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Nouvelle coupure du pays en deux

 

130528aLe rassemblement du 26 mai aura infligé plusieurs démentis à tous les perroquets qui se prennent pour de bons esprits. Il confirme une importante réaction de rejet d'un texte débattu depuis un an, voté depuis un mois, promulgué depuis une semaine, mais qu'on présente aujourd'hui pompeusement comme "la loi de la république". Autant dire, une fois de plus, qu'elle a été donnée par Dieu à Moïse sur le mot Sinaï et que cette modification du code civil ne pourra plus jamais être réécrite. Ceux qui en envisageraient la réforme seront privés de dessert.

Or, on aurait sans doute pu éviter cette emphatique déchirure en formulant la loi autrement.

Le 27 mai sur le plateau de "C dans l'air", Mme Vallaud-Belkacem,  lâché le morceau, sans peut-être sans rendre compte. Porte parole du gouvernement Hollande–Ayrault elle avait joué en 2007 le même rôle dans l'équipe de la candidate Ségolène Royal. Cette dernière, comme on a pu le remarquer estime aujourd'hui qu'on aurait gagné en ne prononçant pas le mot "mariage". Le responsable de l'émission a donc demandé à son ancienne collaboratrice, actuellement ministre, de se prononcer entre les deux points de vue.

À cette question d'Yves Calvi la réponse signifiait bien clairement que le pouvoir avait choisi, de façon volontaire, la voie la plus provocatrice. C'est cela qui aura indigné une partie de la France depuis un an, laissant des traces durables de cette nouvelle fracture du pays. On ne s'étonnera donc pas d'apprendre qu'au soir de l'immense et pacifique "manif pour tous" de dimanche, les officines du ministère de l'Intérieur aient tout fait pour entacher cette journée d'une image de violence, complètement artificielle. Les seuls casseurs obéissaient manifestement aux ordres régimistes.

"Ils" ont essayé : "ils" ont cependant échoué.

Un mouvement pour la défense de la Famille française peut espérer se développer. Diverses nouvelles échéances ne manqueront pas d'apparaître. Il ne manquera pas de se prévaloir des centaines de milliers de manifestants alertés par la Loi Taubira. Son organisation a été rodée ; elle ne doit rien à la classe politique, quoique, là aussi, on ait cherché à tirer argument de la participation de quelques élus de droite. De cela personne ne saurait demeurer dupe.

À ce jour, 14 pays sur 192 États membres de l'ONU ont donc adopté des législations similaires. Mais l'opposition à la dénaturation de la famille et de la société s'est montrée cette année plus nette en France que partout ailleurs. En cherchant la cause de cette singularité, on se demandera peut-être si ce pays, hélas de trop longue date, s'est situé aux avants gardes des idéologies artificielles et décadentielles du socialisme. (1)⇓

Et cela contribue à dramatiser la coupure du pays en deux.

Celle-ci ne date certes pas d'hier. Mais la loi Taubira, dans sa rédaction comme dans ses conséquences pratiques, dans la procédure de son adoption comme dans l'autisme de nos dirigeants face aux opposants, n'aura fait que l'aggraver.

Peut-être la révèle-t-elle à ceux qui croient encore aux caractéristiques de la constitution de 1958. D'essence bonapartiste, car le gaullisme fonctionne comme un surgeon des deux aventures napoléoniennes et de la clownerie boulangiste, elle continue cette vieille maladie. Elle se donne l'illusion d'unifier le pays autour d'un chef hissé sur le pavois.

En réalité elle engendre tout le contraire.

Car depuis le regretté président Pompidou, on a vu successivement Giscard en 1974, Mitterrand en 1981, Chirac en 1995, Sarkozy en 2007 et maintenant Hollande. Irrésistible pente déclinante.

Chacun énonçait des promesses de changement. Ce mot faisait rire un Coluche qui demandait déjà : "À part la poêle Tefal qui représente un progrès extraordinaire par rapport à la poêle ordinaire, et je ne crois pas que Giscard y soit pour grand-chose je voudrais bien savoir ce que c'est que le changement".

On parlera même en 2006 de "rupture".

Chacun s'empressait, une fois élu sur cette base, de la retirer d'autant plus aisément que l'abaissement des chambres, l'aplatissement du conseil constitutionnel et l'opacité du pouvoir anonyme de la "citadelle Bercy" facilitent l'escamotage.

Or, chacun des épigones et diadoques a su, son tour venu, faire regretter son prédécesseur même à ceux qui, exécrant celui-ci avait cru bon de se rallier à celui-là.

Ce n'est donc même plus la "forme" républicaine du gouvernement mais le fond socialo-maçonnique, (2)⇓ gauchisant et décadent, commun aux deux cliques alternantes, l'une ouvertement de gauche, l'autre faussement de droite que les Français rejettent.

JG Malliarakis  http://www.insolent.fr/    

Apostilles

  1. On épargnera au lecteur l'évocation franchement écœurante du festival de [Strauss]-Cannes.
  2. On se réfère ici au "Socialisme maçonnique" de AG Michel.

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