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« Il n’avait pas le droit de partir sans me le dire »*

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C’était hier la date anniversaire du décès de Marcel Pagnol (parti le 18 avril 1974). Auteur incontournable en France mais d’une importance toute singulière en Provence, la Fédération royaliste de Provence publiait quelques lignes en son hommage pour que nous ne l’oubliions pas, qui ont inspiré un commentaire de l’un des militants marseillais d’Action française de toujours. Nous vous proposons de le lire ici…

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Par Gérard Pol

C’est bien de rappeler le souvenir de Marcel Pagnol qui était proche de presque tous les Provençaux de ma génération parce que, bien qu’il vécût à Paris, il était très présent en Provence où il entretenait de nombreuses activités de tous ordres. Car ce dilettante qui se disait paresseux par coquetterie était un actif, méthodique et curieux de tout, ce qui l’amena comme on dit à toucher à tout. Ce qui fit de lui un des premiers réalisateurs du cinéma parlant.

Il était, à sa façon, proche du courant d’Action française. Il a défendu Maurras emprisonné. Il avait pris part aux manifestations de son centenaire en 1968. Il était, ce que presque plus personne ne sait, l’ami de Pierre Chauvet qui fut le grand président de l’Union royaliste provençale, URP (l’Action française en Provence), pendant 40 ans, l’un des deux plus importants entrepreneurs à Marseille. Pagnol lui avait commandé la construction d’un cinéma – qui n’existe plus aujourd’hui – situé sur la Canebière, en plein centre-ville. Pour lui marquer sa satisfaction, une fois le cinéma achevé, il lui avait donné un très beau texte inédit racontant comment, en recherche de locaux pour ses activités de cinéma dans la région, il était tombé par hasard sur un entrepôt (qu’il acheta) ayant appartenu à Jules Cantini, ce génial maçon italien qui était venu travailler et finalement faire fortune à Marseille à qui, par reconnaissance, il avait offert la superbe fontaine Cantini, toujours aujourd’hui au centre de la place Castellane, l’une des plus belles et des plus grandes du centre-ville de Marseille. L’entrepôt Cantini que Pagnol avait acheté regorgeait de hautes et fines plaques de marbre translucides et de toutes couleurs, « dont l’aspect était merveilleux lorsque le soleil les traversait »… C’est ainsi que Pagnol les avait découvertes et les avait décrites. Pierre Chauvet avait fait éditer ce texte, inédit ; il l’offrait à ses amis et accessoirement à ses clients.

Marcel Pagnol n’était évidemment pas un amuseur. Il était un auteur de théâtre de première importance et, en prose, un styliste dont on mesura l’immense talent, lorsque parurent les trois ou quatre volumes de ses merveilleux souvenirs d’enfance. On oublie souvent qu’il avait été professeur d’anglais et, à ce titre, traducteur de plusieurs grandes œuvres de la littérature anglaise. Il fut aussi un fervent latiniste qui a passé sa vie à traduire pour son plaisir Les Bucoliques de Virgile. Il s’est élevé contre l’effacement du latin et du grec des programmes de l’instruction publique. En bref, il était pénétré de tout ce qu’on appelait autrefois, les humanités.

Je me suis étendu à raconter tous ces détails pour qu’ils ne soient pas tout à fait perdus et oubliés. Car ils témoignent d’une époque où l’Action française occupait une place plus qu’honorable dans la société de son temps et où cette dernière se rattachait encore y compris dans les classes populaires à une tradition de haute culture largement partagée.

*Réplique de César dans Fanny, de Marcel Pagnol, 1931.

https://www.actionfrancaise.net/2025/04/19/il-navait-pas-le-droit-de-partir-sans-me-le-dire/

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