation généralisée, une information absente

En théorie, l’abattage sans étourdissement ne devrait concerner qu’une minorité de consommateurs. En pratique, les dérogations se sont généralisées. Selon l’OABA (Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs), 62 % des abattoirs de boucherie agréés en France sont autorisés à pratiquer l’abattage rituel, et la grande majorité des établissements franciliens le font de manière exclusive. « Tous les abattoirs de la région parisienne sont halal », constate Peretti. « À travers le halal, on nous accoutume à la charia, qui contribue à l’islamisation du pays. » Cette inquiétude dépasse la seule question de la viande : « La notion même de halal, issue de la charia, ne se limite pas à l’alimentation. Elle touche bien d’autres aspects de la société. » D’où la nécessité, selon lui, d’une plus grande prise de conscience sur les enjeux culturels et politiques de cette évolution.

Une application pour reprendre le contrôle

L’application repose sur un travail minutieux de recoupement d’informations. « Au début, on cherchait simplement les bouchers qui faisaient l’effort de connaître le mode d’abattage de leurs produits. Puis on a décidé d’en faire une application », nous explique-t-il. « Cela demande un travail énorme, car il y a une grande opacité : on a croisé les listes du ministère de l’Agriculture, de l’OABA, et mené nos propres enquêtes. » Le succès est au rendez-vous. « On a dû augmenter la capacité d’accueil sur l’appli à cause du nombre de téléchargements », confie-t-il. L’enjeu dépasse le seul consommateur : « Il y a trois piliers que nous combattons : la souffrance animale, les risques sanitaires et les circuits financiers, qui sont le plus souvent très glauques », résume le vétérinaire. L’abattage sans étourdissement, décrit comme un égorgement prolongé jusqu’aux vertèbres, « est normalement interdit par la législation », insiste-t-il. Pour BV, il conclut : « Informer le consommateur, c’est la base de la justification de "Suivez le coq". » La rédaction de Boulevard Voltaire a tenté l'expérience : dans une grande enseigne, trois viandes sans label « halal » ont été passées au scanner de l'application « Suivez le coq ». Il s'est avéré, selon les avertissements de l'application, que « cette viande pourrait être issue d'un abattage rituel : elle fait partie d'une chaîne d'abattage mixte qui pratique aussi de l'abattage rituel ».

Raphaelle Claisse

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