La ville de Grenoble, dirigée par l’écologiste Eric Piolle, a décidé de se débarrasser de 326 panneaux publicitaires en ne renouvelant pas, à partir de 2015, son contrat avec le groupe mastodontesque JC Decaux. Voilà qui ne devrait priver la commune que de 150 000 euros. Alors pourquoi ne pas imaginer un grand nettoyage de printemps publicitaire qui gagnerait tout le pays ?
GILE MICHEL/SIPA
La ville doit être laide, elle doit être passante, elle doit être brillante, elle doit être embouteillée, il doit y avoir des cageots de poireaux pourris qui traînent. La vie, c’est le commerce. Donc on ne peut pas nier la publicité, sans nier le commerce ». Et nier la publicité, si l’on comprend bien, ce serait donc nier la vie ? L’auteur de ce syllogisme façon Laurence Parisot est — ça n’étonnera personne — un publicitaire. Le nom de ce petit génie ? Gabriel Gaultier, président de l’agence Jésus et lauréat, nous a appris France inter qui l’accueillait ce vendredi, de la meilleure affiche de l’année. Selon notre homme donc, la ville devrait être « laide », « embouteillée » et dégueulasse ? Voilà bien la réflexion de quelqu’un qui, probablement, chaque week-end, chaque vacances (et chaque soir même quand il rejoint son domicile douillet dans son quartier douillet), peut fuir la ville.
Car oui, la ville est laide. Et ce n’est ni jouissif (comme le prétend notre Séguéla version 2014), ni même une fatalité. A partir de janvier prochain, les autorités de la mairie de Grenoble commenceront ainsi à retirer les 326 panneaux publicitaires, dont 227 « sucettes », 20 colonnes et 64 grands panneaux, présents dans le centre-ville. Le but ? « Libérer progressivement l’espace public de la publicité, et multiplier d’autres formes d’affichages, pour les associations et les acteurs culturels, notamment », explique à Marianne Lucille Lheureux, adjointe en charge des Espaces publics à Grenoble. « Aujourd’hui, on n’est plus sur le modèle des années 1960 et 1970, qui ont vu proliférer les panneaux publicitaires. Nos villes ont un caractère, une identité qu’on doit conserver » affirme l’élu.
Grenoble n’est pas la première ville à tenter de nettoyer les rues, non pas des « cageots de poireaux pourris » chers à notre pubard, mais de ses panneaux publicitaires. Dès juin 2009, le sénateur UMP du Calvados, Ambroise Dupont, produisait un rapport pour la secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie de l’époque, Chantal Jouanno, préconisant de réduire l’influence des panneaux publicitaires dans les villes. Quelques semaines plus tard, la commune de Forcalquier (dans les Alpes de Haute-Provence) décidait d’expérimenter la suppression des panneaux publicitaires. La Comunauté urbaine bordelaise envisage, elle aussi, de supprimer les panneaux 4x3 sur son territoire. [ ;; ;;
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http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-grand-menage-publicitaire-peut
Commentaires
C'est vrai que trop de publicité tue. On en vient à être débordé, aussi bien à la télévision que dans les paysages et sur les réseaux sociaux, comme sur les vidéos. Bon après midi.