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Le durable l’est-il vraiment ?

par Étienne Lombard

Il y a 20 ans, Greenflex et l’ADEME créaient le Baromètre de la Consommation Responsable avec l’institut CSA. L’occasion de faire le point sur deux décennies d’influence de « consommation responsable ».

Tout l’intérêt de ce baromètre est de refléter l’état des lieux du « développement durable », tentative (partiellement réussi) deconciliation d’un système économique d’inspiration libérale et d’impératif environnementaux dictés parfois par un simplebon sens pragmatique dans le souci de préserver l’environnement, mais souvent par un diktat de l’écologisme idéologique. Les travaux de Greenflex et de l’ADEME ont ainsi le grand mérite d’apporter un éclairage et des réponses conjoncturelles à la fois sur les l’état des forces en présencesur les marchés de consommation, mais aussi sur les influences croisées entre les trois entités concernées : les consommateurs, les acteurs économiques (producteurs et distributeurs), et l’État (législateur et régulateur). Comme l’explique Laure Blondel (Directrice Conseil Marques, Produits et Consommation Responsables chez Greenflex), « il y a 20 ans, les thématiques environnementales peinaient à émerger […] et pourtant, les consommateurs avaient déjà des attentes fortes sur ces sujets ».

Propagandechantage et concurrence

En fait, les enquêtes d’opinion montrent qu’hormis un public d’adeptes (voire de militants) d’une écologie souvent trèsidéologique, la consommation dite « responsable » a du mal à conquérir le plus grand nombre. Même si une propagandefortement catastrophiste et largement relayée par les intéressés (mouvements et médias acquis à la cause, producteurs etdistributeurs labellisés « AB ») et abondamment financée par vos impôts, les ventes ont eu du mal à décoller. Le jeu de la concurrence a parfois joué cependant un rôle accélérateur, les consommateurs et la grande distribution étant alors les grands gagnants d’un quasi-chantage dont les petits producteurs sont les éternels cocus. Et par réaction, les Français sont souvent plus sensibles à l’argument de la juste rémunération de ces petits producteurs qu’à celui d’une planète à sauver.

Les limites d’un système peu transparent

Au-delà des bonnes intentions affichées par des consommateurs qui ne passent pas si souvent à l’acte, deux freins pénalisent la consommation dite responsable. Le marketing du bio, passe par des labels, un discours et des dénominations nombreuses, opaques, parfois fantaisistes, etqui suscite le manque d’intérêt voire la méfiance du public.Par ailleurs, les normes de production ont une incidence importante sur des prix de vente. Pourquoi donc payer plus cher un produit sans comprendre la légitimité de son surcoût ?En quoi ce fruit d’été qui nous est proposé en plein hiver après avoir parcouru la moitié du globe est-il « bio » ? Est-il vraiment « responsable » d’acheter cet autre fruit dont rien ne garantit vraiment qu’il profite à ses profiteurs exotiques, alors qu’on est sûr qu’il fait une concurrence déloyale à notre voisin paysan et le menace de ruine ? Ces produits sont-ils si « durable » ? Et partant de là ce marché l’est-il aussi, c’est-à-dire a-t-il un avenir autrement que comme une niche militante ? Le reflux des ventes depuis la crise de la covid en montre clairement les limites.

À suivre…

https://www.actionfrancaise.net/2025/08/20/le-durable-lest-il-vraiment/

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