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UN PRINCE A LA CARTE ?

Avant les années 1960, la question dynastique ne se posait pas. La distinction entre orléanistes et légitimistes était obsolète depuis la mort du Comte de Chambort (« Les Princes d'Orléans sont mes fils »). La branche espagnole des Bourbons, n'était pas dynaste ; non pas tant à cause du traité d'Utrecht qu'en raison des lois fondamentales du Royaume (le principe du vice de pérégrination est fixé depuis le XVIe siècle), de la jurisprudence (la Cour et les Parlements tenaient en permanence le tableau de l'ordre de succession où les Bourbons d'Espagne ne figuraient pas), et l'esprit des lois (c'est pour ne pas dépendre d'un Carolingien vassal de l'Empereur que les Barons et Evêques francs élisent Hugues Capet et pour ne pas subir un roi anglais que l'on déterre la vieille loi salique).
Dans les années 60, le Comte de Paris avait soutenu De Gaulle lors d'un référendum et une tentative de Restauration appuyée sur le Général s'était amorcée. Or, la plus grande partie des royalistes s'était engagée dans le combat pour l'Algérie Française et vouait une haine viscérale à De Gaulle qui se reporta sur le Prince.
C'est dans ce contexte que le malheureux Duc de Ségovie se mit à prétendre à la couronne de France, avec, dit-on, quelques fonds secrets espagnols, Franco ayant fait le choix de Juan Carlos pour lui succéder, il s'agissait d'écarter une des branches concurrente du Prince choisi.
Certains royalistes par dépit ou par méconnaissance soutinrent la cause du Duc de Ségovie comme les ultras de la Ligue avaient soutenu les Guise par défiance envers une Maison soupçonnée de pactiser avec les Huguenots. 
Les partisans du Duc de Ségovie et de ses successeurs relevèrent l'appellation de « légitimistes » et qualifièrent ceux qui continuaient à reconnaître Henri Comte de Paris pour leur Prince légitime, « d'orléanistes » ; ce qui était particulièrement injuste, car d'une part ces derniers sont évidemment partisans du Roi légitime et d'autre part ils se réclameront certainement plus des « légitimistes » du XIXe siècle que des « orléanistes ».
Curieux « légitimisme » qui se présente comme un purisme mais dont les motivations consistent à choisir son Roi en fonctions de critères idéologiques, et qui aboutit enfin à la multiplication des prétendants de fantaisie.

Michel Michel, membre du comité directeur d'Action Française.

Action Française 2000

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