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Quand les pacifistes font la guerre, ils la font n’importe comment

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André Posokhow 

Il est particulièrement exaspérant de voir appliquer au personnage empreint des plus hautes vertus humaines et militaires que fut le général Maxime Weygand, l’épithète de "défaitiste". Celui-ci a accepté de prendre en charge avec abnégation le désastre militaire qu’avait préparé les politiciens idéologues et incompétents de la IIIe République et le lamentable Général Gamelin.

Etre défaitiste, c’est refuser un affrontement par crainte d’une défaite éventuelle et non certaine. Lorsque la défaite est consommée et, en l’occurrence, aussi catastrophique, en faire le constat n’est pas du défaitisme mais de la lucidité.

Le 14 juin 1940 la défaite était actée avec la chute de Paris, trois jours après l’issue funeste de la bataille de la Somme. En réalité elle était apparue évidente aux yeux de beaucoup dès le 15 mai avec la chute de Sedan et pour certains bien avant.

C’est de cette lucidité que refusa de faire preuve une large partie du gouvernement par lâcheté et aveuglement face au calvaire de la population et des troupes qui continuaient à se battre. La situation à laquelle ils refusaient de faire face était le fruit de leur impéritie. C’était, sauf Paul Raynaud, les mêmes qui, depuis vingt ans, avaient mené une politique démoralisante, antimilitariste, pacifiste et qui avaient profondément affaibli la puissance militaire de la France.

Le plus agressif pour poursuivre le massacre fut Georges Mandel qui fut réformé à 29 ans en 1914 et n’approcha jamais un fusil. Contrairement à Raynaud, on ne se souvient pas d’interventions marquantes de ce parlementaire en faveur du réarmement et des divisions blindées.

Hé bien ces gens-là étaient devenus bellicistes, « jusqu’auboutistes » et voulaient poursuivre les combats. Avec quoi ? Il n’y avait pratiquement plus rien. L’armée s’était effondrée. Il ne subsistait, malgré le courage de beaucoup, que des lambeaux d’unités exténuées, mal ravitaillées et traquées par l’ennemi. Clairement les Allemands n’avaient qu’à poursuivre leur avance pour border la Méditerranée. C’est d’ailleurs ce à quoi ses généraux poussaient Hitler.

Et les alliés ? La Hollande et les Pays Bas avaient capitulé. Quant aux Britanniques ils avaient compris depuis le 20 mai, et avaient déserté ; ce qui n’empêchait pas Winston Churchill, avec cette posture de supériorité qui fait tout le charme des Anglais, d’exhorter Paul Raynaud à se battre jusqu’au bout.

La France y était au bout. L'Italie de Benito Mussolini nous avait déclaré la guerre le 10 juin et notre pays, sens dessus-dessous, connaissait un exode de cinq à dix millions de personnes.

On imagina la formule chimérique du réduit breton, on appela à l’aide Roosevelt qui retourna des messages de sympathie, les bouffeurs de curés et autres mangeurs de cassoulet du Vendredi saint allèrent en procession implorer le Seigneur à Notre Dame. Enfin, on eut l’intention de résister en Afrique du Nord. D’ailleurs quelques débris d’armée y furent transportés par bateau et plusieurs centaines d’avion de guerre firent de même.

Pour finir Paul Raynaud voulut imposer la formule de la capitulation militaire. C’était à l’évidence un bon moyen pour refiler les responsabilités des fautes des politiciens à L’Armée.

Mais il y avait autre chose. La capitulation lui était indispensable, la défaite une fois consommée, pour rejoindre l’Angleterre et animer la résistance à venir comme le fit De Gaulle. Ce départ n’était pas envisageable dans le cas d’un simple armistice.

Il faut bien distinguer un armistice d’une capitulation. La confusion a été instituée d’une manière fallacieuse, notamment, il faut bien le dire par De Gaulle et reprise rituellement par les médias qui traitent de mai-juin 40.

Selon la Convention de La Haye de 1907 un armistice est une suspension des opérations de guerre par un accord mutuel des belligérants. La capitulation est un acte militaire qui met fin à la résistance qui se rend à l’ennemi. C’est un acte de soumission.

Une capitulation, conséquence qui eut été inéluctable de la poursuite des combats après le 14 juin, aurait entrainé l’occupation complète du territoire français, le désarmement total de l’Armée et la capture du reste des troupes soit environ deux millions d’hommes.

La France, livrée à l’arbitraire du vainqueur sans aucun texte protecteur, aurait perdu toute souveraineté et aurait été gouvernée par un gauleiter (cas de la Hollande) ou un Quisling comme ce fut le cas après novembre 1942. C’était la « polonisation » de la France que redoutait tant le maréchal Philippe Pétain qui disait : "les Allemands sont des sadiques".

La population aurait été livrée sans défense, discussion ou recours possible, aux exigences du vainqueur : déportations, travail forcé, pillage des ressources industrielles et agricoles

C’est cette solution de la capitulation que refusa Maxime Weygand. Elle lui était de toute façon interdite par le Code de justice militaire depuis la défaite de 1870. Il est très étonnant d’entendre sur LCP un historien comme Robert Franck citer les capitulations belges et hollandaises comme des modèles qu’il eut fallu suivre. D’ailleurs peu de temps après leur capitulation, les Belges demandèrent à transformer celle-ci en armistice. Les Allemands qui avaient voulu que la capitulation soit sans conditions refusèrent sèchement.

Un armistice, fruit de négociations entre deux gouvernements, suspend les hostilités. Ce n’est qu’une suspension d’armes. L’état de guerre perdure contrairement aux cas de la capitulation ou d’un traité de paix. Un armistice peut voir ses clauses revues et renégociées. Il peut être dénoncé à tout moment par une des parties, contrairement à la capitulation qui est irréversible

Il permet, si le rapport de forces en laisse la possibilité, de maintenir la souveraineté sur une partie du territoire national. En 1940, il pouvait permettre de garder une administration française aux ordres d’un gouvernement français

Il rend possible de garder des forces armées, restreindre le nombre de prisonniers, protéger la population des exactions d’un occupant qui avait laissé des souvenirs atroces dans le Nord de la France en 1914-18.

Que l’on puisse hésiter quant au choix entre ces deux formules juridiques parait sidérant. Philippe Pétain avait été frustré de son offensive en Lorraine en novembre 1918 et s’était opposé à l’armistice 11 novembre. Mais ce n’était pas lui qui décidait.

En revanche, comme Maxime Weygand, il se souvenait que cet armistice prématuré avait permis aux Allemands qui le sollicitaient de sauver leur armée qui était vaincue et bien vaincue, d’un effondrement total et leur pays d’une occupation. Il leur avait permis d’affirmer et de répéter par la suite qu’ils étaient invaincus.

Cet exemple était bien présent dans l’esprit de Pétain. Devant son propre échec Paul Raynaud, qui ne fut pas à la hauteur d’une situation dont il n’était ni à l’origine ni le responsable, donna sa démission de président du Conseil le 16 juin. Le président Lebrun demanda au Maréchal de constituer un gouvernement. Le lendemain Philippe Pétain demanda aux Allemands leurs conditions d’un armistice comme l’avait suggéré le ministre Chautemps.

Le 21 juin la délégation française dirigée par le général Huntziger arrivait à Rethondes...

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