Le dogme étouffant de la soumission à Dieu, ignorant par construction la querelle théologique essentielle du libre-arbitre et de la grâce, bride et mutile.
Belle opération de propagande islamique, en ce moment sur Arte, avec la série britannique « De l’Orient à l’Occident ». La culture arabo-musulmane aurait tiré l’Occident de la nuit du Moyen-âge. C’est grâce à « Al-Andalus », aux savants Avicenne et Averroès, que l’Occident a reçu l’héritage grec et a donc pu faire sa Renaissance. Voilà ce que nous serine la voix sirupeuse du commentateur, sur fond de manuscrits précieux et d’arabesques enchanteresses.
Il faut faire justice de tels propos. Certes, dans le passé, l’apport réel des arabo-musulmans à la culture occidentale a pu être minoré. A l’époque coloniale, on préférait insister sur l’infériorité des peuples présumés encore « enfants » et censés recevoir du seul Occident les Lumières du Progrès. Vision biaisée, souvent nourrie par les clichés « orientalistes ». Mais aujourd’hui, on déforme à nouveau l’Histoire. A cause de l’immigration de masse récente, on se sent obligé de fabriquer artificiellement des racines européennes musulmanes.
Le véritable lien entre les grecs et l’Occident, c’est Byzance. Nul besoin de traduction des philosophes grecs chez les élites d’un empire qui dure jusqu’en 1453. Les échanges sont constants, notamment via Venise, entre les deux moitiés de la chrétienté. Christianisme oriental et romain restent très proches sur le plan du dogme. Pourquoi les Universités du Moyen-âge seraient-elles passées par des érudits musulmans pour « découvrir » l’antiquité gréco-romaine ? L’héritage est aussi plus direct, par les pères de l’Eglise, grecs ou latins (Saint-Augustin). Le christianisme est un platonisme à l’usage du peuple, dit Marx, à juste titre.