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La Commission européenne proche de l’asile psychiatrique

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Stéphane Kovacs et Anne Rovan

« Mesdames et messieurs »« Noël », ou encore le prénom « Marie », voilà qui ne fait pas très « inclusif »... Dans le but de « refléter la diversité » et de lutter contre « les stéréotypes profondément ancrés dans les comportements individuels et collectifs », la Commission européenne vient de publier un guide interne « pour une communication inclusive ». Avec, listés dans des tableaux, toute une série de termes à « éviter » pour ne froisser personne.

« Annuler la dimension chrétienne de notre Europe » ?, s’est ému le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège. Le document, dévoilé par le quotidien italien Il Giornale, a ému jusqu’au Vatican. Face aux « inquiétudes » suscitées par ce guide, concède son auteur, la commissaire européenne à l’Égalité, Helena Dalli, fait marche arrière: dans un communiqué, elle a annoncé avoir décidé de « retravailler » le livret, qui ne serait « pas encore abouti ».

Dans un tweet publié le 26 octobre, la commissaire maltaise posait pourtant, brochure en main, « fière de lancer » ces consignes rédigées en anglais, destinées « à tous les collègues de la Commission » pour que « chacun soit reconnu dans tous nos supports, indépendamment de son sexe, de sa race ou de son origine ethnique, de sa religion ou de ses convictions, de son handicap, de son âge ou de son orientation sexuelle ». Selon nos informations, de courtes formations d’une heure trente, dispensées aux fonctionnaires des différentes directions générales de l’institution, devaient d’ailleurs commencer la semaine prochaine.

« Notre communication ne doit jamais présumer que les personnes sont hétérosexuelles, s’identifient avec le genre attribué à leur naissance, ou s’identifient de manière binaire », souligne le guide de la Commission. Évitez donc d’évoquer « les deux sexes » ou de débuter un discours par « Mesdames et messieurs », recommande-t-il, « de manière à ne pas invisibiliser les personnes intersexes ou queers ». Même « le terme “homosexuel” peut être considéré comme offensant » parce qu’il « s’inscrit dans une optique médicale et qu’il est parfois utilisé par des militants “anti-gay” ». Pour des enquêtes requérant un titre, un genre, incluez des options non-binaires, enjoint le texte: «féminin»«masculin»«non-binaire», «préfère ne pas dire». Écartez aussi « l’utilisation de “M.” ou “Mme” basé uniquement sur le sexe assigné à la naissance : en cas de doute, utilisez “Mx” ». Ne demandez pas quel pronom une personne « préfère », insiste encore le document : « Cela présumerait que l’identité de genre est une préférence personnelle, ce qu’elle n’est pas. »

« Prénom » ou « nom d’usage » plutôt que « nom de baptême »

« Noël » l’a échappé belle. Dans cet aperçu du nouveau manuel de savoir-vivre au sein de l’Union européenne, si on a encore le droit de prononcer ce mot, il faut l’entourer de mille précautions inclusives. Car faire référence à des fêtes chrétiennes serait « supposer que tout le monde est chrétien ». Au lieu de dire « la période de Noël peut être stressante», la Commission propose curieusement « la période des vacances peut être stressante ». Même s’il semble possible, comprend-on, de rajouter « pour ceux qui fêtent Noël, ou Hanoukka ». « Utilisez les termes “prénom” ou “nom d’usage” plutôt que “nom de baptême” », recommande-t-elle encore. « Dans les histoires, ne choisissez pas de prénoms typiques d’une religion ». Et d’illustrer par cet exemple : au lieu de « Maria et John », parlez plutôt de « Malika et Julio ».

Pour prendre en compte « les apatrides » et « les immigrants », la Commission préconise de ne pas employer le terme « citoyen ». Il s’agit aussi de « faire attention aux connotations négatives de certains termes » : plutôt que de la « colonisation de Mars », il serait préférable d’évoquer « l’envoi d’humains sur Mars »...

La semaine dernière, Helena Dalli avait déjà « interpellé fortement » la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, en recevant des représentants d’une association de jeunes musulmans. La discussion avait porté sur les « défis rencontrés en raison des stéréotypes, des discriminations et de la haine ». C’est cette association, le Femyso, que la ministre a qualifiée de « faux nez de l’islamisme », qui est à l’origine de la campagne - finalement retirée - du Conseil de l’Europe sur la « liberté dans le hijab ».

Source : Figaro 01/12/2021

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