(Observatoire du journalisme) Au moment où la liberticide loi Avia, soi-disant destinée à lutter contre les « discours de haine » se met en place, au moment où la censure devient préventive pour éliminer les « mauvaises pensées », Facebook et l’AFP, agence publique d’information de la France, renforcent leurs liens en ce domaine d’avenir.
New world order
Le réseau social a annoncé les premiers membres de son « conseil de surveillance », dont Zuckerberg avait précisé le projet dans un entretien de novembre 2018, souhaitant créer une sorte de Cour suprême qui portera un « jugement final sur ce que devrait être un discours acceptable dans une communauté qui reflète les normes sociales et les valeurs des gens dans le monde entier ». New world order, les choses sont claires.
Les nominations initiales confirment ce que l’on pouvait en attendre, les réseaux Soros et les différents lobbies LGBTQ++ sont bien représentés.
L’AFP et Facebook, main dans la main
Emmanuel Macron, lors du forum sur la gouvernance d’internet à Paris, tenu le 12 novembre 2018 à l’Unesco, avait annoncé la couleur. Il avait parlé de « méthode coopérative », unissant les capacités technologiques de Facebook et les capacités répressives (en forte progression) de l’État français. Un groupe d’une dizaine de personnes fût constitué à parité entre les deux entités, la privée et la publique. Du côté réseau, des cadres dirigeants. Du côté public, que du beau monde : le CSA (responsable des contenus), l’Arcep (responsable des télécoms et de la régulation technique, les contenants), la Disic (direction interministérielle des systèmes d’information et de communication) et le secrétariat d’État au numérique qui coordonne.
L’AFP s’est rangée dans le dispositif, employant 80 journalistes spécialisés travaillant essentiellement avec et pour le réseau social, en France, aux États-Unis et bientôt en Allemagne et dans les Balkans. Pour ces derniers, sans doute pour compléter le travail entrepris par l’ex directeur de la CIA, devenu magnat local des médias via le fonds d’investissement américain KKR.
Une activité qui rapporte. De moins d’un million d’euros en 2018, les revenus en découlant auraient dépassé les 2,5M€ en 2019 et sur le seul mois de mars un chiffre d’affaires dépassant celui d’une année selon les déclarations du nouveau président de l’AFP, Fabrice Fries aux Échos.
Dans ce cas précis Facebook est un client de l’AFP et le rémunère pour ses services. Mais il peut aussi devenir partenaire et alors verser de l’argent directement aux médias (comme Google l’a fait en finançant la création des Décodeurs du Monde). Quelques exemples, Libération qui a reçu 225K€ en 2018 pour financer Check news, ou encore L’Express, Le Monde, France 24 et même le gratuit 20 Minutes, qui vient de remporter une bourse de 37K€, au titre (ne riez pas) d’un « Coronavirus Fact Checking Grant » du réseau social américain. Une miette pour Facebook ; merci no’t maît’ disaient les manants à leur seigneur en d’autres temps. Serviteur diraient d’autres…