Au-delà du respect spontané - bien plus développé que chez nous - des Américains pour quiconque porte uniforme et s’engage pour la patrie, il ne fait probablement rien au hasard : à Paris, on l’aura vu mettre en avant sa famille, visiter Notre-Dame et saluer les forces de l’ordre. Or, chacun de ces gestes est en soi symbolique. Les forces de l’ordre sont mal rémunérées - on considère que leur vocation tient lieu de salaire -, conspuées par la gauche, corvéables à merci, soutenues par nos gouvernants comme la corde soutient le pendu, souvent mises en danger, mais elles sont le dernier rempart contre l’ensauvagement, et sans doute Vance pense-t-il que s’il reste une once de courage dans nos pays européens vieillissants aux élites impuissantes, gangrenées par l’idéologie et la lâcheté, elle doit se trouver au milieu d’eux. Comme leur nom l’indique, elles sont les forces de l’ordre, ou ce qu’il en reste, face aux faiblesses du désordre. L’humble anonymat de l’uniforme (que Vance a connu) tranche avec les ego vibrionnants des politiques. Et il y a fort à parier qu’in petto, au vu de leur expérience, ces gendarmes pensent tout bas ce que leur devoir de réserve leur interdit de dire tout haut : Vance n'a pas tort, le vrai danger pour l’Europe est intérieur.
Le vice-président américain a exhorté les dirigeants européens à écouter leur peuple. Ce peuple, il lui a été difficile de le croiser, lors de son voyage officiel. D’une certaine façon, il lui a parlé à travers ce bref hommage rendu in extremis.