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Raoul Girardet : un homme d’honneur

par Dominique Jamet

« J’ai des rêves de guerre en mon âme inquiète/ J’aurais été soldat si je n’étais poète… », écrivait Victor Hugo, qui préféra pourtant la plume au sabre et parvint à la gloire par d’autres sentiers que celui de la guerre.

La guerre, Raoul Girardet, qui vient de mourir à l’âge de quatre-vingt-quinze ans, n’eut pas besoin d’en rêver, car il l’avait faite, avec honneur. Mais sans doute, né dans une famille de militaires de carrière, aurait-il lui aussi été soldat s’il n’avait bifurqué vers l’Université. Un moment tenté par l’Action française, parce que nationaliste, il s’en éloigna parce que républicain, et allergique à l’antisémitisme de Maurras. Il ne cessa jamais, en revanche, de se sentir proche de l’armée : son monumental ouvrage, La société militaire dans la France contemporaine, 1814-1939, qui fait autorité, en est le durable témoignage.

Professeur à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, à l’ENA, à l’École polytechnique et à l’Institut d’études politiques pendant trente ans, Girardet a formé et séduit des générations d’étudiants. Élève à Sciences Po, j’ai suivi avec profit le légendaire séminaire sur le mouvement des idées politiques dans la France contemporaine dont il était l’un des trois animateurs, l’une des trois âmes, lui réputé « d’extrême droite », avec Jean Touchard, socialiste, et René Rémond, démocrate-chrétien. Tous les trois hommes de convictions, tous les trois hommes de tolérance, dans la parfaite harmonie que peut constituer l’expression d’idées différentes lorsqu’elles sont professées par des hommes d’un égal désintéressement et d’une égale bonne foi. [...]

La suite sur Boulevard Voltaire

Deux rectifications : Raoul Girardet ne fut pas "un moment tenté par l’Action française", comme s’il fallait l’en dédouaner : il y fut un militant actif et il ne renia jamais son passage à l’Action française. Je renvoie à ce sujet à l’homme rendu sur le site de l’AF Provence : Girardet expose le plus tranquillement du monde à Pierre Assouline ce que lui a apporté l’enseignement maurrassien, ainsi qu’à toute une génération.

Il fut par ailleurs un des rédacteurs de La Nation Française, hebdomadaire maurrassien fondé par Boutang (1955-1967) qu’il quitta au début de 1960, après la journée des "barricades" d’Alger avec notamment Jules Monnerot pour fonder quelques mois plus tard L’Esprit public, un journal antigaulliste proche de l’OAS. C’est précisément parce que Boutang et La Nation Française ne leur semblaient pas suffisamment antigaullistes qu’ils fondèrent ce journal. Boutang ne rejoignit pas l’OAS même s’il en comprenait l’intention et dénonça publiquement la répression féroce du régime gaulliste à son encontre..

François Marcilhac http://www.actionfrancaise.net/craf/?Raoul-Girardet-un-homme-d-honneur

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