L'effondrement sans précédent de la popularité de l'actuel président est disséqué ces temps-ci en fonction d'une seule probabilité : celle de l'impossibilité qui sera la sienne, en tant que sortant, de se représenter.
Certes, il existe encore quelques socialistes qui calculent leur intérêt paradoxal : celui de laisser Hollande perdre lui-même une bataille de toute façon perdue. Et, certains soulignent que le responsable principal de ce désastre annoncé se trouve précisément à l'Élysée. Tant pis pour lui. Tant pis pour la gauche.
Une courbe intéressante à observer est celle de la popularité des anciens présidents en fin de mandat, un an avant l'échéance. Soulignons ici que cette popularité présidentielle ne se retrouve pas nécessairement dans les urnes : en 1994 Mitterrand est à 56 %, idem pour Chirac en 2001, mais 28 % pour Sarkozy en 2011, et enfin, record de rejet, 14 % pour Hollande en 2016, ce qui veut dire que, malgré le discrédit qui se manifesta déjà en 2002, on a assisté à une division par quatre.
En réalité, c'est le présidentialisme qui ne fonctionne plus. L'idée bonapartiste par excellence, formulée par le futur Napoléon III quand il dit : "il est dans la nature de la démocratie de s'incarner en un homme", cette idée-là ne trouve plus son débouché.
Il est vrai que le dégoût des Français porte sur la classe politique dans son ensemble plus encore que sur les institutions. Ils en ont assez, nous en avons tous plus qu'assez, de cette petite catégorie sociale qui semble avant tout cynique et préoccupée avant tout de ses prébendes et prérogatives, pourtant se rengorge des soi-disant valeurs jamais définies.
Mais le système présidentiel en est arrivé, après un demi-siècle d'élection du chef de l'État au suffrage universel, non seulement à diviser encore plus les Français mais à rabaisser la classe politique à cette courtisanerie qui la rend particulièrement insupportable.
Il ne faut donc pas s'étonner si les candidats des mouvements d'opinion absents du parlement soit crédités de plus de la moitié des intentions de vote en vue du premier tour de 2017.
L'idée fondamentale de la constitution adoptée en 1958 et dont le principe avait été annoncé dans le discours de Bayeux dès 1946, postulait l'accord entre la direction de l'État et le peuple dans ses profondeurs.
Si cette conception n'était pas morte, ce n'est pas le retrait de la candidature de Hollande qui serait à l'ordre du jour mais sa démission.