Le groupe d'extrême droite "Génération identitaire" annonce vouloir inscrire ses "tournées de sécurisation" dans la durée à Lille. Il s'appuie sur l'agression sexuelle, le 23 avril, d'une jeune femme dans le métro lillois, sans que personne ne lui vienne en aide. La préfecture affirme ne "pas pouvoir s'opposer" à cette initiative.
Les tournées anti-racailles lilloises vont-elles s'inscrire dans la durée ? Après une agression sexuelle dans le métro le 23 avril, où aucun passant n'avait réagi, Génération Identitaire Flandre Artois Hainaut annonce que ses "tournées de sécurisation" en groupe vont se multiplier dans les prochains mois. Cette branche jeunesse du mouvement d'ultra-droite Bloc identitaire (lui-même issu du groupe Unité radicale interdit en 2002) regroupe quelque 300 militants actifs dans la région.
"Le préfet ne peut pas s'opposer à cette initiative, nous indique une porte-parole de la préfecture du Nord. Ils se déplacent de manière légale dans le métro, ne provoquent pas de trouble à l'ordre public, ne commettent pas de faits répréhensibles et ne tiennent pas de discours incitatif à la violence." Néanmoins, le préfet se dit "très vigilant" quant au respect des "dispositions législatives" sur d'éventuelles "interpellations" par les identitaires.
"Propagande pour leur groupuscule d'extrême droite"
A Lyon, la police avait dû intervenir, le 23 avril dernier, suite à des tensions engendrées par la présence de militants d'extrême gauche. A Lille, les tournées des 14 et 25 mars avaient pu, elles, se dérouler sans heurts. Malgré des réactions négatives, les identitaires nordistes affirment vouloir "continuer et même amplifier les tournées de sécurisation." : "Nous agissons dans le respect strict des textes de loi, indique à metronews Aurélien Verhassel, porte-parole régional de Génération Identitaire. Nous sommes des citoyens soucieux du bien-être des autres et nous n'avons pas comme objectif de nous substituer à la police."
Tandis que Transpole a "vivement condamné cette initiative", la Ligue des droits de l'Homme (LDH) de Lille demande une "interdiction" et des "sanctions" pour "trouble évident à l'ordre public". Selon l'association, les tournées sont en réalité au service d'une "propagande pour leur groupuscule d'extrême droite" et pour un "ordre moral stigmatisant".
Malgré le tollé, Aurélien Verhassel persiste et signe : "Nous avons rencontré la police lors de notre dernière tournée. Elle déplore, tout comme nous, le manque d'effectif et le laxisme des juges, affirme-t-il. Dès que le besoin se fera sentir, nous envisageons d'élargir notre champ d'action à la rue." Outre le lancement du concept de "jeunesse vigilante", les identitaires nordistes vont également bientôt lancer des cours de self-défense.
http://www.oragesdacier.info/2014/05/lille-vers-des-tournees-anti-racailles.html