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Bruno Retailleau au défi de l’union des droites

Urgent : révolution cherche révolutionnaires. Dans le basculement conservateur enclenché par Donald Trump, la France court après la nouvelle histoire qui s’écrit. Le déboulonnage des dogmes mondialistes passe par la rupture avec leurs promoteurs. Dans ce contexte, le net succès de Bruno Retailleau, dimanche soir, à la présidence des Républicains (74,31% des 98.000 votants LR, contre 25,69% à Laurent Wauquiez) donne à la droite fantomatique l’opportunité de revenir sur la scène politique. Encore faudrait-il qu’elle accepte de s’émanciper clairement de l’emprise d’un « progressisme » régressif, prisonnier de ses œillères idéologiques.

Or si Retailleau entend reconstruire la droite en s’adressant à la France silencieuse des « honnêtes gens », demeure cette incompréhensible réticence, qui était aussi celle de Wauquiez, à concevoir des accords d’appareils en vue de constituer une union avec les autres partis nationaux. Le 30 mars, sur Europe 1, le ministre de l’Intérieur avouait même la raison de son opposition à un scrutin proportionnel aux prochaines législatives : « Le RN en serait le grand gagnant ». Cet interdit de principe de toute coalition, qui reproduit les oukases d’une gauche qui ne s’applique pas ses propres principes, n’a plus aucun sens. Les divergences économiques avancées dissimulent un manque d’audace à passer outre les réprobations des sermonnaires de salons et d’une vieille droite méprisante, persuadée d’être forcément supérieure à Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Eric Zemmour, etc.

Les appels du pied du « bloc central » à constituer une alliance de partis allant d’Edouard Philippe à Retailleau montrent bien, d’ailleurs, que les accords d’appareils restent le meilleur moyen de gagner des scrutins. Dès hier soir, Jean-François Copé (LR), soutien de Retailleau, a repris l’assaut convenu contre un RN « démagogique » en plaidant une fusion avec la macronie. Il est vrai que le succès d’hier soir du ministre de l’Intérieur permet à certains d’y voir la validation d’une ligne centriste. Pourtant, au-delà des quêtes individuelles vers des électeurs souverainistes, le rapprochement avec les formations parias offrirait, à l’exemple de Georgia Meloni en Italie, une lisibilité dans le rejet d’un système qui exaspère les oubliés. En réalité, c’est bien la révolution trumpiste, qui fait hurler le beau monde, qui reste un modèle à suivre dans sa détermination à en finir avec l’universalisme militant et sa détestation des peuples enracinés. Ce lundi matin, sur Europe 1, le nouveau président des Républicains a évoqué l’urgence de promouvoir une « société nouvelle », construite notamment sur une « révolution pénale ». Reste à savoir s’il osera affronter la caste européiste qui entend défendre ardemment sa vision d’une société ouverte, protégée par des juges non élus au nom d’un Etat de droit indifférent à la voix des peuples. Hier soir, le candidat dissident à la présidentielle roumaine, George Simion, arrivé en tête au premier tour (41%), a été sèchement battu (environ 46%) par le candidat centriste Nicusor Dan, immédiatement félicité par Emmanuel Macron. Le résistance à la révolition conservatrice n’a pas dit son dernier mot.

Mes interventions sur Causeur (jeudi 15 mai), et de ce lundi sur Europe 1 (13h-14h) et CNews (14h-15h)

https://blogrioufol.com/bruno-retailleau-au-defi-de-lunion-des-droites/

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