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Origines de l’homme : nos hypothèses se confirment et s’accélèrent.

Ceux qui nous lisent régulièrement savent combien nous battons en brèche la doxa officielle et idéologique qui nous impose une origine unique de l’homme moderne, dans un contexte évolutionniste, à partir d’un foyer exclusivement africain ayant émigré il y a environ 60 000 ans (les traditions ont la vie dure sur ce continent !) vers les autres parties du monde jusqu’à y remplacer les autres hominidés primitifs, cousins des grands singes et qui se seraient répandus sur la Terre par vagues successives (https://fr.wikipedia.org/wiki/Origine_africaine_de_l%27Homme_moderne). Pour nous, en effet, il est bien plus probable que Homo sapiens, notre plus proche ancêtre préhistorique, est apparu sur une longue période et en plusieurs lieux différents, à partir de nombreux prédécesseurs dont certains seulement étaient nés en Afrique.

C’est l’hypothèse dite « multirégionale » de l’apparition de l’homme moderne, bien plus conforme à ce que nous pensons du Projet Divin…

Nous conseillons à nos lecteurs intéressés par ce passionnant sujet de lire ou de relire nos nombreux articles qui lui ont été consacrés en interrogeant notre moteur de recherche (mots-clés « paléoanthropologie« , « Homo sapiens« , « Homo neandertalis« , « homme moderne« , etc.).

Or, qu’apprenons-nous ?

En 1933, à Harbin, dans le nord de la Chine, un entrepreneur en travaux publics déterre un crâne lors de la construction d’un pont pour le compte des Japonais, qui viennent d’envahir la Mandchourie. La découverte, quelques années plus tôt, de l’ « homme de Pékin », constitué d’une série de fossiles présumais, ayant fait grand bruit, il se dit que la trouvaille a du potentiel, et décide de cacher le fossile à l’occupant, dans un puits abandonné. Avec l’arrivée au pouvoir des communistes, après la guerre civile, l’entrepreneur préfère faire profil bas sur sa coopération avec les Japonais, et retourne aux travaux des champs sans jamais récupérer son trésor.

Trois générations plus tard, il livre son secret, peu avant sa mort, à ses descendants, qui décident de repêcher le fossile en 2018. Un paléontologue de l’université de Pékin, Qiang Li, a alors vent de l’affaire et persuade la famille – restée anonyme – de faire don du spécimen au musée de l’université Geo du Hebei.

Cette belle histoire est aujourd’hui contée par les chercheurs qui ont pu étudier le fossile et le décrivent dans trois articles de la revue The Innovation (groupe Cell Press) du 25 juin, sous le nom d’« homme dragon ». Il faut dire qu’il a de l’allure : daté de 146 000 ans environ, il présente un état de conservation exceptionnel et des caractéristiques hors du commun, dont un volume cérébral important, comparable au nôtre.

« Il diffère de toutes les autres espèces du genre Homo nommées à ce jour, présentant une combinaison de caractéristiques, telles qu’une voûte crânienne longue et basse, un visage large et bas, de grandes orbites larges et presque carrées (…), des pommettes plates et basses (…), et un palais peu profond avec un os alvéolaire épais supportant de très grandes molaires », écrivent les auteurs, qui ont fait dessiner une reconstitution d’un individu à la stature impressionnante.

Pour une partie de l’équipe qui l’a étudié et décrit, le fossile est un représentant d’une nouvelle espèce, sœur de la nôtre, qu’elle a baptisée Homo longi. Chris Stringer, du muséum d’histoire naturelle de Londres, cosigne deux des articles de The Innovation, mais pas celui où ses collègues chinois proposent cette dénomination : « Homo longi est un superbe nom, et je suis très content d’utiliser cette dénomination populaire d’homme dragon. Mais, selon moi, ce fossile de Harbin pourrait aussi bien être qualifié d’Homo daliensis, dans la mesure où ce nom a la priorité. »

Mais ce pas de côté tout diplomatique ne fait que déplacer la question : le crâne de Dali, découvert en 1978 dans la province du Shaanxi, dans le centre de la Chine, et daté de plus de 200 000 ans, a certes une forme d’antériorité, mais lui aussi a une classification débattue. S’agit-il d’un Homo erectus tardif, ou plutôt un sapiens archaïque, qui serait apparu localement, selon une hypothèse dite « multirégionale » et contraire à la thèse encore majoritaire  d’une sortie d’Afrique de notre espèce ? Où placer l’homme de Harbin dans ce paysage ? Qiang Li et ses collègues tiennent à le présenter comme une nouvelle espèce-sœur inédite d’Homo sapiens.

Une interprétation qui ne convainc pas encore Jean-Jacques Hublin (Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionnaire, Leipzig). Pour lui, il va falloir « inclure l’homme de Denisova dans le tableau » pour éclairer celui-ci. Les dénisoviens figurent parmi nos plus proches cousins disparus. C’est par l’ADN qu’ils ont tout d’abord été identifiés, grâce à des prélèvements effectués sur une phalange minuscule, vieille de 50 000 ans, découverte en 2010 dans une grotte de l’Altaï russe qui leur a donné son nom.

La génomique a depuis montré que cette humanité-là s’était croisée avec des néandertaliens et des sapiens de passage il y a 60 000 ans. C’est pourquoi, dans les populations actuelles d’Extrême-Orient, et plus encore en Nouvelle-Guinée et chez les aborigènes australiens, on trouve encore des traces de ces métissages. « L’ADN démontre que ces dénisoviens n’étaient à l’origine nullement apparentés à l’Homo sapiens mais étaient proches des néandertaliens », précise Jean-Jacques Hublin. Ce qui n’est pas fondamentalement contradictoire, depuis que l’on a découvert les extraordinaires capacités des néandertaliens, longtemps considérés comme archaïques et sans avenir tant ils dérangeaient la thèse officielle *.

N’en doutons pas, c’est dans l’ADN que se lira l’histoire de la naissance de l’homme .

Le 3 juillet 2021.

Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.

https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/07/03/origines-de-lhomme-nos-hypotheses-se-confirment-et-saccelerent/

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