27/12/23
Actuellement les musulmans de Cugnaux (Haute-Garonne) se retrouvent dans une salle de prière de 40 m2 dans le quartier du Vivier. 300 mètres plus loin, ils viennent d’acquérir une maison et un terrain pour en faire une salle cultuelle. Les riverains protestent et la mairie en appelle à l’apaisement et au “vivre ensemble”.
Un nouveau lieu de culte
En septembre dernier, une maison et un terrain situés au 2 bis chemin de Maurens se sont vendus à Cugnaux. Selon nos informations, plusieurs futurs acquéreurs ont été retoqués par les banques avant que l’association musulmane Ajyal ne l’achète.
(…) Une première étape a été franchie dans la concrétisation du projet avec la mairie qui a accepté la transformation de ce bien immobilier en lieu de culte. “L’association Ajyal s’est positionnée sur ce bien et nous a interrogés pour savoir s’il pouvait changer de destination, affirme Frédéric Goudal en charge de l’urbanisme à Cugnaux. Le droit c’est le droit. Nous avons regardé par rapport au PLU. C’est dans une zone où on peut effectivement changer la destination d’un bien comme dans la majorité des cas à Cugnaux. Donc nous n’avons fait qu’appliquer le droit.”
(…) Selon le collectif Maurens-Rachety, “ils veulent créer une mosquée pour les communes de Plaisance-du-Touch, Cugnaux, Villeneuve-Tolosanne, Frouzins, Tournefeuille et Saint-Simon soit un bassin environ de 100 000 habitants. Les locaux pourraient recevoir entre 200 et 220 personnes pour une surface au sol de 160 à 180 m2. Les prières commencent à 5h du matin jusqu’à 20h. Ils veulent aussi mettre en place une école coranique.”
(…) Renseignement pris, les biens situés dans ce secteur verraient leurs prix revus à la baisse de 30 à 40%. D’où une nouvelle inquiétude pour les riverains.
22/12/23
À quelques minutes de Toulouse, la commune de Cugnaux met à disposition une salle communale pour une association cultuelle. Dans cet espace public, des cours de langues, des lectures coraniques et des prières sont organisés. L’endroit divise suscitant des interrogations sur sa légalité. Explications.
La salle des Arts est le cœur battant du quartier du Vivier. Chaque semaine, l’espace communal, accueille différentes associations et événements de toute la commune de Cugnaux. « C’est le poumon de notre quartier », s’écrie Stéphanie*, une habituée de cette salle, qui a les deux pieds dans le milieu associatif.
Le projet de mosquée à Cugnaux vient d’entrer dans une nouvelle étape. Une demande de permis de construire a en effet été déposée par l’association Ajyal la semaine dernière. Celle-ci s’est portée acquéreuse d’une maison de 100 m2 avec une dépendance de 30 m2, installée sur un terrain de 1 500 m2 au 2 bis chemin de Maurens, pour y établir sa nouvelle salle de prière. L’actuelle, de 40 m2 et située rue du Vivier à 300 mètres, étant devenue trop petite. « Nous cherchons depuis de nombreuses années un lieu pour y installer notre siège social et y pratiquer nos activités. L’espace culturel et cultuel que nous souhaitons ouvrir se veut être un lieu d’échange, de dialogue et de partage accessible à tous les Cugnalais, comme le prévoient nos statuts », indique le président l’association dans un courrier aux riverains.
Une pétition contre ce projet de mosquée à Cugnaux
La Mairie de Cugnaux va maintenant étudier la demande de permis de construire. « Comme il s’agit d’un établissement recevant du public, le délai d’instruction est de cinq mois à compter du dépôt du dossier », informe Frédéric Goudal, adjoint au maire de Cugnaux en charge de l’urbanisme. L’association Ajyal va donc devoir faire preuve de patience. S’il ne se prononce pas sur le projet en lui-même, l’élu note que « rien ne s’oppose à ce changement » d’une maison d’habitation en établissement public. Rien, excepté certains riverains de ce projet de centre culturel et cultuel, nommé El Firdaous. Rassemblés dans le collectif “Maurens Rachéty”, ils ont lancé une pétition sur Change.org pour dire « non à une mosquée chemin de Maurens ». Celle-ci, à l’heure où sont écrites ces lignes, comptabilise un peu plus de 400 signatures.
Le collectif “Maurens Rachéty” spécifie que « l’objectif de l’association n’est pas en cause », mais que « ce grand projet n’a pas lieu d’être dans un quartier pavillonnaire ». Dans sa pétition, il mentionne en effet un programme d’une tout autre ampleur : l’achat par l’association d’un bâtiment de 500 m2 sur un terrain de 1 600 m2 pour y créer une mosquée « à la hauteur des besoins de sa communauté », comprenant des salles de classe, une bibliothèque, une salle de réunion et des places de stationnement. « Un projet vieux de cinq ans qui portait sur une tout autre surface et un autre emplacement », révèle Ajyal dans le procès-verbal d’une réunion de concertation avec des riverains qui s’est tenue fin octobre. Il a depuis été abandonné. « Une fois cette confusion écartée, le dialogue a été constructif, cordial et enrichissant », assure l’association.
(…) Les habitants qui ont créé le collectif craignent par ailleurs des nuisances, notamment sonores, et des « troubles de la tranquillité ». « Nous disposons d’un service de bénévoles en charge de la tranquillité et du bon voisinage. Ce dispositif a fait ses preuves depuis 2014 et l’ouverture de notre salle de prière rue du Vivier », garantit l’association. L’adjoint au maire, promet lui que la municipalité veillera à « ce qu’il n’y ait pas de troubles à l’ordre public, tout comme ailleurs ». Enfin, les riverains estiment, dans leur pétition, que l’installation de cette mosquée conduirait à une « dévaluation de 30 à 40% de leurs biens immobiliers ». « On nous présente toujours ce même argument à chaque fois qu’un collectif ou une association s’installe à proximité d’habitations », déplore Frédéric Goudal qui réfute cette affirmation.